Étude prosopographique : liste des familles analysées1
p. 871-904
Texte intégral
Aicardo. Ailo. Aldigerio. Amigeto. Ardenghi. Armanno (Cazzago). Armenardo. Arsalone. Azoco.
Baligante. « Bandis ». Baone. Baraterio. Barato. Basilii.
Bellegrassi. Bellone. Belundo. Benincasa. Berta. Bertaldi.
Bocca di Bue. Boneto. Bonizzi. Borbiago. Borselli (Gataroli). Bortoloto. Botaccio.
Bulli. Buzzaccarini.
Calaone. Camposampiero. Canavoli. Canevaro. Capodivacca (Capineri-Paradisi). Carrara. Casoto dei Fabbri. Castelnuovo. Cavazudo.
Celsano. Cervo. Cesaria.
Compagno. Comtes de Padoue (Schinelli). Concadalbero. Cortelà. Corvi.
Crescinbene.
Curano. Curlo. Curtarolo (Musso). Cuticelli.
Dalesmanini. Da Ponte. Dal Fiume. Dal Pozzo. Dall’Isola. Danisio.
« De Cabaldu ». Dell’Arena. Dotti (Dauli-Crosna).
Engibaldo.
Falerotto. Farisei.
Fisoli.
Flabiani.
Fontana (Cumani-Vescovelli).
Fontaniva (Avogari-Engleschi-Peraga-Fiesso).
Foscoli.
Frigimelica.
Gambazza. Gattari.
Gerardacci.
Gisi. Giustini. Gizi.
Gnanfi.
Gualperti. Gualterio. Guarnerini.
Ianne.
Lazerini.
Lemizzi (Dente). Lendinara. Leto.
Limena (Tergola). Litolfo.
Luca. Lusia.
Macaruffo. Maioli. Malpiglio. Maltraversi (Carturo-Lozzo). Manfredi. MangA S Pisci. Mangiafava. Mangiavillano. Manzi della Torre (Bibano). Manzi – Vedelli.
Megna. Mesalduco.
Montagnone.
Murfi. Murro. Musaragni.
Nanni.
Negri. Nespolo.
Omodeo. Ongarelli. Ordano. Orsato. Oti. Otolino.
Pagano. Paltanieri. Panasio.
Pegoloto. Pencoto.
Picinato. Pigna. Pigozo. Pilio. Pizo. Pizolo.
Qualea di Pasqualino.
Reduce.
Rizzo.
Roberti. Rogato (Cavazza). Rolando. Ronco.
Ruffi.
Sanguinacci. Saonara. Sarmeola. Saurelli.
Selvazzano.
Sintilla.
Solimano.
Sparando.
Stancaroncino. Steno.
Tadi. Tanselgardini (Corrado).
Tebaldi. Tendilaccio. Teupo da Crespano.
Toco.
Urbana.
Vainanzi (di Allo).
Vigodarzere. Vigonza. Villa. Villanova (Tempesta).
Zacco.
Zopello (Ecelino).
PROSOPOGRAPHIE DES ÉLITES SOCIALES PADOUANES
1J’ai confié à un ordinateur, ou plutôt aux bons soins de deux amis, Denis Krier et Eric Benitah, qui se sont chargés d’à peu près tout, une série de données concernant 157 groupes familiaux2. La période choisie, bien qu’assez large, ne couvre pas toute la durée de mon champ d’étude. J’ai clos la saisie des données à l’année 1236 (incluse). On le sait, l’époque ezzélinienne est nettement plus pauvre en documents d’archives (les seuls que je prenais en compte) ; d’autre part j’entendais avant tout me donner les moyens de dresser une sorte de portrait, non pas de « la » classe dirigeante, mais plutôt des milieux dirigeants et des élites sociales au long de l’histoire de la première commune de Padoue. Il va de soi que je partais chaque fois de la toute première mention : aucune n’était antérieure au xie siècle, et la grande majorité des groupes considérés apparaissait plus ou moins tard dans le xiie, voire au xiiie. Une autre visée (si mes souvenirs sont bons, je crois que ç’avait été là ma première idée) était d’aboutir à une meilleure compréhension des clivages politiques de l’époque à travers une analyse des intérêts, et des conflits d’intérêt entre les factions divisant les élites dirigeantes : la manière dont ces familles étaient ou non liées les unes aux autres, les réseaux féodo-vassaliques auxquels elles s’intégraient éventuellement, leur situation foncière..., tout cela pouvait, me semblait-il, aider à mieux comprendre les appartenances guelfes ou gibelines (admettons l’utilisation de ces termes pour toute la période, et non pas seulement à partir de leur tardive apparition historique) lors du conflit qui s’annonçait3.
2Comment les caractériser ?
3Certains lignages patriciens dont les chroniqueurs ont pu faire grand cas n’apparaissent pas, ou très peu, tout simplement par manque d’une documentation suffisante : sur les conseils de ma collègue Hélène Millet j’ai fixé à 3 le nombre minimal d’individus.
4Encore faut-il s’entendre sur cette expression même : lorsqu’un personnage se désigne ou est désigné par son prénom (ou surnom) accompagné de ceux de son père et de son grand-père (par exemple : Gerardino di Guglielmo di Ailo), je comptabilise 3 individus.
5Même cette conception large n’a pas suffi pour faire apparaître certains patronymes connus : c’est ainsi que les archives ne disent à peu près rien, par exemple, sur les da Bibano qui, à lire da Nono, non seulement auraient été l’une des familles (en somme minoritaires) de noble origine, mais se seraient trouvés, avec les Tanselgardini, à la tête d’une faction hostile à une autre constituée par les Lemizzi et les da Ponte4, seule allusion aux clivages politiques de la première époque communale qui nous soit connue.
6D’autres familles, bien intégrées dans le patriciat de la période de la deuxième commune (1256-1328), ne font encore que des apparitions sporadiques auparavant : ainsi – pour prendre un exemple parmi bien d’autres – les Matosavio5.
7Mais surtout cette limitation volontaire a signifié l’exclusion de plusieurs dizaines (une bonne soixantaine !) de personnages, distingués souvent du qualificatif de Dominus, éventuellement juges, mais dont le prénom ne permettait pas à lui seul de les rattacher à quelque famille que ce fût, du moins en l’état auquel était parvenue ma maîtrise de la documentation6.
8Quels ont été mes critères de choix ? Assez empiriques il faut l’avouer, trop souples peut-être. Dans la plupart des cas, un motif simple : l’apparition, avant 1237, du qualificatif de Dominus, critère de distinction qui signifiait l’appartenance au milieu dirigeant, dans un sens assez large, en tout cas significatif d’une capacité à participer à la vie publique dans la cité (ou son territoire : les Gerardacci, par exemple, se cantonnent à Monselice). Je me suis étendu dans le cours d’un chapitre sur le progressif élargissement de l’usage de ce mot à partir des années 1230 : les riches de toutes origine s’en parent aux côtés de la vieille aristocratie.
9Les raisons pour lesquelles j’ai cependant choisi une minorité de 32 familles (sur 157) chez lesquelles je n’ai vu apparaître aucun Dominus avant 1237 sont variées. Je renvoie le lecteur à l’analyse qu’il trouvera dans l’étude que j’en fais, à part, à la suite de celle du groupe principal.
***
10Pour chaque groupe, une fiche a été dressée, répondant à un questionnaire identique. J’en présente au lecteur deux fort différentes (ci-jointes) : d’une part celle de la plus célèbre famille de l’aristocratie consulaire citadine, les Tadi, de l’autre celle des tardifs et bien plus obscurs « de Cabaldu », pour laquelle le nombre d’individus connus est au chiffre minimal de trois.
11Chaque fiche se présente donc de la façon suivante :
il y a tout d’abord un numéro d’ordre alphabétique. Puis viennent les données saisies :
le nom (ou parfois les noms) du groupe familial ;
la date d’apparition dans la documentation (soit l’année 1088 pour les Tadi, 1178 pour les plus tardifs « de Cabaldu ») ;
Dominus : la date à laquelle ce qualificatif désigne pour la première fois un membre du groupe (soit l’an 1209 pour les Tadi ; il n’y a rien pour les « de Cabaldu » avant 1236) ;
« Nombre » : le nombre d’individus repérés : 25 pour les Tadi (bien connus, comme on sait) et le minimum pour les « de Cabaldu ».
12Puis vient une série de 8 mentions dénommées « féodal » X, et par lesquelles est en fait signalé, le cas échéant, que le lignage concerné est vassal : de l’évêque de Padoue ou des marquis d’Este, des comtes de Padoue, des comtes de Vicence (les Maltraversi), des da Baone, des da Carrara, des Dalesmanini et/ou de moindres seigneurs, ou en tout cas de moindre poids politique (« Divers »). C’est ainsi que les Tadi apparaissent vassaux de l’évêque, des da Carrara, et d’un « divers » (en l’occurrence le monastère Santa Giustina de Padoue). Il va de soi que je n’ai enregistré que les vassalités explicites : il est probable que les Tadi étaient également vassaux des da Baone, mais on ne les voit auprès d’eux qu’en tant que témoins7. Quant aux « de Cabaldu », encore immergés pourtant dans le « popolo », ils n’en sont pas moins vassaux des chanoines de Padoue. De façon générale, outre quelques seigneurs laïcs peu connus ou vite ruinés, les « divers » regroupent tous les établissements religieux.
13Dans le cas de cette série, le chiffre 1 est l’équivalent d’un « oui », l’absence de chiffre celui d’un « non ». Le projet d’indiquer le nombre éventuel de seigneurs « divers » n’a pas été retenu, et il faut d’ailleurs reconnaître que, à l’usage, cette rubrique bâtarde n’a pas apporté grand-chose.
14Puis vient une série de 10 indications destinées à repérer les diverses zones du territoire où un groupe familial possédait des biens-fonds. Le chiffre 1 désigne toutes les formes d’installation à Padoue. Par contre, pour chacune des 9 zones en lesquelles a été découpée la surface du contado, le numero indiqué correspond au nombre de lieux habités où le groupe est propriétaire. Du coup, il suffit d’une mention : le même village pouvait être cité dix fois, avec chaque fois la description d’une terre différente, on s’en tenait au chiffre 1. Il faut donc comprendre que les Tadi avaient des biens en 11 lieux différents de la Saccisica, et que par contre, dans le nord, je n’ai rencontré qu’en un endroit une menton de biens leur appartenant. Quant aux « de Cabaldu », je ne leur en connais que dans une unique localité du sud-est.
15Le découpage des 9 zones n’est à vrai dire pas absolument satisfaisant. Trois micro-régions étaient bien individualisées, l’une par ses caractéristiques physiques, à savoir les Euganées, les deux autres parce qu’elles constituaient deux territoires banaux, la Saccisica, terre de l’évêque-comte, et la Scodosia, possession des Este. Pour les 6 restantes un arbitraire au moins relatif était inévitable : la région « centre « déborde au nord-ouest les fines de Padoue dans leur plus large extension. J’ai distingué un Nord « tout court » du centre-nord, d’une part pour éviter de constituer un ensemble démesuré par rapport aux autres, et d’autre part dans la mesure où, jusqu’au-delà de 1250, tout le secteur de Camposampiero à Fontaniva est encore mal intégré au territoire communal ; j’avais du moins ici une raison historique de le distinguer. Mais il faut avouer que Carturo, par exemple, aurait aussi bien pu être intégré à l’ensemble qui le jouxte ; quoi qu’il en soit ce « nord » demeure assez grêle.
16Au sud, il n’était pas absurde de distinguer une zone centrale des « quasi città » (Este, Monselice, Pernumia, jusqu’à un certain point) avec leur zone d’influence (par exemple Tribano, tenue par les Paltanieri de Monselice), d’un sud-est plus « féodal », où les diverses branches de la lignée comtale (les da Baone à Conselve, par exemple) dominent, de façon générale, des centres d’habitat moins peuplés. Mais rien n’est parfait : pour des raisons de proximité Carrara demeurait à l’intérieur de mon « centre-sud ».
17De toutes les limites, la plus arbitraire est sans conteste celle qui borne au nord la zone est, alors qu’au contraire à l’ouest elle coïncidait avec le tracé des fines urbaines, et qu’au sud s’imposait le tracé du Cornio, frontière historique de Sacco. On aura trouvé au début de cet ouvrage la liste des villages de chaque zone.
18Ensuite viennent les mentions du cursus des familles :
« consul » : toute famille ayant donné un, deux ou plusieurs consuls à la commune est distinguée par le chiffre 1 ; dans ce cas comme dans les autres qui concernent le cursus, le 1 est l’équivalent d’un « oui », un blanc celui d’un « non » ;
« juge », puis extimator : mêmes remarques. Les Tadi sont présents chaque fois.
19La rubrique « curia » aurait dû être éliminée : née d’un scrupule et d’un souci de nuances qui, en fin de compte, n’ont rien à faire dans les considérations d’ordre purement statistique que l’ordinateur permettait, elle voulait enregistrer tous les noms apparus à un moment ou un autre dans les listes de présents à la curia vassalique épiscopale – noyau de la commune consulaire comme on sait ; du coup on retrouvait, à peu de choses près, les vassaux de la rubrique « féodal » – évêque.
20La rubrique suivante, « victime d’Ezzelino », est la seule qui fasse appel à la documentation concernant l’époque postérieure (avant tout les chroniques). Trois chiffres : 0 = pas de victime connue. 1 = victime de la première période (avant les années 1248-49), et, par conséquent, susceptible d’être considérée comme anti-impériale et anti-ezzélinienne soit dès le début soit rapidement. C’est, on le voit, le cas des Tadi ; pour ce qui est des « de Cabaldu », c’est d’abord notre ignorance que sanctionne le 0. Pour finir, 2 = victime de la période autocratique : le cas le plus frappant est celui des Dalesmanini, fidèles alliés jusque là. Il va de soi que les informations sises en amont et en aval de cette rubrique devaient, dans mon esprit, aider à proposer des éléments d’explication quant à l’appartenance éventuelle au groupe 1 ou aux groupes 0 et 2.
21Suivent 3 rubriques relatives aux relations d’intérêt :
consortes : j’ai fait de l’expression un usage assez large ; si, dans le cas des Tadi, l’association des vassaux épiscopaux exploitants de la « Selva di Brenta » est explicitement qualifiée de consorteria, la relation privilégiée avec les Sintilla, que j’ai voulu enregistrer en raison de sa force et de sa durée, restait du domaine de l’innommé ;
créances, dettes : les Tadi apparaissent comme débiteurs des di Ailo (au xiie siècle) ; les « de Cabaldu » comme créanciers de l’évêque.
