Les saints des origines
Mémoire et usages d’un patrimoine
p. 1-11
Texte intégral
1L’historiographie religieuse de l’époque moderne a fortement investi depuis quelques décennies le champ que l’on peut dénommer, de manière un peu réductrice, le culte des saints. Les travaux les plus nombreux ont porté sur la sainteté « nouvelle », en accordant une attention particulière à l’étude de la construction des réputations de sainteté, à celle des procès de canonisation ou encore à celle de la diffusion des cultes1. L’essor de telles études a été facilité par la richesse du matériau archivistique disponible, qu’il s’agisse des dossiers préparatoires aux canonisations, particulièrement nombreux et détaillés à partir de la réforme des procédures par Urbain VIII, ou de l’abondante littérature de dévotion produite à l’occasion des proclamations de sainteté, qui croissent d’ailleurs en nombre à partir du XVIIe siècle, lorsque l’Église catholique retrouve confiance après l’ébranlement du siècle précédent. Mais la raison fondamentale de l’intérêt pour les nouveaux saints réside dans l’éclairage que l’étude de leur culte apporte sur la Réforme catholique – tout particulièrement sur la mutation des modèles de sainteté – et à travers eux, sur les valeurs proposées aux chrétiens pour conduire leur existence terrestre. En corollaire, la promotion des nouveaux saints et la diffusion de leurs cultes permettent également d’analyser les stratégies et les méthodes de la pastorale, de mettre en évidence l’intervention des pouvoirs politiques dans les processus de canonisation, ou encore de saisir sur le vif l’action des ordres religieux. Les travaux qui ont exploré ces diverses pistes témoignent d’abondance de la fécondité de celles-ci.
2Au regard de la totalité des saints que reconnaît l’Église catholique, les nouvelles figures de sainteté ne représentent toutefois qu’une minorité, une petite strate qui vient se déposer sur la puissante sédimentation héritée des siècles antérieurs. Bien plus, aucun des saints nouveaux ne peut rivaliser, en dépit des efforts déployés pour promouvoir son culte, avec certaines figures anciennes auxquelles la ferveur des fidèles est depuis longtemps attachée par une vénération universelle dans certains cas, locale dans d’autres. Ces « vieux » saints n’ont toutefois pas été négligés par l’historiographie, qui a retenu deux thématiques principales – la circulation des reliques et la production hagiographique – qui, l’une comme l’autre, placent au cœur du propos les fonctions et les usages de ces cultes. L’intérêt des chercheurs pour les reliques anciennes s’enracine dans celui que leur portent les hommes de l’époque moderne2. L’ouverture des catacombes romaines à la fin du XVIe siècle, au moment même du déchaînement de l’offensive protestante, inaugure une longue phase de distribution de corps saints dans tout l’espace de la catholicité. Elle engendre aussi en écho un regain général d’intérêt pour toutes les reliques dans ces mêmes territoires : redécouverte et exhumation de saints locaux, dons et échanges de fragments de corps, « élévation » de ces trésors sacrés en des lieux plus dignes, réfection de châsses et de reliquaires, renouveau des cultes, écriture d’offices liturgiques, mais aussi encadrement réglementaire plus strict des pratiques cultuelles liées aux reliques. Les travaux conduits sur cette thématique ont particulièrement souligné que la circulation des reliques resserre les liens entre Rome et les diverses contrées et contribue donc au renforcement de la centralité du pouvoir pontifical dans le catholicisme tridentin. Plus récemment, l’accent a aussi été mis sur les formes de la sociabilité, les rapports de clientèle et les réseaux que révèlent les donations de reliques, en suivant leurs cheminements souvent complexes qui sont les leurs depuis leur extraction du sous-sol romain jusqu’aux églises qui les abritent et les offrent à la vénération. Les études qui se sont intéressées à l’essor du genre hagiographique ont souligné de leur côté que, tout en prolongeant la production médiévale, il bénéficie à l’époque moderne des progrès de l’érudition et des découvertes archéologiques ; elles ont surtout montré combien il doit son renouveau à l’affirmation des identités locales ou nationales3. La plupart des recueils de vies de saints choisissent en effet de circonscrire leur objet à un territoire particulier, dans un contexte où les premiers temps de la christianisation sont tenus pour moment fondateur. La mémoire et la célébration des saints propres ou qui, pour le moins, ont laissé une empreinte dans cet espace, sont ainsi mobilisées au service de la construction d’une histoire et à l’émergence d’un sentiment national.
