La Punctuation d’Estienne Dolet : de l’imprimerie à la morale (en passant par l’épistolographie et les bonnes manières)
p. 205-212
Texte intégral
1« Humaniste français, imprimeur, philologue, érudit et poète » : les mots qui inaugurent l’article consacré à Estienne Dolet dans le Dictionnaire des lettres françaises. Le xvie siècle (2001) donnent bien la mesure de la richesse et de la variété d’une production où le petit traité sur la Punctuation occupe une position à la fois marginale, en raison de ses dimensions par rapport à l’ensemble, et capitale, eu égard à sa nouveauté dans l’histoire de cet aspect de la langue écrite.
2En 1540, on le sait, le sujet était dans l’air du temps, et avait déjà attiré l’attention, en France, de Geoffroy Tory et de Lefèvre d’Étaples dans deux ouvrages parus à quelques mois de distance seulement1.
3Publié à Paris, chez Gilles de Gourmont, en avril 1529, le Champ fleury consacre une sorte d’appendice du « Tiers livre » à la géométrie des signes de ponctuation (Baddeley 2011, p. 197 ; Baddeley 2015, p. 24-28) ; Tory y donne d’abord la liste des trois signes les plus fréquents : le « point crochu », qui marque une « sentence imparfaicte » (incomplète), le « point triangulaire » pour une « sentence pendente » (dont le sens est inachevé), le « point carré » pour la « sentence perfecte » (une phrase achevée ; f. LXVv-LXVIr)2. Juste après, en se rapportant aux grammairiens latins, Orobius en particulier (Baddeley 2015, p. 27-28), Tory donne la liste, en latin et en français, de onze signes, ce qui prouve, entre autres, un effort remarquable pour constituer une terminologie en langue vulgaire : « Point suspensif, Point double, Demypoint, Point crochu, Point incisant, Point respirant, Point concluant, Point interrogant, Point respondant, Point admiratif, & Point interposant » (f. LXVIr). De fait, on l’aura remarqué, Tory ne donne pas une norme, se contentant de décrire un usage, qui d’ailleurs n’est pas celui du Champ fleury (Catach 1968, p. 36), où l’on ne relève que la virgule, le point, les deux-points, le point d’interrogation, les parenthèses et les guillemets, ces derniers (de fait, deux virgules imprimées l’une à côté de l’autre dans la marge extérieure : voir Lavrentiev 2016, p. 46, note 9) ayant pour fonction de signaler les citations.
4Quelques mois à peine après le Champ fleury paraît, toujours à Paris, sous les presses de Simon de Colines, la Grammatographia de Lefèvre d’Étaples (octobre 1529), entièrement rédigée en latin et dédiée à Madeleine, fille de François Ier, dont Lefèvre était le précepteur. L’objet en est la morphologie de la langue classique, avec des éléments de métrique et de rhétorique ; rien qu’en le feuilletant, le lecteur moderne ne peut qu’être frappé par les nombreux expédients mnémotechniques mis en œuvre : emploi des couleurs (rouge et noir), caractères typographiques inhabituels (flèches, accolades, points disposés en pyramide, etc.)3. Surtout, la Grammatographia contient une table des signes de ponctuation, « De punctis ut plerunque nunc fiunt », apparemment très moderne, tant par les signes dénombrés (« Comma , Colum . Periodus ; Punctum admiratiuum, aut exclamatiuum ! Punctum interrogatiuum ? Punctum sectionis : Parenthesis () », f. 53v) que par la description de leur usage :
Comma, mediat dictiones, et sententias incompletas. Colum, claudit sententiam completam. Periodus, claudit totam materiam cum aut nihil sequitur, aut quod sequitur aliam tractet materiam. […] Punctum sectionis, fini lineæ adiicitur, cum vocabulum nondum absolutum integrumve, est. Admiratiuum & exclamatiuum, fini adiicitur clausulæ admirantis, vel exclamantis. Interrogatiuum, fini clausulæ cum quippiam interrogantur. Parenthesis suis hemicyclis interposita partibus alterius sententiæ, sententiam claudit. (f. 53v)
5On constatera qu’au souci de complétude de l’auteur correspond l’effort typographique de l’imprimeur : dès 1529, Simon de Colines maîtrisait une technique hors du commun et possédait dans ses caisses la série complète des signes modernes de ponctuation (Catach 1968, p. 75-76).
