François Ier et les territoires italiens, de l’exploit au désastre
p. 339-352
Résumé
La relation de François Ier aux territoires italiens semble se limiter dans la mémoire collective à cette « bataille de géants » décrite par certains contemporains et qui vit le triomphe d’un jeune monarque. C’est faire peu de cas de la complexité des relations entre le roi et la péninsule italienne dans son ensemble pendant trois décennies. Il suffit de penser aux relations entre le Royaume et la République de Gênes ou celle de Venise, aux interventions plus ou moins habiles dans le jeu politique florentin, au rôle des diplomates italiens au service de la France en Italie, aux relations complexes avec la papauté. Pour autant, cette contribution voudrait aborder un dossier moins méconnu que d’autres, celui de la présence militaire française dans la péninsule pendant une dizaine d’année (1515-1525), en la replaçant dans la logique politique de François Ier qui se caractérise par un mélange de tradition, d’intuition et de capacité d’adaptation, mais aussi de contresens et d’erreurs d’analyse structurelles ou conjoncturelles qui représentent, in fine, de l’exploit au désastre, un coût considérable pour le règne, et, par-delà, pour l’image du roi.
Texte intégral
Introduction. Marignan et le désert italien
1Le 15 octobre 1515, le jeune François Ier fit son entrée dans Milan à la tête de cette jeune armée qui venait de battre les Suisses à Marignan et d’apprendre au monde qu’après tant de siècles, César et Alexandre avaient un successeur. Cette paraphrase de l’ouverture de La Chartreuse de Parme constitue un reflet assez fidèle de l’image donnée de François Ier par les historiens, de l’Histoire d’Italie de son contemporain Francesco Guicciardini au Manuel de l’histoire de France d’Ernest Lavisse, en passant par les romantiques qui, de Walter Scott à Victor Hugo et Alfred de Vigny, évoquent « le valeureux François Ier », celui « dont le pas ébranlait les bases des murailles », qui « s’exerçait à rompre trente lances dans un jour », véritable incarnation de la furia francese. Tous les récits ou presque, littéraires ou scientifiques, insistent sur le charisme du souverain, l’élan qu’il donne à une France engourdie, l’enthousiasme général qu’il engendre. Pour autant, tout le monde sait bien qu’au triomphe de Marignan, succède, dix ans plus tard, le désastre de Pavie qui voit la chevalerie française anéantie, l’entourage du roi décapité et le souverain prisonnier. Pavie jette sur Marignan une ombre presqu’aussi forte que celle d’Alésia sur Gergovie. La contribution de François Ier à l’histoire militaire française, encadrée par une victoire éclatante et une déroute est donc pour le moins mitigée d’autant plus qu’elle ne débouche sur aucun gain territorial durable. C’est pourquoi, dès que l’on se penche un peu sérieusement sur elle, l’image de François Ier se trouble. Mieux que personne, Apollinaire a résumé en une formule cette confusion, qui, dans l’un de ses Poèmes à Lou, se lamente : « Je perds tout sauf l’honneur ainsi qu’à Marignan » fusionnant le plus glorieux épisode du règne avec sa page la plus noire telle quelle est résumée traditionnellement par la formule apocryphe « tout est perdu sauf l’honneur » que le roi aurait écrite dans une lettre à sa mère1.
2Mais la mémoire collective a simplifié la lecture et a mis en avant Marignan au détriment de Pavie. C’est pourquoi, la relation du roi aux territoires italiens semble se limiter à cette « bataille de géants » décrite par certains contemporains. C’est faire peu de cas de la complexité des relations entre François Ier et la péninsule italienne dans son ensemble. Il suffit de penser aux relations entre la France et la République de Gênes ou celle de Venise, aux interventions plus ou moins habiles dans le jeu politique florentin, au rôle des diplomates italiens au service de la France en Italie, aux relations complexes avec la papauté, autant de dossiers que ce livre choisit de rouvrir alors que beaucoup ont, jusqu’à présent, été refermés depuis longtemps quand ils n’ont pas tout simplement presque jamais été feuilletés. Pour autant, cette contribution voudrait aborder un dossier moins méconnu que d’autres, celui de la présence militaire française dans la péninsule pendant une dizaine d’années, en la replaçant dans la logique politique de François Ier qui se caractérise par un mélange de tradition, d’intuition, de capacité d’adaptation, mais aussi de contresens et d’erreurs d’analyse structurelles ou conjoncturelles qui représentent, in fine, un coût considérable pour le règne, et, au-delà, pour l’image du roi.