22Les relations féodo-vassaliques, exploitées par la documentation ou non, n’épuisent pas, (on a pu, j’espère, s’en convaincre) la variété des liens de clientèle. Les listes de témoins permettent de mieux connaître des réseaux : pour chaque famille j’ai donc créé trois rubriques : la première est celle des grands laïcs (on voit les Tadi témoins de plusieurs châtelains), la seconde celle des ecclésiastiques, la troisième (qui figure assez malencontreusement après la rubrique « seigneur ») est celle des laïcs non châtelains.
23Beaucoup, même des gens de fortune récente, peuvent être seigneurs de vassaux : à la rubrique « seigneur » on trouvera les noms de ces vassaux éventuels : ainsi les di Teupo pour les Tadi.
24Ultime rubrique, celle des alliances matrimoniales, trop rarement remplie.
***
25Venons en, maintenant, aux problèmes affrontés dans la constitution des dossiers familiaux eux-mêmes. Ils étaient en somme de deux sortes :
Quelles familles choisir ? J’ai précisé plus haut que les difficultés ne se présentaient que pour celles (32 ayant été en fin de compte retenues) que je ne voyais pas jouir, avant 1237, du titre de Dominus. On verra plus loin quels ont été mes critères.
Jusqu’où aller dans les hypothèses concernant l’appartenance de tel personnage, ou de tel groupe de personnages, à telle ou telle famille ? Seuls les lignages de châtelains, relativement bien documentés, ne posaient pas trop de problèmes. Dans la plupart des cas, de surcroît, les incertitudes étaient multiples sur le degré de parenté entre les individus, même lorsque cette parenté elle-même n’était pas douteuse. D’où l’impossibilité trop fréquente de risquer un arbre généalogique.
26Il me faut à présent expliciter la part des hypothèses (risquées parfois) et des choix dont je dois assumer la responsabilité dans la constitution des fichiers familiaux. Je ne vais pas ici passer en revue la totalité des 157 groupes familiaux concernés, mais seulement ceux pour lesquels il m’a fallu risquer ces hypothèses et ces choix d’une part, ceux, aussi, sur lesquels des découvertes d’archives m’ont permis des remarques intéressantes.
I–JE COMMENCERAI DONC PAR LE GROUPE – MAJORITAIRE – DES DOMINI D’AVANT 1237
271) Les di Aicardo. Ils sont peu connus (5 individus). Un Dominus Aicardo, juge à Padoue en 1216, est sans doute le même personnage qu’un Aicardo di Acedello, confront d’une terre de Campolongo maggiore de Sacco en 12118 ; en effet on rencontre en 1230 un juge Alberto di Aicardo di Acedello, qui sera procurateur de la commune en 12339 ; il s’occupe des biens communaux padouans à Polverara, où l’on voit sans surprise un Anselmo di Aicardo parmi les citadins devenus possesseurs fonciers sur ces mêmes biens10.
282) Les di Aldigerio (cf. arbre généalogique). Le seul problème que pose la généalogie de cette famille (que j’ai pris l’initiative de nommer du nom du premier représentant qui me soit apparu, le juge Aldigerio en 1185) est la présence d’une branche de probables cousins, les « di Parolfo » : l’un des fils d’Aldigerio se prénomme Parolfino ; il semble qu’il s’agit d’un prénom familial car, en 1215, on voit à deux reprises Bonifacino di Parolfo et Iacopino di Ugolino di Aldigerio, neveu de Parolfino, figurer ensemble dans la caminata du palais épiscopal11. Les deux lignées ont les mêmes activités de prêteurs dans le milieu de la curia épiscopale : Bonifacino di Parolfo est créancier de Forzatè, Giovanni di Aldigerio l’est de l’évêque12.
293) Les di Armanno-Cazzago. Après plus ample information, il appert qu’il eut mieux valu les dénommer tout simplement Cazzago, voire « da Cazzago », plutôt que du nom du défunt juge Armanno, mentionné en 1193. Son fils Manfredo, un peu plus tard, arbore comme un nom de famille celui de leur village d’origine, Cazzago, dans l’est du Padouan13. Avec lui sa sœur Maria, Dominus Guercio et Dominus Cazagello da Cazzago sont vassaux des da Vigonza14. Tous vivent à Padoue.
304) Les di Arsalone (cf. arbre généalogique). Voici enfin une famille dont la trace généalogique couvre 6 générations. Dès 1138, un personnage qui sera appelé tantôt Absalon tantôt Arsalone, apparaît dans le milieu aristocratique qui gravite autour des chanoines et de l’évêque ; c’est un juge, comme l’est son fils Albrigetto15 ; enfin, en 1142 il est consul16. La famille est propriétaire à Bagnoli dès les années 1170 ; vassale des da Carra-ra, elle y fait des affaires : elle est du nombre des créanciers du seigneur17.
315) Les Basilii (cf. arbre généalogique). Le nom du juge Basilio, actif durant les deux premières décennies du Duecento, est devenu patronyme, comme nous le fait savoir da Nono18. Ce même chroniqueur ajoute que, bien que sans cognomen, les Basilii sont, non seulement d’origine « noble et antique » mais, mieux encore, qu’ils sont parents des da Limena, l’une des rares familles « capitanéales », je le rappelle19.
326) Les di Berta (cf arbre généalogique). Il s’agit d’un groupe familial de notables de Monselice, sans patronyme, que je n’ai pu désigner autrement que comme les « di (Domina) Berta ». A. Rigon signale un certain Giacomino di Domina Berta membre du conseil communal de Monselice en 1227, et dont la fille, Maria, est entrée en religion à San Giacomo en 122320. Le même personnage est chargé, en 1206 et 1214, de céder des biens communaux en livello ; en 1213 son frère Azzolino remplit le même office21. Son neveu, Oliverio di Rolando, est lui aussi membre du conseil communal en 1227. Comme presque tous les notables de Monselice leur horizon est restreint à l’espace de leur lieu de résidence et d’une ou deux communes limitrophes22.
337) Les Bertaldi. Brunacci, au xviiie siècle, puis Gloria, ont montré comment le grand évêque grégorien de Padoue, Bellino, était un Bertaldi, et ont identifié un certain nombre de ses parents, voire leur possible lieu d’origine23. Voici donc une vieille famille de l’aristocratie citadine : la difficulté à bien la connaître tient à ce que le nom même de Bertaldo est assez commun, et il faut être fort prudent face aux risques d’homonymie. J’ai dû renoncer à construire un arbre généalogique, ayant été dans l’incapacité de combler un hiatus entre le temps de Bellino et de ses frères, et quelques informations assez dispersées à partir des années 1180 : on retrouve alors une famille des Bertaldi, encore liée à l’évêque : illi de Bertaldo sont du nombre des consortes de la « Selva di Brenta »24. Qu’il s’agisse bien des descendants des frères de Bellino est assez probable, deux prénoms étant restés les mêmes : Gualperto(-ino) et, significativement, Bellino25. L’hypothèse d’une appartenance originelle au milieu arimannique de Sacco, signalée par Gloria, s’avère plutôt confortée par cette documentation postérieure. C’est ainsi qu’en 1205 un certain Albertino di Bertaldo se voit restituer, par ordre de l’évêque-comte, un bois à Codevigo ; quelques années plus tôt il y avait acheté une autre parcelle dont il avait reçu l’honor et districtus en fief sans fidélité26. Cela dit, il n’est pas absolument à exclure qu’il puisse s’agir d’un cas d’homonymie. Je signale, pour finir, un probable lien de parenté contracté (à la suite de mariages ?) entre ces Bertaldi postérieurs et les da Fontaniva : en 1222 Giovanni Sicherio (un da Fontaniva) est témoin de l’investiture d’un fief consentie par l’évêque à Giovanni di Bertaldo et à un Sicherio qui est le frère de ce dernier27.
348) Les Bocca di Bue (cf. arbre généalogique). Ces Domini padouans sont assez mal connus. Dès 1137 apparaît un Bonus qui dicitur Buca de Bo28 : voici un possible ancêtre, mais un tel qualificatif n’est-il pas susceptible d’être appliqué à plusieurs ? Quant aux notables des années 1190-1230 (après un long hiatus !) on a du moins de quasi-certitudes sur leur appartenance à une unique parenté : Albertino, Giordano, Enginolfo et son fils Giovanni, Andrea enfin, tous sont liés aux da Carrara29. La nature des liens de famille est incertaine pour un Albertino, père de Negro, déjà mort en 1205, et inconnue pour Giordano et Andrea, tous étant distingués par le patronyme « Bocca di Bue ». Aucun personnage bien considérable, semble-t-il, parmi eux : Andrea est notaire ; seul Giordano se pare du titre de Dominus30.
359) Les di Boneto. Voici de nouveau des notables de contado. Leur profil est classique, connu sur 3 générations seulement : Dominus Boneto, ses fils Giovanni et Lambertino, son petit-fils, Aicardo di Giovanni31. Giovanni est juge et, au moins à deux reprises, consul de Monselice32. Comme le plus souvent (voir ce que j’ai écrit sur les di Berta), leurs biens se cantonnent dans l’espace communal, avec une exception située, ici encore, à Arquà, qui semble être largement devenue, vers 1200, une zone-appendice de la propriété monselicienne33. Seule ouverture sur des horizons moins étriqués, leur probable intégration à la clientèle des marquis d’Este : en 1225 le même juge Giovanni est témoin, à Padoue, de l’investiture féodale de Bonifacio d’Este par l’évêque34. Le fait n’est pas si fréquent à Monselice, contrairement à ce que pourrait laisser entendre la proximité de cette ville avec les terres de ces grands seigneurs35
3610) Les Bonizi (cf. arbre généalogique). Ils ne sont pas les mieux connus des membres de l’aristocratie citadine, du moins à travers la documentation d’archives. Sans doute disposaient-ils d’une belle et riche demeure car elle servit un certain temps de résidence aux podestats36. Ils sont assez représentatifs des citadins liés à l’Église locale, tout particulièrement à cette composante si particulière de ladite Église qu’est l’ordre des albi : à ce titre ils font partie d’un milieu – celui des Tanselgardini et des Gnanfo – qui se trouvera exposé de plein fouet à la vindicte ezzélinienne37
3711) Les Borselli (cf. arbre généalogique). Rolandino mentionne l’arrestation de trois frères qu’il appelle « Gataroli dei Borselli » ; aussi ai-je conservé, accolée à la première, cette autre dénomination38. Il s’agit d’une famille du milieu des juges39, d’apparition tardive à ma connaissance40. Ses bases foncières sont, classiquement, à Piove di Sacco et autour de Padoue41. Eux aussi, semblables en cela à bien d’autres du même milieu, sont prêteurs d’argent à l’occasion (on les voit créanciers de l’évêque en 1219), mais aussi bien débiteurs à d’autres moments (ainsi en 1226)42.
3812) Les Capodivacca-Capineri-Paradisi (cf. arbre généalogique). Voici un premier cas de groupe familial à plusieurs ramifications. C’est aussi l’un de ceux qui continuent à poser le plus de problèmes. L’association des Capineri et des Paradisi aux Capodivacca est suggérée, non par la documentation d’archives, mais par Gloria d’une part, le chroniqueur da Nono d’autre part ; malheureusement il est difficile de les concilier.
39Gloria se fondait sur la chronique – vilipendée – dite (après lui) du « pseudo » Favafoschi pour écrire que les Capodivacca étaient aussi appelés Paradisi et Capineri. Et il signalait, du coup, la présence de deux Paradisi dans son Codice, l’un prêtre et notaire à Venise en 1161, l’autre membre de l’élite sociale padouane en 1173, dont il ne note pas, curieusement, qu’il apparaît au sein d’un groupe de consuls43. Resterait à prouver que les Paradisi de Venise sont bien des parents de ceux de Padoue. Quant aux Capineri, ils apparaissent plus tard dans la documentation44. Pour ce qui est de da Nono il fait état d’une origine présumée « vilissime », du fait qu’on aurait retrouvé un sceau des Capodivacca où figuraient une tête de vache et un couteau de boucher ; l’un des manuscrits précise même que tel aurait été leur métier. Quant aux deux autres patronymes il n’en parle pas, si ce n’est qu’incidemment il cite deux membres de la famille, le père et le fils, qu’il appelle, l’un Pagano Paradiso et l’autre Enrico Paradiso ; il ne fait aucun commentaire sur ces sortes de surnoms45.
40Bref, voici deux traditions en fin de compte problématiques et qui, de toute façon, ne se rencontrent guère ni ne s’accommodent aisément de ce que disent les documents. Pour commencer, si un Enrico Paradiso (notons cependant la similitude de prénom avec l’un des deux hommes cités par da Nono) est consul en 1173, la « vilissime » origine devait être fort ancienne, et da Nono lui-même n’en parle que comme d’une tradition lointaine46. D’autre part il fait des Paradisi une branche tardive de la famille des Capodivacca ; c’est ainsi que le comprend J. K. Hyde dans son ouvrage sur la société padouane, qui ne note pas la contradiction avec l’autre tradition qui les fait remonter au premier xiie siècle47. S’il existe bien des Paradisi à cette époque le lien reste à démontrer avec notre famille, pour ne pas parler des encore plus problématiques Capineri !
41Résumons-nous : 1o) l’arbre généalogique ne peut être qu’à peine esquissé, et il est impossible d’y accrocher les Paradisi et Capineri ; 2o) le prénom Enrico s’est transmis chez les Paradisi : le personnage isolé ainsi appelé dans les années 1173-1190 peut être un parent du lignage d’origine. La difficulté majeure à connaître ce groupe familial tien à ce que le patronyme dominant – Capodivacca – apparaît en fait extrêmement tard pour un milieu de juges et de consuls. Peut-être l’explication se trouve-t-elle dans les malveillances de da Nono : on connaît d’autres cas de négociants en viande (plutôt sans doute que de bouchers au sens habituel du terme) qui ont forcé les portes de la classe dirigeante, ainsi les Manzi-Vedelli. Toujours est-il que, pour conclure, avant 1237, ces trois lignages apparentés sont encore en gestation.
4213) Les Casoto Dei Fabbri. Un père et ses enfants et, éventuellement, ses neveux. J’étais tenu de les enregistrer du fait que le père, Casoto, est qualifié de Dominus alors qu’il s’agit d’un artisan : un forgeron du quartier de Santa Lucia, à moins que le terme faber ne soit une indication d’origine ou un surnom48. L’un de ses fils, Giovanni, est notaire. Père et fils possèdent et achètent à Este et à Solesino49. Peut-être sont-ce ses attaches dans les terres du marquis, et par là même des liens avec celui-ci, qui valent à un personnage a priori plutôt médiocre comme Giovanni Casoto d’être exilé dans le royaume de Sicile en 1239, par ordre impérial50.
4314) Les dell’Arena (cf. arbre généalogique). Il s’agit d’une famille aristocratique citadine du xiie siècle, d’un profil classique : plusieurs juges et un consul51. Cela dit, elle est assez mal connue : on rencontre un certain nombre de personnages qui se disent de Arena : s’agit-il toujours de cette même parenté, ou n’y a-t-il pas dans le nombre des gens qui désignent tout simplement par là leur quartier ? Je n’ai fait figurer dans l’arbre généalogique que ceux que leur situation sociale au moins me rendaient plausibles52.
