Préface
p. IX-XVI
Texte intégral
1Guerres et richesses d’une nation, titre plaisamment pastiché d’Adam Smith, dit bien ce qu’il veut dire. Cédric Quertier a réfléchi sur les fortunes des Florentins vivant à Pise, y commerçant et y formant société tout en vivant en perpétuel état de vigilance, pour le moins, du fait des tensions entre leur ville-hôte et leur patrie, du fait aussi du contexte politique particulier de la Toscane au XIVe siècle. Celle-ci est prise entre les ambitions de conquête des Visconti de Milan, les savants jeux d’équilibre de la papauté d’Avignon, toute à sa volonté de reconquête de la péninsule, et les ambitions résistantes, mais de moins en moins pertinentes, des autres villes toscanes dont le déclin et l’effacement sont inscrits dans l’évolution des rapports de force. Dans ce jeu complexe, les relations entre Pise et Florence, l’érosion puis l’effondrement des positions pisanes, la prise de Pise, enfin, en 1406, constituent un élément clé. Les relations économiques entre les différents acteurs sont certainement un point d’entrée dans la compréhension du chaos politique et de la progressive construction d’un ordre territorial nouveau qui liquide au XVe siècle celui hérité de l’Italie des communes. La question de la complémentarité entre les deux grandes cités toscanes et celle de leur rivalité passe en effet par une compréhension fine de l’ensemble des enjeux de leurs relations ce qui implique de ne pas éluder les aspects économiques et leurs implications politiques mais aussi leurs traductions institutionnelles et sociales. C’est ce que fait ici Cédric Quertier en étudiant l’institution apparemment secondaire mais en réalité essentielle qu’est la nation des Florentins à Pise. Les communautés des étrangers ne demeurent pas, dans une ville, à l’état de groupes inorganisés mais se dotent ou sont dotées de représentants qualifiés, de moyens financiers, d’instruments diplomatiques leur permettant d’être reconnus dans leur terre d’accueil comme des personnes morales, les faisant ainsi passer à l’état de force politique exprimant des intérêts particuliers, ceux des marchands, et généraux, ceux de la ville dont ils sont originaires. Ce livre examine donc la présence et le rôle de l’institution représentant les Florentins à Pise durant la période qui précède la prise de la ville, décrit son fonctionnement, son poids politique et son efficacité économique.
2Cet ouvrage a été préparé et réalisé dans le cadre d’une cotutelle entre l’université de Florence, dans le cadre du brillant doctorat qu’elle a développé entre 1983 et 20131, et l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Co-dirigée par Giuliano Pinto et moi-même, elle a amené son auteur à se lancer dans l’étude d’une documentation difficile et à acquérir les compétences multiples qui lui ont permis de l’exploiter, que ce soit en paléographie, en codicologie, mais aussi en droit commercial et en économie. Ce travail résulte d’un effort de synthèse et de recherche de l’interdisciplinarité ou de convergence des méthodes d’approche et d’analyse. Dans la préparation comme dans la réalisation de l’ouvrage, la rencontre avec Giuliano Pinto a été décisive et je tiens ici à saluer son intervention. C’est lui qui a orienté Cédric Quertier vers la Mercanzia, véritable monstre archivistique dans lequel il a dû s’immerger et à l’intérieur duquel il lui a fallu apprendre à s’orienter.
3Le tribunal de la Mercanzia est l’instance qui a à connaître de tous les problèmes juridiques et judiciaires concernant les activités commerciales des Arti florentins : cela finit par recouvrir l’ensemble des activités économiques liées de près ou de loin à la marchandise. Son champ d’action est par conséquent immense et inclut la gestion à l’étranger, ici Pise, des intérêts florentins. Il a produit environ 14 000 registres de textes, si l’on prend en considération l’ensemble de sa durée d’existence, de 1308 à 1770, et 2 100 pour la seule période 1306-1576. La fréquentation de telles archives suppose évidemment la mise au point de procédés d’échantillonnage : il est impossible de tout lire et de tout voir, sans compter qu’il faut aussi adjoindre à ce fonds des dépouillements annexes également importants quantitativement. Il a fallu la mettre au point et procéder à des choix qui se sont avérés pertinents. Il a fallu aussi tenir compte et intégrer les découvertes dérivées. Les procès transcrits dans les archives contiennent en effet des pièces annexes, des copies de sections de comptabilité ou de correspondances, des extraits d’actes notariés qui impliquent de nombreux renvois à d’autres registres et exigent de qui les dépouille à la fois agilité et patience, qualités dont C. Quertier a dû faire preuve pour rassembler une documentation originale dont l’intérêt ne se limite pas aux seules indications factuelles qu’il y a relevées. Autant que la mise en série des faits économiques compte ici l’étude des conditions de production, d’archivage, de conservation et de transmission d’un tel fonds dont la compréhension détermine l’interprétation des questions soulevées. Ici, la réflexion économique relève d’une démarche qui s’apparente à celle l’anthropologie et doit beaucoup aux travaux récents ou en cours sur l’administration des choses par l’écrit. L’une des questions sous-jacentes est celle de la signification du passage à l’écriture, des usages que l’on fait des documents produits.
