Paterfamilias
Un père autoritaire mais nourricier entre antiquité tardive et haut moyen âge
p. 287-299
Résumé
The father figure is such an important cultural and symbolic object in our society that it is quite difficult to question it even when it seems to be socially or morally unacceptable or indefensible. Therefore, since the 19th century it has remained a reference point for psychoanalytic studies as for a large part of social analyses devoted to family. In the public imagination, the Roman paterfamilias, who has the ability and the power to kill or to let live, and detains a sacred authority, is generally assumed as the epitome of the paternal authority. Nevertheless, that figure has been strongly questioned these last years by scholars. The contemporary questioning about parents’ rights and duties have brought to rethink the various facets of paternal authority, since too long considered as eternal and immutable. Following scientific work which proved that the transformations of the Roman world were more progressive than people have conceived of, specialists of Late Antiquity tried to highlight the changes about marriage and inheritance, or even the changes concerning the restructuring of family linked with the Christianization. This last process allowed the Roman household to survive, even if deeply transformed.
Texte intégral
1La figure de la mère et la maternité tiennent une place importante dans l’Histoire des femmes en Occident, et plus encore dans la Storia delle donne in Italia, qui y consacre entièrement l’un de ses volumes. En comparaison, l’histoire de la paternité fait figure de parent pauvre, surtout pour les époques anciennes1. La figure du père est pourtant un objet culturel et symbolique si fort en Occident qu’on peine à la remettre en question quand elle s’avère socialement ou moralement injustifiable ; à tel point qu’elle constitue depuis le XIXe siècle un point de référence dans les démarches psychanalytiques et une bonne part des analyses de la société, qui reprennent un vocabulaire de la famille largement polarisé par la figure du père. Or, la référence en matière de pouvoir paternel, dans l’imaginaire collectif, demeure celle du paterfamilias romain. Le père de famille romain, seul maître de sa famille, sur laquelle il détient pouvoir de vie et de mort, jouit d’une autorité sacrée à laquelle tous les pouvoirs sont comparés. L’image de la toute-puissance du père romain a cependant été remise en question ces dernières années et fait l’objet de vifs débats, même pour l’époque classique. Par ailleurs, l’autorité paternelle comme la paternité connaissent d’importants changements au cours de l’Antiquité romaine. Et les redéfinitions actuelles des droits et des devoirs des pères invitent aussi à mieux interroger les différentes facettes d’une paternité que l’on a imaginée trop volontiers monolithique et immuable2.
2 Les rapports entre le père et les enfants, tout comme la définition elle-même de la paternité – ou plutôt des paternités – sont en réalité plus complexes. Elles vont au-delà des questions concernant l’exercice des droits attachés à l’autorité paternelle ou même l’équilibre entre sévérité et douceur paternelles. Yan Thomas avait bien montré dans l’Histoire des femmes en Occident comment les définitions du paterfamilias et de la materfamilias romains n’étaient pas de même nature. L’aspect construit aussi bien de la parenté, de la famille, de l’autorité que des espaces s’exprime ainsi avec une acuité particulière au sujet de la figure du paterfamilias, comme en témoignent les évolutions de la définition juridique de la paternité, tout comme les variations des régimes de genre et le développement de la parenté spirituelle à la fin de l’Antiquité et plus encore durant le haut Moyen Âge.
Le paterfamilias propriétaire et la materfamilias vertueuse
3La dignité de paterfamilias n’est ainsi pas liée d’abord à la filiation dans le droit romain, mais à la propriété et aux droits qui s’exercent sur une domus. Entre la famille et la propriété, à Rome, existe en effet un lien essentiel3. Le pater est aussi dominus. Par définition, ne peut donc être paterfamilias que celui qui est assez riche pour posséder des biens : il détient ainsi la potestas sur ses enfants, la potestas et le dominium sur ses esclaves et le dominium sur ses biens. Seul le père peut disposer de ces biens. Ceci expliquerait en grande partie, selon Yan Thomas, la notion de droit de vie et de mort, mise en lien avec la pérennité des patrimoines.