4415) Les Dotti-Dauli-Crosna (cf. arbre généalogique). Je me dois de justifier cet amalgame, puisque nous voici de nouveau devant un groupe familial complexe. Il conviendra ici de suivre da Nono, d’autant plus fiable en la circonstance qu’une fille de Paolo Dotto, Dotta, avait épousé un da Nono53. Dauli n’est qu’une manière plus ancienne de nommer les Dotti : d’une part il nous en informe, de l’autre on rencontre en effet, à plusieurs reprises dans la documentation, un Doto de Dadholis (ou Dadulis) qui pourrait être celui dont le nom devait remplacer l’ancien patronyme54. Et c’est da Nono qui fait des Crosna une branche des Dauli55.
45Quant à ce qu’ils étaient, et étant entendu que la famille est mieux connue après 1256, deux choses frappent : la précoce apparition des Dauli dans la documentation (dès avant 1050) et leur appartenance au milieu des juges ; Bernardino et ses fils Doto et Schinella en sont. Quant aux Crosna et à leurs déboires avec Ezzelino, je renvoie aux chapitres de cet ouvrage.
4616) Les Flabiani (cf. arbre généalogique). Leurs premières apparitions posent problème. Le patronyme est aussi un prénom, d’où de possibles cas d’homonymie. C’est en 1214 qu’un di Flabiano, Pietro, extimator communal, est qualifié de Dominus, à l’occasion de la vente de biens d’Enrigino dei Ta-di, dont il est de surcroît l’un des créanciers56. Avant lui et ses probables frères, Matteo et Ugo de Flabiano, on rencontre à trois reprises un Flabianus, entre 1154 et 1172, qui fait figure de notable : il est témoin d’un acte de San Cipriano de Venise avec d’autres boni homines, propriétaire dans le faubourg de Porciglia57, et témoin d’Adamo Zopello, autre aristocrate. Da Nono en fait une autre branche des Dotti-Dauli, mais sans assortir cette assertion de remarques précises58. J’ai préféré, cette fois, les situer à part.
4717) Les Da Fontana-Cumani-Vescovelli (cf. arbre généalogique). Une longue tradition, dont da Nono s’est fait lui aussi l’interprète, fait des da Fontana les descendants de la famille comtale de Monselice ; elle remonterait donc aux ixe-xe siècles59. L’ancienne souche est divisée en 3 lignages60. Il est de fait que, entre les années 1180 et 1236, s’il est impossible d’expliciter les liens de parenté, cette dernière se manifeste du moins entre da Fontana et Vescovelli à certains signes : les prénoms Alberico et Enginolfo leur sont communs et, en 1232, Domina Anna, veuve de Palmerio, le frère d’Alberico dei Vescovelli, a pour témoins d’une vente Alberto et Alberico, soit deux frères da Fontana61. Par contre rien de précis ne se présente avec les peu visibles Cumani62. Il faut enfin reconnaître que la répétition des mêmes prénoms familiaux chez les da Fontana – les mieux connus – rend assez hypothétique la confection de leur arbre généalogique.
4818) Les Da Fontaniva-Avogari-Engleschi-Peraga-Fiesso. Un véritable arbre généalogique de ce lignage prolifique s’avère en fin de compte impossible. Celui que l’on pourra consulter ici n’est pour l’essentiel qu’une mise en situation chronologique des personnages, les contemporains se trouvant placés sur une même ligne. Les filiations connues sont franchement minoritaires. Par contre (contrairement à ce qui se passe pour d’autres familles) on est toujours assuré de l’appartenance des individus repérés au groupe familial, soit du fait même de leur nom, soit parce que la documentation les fait du moins apparaître comme parents (même si l’on ignore trop souvent à quel degré).
49L’analyse du cas des da Fontaniva oblige à nuancer l’usage de la notion de « lignages de segmentation », utilisée dans le cours du texte. Il n’y a pas, d’une part, un lignage originel des da Fontaniva et, d’autre part, des lignages dérivés, du moins pas avant la fin du xiie siècle : jusque-là, dans la même famille, il se trouve tout simplement que les mêmes personnages se désignent souvent tantôt d’une façon, tantôt d’une autre, si bien qu’à l’analyse on finit parfois par s’apercevoir qu’on n’a affaire qu’à un seul là où l’on croyait en avoir repéré deux ou trois !
50A l’origine, une fonction modeste de vassal épiscopal qui finit par désigner tout un lignage : Scutiker, « l’écuyer », transformé en Siticherio, Sicherio ; lequel lignage se retrouve régulièrement, puis définitivement, détenteur da l’avouerie épiscopale ainsi que de celle de Sant’Ilario de Venise. Il a d’ailleurs fallu attendre la publication par Luigi Lanfranchi d’un document de 1144 ignoré de Gloria pour s’apercevoir que la famille des Sicherio, liée à l’évêque, et celle des da Fontaniva, liée, croyait-on, à Sant’Ilario à l’origine, n’en faisaient qu’une : à cette date un Giovanni Sicherio se dit de Fontaniva à l’occasion d’une vente de biens-fonds à San Giorgio maggiore de Venise63. Le premier Siticherio apparaissant dès 1013 et le premier da Fontaniva (Ariprando) seulement en 1064, il en découle que ce serait une erreur de se représenter d’un côté des Sicherii et de l’autre des da Fontaniva comme s’il s’agissait de deux branches différentes : j’ai situé les premiers à part sur le tableau pour de pures raisons de commodité. De la même façon, et à la même époque, le même personnage, Gualguano (ou Valgano) se dénomme tantôt « da Fiesso », tantôt « da Fontaniva »64. Après les années 1180 la dénomination « da Fontaniva » semble se perdre.
51Considérons, en partant de la fin, la filiation la mieux connue : dans les années 1220, deux frères, Avveduto et Albertino, sont désignés comme Advocati, et c’est à partir d’eux que s’imposera finalement, pour le xiiie siècle, le nouveau patronyme : les Avogari65. Or l’un et l’autre sont les fils d’Ugolino « d’Arsego » – autre désignation utilisée en remplacement de da Fontaniva, mais qui aura été fugitive66 ; lequel Ugolino, lui aussi bien connu en tant qu’advocatus, à la fois de l’évêque et de Sant’Ilario, est le fils de Riprando (ou Ariprando) da Peraga – titre qui apparaît par intervalles, lui aussi, dans la famille67 ; ce Riprando, enfin, est le fils d’un Uberto da Peraga qui est très vraisemblablement le même qu’un Uberto da Fontaniva que l’on voit agir à la même époque68. Bref, sur 4 générations en ligne directe, voici 4 désignations différentes (da Fontaniva, da Peraga, d’Arsego, Avvocato) ; et l’on en voit apparaître 2 autres dans les décennies 1180-90, chez des collatéraux : da Reschigliano et Engleschi. Le premier patronyme, porté par de probables cousins d’Ugolino – cohéritiers avec lui et un déjà défunt Gualguano, en 1190 – ne prendra pas racine69. Les Engleschi, au contraire, font partie des grandes familles selon da Nono70. A l’origine de ce qui est peut-être le premier vrai lignage « segmenté « de cet ensemble prolifique il y a sans doute Englesco da Fontaniva, connu dès 118071. Son fils Jérémie se dit de Englesco, sans plus72, ce qui annonce sans doute, du moins dans ce cas précis, l’évolution vers une transformation en patronyme.
5219) Les di Gerardaccio (cf. arbre généalogique). Voici de nouveau une famille de notables de Monselice. Ou bien elle est, dès les années 1150, divisée en deux branches, ou bien on se trouve en présence de l’un des trop nombreux cas d’homonymie. L’arbre généalogique a été réalisé à partir de la première hypothèse : s’il y a bien deux branches, l’une est modeste : c’est la descendance du notaire Battaglia, seules les caractéristiques de l’autre (fonction judiciaire, fief tenu de l’évêque, relations, biens-fonds...) sont telles qu’elle peut figurer dans le milieu dirigeant73.
5320) Les Gnanfo-da Vò. On trouvera ci-joint l’arbre généalogique de cette famille prestigieuse, pour laquelle je renvoie le lecteur aux divers chapitres de ce travail.
5421) Les Gualperti. Au xiiie siècle ils sont devenus les Ceto. Il y a déjà quelque temps Sante Bortolami a montré comment Marsilio di Gualperto, membre de la classe dirigeante urbaine durant les années 1220-1230, était un Tanselgardino74. Il me semble que, dès les années 1160, le même nom de Gualperto était devenu le patronyme d’une famille de notables de moindre rang, plus exclusivement citadins, ceux qui, du temps de da Nono, seront connus comme les « di Ceto »75.
5522) Les Lazerini (cf. arbre généalogique). Deux branches parallèles, et que la documentation ne relie jamais : les descendants d’Adamo di Lazaro et ceux du juge Lazaro. L’un a été consul en 1138, l’autre en 1163. L’identité remarquable des prénoms me semble être un bon indice de parenté. La fonction judiciaire, au vu des témoignages documentaires, est le fait des deux branches : Lazaro est juge, comme le seront son arrière petit-fils Pietro et, peut-être, Egidio, fils de Lazarino di Adamo76. J’ajoute, pour finir, que la recherche sur cette famille consulaire m’a permis d’y rattacher 3 personnes – Adameto di Gomberzone, son neveu Pietro et son frère défunt Zilio (Egidio) – qui vendent une terre à la fratalea capellanorum de Padoue en 1213 (cf. arbre généalogique).
5623) Les di Malpilio (cf. arbre généalogique). On connaît un peu la famille depuis que Sante Bortolami a rassemblé un certain nombre d’informations qui, entre autres, ont permis d’identifier un vicedominus épiscopal, Ottaviano, comme l’ancêtre du lignage77. Elle est, dans l’aristocratie citadine, l’une de celles dont l’élaboration de l’arbre généalogique pose le moins de problèmes.
5724) Les Manfredi (cf. arbre généalogique). A l’origine, un ou plusieurs juges du nom de Manfredo (cf. supra, l’appendice sur les consuls). Da Nono les qualifie de « riches et puissants populares » : ils possédaient, nous dit-il, de vastes maisons à l’emplacement du palais communal avant la construction de celui-ci78. La fonction judiciaire n’est explicite que pour les deux premières générations. Ce que l’on sait des Manfredi entre la paix de Constance et Ezzelino les situe de toute façon au premier rang du milieu qui fait la politique communale : on voit Bonifacio extimator avec un Ardenghi en 1229, Antonio est membre du Grand Conseil, mais surtout Enrico est, en 1232, le représentant padouan de la ligue lombarde. Rien d’étonnant à ce que, en 1239, lui et un Antonino qui pourrait être identifié à Antonio (mais rien ne l’assure) fassent partie du contingent de guelfes exilés dans le sud79. Leur rôle dans le groupe dirigeant n’est pas exclusif d’une constante fidélité vassalique à l’évêque, preuve que, même si c’est désormais plus indirectement, l’Église inspire encore la conduite de affaires de la cité ; au demeurant Ezzelino ne s’y trompera pas, qui les tiendra sous un contrôle rigoureux80.
5825) Les di Ottolino. L’essentiel de ce qu’on sait sur cette famille est lié aux activités du juge de ce nom. Je renvoie le lecteur à la fiche prosopographique de la liste de consuls de 1182, en première partie ; j’y ai joint le peu que l’on puisse ajouter au sujet de ses fils.
5926) Les Rogato-Cavazza (cf. arbre généalogique). Les Cavazza apparaissent tôt dans la documentation (dès 1124, comme on peut voir). A partir de la fin du xiie siècle une branche des « di Rogato », issue d’un juge et consul de ce nom, va tendre à s’individualiser. Un document de 1189 nous fait savoir que Rogato est le frère de Cavazza, c’est-à-dire, me semble-t-il, de Maineto (tantôt appelé Maineto – ou Maino – Cavazza, tantôt Cavazza)81. Or, tous ses fils se dénomment « di Rogato », et jamais Cavazza. Un neveu du nom d’Eleazario ne se désigne que par son prénom82. On a l’impression que le patronyme Cavazza se restreint alors aux fils de Maineto83.
60Un problème non résolu : le juge Rogato, père de 6 enfants, encore vivant le 13 janvier 1224, est déjà mort le 23 octobre84. Or, on trouve, durant les trois ans qui suivent, un Rogato dont il est difficile de savoir si c’est un simple homonyme ou l’un des fils qui se serait ainsi fait appeler après la mort de son père, « Rogato » jouant alors le même rôle patronymique que « Cavazza », ou encore un cousin non situable85.
6127) Les Ruffi. Le nom est fréquent à Padoue. Il semble bien, cependant, qu’il s’agisse d’une branche tardivement détachée du prolifique tronc commun des Tanselgardi au xiiie siècle, avec un certain Alberto di Ruffo, connu entre 1208 et à la fin des années 1230.
6228) Les Saurelli (cf. arbre généalogique). On les voit fréquenter le clergé cathédral à partir de 1160. Ils lui sont liés à plus d’un titre : ils apparaissent d’abord, de façon anodine, comme témoins86, puis, en 1176, l’un d’eux, Giovanni « bonino », est chapelain de l’évêque, et enfin, en 1229, Belloto di Dominus Ugolino dei Saurelli, qui exerce la profession de changeur, est créancier de l’évêque, une première fois pour 700 livres et peu après pour 30087. Ils acquièrent des biens dans les fines urbaines88.
6329) Les Solimani (cf. arbre généalogique). La confrontation des sources semble m’autoriser à apparenter les descendants de Solimano et ceux de Giovanni Petenario. Au départ, en effet, 3 Domini : Solimano, Giovanni Petenario et Leopardo. Un document de 1226 donne à ce dernier pour frère Giacomo Petenario89. De ce côté le lien familial est donc assuré.
64J’en reste aux hypothèses pour ce qui est de celui qui peut unir les Petenario aux Solimani : un fils du juge Leopardo s’appelle Solimano. La rareté du nom m’a incité à conjecturer, soit un lien de famille initial (que suppose l’arbre génalogique), soit un apparentement par quelque mariage. Quant à ce que l’on sait de ces deux lignages, je renvoie le lecteur à ce que j’en écris en 3e partie.
6530) Les Tadi. On trouvera ci-joint l’arbre généalogique. Sur cette famille emblématique, je renvoie le lecteur au corps de l’ouvrage.
6631) Les Zopello di Ecelino (cf. arbre généalogique). Il s’agit là de deux lignages de magistrats que de nombreux indices montrent apparentés, en dépit de l’ignorance où l’on est de l’ancêtre commun.