Italie, 1515 : la jeunesse d’un roi, l’expérience des conseillers, l’autorité du prince
3Il convient peut-être de commencer par rappeler, lorsque l’on aborde Marignan, qu’il n’y a rien d’extraordinaire au fait d’assister, en Italie, à une bataille de Français, contre des Suisses, avec le concours d’Allemands et le secours d’une armée vénitienne composée largement de mercenaires albanais. Dans le contexte militaire et géopolitique de ce début de XVIe siècle, un tel épisode est dans l’ordre des choses. Pour commencer, François Ier n’est pas saisi d’une quelconque lubie comme on le dit parfois. Il ne fait que revendiquer le Duché de Milan par droit d’héritage de son arrière-grand-mère, Valentine Visconti, fille du duc de Milan et femme de Louis d’Orléans, tout comme son prédécesseur Charles VIII avait fait valoir ses droits héréditaires sur le Royaume de Naples, lançant ainsi à l’automne 1494 la première guerre d’Italie. Ensuite, il succède à un Louis XII qui a dû affronter entre 1511 et 1513 une redoutable coalition européenne dont l’objectif, assez largement atteint, était de chasser les Français d’Italie. Pour couronner le tout, une escarmouche intervenue dans le contexte de l’invasion anglaise de 1513, dans le nord du Royaume, non loin de Guinegatte, s’est transformée en débandade pour les chevaliers français. L’affrontement a vite trouvé son nom, celui de « bataille des éperons ». Il s’agit donc pour François Ier de reconquérir le terrain perdu, de restaurer le prestige de la chevalerie française et, plus généralement, d’asseoir son règne. Sa démarche ne peut ainsi ni être portée à son crédit, ni nourrir l’accusation : il est fils de son temps et fait ce que l’on attend d’un roi de France, qui se veut aussi prince italien, dans cette Europe de la Renaissance. Il y va de son autorité et de son prestige : les rois de France sont des rois de guerre et des rois chevaliers. C’est un fait, même si l’histoire montre que c’est autant une source de gloire que de désastres ; qu’il suffise de songer à la catastrophe de la bataille de Poitiers et de son roi prisonnier en 1356, mais aussi à celle de Pavie en 1525. La préoccupation exclusive de la gloire des armes comporte quelque chose d’intrinsèquement négatif que n’ont pas manqué de pointer les critiques qui s’en sont pris à François Ier, tel Alfred de Vigny qui le voit comme l’incarnation de l’obsession guerrière de la noblesse et qui évoque « l’insouciance, l’ignorance et la légèreté d’une race de Francs qui n’estimaient que la guerre »2. Le positionnement de François Ier est classique ; ses valeurs sont les mêmes que celles de son prédécesseur Louis XII ou de son fils Henri II. Il ne s’agit d’ailleurs pas là d’une spécificité française : le souci de son contemporain Henri VIII, dès son accession au trône en 1509, de réactiver la guerre contre la France, ne vise rien d’autre qu’à asseoir son règne, comme celui de son père à Bosworth en 1485, sur une victoire fondatrice tout en nourrissant son désir d’imiter Henri V à la bataille d’Azincourt ou les exploits du roi Arthur. Dans l’Europe occidentale de la Renaissance, un roi se doit d’être un chevalier et un chef de guerre couvert de victoires.
4Ce qui est vrai en revanche, c’est que la campagne de 1515, même si elle s’inscrit dans le contexte général de ce que l’on appelle « les guerres d’Italie », est la plus marquante de toutes, que l’on aborde les autres campagnes du règne de François Ier ou celles de ses prédécesseurs et successeurs Charles VIII, Louis XII et Henri II. Pourquoi ? Sans doute parce qu’il y a dans cette campagne l’élan de la jeunesse couplé à la gloire militaire. La détermination du roi et son charisme lui permettent de réunir en un temps record une armée considérable. Son infanterie compte près de 30 000 hommes, dont 8 000 Gascons, Basques et Navarrais, épaulés par 23 000 lansquenets allemands dont les 5 500 Gueldrois de la redoutable « bande noire » auxquels s’ajoutent les 500 archers de la garde royale. De son côté, la cavalerie réunit 10 000 soldats dont 2 500 à 2 600 lances auxquels se joignent les 200 gentilshommes de l’hôtel du roi et les 200 arbalétriers montés de la garde. Il ne faut pas oublier la soixantaine de pièces d’artillerie de différents calibres qui constitue l’un des atouts majeurs de l’armée française3. Tous sont fins prêts à affronter les remarquables piquiers Suisses. Ces derniers combattent en blocs de 6 000 soldats sur un front de 85 hommes qui, progressant épaule contre épaule, sont armés de longues piques de cinq à six mètres de long. Ils ne portent pas d’armure lourde et avancent donc rapidement. Depuis les défaites bourguignonnes de la fin du siècle précédent, ils ont une réputation d’invincibilité.
5Tous les récits ou presque – des sources contemporaines jusqu’aux historiens romantiques – insistent ainsi sur la jeunesse du roi et de son entourage, l’élan de la chevalerie française, l’enthousiasme général et le génie militaire du roi, nouvel Alexandre ou nouveau César4. Qu’en est-il ? Cette bataille pleine d’élan, est-elle bien une incarnation de la jeunesse au pouvoir ? Peut-on dire avec Michelet que « les généraux de Louis XII, La Trémouille et Trivulce, étaient près du roi, mais comme de vieux meubles hors de mise »5 ? Une étude un peu précise révèle une réalité bien différente.