3Le propos du présent ouvrage s’inscrit assurément dans le prolongement des diverses recherches qui viennent d’être évoquées, et plus particulièrement de celles relatives aux reliques. La multiplication des sacra pignora en circulation, le soin apporté à les exposer et les honorer, la valeur symbolique qui leur est accordée, les pratiques de sociabilité qu’elles structurent ou qu’elles révèlent, tout concourt à faire de l’étude des cultes autour des reliques – au sens le plus large du terme – une voie d’accès quasi obligée à l’analyse des rapports du catholicisme de l’âge moderne avec les saints des origines. C’est pourquoi cette thématique occupe toute la première partie de ce livre, même si l’ambition réside fondamentalement dans un élargissement des questionnements, à la fois du point de vue des objets analysés et des usages du sanctoral ancien. La perspective qui guide les divers chapitres est en effet de saisir les relations entretenues à l’époque moderne avec l’imposante cohorte des saints personnages des premiers siècles, de la manière la plus ample possible. Il s’agit donc de décliner et de confronter les approches de l’institution ecclésiastique et celles des fidèles, de repérer aussi les multiples formes de la présence des vieux saints dans la vie de piété et de mettre en question les motifs et les modalités de leur récupération – à partir de l’héritage antérieur – comme modèles de la vie chrétienne dans le contexte tridentin4. Mais aussi plus fondamentalement dans la culture, avec la certitude que le sanctoral patrimonial connaît alors une nouvelle actualité, qui dépasse l’intérêt ravivé pour les reliques (fig. 1-2). En témoignent aussi bien l’écriture – ou la réécriture – d’offices pour un nombre non négligeable de saints des origines que la convocation de certaines de ces figures sur la scène du théâtre. On s’est ainsi proposé tout à la fois de cerner le phénomène de regain d’intérêt pour les personnages – illustres ou obscurs – qui appartiennent aux strates les plus anciennes de la sainteté, d’éclairer les spécificités des lectures dont ils sont l’objet à l’âge moderne et de cerner les raisons et les enjeux de ce retour des vieux saints. En ce sens, le projet qui porte ce livre l’inscrit dans le courant actuel d’histoire de la mémoire, c’est-à-dire qu’il accorde une attention particulière, à travers la pluralité des représentations dont ces saints sont l’objet, aux relectures, (ré)appropriations et reconstructions tant des figures singulières que de la cohorte à laquelle ils appartiennent et qui constitue dans son ensemble un patrimoine symbolique pour les catholiques des XVIIe et XVIIIe siècles (fig. 3).
4L’objectif proposé étant d’offrir un panorama aussi ample que possible des lieux de mémoire des vieux saints, il a semblé opportun de ne privilégier ni un type de sources ni une démarche particulière, mais au contraire de tenir le croisement des interrogations conduites sur des documents variés comme le moyen le plus apte à saisir les multiples modalités du rapport entretenu avec la sainteté des premiers siècles du christianisme. De même, l’établissement d’un corpus de personnages que leur fortune à l’époque moderne imposerait a priori comme objet d’étude à privilégier n’a pas semblé devoir être retenu. Les analyses de cas représentent certes une démarche qui a sa fécondité5, mais il a été préféré ici de privilégier les relations à une catégorie de sainteté prise dans son ensemble. Cette option est confortée par l’impossibilité d’établir une liste unique des vieux saints bénéficiant d’un culte important – et a fortiori d’une forte notoriété – dans la catholicité moderne : chaque contrée a la sienne propre, voire chaque ville. Mieux vaut procéder empiriquement et, par la multiplicité des types d’approches, laisser émerger des figures assurément attendues, mais aussi d’autres, totalement inconnues, notamment celles de saints ou de saintes dont les lieux de vie et de mort sont incertains, dont le nom même n’est pas toujours assuré – tels ces saints des catacombes « baptisés » parce qu’aucun indice de leur identité n’était retrouvé –, ou sur lesquels les données sont brouillées en raison des homonymies. Ce n’est pas le moindre des intérêts du parti adopté que de permettre de