Résumés des contributions
p. 125-126
Texte intégral
1Charles Davoine, Réflexions sur le statut juridique du décor peint dans les domus et les villae romaines, p. 11-18
2L’enduit peint, comme les marbres, les reliefs et les autres éléments de décor attachés aux murs, relève de ce que les juristes romains appellent l’ornatus d’une demeure. Cette ornementation est ambivalente : elle vise uniquement à l’agrément de celui qui vit dans les lieux, tout en contribuant à la valeur du bien immobilier et, par conséquent, à la qualification juridique de l’édifice. Pour cette raison, la modification du décor pariétal est encadrée par le droit romain, particulièrement dans le cas où plusieurs acteurs ont des droits sur les mêmes murs. La pose ou la dépose d’un enduit constitue alors un cas limite, sur lequel les juristes ne sont pas toujours en accord : les différentes situations qu’ils envisagent permettent de réfléchir aux rapports étroits entre la peinture, l’édifice et le patrimoine des propriétaires.
3Zanella Sandra, Des tas et des remblais. Le remploi des enduits à Pompéi ? Un point sur la question, p. 19-34
4La présence des enduits peints à Pompéi à l’intérieur d’accumulations de matériaux, de décharges ou de remblais, permet de formuler de premières observations sur les pratiques liées au remploi ou à l’abandon de ces matériaux. Si les rapports de fouilles et les publications anciennes sur lesquelles nous pouvons nous appuyer sont malheureusement avares de détails quant à ces dépôts, les enduits peints semblent connaître dans l’Antiquité différents sorts : du remploi fonctionnel à l’abandon parmi d’autres matériaux. Souvent utilisés comme indicateurs chronologiques à l’époque moderne, l’attention toujours majeure envers les enduits peints en position secondaire est susceptible d’apporter des éléments plus précis pour la compréhension de la gestion de ce type de matériel dans l’économie de la ville.
5Arnaud Coutelas et Ophélie Vauxion, Les enduits fragmentaires : leurs propriétés comme matériau de construction et leur remploi à Pompéi et en Gaule romaine, p. 37-45
6Les découvertes de peintures murales correspondent le plus souvent à des lots d’enduits fragmentaires et remaniés. Ce dernier terme est assez générique car il recouvre aussi bien les éléments rejetés que ceux utilisés volontairement dans des remblais de construction. Ces éléments sont alors en remploi, comme ils le sont lorsqu’ils sont en charge d’opus caementicium ou élément de blocage, de parement, granulat de mortier de chaux, etc. Le choix de telle ou telle utilisation dépend alors aussi bien des qualités physiques propres des enduits fragmentaires, que du contexte du chantier, les pratiques relevant finalement plus de critères économiques, de traditions constructives, ou d’un opportunisme lié à l’existence d’un commerce de matériaux issus de démolitions.
7Laetitia Bonelli, les enduits peints fragmentaires du Vieil-Évreux (Eure) : récupération et gestion des déblais sur ls chantiers, p. 49-56
8Les fouilles archéologiques sur les thermes et sur le temple du Vieil-Évreux ont mis au jour d’importants lots d’enduits peints fragmentaires, sur une large répartition stratigraphique. Pour aborder ces ensembles, une méthodologie favorisant l’approche contextuelle ainsi que la comparaison entre les fragments a été privilégiée. Les résultats obtenus permettent de comprendre comment sont gérés les enduits peints après leur démolition, de la récupération au recyclage, jusqu’à la réinsertion dans les circuits de construction. L’exemple du Vieil-Evreux montre qu’il est possible de suivre ces pratiques au fur et à mesure de l’évolution architecturale des monuments, jusqu’à mettre en lumière des gestes et des étapes de chantier, pendant les périodes de travaux. Plus largement, cela met en évidence une exploitation des gravats et questionne l’existence d’une économie associée.
9 Massimiliano David, Gian Piero Milani, Alessandro Melega, Intonaci erranti ostiensi. Riflessioni sulla riconversione funzionale dei rivestimenti parietali nell’edilizia romana, p. 57-62
10Nel corso delle indagini condotte nell’area suburbana fuori porta Marina di Ostia (insula 9, regio IV) nell’ambito del Progetto Ostia Marina del Dipartimento di Storia Culture Civiltà dell’Università di Bologna, è stato rinvenuto un corpo di fabbrica a destinazione abitativa e commerciale, denominato Caseggiato delle due scale, la cui epoca di costruzione risale al 134 d.C. circa. Il fabbricato si spingeva con le sue fondazioni in profondità negli strati sabbiosi dell’antica battigia, adottando speciali apprestamenti per la preparazione dei piani pavimentali. Al di sotto dello statumen sono stati infatti rinvenuti spessi strati di sottopreparazione in gran parte costituiti da frammenti di intonaci affrescati, riconducibili a diversi contesti originari e inquadrabili nel IV Stile. Tali intonaci erano utilizzati con lo scopo di isolare e livellare gli interni dell’edificio prima di stendere i veri e propri livelli di preparazione pavimentale. Diversi frammenti recano graffiti, con parole e testi in latino e greco.
