Conclusion
p. 323-336
Texte intégral
1L’histoire de la polémique sur la restauration de la coupole de Saint-Pierre de Rome ne s’est pas limitée à une pure controverse de savants visant à atteindre, par la confrontation des idées et la dialectique policée, un consensus rassurant. Bien au contraire, les deux partis pro et anti interventionnistes, à leur tour fragmentés dans des factions plus ou moins influentes, furent contraints d’avancer des cartes qui dépassaient largement le domaine de la science mécanique. Derrière les questions techniques, on voyait poindre non seulement les ambitions personnelles, mais aussi des clans cherchant à étendre leur influence politique et culturelle. Dans ce but, les acteurs de la polémique furent contraints de dévoiler leur vision du monde, qu’elle soit issue des certitudes de l’humanisme renaissant ou destinée à connaître plus tard la reconnaissance de la rationalité des Lumières.
2Le déroulement des échanges fit également apparaître la véritable place des institutions, au premier rang desquelles on compte la fabrique de Saint-Pierre. Elles assurent l’infrastructure politique qui déclenche les financements décisifs de l’action de bâtir et de restaurer. Ces organismes toutefois, composés d’intérêts divergents, ne parviennent pas à prendre une place active dans les débats sur les contenus. Le manque de compétence ou de disponibilité des prélats les réduit le plus souvent à n’être que des figurants là où ils devraient décider. Alors qu’ils accumulent les charges dans nombre de dicastères, ils perdent leur capacité d’information et donc leur indépendance de jugement. Ils ne sont plus que les rouages d’une machine administrative et des jeux d’influence qui se disputent l’espace de parole et de décision. Les échanges ayant eu lieu au sein de la fabrique ne transparaissent pas dans la documentation. Cette unité de façade ne fait que mieux ressortir la force des individualités et l’absence de considération pour l’intérêt général.
3Au gré des nécessités, ces individus se coalisaient dans des communautés d’intérêt, parfois au delà de leurs convictions techniques. Il ne fut pas difficile d’identifier autour de Bottari et de Passionei un petit noyau de philo-jansénistes qui s’activèrent pour contester les architectes responsables et soutenir indirectement Fuga dans ses ambitions de carrière au sein de la fabrique. Ils employaient tous les moyens ce que Vanvitelli dénonça : « [Fuga] a fait crever Salvi et, quant à moi, pour autant que je puisse, je pense ne vouloir crever à cause de ses médisances »1. Cette tactique – du moins telle que nous pouvons la comprendre à travers les sources – se fonda, on l’a vu, plus sur des clabaudages que sur de l’entrisme institutionnel. C’était une guerre psychologique qui visait à délégitimer les acteurs opposés.
4Les clans se répondaient sur le même niveau. Vanvitelli assena Bottari qui « ne comprend rien à l’architecture et qui veut en parler : [c’est un] un personnage du siècle véritablement ridicule »2. Ce groupe s’opposait aux approches fort variées, stimulées et soutenues par les non interventionnistes, qui leur évoquaient une stratégie purement clanique, détachée de tout fondement rationel ; à aucun moment ils ne mettent en avant le lien entre leur philo-jansénisme et leur opposition à la restauration. Bottari n’en est pas moins porteur d’un projet culturel limpide et son itinéraire, depuis sa Toscane natale jusqu’au Palais apostolique, témoigne de sa persévérance à le défendre et à l’imposer. Il est marqué par une vision du savoir dont les contours les plus assurés furent selon lui définis par les humanistes florentins. Cette vision peut être lue de manière campaniliste. Foggini, compagnon de Bottari au palais Corsini, écrivait après la parution du Parere des Trois mathématiciens à leur éditeur florentin de confiance, le fameux Giovanni Lami des Novelle Letterarie : « cet écrit porte largement atteinte à notre Michel-Ange. Je sais que vous n’avez pas moins à cœur que moi l’honneur de la patrie »3. Selon Bottari, les déséquilibres statiques de la basilique étaient principalement dus au passage du plan de la croix grecque à la croix latine4. En d’autres mots, c’est l’abandon des projets florentins au profit de considérations extérieures qui était fautif. Avec Della Porta, la suprématie des toscans sur le chantier s’était éteinte et, avec Maderno, elle avait été ensevelie. Cette explication désignait des responsables, auréolés d’une légitimité culturelle liée à l’héritage florentin, mais elle marquait également une césure historique. Cette légitimité revenait à Fuga qui, selon cette explication culturelle, était l’héritier d’Alessandro Galilei, disparu en 1737. Mais institutionnellement, le parti florentin avait été affaibli par le départ d’Altoviti de la fabrique en 1743 et son remplacement par Olivieri, originaire des Marches. Que Bottari activât ses réseaux philo-jansénistes contre le parti favorable à la restauration ne signifiait pas que sa démarche fût mue par des considérations religieuses particulières : tout au plus, une défiance pour l’appareil d’état ecclésiastique, propre à nombre de minorités à l’intérieur de l’Église, le conduisait à douter des décisions de la fabrique.