6Voici donc deux ouvrages qui auront, sinon préparé, au moins précédé celui d’Estienne Dolet, sur lequel nous allons nous concentrer maintenant, en essayant ensuite d’en vérifier la réception dans les décennies qui suivirent sa publication et la disparition de son auteur.
7Premier traité français entièrement consacré à ce sujet, la Punctuation de la langue françoyse se différencie tant du Champ fleury, par son approche théorique, que de la Grammatographia, par sa langue de rédaction. Comme l’on sait, elle constitue en fait le deuxième volet d’un triptique, situé entre la Maniere de bien traduire d’une langue en une autre, autre texte archétypique, et un traité sur les Accents, qui porte en réalité sur l’ensemble des diacritiques nécessaires à l’orthographe du français : l’ensemble parut à Lyon, chez Dolet même, en 15404. Sur huit pages seulement d’un petit in-quarto, la Punctuation conjugue érudition, synthèse et clarté, en présentant des préceptes et des exemples « modernes » tout en faisant allusion aux usages des Anciens.
8Dolet précise en ouverture ses deux buts : fournir « les noms, & figures des points » (à savoir des signes de ponctuation) et « les lieux, ou il les fault mettre » (p. 17). Les préceptes de cette pratique sont au nombre de deux : la nécessité d’une ponctuation cohérente, qui seule permet une interprétation exacte du contenu (« car une punctuation bien gardée, & observée sert d’une exposition en tout oeuvre », p. 19) ; et le besoin de constituer des « périodes » proportionnées à la respiration de l’homme (« car si par sa longueur il [la période, masculin et féminin au xvie siècle] excede l’alaine de l’homme, il est uicieux », p. 19).
9Sans ignorer les noms et les emplois des signes dans la tradition classique, et tout en affirmant que la ponctuation est commune à toutes les langues5, Dolet se concentre exclusivement sur le français, en offrant, après la liste, numérotée, des six « figures » (, ou / : . ? ! (), p. 17), une nomenclature où sont rappelés les noms et fonctions de chaque signe, suivis d’exemples :
Le premier poinct est appellé en Latin incisum : & en Francoys (principalement en L’imprimerie) on l’appelle ung poinct à queue, ou uirgule : & se souloit marcquer ainsi , […]. Le tiers est dit par les Grecs colon. En Latin on l’appelle punctum. Et en L’imprimerie on l’appelle ung poinct, ou ung poinct rond […]. (p. 18)
10Nous retiendrons deux traits : premièrement, Dolet établit pour le français – analoguement aux tentatives avancées par les réformateurs de la graphie – un rapport de correspondance biunivoque entre signe de ponctuation et valeur à l’intérieur de la phrase6 ; deuxièmement, il prête une attention particulière à la terminologie retenue dans « L’imprimerie ». Certes, le Lyonnais parle là en connaisseur, en s’adressant sans doute à ses confrères ; mais on ne saurait oublier que c’est justement dans le milieu des imprimeurs que fut ressentie la nécessité de régulariser – si ce n’est de réformer – tant l’orthographe du français que sa ponctuation7.
11La Punctuation était destinée à un succès aussi immédiat que durable : aux quatorze éditions parues avant la fin du xvie siècle8 s’ajoute une transmission à la fois plus cachée et plus diffuse, à l’intérieur d’autres ouvrages, dont on essaiera de rendre compte ici9.
12Édité une première fois en 1553, Le Stile et maniere de composer, dicter, et escrire toute sortes [sic] d’Epistres, ou lettres missives, tant par response que autrement. Avec Epitome de la poinctuation, et accentz de la langue Françoise : Livre tresutile et proufitable, a été attribué à Pierre Durant sur la base de la lettre publiée aux pages 160-16110. Ce recueil connut un certain succès de librairie, si l’on s’en tient au nombre d’éditions qui parurent rapidement tant à Lyon (six entre 1553 et 1579) qu’à Paris (quatre entre 1553 et 1561)11.