6Le début du règne de François Ier, illustre en effet le phénomène de tuilage entre deux entourages qui se succèdent, ce qui n’exclut pas un renouvellement, partiel dès le départ, puis quasi complet par la suite. On signalera d’abord l’originalité d’une situation dans laquelle la mère du nouveau roi exerce un contrôle très ferme sur le Conseil. Cette situation, que l’on observe dès 1515, perdure jusqu’à Pavie au moins : Louise de Savoie est une véritable alter rex, dont le poids politique est sans commune mesure avec celui que détiendront par la suite le connétable Anne de Montmorency, l’amiral Philippe Chabot de Brion ou le duo constitué par l’amiral Claude d’Annebault et le cardinal François de Tournon dans les dernières années du règne. Elle forme en effet avec son fils un couple compact dont il n’est pas toujours facile de distinguer la double composante. On trouve d’ailleurs plus souvent dans les correspondances des contemporains, par exemple dans celle du cardinal Jean Du Bellay, l’expression « le roi et Madame », que la simple expression « le roi ». C’est notamment dans le contrôle de la composition du Conseil, que la mère du roi joue un rôle déterminant, et cela dès l’aube du règne de son fils. Dès 1515 en effet, Louise de Savoie confirme et même renforce des techniciens de haute volée comme le secrétaire Florimond Robertet ou le financier Semblançay. Quelques chefs de guerre, conseillers militaires, sont également renouvelés dans la confiance royale, tels La Tremoille, La Palice, Galiot de Genouillac et Guillaume de Montmorency. En même temps, des hommes nouveaux sont imposés par le roi et sa mère, qu’ils soient juristes comme le chancelier Antoine Duprat, ou nobles d’épée comme Artus Gouffier ou le grand bâtard René de Savoie, frère de Louise. Parallèlement, on observe la sortie en douceur de quelques conseillers importants des règnes précédents, tels Ymbert de Batarnay, Étienne Poncher et Jean d’Albret, seigneur d’Orval.
7Dès 1515, Louise de Savoie s’impose ainsi comme le personnage clé de la cour et du gouvernement du jeune roi. Ainsi, malgré les apparences, la campagne enthousiaste de Marignan n’est pas décidée par une bande de jeunes conseillers ambitieux et impétueux désireux d’en découdre. Elle est voulue par un jeune roi chevalier, mais organisée militairement, sous la supervision d’Artus Gouffier, par de vieux conseillers chefs de guerre (Louis de La Tremoille, Jacques de Chabannes, seigneur de La Palice, Galiot de Genouillac, le maréchal Trivulce, René de Savoie), financée par un financier d’expérience (Jacques de Beaune, baron de Semblançay), négociée par un juriste qui, au terme d’une longue carrière parlementaire, est devenu chancelier (Antoine Duprat), pendant que, restée au Royaume toute la durée de la campagne (15 juillet 1515-13 janvier 1516), la mère du roi veille sur la maison France, assistée d’un vieux secrétaire (Robertet).
8Mais, en dehors de ce rôle des anciens beaucoup plus que des jeunes de l’entourage royal, c’est tout le contexte qui précède l’affrontement qui est bien différent de ce que la légende affirme souvent. On ne saurait trop insister notamment sur le fait que François Ier a essayé jusqu’au dernier moment d’éviter la bataille en payant une sorte de rançon aux Suisses car cette action donne une couleur plus nuancée à l’image que l’on a de lui. Elle prouve que – dans le contexte qui précède immédiatement la bataille de Marignan – l’approche politique chez François Ier l’emporte sur le désir de se couvrir de gloire. Ou, pour le dire différemment, que la raison l’emporte sur les sentiments. Les arguments sont simples : même s’il a le désir d’en découdre, François Ier sait bien que lorsqu’on engage une bataille, on ne sait pas qui va la remporter. Or la victoire lui importe davantage que les moyens. C’est une leçon qu’il oubliera à Pavie. Mais cela signifie bien que la bataille de Marignan ne peut être réduite à une charge héroïque de la jeune chevalerie française.