67Les rencontres onomastiques sont multiples : à Baialardo, fils et frère d’un Ecelino (ou « Ezzelino ») correspond son homonyme, fils de Giovanni Zopello90 ; chacun des deux Baialardo a un fils nommé Belengerio91 ; deux Ecelino sont cousins d’Adamo et Giovanni Zopello, un autre est l’arrière petit-fils de Giovanni Zopello92. Il est fréquent de voir des di Ecelino et des Zopello témoigner les uns pour les autres, ou tous ensemble lors d’un acte conclu par un étranger à la famille (ainsi un da Carrara en 1206)93. Il y a mieux : entre 1210 et 1212 Giacomo di Baialardo degli Ecelini est le curator d’Oto di Giovanni Zopello dans un procès avec les chanoines ; ceux-ci lui contestent cette qualité dans la mesure où Oto a encore son père (il est émancipé) et de plus proches parents : les voici donc pour le moins cousins94. Le seul membre de la famille Zopello que je n’ai pu situer est un certain Corrado, qui siège au Grand Conseil en 123595. J’ai, d’autre part, éliminé un Manfredino di Baialardo, témoin d’une vente faite à Padoue par les da Vigodarzere en 1198 : le prénom paternel n’est pas si exceptionnel qu’il constitue une garantie en l’absence de toute autre occurrence96.
68Pour ce qui est de l’implantation foncière du lignage je renvoie le lecteur aux remarques faites par Sante Bortolami97. On peut cependant les compléter grâce à la documentation sur les di Ecelino : si ces derniers semblent être seuls à Casale Ser Ugo, tout comme, dans cette même zone proche de la ville, les Zopello le sont à Terradura et Gorgo98, par contre les deux lignages voisinent à Nogleda, entre Bovolenta et Agna. Enfin, ils agissent ensemble dans le groupe des notables intéressés aux malheurs des da Carrara à Bagnoli (je renvoie le lecteur au texte et aux tableaux sur ce sujet). En 1216, Giacomo di Baialardo degli Ecelini investit son cousin Ecelino di Belengerio Zopello d’une terre à Bagnoli en fief sans fidélité99
II–LES NOTABLES NON DÉSIGNÉS COMME DOMINI
691o) Un premier groupe ne posait pas de problème. Les di Ailo sont une famille consulaire100. Si aucun de ses membres n’apparaît gratifié du titre de Dominus c’est qu’elle s’éteint prématurément, avec la mort, avant juin 1178, de Gerardino di Guglielmo101. De même un Canavoli (cf. l’arbre généalogique) aurait été consul en 1176 et en 1188 selon le Liber regiminum102. Pas de consul chez les Vainanzi-Allo, mais le premier personnage connu de la famille, dès 1077, est un juge103. Les Falerotto, enfin, seraient issus de la même souche familiale que les illustres Tanselgardi, selon le chroniqueur Gian Francesco Capodilista (qui, je le rappelle, déclare s’inspirer d’une chronique du xiie siècle attribuée à Iacopo degli Ardenghi), ainsi que selon da Nono104 : que l’assertion soit vraie ou fausse, elle peut du moins fonctionner, en somme, comme un indice de distinction, et elle incite à situer les Falarotto dans la vieille aristocratie de la commune consulaire.
702o) Deux familles de petits féodaux campagnards, mal connues : les da Concadalbero, vassaux de Santa Giustina, des da Baone et des da Celsano105, et les da Curlo (cf. arbre généalogique), qui semblent avoir détenu des pouvoirs seigneuriaux à Galzignano106. Leur situation sociale est donc équivalente à celle d’autres petits hobereaux comme les da Lusia, que les hasards documentaires permettent de connaître comme des Domini, quant à eux, explicites.
713o) Deux familles dont sont issus des juges à la fin du xiie siècle, au temps des podestats :
les Corvi. En 1187 un juge Pietro di Corvo est témoin, à Padoue, d’une sentence rendue au nom de l’évêque107. Il s’agit bien d’une ascension en cours : encore en 1233 un Alberto Corvo est notaire108 ; il participe d’ailleurs activement à la vie politique communale : en 1235 il est sindicus de Padoue, avec quelques autres notables, lors du renouvellement de l’alliance conclue en 1233 avec Trévise109.
les dal Fiume110. Leur présence parmi les notables est beaucoup plus ancienne, même s’il faut attendre 1193 pour voir un dal Fiume – Giacomino – exercer un rôle de juge dans un procès entre l’évêque et des consortes de Noventa111. C’est dès les années 1131 et 1144 que l’on voit Odelrico puis Giordano dal Fiume témoins d’actes épiscopaux112 ; et cette famille semble avoir un accès constant à la cour de l’évêque, tout comme d’ailleurs à celle des chanoines : elle est vassale de ceux-ci comme de celui-là113.
72Un surnom fréquemment porté par des dal Fiume est « Bava », si bien qu’on les trouve parfois appelés les « Bavosi » ; un document de 1211 apporte la preuve qu’il s’agit bien du même lignage aristocratique : un notaire du nom de Guarnerio, appelé à témoigner au sujet des litiges sur les dîmes de la « Selva di Brenta », et qui se trouve être l’époux d’Imizola, fille de Giordanino dal Fiume, énumère les membres du groupe familial de sa femme qui détiennent en commun un fief épiscopal à Cidrago, dans la forêt ; il s’agit d’Albrigeto di Bava, Giacomino dal Fiume, Petrolo et Manfredino di Zagnino, Ugolino di Uberto Ferro, de sa belle-sœur Palma et d’Imizola114. Le Tealdo q. Albrigetto di Bava qui, avant 1238, a fondé le monastère féminin de San Prosdocimo, peu au-delà du Ponte vicentino, dans le faubourg où lui-même réside, et qui l’année suivante lui lègue une grande part de ses dîmes par testament, se trouve donc être un dal Fiume, un membre de la vieille aristocratie citadine par conséquent, ce qui ne l’empêche d’ailleurs pas de s’accuser, dans ce même testament, de s’être enrichi par l’usure, comme tant d’autres il est vrai115. Voici un représentant assez caractéristique de ces notables liés à l’église cathédrale et participants actifs de la vie religieuse citadine, comme le sont les Gnanfo par exemple.
734o) Dans son important article sur la commune de Padoue au début du xiiie siècle, Sante Bortolami avait montré comment l’accession aux charges récemment créées d’extimatores et de procuratores signifiait, pour des familles nouvelles, la reconnaissance de leur intégration à la classe dirigeante puisqu’elles s’y retrouvaient en compagnie de la vieille aristocratie consulaire116. Ce qui m’a incité à inclure dans ma liste les quatre suivantes :
di Cesaria. Dès 1187 Enrigeto di Cesaria est procurateur communal à l’occasion d’un procès entre la commune et le monastère San Pietro117. Un Ugo de Cesarea est, avec des aristocrates, dont Rolando da Curano et Giovanni Sicherio, témoin de la cession de biens communaux aux chanoines à la date, très précoce, de 1142 ; après lui, son fils Enrico est par deux fois témoin d’un accord entre San Cipriano de Murano et un da Celsano118. L’Enrigeto de 1187 est donc un très probable parent des précédents ; un Simeone di Ugo di Cesaria, son contemporain, est propriétaire à Padoue et à Casal Ser Ugo, dans les fines urbaines119. On n’en sait pas davantage120. Quoi qu’il en soit, sa précocité classe cette famille, non point parmi les nouveaux riches mais plutôt parmi les notables de la commune consulaire. Elle est, simplement, plus mal connue que d’autres.
dal Pozzo (cf. arbre généalogique). C’est en 1234 et 1235 que l’on voit Bartolomeo dal Pozzo remplir la charge de procurator et extimator121. La famille ne se distinguera pas dans le milieu dirigeant de la seconde période communale : du moins ni da Nono, ni Hyde, dans la partie prosopographique de son ouvrage, ne la mentionnent. S. Bortolami en a, par contre, indiqué à grands traits les caractéristiques essentielles avant 1237 (activités et possessions foncières). Ils sont usuriers (aussi bien Bartolomeo que ses frères) ; Giacomo, l’un des frères du procurateur, est notaire122. Leur ascension n’est sans doute pas un fait si récent lorsque la charge exercée par Bartolomeo en signifie la consécration en 1234 : dès 1154 un certain « Dodo », frère d’un Tedaldo dal Pozzo (da Puzo) offre en donation pieuse aux chanoines de Padoue une terre en partie défrichée (cum amplo) dans les environs de la ville. Ils fréquentent d’emblée l’aristocratie dirigeante : en 1170 Enrico dal Pozzo est témoin d’une investiture féodale, par Speronella, en faveur d’un Lemizzi123. Citadine, la famille a des attaches, acquises (ou originelles ?), à Piove, tout au long de cette période124. Et c’est là à peu près tout.
dall’Isola. C’est l’une des familles les plus problématiques de l’ensemble. Ici les hypothèses l’emportent sur les certitudes. En 1237 un nommé Clemente di Morando de Ysola est extimator communal. Les seuls de Ysola (ou Ysula, Insula, Isola) connus de moi sont les personnages suivants : entre 1139 et 1157, un Domenico, propriétaire à Corte et Piove di Sacco (où il a reçu une dîme en fief, qu’il cède, sans fidélité, à Santa Maria della Carità de Venise), qui apparaît une fois à Padoue, en tant que témoin d’une vente125. Puis c’est un hiatus d’une trentaine d’années au bout duquel, en 1185, un Patavino dall’Isola est témoin lors d’un procès entre San Zaccaria et un di Nespolo à Padoue : à partir de là, il n’est plus aucune allusion à Sacco et les intérêts fonciers de la famille que les documents font connaître (mais on en a peu !) ne concernent que la campagne autour de Padoue et – une fois – Pernumia.
74Patavino est un prénom familial. Après l’occurrence de 1185, isolée, se manifeste, à partir de 1212, un groupe parental : un nommé Giacomino di Patavino, son frère Patavino, et ses fils, Domenico et Otto, possibles fils et petit-fils du premier Patavino126. Mais on ne saisit pas le lien entre ce groupe et plusieurs ensembles : les fils d’un nommé Alberico, propriétaire à Pernumia127 ; Lorenzo di Florima, acquéreur d’une terre communale padouane à Polverara128 ; Frealdo et son fils Tosco, propriétaires à Roncaiette129 ; Marsilio di Gerardo, témoin d’un acte du monastère San Giorgio maggiore à Padoue (du moins les deux précédents concluent un échange avec le même monastère)130 ; et enfin le personnage de 1237, ce Clemente di Morando, dont ni le prénom ni le patronyme ne font percevoir un rapport avec les précédents. S’agit-il d’une famille à plusieurs branches ? J’ai accepté cette hypothèse, mais un ou plusieurs cas d’homonymie ne sont pas exclus.
di Pigozo. Dans ce cas également, les questions demeurent sans réponse vraiment assurée. Dès 1187 un certain Uguccione di Pigozo est, avec Enrigeto di Cesaria, procurateur de la commune de Padoue. Comme un certain nombre d’autres notables il tient un bien à Busiago (un manse) de ladite commune ; lui et son fils Giacomino sont en relation avec le monastère de Santa Giustina ; et voilà tout pour ce personnage131. D’autres di Pigozo sont connus ; ils sont des notables de Monselice : Pegoloto di Pigozo est membre du conseil communal en 1233, et fait partie du groupe qui favorise l’installation de l’hôpital-monastère de San Giacomo ; il pourrait s’agir d’une branche de la même famille : à côté de Pegoloto apparaît, en 1229, un Ugoloto. Cet usage commun d’un diminutif de Ugo est un possible indice de parenté avec le magistrat padouan132. Mais, là encore, tout est hypothèse.
755o) On voit apparaître avant 1237 tout un ensemble de patronymes qui seront célèbres et considérés durant la deuxième période communale : le premier tiers du xiiie siècle est ici le temps des ancêtres. Leur entrée dans la documentation est l’indice d’une situation de fortune déjà bien assurée.
76Il y a tout d’abord un certain nombre de lignages d’usuriers : les de Bandis, les Frigimelica, les Manzi-Vedelli et les Sanguinacci, dont j’ai esquissé ailleurs le portrait133. A côté d’eux, quatre autres familles :
les Buzzaccarini : da Nono ne s’est pas fait faute de rappeler la part de l’usure dans leur fortune ; il ignore leur probable origine milanaise et aristocratique. Dès 1215 on rencontre, parmi les chanoines de la cathédrale, magister Salion dei Buzzaccarini, dont Ezzelino fera son astrologue le plus écouté134.
les di Litolfo (cf. arbre généalogique). Avant 1256 ils sont considérés comme des homines novi ; dès 1259 Aicardino di Litolfo sera podestat de Vicence135. En 1214 on les voit encore intégrés à leur milieu d’origine : Litolfo di Giovanni di Litolfo, qui se dit encore de Piove, tient un feudum equi de l’évêque136 ; bref, des alleutiers de Sacco.
les Maioli. Da Nono les définit comme de riches membres du populus ; pour une fois il ne lance pas d’accusation d’usure : pourtant, dans les années 1250, ils sont du nombre des créanciers de Iacopo da Sant’Andrea137. C’est alors encore une famille de commerçants, qui acquiert des biens à Fossò, au sud de Padoue, en fief de l’abbaye vénitienne de San Nicolò del Lido138. Leur déclin sera relativement précoce : S. Collodo en a suivi les étapes à partir du début du Trecento139.
les MangA S Pisci. De cette famille de milites et de juges de la fin du Duecento, da Nono évoque l’ancêtre Aiperto, vendeur de couteaux140 : en 1234, en effet, ce même personnage est témoin d’un acte notarié rédigé à Padoue, devant sa boutique (apud tabulam MangA S Pesi)141.
776o) J’ai retenu deux familles que les chroniques rangent parmi les victimes d’Ezzelino, ce qui sous-entend qu’il s’agissait de notables, et dont la documentation fait ressortir l’aisance, au moins relative :
les Cuticelli. On sait par Rolandino qu’en 1253 un juge Rolando de Cuticellis est arrêté ainsi que plusieurs personnes de sa famille, dont le notaire Leonardo Cuticella142. Avant 1237 ce dernier apparaît à diverses reprises dans la documentation ; on rencontre également un autre notaire, Oto di Enrigetto143. A ma connaissance, l’ascension de cette famille se termine avec Rolando, au temps de la dictature, peu avant sa probable extermination.
les Gattari. C’est le contestable Pietro Gerardo qui signale, en l’année 1253, l’arrestation de tout un groupe de gens liés aux da Camposampiero, dont un Enrico dei Gattari144. Vraie ou fausse, l’information permet du moins de situer la famille au niveau des notables. Cela dit, elle est peu connue ; un certain Giovanni « Gatario » est investi par l’évêque, en 1217, de terres à Lion, dans les fines de Padoue, et de dîmes dans plusieurs villages du sud, dont Conselve, qu’il avait tenues en fief d’Alberto da Baone145. On voit aussi un Andreoto di Gattario témoin de la cession d’une créance sur Forzatè146. Aucun autre personnage n’est connu.