13Ce manuel se situe au sein d’une production très abondante et bien connue de manuels destinés aux « secretaires » (Campanini Catani 2008, p. 329-330) ; s’il est considéré comme le traité le plus complet de son temps en matière d’épistolographie, son auteur a compilé en fait deux sources d’esprit différent : le Grant et vray art de pleine rhetorique de Pierre Fabri (1521) pour la section consacrée à l’art d’écrire des lettres, et la Maniere d’escrire par responce de Jean Quinerit de Mousne (1542), recueil de lettres modèles12. La « Poinctuation [sic] de la langue francoyse », suivie des « Accens de la langue francoyse », occupe les dernières pages du livre (p. 247-272) ; bien qu’annoncée dès la page de titre, cette reproduction exacte de Dolet risque de passer totalement inaperçue13 : elle constitue pourtant la preuve de la diffusion du traité auprès d’un public élargi quelques années seulement après la mort de son auteur, son insertion se justifiant pleinement dans un recueil de modèles de production écrite.
14C’est au réformé Claude Hours de Calviac que l’on doit une deuxième reprise de la Punctuation de Dolet. S’inspirant du De civilitate morum puerilium d’Érasme (editio princeps, 1526), modèle fondateur des traités de « civilité », Calviac compose un manuel de bonne éducation destiné aux familles : La Civile honesteté pour les enfans, avec la maniere d’aprendre à bien lire, prononcer, et escrire qu’avons mise au commencement (Paris, 1559)14, qui décrit avec minutie un ensemble de comportements soigneusement codifiés, organisés par sujets : « Du corps et de sa contenance » (f. xiiiv), « Des habitz et acoustremens » (f. xvr), « Les rencontres, recueils, et contenances en parlant » (f. xxviir), « Du jeu » (f. xxxir), etc. De par son contenu et sa forme, ce traité a retenu l’attention des historiens de la pédagogie (Wangffelen 2008), des historiens de la typographie (en raison de la nouveauté que représentent les « lettres françaises d’art de main » : Jimenes 2011), et des seiziémistes en général, qui ont particulièrement étudié l’influence exercée par Érasme sur la formation de générations entières de jeunes gens dans toute l’Europe (Margolin 1994).
15En revanche, la première partie, consacrée à la lecture/écriture, n’a suscité aucun intérêt : elle est pourtant annoncée dans la page de titre, considérée comme préliminaire et indispensable pour l’accès à la « civilité » qui fait le véritable objet du manuel. Consacrée à l’alphabet, aux syllabes, aux « ligatures », aux « abreviatures » (f. iiiv-viiiv), cette section inclut aussi la « Punctuation » et les « Accents » de Dolet, sous une forme ultérieurement allégée : après la prémisse selon laquelle la ponctuation est commune à toutes les langues, on a la liste des six signes avec leurs dénominations française, latine et éventuellement grecque, et leur fonction, sans aucun exemple à l’appui. Le paragraphe sur les « Accents » comprend les signes diacritiques (accent aigu et grave, apostrophe, trait d’union pour la division en syllabes), alors que disparaît toute remarque théorique.
16Dernière étape de notre parcours, Le chemin de bien vivre et miroir de vertu de Pierre Habert, publié à Paris en 1559, a lui aussi connu un succès durable. Comme le détaille le long intitulé15, il s’agit d’un recueil de pièces, pour la plupart en vers : Le chemin de bien vivre (« quattrains moraux et chrestiens », f. 1r-71v) ; La civilité qu’un chacun doit tenir, et principalement les jeunes enfans, en prenant le repas des viandes creés de Dieu pour nostre usage (f. 72r-v) ; Le miroir de vertu, contenant plusieurs belles histoires et sentences moralles […] mises par alphabet (en prose, f. 73r-103v) ; L’instruction de l’art d’escriture, quatrains d’alexandrins sur les techniques d’écriture et les instruments nécessaires (f. 104r-108r), suivis d’une autre série de « quattrains moraux » sur « l’escriture » présentés par ordre alphabétique (f. 108r-123r) ; Le nouveau stile de composer lettres et dicter toutes sortes de lettres missives, de quittances et promesses. Avec la punctuation et accents de la langue françoise (126r-163r) : recueil de lettres modèles, complété par la version très écourtée du traité de Dolet (f. 163r-164r), toujours sans nom d’auteur.