4L’ouvrage qui en est né est une contribution importante à l’étude des rationalités pratiques du monde médiéval à travers l’analyse du fonctionnement d’une économie encastrée, pour reprendre la thématique polanyienne. Dans une telle société, les différentes catégories qui structurent notre mode de pensée et nos interrogations, l’économique, le politique, le social, s’entremêlent et s’enchevêtrent jusqu’à n’être plus visibles ou lisibles en tant que tels. Il faut pour les comprendre, reconstruire les catégories indigènes dites aussi émiques et les référer à celles de l’enquêteur, dites aussi étiques. Il faut donc interroger aussi les outils cognitifs à la disposition des agents, même pour analyser une institution comme celle de la Nation des Florentins à Pise.
5Le point de départ de l’enquête était une interrogation relevant de l’histoire sociale : qu’est-ce qu’être un étranger dans une ville médiévale ? La démarche de C. Quertier a d’abord été celle d’un historien réfléchissant en termes de sociologie prenant son terrain très loin dans le temps2. Le contact avec la réalité des archives, l’étude du droit commercial et les réflexions menées dans son laboratoire sur la place des pratiques de l’écrit dans la vie économique ont été décisifs dans l’orientation du travail. La question n’a plus été seulement de savoir comment vivre en étranger dans une cité rivale et souvent ennemie ou comment, de façon symétrique, tolérer la présence d’un corps étranger ou d’un corps d’étrangers au cœur même de la cité pour devenir celle plus complexe des rapports sociaux et politiques entre villes et communautés à l’intérieur d’une économie marchande mais où les comportements n’ont pas la même logique que celui de nos contemporains et où la question du profit et des finalités de l’échange marchand se posent en des termes parfois assez éloignés de nos comportements ou de nos habitudes.
6C. Quertier a relevé le défi avec audace et brio, en montrant encore combien, d’un point de vue épistémologique, le problème était encore plus complexe qu’attendu. Sur lui, en effet, se greffe la question de l’insertion des problématiques née de l’intrusion dans le débat historique des économistes néo-institutionnalistes depuis les années 1970. Ces derniers s’efforcent d’éclairer les rationalités à l’œuvre dans les actes de production, d’échange et de consommation, c’est-à-dire dans la vie économique, et placent les institutions parmi les éléments qu’il est nécessaire d’éclairer afin de comprendre les choix opérés par les agents et les options qui se présentent à eux. Stabilité de la propriété, respect des contrats et coûts de transaction font partie, depuis les travaux de D. North, de l’arsenal des questionnements de l’historien désireux de décrire le fonctionnement de l’économie du bas Moyen Âge. Mais pour que cette démarche soit fructueuse, il importe de la contextualiser. Cela implique de s’intéresser à des questions bien cernées par d’autres secteurs de la recherche en histoire et de les appliquer au questionnement économiste. Il faut en particulier considérer à nouveaux frais la question de la production documentaire en la rapportant à son rôle et à son importance dans la construction de la réputation, la fama, qui donne du poids, de la respectabilité et de la crédibilité aux agents étudiés. Être infâme, ce n’est pas qu’une qualification morale. C’est aussi la constatation d’un état de fait aux conséquences juridiques importantes. L’infâme ne peut être cru en justice, sa parole ne vaut rien et cela vaut aussi dans le jeu des transactions économiques où cette question est évidemment centrale parce que sa résolution emporte celle de la validité des contrats et celle de leur exécution.