5Cet argumentaire était symbolique, il visait à défendre l’image des bâtisseurs. Leur aura n’était pas seulement liée à des considérations régionales : elle se déclinait également sur le mode des autorités de la Renaissance. Bottari s’érigeait en défenseur de l’œuvre de Michel-Ange. Vanvitelli s’opposait pour sa part à « ces malheureux florentins, bouffons pédants, qui adorent les crottes (cacate) de Michel-Ange »5. Bottari, moins sanguin que l’architecte mais aussi plus calculateur, réactivait la légende vasarienne selon laquelle « la secte » autour de San Gallo aurait ourdi un complot contre Michel-Ange : « penser que Michel-Ange fut accusé d’avoir saboté la construction de Saint-Pierre […] alors qu’il la fit plus semblable à un miracle divin qu’à aucun artifice humain »6. Il lui conférait une dimension métaphysique lui permettant de mieux dissoudre les problèmes techniques : on ne restaure ni ne répare un miracle. Bottari admirait « la structure de cette grande masse, placée dans les airs »7 : dans son regard, la coupole était dématérialisée. L’objet possédait un caractère intangible, dans tous les sens du terme : une restauration matérielle se serait apparentée à une modification formelle. Une intervention technique aurait induit un détournement de l’idée originale qui la rendait chimérique et moralement impossible. Pour appuyer sa vision, Bottari avait cru pouvoir rapporter publiquement un inquiétant jugement que Poleni aurait prononcé à une époque indéterminée : « la coupole ne s’effondre pas et si elle s’effondrait, il n’y aurait d’autre remède que de la détruire »8. Avait-il compris dans les mots du physicien de Padoue ce qu’il voulait bien entendre ou avait-il sciemment manipulé son discours ? Impossible de remonter aux intentions d’un janséniste avançant masqué, mais la radicalité du propos est signifiante. Ce débat sur des palliatifs était à ses yeux simplement infondé. Mais les résistances de Bottari s’exprimaient également à travers la prescience d’une politique à venir. En 1749, Benoît XIV confierait à Vanvitelli les travaux de transformation de la basilique Sainte-Marie-des-Anges. Comme à Saint-Pierre au XVIIe siècle, on modifia l’orientation à laquelle Michel-Ange s’était tenu : la nef centrale devenait transversale et l’entrée déplacée vers l’ouest9. Cet ouvrage marquait, selon Bottari, « la dépravation dans laquelle ce siècle était parvenu »10. Les modifications de circulation liturgique anéantissaient la tradition.