17Cette reprise, identique à celle de Calviac pour la forme, propose la Punctuation dans un contexte légèrement différent : s’il s’agit toujours d’un manuel de « morale » chrétienne destiné aux enfants, celui-ci fait une plus large part à l’écriture et à ses instruments, ce qui semble restituer au traité de Dolet, bien que sous une forme très réduite, son aspect « technique ».
18Notre parcours dans la réception du traité de Dolet permet de tirer, sinon de véritables conclusions, au moins un petit bilan. Repris à l’identique par Pierre Durant, le texte en est réduit à sa toute première partie (nom et fonction des signes) par Calviac et Habert ; par ailleurs, comme on l’a vu, le nom de l’auteur disparaît : raisons de prudence à cause d’une condamnation au bûcher encore récente ? plagiat d’un traité enchâssé à l’origine déjà dans un ouvrage plus vaste ? On ne saurait trancher. Les destinataires varient : des adultes pour les manuels d’épistolographie (Durant), des enfants ou leurs précepteurs pour les traités pédagogiques (Calviac et Habert). Les contextes de diffusion changent aussi : bien que publiée avec deux autres traités, la Punctuation de Dolet possédait dès l’origine une autonomie conceptuelle, en tant que réflexion métalinguistique, métagraphique en l’occurrence ; chez Durant, associée à la technique de composer des lettres, elle se transforme en un appendice relatif à un « savoir-faire » ; dans un manuel de bonnes manières tel celui de Calviac, la ponctuation – alliée à l’apprentissage de la lecture/écriture – sert d’introduction à la bonne formation de l’enfant ; chez Habert enfin, à l’intérieur d’un manuel de réflexion morale, elle devient un complément aux rudiments de la graphie. Les deux manuels de Calviac et Habert surtout, qui réunissent éléments de la foi chrétienne (réformée ou catholique), de la morale, de la lecture/écriture, sous une forme novatrice et moderne (l’emploi des caractères de civilité pour le premier), de petit format et vendus à un prix réduit, garantirent aux normes recueillies par Dolet une circulation vaste et prolongée, qui marqua indubitablement des générations d’élèves16.
Bibliographie
Baddeley Susan, 2011, « Sources pour l’étude de la ponctuation française du xvie siècle », La ponctuation à la Renaissance, N. Dauvois et J. Dürrenmatt éd., Paris, Classiques Garnier, p. 191-227.
— 2013, « Un microsystème de ponctuation : les notations didascaliennes dans les pièces pédagogiques de Gérard de Vivre (xvie siècle) », CIRCE. Histoires, Cultures & Société, no 3. En ligne : [http://www.revue-circe.uvsq.fr/un-microsysteme-de-ponctuation-les-notations-didascaliennes-dans-les-pieces-pedagogiques-de-gerard-de-vivre-xvie-siecle/] (consulté le 14 février 2018).
— 2015, « Accents, signes auxiliaires et signes de ponctuation : leurs appellations chez les imprimeurs (xvie-xviie siècles) », Le Français préclassique, no 17, p. 21‑59.
Campanini Catani Magda, 2008, « Dal manuale alla raccolta : teoria e pratica della scrittura epistolare attraverso i Secrétaires », Il segretario è come un angelo : trattati, raccolte epistolari, vite paradigmatiche, ovvero come essere un buon segretario nel Rinascimento, R. Gorris Camos éd., Fasano, Schena, p. 327-337.