4Il y a là une grande différence avec la dignité de materfamilias. Comme le rappelait Yan Thomas, tous les hommes qui avaient des enfants légitimes n’étaient pas automatiquement investis de « l’office paternel », alors que toute femme qui avait eu un enfant légitime était bien de ce fait une materfamilias. Elle y gagnait même une certaine « majesté » dans « l’éclat civique, sinon politique, de [sa] fonction ». L’épouse obtenait ainsi « un titre associé à la réalité de sa nature physique » alors que l’homme acquérait « un droit privé de tout rapport avec sa propre identité de géniteur »4. Richard Saller a cependant noté que, dans certains cas, la femme propriétaire pouvait être qualifiée de materfamilias même si elle n’avait pas d’enfants. Cependant, cette appellation ne lui apportait pas l’autorité d’une nature si particulière à laquelle renvoyait la patria potestas qu’elle ne peut posséder. Elle est la matrona, femme honorable conjointe à un homme et en aucun cas l’équivalent féminin du paterfamilias5. En revanche, ce titre est associé à un certain nombre de vertus, qui sont essentielles pour l’obtenir (davantage que le mariage)6. Cela n’empêchait pas les femmes d’avoir la capacité d’exercer une certaine autorité au sens moderne du terme, ou une « autorité morale »7. Mais en matière d’héritage et ses possibilités d’action sur les biens et les personnes. Cet aspect s’assouplit à la fin de l’Antiquité, notamment tout d’abord par la possibilité pour les enfants de recevoir les bona materna en tout ou partie à la mort de leur mère, et ce même du vivant de leur père.
5Dans le Digeste, le pater est en effet d’abord celui qui est sui iuris, qui agit de plein droit. La domus est définie par Ulpien comme la résidence où vit le paterfamilias8 : la maison, mais aussi tous les biens qui sont transmis par héritage avec la domus. Malgré la possibilité technique que le dominium puisse ressortir de la femme, le modèle du bon gouvernement de la maison est clairement genré et attribué à l’homme dans la formule bonus ou diligens paterfamilias, qui est à l’origine de l’expression « en bon père de famille » qui vient de disparaître du droit français. Les sources littéraires classiques comme les sources normatives renvoient le paterfamilias avant tout à la gestion des biens, et en particulier du domaine foncier9. Le paterfamilias se caractérise tout d’abord comme un propriétaire responsable.
L’autorité du père et l’ordre public
6Ainsi, la domus joue un rôle essentiel pour le père plus encore que pour la mère de famille. L’espace n’est d’ailleurs pas strictement séparé entre masculin et féminin, ni entre public et privé, dans l’Antiquité romaine ou au Moyen Âge occidental. Les études des archéologues comme celles des historiens ont mis en valeur la façon dont s’organisaient le privé et le public (au sens contemporain) dans l’espace même de la domus. La domus n’est pas que l’expression de la puissance du père dominus propriétaire, mais elle est liée à bien d’autres fonctions de représentation et associées aux charges publiques que peut assurer le pater10. Les historiens et les archéologues, et d’abord les anglophones, ont tenté ces dernières années d’adapter à la domus romaine un vocabulaire plus varié de la privacy, intimity ou seclusion pour appréhender l’« archéologie de l’intimité »11, ce qui est d’autant plus important que la question de l’articulation entre sphères privée et publique se pose en termes de distribution spatiale dans la cité romaine, et de même dans la maison12. Par exemple, les fils mariés résident souvent chez le père dans un logement à l’écart13.
7Si la nature particulière de la patria potestas et son lien à la pérennité des biens semblent ne lui imposer aucune limite, des règles s’imposent en réalité : le mos maiorum, la pression sociale et le rôle institutionnel des censeurs relativisent l’idée d’une complète liberté du pater ou du dominus, et celle d’une quelconque ‘privacy’ de la domus14. Le droit de vie et de mort sur les enfants n’est que très rarement appliqué, alors que la correction paternelle se doit d’être mesurée et encadrée pour les crimes les plus graves.