9C’est d’abord une campagne minutieusement préparée aussi bien diplomatiquement que militairement et, plus généralement, méticuleusement pensée, de bout en bout. Pas d’élan, ou pas seulement ; de la rigueur et de la réflexion. Le seul élan de fantaisie – mais lui-même est le fruit d’une réflexion stratégique – est l’ouverture d’un chemin à l’explosif dans les roches alpines. La tentative d’acheter les Suisses manque de réussir et les cantons acceptent dans un premier temps d’être payés pour rentrer en Suisse. Mais dès la conclusion de cet accord, une partie des cantons, notamment les plus orientaux, le rejette. Concrètement, donc, ce sont les Suisses qui déclenchent la bataille à Marignan ; ce n’est pas du tout François Ier qui croit avoir acheté – à prix d’or – la paix. La charge des piquiers helvètes est particulièrement violente et le début de la bataille n’est pas très bien engagé : le fossé de protection de l’artillerie française est franchi presque immédiatement. C’est l’intervention des lansquenets allemands qui évite que la bataille ne soit perdue dans la première heure. Par la suite, la bataille devient plus incertaine. Cette fois-ci, la gendarmerie française intervient sous les ordres de François Ier et du connétable Charles de Bourbon. À la fin de la journée, la bataille n’est pas terminée. La lune permet de se battre jusque vers minuit, même si la visibilité est mauvaise en raison de la poussière levée par l’affrontement. Lorsque la lune disparaît, le mugissement des cors suisses rappelle les piquiers en même temps que les trompettes françaises retentissent donnant l’ordre aux combattants de François Ier de revenir au camp. Au lever du jour, la bataille reprend. C’est l’arrivée de la cavalerie vénitienne le lendemain qui fait basculer la victoire du côté français aux cris de « San Marco ! San Marco ! ». Les Suisses prennent conscience qu’ils ne pourront pas remporter la bataille. Mais, pour autant, ce n’est pas la déroute suisse qu’on a évoquée parfois : les Helvètes rompent le combat et reculent en assez bon ordre. Vers onze heures du matin, la bataille prend fin. Marignan est donc une victoire de François Ier, mais ce n’est pas une victoire écrasante ou, si l’on veut le dire différemment, ce n’est pas une défaite accablante des Suisses comme Pavie sera une déroute de François Ier.
François Ier et les territoires italiens (1516-1525) : des revers au désastre
10Dans les années qui suivent la victoire de Marignan, la position française en Italie ne cesse de se dégrader. Le roi confie successivement à plusieurs de ses lieutenants la tâche de la redresser. Le résultat est catastrophique et l’armée française accumule les défaites, comme celle de la Bicoque en avril 1522. Par la suite, l’armée de Bonnivet est contrainte à la retraite en Italie du Nord. Le 30 avril 1524, Bayard est mortellement blessé. La guerre quitte l’Italie et le territoire du Royaume est menacé. En août 1524, une armée impériale commandée par le connétable de Bourbon met le siège devant Marseille. Toutefois, le 29 septembre, il est contraint de lever le siège, poursuivi par la cavalerie du jeune Montmorency. François Ier considère alors que la route de l’Italie lui est ouverte pour un nouveau Marignan et, à la fin du mois d’octobre, il franchit les Alpes pour la seconde fois. Le 26 octobre 1524, il occupe Milan pendant qu’à Pavie la garnison impériale, commandée par le général espagnol Leyva, se prépare au siège. À partir du 28 octobre 1524, l’armée française investit Pavie. Le 1er novembre 1524, les bombardements français sur la ville commencent. Après trois mois de siège, une armée de secours commandée par Charles de Lannoy, vice-roi de Naples, vient à la rescousse des Impériaux et dresse son campement à l’est du terrain de chasse de Marmirolo, le 2 février 1525. D’assiégeants, les Français deviennent assiégés. Le 3 février 1525, les Français commencent à fortifier Torre del Gallo et leur campement de Cinq-Abbayes pour faire face à la menace impériale. Après quelques semaines d’observation, Lannoy passe à l’attaque dans la nuit du 23 au 24 février 1525. Son armée longe silencieusement la partie orientale du parc, puis les ingénieurs font une brèche dans le mur. À l’aube, accompagnant l’assaut mené par Lannoy au nord, la garnison de Pavie effectue une sortie et s’empare du flanc sud du terrain. En début de matinée, François Ier charge à la tête de ses gendarmes, se plaçant ainsi devant ses canons qu’il contraint au silence. Les rangs français sont dévastés. Le lendemain dans la matinée, aux Cinq-Abbayes, les défenses françaises cèdent. Les fantassins suisses fuient vers le Tessin. Le roi est prisonnier, la déroute est complète.
11La défaite française s’explique largement par le mépris injustifié de François Ier pour les arquebusiers espagnols qui l’amène à se placer entre sa remarquable artillerie et le feu roulant de ses ennemis en chargeant à la tête de sa cavalerie lourde, provoquant ainsi le plus grand massacre de chevaliers français depuis Azincourt. La bataille démontre que si François Ier est clairement un guerrier courageux et charismatique, résistant et dur au mal, il est un piètre tacticien. Le seul argument que l’on peut éventuellement invoquer pour défendre la charge de cavalerie de Pavie consiste à rappeler que les arquebusiers venaient de franchir le mur d’enceinte. On peut imaginer que le roi ait considéré qu’en chargeant avant qu’ils n’aient eu le temps de se regrouper, il serait possible de les repousser derrière le mur d’enceinte. C’est une stupidité tactique, puisque le roi oppose une arme qui n’a pas les moyens de se défendre – les armures des chevaliers – à une arme très efficace et redoutable : les feux roulants d’arquebusiers qui tirent par ligne et qui opposent un mur de feu à leurs ennemis. Quelques années plus tard, l’analyse de Brantôme sur l’efficacité des arquebusiers de Charles Quint est sans appel :
[Lorsque Charles Quint] s’en voyait entouré seulement de quatre à cinq mille [arquebusiers], se tenait du tout invincible et hasardait et sa personne et son empire et tous ses biens […] la somme de ses guerres étaient posée sur la mèche allumée de ses arquebusiers espagnols6.
