Troisième partie. Les infâmes
p. 461
Texte intégral
1Déplacer la focale sur ceux qui subissaient l’infamie, analyser leurs parcours avant et après et cerner leur place dans la société est nécessaire pour en saisir les fonctions et la nature. Ce travail se fonde sur un inventaire qui recense presque 200 cas d’infamie, échantillon suffisamment fourni pour être représentatif1. Outre la cause de l’infamie, c’est aussi sa portée et son éventuel caractère contagieux, qu’il faudra examiner. L’étude des conséquences concrètes devrait permettre de saisir la place de l’infâme dans la société et notamment de déterminer si les incapacités résultant de l’actualisation de l’infamie entraînaient une mise au ban ou si celle-ci découlait du rejet informel du groupe social. Enfin, l’infamie étant la proclamation officielle de la réprobation de la communauté, nous aurons à envisager si l’on pouvait sortir de l’infamie et, le cas échéant, si elle visait l’amendement du citoyen.
2Cette dernière partie propose de revenir sur l’articulation complexe entre sanction diffuse et sanction organisée. Elle soulève le problème de la liberté du législateur et du magistrat ainsi que du respect de l’opinion du groupe social. L’actualisation de l’infamie dépendait en effet assez largement de l’opinion que les concitoyens et les pairs avaient de l’infâme. Toutefois, grâce à l’infamie, les magistrats et les législateurs pouvaient également agir sur l’évolution des mœurs de manière indépendante, voire contradictoire avec les désirs du peuple, à l’instar de Caton l’Ancien, et étaient ainsi de véritables « entrepreneurs de morale »2.
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