8Par ailleurs, le pouvoir impérial romain tend à la fois à valoriser et à contrôler davantage l’autorité paternelle, dans le but de s’arroger une autorité suprême et pour assurer la stabilité sociale. À partir de l’époque augustéenne, la loi insiste ainsi sur le fait que l’attitude sexuelle de la femme est une préoccupation publique. Le paterfamilias est dès lors davantage contraint dans la façon dont il règle l’affaire, d’autant que la généralisation du mariage sans transmission de la manus au Ier siècle de notre ère lui laisse l’autorité sur sa fille. Les lois augustéennes se préoccupent de la stabilité de la société, en particulier des élites sénatoriales, mais se présentent aussi comme le résultat de préoccupations morales. Le dolor du père et l’injuria faite à l’honneur familial sont devenus les justifications de la mise à mort de la fille adultère15. Un justus dolor qui donne en réalité une grande latitude au nom de l’honneur. Désormais, un simple critère juridique permet de tuer fille, femme, amant : auparavant, ces mises à mort relevaient de l’exercice d’un pouvoir personnel (la patria potestas) sur sa fille et d’une vendetta légitime pour l’amant. Au fil du Moyen Âge et de l’époque moderne, ce justus dolor, qui peut être interprété de façon fort étendue, va justifier une large extension du jus occidendi16.
9C’est durant l’Antiquité tardive que les tendances sensibles depuis la fin du IIe siècle s’expriment dans les changements les plus nets en matière de famille. Mais le règne de Constantin apparaît cependant bien comme une période d’intenses réformes dans le domaine du droit de la famille. L’empereur se présente en particulier comme l’acteur d’une remise en ordre de la société17. La volonté de l’empereur d’intervenir dans les affaires de la famille, autrefois laissées – plus ou moins – à la seule évaluation du paterfamilias, se fait jour d’une façon qui semble nouvelle et qu’Alfredo Rabello a qualifié d’‘étatisme’18. Ce changement profond dans la législation et dans la façon dont elle traite l’autorité paternelle n’est guère le résultat des liens de Constantin avec le christianisme, ni d’une volonté de moraliser une classe sénatoriale, qu’il a à la fois multipliée et largement encore davantage délestée de ses pouvoirs – les Patres sont là pour mettre en valeur la notion de paternité en faveur de l’empereur plus que d’eux-mêmes19. On ne peut nier que l’ampleur et la rapidité avec laquelle Constantin a édicté ces lois dans les années 320 produit également cette impression de changement par un afflux de sources juridiques. Cependant, cet effort et cette volonté législative intense dans le domaine familial sont justement révélateurs d’une volonté impériale. Celle-ci ne veut pas modifier la société ou modifier les mœurs, comme pensait pouvoir le faire Auguste. Elle a des objectifs à la fois plus modestes et plus ambitieux, puisqu’elle veut illustrer la capacité de l’empereur à être vraiment le père au-dessus des pères, celui qui donne le droit à la famille et qui en assure la stabilité. C’est pour cela que, même s’il cherche à connaitre et punir les délits qui se trament et se commettent au sein de la domus, il revient sur la législation augustéenne sur l’adultère, qui la compromettait. L’intrusion dans la domus est peut-être cependant plus violente que ce que proposait Auguste. Constantin apparaît comme le premier empereur ayant encouragé, dans le cas de quelques crimes spécifiques, la dénonciation en promettant à l’accusateur disant la vérité une récompense20, ou encore la dénonciation du maître par ses propres esclaves.
10Les souverains du haut Moyen Âge ne prétendent jamais exercer un tel contrôle à l’intérieur de la maisonnée. Mais, si la patria potestas disparaît du droit barbare, la punition des crimes commis au sein de la famille semble pouvoir être exercée avec plus de liberté par le père.