6Et pourtant, la polémique sur la stabilité de la coupole de Saint-Pierre ne peut être réduite à une dispute qui ne conjugue que bassesse et malice. La constitution d’une science du diagnostic des édifices et de la restauration reste l’horizon lointain des savants et architectes et le déploiement d’argumentaires de toutes sortes suscite l’apparition d’autres phénomènes moins attendus. Sous les raisonnements logiques et persuasifs, des identités multiples transparaissent : scientifiques, philosophiques, culturelles, campanilistes… Mais les controversistes étaient traversés par d’autres divergences qui relevaient de leur rapport au temps, donc à la durée et à l’histoire. Cette préoccupation s’articulait avec une relation à l’espace, la manière selon laquelle ils s’orientaient dans l’édifice : les directions que l’extension des forces indiquaient et la proportionnalité des fissures. La souffrance lancinante de l’historique des dommages de la basilique défigurait leurs discours : la mémoire de la construction et de ses restaurations successives, notion pour le moins précaire, la durée et l’accroissement des réseaux fissurés versus leur stabilisation, l’enregistrement bureaucratique des informations contre la parole livrée des autorités imprimées. Ces facteurs introduisaient une série de variables dans la validité des discours savants et conduisaient la plupart des acteurs à faire un choix définitif entre l’analyse synchronique et une approche diachronique.
7Poleni, pour sa part, avait refusé de privilégier l’une pour abandonner l’autre. Dans ses Memorie, il reprenait son apophtegme sur l’écriture des infortunes de la coupole comme une histoire du monde. Découragé par l’ampleur du travail – la découverte du cercle rompu en 1747 le contraignant à étendre son ouvrage – il se confrontait aussi à son exigence d’exhaustivité et à son désir d’impartialité. Il avertissait cependant que « cette histoire du monde ne fournit pas toujours des matériaux cohérents ou instructifs, puisque bien souvent l’historien est conduit à mettre à jour les contextures (tessiture) des révolutions du commerce humain et de graves accidents »11. Le physicien endossait les atours de l’historien, mais avec prudence. Cette histoire était récente : les plaies ouvertes par la controverse étaient encore vives et la restauration effectuée sur l’édifice n’avait pas encore fait ses preuves. Elle devait encore s’inscrire dans la durée alors que d’autres interventions s’avéraient nécessaires.
8 Les Trois mathématiciens – les premiers à s’exprimer publiquement en 1742 – avaient, à n’en point douter, fait preuve d’imprudence. Enfermés dans un milieu de savants où le débat intellectuel semblait primer, ils vivaient dans l’illusion d’une impunité du nouveau savoir dont ils se faisaient les promoteurs. La réaction d’une partie des praticiens et des lettrés fut pour eux une violente surprise. Condorcet confessait l’ingénuité du père Le Seur « qui était étonné des disputes qui s’élevaient entre géomètres. Des hommes occupés des mêmes vérités devraient être tous amis, disait-il »12. La notion historiographique de République des Lettres contribue au mythe des vrais savants, unis face à une société sinon hostile du moins progressivement indifférente. Dans les faits, les Trois mathématiciens furent contestés par leurs pairs : Revillas était professeur à La Sapienza, Faure aspirant au Collège romain, Manfredi et Galiani comptaient parmi les plus vifs animateurs de la vie scientifique à Bologne et à Naples. Tous étaient engagés dans la société de leur temps et tentèrent d’influencer la forme des questionnements techniques qui effleuraient dans le public.
9Pendant un temps, les Trois mathématiciens reçurent l’appui de plusieurs architectes et hommes de l’art : Vanvitelli et Ghezzi qui avaient pourtant la critique vive et le verbe haut, leur exprimèrent leur révérence. La fameuse pétition qui soutenait l’architecte de la fabrique ne leur était pas hostile. L’architecte bolonais Dotti soutint également – contre Cosatti, amateur praticien d’architecture – leur « système très naturel et juste »13. Même Fuga, lors du congrès du 22 janvier, ne leur opposa que des détails. Les clivages traversèrent donc les catégories professionnelles. Si la polémique n’a pas mis en scène des réactions corporatistes, on pourrait alors s’interroger sur la nature des savoirs employés : les outils intellectuels auxquels les Trois mathématiciens eurent recours, une géométrie algébrique, n’allaient-ils pas au-delà de la question qui leur était posée ?