7Le curseur se déplace alors et la démarche implique de passer par l’étude des normes ainsi que par celle des institutions qui encadrent et contraignent les échanges économiques, ce qui est attendu, mais amène à faire quelques détours qui enrichissent le débat. Il faut interroger le rôle des écritures marchandes, comptabilités et correspondances, des actes notariés et des témoignages dans les relations conflictuelles non seulement des Pisans et des Florentins mais aussi de l’ensemble des commerçants. Dans les preuves présentées lors des procès, les juges doivent vérifier la concordance des écritures en confrontant grosses ou registres des notaires et les écritures comptables ou les correspondances issues des botteghe. Cela a des implications d’ordre politique et moral : comme l’écrit joliment C. Quertier, à la concordance des écritures correspond la concorde des hommes et cette question relève aussi désormais de l’histoire économique, de même que la nature affective des relations entre les groupes. L’un des chapitres finaux de l’ouvrage parle ainsi de la haine ordinaire, celle que se vouent Florentins et Pisans et qui s’exprime dans les conflits commerciaux, litiges ne relevant pas seulement du droit mais ayant des implications politiques fortes. L’étude des faillites comme celle des représailles, deux institutions profondément liées parce qu’elles ont en leur cœur la question de la dette, illustre bien l’enchevêtrement des questions. Il y a dans le droit de représailles, même codifié, une violence qui nous est intolérable et à laquelle spontanément nous préférons le jugement du tribunal civil qui lui met fin et oblige les parties à s’accorder sur l’évaluation des montants, des modalités de remboursement. La question de la culture de la haine, pour reprendre une expression d’É. Crouzet-Pavan, devient alors essentielle et forme comme le liant qui unit tous les ingrédients composant le complexe de la vie économique.
8L’étude de l’institution qu’est la Nation permet donc à C. Quertier d’intégrer à la question des relations entre communautés et entre individus un ensemble de paramètres novateurs et, en particulier, celui de la place de la culture de l’écrit dans la vie économique, relativisant le paradigme admis, celui de la substitution comme preuves des écritures comptables aux écritures notariées, et le replaçant dans une hiérarchie de preuves admises, sous-tendues par la notion de fides et celle de fama.
9Il y a également un contexte dans lequel s’inscrit ce qui pourrait n’être qu’une chronique de la haine ordinaire ; c’est celui qui aboutit à la conquête de Pise par les Florentins en 1406 et à la destruction des fondements sociaux, institutionnels et mémoriels de la ville. La prise de Pise ne fut pas une formalité, la récolte d’un fruit mûr, mais au contraire un saccage destiné à empêcher la ville de se relever en s’en prenant à ses institutions et en s’efforçant aussi d’atteindre sa richesse pour détruire sa classe dirigeante. Pour atteindre ce but, tous les moyens furent employés, y compris les plus violents : des pages remarquables ont été écrites là-dessus dans le livre dirigé par Sergio Tognetti3 et la brève évocation qu’en donne C. Quertier est tout à fait éclairante. Pour nous, historiens, cela a une conséquence immédiate, la destruction de la majeure partie des archives publiques de Pise, ce qui prive des moyens d’enquêter commodément sur la ville. Il n’y a pas d’autre solution en fait que se rabattre sur les archives de Florence, c’est-à-dire d’accepter de construire l’histoire en adoptant le point de vue des vainqueurs, quitte à occulter les réalités vécues par les vaincus. Dans ces conditions, la question des étrangers à Pise et spécialement celle des Florentins prend un intérêt et un sens renouvelé, puisqu’il s’agit, à travers elle et grâce à elle, d’étudier ce que l’on peut savoir de l’histoire de la ville vaincue et assujettie comme l’est son contado.
10La présence des Florentins à Pise au XIVe siècle est en effet une donnée politique majeure et constitue aussi un élément central dans la vie économique des deux cités. Les Pisans contrôlent, par leurs installations portuaires, une partie des voies du commerce florentin et, de ce fait, la présence de citoyens de Florence dans la cité est nécessaire au bon déroulement des opérations d’échange. Il n’y a en effet guère d’alternatives : Livourne ne se développe qu’après la prise de Pise et Talamone, le port utilisé par les Siennois, est lointain et malcommode pour des raisons aussi bien économiques que politiques. Les tensions entre les deux cités font de plus de la présence florentine à Pise un élément constant de perturbation pour les Pisans et la rendent parfois risquée pour les Florentins qui peuvent être menacés dans leur personne comme dans leurs biens. En particulier, le droit de représailles, qui autorise une partie lésée à saisir les biens de son adversaire, est une menace constante pour les Florentins. Ils doivent par conséquent être protégés par des accords entre les deux villes, mais aussi par un statut et des institutions autant que par les réseaux d’amis et d’alliés qu’ils entretiennent à Pise.
