Introduction
p. 85-88
Texte intégral
1En dépit de nombreuses lectures silencieuses, une pluralité des marques d’assimilation permet de percevoir la réception d’un auteur par ses interprètes successifs1. Pour certaines œuvres, à la phase de reproduction et de correction du texte succède une étape, plus ou moins pérenne, d’appropriation intellectuelle2. Cette inspiration peut être discrète, cachée derrière des mots, un style ou une réminiscence. Elle peut être plus explicite, voire revendiquée, offrant une citation, une traduction ou un commentaire. Paradoxalement, la réception peut se jouer dans une absence ostensible, marquant le refus d’une référence jugée trop traditionnelle.
2L’auteur médiéval, relais dans la diffusion des œuvres antiques, n’est pas à l’abri d’une argumentation dévoyant un sens (censé être) original. En traduisant le texte ou en l’explicitant, il en établit une seconde composition. Ce réélaborateur est, par ailleurs, un acteur central de la construction de l’audience d’un texte. D’une part, la transmission suppose une sélection. D’autre part, le renvoi à un auteur classique peut lui-même devenir objet d’une tradition selon la future pérennité ou désuétude de l’auteur-relais. Doit-on pour autant considérer que la postérité d’un texte classique dépend de l’appréciation d’une constellation d’individualités ?
3L’appartenance à une communauté d’interprétation définit un ensemble d’usages de lecture. L’intégration à une profession, à un groupe social ou l’appartenance à une génération influe sur la façon dont le lecteur est amené à rencontrer et à percevoir le texte transmis. Les interprétations répondent d’une construction collective périodiquement reformulée. Quatre types de corpus produits par la réception des œuvres de Cicéron seront pris en considération ici : la citation dans des compilations et florilèges, le commentaire, la traduction et, enfin, les productions médiévales originales se réclamant d’une inspiration antique.
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