10Il est étonnant que, parmi les intervenants, la notion même de mathématique, à proprement parler la science des quantités, ait été rarement mise en question. Les débats n’en ont pas moins montré une grande diversité de conceptions. L’unité de cette science ne pouvant être mise en cause, on préférait parler de compétence des uns et des autres. On esquivait le problème de fond et on lui substituait des jugements de valeur. Boscovich expliquait leur échec par le fait que « dans [ce] pays, très peu nombreux sont ceux qui connaissent la géométrie et encore moins le calcul »14. Et Bottari qui, pour sa part, entendait le terme de mathématique comme discipline intellectuelle, exigence de la transparence des sources et de la validité des démonstrations, lui renvoyait cet avertissement : « la croyance aveugle est étrangère à la géométrie, d’autant plus [qu’elle s’oppose] à la vérification visuelle »15. La primauté accordée au calcul dans la géométrie, caractéristique radicale de la proposition newtonienne, éloignait cette discipline d’une conception traditionnelle, plus liée au dessin, aux formes et à l’espace. La rupture était alors en quelque sorte générationnelle. Poleni considérait que la « sublime géométrie » enrichissait l’architecture qui, « désignée par les principes élémentaires des ouvrages manuels des constructions, s’est élevée (sur ces mêmes principes) pour s’associer avec les sciences mécaniques et la sublime géométrie »16. L’introduction des principes mécaniques était pour lui indissociable de l’emploi de la géométrie numérique. En revanche, la restauration, selon Bottari, relevait « plus des architectes que des géomètres »17. C’est à cet endroit que l’opposition prenait corps : pour le premier, la géométrie était un instrument employé au service d’une discipline, pour le second, géométrie et architecture constituaient des disciplines séparées, entretenant une série de relations délimitées.
11Face à ces positions radicales, une synthèse se faisait place. Brunetti s’en ferait l’écho dans son traité d’architecture publié en 1755, à l’issue de la polémique. Celle-ci puisait dans des conceptions, anciennes et modernes, sans chercher à les valider ni par leur modernité, ni par leur longévité. L’innovation et la tradition ne constituaient pas dans son discours des facteurs discriminants. Brunetti ne contestait pas le mythe de la rupture de 1450, « année autour de laquelle la magnificence romaine revient à fleurir en Italie, lorsque l’esprit sublime de Bramante la rappela à l’usage divin dans le majestueux et incomparable Temple vatican »18. Dans le style et l’ambiance désuets des commentaires vitruviens de la Renaissance, il introduisait calmement de nouvelles formulations : « L’architecture est la science qui donne les règles pour mouvoir, séparer, associer […] avec une merveilleuse dignité et artifice des corps nombreux et variés à l’usage du genre humain »19. La définition était universelle et non disciplinaire : l’architecture ne regarde pas la seule construction et sa raison d’être réside dans la mécanique. Elle s’exprimait cependant dans des édifices dont la basilique constituait le parangon : Michel-Ange, « concepteur et initiateur de la coupole vaticane, [où] la plus haute harmonie, la proportion et la disposition la plus gracieuse apparaît dans toutes les parties de cette incomparable construction [mole] »20. Brunetti donnait raison – en passant – aux conceptions synthétiques, plus typiques de la Renaissance et du XVIIe siècle, qui avaient permis, malgré les interruptions de chantier, de conférer à l’ouvrage une cohérence exceptionnelle. On la rencontrait dans la permanence de l’idée plus que dans la cohésion statique. Il n’en oubliait pas pour autant les méthodes les plus modernes qui avaient fait irruption dans le débat sur la stabilité de la coupole. Dans son chapitre sur les « voûtes et coupoles », il développait la théorie de la chaînette, désormais vulgarisée en Italie après la publication des Memorie. En effet, la conflictualité qui s’était exprimée lors de la polémique n’avait pas seulement conduit à une partition du savoir, à une fragmentation des interprétations, mais elle avait également porté de nouvelles synthèses, parfois inattendues.