11Antti Arjava a bien montré que la patria potestas, qui a conservé sa définition initiale, est toujours évoquée dans les textes des IVe et Ve siècles, aussi bien à l’Est qu’à l’Ouest de l’Empire. En revanche, la pratique de l’émancipation s’est presque totalement généralisée21. Comme l’a noté Yan Thomas, il est assez chimérique de trouver une date précise pour marquer la fin de l’application du droit de vie et de mort à proprement parler : c’est un principe qui a, comme il le note avec raison, articulé le fonctionnement du privé et du public, de la propriété et de la famille, mais qui a été restreint à de nombreuses reprises s’agissant d’un cas particulier ou par l’avènement de mesures qui protégeaient explicitement les enfants des abus de leurs parents22. En ce qui concerne la fin du principe lui-même, Yan Thomas propose, avec Antti Arjava, le moment où la constitution de 323 de Constantin est insérée avec des modifications dans la compilation justinienne, quand les compilateurs ont mis au temps passé l’évocation du droit de vie et de mort du père sur ses enfants. On a donc une évolution qui se fait à peu près au même rythme en Occident et en Orient, et qui voit disparaître la patria potestas en tant que principe, définitivement, au VIe siècle23.
Le pouvoir, l’affection et les soins selon le genre et de la qualité des personnes
12Cette évocation de la définition du père en tant que paterfamilias ne doit pas faire oublier que, dans l’Antiquité romaine, seule une minorité de pères jouissent de la patria potestas. La qualité de citoyen n’est reconnue qu’à ceux qui exercent chez eux un pouvoir – qui n’est jamais qualifié de privé (c’est bien la différence avec la Cité grecque et avec notre Code civil). L’autorité domestique romaine qui s’exerce au quotidien sur la familia n’est d’ailleurs pas fondée sur la potestas du paterfamilias en tant que telle24. Celle-ci se distingue de l’autorité sur les membres de la familia, et a des implications aussi sur la vie publique du pater, dont la capacité à assurer des charges publiques est jugée en grande partie sur sa capacité à maîtriser sa famille25. Le statut civique se voit ici dans l’autorité du pater familias essentiellement, et montre combien le monde romain est fait par et pour les citoyens de plein droit et combien tous les types de discrimination sont très forts à partir de cela, envers les affranchis, les enfants, les handicapés, et aussi les femmes26.
13Si la citoyenneté est étendue aux libres de l’Empire en 222, et si la force de la patria potestas va en s’amenuisant au fin de l’Antiquité tardive, le père de famille demeure celui qui régit la plupart des aspects de la vie de la famille. Cependant, comme l’a bien montré Kate Cooper dans son Fall of the Roman Household, la société romaine demeure divisée à la fin de l’Antiquité en une série d’entités dont les patresfamilias sont les maîtres, pour qu’ils garantissent la « fabrique de la société »27. Et ce quelles que soient les plus grandes libertés laissées aux femmes en termes de disposition de leurs biens ou dans leur recherche d’autonomie via le modèle ascétique.
14Le statut de père n’est cependant pas que puissance, il renvoie également à un officium qui réclame pietas, fides et reverentia. Ainsi, la loyauté et la bonne entente sont-elles deux composantes normalement obligées de ce rapport asymétrique qu’induit la filiation. La pietas envers ses pères et mères est fixée chez les Romains par la loi et les mœurs et non par la nature, mais l’argument de la nature et du droit naturel vient tout de même étendre cette pietas chez les esclaves qui n’ont pas de parents en droit : l’esclave peut ainsi être accusé de parricide28. De plus, ces relations sont obligées par le regard social, comme par le regard du censeur à l’époque républicaine. Mais la nature de la pietas est double et il ne faut oublier ni le respect dû au père ni l’affection réciproque qui l’accompagnent, qui en font la caractéristique essentielle dans la vie commune, et qui sont promus par la loi29. Les rapports entre fils et père sont souvent décrits dans les sources littéraires comme affectueux, même si les sources juridiques présentent un tableau bien plus sévère30, qui a amené les chercheurs à s’opposer sur les conséquences psychologiques et relationnelles que pouvait induire l’existence d’une tutelle prolongée et menaçante31.