11Il leur faut également des bases matérielles pour assurer la logistique de leurs opérations commerciales. Cette présence se matérialise littéralement dans un édifice, qui est également une institution, le fondaco aussi appelé loggia, lieu de stockage des marchandises et d’abri pour les marchands de passage. Que le fondaco des Florentins dans Pise, ait été logé dans le palais de l’un des chefs de faction les plus puissants du XIVe siècle devenu seigneur de la ville, Pietro Gambarcorta, résume à soi tout seul toute la question des alliances politiques, des moyens matériels de la protection et de leur enchevêtrement avec les questions de domination politique. En plus de celles des représailles et des dettes, d’autres questions se posent quotidiennement qui ont trait aux franchises douanières accordées ou retirées aux Florentins. Le point crucial est de savoir si ces franchises avantagent ou non les marchands florentins par rapport aux Pisans sur leur propre marché et à l’intérieur de leur propre ville. Une rationalité des comportements qui serait exclusivement économique impliquerait ou signifierait que le tarif soit la traduction d’un rapport de force et que la domination florentine se construise aussi par là. C. Quertier, en abordant cette question et en calculant la valeur des marchandises comme le montant des taxes prélevées, les gabelles, montre que leur signification va au-delà de l’économique car au fond, en valeur, ces privilèges ne comptent pas tellement et n’ont pas comme conséquence de créer un avantage comparatif considérable en faveur des Florentins. Les privilèges florentins à Pise, pour le maintien desquels les citoyens de Florence sont au demeurant disposés à se battre, ne sont en fait pas la condition de la réussite de leur commerce et de leurs entreprises. En revanche, leur existence même est liée de très près aux connivences existant entre certaines fractions des classes dirigeantes des deux villes, à la construction d’intérêts sociaux et politiques communs entre les factions pisanes et le groupe, supposément homogène, des Florentins. La nation florentine à Pise est par conséquent l’un des instruments de la division des Pisans et joue un rôle sans doute secondaire mais important tout de même dans le phénomène de désagrégation de leur classe dirigeante qui aboutit à la catastrophe finale de 1406. Elle est aussi un instrument de gestion, de gouvernement et de contrôle des Florentins à l’extérieur de leur ville et le signe de l’unité des Florentins face à leurs adversaires : l’importance accordée par les statuts de la nation aux questions de moralité et de réputation, de fama, est à cet égard importante. Elle établit la base éthique sur laquelle se fondent la citoyenneté et donc l’identité florentine. Les statuts permettent enfin, dans tous les cas, de créer les conditions de la confiance à l’intérieur du groupe des Florentins, qui se reconnaissent entre eux et s’affirment à l’égard des autres par leur comportement.
12L’approche de C. Quertier relève d’une conception renouvelée de l’histoire économique qui intègre à l’étude des nombres produits par les comptabilités, la numeracy comme dit l’historiographie anglaise, celle de l’inscription dans des mots écrits des pratiques sociales et, en cette occurrence aussi, commerciale, ce que notre historiographie appelle la scripturalité. Cette approche présente un intérêt intellectuel dont l’importance saute aux yeux. Les faits économiques ne sont pas des données brutes fournies directement par une documentation qu’il n’y aurait qu’à transformer en courbes pour la rendre intelligible et interprétable. Ce sont des constructions des opérateurs, marchands qui organisent le rassemblement et l’ordonnancement des chiffres et scribes qui les mettent en forme d’un côté de la chaîne et, à la fin, de l’historien qui les lit, les transcrit et les interprète au crible de son savoir et des problèmes qu’il analyse. Autrement dit, la rationalité économique, ou le comportement économique rationnel n’existe pas en tant que tel. C’est l’un des résultats de la démonstration de Cédric Quertier : les agents ne recherchent pas, du moins pas immédiatement, la maximisation de leur profit mais jouent à plus long terme dans un jeu dont ils écrivent les règles précisément dans les archives contentieuses de la Mercanzia. Ainsi, la fonction des privilèges florentins à Pise n’est pas d’assurer un bénéfice immédiat, la maximisation d’avantages financiers, mais de parvenir à un but, assurer la domination politique et symbolique des Florentins sur leurs partenaires. Le prix des choses ou la valeur d’une taxe ne sont que des éléments dans un ensemble plus vaste dont les déterminations et la logique aboutissent à la prise de Pise qu’elle couronne et achève en la faisant disparaître des scènes politiques, sociales et économiques où elle agissait.
13Il est maintenant à souhaiter que ce livre novateur trouve son public et surtout que, grâce à lui, son auteur puisse continuer d’approfondir une réflexion qui promet d’élargir les chemins d’une histoire-problème qu’il pratique avec détermination et conviction.
Notes de bas de page
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