787o) Reste une petite liste de familles que je voyais revenir avec un minimum d’occurrences suffisant pour témoigner d’une aisance au moins relative, tant en ville que dans le contado. J’ai enregistré de la sorte, à côté de citadins, toute une petite notabilité de village ou de ville « mineure », par souci de voir représenter des centres de décision qui gardent alors une autonomie non contestée.
les di Amigeto. Ils sont propriétaires à Este et dans ses environs, ainsi qu’à Monselice147.
les Baraterio. On connaît les activités d’un certain Pietro Baraterio entre 1174 et 1182 ; ce personnage est saisi d’une fringale d’achats de biens-fonds dans le sud des fines de Padoue – à Ponteglese, Roncaglia et San Nicolò (l’actuel Ponte San Nicolò), soit trois lieux voisins148. Après lui ses fils (toujours désignés ainsi, comme un tout, et donc non individualisés) continuent la même politique d’acquisitions à Ponteglese et à ses alentours149 ; mais en même temps ils s’installent aussi dans les Euganées, à Torreglia150. La maison de famille est sise à Padoue, dans la paroisse de San Fermo : il y a même là une androna (ruelle) Petri Baraterii151. Puis on les perd de vue autour de 1210.
les Bertoloto ou Bortoloto (cf. arbre généalogique). La famille serait demeurée parfaitement obscure sans le testament laissé en 1238 par l’un de ses membres, un Dominus qui répondait au surnom de « Buffone » (et non pas Buffono comme on l’a longtemps transcrit), lequel testament contient des legs pieux en faveur d’environ 45 établissements religieux, tous plus ou moins récents, parmi lesquels tous ceux des Franciscains dans le Padouan : il rend possible un tableau de la diffusion de l’ordre vers le milieu du siècle. A. Rigon a réuni il y a quelques années un petit dossier d’informations sur la famille où l’on trouvera l’essentiel ; quant au document lui-même il a été publié, de façon exemplaire, un peu plus tard, par Attilio Bartoli-Langeli152.
79Des recherches documentaires de Rigon, il ressort qu’elle habitait dès les années 1180 le quartier de San Matteo à Padoue153, qu’elle avait une richesse appréciable, avec entre autres des terres à Galzignano, dans les Euganées154 ; et que, si Bortoloto était peu engagé dans la politique communale, le testament de son fils témoigne, en 1238, d’alliances familiales prestigieuses mais à haut risque : une fille, Benedetta, est mariée à Uberto da Vò, et un neveu, le juge Uberto Boccadava, à la fille d’un juge de Monselice lié aux Este, Aicardino. La famille est donc d’un guelfisme alors compromettant.
80On ne peut guère y ajouter qu’une chose : ces citadins, en somme assez représentatifs, sont, eux aussi, englobés dans tout le mouvement d’affaires qui se fait à Bagnoli : en 1223, Albertino et un autre frère, Cipriano, sont réinvestis, par le monastère Santo Stefano de Carrara, d’un fief paternel – une pecia de 20 campi155 ; le même Bortoloto avait d’ailleurs d’autres intérêts dans le sud padouan : en 1190 il était vassal des da Calaone pour une dîme (non précisée)156.
les Bulli (cf. arbre généalogique). Avec eux on en revient au niveau plus modeste de la notabilité de ville mineure, en l’occurrence Monselice. A en juger par l’usage constant du prénom Adamo dans cette famille, et si l’on admet en conséquence qu’un premier Adamo Bullo a de fortes chances d’être l’ancêtre, leurs origines pourraient être plus que modestes : en 1187 un personnage ainsi nommé reconnaît, après procès, qu’il tient des terres en villanaticum du monastère San Zaccaria de Venise ; il est vrai qu’il en a d’autres en livello du même établissement, et qu’en somme il peut s’agir là de biens adjoints à des alleux157. Dès les années 1180, on a des témoignages d’une expansion foncière dans la région : en 1187 Sigiprando di Bullo est propriétaire à Baone ; en 1218 Giovanni Bullus l’est à Bagnoli ; en 1233, illi de Bullis sont du nombre des consortes du bois de Carpenedo « di sotto »158. Durant les années 1230, leur situation sociale se fait plus précise à nos yeux : à partir de 1234 un Bignoto dei Bulli est notaire à Monselice159. On ne les voit point encore participer à la direction de la commune : tout au plus l’un d’eux est témoin d’un acte des consuls en 1227160.
81Il est clair, par contre, que les Bulli s’engagent, et se divisent, face à Ezzelino : tandis que Frugerio dei Bulli acquiert un bien confisqué, Stefano et Sigiprando semblent au contraire eux-mêmes bannis et leurs biens sont intégrés à la curia du dictateur161. L’ascension du lignage se poursuivra par la suite puisque, à la fin du Duecento, Chiarello dei Bulli aura droit au qualificatif de Dominus, bien galvaudé il est vrai, mais on a là l’ultime raison pour laquelle je l’ai intégré à ma liste de notables162.
les Cavazudo. Ils sont à maints égards un équivalent des Bulli à Piove di Sacco, à ces deux différences près que je n’en ai pas suivi le destin après 1236, et qu’ils participent à l’activité communale à Piove dès le début du Duecento. Quant à leurs origines, la mariée est presque trop belle : dès l’an 1008 on rencontre à Piove un alleutier du nom de Martino Cavazudo163. Il est tout à fait isolé ; puis à partir de 1138 ils apparaissent avec une belle régularité dans la documentation. Un prénom familial que l’on retrouve : Obizo, ou le diminutif Obizino164. Propriétaires à Corte et Piove, dès les années 1180 leur appartenance à la notabilité locale se manifeste à ce qu’il sont investis (sans doute en fief) du fodrum et, semble-t-il, de la dîme, du moins à Piove165. Dans les années 1220, on les voit suffisamment enrichis pour être installés hors de Piove, à Cartura (à l’est de Pernumia), et dans les faubourgs immédiats de Padoue, à Vanzo, signe probable de l’installation en ville d’une branche au moins de la famille166 –, tout en continuant à acquérir des terres à Sacco167. De même que chez les Bulli, l’un d’eux au moins est alors notaire à Piove168. Quant aux modalités de leur enrichissement à partir de ces bases solides, un document de 1226 nous fait savoir que, comme d’autres gens de ce milieu, le notaire est aussi prêteur à intérêt169. Leur participation à la gestion et aux revendications de la commune est donc dans l’ordre des choses : en 1203, Obizino est l’un des procuratores qui vendent un bien communal ; en 1223, le même personnage figure en tête des représentants de Piove, et c’est lui qui demande, en leur nom, à l’évêque d’approuver l’élection de consuls170. On conviendra donc, je l’espère, que l’intégration des Cavazudi à une liste de notables se justifie.
les « de Cabaldu ». Sante Bortolami a fait de Giovanni « de Cabaldu » et de son fils Gioacchino des figures quasi emblématiques du « popolo » en ascension des années 1230171. J’ai peu à ajouter aux informations qu’il donne, sinon que, dès 1178, un premier « de Cabaldu », lui aussi nommé Giovanni, est témoin d’une sentence de Manfredino, comte de Padoue, alors podestat172, ce qui permet d’intégrer un troisième personnage au dossier.
les Farisei. Ils sont de ceux que l’on est surpris de ne jamais voir qualifiés de Domini, d’autant qu’on en suit la trace sur une longue durée, dès 1079173. Ils ont cela de plus que les Cavazudo – du point de vue de l’enquêteur – qu’on les sait vassaux de l’évêque. Ils sont la plus parfaite image que l’on puisse trouver d’arimanni (dans leur cas le qualificatif est explicite) enrichis et haussés au rang de modestes seigneurs fonciers dans un contado où ils demeurent enracinés. L’évêque, en 1186, a investi Guitaclino dei Farisei, pour lui-même et son colonellus (à comprendre, rappelons-le, comme une parenté au sens large), en fief, de l’honor de leur maison, du fodrum, et des autres charges liées à leur condition d’arimanni (à savoir de angaria, pelangaria et rimania), avec les dîmes de toutes leurs terres, anciennes aussi bien que « novales »174. On ne leur connaît de biens-fonds qu’à Piove, à la différence des Cavazudo, qui semblent plus dynamiques175 ; au demeurant, contrairement à ces derniers, c’est en débiteur que se présente Pietro dei Farisei dans les années 1220176. Quant à leur activité dans le cadre communal, c’est précisément en 1203, et en compagnie d’Obizino Cavazudo, que l’on rencontre Guitaclino dei Farisei investi de la charge de procurator177. Au total ces milites ruraux, plus timides ou moins chanceux que les Cavazudo, n’ont pas su se servir de leur situation initiale comme d’un tremplin.
82Je signale ici que l’on rencontre des Farisei à Monselice, entre 1201 et 1232178. Qui sont-ils ? On n’en trouve plus trace dans le Catastico des années 1250. Ne disposant d’aucun élément suggérant une parenté avec un lignage que tout montre vissé à son pays natal de Sacco, je ne les ai pas intégrés à la fiche familiale transmise à l’ordinateur.
les Foscoli. Voici d’autres petits notables de Monselice. Un Leonzio di Foscolo apparaît dès 1153179 ; son prénom permet de penser qu’il est bien un premier membre connu de la famille (on retrouve le même dans les années 1230-1250 : à ce moment-là le patronyme est le plus souvent employé au pluriel – de Foscolis –, et les choses sont claires180. Ce Leonzio n’est sans doute pas un personnage bien considérable : il tient en livello de San Zaccaria de Venise la moitié d’un casamentum en partie planté en vigne, et il doit un tiers du vin en loyer (plus la dîme). De même un peu plus tard (en 1167) un nommé Giustino di Foscolo est livellario du même monastère pour une casa murata : le loyer, là non plus, n’est pas tout à fait négligeable (1 poule, 1 fouace et 6 sous), d’autant qu’un droit d’entrée de 30 sous a été versé181. Il faut, à dire le vrai, attendre les années 1250 – et les notices du Catastico – pour se faire une idée partielle de leurs alleux182. Les raisons qui m’ont déterminé à les intégrer dans l’étude prosopographique ont été les suivantes : ils sont (ou du moins certains d’entre eux) vassaux des da Carra-ra pour des biens à Bagnoli183 ; et surtout les Foscoli semblent avoir des liens de parenté avec un Dominus de Monselice, Crescinbene : Leonzio tient, en 1235, en commun avec Crescinbene, une terre en livello du monastère San Zaccaria184.
les Nespolo (cf. arbre généalogique). Encore un profil classique ! Il s’agit d’une famille d’alleutiers de Sacco : en 1154 Enrico et Ugolino, q. Gerardo Nespolo (d’emblée on a ici un patronyme), doivent vendre 27 campi sis en divers lieux de Sacco pour payer les créanciers de leur père185 ; simple incident de parcours, semble-t-il, urbanisés, ils demeurent propriétaires à Boion186. Le fils d’Ugolino, Giordano, sera notaire187 ; la famille est en relation d’affaires avec les chanoines de Padoue : on voit, en 1223, Patavino, q. Ugolino, et ses neveux, Ugolino et Matteo, q. Giordano, investis par eux d’un fief en raison de services rendus (in negociis ecclesie)188. Dès 1185 une nièce d’Enrico et Ugolino, Sofia, épouse d’un magister Severo qui est un voisin de leur propriété de Boion, a droit au qualificatif de Domina189.
les Picinato. Entre 1190 et 1223, plusieurs individus portant ce patronyme apparaissent, sans qu’on puisse préciser leurs liens de parenté. Ils sont propriétaires à Padoue et dans ses fines190. Comme souvent, si des revers de fortune affligent une branche de la famille191, d’autres prospèrent : Bongiovanni Picinato est vassal du monastère Santa Giustina de Padoue pour le seizième des terres cultivées de Pontelongo, cum honore et districtu, et on le voit, en 1203, recevoir de l’évêque, à ferme pour 20 ans, les deux tiers des revenus de tonlieux sur les marchés urbains, contre paiement d’un loyer payé en livres, ainsi qu’en sel et autres produits192. C’est pour cette raison que j’ai introduit ce groupe familial dans ma liste.
83Telles sont les 32 familles non dotées (sauf, peut-être, les Canavoli) du titre de Dominus avant 1237 que j’ai cru devoir comptabiliser parmi les notables.
Notes de bas de page
1 Les plus grandes familles féodales, Este et da Romano, largement extra-citadines, n’ont pas été prises en compte.
2 Je prie le lecteur d’accepter pour l’instant cette expression, de signification plus vaste que le simple terme de famille.
3 La présentation d’un premier ensemble de résultats, obtenus sans l’aide de la machine, se trouve dans mon article La logica della proscrizione...
4 R. Ciola éd., Il « De Generatione »..., p. 172-174.
5 Sur les élites dirigeantes de l’époque post-ezzélinienne, je renvoie le lecteur à l’ouvrage de J. K. Hyde, Padua... ; sur les Matosavio, p. 123 et 138. Dès le début du siècle pourtant, ils fréquentent le milieu des juges et les instances communales : en 1210, un Giacomo Matosavio est témoin de la nomination d’un curator pour le fils émancipé du juge Giovanni Zopello par le podestat (A C P, Villarum, 5 : Gorgo, 2).
6 Certains, pourtant, fournissaient plus d’un indice, mais n’ont pu être retenus : c’est à regret que j’ai laissé de côté, par exemple, un certain Alberto di Dominus Rolandino, juge en 1224 (A S P, Dipl., no 1202), ou encore un magister Ardoino, juge connu entre 1202 et 1232 (A S V, San Zaccaria, B. 21, 30 janvier ; A S P, Corona, no 4696). Il est inutile de multiplier les exemples.
7 C’est ainsi, par exemple, qu’en 1200 Tado di Vitaliano est témoin d’un jugement à la curia vassalique de Palma da Baone (A C P, Feuda varia, 29). Voilà qui est révélateur, mais insuffisant pour mon propos.
8 B. Lanfranchi-Strina éd., Ss. Trinità..., t. 3, no 547 ; A S V, San Cipriano, B. 101, R. 188.
9 A S P, Santa Maria della Riviera, t. 1, p. 24 ; t. 10, p. 18.
10 Ibid., t. 1, p. 7 b (a. 1216), p. 8, p. 9 a, 9 d, p. 10 (a. 1218) ; p. 13 (a. 1222) ; p. 20 a (a. 1229) ; p. 27, p. 28 a (a. 1233) ; p. 11 (a. 1234).