12L’erreur la plus grave consiste toutefois à exposer sa personne. C’est un comportement chevaleresque, comme celui de Jean II Le Bon à Poitiers en 1356, Charles le Téméraire à la bataille de Nancy en 1477, ou Richard III d’Angleterre à Bosworth en 1485 qui, pour un peu les mêmes raisons, cause sa perte.
13La défaite de Pavie mérite d’être resituée dans le contexte du discours contemporain sur la guerre. On retient de François Ier l’idée du roi chevalier, du prince attaché à la tradition dont témoignerait son adoubement par Bayard et son mépris pour les arquebusiers. La boucle se referme sur elle-même si l’on rappelle la mort du brave Bayard des suites d’un lâche coup d’arquebuse, quelques mois avant Pavie. Classiquement, l’artillerie est l’objet de toutes les dénonciations, les plus célèbres en France étant sans doute celles de Blaise de Monluc et de Rabelais. Le premier soupire :
Que plût à Dieu que ce malheureux instrument [l’arquebuse] n’eût jamais été inventé ! […] tant de braves et vaillants hommes ne fussent morts de la main le plus souvent des plus poltrons et des plus lâches, qui n’oseraient regarder au visage celui que de loin ils renversent de leurs malheureuses balles7.
14Le second, oppose la divine imprimerie à la diabolique artillerie :
Les impressions tant élégantes et correctes en usage, qui ont été inventées de mon âge par inspiration divine, comme à contrefil l’artillerie par suggestion diabolique8.
15Quelle est la position de François Ier sur l’artillerie ? Ses charges italiennes de Marignan et de Pavie font-elles vraiment de lui ce roi chevalier issu du Moyen Âge ? Non, ou tout au moins pas seulement. En atteste précisément son intérêt marqué pour l’artillerie et cela, dès 1515. On sait qu’il mit l’accent sur le rôle de cette dernière dans la victoire de Marignan en louant l’efficacité de Galiot. Un autre élément par rapport auquel il faut juger François Ier est la conviction nobiliaire que l’un des fondements de l’ordre social est l’incapacité militaire du commun : la guerre est l’affaire des chevaliers. Cette conviction n’est pas partagée partout en Europe. En Espagne, par exemple, dans le contexte de la Reconquista, le peuple constitue la base même de l’institution militaire. C’est de là que vient la figure de l’hidalgo qui se dégage du peuple. Les Rois Catholiques, par les réformes de 1497 et 1503, tirent les leçons des victoires des piquiers suisses et allemands : là où la France paie des mercenaires suisses, l’Espagne choisit de les copier. C’est l’origine de la création du système d’armes binaire des redoutables Tercios qui réunit piquiers et arquebusiers ; l’amalgame de l’arme blanche et de l’arme à feu constitue la dualité foncière de l’infanterie. On signalera qu’en France Louis XI comprend lui aussi le sens des défaites du Téméraire et créée une infanterie nationale. Mais cette dernière est ensuite dissoute par les régents de Charles VIII. François Ier, de son côté, en dépit, donc de ses convictions chevaleresques, tire lui aussi les enseignements de son expérience des champs de batailles italiens. Fier de son artillerie lourde et de la qualité de sa cavalerie, il n’en est pas moins conscient, au moins après Pavie, qu’il ne peut se passer d’une infanterie puissante et du feu qui tue. Il désire donc à la fois renforcer ses arquebusiers et diminuer sa dépendance à l’égard des cantons suisses qui ne lui sont pas forcément acquis. C’est ainsi que, par l’ordonnance du 24 juillet 1534, il fonde sept légions d’infanterie recrutées en Normandie, Bretagne, Picardie, Languedoc et Guyenne, la sixième levant ses hommes en Bourgogne, Champagne et Nivernais, et la septième en Dauphiné, Provence, Lyonnais et Auvergne. Chacune des légions est subdivisée en six bandes de 1 000 hommes. Il est prévu qu’il y ait 42 000 piquiers et hallebardiers pour 12 000 arquebusiers. François Ier applique donc, comme les Tercios, le mixte des armes blanches et des armes à feu. Une discipline très sévère est appliquée. Toutefois, l’expérience est un échec. Il ne suffit pas de déguiser des civils en militaires et d’invoquer une terminologie romaine pour remporter la victoire. Pendant longtemps encore, les rois de France sont contraints de recruter des mercenaires lorsqu’ils ont besoin d’une infanterie de qualité. Jusqu’en 1525, ce sont essentiellement les Suisses qui vont jouer ce rôle pour François Ier au cœur des territoires italiens. Cet échec de François Ier ne doit donc pas masquer la compréhension qui fut la sienne des enjeux nouveaux posés par la nouvelle manière de faire la guerre. Reste à comprendre les raisons de l’échec final de son investissement personnel au cœur des territoires italiens.