prendre conscience du foisonnement de vieux saints qui, dans des registres divers, demeurent – ou deviennent – actuels pour les hommes de l’âge tridentin, et de contribuer ainsi à l’établissement d’une géographie du sacré. La même indétermination a volontairement été entretenue du point de vue de la chronologie. Les vieux saints qui sont au cœur du propos appartiennent tous au temps des origines du christianisme, schématiquement donc les cinq ou six premiers siècles de notre ère ; mais parce que l’annonce de l’Évangile n’est pas simultanée dans tous les territoires, mieux valait conserver une définition souple de ces temps primordiaux, et donc s’adapter à la diversité des chronologies pour mieux préserver l’unité de l’objet, la sainteté du moment fondateur des identités, à la fois religieuses et politiques. Ainsi conçu, l’objet qui est au cœur de l’enquête permet de toucher à des champs variés de l’histoire, et pas exclusivement à celui des dévotions, qui occupe évidemment toutefois une place non négligeable dans les chapitres qui suivent. Les approches retenues apportent ainsi des contributions originales sur des questions aujourd’hui centrales dans les travaux des historiens : rapports entre centre et périphérie, place du passé chrétien dans la construction des identités, articulation entre progrès de l’érudition et fonction édifiante des légendaires, reconfiguration d’objets – en l’occurrence les figures de sainteté – au fil de leur circulation d’un espace géographique à un autre ou d’une scène culturelle à une autre. Finalement, les motifs ne manquent pas pour justifier d’engager une enquête approfondie sur les vieux saints, qu’il s’agisse des facettes variées de leurs représentations ou, en corollaire, des multiples fonctions que leur attribuent les sociétés de l’âge moderne.
5 Pour éclairer un peu plus précisément la démarche suivie et baliser le parcours dans les chapitres du livre, il n’est sans doute pas inutile d’indiquer brièvement en quelles circonstances les saints anciens sont plus particulièrement convoqués entre les XVIe et XVIIIe siècles. De manière un peu schématique, on peut retenir cinq aspects des discours, des débats et des pratiques qui les font intervenir de manière récurrente. C’est évidemment vers le culte et les dévotions que l’on se tourne prioritairement lorsqu’il est question de la sainteté. Même s’il s’agit d’une évidence, il faut rappeler que les martyrologes, les calendriers liturgiques et les litanies sont peuplés principalement de saints des premiers siècles. Toutefois, alors que la tradition héritée du Moyen Âge forme le socle de la liturgie en général et du sanctoral en particulier, nombreuses sont les réécritures d’offices et les élévations de degré de solennité des fêtes déjà présentes dans les calendriers6 ; souvent même, au-delà du cas bien connu des réformes liturgiques désignées comme néogallicanes, des fêtes et des offices sont institués pour des saints anciens, qui n’étaient pas ou plus honorés. Aussi ceux-ci sont-ils très présents dans les archives de la Congrégation des Rites, dont l’activité n’est pas seulement de conduire les procès de canonisation, mais aussi de réglementer les cultes. Le nombre des requêtes provenant d’Églises locales dispersées géographiquement constitue assurément un indice de la puissante recharge sacrale dont sont l’objet, à l’époque considérée, de nombreuses figures du christianisme ancien. En marge de la liturgie, la sphère des dévotions est aussi amplement occupée par les vieux saints, en particulier par tous ceux auxquels les fidèles s’adressent traditionnellement en raison de leurs pouvoirs de thérapeutes. L’action d’un clergé inquiet de dérives superstitieuses semble de peu d’efficacité à l’encontre des vénérations pluriséculaires et, en contrepoint, la Réforme catholique expérimente la difficulté d’implanter de nouveaux cultes dans la piété des laïcs . Il faut ainsi la compétition acharnée entre les diverses branches de la famille franciscaine pour que se multiplient les confréries de saint Antoine de Padoue, tandis que la dévotion qui connaît l’essor le plus notable à l’époque moderne est symptomatiquement celle d’un saint parmi les plus directement liés aux origines chrétiennes, puisqu’il s’agit de saint Joseph.