Catach Nina, 1968, L’orthographe française à l’époque de la Renaissance (auteurs, imprimeurs, ateliers d’imprimerie), Genève, Droz.
— 1977, « La ponctuation dans les imprimés des débuts de l’imprimerie à G. Tory et E. Dolet », La ponctuation. Recherches historiques et actuelles, J. Petit et N. Catach éd., Paris-Besançon, CNRS-HESO-GTM, vol. I, p. 40-50.
« Dolet (Estienne) », 2001, Dictionnaire des lettres françaises. Le xvie siècle, M. Simonin éd., Paris, Fayard, p. 362-367.
Huchon Mireille, 1988, « Pour une histoire de la ponctuation. 1532-1553 : les variations des éditions des premiers livres de Rabelais », Nouvelle revue du xvie siècle, no 6, 1988, p. 15-28.
— 2012, « Dolet et Rabelais », Étienne Dolet 1509-2009, M. Clément éd., Genève, Droz, p. 345-359.
Jimenes Rémi, 2011, Les caractères de civilité. Typographie et calligraphie sous l’Ancien Régime, s. l., Atelier Perrousseaux, p. 14-26.
La Charité Claude, 2001, « Le Stile et Maniere de composer, dicter, et escrire toutes sortes d’epistres, ou lettres missives (1553) », Cahiers V. L. Saulnier, no 18, p. 17‑32.
Lavrentiev Alexei, 2016, « Ponctuation française du Moyen Âge au xvie siècle : théories et pratiques », La ponctuation à l’aube du xxie siècle. Perspectives historiques et usages contemporains, A. Gautier, S. Pétillon et F. Rinck éd., Limoges, Lambert-Lucas, p. 39-62.
Loviot Louis, 1917, « Lettres intimes au xvie siècle », Revue des livres anciens, no 2, p. 342-357.
Margolin Jean-Claude, 1994, « La civilité nouvelle. De la notion de civilité à sa pratique et aux traités de civilité », Pour une histoire des traités de savoir-vivre en Europe, A. Montandon éd., Clermont-Ferrand, Faculté des lettres et sciences humaines, p. 151-177.
Petit Jacques et Catach Nina éd., 1977, La ponctuation. Recherches historiques et actuelles, Paris-Besançon, CNRS-HESO-GTM.
Wangffelen Thierry, 2008, « Former des adultes, inventer la jeunesse », Devenir adulte et rester enfant ? Relire les productions pour la jeunesse, I. Cani, N. Chabrol Gagne et C. d’Humières éd., Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise Pascal, p. 29-40.
Notes de bas de page
1 Je ne prends pas en compte ici L’éclaircissement de la langue française de John Palsgrave (1530) : publié à Londres et destiné à l’enseignement du français aux Anglais, il porte plutôt sur l’oralisation correcte des textes écrits. J’exclus aussi la petite nomenclature placée à la fin de l’Instruction des enfans de Robert Olivétan (Genève, 1537), reproduite et commentée par Susan Baddeley (2015, p. 28-30).
2 Susan Baddeley (2013) a souligné que Tory comme Lefèvre d’Étaples, dont il sera question ci-après, s’intéressent uniquement au rapport entre ponctuation et « sens », sans nullement considérer la reproduction des pauses à l’oral.
3 Une reproduction en couleur est disponible dans Gallica intra muros.
4 Reproduite par Nina Catach (1968, p. 305-309), la Maniere est maintenant accessible dans Gallica.
5 « Si toutes langues generalement ont leurs differences en parler, & escripture, toutesfoys non obstant cela elles n’ont qu’une puntuation seulement », p. 17 (c’est la première phrase du traité).
6 Baddeley (2013) relève que, pour Dolet aussi, la ponctuation revêt essentiellement une fonction sémantique, l’attention pour l’oral étant limitée à l’allusion à l’« alaine » qu’on vient de citer.