Bilan : une faute stratégique couronnée, in fine, d’une faute tactique
16Les difficultés rencontrées par les armées du roi de France en Italie jusqu’au désastre de 1525 illustrent la difficulté qu’à François Ier à se débarrasser de sa propre légende et du geste fondateur de la charge et de la victoire de Marignan. Ces dix années correspondent en effet à presqu’autant d’erreurs de la part du roi de France.
17D’abord, François Ier dirige une politique qu’il n’a pas les moyens de mener. On peut en effet estimer que le coût de la guerre est de l’ordre de 5 000 000 livres tournois par an9. Elle fait donc littéralement exploser le budget de l’État. On peut estimer que l’augmentation est de l’ordre de 100 à 120 % alors même que les possibilités d’entrées fiscales sont limitées. Le meilleur moyen d’affaiblir un État est de le ruiner en faisant exploser les dépenses militaires. Les exemples sont nombreux à travers l’histoire. De ce point de vue, la défaite est peut-être salutaire qui laisse la domination militaire, et donc le fardeau des dépenses les plus lourdes, à l’Espagne. Cette dernière sera d’ailleurs victime, quelques décennies plus tard, en 1597, d’une banqueroute dont elle ne se relèvera jamais complètement.
18Par ailleurs, sans un contexte concurrentiel et menaçant comme celui de la proximité de l’Empire de Charles Quint, il fallait que François Ier parvienne à concilier deux priorités. Il fallait d’abord qu’il ne se laisse pas dominer par l’adversaire et donc qu’il affirme sa puissance pour contrer la menace impériale, ce qui représentait un coût, par définition important. Mais il était tout aussi essentiel de ne pas se laisser dicter son agenda par son adversaire : il lui fallait résister à la pression du contexte, ce qui ne voulait pas dire le nier évidemment. De ce point de vue, la politique de François Ier entre 1515 et 1525 est une faute stratégique, couronnée, in fine, d’une faute tactique. La faute stratégique se décline de multiple manière. D’abord, il n’a pas la politique de ses ressources : il n’a pas les moyens de financer la politique militaire qu’il choisit de mener. C’est donc une faute stratégique qu’il commet de s’engager ainsi dans une guerre qu’il n’a pas les moyens de mener. Il aurait fallu réformer le système fiscal auparavant. C’est exactement ce que Thomas Cromwell entreprend en Angleterre quelques années plus tard et qui se traduit par des mesures radicales, comme, notamment, la dissolution des monastères : il ne s’agissait pas pour Cromwell de confisquer pour revendre, mais bien au contraire, de conserver les terres nouvelles pour garantir une augmentation pérenne des revenus royaux10. Cela devait permettre d’asseoir la stabilité du pouvoir en garantissant des revenus suffisants pour l’entretien de la maison du roi, des institutions du Royaume, de la diplomatie, des clientèles royales, et, bien entendu, des guerres, sans être contraint à avoir recours à des expédients dangereux tel l’Amicable Grant qui avait coûté si cher à la politique royale et à la carrière de Thomas Wolsey en 1525. C’est exactement ce que François Ier ne fait pas, ou alors, de manière tout à fait insuffisante. Il est important en effet de ne pas masquer le fait que le roi de France a toujours accordé une attention, peut-être discontinue, mais réelle, à l’égard des affaires de finance, en prenant soin, notamment de se reposer sur un véritable « tuteur financier » au sein du Conseil. C’est ainsi qu’il faut comprendre le rôle de René de Savoie, dès le début de la décennie 1520. Il faut d’ailleurs rappeler que le règne de François Ier connaît plusieurs projets de réforme de la gestion des finances par le Conseil. Le 12 août 1521 par exemple, Bonnivet, alors en charge d’une bonne partie des finances propose une répartition concrète des tâches pour utiliser au mieux les compétences des uns et des autres dans un contexte difficile où la création d’une « cellule de crise » semble opportune. Dans l’organigramme qu’il propose, il réserve des places de choix à Gilles Berthelot, président de la Chambre des comptes, à quelques généraux, au trésorier de l’extraordinaire des guerres et à Semblançay. On notera tout particulièrement qu’il met « monsieur le grant maistre [René de Savoie] par-dessus tous, qui leur ordonnera ce qu’ilz auront à faire »11.
19On l’a dit, le roi ne se désintéresse jamais totalement des finances. Une lettre du Grand Bâtard à Anne de Montmorency justement révèle ce point :
Le Roy prend luy mesmes la peyne de très souvent advyser et pencer [à ses finances] (…) Par l’estat que led sgr a faict drecer congnoistrez très bien qu’il a ce point très à cueur12.