12Brunetti tentait des analogies, soulignant que la chaînette, notion assez atypique dans son univers intellectuel, était similaire à la voile des vaisseaux gonflée par le vent. Le raisonnement a son importance. C’est ainsi que selon lui, Niccola de Martino, frère de Pietro qui s’était exprimé sur la coupole à l’instigation de Galiani, voyait la chaînette : un outil intellectuel initialement développé dans les milieux de l’ingénierie maritime. Validée par une expérience dans un autre domaine, elle possédait aux yeux de Brunetti un intérêt incontestable pour la construction des coupoles. Mais en retraçant son histoire, il ne se lançait pas dans le parcours philologique que Poleni nous avait servi, en bon néo-vitruvien, dans les Memorie et qui nous renvoyait à la récente généalogie écossaise. Ce qui intéressait Brunetti c’est que Henry Wotton, dans ses compilations du début du XVIIe siècle, en avait déjà eu l’intuition, sans ne rien savoir bien entendu de l’équation cartésienne avec laquelle on décrirait la courbe de la chaînette à la fin du siècle. Wotton, grand connaisseur des théories de l’architecture, « savait la vérité mais ignorait la raison de la vérité »21. Que l’histoire tende à la vérité plus qu’à la modernité, voilà ce qui importait à Brunetti. L’architecture elle-même ne visait-elle pas aussi à cette même fin ? Pour quelle raison les raisonnements techniques auraient-ils dû suivre un autre ordre de validation ? Cette conception remontait à la Renaissance. Michel-Ange, dans une lettre de 1546-1547, avait affirmé lui aussi que « Sangallo, en s’éloignant de l’ordre de Bramante, s’est écarté de la vérité »22. La science, comme l’architecture, tendaient à la vérité.
13 Sur quelles fondations reposaient alors les dissensions sur la nécessité et les modalités d’une restauration ? Que voyaient les acteurs de la polémique lorsqu’ils examinaient la coupole et ses nombreuses lésions ? Leur préparation mathématique et leur disponibilité à recourir à ces outils était variable : il n’y avait pas de rencontre possible sur ce terrain. Mais il y avait un niveau d’analyse partagé par tous, celui de la temporalité de l’édifice et des savoirs qui lui sont liés. Les options divergeaient sur ce plan mais chacun maîtrisait son argumentaire. Les Trois mathématiciens avaient « examiné l’état présent de ce grand édifice »23. Ils s’étaient concentrés sur le récit de leur démarche scientifique immédiate : les visites in situ, les observations, les entretiens avec les praticiens, les calculs. Déterminer la rapidité de l’évolution des dommages leur paraissait une tâche vaine : « On ignore avec certitude quand ces dommages ont commencé »24. En 1603, treize ans après l’achèvement de la coupole ? Autour de 1631, comme le rapporte Baldinucci ? Autour de 1680, alors que « les ouvertures excitèrent une fière tempête contre Bernin » ? La dimension diachronique, impossible à maîtriser, fut rapidement évacuée de leur dispositif d’investigation. En conclusion de leur étude, ils se livrèrent à un rappel à l’histoire : « nous avons examiné l’état présent du grand édifice, en le comparant avec celui des temps passés »25. Mais ils ne convainquirent personne dans cette déclaration purement formelle.
14L’un de leur plus violents opposants, le filosofo-Faure leur adressait un sévère rappel à l’ordre : « Vitruve même, parmi les compétences de l’architecte, avant même la philosophie, a énoncé l’expertise de l’histoire ». Il soulignait : « l’histoire et les preuves »26. Pour lui, le « discours historique » que les Trois mathématiciens avaient sacrifié sur l’autel de la synchronie possédait une prééminence sur le « discours physique ». La vérité provenait plus de la sédimentation des savoirs que de l’observation ponctuelle. L’accumulation des données sur le long terme portait à la vérité, alors que l’examen instantané ne pouvait fournir que de vaines illusions fugaces.