7 Après Catach (1968), voir Lavrentiev (2016) et Baddeley (2011, 2013, 2015).
8 Sur la base du Universal Short Title Catalogue (USTC), en ne retenant que les éditions dont au moins un exemplaire est conservé, on compte 11 éditions de la Maniere entre 1540 et 1550, et 3 éditions de La forme et maniere de la Poinctuation et accents de la langue francoise entre 1556 et 1560. Sur le succès du traité de Dolet, voir Catach (1977, p. 42).
9 Déjà signalés dans la « Bibliographie générale » de Jacques Petit et Nina Catach (éd., 1977, p. 249 et 250), ces petits traités sont évoqués par Susan Baddeley (2011, p. 199, et 2015, p. 34‑35).
10 Intitulée « Un quidam escrit a l’auteur », cette épître célèbre les qualités de l’ouvrage et de la langue de l’auteur, « Pierre durant, qui peut denoter et signifier oraison suasive, ferme et de longue durée » (Loviot 1917, p. 343). Le Stile et la maniere de composer […] (1553) est consultable sur Gallica. S’il ne s’agit pas d’un homonyme, ce Pierre Durant est aussi l’auteur de Guillaume de Palerne en prose (Paris, Jean II Trepperel, ca 1527).
11 Source : USTC. À ces éditions on peut ajouter un Nouveau stile et manière […], Paris, 1584, qui enrichit le corpus des lettres amoureuses des Amants passionnez ; et une édition lyonnaise, nouvellement reveu[e] et augmenté[e], de 1603.
12 L’auteur aurait ainsi réussi à « concilier ce qui semblait mutuellement exclusif, à savoir l’ars dictaminis finissante et l’infinie variété de l’épistolographie érasmienne » (La Charité 2001, p. 17).
13 Claude La Charité (2001), qui a pourtant fourni une étude importante des sources, ne la mentionne même pas.
14 En ligne dans la base Bibliothèques virtuelles humanistes (BHV), La Civile honesteté fut imprimée en « lettres de civilité », malgré le privilège royal octroyé à Robert Granjon en 1557 (voir infra). Sous ce même titre, ou sous celui de Civilité puerile et honneste pour l’instruction des enfans, l’ouvrage a connu cinq autres éditions entre 1560 et 1600 (USTC).
15 Le chemin de bien vivre et miroir de vertu, Contenant plusieurs belles histoires, et sentences moralles, par quatrains et distiques, le tout par Alphabet. Avec le Stille de composer toutes sortes de lettres missives, quittances et promesses. La puctuation et accens de la langue Françoise. L’instruction et secrets de l’art d’escripture. Propre pour tous peres de familles, Escrivains, et precepteurs de la Jeunesse (je cite d’après l’édition Paris, Claude Micard, 1572). Le USTC répertorie une édition de 1559 (aucun exemplaire conservé) et deux autres en 1571 et 1572 ; sous le titre inversé Le miroir de vertu et chemin de bien vivre […], huit éditions se succèdent entre 1574 et 1597. L’auteur (? - vers 1590) a été « maître d’écriture » avant de faire sa carrière dans l’administration royale ; en 1558 il a collaboré et publié avec Robert Granjon Le Moyen de promptement et facilement apprendre en lettre françoise à bien lire, prononcer et escrire […] (en caractères de civilité), qui contient aussi la version abrégée de la Punctuation de Dolet.
16 L’influence de l’ouvrage de Dolet sur les éditions de Rabelais parues du vivant de l’auteur est bien connue : voir Huchon (1988 et 2012).
Auteur
Lettres Sorbonne Université
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Un dialogue atlantique
Production des sciences du langage au Brésil
Eni Puccinelli Orlandi et Eduardo Guimarães (dir.)
2007
Des sons et des sens
La physionomie acoustique des mots
Frederico Albano Leoni Philippe-Marie Théveny (trad.)
2014
Entre expression et expressivité : l’école linguistique de Genève de 1900 à 1940
Charles Bally, Albert Sechehaye, Henri Frei
Anamaria Curea
2015
Voix et marqueurs du discours : des connecteurs à l'argument d'autorité
Jean-Claude Anscombre, Amalia Rodríguez Somolinos et Sonia Gómez-Jordana Ferary (dir.)
2012