L’image d’un père tendre et nourricier
15L’image terrible qui en ressort parfois doit être nuancée par les aspects affectueux qui sont liés à la nourriture qui est prodiguée aux enfants, en particulier par le père ou par des figures masculines qui peuvent apparaître comme d’autres figures paternelles pour l’enfant. Ceci est vrai dès les premiers siècles de notre ère, alors même que, dans les familles nobles, l’allaitement maternel n’a pas cours. Des nourrices variées sont d’ailleurs mises à contribution, pour que le bébé ne s’attache pas. Et pourtant, les bas reliefs des sarcophages montrent des parents qui s’occupent eux-mêmes de leur enfant, des mères allaitantes32. Et c’est le père bien plus que la mère qui apparaît comme nourricier, voire d’autres figures masculines : la nourriture est la marque d’un lien d’élection33. La nourriture est par ailleurs une reconnaissance de l’entrée de l’enfant dans la famille. À la fin de l’époque des Antonins le père n’a cependant plus le droit de laisser ses fils légitimes mourir de faim, et réciproquement, puis cette décision est étendue aux fils émancipés ou sortis de la puissance paternelle. La mère se voit imposer les mêmes obligations, un peu plus tard, même envers ses fils illégitimes34. Au plus la filiation biologique prend d’importance – alors que seule comptait la désignation d’un héritier par le paterfamilias à l’époque de la République – au plus cette fonction nourricière devient une obligation pour le père, sans perdre sa connotation affective.
16L’époque de Constantin marque un temps de changement important dans la définition et les obligations liées à la paternité. On y distingue l’aboutissement du processus de montée en puissance de la représentation biologique de la paternité. Liée à cette conception, on trouve par exemple l’alimentation des nouveaux nés. La paternité vécue comme une réalité quotidienne, même avec les plus jeunes, semble plus forte encore à l’époque mérovingienne : les liens biologique et spirituel l’expliquent probablement, et s’expriment aussi par la métaphore de la nourriture, davantage appliquée au père qu’à la mère. Comme cette importance du biologique (ou du naturel) s’affirme plus encore dans le haut Moyen Âge, les textes insistent aussi en permanence sur la nourriture : une nourriture matérielle, notamment le lait, dont on attend désormais qu’il soit donné par la mère, mais aussi une nourriture culturelle et spirituelle. Cette dernière prend en effet alors une importance grandissante, appuyée sur la pietas et la caritas. Cette parenté spirituelle crée un ordre : en fait une nouvelle organisation de l’ordre naturel qui est aussi un ordre divin. Dans la Vie de saint Martin rédigée par Venance Fortunat au VIe siècle, le saint guérit ainsi une muette en lui faisant boire de l’huile d’olive et sa guérison s’exprime quand « la jeune fille aimante donne le doux nom de son père »35. La nourriture et le nom : voilà les deux dons du père à ses enfants – et singulièrement à ses filles – qui les intègrent à la vie humaine et les lient aux saints. Les pères apparaissent plus souvent que les mères dans ces circonstances. Celles-ci sont en effet associées plus spécifiquement aux tout petits enfants par l’allaitement et les miracles relatifs au baptême des enfants morts nés.
17La figure de parenté spirituelle qui est irriguée par ces images et qui va les modifier et les enrichir ensuite n’est pas celle du parrain mais celle de l’évêque, et plus encore de l’abbé. Une véritable ‘paternité spirituelle quotidienne’ caractérise la fonction d’abbé - – en théorie, et bien souvent en pratique. Une présence à la fois bienveillante et correctrice marque en effet la relation de l’abbé avec ses moines au quotidien, et surtout avec les oblats. Au-delà de l’aspect autoritaire ou purement affectif de cette relation, celle-ci fonde l’idéal d’une imbrication de liens verticaux et horizontaux qui sont tous marqués à la fois par la nécessité de la correction et celle de l’affection36. Les abbesses s’inscrivent dans ce même modèle, un des seuls qui offre à la femme une part de ‘virilité’ alors, du moins avant que l’époque carolingienne semble l’en éloigner de ce modèle37.