6Commencée avant même le temps des affrontements confessionnels – ce qui interdit d’en faire l’unique ressort –, l’entreprise cléricale d’épuration des pratiques de piété ne peut toutefois en être détachée. Le culte des saints est l’une des cibles principales, on le sait, des attaques des réformateurs, particulièrement de Calvin ; à leur suite, les controversistes protestants y voient une preuve de l’idolâtrie et du polythéisme de l’Église romaine, qui a trahi le message évangélique ; du côté catholique, les polémistes prennent appui sur la claire réaffirmation, par le concile de Trente, de la légitimité de la vénération des saints, des reliques et des images. À certains égards, rien ne distingue les saints des origines dans ces débats autour de la validité du culte rendu aux personnages qui se sont illustrés par leur attachement à la doctrine ou aux préceptes du christianisme. Ils ne peuvent toutefois être rejetés avec la même vigueur que les autres par les protestants, puisque leur vie s’est déroulée en un temps où l’Évangile demeurait la norme commune, avant donc que les « papistes » ne s’éloignent du message primordial ; bien plus, certains d’entre eux ont donné leur vie pour la foi. Même si leur vénération est refusée, ils conservent ainsi un rôle de modèles et ne peuvent que bénéficier d’un statut particulier d’exemplarité.
7L’érudition dans le champ des « sciences ecclésiastiques », et tout particulièrement dans celui de l’histoire, connaît à partir du XVIIe siècle un essor inédit, qui s’inscrit pour partie dans l’héritage de l’humanisme, mais est aussi amplement favorisé par les controverses confessionnelles, marquées par l’incessante demande de preuves à l’adversaire, sur le fondement de ses croyances et de ses usages, et la non moins permanente réfutation des autorités qu’il allègue. L’écriture hagiographique, même si elle obéit à d’autres impératifs que l’établissement rigoureux des faits, ne peut ignorer le développement de la critique philologico-historique ; elle y recourt, s’en trouve même profondément modifiée, mais n’abandonne pas pour autant ses spécificités7. De même, les nouveaux offices liturgiques, dans les leçons du deuxième nocturne qui rapportent la vie des personnages honorés, prennent en compte – au moins partiellement – les remises en cause des textes hérités des périodes antérieures. Ces diverses mutations ne s’opèrent toutefois pas sans tensions puisque c’est la finalité première des textes hagiographiques – l’édification – qui risque d’être mise à mal par un regard distancié sur les vieilles légendes. Les récits relatifs à la vie et au trépas des saints les plus anciens suscitent évidemment les discussions les plus vives en matière d’authenticité et de fiabilité des sources ; aussi le traitement que l’époque moderne réserve à ces légendes offre-t-il d’amples possibilités pour une analyse des interactions entre histoire religieuse et histoire de l’érudition, ou – plus précisément – pour une étude des usages de l’érudition.
8 La consolidation des structures étatiques durant l’époque moderne s’accompagne d’une production historiographique qui vise à leur ancrage dans le passé le plus lointain possible. Si les origines mythiques, pour la généalogie des familles régnantes notamment, sont progressivement abandonnées après avoir connu leur heure de gloire, les premiers siècles de notre ère retiennent de manière durable l’attention des historiens des États modernes. Le processus de christianisation fait évidemment partie des thèmes privilégiés, ce qui conduit à visiter à nouveaux frais les vies des pionniers de l’évangélisation. Le même phénomène s’observe pour les villes, qui rivalisent d’antiquité, mais doivent souvent admettre, au fil du progrès des connaissances, qu’elles ne peuvent attribuer leur origine chrétienne à un disciple direct des apôtres, ou encore se prévaloir de la présence de martyrs, ces figures particulièrement valorisées, dans leurs premiers siècles chrétiens. Mais ces manques peuvent être au moins partiellement comblés par « l’adoption » de saints. Le récit des origines locales du christianisme ne constitue en effet pas le seul marqueur religieux mobilisé dans la construction des identités citadines, attentive notamment à ce que la ville puisse se prévaloir d’une solide galerie de patrons célestes, qui ne sont pas nécessairement choisis dans le martyrologe local : certains sont choisis en raison de la possession d’une partie de leurs reliques, obtenues anciennement ou récemment ; d’autres doivent plus simplement leur titre à des motivations d’ordre purement dévotionnel. Les nouvelles « élections » de patrons sont nombreuses au XVIIe siècle, au moins en certaines contrées, ce qui conduit la papauté à imposer l’établissement d’une hiérarchie des protecteurs, l’un étant tenu pour principal et les autres pour secondaires. Pour le reste, Rome laisse les villes procéder librement au choix de leurs patrons, en exigeant seulement que celui-ci procède d’une demande de la population. Les saints qui accèdent au statut de patron occupent ensuite une place privilégiée dans le calendrier urbain, soit au jour de la fête principale, soit à celui de la translation de leurs reliques. Dans l’ensemble des manifestations de cette « religion civique », les saints des premiers siècles, particulièrement nombreux, qu’ils soient autochtones ou « importés », sont tenus pour les plus à même non seulement d’apporter une protection efficace, mais aussi de conférer prestige et dignité8. Tout à la fois ils structurent l’espace sacré et deviennent emblématiques des identités.