11 A C P, Episcopi, 2, no 134.
12 A C P, Diversa, no 69, a. 1214 ; Episcopi, 2, no 131, a. 1215.
13 A S V, San Cipriano, B. 105, R. 568, a. 1193 ; AS P, Corona, no 4073.
14 Cf. note précédente (a. 1207) ; A S P, Corona, no 4098 ; Dipl., no 550 (vers 1218).
15 La qualité d’Albrigetto est signalée dès 1166, celle de son père l’est 2 ans plus tard (C D P, 2/2, no 932).
16 Ibid., 2/1, no 409.
17 B. Lanfranchi-Strina éd., Ss. Trinità..., t. 3, no 547 (investiture). Sur les affaires réalisées à Bagnoli, cf., entre autres : nos 469, 494, 509 et 511 (a. 1214-1215).
18 R. Ciola éd., Il « De generatione »..., p. 201 : Baxilii a Basilio quodam iudice originem habuerunt. De même, da Nono mentionne comme contemporains des guerres ezzéliniennes, deux frères, Vitaliano et Aleardo (p. 202) : on connaît un Vitaliano procurateur de la commune en 1230 (A S P, Santa Maria della Riviera, t. 1, p. 24).
19 Ibid., p. 202-203.
20 A. Rigon, San Giacomo..., p. 58 et 69 ; cf. A V, Fondo veneto, 1 : San Giacomo, nos 5974 a (a. 1223), et 5951 (a. 1227).
21 A S V, San Zaccaria, B. 25, 16 juin 1206 ; Ibid., 27 janvier 1214 ; Ibid., 1213.
22 On voit une seule fois Giacomino propriétaire dans le terroir voisin d’Arquà : au demeurant, il vend les biens concernés (A S P, Dipl., no 663, a. 1205).
23 Cf. A. Gloria, C D P, 2/1, p. LXXIV-LXXV. Gloria signale l’existence d’un lieu-dit « Ca Bertaldo » à Codevigo, en Saccisica, entre 1033 et 1078, « nome forse derivato della stessa familia ».
24 A C P, Episcopi, 1, no 109, a. 1211 : un Gualpertino dei Bertaldi a été gastald, au nom des consortes dont il faisait lui-même partie. Cf. aussi S. Bortolami, Pieve..., p. 58.
25 Cf. note précédente, A S P, Dipl., no 1158, a. 1223 : Dominus Bellino dei Bertaldi.
26 A S P, Dipl., no 659 ; Ibid., no 454, a. 1199.
27 A C P, Feuda episcopi, no 96.
28 Ce personnage est témoin d’un acte d’un da Peraga.
29 A C P, Diversa, no 46, a. 1202 : Albertino est créancier de Marsilio da Carrara pour 300 livres : Ibid., no 24, a. 1203 : il l’est pour 120 livres ; no 25, a. 1203 : il est fidéjusseur d’un nouvel emprunt no 45, a. 1208 : il est créancier des héritiers de Marsilio ; B. Lanfranchi-Strina éd., Ss. Trinità..., t. 3, no 395, a. 1206 : Dominus Giordano est témoin de l’investiture d’Enginolfo à Bagnoli par un da Carra-ra ; no 424, a. 1210 : Enginolfo, ancien vassal de feu Uguccio, le devient des Maltraversi ; no 445, a. 1213 : Giovanni di Enginolfo abrite chez lui l’investiture d’un Gnanfo par Giacomo da Carrara ; nos 463, 470 et 475, a. 1214 : il est témoin d’actes du même ; no 469, a. 1214 : Andrea Boccadibue est témoin lui aussi.
30 E. Malipiero-Ucropina éd., San Secondo..., no 67, a. 1199 : le notaire Andrea di Bocca di Bue achète un ensemble de biens à la commune de Padoue, en livello à cens symbolique ; sur Giordano, cf. note précédente.
31 Boneto apparaît en 1184 (A S P, Dipl., no 352), Giovanni di Boneto en 1201 (Ibid.. no 603), Lambertino seulement en 1230 (A S P, Capitolo di Monselice, B. 32, 22 juillet), et le petit-fils, Aicardo, le suit en 1233 (A V, Fondo veneto, 1 : San Giacomo, no 5988).
32 A S V, San Zaccaria, B. 21, 2 novembre 1201 : le juge Giovanni est consul ; deuxième occurrence en 1208 : ibid. ; 7 mars.
33 A S P, Dipl., no 663, a. 1205 : Dominus Boneto est confront de deux peciae à Arquà.
34 A C P, Feuda episcopi, no 102.
35 Dans son ouvrage déjà cité, A. Rigon identifie comme un unique personnage Aicardo di Giovanni et un juge Aicardino, dont une fille, Guidota, est religieuse à San Giacomo, et qui apparaît, en 1225, nanti d’un frère, Giacomino, et d’un neveu, Oliverio (San Giacomo..., p. 20, 38, 67). La chose n’a rien d’impossible, mais l’usage du diminutif est souvent fait pour distinguer un individu d’un autre (qu’on pense à Alberto et Albertino da Baone), aussi ai-je préféré m’en tenir aux mentions du seul Aicardo.
36 Cf. supra, p. 856, note 48.
37 Cf. supra, p. 766, note 170.
38 Rolandino, Cronica..., p. 97.
39 Biaggio est juge en 1225 (G. Brunacci, C D P, 3, p. 1739).
40 Première occurrence en 1194 ; un certain Enrigeto q. Rolandino di Azzo di Borsella est en procès avec San Giorgio maggiore de Venise pour une parcelle bâtie sise à Roncaiette (L. Lanfranchi éd., San Giorgio maggiore..., t. 3, nos 575-576).
41 Ils sont cités parmi les confronts de deux terres à Piove (A S P, Dipl., nos 497, 498, a. 1195) ; propriétaires à « Fossa di lino », dans les faubourgs immédiats de Padoue (A S P, Corona, no 5127 d, a. 1207), ils ont fait à Roncaiette des acquisitions dont on les voit contraints de se séparer, au moins en partie, en 1226 (A S V, San Giorgio maggiore, B. 84, Proc. 344, 24 janvier 1217 : échange de 2 peciolae avec le monastère ; ibid., B. 82, Proc. 322, 3 décembre 1226 : vente de 6 terre aratorie pour payer des dettes).
42 A C P, Feuda episcopi, no 84 : Enrigetto di Azzo, associé à Giovanni di Omobono, se voit remboursé de 192 livres ; mais après sa mort ses héritiers devront aliéner des biens (cf. note précédente).
43 Je rappelle, sur la chronique utilisée par Gloria, comme sur celle de Pietro Gerardo, le jugement hyper-critique de S. Bortolami, dans son article « Honor civititatis »..., p. 212, note 151. Présence des Paradisi avant 1183 : C D P, 2/2, nos 766 et 1118.
44 Le plus clair de l’apport du « pseudo-Favafoschi » est la mention d’un personnage qu’il dénomme Thomas Caput Nigrum de Capibus Vace, qui aurait, en 1147, assassiné l’évêque Bellino (pure légende, comme on sait). Quant à la documentation, elle fait connaître un Tommaso « Testanera », mais contemporain d’Ezzelino et usurier (Dondi, Dissert 7, no 69 : il est créancier de l’évêque en 1230), dont, selon Rolandino, une fille aurait épousé un frère d’Ansedisio dei Guidotti, le sanglant représentant d’Ezzelino à Padoue, et son neveu (Rolandino, Cronica..., p. 93-94).
45 R. Ciola éd., Il « De generatione »..., p. 146-149.
46 Dico eos de presenti esse nobiles et potentes populares Padue (p. 146).
47 J. K. Hyde, Padua..., p. 58 : « Occasionally, a new family would appear through the fission of a greater one : thus... the Paradisi (sprang from the Capodivacca... in the later thirteenth century) ». La famille était fort nombreuse et Hyde, malheureusement, ne risque pas d’arbre généalogique.
48 A S P, Dipl., no 1095, a. 1221 : Dominus Casoto ; Ibid., no 1181, a. 1223 : Casoto faber. En 1219, signalé comme confront d’une terre à Solesino, Casoto est dit, à plusieurs reprises, « des Fabbri » (illi Fabrorum) : A S P, Dipl., nos 1061, 1062, 1065.
49 Giovanni est connu comme notaire à partir de 1212 : A C P, Diversa, no 60. Sur les biens familiaux, cf. : A S P, Dipl., nos 549 et 551 (a. 1214), 1032 (a. 1218), 1041, 1060, 1061, 1062, 1065 (a. 1219), 1095 (1221), 1124 (a. 1222), 1181 (a. 1223).
50 Cf. G. Rippe, La logica..., p. 257-258.
51 Ardrico de Arena fait partie de la première liste de consuls padouans connue, en 1138 ; son contemporain Pietro est juge ; dans les années 1220 le sont Iacopo q. Ugo et son probable cousin Ugo (cf. l’arbre généalogique). Ce dernier avait eu droit à une brève monographie par Gloria dans ses Monumenti dell’Università..., p. 290-293 : il y était suivi de 1223 à sa mort, survenue le 12 février 1261. Dès 1219 il est témoin d’une vente consentie par Acarisio q. Ugo dell’Arena. En 1220, de même, il est témoin d’actes où intervient le monastère de Brondolo (B. Lanfranchi-Strina éd., Ss. Trinità..., t. 3, nos 621 et 628).
52 Amabile achète une terre avec sa dîme dans la zone de Ponteglese, au sud-est des fines, en 1142 ; en 1162, il est témoin d’une vente en compagnie d’un homme de loi (un causidicus). En 1180, Giovanni est l’un des signataires du traité d’alliance de Padoue avec Conegliano et Ceneda. Il faut vraisemblablement ajouter un groupe de 4 personnes, rencontré au hasard d’un document de 1213 : Giovanni q. Giacomo di Zaccaria de Arena, dont la femme, Maria, a 250 livres de dot, apparaît avec un notaire, Dominus Zamboneto, fils du juge Bono de Arena (A S P, Dipl., no 919).
53 R. Ciola éd., Il « De Generatione »..., p. 124-129 (p. 125 sur le mariage de Dotta).
54 Ibid., p. 124, le titre même du paragraphe : De origine et generatione Daulorum, qui hodie a Doto Longo prenominantur. Occurrences de Doto de Dadhulis : A C P, Villarum, 1 : Albignasego, 2, a. 1202 ; A S P, Corona, nos 3135 (a. 1213), 3154 (a. 1217), etc. Sans doute est-ce le même personnage qu’on rencontre à maintes reprises sous la seule appellation de Doto durant cette période et qui est notaire (cf. A S P, Dipl., no 955, a. 1215).
55 Ibid., p. 218 : Hii qui a Crosnis prenominantur... fuerunt de progenie Daulorum, licet renovaverint parentelam. En effet Paolo dei Dauli, le beau-père de da Nono, épousera une fille du juge Antonio Crosna (cf. J. K. Hyde, Padua..., p. 99).
56 A S P, Dipl., no 924.
57 C D P, no 1034, a. 1171.
58 R. Ciola éd., Il « De generatione »..., p. 183 : de progenie Daulorum descenderunt.
59 Cf. A. Mazzarolli, Monselice. Notizie storiche, Padoue, 1940, p. 25 ; R. Ciola, ibid., p. 205.
60 Ibid. : Cumani, Veschevelli et illi a Fontana de eadem sunt progenie.
61 A V, Fondo veneto, 1 : San Giacomo, nos 5917 (a. 1220) et 5976 (a. 1232).
62 Un certain Pietro Cumani est repérable dans les années 1209-1212 à Monselice (cf. par exemple A S V, San Zaccaria, B. 21, 15 novembre 1209, 24 février 1212).
63 L. Lanfranchi éd., San Giorgio maggiore..., t. 2, p. 427-428.
64 Walvanus de loco Flexo et Gisla iugales : C D P, 2/1, no 304, a. 1136 ; Valvanus de Fontaniva et Gilla iugales : Ibid., no 392, a. 1141 ; Walwanus de Flesso... cum Gisla uxore sua : no 414, a. 1143. Dans le 2e et le 3e exemple le couple est en relation avec le monastère San Cipriano pour des biens à Peraga.
65 En 1209 Albertino est en effet advocatus épiscopal (A C P, Episcopi, 1, no 102) ; en 1220 son frère Aveduto porte le titre (H. Br. : Hist. Dipl., t. 1/2, p. 835836).
66 C D P, Feuda canonicorum, no 23 (entre 1203 et 1208) : Albertino apparaît avec sa mère, Béatrice da Baone, épouse d’Ugolino ; Ibid., no 36, a. 1224 : Avveduto investi par les chanoines du fief de sa mère, Beatrice, veuve d’Ugolino d’Arsego.
67 Cf. L. Lanfranchi-B. Strina éd., S. Ilario..., no 33, a. 1190 : Ugolino est avoué du monastère ; la même année il remplit la même fonction auprès de l’évêque : A C P, Episcopi, 1, no 63. Sur la branche da Peraga cf. S. Bortolami, Pie-vi..., p. 64 et note 201.
68 C D P, 2/2, no 1541, a. 1147 : Ariprando di Uberto da Peraga. En 1116, un Uberto est désigné comme infans de Fontaniva (ibid., 2/1, no 79) ; dès 1124 Uberto de Pedrata (sic) est avoué de l’évêque (S. Bortolami, note précédente) ; en 1137, c’est Uberto « da Fontaniva » qui l’est, mais il se trouve que, la même année, on trouve la mention suivante, Ubertus de Pedraga qui dicitur Fant, terme qui me semble être une déformation de l’infans rencontré en 1116 (encore aujourd’hui, en italien, « fante » peut signifier « enfant ») (C D P, 2/1, nos 317 et 324). De surcroît, on n’entend plus parler d’aucun Uberto après 1137. Il est donc raisonnable de réunir ces deux personnages en un seul. Signalons qu’on retrouve en 1190 un « Fante Uberto » qui n’est autre que le frère d’Ugolino d’Arsego (L. Lanfranchi-B. Strina éd., S. Ilario..., no 32).
69 Ibid., nos 33-34.
70 R. Ciola éd., Il « De generatione »..., p. 194.
71 Un Englescus figure parmi les très nombreux Padouans qui jurent l’alliance entre Padoue et Conegliano ; il est en bonne place, parmi les premiers, entre Iacopo da Carrara et Dalesmanino (C D P, 2/2, no 1371) ; on est sans doute en droit de l’identifier avec Englesco da Fontaniva, l’un des trois représentants padouans lors de la signature de la paix de Constance en 1183 (ibid., no 1483).
72 Cf. par exemple : A C P, Feuda varia, no 13, a. 1194 ; no 26, a. 1199.
73 D’autres familles, éventuellement fort bien connues, présentent une branche plus modeste que l’on voit exercer le notariat : ainsi les Ardenghi (T. Pesenti-Marangon, Università, giudici..., p. 2).
74 S. Bortolami, Fra « alte Domus »..., p. 31, note 114.
75 R. Ciola éd., Il « De generatione..., p. 215-216. Quelques informations sur la famille au xiiie siècle dans S. Collodo, Credito..., p. 227-229. Elle en fait des Tanselgardini, suivant l’assimilation jusqu’ici reçue.