18L’aspect biologique du lien filial est ainsi privilégié désormais au haut Moyen Âge. En témoignent l’effacement progressif de l’adoption et la discrétion des rituels d’inclusion dans la famille en début de vie. En revanche, ont prospéré les liens de paternité artificielle, au premier rang desquels la parenté spirituelle – surtout représentée par l’identité paternelle des évêques et des abbés, même si le baptême crée des liens qui, sans être contraignants, engagent une relation faite d’obligations mutuelles. L’importance donnée dans les royaumes barbares à la parenté cognatique, les règles différentes de l’héritage, qui favorisent la division entre héritiers plutôt que la préservation d’un patrimoine intact, ainsi que les modifications dans la conception des genres38 jouent également un rôle essentiel dans ce processus et dans la répartition des rôles et de l’autorité au sein de la famille. Mais, même sans l’appui de la construction juridique extrême que représentait la patria potestas, le père de famille demeure la figure dominante de la famille, dotée de la plus grande agency, au haut Moyen Âge.
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Weber 2013 = F. Weber, Penser la parenté aujourd’hui. La force du quotidien, Paris, 2013.
Notes de bas de page
1 On note l’adjonction d’une partie proprement médiévale à l’Histoire de la paternité dans sa seconde édition seulement : Lett 2000. En appuyant sur l’aspect qui lui semble le plus nouveau dans l’essor récent des études sur la paternité médiévale – la tendresse – Didier Lett tient à corriger une conception générale assez sombre, qui niait l’existence d’une affection bien forte au sein de la famille médiévale, en particulier entre le père et ses enfants. Pour la fin de l’Antiquité, voir les remarques introductives de Judith Evans Grubbs, qui tend à nuancer un tableau souvent dramatique, bien que son œuvre traite largement de l’abandon et la maltraitance : Evans Grubbs – Parkin 2013.
2 Se reporter en particulier à Weber 2013, part. p. 82-86.
3 Luigi Capogrossi Colognesi commence l’introduction à ses Modelli di Stato e di Famiglia nella storiografia dell’800 en rappelant que ce travail a découlé tout naturellement de ses premières recherches consacrées à la propriété : Capogrossi Colognesi 1994, p. v.
4 Thomas 1991, p. 107-108, ici p. 108. Voir aussi Dixon 1988.
5 Saller 1999, ici p. 185-186.
6 Ulpien, Digeste 50, 16, 46, 1 : Quae non inhoneste uixit. Matrem enim familias a ceteris feminis mores discernunt atque separant ; proinde nihil intererit, upta sit an uidua sit an libertina ; nam neque nuptiae neque natales, faciunt matrem familias, sed boni mores.
7 C’était l’un des enjeux de la rencontre « Questions d’autorité. Genre et pratiques socio-politiques dans l’Antiquité grecque et romaine » organisée par Sandra Boehringer et Violaine Sebillotte les 26 et 27 octobre 2012 à Paris (INHA).
8 Digeste 47, 10, 5, 5 : omnem habitationem, in qua pater familias habitat ; Digeste 33, 10, 1 : domesticum patris familiae instrumentum ; Digeste 33, 9, 3, 6 : penus. Le mobilier est distingué entre celui qui est pour l’usage du paterfamilias et celui pour l’usage commun (Digeste 33, 10, 6, prol.).
9 Saller 1999 : l’expression paterfamilias se retrouve proportionnellement beaucoup plus souvent dans les textes normatifs que dans les textes littéraires. C’est cet aspect qui intéresse de fait au premier chef Maurice Godelier lorsqu’il intègre la patria potestas à son étude des métamorphoses de la parenté : il l’inclut dans sa réflexion sur l’alliance et les transferts de biens, et non à propos de la filiation : Godelier 2004, p. 166-167.