15Les Trois mathématiciens avaient acquis une crédibilité – coupable – lorsqu’ils déclaraient, dans la deuxième période de leur conclusion, « qu’ils avaient déduit le système général des dommages des détails les plus minutieux, en mettant en évidence les causes les plus patentes »27. Leur démarche était avant tout synchronique et leurs outils intellectuels contemporains. Ils ne prenaient pas la peine de justifier leur légitimité historique : nulle part, l’enseignement newtonien n’était validé contre la tradition cartésienne. Un implicite régnait, un désir de ne pas entrer dans le débat idéologique sur la place de l’histoire et de la tradition. Leur observation elle aussi, se limitait à l’immédiat : selon eux, le désir de reconstituer un historique des dommages était aléatoire et restait par nature fragmentaire. Si l’histoire ne pouvait répondre à cette aspiration à la complétude, la science quant à elle, y parvenait sans obstacle. Mieux valait se concentrer sur une observation actuelle, conduite selon des protocoles spécifiques. Cette démarche scientifique synchronique, inusuelle dans un monde de savants dont la mentalité était forgée par la philosophie naturelle, fut paradoxalement comprise par ceux qui attachaient la plus grande importance à l’histoire dans le processus de connaissance scientifique. Poleni comprenait que les Trois mathématiciens voulaient « remédier au passé et pourvoir au futur »28. Comme si le temps présent constituait un entre-deux, fondé sur une critique du passé et tourné vers l’action.
16Le peu d’attention que les Trois mathématiciens accordèrent à l’évolution des fissures, pour des raisons méthodologiques, constitua un premier casus belli. Un contrôle régulier des fissures était opéré, au moins depuis l’époque de Maderno, au moyen de pose de témoins. Cependant, celui-ci ne semblait pas systématique ou les résultats de ces observations n’étaient pas archivés de manière aisément accessible. La mémoire collective parvenait à identifier des moments critiques à travers l’écho que les craintes avaient ponctuellement généré au-delà des murs de la fabrique et non à travers des documents fabriciens systématiques. Cette démarche ne possédait un intérêt qu’inscrite sur le long terme et la régularité. Elle avait été intermittente et son utilité se trouvait invalidée. Pour certains, comme Brunetti, il fallait « savoir l’époque à laquelle on commença à découvrir les fissures et leur progrès, si elles continuèrent à se dilater »29. Il fallait noter le « jour et l’année de leur restauration, afin que nous-mêmes et nos successeurs puissent se régler [prendere regola] sur d’éventuels nouveaux mouvements ». L’exigence de connaissance à l’égard du passé étant déçue par le dénuement des archives, il convenait de construire un avenir. Nombreux étaient ceux, y compris Bottari, qui souscrivaient à cette proposition. Cette attitude ne faisait cependant que reporter la décision à des temps futurs. Même si cette piste avait été exploitable, il aurait fallu s’accorder sur la durée de ces évolutions. En effet, la notion même de « temps récents » était relative. Bottari exigeait des Trois mathématiciens qu’ils donnassent « l’époque [de la pose des marbres en queue d’aronde] de façon un peu plus précise ». Cette relativité du temps était proportionnelle à la durée de construction de l’édifice : « commencé sous Jules II et achevé sous Sixte Quint, certains considéreront comme temps récents le pontificat d’Innocent XI et d’autres celui de Clément XII »30. L’argument de l’évolution des fissures était annulé. La durée était perçue à travers des lunettes qui, pour les uns dilataient le temps, pour les autres le réduisaient. Quant à lui, le filosofo-Faure, incriminant les causes climatiques des fissures comme les principaux dommages subis par la coupole, acceptait le fait que tous les édifices étaient touchés par ce phénomène. Mais pour montrer leur innocuité, il se livrait à une comparaison d’une singulière élasticité temporelle. Il envisageait sur le même plan la coupole, « construite il y a plus de cent cinquante ans », et la basilique constantinienne dont les récits les plus anciens avaient relaté des fissures dans les matériaux31. Implicitement, si le vieux Saint-Pierre avait résisté à ces dangers, même un millénaire après sa construction, la coupole, beaucoup plus récente, ne devait rien craindre.