76 Sur Lazaro lui-même, cf. l’appendice sur les listes de consuls en fin du chapitre 5 de la première partie. Pietro est juge en 1230 ; un Dominus Egidio l’est en 1231 (A S P, Corona, no 3018 a) : s’agit-il de notre homme ?
77 S. Bortolami, Fra « alte Domus »..., p. 11, note 27. Sur Ottaviano, cf. aussi, supra, l’appendice prosopographique déjà rappelé sur les consuls.
78 R. Ciola éd., Il « De generatione »..., p. 182.
79 G. Rippe, La logica..., p. 243.
80 S. Bortolami, Pieve..., doct. 6, p. 87 (a. 1192) : le juge Manfredo est cité comme l’un des consortes auxquels l’évêque avait cédé les terres de défrichement de Busiago dans les années 1150 ; en 1190, le même personnage fait partie du conseil de vassaux épiscopaux élus par la curia pour fixer le détail de l’aide à fournir à l’occasion de la descente sur Rome d’Henri VI.
81 A S V, San Cipriano, B. 110, R. 821 (a. 1189).
82 A S V, San Giorgio maggiore, B. 104, Proc. 390 d., 23 octobre 1224 : le juge Eleazario se dit nepos de Rogato.
83 Ceci n’est qu’une hypothèse : si Federico et Franceschino sont explicitement désignés comme ses fils, un peu connu Taurello Cavazza pourrait être un parent.
84 A S V, San Giorgio maggiore, B. 81, Proc. 316 : Rocio et Guercio se disent fils du juge Rogato. B. 104, Proc. 390 d : Guercio se dit quondam domini Rogati.
85 Cf. par exemple A S P, Corona, no 2909, a. 1227 : un Rogato témoin d’une vente aux enchères à Padoue.
86 C D P, 2/2, nos 750 (a. 1160) et 832 (a. 1163).
87 Ibid., no 1239 ; Dondi, Dissert. 7, nos 67 et 68. S. Bortolami cite son exemple comme remarquable, du fait qu’il est capable, en effet, de prêter jusqu’à 1000 livres (Fra « alte Domus »..., p. 38-39 et note 151).
88 En 1166, Pietro Saurello est voisin de deux peciae à Contrà (C D P, 2/2, no 898) ; en 1214, Wigelmus di Pietro Saurello l’est d’une autre pecia à Polverara (A S P, Santa Maria della Riviera, t. 1, p. 7a).
89 A S P, Dipl., no 1572.
90 A S V, C D Lanfranchi, 15 septembre 1194 : Baialardo, frère du juge Ecelino ; B. Lanfranchi-Strina éd., Ss. Trinità..., t. 3, no 379, a. 1204 : mention de Belengerio q. Baialardo di Ecelino ; ibid., no 427, a. 1210 : mention du juge Baialardo di Giovanni Zopello.
91 Cf. note précédente : Belengerio q. Baialardo di Ecelino ; A C P, Diversa, nos 42-43, a. 1208 : Ecelino q. Belengerio di Baialardo degli Zopelli.
92 Cf. les notes prcédentes.
93 B. Lanfranchi-Strina éd., ibid., no 610, a. 1219 : Oto Zopello et Giacomo di Baialardo (degli Ecelini) ont ensemble un fief sans fidélité ; parmi leurs témoins, le juge Giovanni Zopello ; ibid., nos 383 et 387, a. 1205 : le juge Baialardo et Federico di Ecelino sont témoins d’une sentence arbitrale rendue par Giovanni Zopello ; Ecelino degli Zopelli et Federico degli Ecelini fidéjusseurs pour une dette d’Uguccio da Carrara (cf. note 91) ; etc.
94 A C P, Villarum, 5 : Gorgo, nos1b, 2 à 12, 14 à 16, 18 à 21(les nos 5 et 21ont été publiés dans E. Zorzi, Il territorio..., docs. 7 et 6 ; le no 12 dans Dondi, Dissert. 6, no 175) ; A C P, Canonici, t. 2, no 274. Sur la contestation par les chanoines, cf. Gorgo, no 10 (a. 1211).
95 M. Pozza éd., Un trattato..., p. 28.
96 L. Lanfranchi éd., S. Giorgio maggiore, t. 3, no 603.
97 S. Bortolami, Fra « alte Domus »..., p. 12-13, note 31.
98 Les fils du juge Ecelino confronts d’une terre à Casale : A S P, Dipl., no 435, a. 1190.
99 B. Lanfranchi-Strina éd., ibid., no 545.
100 C D P, 2/2, no 1541, a. 1147 : Gerardino di Guglielmo di Ailo consul.
101 Le 15 juin 1178 est mentionnée sa veuve, Elica (ibid., no 1299). Adelgarda, leur fille, n’a pas d’enfants (cf. P. Sambin, Altri..., no 4, a. 1177).
102 Liber regiminum...,p. 293 et 295. De surcroît, après un complément d’analyse, j’en suis arrivé à conclure qu’un Dominus Prosdocimo di Lanfranco est de la famille, ce qui limiterait donc à 31 le nombre des groupes parentaux considérés ici : Aimerico di Giovanni di Lanfranco, dit de Cannavolis en 1226 (ASV, San Giorgio maggiore, B. 82, Proc. 321, 28 mars), est le neveu de Prosdocimo di Lanfranco (ibid., 12 septembre et 5 novembre 1220), lui-même gratifié du titre de Do-minus en 1218 (ibid. ; B. 84, Proc. 344, 19 décembre).
103 C D P, 1, no 237.
104 V. Lazzarini, Un antico elenco..., p. 298 : A Transelgardis descenderunt : Rufi, Falaroti, Quaiete, Gnanfi, Gualperti, Brischi, Lamberti, de Pica Capra et de Gadio ; la liste est impressionnante et invérifiée, sauf pour les Gualperti. On en retrouve l’essentiel, cependant, dans la chronique de da Nono : Tanselgardus honor spe(...) orditur habundis / Forçatos, Ruffos, Taurellos atqueVadenses / et Capitisliste genus et pro parte Faletros (Falarotti) / Quaietas Picasque leves et origine Gnamphos / Gualpertos alios, alios de semine Briscos / Lambertos etiam cum suspensore Capelle (R. Ciola éd., Il « De generatione »..., p. 134-135). Tous les noms cités par le 1er chroniqueur se retrouvent ici.
105 En 1115, un certain Buscheto da Concadalbero assiste, ainsi qu’un da Vigonza et un Tanselgardino, au rachat, par l’église de Conche (dans le voisinage immédiat du village de Concadalbero), de la dîme du lieu (C D P, 2/1, no 69). La fortune foncière de la famille est purement locale : en 1207, Boneto da Concadalbero, émancipé par son père, en reçoit la moitié des biens familiaux, tous situés à Concadalbero et, tout près de là, à Villa del Bosco (A C P, Diversa, no 40). Quant à leurs liens de vassalité, on consultera A. Rigon, Arnaldo da Limena..., p. 64-65.
106 Le patronyme de cette famille vient du lieu-dit Corlo, proche de Teolo (D. Olivieri, Toponomastica..., p. 55). En 1213, ils sont devenus des citadins et sont liés par mariage aux Lemizzi (le fils d’Azzolino da Curlo a épousé la fille de Vitaliano dei Lemizzi), donc à l’aristocratie consulaire ; ils sont amenés à céder leur biens de Galzignano, dans les Euganées (comme Curlo), cum comitatu si quid in eis habent ( !) (A S P, Corona, no 3135). Leur présence à Galzignano était ancienne : environ 100 ans auparavant, en 1117, un Azzo da Curlo est témoin d’un acte rédigé dans l’église de Galzignano (C D P, 2/1, no 83).
107 A S V, San Cipriano, B. 100, R. 129 ; cf. aussi L. Lanfranchi-B. Strina éd., S. Ilario..., no 33, a. 1190, et ibid., C D Lanfranchi, 19 mai 1194.
108 G. Carraro éd., Il « Liber »..., p. 228-229 ; il l’est depuis au moins 1216 (B. Lanfranchi-Strina éd., Ss. Trinità..., t. 3, no 545).
109 G. B. Verci, Storia della Marca..., t. 1, no 80.
110 Les membres connus de cette famille ont beau être nombreux (22 avant 1237), il m’a été impossible d’établir ne serait-ce que l’esquisse d’un arbre génalogique, les liens de parenté étant très rarement perceptibles.
111 A C P, Villarum, 8 : Ronchi Nuovi, 1.
112 P. Sambin éd., Nuovi..., no 9 ; C D P, 2/1, no 431.
113 Ibid., no 635, a. 1155 : Bonifacino dal Fiume témoin d’un acte de l’évêque ; 2/2, no 664, a. 1156 : Erzo « Bava » témoin du même (sur l’usage fréquent du surnom « Bava » dans la famille, cf. la suite du paragraphe) ; no 1179, a. 1175 : « Bava » dal Fiume, témoin du même ; no 757, a. 1161 : Giordano dal Fiume témoin d’un acte des chanoines ; etc. A C P, Episcopi, 1, no 109, a. 1211 : Giacomino dal Fiume, Albrigeto di Bava et quelques autres membres de la famille tiennent une part de la « Selva di Brenta » en fief de l’évêque ; en 1191 le même Giacomino était investi par les chanoines d’un fief à Mandria, à l’issue d’un procès, il est vrai, et à titre de compensation, son père ayant été tué au service des chanoines (A C P, Feuda canonicorum, no 17).
114 Document cité en note précédente.
115 Cf. C. GA S Parotto, Padova ecclesiastica..., p. 47-50 ; S. Bortolami, L’età dell’espansione..., p. 25. C. GA S Parotto fait une édition partielle du testament de 1239 (p. 48, note 129) : Tealdo, qui se dit frater mais le dicte dans sa propre maison, laisse à son frère Rolando et à des neveux un sedimen...in via nova sancti prosdocimi (la route qui, au delà du pont, va vers Vicence), et au monastère, plus particulièrement, trois vignes à Arquà. Aucun des deux historiens cités n’a été amené à rattacher ce personnage à la famille des dal Fiume.
116 S. Bortolami, Fra « alte Domus »..., p. 33-35
117 A S P, Corona, no 3095. Cf. S. Bortolami, ibid., p. 68. Ledit Enrigeto, la même année ou peu avant, est également procurator communal lors d’un procès avec les chanoines, en compagnie du même socius, Uguccio di Pigozo (A C P, Villarum, 8 : Polverara, 4).
118 C D P, 2/1, nos 409-410, a. 1142 ; 2/2, nos 1405 et 1536, a. 1181.
119 A S P, Dipl., no 534, a. 1198 ; Ibid., Corona, no 15, a. 1207.
120 J’ai renoncé à comptabiliser parmi les membres de la famille un Alberico di Cesaria, possédant à Baone, un Pietro et un Domenico di Cesaria rencontrés en Saccisica, ainsi qu’un Carlassare di Cesaria, membre d’une confrérie à Este. Il va de soi que « di Cesaria » est un patronyme répandu. Je m’en suis donc tenu à un petit ensemble que ses activités à Padoue et le suivi des prénoms permettait de croire homogène.
121 S. Bortolami, Fra « alte Domus »..., p. 72.
122 Sur les dal Pozzo, cf. les remarques de S. Bortolami, en p. 35 (et note 132) de l’ouvrage cité.
123 C D P, 2/1, no 627 ; 2/2, no 999.
124 Ibid., nos 1349, a. 1180 ; 1408, a. 1181 ; F. Gaeta éd., San Lorenzo, nos 26,11 a. 91 ; 33 et 41, a. 1198 ; A S V, San Cipriano, B. 100, R. 94, a. 1214.
125 C D P, 2/1, no 366, a. 1139 : il est témoin d’une vente à Piove ; ibid., no 454, et 2/2, no 669, a. 1145 et 1156 : propriétaire à Piove ; no 683, a. 1157 : il cède une dîme en fief sans fidélité ; 2/1, no 501, a. 1147 : témoin à Padoue.
126 A S V, C D Lanfranchi, 20 février 1185 ; A S P, Corona, no 4088, a. 1212 : la famille revend à Santo Stefano une terre, sise à Padoue, qu’elle en tenait en livello ; A S P, Dipl., no 938, a. 1214 : Giacomino, débiteur insolvable, perd une terre à Padoue.
127 A S P, Dipl., no 993, a. 1217.
128 A S P, Santa Maria della Riviera, t. 1, p. 14a.
129 A S V, San Giorgio maggiore, B. 84, Proc. 344, 12 juillet 1221 ; B. 81, Proc. 316, 27 janvier 1224.
130 B. 82, Proc. 322, 22 janvier 1227, b.
131 A S P, Corona, no 3095 ; A C P, Villarum, 8 : Polverara, 4 : procurator de la commune en deux occasions, en 1187. A S P, Dipl., no 404, A-B, a. 1188 : deux achats par Santa Giustina ; S. Bortolami, Pieve..., doc. 8, a. 1192 : livello tenu de la commune.
132 Sur Pegoloto, cf. A. Rigon, San Giacomo..., p. 69, et appendice 2, doc. 1, p. 135 ; cf. aussi A V, Fondo veneto, 1 : San Giacomo, no 6006, a. 1235 ; A S V, San Zaccaria, B. 25, 6 mai 1202 ; ibid., B. 21, 11 octobre 1224 ; ibid., 31 mai 1225 ; 15 février 1229 (apparition d’Ugoloto avec Pegoloto) ; 31 octobre 1235 ; 25 novembre 1235. Les occurrences dans des documents publiés ne concernent que les biens fonciers de la famille à Monselice.
133 Cf. supra, p. 683-686.
134 A C P, Villarum, 1 : Albignasego, 7.
135 Une note sur la famille avant 1237 dans S. Bortolami, Fra « alte Domus »..., p. 36, note 135 ; sur Aicardino, cf. Hyde, Padua..., p. 222 et 224.
136 A C P, Feuda episcopi, 54 : debent servire... cum equo et scutifero. On retrouve cette mention de l’écuyer de compagnie dans un document de peu antérieur : Giovanni di Litolfo, en 1211, tient un feudum cum runcino et scutifero (ACP, Feuda canonicorum, 31). Cela dit, à la même époque, un Ainardino di Litolfo est propriétaire à Vigodarzere et lié à la famille du même nom (A S P, Dipl., no 868, a. 1218 ; A S V, San Giorgio maggiore, B. 107, Proc. 419, 18 juin 1200 ; Ibid., Proc. 420, 23 mars 1218). J’ai émis l’hypothèse qu’il s’agissait là d’une branche de la même famille. On ne peut parvenir à la certitude.