20Il est donc important pour lui d’avoir un interlocuteur qui peut jouer le rôle de médiateur entre les techniciens et lui-même. Il importe également que la volonté politique puisse s’imposer à la volonté technicienne (et même, étant donnée la structure des finances royales) à la volonté privée de tel ou tel serviteur haut placé dans la gestion des finances. C’est exactement le rôle de ce « tuteur financier » évoqué plus haut. On trouve ainsi, pendant une grande partie du règne, au sommet du Conseil en charge des finances, un grand officier de la couronne. Après Boisy dans lequel le roi avait pleine confiance en raison des liens anciens qui le liait à lui, il n’est pas surprenant que le roi ait eu recours à un membre de sa famille, assez âgé pour avoir l’expérience de ces questions et assez proche pour qu’il puisse avoir confiance en lui. Ainsi, entre 1518 et 1523 Semblançay exerce une surintendance des finances sans le titre mais avec, au-dessus de lui, un responsable politique, le Bâtard de Savoie. Comme à l’a vu, François Ier rappelle d’ailleurs en mai 1523 que le Bâtard a « la principalle charge et superintendance de nosdites finances »13. Après la mort de son oncle, François Ier teste Montmorency, ami d’enfance. Ce n’est que plus tard qu’il s’en remet à d’autres familiers moins proches, tels que François de Tournon ou l’amiral d’Annebault.
21Le problème, dans la perspective qui est la nôtre, est, encore une fois, que ces réformes sont d’une ampleur insuffisante et ne permettent pas d’assurer des revenus suffisants, qui permettraient à François Ier de pouvoir financer correctement sa politique italienne. On pourra répliquer que Charles Quint ne le fait pas non plus et que sa situation est même, financièrement, encore plus critique que celle de François Ier. Pour autant, la différence est, pour Charles Quint, des flux financiers importants, même s’ils sont aléatoires, qui lui viennent des territoires qu’il domine et des métaux précieux qui commencent à arriver de manière significative des mines du Nouveau Monde, même si l’on n’en est pas encore aux records du Potosi.
22En dehors de cette question du financement, on peut poser une autre question encore plus fondamentale, qui est le bien-fondé de la politique italienne de François Ier. Le problème de l’encerclement du Royaume de France par Charles Quint (des Flandres à l’Espagne, en passant par le Saint-Empire-Romain Germanique et Naples) est bien réel et, dans ce dispositif, le Milanais occupe une place particulière, et l’occupe doublement. Du point de vue impérial, si Milan redevient français, Charles Quint, pour se rendre dans les Flandres ou dans l’Empire serait contraint d’emprunter la voie atlantique, bloqué qu’il serait, à l’est, par la puissance Ottomane et un Milanais français. Il est donc essentiel pour Charles Quint de contrôler le Duché. Du point de vue français, si Milan est laissé à Charles Quint, l’étau impérial serait continu. On comprend que François Ier veuille le desserrer en insérant un coin dans l’ensemble territorial impérial. Toutefois, si l’on analyse l’enjeu du Milanais pour les deux adversaires, sa possession est plus vitale pour Charles Quint que pour François Ier. Pour le roi de France, il s’agit d’un inconfort. Pour Charles Quint, c’est la question de la cohésion de ses territoires qui est posée. La question peut être posée de la manière suivante : est-il judicieux d’affronter sur un point situé à 6 sur une échelle de 10 un adversaire aussi puissant que soi pour lequel le même enjeu est situé à 9, voire à 10 sur 10 ?
23De surcroît, deux arguments supplémentaires poussent à ne pas s’affronter directement là-dessus. La France n’est pas en première ligne en plusieurs points où elle est séparée de son adversaire par des États tampons qui ont adopté une fine neutralité francophile (Lorraine et Savoie notamment) et par la Suisse avec laquelle a été signée la « paix perpétuelle » de Fribourg. La situation pour la France n’est pas aussi tendue qu’on peut le dire parfois. Une politique alternative existe : que d’autres se battent pour elle. François Ier s’engage d’ailleurs également dans cette voie, mais ce n’est pas celle qu’il pousse en priorité. On pourrait résumer les choses en disant que lorsque l’on a les moyens de mettre un caillou dans la chaussure de son adversaire, mais pas celui de se battre en personne, il vaut mieux mettre le caillou.