10 Wallace-Hadrill 1988 ; Wallace-Hadrill 2003 ; Saller 1984.
11 Anguissola 2012.
12 Dardenay – Rosso 2013, p. 11.
13 Thomas 1986, p. 214.
14 Bur 2011.
15 Cantarella 1991, p. 232. Elle indique qu’elle a fort changé d’avis par rapport à son étude de 1976 où elle pensait que tout cela était fondé sur l’autorité paternelle. Voir sur l’adultère, la dolor et la fama, et le fait que l’honneur à proprement parler ne joue pas un grand rôle à ce sujet : Bretin-Chabrol 2012, p. 347-349.
16 Cohen 1991.
17 17Evans Grubbs 1999 ; « Des lois nouvelles ont été établies pour réformer les mœurs et réprimer les vices […] L’honneur à l’abri, le mariage protégé… » : Nazarius, Panégyrique de Constantin X, 38 : Panégyriques latins II, éd. trad. E. Galletier, Paris, 1952, p. 198.
18 Rabello 1979, p. 246.
19 Heinzelmann 1989, p. 48, 52.
20 Les relevés effectués par Yann Rivière indiquent que la moitié des clauses qui prévoient la récompense d’un acte de dénonciation datent du règne de Constantin : Rivière 2002, p. 308.
21 Arjava 1998.
22 Les seules mesures qui semblent en partie inspirées par le christianisme concernent l’arrêt de l’abandon des enfants : Evans Grubbs 2009 ; Nathan 2000, p. 67.
23 Thomas 1984, p. 547-548.
24 Thomas 1990 ; Thomas 1982 ; Sur le droit de commander dans la sphère publique et dans la sphère privée : Dumont 1990 ; Thomas 1988 ; Thomas 1986, p. 228.
25 Cooper 2007, p. 5-6 ; Tuori – Nissin 2015.
26 Gardner 1993.
27 Cooper 2007a.
28 Thomas 1988, p. 24-25.
29 Evans Grubbs 2011. Marcien, Digeste 48, 9, 5 : patria potestas in pietate debet, non atrocitate consistere (iiie siècle). Ainsi, toute une série de lois va protéger les enfants à partir du IIe siècle, et donc réduire le droit de correction, si ce n’est la patria potestas.
30 Eyben 1991, p. 114-143, part. p. 115 et surtout Saller 1997.
31 Une synthèse à propos de cette controverse dans : Cantarella 2003.
32 Rousselle 1983 ; Rousselle 1986, p. 237.
33 Thomas 1986, p. 198-199. Voir aussi Bretin-Chabrol 2011.
34 Ulpien : Digeste 25, 3, 5, pr. ; 25, 3, 5, 1 ; 25, 3, 5, 4.
35 Venance Fortunat, Vie de saint Martin IV, éd. M. Reydellet, œuvres t. 4, p. 74. : responditque patris nomen pia filia dulce. Ventre prius genita hic uisa est quasi uoce renata. Reddit adulta uetus lactantes ore susurros… (III, p. 57, il guérit le nourrisson d’une femme seule qui le présente comme le dernier reste de sa famille, pleure, gémit, se plaint de ne plus avoir personne à qui donner son lait).
36 Il ne faut pas oublier bien entendu la diversité du rôle de l’abbé selon les règles envisagées : Toneatto 2015. Voir sur le qualificatif de père donné à l’abbé : Probert 2015, p. 88-95.
37 Helvétius 1999, part. p. 194 ; Diem 2013. Sur les figures d’abbesses veuves (royales) des VIe-VIIe siècles, qui disparaissent ensuite, et sont présentées comme des dominae et et des mediatrices dans et hors le monastère (Radegonde et Bathilde essentiellement) : Thiellet 2004, p. 373-374.
38 Halsall 2018.
Auteur
Université de Lorraine (Nancy) - HisCant - MA Institute for Advanced Studies (Princeton)
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