137 S. Bortolami, Fra « alte Domus », p. 44 et note 176.
138 Dans un document daté de 1153, mais dont A. Gloria avait noté qu’il était à situer au début du xiiie siècle, les Maioli figurent comme vassaux de San Nicolò pour 36 campi à Fossò (C D P, 2/1, no 586 ; remarques de Gloria en p. 423) ; en 1235 un Giovanni « Magliolo » q. Giovanni est investi du fief paternel à Corte, tenu du même monastère (A S V, San Nicolò del Lido, Proc. 153 : 29 octobre). Le 18 mars 1220, d’autre part, on voit un certain Pino de’ Maioli céder à son fils émancipé Giacomo 4 peciole à Fossò, et l’un des confronts est un certain Rainaldino Maglolus. En 1231, à Padoue, Giovanni Maioli se désigne encore comme negociator (A V, San Michele in isola..., B. 11, no 390).
139 S. Collodo, Credito, movimento..., p. 231-236, 256 et 267.
140 R. Ciola éd., Il « De generatione »..., p. 244 :...fuit venditor cultrarum et coçiarum.
141 A S V, San Cipriano, B. 114, S. 53.
142 Rolandino, Cronica..., p. 102-103 ; sur la place de Rolando dans cette famille, cf. p. 108. Cf. aussi supra, p. 660, note 82.
143 On a conservé un certain nombre d’actes de la main de Leonardo, à partir de 1209 au moins ; cf. par exemple : A C P, Villarum, 6 : Mortise, 4, a. 1209 ; A S P, Corona, no 3138, a. 1213 ; A C P, Villarum, 1 : Abano, 8, a. 1214 ; A S V, San Cipriano, B. 98, Q. 215, a. 1217 ; A C P, Episcopi, 2, no 169, a. 1221 ; ibid., Feuda episcopi, no 104, a. 1227 ; F. S. Dondi, Dissert. 7, no 71, a. 1230 ; A C P, Villarum, 1 : Arquà, 17, a. 1235 ; etc. Le notaire Oto di Enrigeto se désigne implicitement comme un Cuticella dans un acte de 1234 (A S P, Dipl., nos 1528-1529), où il figure comme témoin d’un jugement rendu à Padoue, au palais communal.
144 A. Bonardi, Della « Vita e Gesti..., p. 114.
145 A C P, Feuda episcopi, 73, a. 1217 ; en 1220, le même Giovanni « Gatario », de Padua, est témoin d’une assemblée de la commune de Conselve (B. Lanfranchi-Strina éd., Ss. Trinità..., t. 3, no 619) ; dès 1208 il l’était de l’acquisition d’une créance sur Uguccione da Carrara par Oliverio di Pietrobuono (A C P, Diversa, nos 44 et 47).
146 Ibid., no 69, a. 1214.
147 En 1222 Gerardo di Amigeto a une maison à Este. La veuve d’Amigeto, tutrice de son fils Nascimbene, vend un bien à Casale d’Este (A S P, Dipl., no 1111). En 1223 Amigeto est encore désigné par le notaire d’un acte comme voisin d’une maison à Monselice (A S V, San Zaccaria, B. 25, 26 juin).
148 C D P, 2/2, nos 1145 (a. 1174), 1172 (a. 1175), 1361, 1378, 1379 et 1282 (a. 1180), 1418 (a. 1181), 1460 (a. 1182) ; P. Sambin éd., Nuovi..., no 71 (a. 1181).
149 A S P, Dipl., nos 349-350, a. 1184 ; 416, a. 1189 ; F. S. Dondi, Dissert. 6, no 135, a. 1191 (acquisition de plusieurs manses à Villaguattero, dans l’actuelle Rubano, à l’ouest de Padoue) ; A C P, Villarum, 9 : Scandalò, 7, a. 1209 : voisins d’une terre à (Ponte) San Nicolò.
150 A S P, Corona, no 3618, a. 1191.
151 C D P, 2/2, no 1307, a. 1178.
152 A. Rigon, Francescanesimo e società..., p. 22-24. A. Bartoli-Langeli, Il testamento di Buffone padovano (1238). Edizione e leggibilità di un testo documentario, dans Le Venezie francescane, n.s., 3/2, 1986, p. 105-124.
153 Peut-être était-ce depuis peu. En 1187 un certain Bortoloto (pourquoi ne serait-ce pas le même ?) est en procès avec les chanoines de Padoue : il revendique une taxe sur un pont et se dit vassal des chanoines, lesquels répliquent qu’il n’avait, par le passé, qu’une warda. Il est précisé que ce Bortoloto est de Noventa (A C P, Feuda canonicorum, 12).
154 C’est Albertino, le frère de Buffone, que l’on voit installé à Galzignano (cf. A. Rigon, ibid., p. 22, note 64) ; son autre frère, Carlo, détient les biens paternels à Casal Ser Ugo (cf. A S P, Corona, no 12, a. 1192 : Bortoloto voisin d’une terre à Casale ; ibid., Dipl., no 675, a. 1206 : c’est le tour de Carlo).
155 B. Lanfranchi-Strina éd., Ss. Trinità..., t. 3, no 642.
156 A C P, Feuda canonicorum, no 15.
157 C D P, 2/2, nos 674 (a. 1157) et 753 (a. 1160). Cet Adamo est manifestement lié au monastère : il est témoin de plusieurs de ses actes (cf. nos 852, a. 1164 ; 888, a. 1165 ; 1114, a. 1179 ; A S V, C D Lanfranchi, 18 octobre 1193) ; ses fils feront de même (ibid., 2 février 1194 ; 10 février 1198). Une question demeure sans réponse : dès 1139, un acte des marquis d’Este était rédigé, à Montagnana, in castellaro in domo Bulli, et un Bullus était témoin ; s’agit-il d’une branche de la même famille ? C’est là malheureusement le seul document qui fasse apparaître cet anthroponyme à Montagnana (C D P, 2/1, no 369).
158 A S P, Dipl., no 391 ; B. Lanfranchi-Strina éd., Ss. Trinità..., t. 3, no 567 ; A V, Fondo veneto, 1 : San Giacomo, no 5992.
159 Ibid., nos 5999, 6000 (a. 1234), 6004, 6007 (a. 1235), etc.
160 Ibid., no 5951.
161 L. Caberlin éd., Il « Catastico »... : Frugerio tenet pro curia, p. 144 ; pro curia de podere quod fuit Sigiprandi de Bullis, p. 130 ; même avatar des biens de Stefan, p. 78, 80, 82, 124, 125, 154 et 157. On ignore le degré exact de parenté de ces adversaires politiques : une probable confusion sur le mot « parents » est à l’origine d’une erreur de traduction que je n’avais pas relevée sur le moment dans mon introduction au Catastico, en p. XXXI (« Frugerio de Bullis, i cui genitori sembrano essere stati vittime »...).
162 Ibid., p. 308 : une note marginale au texte de 1250 nous fait savoir que nunc tenet dominus Clarellus de Bullis et non respondet. D’autre part, un Stefano de Bullis aurait été membre du conseil de la ville en 1268 : on trouve ce fait signalé dans l’ouvrage de A. Mazzarolli, Monselice..., p. 44 ; malheureusement l’auteur omet de signaler ses sources.
163 C D P, 1, no 88.
164 Mentions d’un Obizo (-ino) : C D P, 2/1, nos 343, a. 1138 ; 579, a. 1153 ; A S P, Dipl., no 639, a. 1203 ; no 1038, a. 1219 ; F. S. Dondi, Dissert 7, no 30, a. 1223.
165 Le 7 mai 1188, Litefredo di Cavazudo donne au monastère Santa Maria della Carità de Venise une terre avec la dîme et le fodrum (encore que, pour ce qui est de la dîme, des doutes demeurent :...cum decima, si mea est) : A S V, C D Lanfranchi. Les choses seront plus claires au xiiie siècle : en 1229 Pietro di Obizino Cavazudo donne au monastère San Vito de Piove, où sa fille est religieuse, une terra aratoria de Piove, en cède la dîme et le ius decimationis, selon l’usage fréquent, en fief sans fidélité : A S P, Corona, no 5131. Cf. aussi, infra, la rubrique que je consacre aux Farisei.
166 A S P, Corona, no 39 (40), a. 1221 : les héritiers de Martino de Cavazudis sont confronts d’un sedimen à Cartura. Ibid., Corp. soppr., S. Agata, Catastico 1, f. 2 r, a. 1224 : Pietro Cavazudo l’est d’une pecia à Vanzo.
167 A S P, Dipl., no 1341, a. 1228 : Enrico Cavazudo, de Piove, achète le ius utile d’un livello à Piove, assorti d’un fort droit d’entrée.
168 Il s’agit précisément du sus-nommé Enrico ; cf. par exemple A S P, Corona, no 5106, a. 1218 ; Dipl., no 1291, a. 1226 ; le document de la note précédente, etc.
169 Enrico est créancier d’un habitant de Piove pour la somme déclarée de 62 livres (cf. note précédente). Cette activité n’est d’ailleurs pas nouvelle dans la famille ; dès 1174, Litefredo di Cavazudo recevait, en gage d’une créance, la dîme d’une parcelle bâtie de Piove (C D P, 2/2, no 1148).
170 A S P, Dipl., no 639 ; F. S. Dondi, Dissert. 7, no 30.
171 S. Bortolami, Fra « alte Domus »..., p. 30-31, et note 110 ; p. 32, et note 116.
172 C D P, 2/2, no 1297.
173 C D P, 1, no 261 : un certain Fariseo est témoin de la cession d’une terre à l’évêque par la communauté des « Saccensi » ; l’acte est rédigé à Piove. Avec ce personnage on tient sans doute l’ancêtre éponyme.
174 A C P, Episcopi, 1, nos 88-89 ; edition partielle dans E. Zorzi, Il territorio..., doc. 5, p. 289. Il est dit, un peu auparavant, que les Farisei ont per feudum ab episcopo omnia que solent reddere rimanni Plebis (ibid., p. 288). Ce document publié est daté de 1207 et est constitué d’une série de témoignages qui évoquent l’investiture de 1186. L’original de celle-ci se trouve encore dans les archives épiscopales ; Guitaclino y apparaît, avec un probable parent, le notaire Martino di Brus-cola, comme l’héritier du fief d’un certain Garibaldo. On les voit en effet investis du fodrum, de l’arimannia et des autres charges pesant sur les alleutiers de Sacco, et mis sous la protection du bannum épiscopal, eux et leur culmellus (A C P, Feu-da episcopi, 1, no 34).
175 Nombreuses occurrences ; cf. par exemple : C D P, 2/1, no 387, a. 1140 ; 2/2, nos 865, a. 1165 (donation d’une terra aratoria aux chanoines de Piove) ; 1202, a. 1175 ; A S P, Dipl., no 424, a. 1199 ; ibid., no 1208, a. 1224.
176 En 1228, Pietro q. Guitaclino dei Farisei, de Piove, emprunte 550 livres pour 6 mois : A S P, Dipl., no 1335.
177 Cf. page précédente.
178 A S V, San Zaccaria, B. 21, 2 novembre 1201, Domenico Fariseo et son nepos Bartolomeo sont obligés, par jugement, de payer la dîme au monastère pour un casamentum ; A V, Fondo veneto, 1 : San Giacomo, no 5906, a. 1217 : Giovanni, q. Domenico Fariseo, vend une terre sise au « Montericco » ; ibid., nos 5955 et 5981 : Giovanni témoin de deux actes de San Giacomo ; no 5979 : Giovanni vend 3 peciae au même établissement.
179 C D P, 2/1, no 590.
180 Foscolo est en effet, au xiie siècle, souvent utilisé comme un prénom individuel : c’est ainsi que, à l’est de Padoue et, surtout, à Piove, on peut suivre au moins deux familles de Foscoli qui n’ont aucun rapport apparent avec le lignage de Monselice qui m’occupe (cf. l’index du C D P : dès 1010 un Fuscolus Facii est témoin d’un acte à Piove).
181 C D P, 2/2, no 902. Les liens avec San Zaccaria sont une constante, cf. les nos 797, 798 (a. 1162), 837 (a. 1164) ; A S V, C D Lanfranchi, 6 décembre 1194 ; ibid., San Zaccaria, B. 21, 29 janvier 1200 ; des Foscoli sont témoins d’actes du monastère.
182 Plusieurs Foscoli y apparaissent : le mieux représenté est Rova, dont est décrit un ensemble de terres totalisant 43 campi (p. 242-243) ; il est également propriétaire à Conselve (on le voit mentionner à plusieurs reprises parmi les confronts ; cf. p. 215, 216 et 218).
183 B. Lanfranchi-Strina éd., Ss. Trinità..., t. 3, no 424, a. 1210 : Leonardo di Foscolo, après avoir été vassal d’Uguccio da Carrara, le devient de Michele d’Anguillara, acheteur (en fait, probable prête-nom) d’une partie des biens d’Uguccio à Bagnoli. Cf. aussi no 444, a. 1213 : Giovanni et Zaparino di Foscolo sont propriétaires d’une terre au même lieu.
184 A S V, San Zaccaria, B. 21, 31 octobre. Crescinbene di Alberto di Cavorzo est à plusieurs reprises qualifié de Dominus : ibid., B. 25, 2 avril 1221 ; B. 21, 19 janvier 1222 ; A V, Fondo veneto, 1 : San Giacomo, no 5968, a. 1229.
185 C D P, 2/1, no 623.
186 A S V, C D Lanfranchi, 20 février 1185 : Ugolino di Gerardo se dit paduanus civis ; ibid., 24 janvier 1186 ; 13 février 1191 ; 29 janvier 1192 : Ugolino parmi les confronts de terres de Boion.
187 A C P, Feuda canonicorum, 36, a. 1223 : le défunt Giordano était notaire à Padoue.
188 Cf. note précédente. De surcroît, à une date imprécise – entre 1203 et 1208 – Ugolino Nespolo était devenu vassal des chanoines, mais au nom de sa femme, et il avait refusé de jurer fidélité pour le bien (ibid., no 23).
189 Cf. note 186.
190 Les fils de feu Viviano di Picinato sont confronts d’une maison à Padoue dans le quartier extra muros de Rudena (A S P, Corona, no 4060, a. 1197) ; Carlassare d’un côté, les fils de Giovanni « Bava » di Picinato de l’autre, sont confronts d’une terra casaliva de Padoue (ibid., San Bernardo, B. 2, 14 janvier 1211) ; Bernardino di Picinato l’est d’une terra aratoria à Albignasego (A C P, Villarum, 1 : Albignasego, 2, a. 1202) ; Bongiovanni Picinato, enfin, qui est le mieux connu, a un vaste fief à Pontelongo (cf. note 93).
191 Une nepos de Picinato, Michelda, avait perdu une maison qu’elle tenait en livello à Padoue, au Borgo Pentido, vendue par les extimatores pour payer ses créanciers, à une date non précisée, antérieure à 1223 (A S P, Dipl., no 1158).
192 P. Sambin, Candiana..., no 6, a. 1190 ; Dondi, Dissert. 6, no 165 (de mude, seu mute, tocius civitatis paduane).
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