Conclusion. « On périt souvent pour avoir eu trop de mémoire »
24Ainsi, l’après Marignan est une accumulation de revers, notamment à partir du tout début de la décennie 1520. Lorsqu’une politique ne marche pas, il est du ressort du prince et de son Conseil d’analyser les raisons des difficultés. L’erreur consiste à s’entêter sans remettre en cause les grandes options. Il faut identifier la nature du problème et poser notamment la question suivante : sont-ce les hommes qui posent problème ou la politique choisie ? Faut-il insister ou prendre ses pertes ? Dans un bourbier, le rajout de poids est rarement une bonne option. Il faut savoir couper ses positions. François Ier est sans doute saisi, en 1524, de la figure du sauveur. C’est l’idée que, dans la crise, il faut reprendre l’ancien chef, celui qui a su gagner par le passé. C’est évidemment une option particulièrement forte lorsque cet ancien chef n’est autre que le roi de France, choisit par Dieu et sacré. De manière plus générale, c’est une erreur classique dans l’histoire de l’humanité. Pour ne prendre qu’un exemple, il suffit de penser à la descente de Napoléon en Espagne en 1808 : le problème, n’était pas l’incompétence de son frère Joseph ; le problème, était la présence française en Espagne. La brève reprise en main des affaires par Napoléon lui-même ne change rien (novembre 1808-janvier 1809) sur le long terme : c’était la position qui était mauvaise. Où se positionne François Ier dans cette perspective ? Il ne prend pas ses pertes et se met lui-même dans le bourbier. En soi, cela pose un problème non pas immédiat, mais à moyen terme (il fragilise son État). Le problème le plus grave est que, dans l’action, il va couronner cette erreur d’analyse (il n’est pas un sauveur) par une faute tactique. Il charge à la tête de sa cavalerie alors qu’il n’a qu’à rester derrière sa puissante artillerie. C’est une erreur d’analyse des rapports risques/ gains : la charge ne peut rien apporter de décisif, mais elle peut lui coûter cher si elle échoue. Et elle échoue. Il est fait prisonnier. Donc, pour un instant d’enthousiasme, de griserie, ses proches sont tués autour de lui, la tête politique et militaire du Royaume décapitée et le roi prisonnier en Espagne. La charge était inutile et dangereuse : il ne fallait pas la faire. L’erreur consistait à ne pas comprendre que la même constellation ne se représente pas deux fois, et que ce qui était une bonne idée à un moment, ne l’est plus dix ans plus tard, dans un contexte qui n’a que les apparences de la proximité, mais qui est foncièrement différent. Dix ans plus tôt, il n’avait pas le choix, il fallait charger, motiver ses troupes ; c’était un quitte ou double. À Pavie, il n’y a rien à gagner, mais tout à perdre ; ce ne sont pas des piquiers en face, mais des arquebusiers ; ce n’est pas une plaine, mais un relief vallonné, boisé et striés de ruisseaux, qui ne se prête pas à une charge de cavalerie. Lorsque Tocqueville écrit « on périt souvent pour avoir eu trop de mémoire », il rappelle que les leçons de l’histoire doivent être méditées et non appliquées mécaniquement, selon un « toutes choses égales par ailleurs » qui a rarement un sens. Ainsi se termine la décennie la plus active de la présence de François Ier au milieu des territoires italiens par la répétition dramatiquement ratée de l’acte fondateur.
Notes de bas de page
1 C. Michon, François Ier, Paris, 2015, p. 9-13.
2 A. de Vigny, De la noblesse, dans Mélanges, Id., Œuvres complètes, tome II, Paris, 1993, p. 1096.
3 F. Lot, Recherches sur les effectifs des armées françaises des guerres d’Italie aux guerres de Religion. 1494-1562, Paris, 1962, p. 41-42.
4 Qu’il suffise d’évoquer l’introduction du Quentin Durward de Walter Scott (1771-1832) et l’exceptionnelle Histoire d’Italie de Francesco Guicciardini (1483- 1540) : « Même le système de la chevalerie, bien qu’il fût beaucoup moins répandu qu’auparavant [qu’avant le règne de Louis XI], survécut au règne de ce monarque dissolu [Louis XI], qui fit tant pour en ternir le lustre, et longtemps après la mort de Louis XI il inspira le Chevalier sans peur et sans reproche et le valeureux François Ier. » (W. Scott, Ivanhoé et autres romans, Paris, 2007, p. 556) ; « Son jeune âge - il n’avait que vingt-deux ans -, sa singulière beauté corporelle, sa très grande libéralité, sa suprême humanité envers tous et sa pleine connaissance de maintes choses lui conciliaient les grâces de tous et surtout de la noblesse envers laquelle il se montrait de la plus extrême bienveillance. » F. Guicciardini, Histoire d’Italie, II, Paris, 1996, p. 35.
5 J. Michelet, Renaissance et Réforme, Paris, 1982, p. 198.
6 P. de Bourdeilles, seigneur de Brantôme, Œuvres complètes, Renouard éd., Paris, 1873, t. VII, p. 2.
7 B. de Monluc, Commentaires, P. Courteault éd., Paris, 1971, p. 34.
8 F. Rabelais, Pantagruel, dans Œuvres complètes, Paris, 1994, p. 243-244.
9 C. Michon, Chanceliers, secrétaires, magnats et courtisans dans la France et l’Angleterre de la Renaissance, Mémoire inédit d’HDR soutenu à l’université Paris IV le 13 décembre 2014, p. 83-85.
10 Ibid., p. 232-236.
11 BnF, ms. frçs 2994, fol. 13v° (Cité par Ph. Hamon, L’Argent du roi, Paris, 1994, p. 360).
12 BnF, ms. frçs 2987, fol. 61, René de Savoie à Anne de Montmorency, Blois, 29 décembre 1523.
13 AN, J 958, n° 1, f° 12. Sur les relations entre René et Semblançay voir Ph. Hamon, « Semblançay, homme de finances et de conseil », dans C. Michon (dir.), Les conseillers de François Ier, Rennes, 2011, p. 117-130.
Auteur
Université Rennes 2
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