11Monica Salvadori, Alessandra Didonè, Giulia Salvo, Gli intonaci. Corsi e ricorsi « funzionali » : i casi di Aquileia, p. 63-70
12Il fenomeno del reimpiego dei materiali edilizi si configura come una tecnica piuttosto diffusa nell’antichità, dettata da esigenze di praticità ed economia dei processi di lavoro. All’interno dei livelli di cantiere, la presenza abbondante e a volte esclusiva di frammenti di intonaco e la frequenza di simili rinvenimenti sembra suggerire il ricorso ad una tecnica edilizia consolidata, volta al riutilizzo intenzionale di materiale dalle note proprietà drenanti. La portata di tale fenomeno, diffuso nell’intera penisola italica, emerge chiaramente ad Aquileia, dove la presenza di un terreno idrologicamente instabile rende necessario il ricorso ad accorgimenti tecnici volti a contrastare la risalita dell’acqua di falda nelle fasi di ristrutturazione o di ricostruzione degli edifici.
13Gabriella Prisco, Frammentare l’intero, ricomporre i frammenti. L’invenzione di una quadreria antica alla corte dei Borbone, p. 73-84
14Una nuova vita per gli affreschi antichi : questo è uno degli esiti delle scoperte nelle città vesuviane sepolte dall’eruzione. I dipinti asportati in epoca borbonica si rivelano, ad un’analisi ravvicinata, frutto di una ri-creazione della realtà : non solo per l’invenzione di una vera e propria quadreria di dipinti antichi, senza rivali in Europa e nel mondo, ma anche per l’oscillazione – molto evidente specie nei primi decenni degli scavi – tra la volontà di riunire/ricomporre i frammenti di pregio rinvenuti in caduta e la necessità di selezionare ed estrapolare, da sistemi decorativi scoperti in situ, alcuni brani, frammentando ciò che era giunto integro attraverso il tempo. Grazie alla seriazione cronologica delle scoperte e degli stacchi è possibile arti-colare maggiormente questo percorso, in cui intervengono, accanto a mutamenti del gusto, variazioni nella tecnica di scavo e nei saperi tecnici che presiedevano alle operazioni conservative.
15Delphine Burlot, Pratiques de collection, restauration et commercialisation des fragments de peinture murale romaine à l’époque moderne et contemporaine, p. 85-91
16Cet article développe un aspect de l’histoire matérielle des fragments d’enduit peint romains, des premières découvertes à la Renaissance jusqu’à aujourd’hui. Avant le XVIIIe s., les peintures romaines sont rarement collectionnées, pour des raisons esthétiques mais aussi pratiques, les fragments d’enduit étant plus fragiles et plus difficiles à extraire de fouille que les marbres. Si la préférence est d’abord donnée aux peintures représentant des sujets historiques ou mythologiques, les fragments recueillis au XIXe s. présentent des thèmes plus modestes, que l’on n’hésite pas à compléter et à décliner, quitte à recomposer entièrement le décor, à la limite de la falsification. Le XXe s. voit apparaître une fétichisation du fragment et un accroissement de la valeur accordée à sa matérialité par rapport à sa valeur esthétique. Le fragment apparaît comme digne d’être collecté par le simple fait qu’il appartient au passé.
17Maud Mulliez, Aude Aussilloux-Correa, La peinture murale antique : une gageure technique à l’épreuve de l’archéologie expérimentale, p. 93-105
18La technique de peinture murale romaine, caractérisée par ses fonds lisses et ses couleurs saturées, n’est pas à ce jour décryptée dans toutes ses composantes, même si l’on ne doute plus depuis les années 1950 qu’elle ait été majoritairement réalisée à fresque. Ce savoir-faire a été mise à l’épreuve, à l’occasion de l’exposition « L’empire de la Couleur, de Pompéi au Sud des Gaules » au Musée Saint-Raymond, musée des Antiques de Toulouse, par les auteurs qui ont re-créé une fresque en tentant de s’approcher au plus près des techniques romaines. Pour cette entreprise complexe, elles se sont appuyées sur des recherches documentaires à partir des textes anciens et des textes savants mais aussi sur l’observation minutieuse de peintures en place et d’enduits fragmentaires et surtout sur une démarche d’« archéologie expérimentale » à travers de nombreux essais, afin de retrouver matériaux, gestes et outils à l’usage des artisans peintres de l’Antiquité.
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Le Thermalisme en Toscane à la fin du Moyen Âge
Les bains siennois de la fin du XIIIe siècle au début du XVIe siècle
Didier Boisseuil
2002
Rome et la Révolution française
La théologie politique et la politique du Saint-Siège devant la Révolution française (1789-1799)
Gérard Pelletier
2004
Sainte-Marie-Majeure
Une basilique de Rome dans l’histoire de la ville et de son église (Ve-XIIIe siècle)
Victor Saxer
2001
Offices et papauté (XIVe-XVIIe siècle)
Charges, hommes, destins
Armand Jamme et Olivier Poncet (dir.)
2005
La politique au naturel
Comportement des hommes politiques et représentations publiques en France et en Italie du XIXe au XXIe siècle
Fabrice D’Almeida
2007
La Réforme en France et en Italie
Contacts, comparaisons et contrastes
Philip Benedict, Silvana Seidel Menchi et Alain Tallon (dir.)
2007
Pratiques sociales et politiques judiciaires dans les villes de l’Occident à la fin du Moyen Âge
Jacques Chiffoleau, Claude Gauvard et Andrea Zorzi (dir.)
2007
Souverain et pontife
Recherches prosopographiques sur la Curie Romaine à l’âge de la Restauration (1814-1846)
Philippe Bountry
2002