9 Parce qu’ils sont ainsi très présents dans la vie dévotionnelle comme dans les systèmes de références symboliques, les saints des origines sont comme naturellement convoqués dans les manifestations relevant de la sphère proprement culturelle. Au-delà de la littérature à finalité dévotionnelle, nombreuses sont les œuvres qui tirent leur argument de la vie de l’un ou l’autre d’entre eux. Le théâtre affectionne particulièrement les saints anciens, qu’il met en représentation, en les faisant monter sur les tréteaux dans les « tragédies de martyrs » en héros parmi les plus aptes à transmettre un enseignement moral9. De la même manière, les compositeurs d’oratorios des divers pays – plus particulièrement l’Italie et les États des Habsbourg – trouvent dans ces personnages des figures qui permettent l’expression d’affetti variés. De son côté, la littérature de colportage n’est pas non plus insensible à la dimension merveilleuse de l’existence des premiers témoins de l’Évangile. Et dans le domaine de la peinture, religieuse par son objet sinon toujours par son projet, la présence des saints anciens est imposante, que l’on se tourne vers les grands maîtres italiens, espagnols ou français, ou vers leurs épigones. L’ensemble de ces créations, rendues possibles par la familiarité des hommes de l’époque moderne avec la vie ou la légende des saints des origines, contribuent en retour à conforter leur assise dans la culture du temps. Dans l’univers mental des hommes de l’âge moderne, structuré par le christianisme, les héros des premiers siècles de la foi occupent une place qui, loin d’avoir été estompée par le cours des siècles, se trouve renforcée par les inflexions de la piété comme par le tour nouveau des débats politiques et intellectuels.
10Les recherches présentées dans ce volume sont le fruit d’un programme de l’École française de Rome (2007-2010), conduit avec le concours de plusieurs universités françaises et italiennes, sous la responsabilité de Bernard Dompnier (université Blaise-Pascal, Clermont-Ferrand) et Stefania Nanni (université La Sapienza, Roma), avec le concours de Sara Cabibbo (université Roma 3), Cécile Davy-Rigaux (CNRS, Paris) et Jean-Marie Le Gall (université Panthéon-Sorbonne, Paris).
Notes de bas de page
1 Dans l’abondante bibliographie des diverses contributions, présentée de manière exhaustive à la fin du volume, on retiendra ici plus particulièrement Cabibbo – Modica 1989, Andretta 1994, Renoux 1995, Caffiero 1996, Suire 2001, Burkardt 2004, Suire 2010. Pour un cadre général, Gotor 2004, Benvenuti et al. 2005, Rusconi 2011.
2 Les synthèses les plus récentes sont celles de Boutry – Fabre – Julia 2009 et de Baciocchi – Duhamelle 2016.
3 Pour l’hagiographie, la bibliographie est principalement italienne. Voir notamment Boesch Gajano 1990, Luongo 2000, Boesch Gajano – Michetti 2002.
4 Sur ce point, des pistes sont ouvertes dans Barone et al. 1994.
5 Le groupe de recherche dont les travaux sont présentés dans ce livre a aussi pratiqué ce type d’approche. Voir en particulier le recueil d’articles sur saint Alexis (Dompnier – Nanni 2012).
6 Sanctorum 8-9 ; D’Hour 2014.
7 Leclant – Vauchez – Hurel 2010 ; Joassart 2011. Pour un exemple de déconstruction à l’âge moderne, Le Gall 2007.
8 Pour l’ensemble des processus de « production » de saints et d’élection de patrons, l’exemple napolitain est particulièrement riche. Cf. Sallmann 1994 et Luongo 2006.
9 Biet – Fragonard 2009.
Auteurs
Université Clermont Auvergne
Università degli Studi di Roma La Sapienza
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