17Un dessin conservé à Naples intitulé primo disegno, autrefois attribué à Vanvitelli, désormais à Dotti, procure en image l’histoire statique de la construction de la coupole (pl. VII)32. On y perçoit la culture de l’architecte praticien. La légende du dessin stipule « une représentation de la portion de plan de Bramante […] avec la réduction faite par Michel-Ange et de ce que San Gallo fit autour des piliers et en d’autres endroits ». Le présupposé était clairement exprimé : Michel-Ange n’avait pas modifié le plan de Bramante, il l’avait « réduit », c’est-à-dire rapporté à une forme préexistante dans l’idée de Bramante mais sans la mettre en œuvre. Il ne s’agissait pas d’une rupture mais d’une restauration.
18Les différentes phases d’intervention sont désignées dans le dessin par une palette de trois couleurs distinctes. Chacune d’entre elles expriment les complexes phases auctoriales lors desquelles les projets antérieurs furent retravaillés. Le jaune exprime le plan de Bramante : « la mise en forme par Baldassare Peruzzi de la portion de construction faite par Bramante avant sa mort et imprimée par Sebastiano Serlio ». En se fondant sur le bâti, Peruzzi avait donc extrapolé les intentions de Bramante : cette phase n’était connue qu’à travers un document postérieur, les livres d’Antiquités de Serlio et reprise dans les ouvrages de Bonanni. La couleur noire exprime la partie construite par Michel-Ange et le rouge sombre l’intervention de San Gallo aux piliers. D’autres indications complètent la légende, pour la plupart topographiques.
19De la partie extérieure de Bramante, il ne reste rien en élévation, seules les fondations sont présentes. Le périmètre de Michel-Ange s’impose à la croisée du transept et s’amenuise dans le cœur, suite aux interventions de San Gallo pour fermer cet accès. Aux piliers des murs extérieurs, le noyau de l’ouvrage est habillé par San Gallo. La partie extérieure est massivement de Michel-Ange alors que la contribution de San Gallo domine à l’intérieur. Les quatre piliers qui supportent la coupole constituent le centre du dispositif statique, ayant absorbé les interventions successives de chacun des architectes mentionnés. L’auteur du dessin, prudent, n’entre cependant pas dans la controverse autour de l’intervention de Bernin dans les escaliers.
20Voici comment l’état des fondations est décrit dans le dessin. Pour l’élévation, « on a retrouvé aucun document imprimé ». Cependant, en combinant les sources (Vasari, Serlio), il est clair que de l’œuvre de Bramante, non seulement les piliers de la coupole subsistent mais aussi tous les pilastres, à l’exception des colonnes isolées, probablement élevées par San Gallo. La structure de Bramante est présente, « elle ne fut pas détruite », à l’exception de l’intervention extérieure de Michel-Ange. La déconstruction de la partie de San Gallo par Michel-Ange n’avait pas d’autre but par conséquent que de restaurer le principe conceptuel de Bramante, même s’il avait dû pour cela en détruire une partie physique.
21Le plan tente de croiser une documentation historique, bien qu’elle soit limitée, et une observation visuelle. Le dessin traduisait topographiquement ces données. Le mode de représentation choisi exprime l’évolution de l’édifice, à travers le phénomène de l’ajout et du retranchement des interventions successives. Ce plan fonctionne par accroissement diachronique. L’histoire de la basilique était dans ce cas regardée comme la modulation d’un noyau original, déterminé par Bramante. Dans son texte Projet, Dotti avait annoncé un « examen critique des informations laissées par divers auteurs des XVe et XVIe siècles »33, plus large que celui employé pour le dessin. En comparant les mesures de Fontana avec celles de Serlio, on ne pouvait que constater que les piliers avaient été plusieurs fois renforcés. Dans son texte, Dotti explicite sa vision historique de la construction. Il entrevoit clairement les difficultés provoquées par les changements de direction à la tête du chantier : « le malheur de Bramante et de son édifice fut l’émulation des architectes qui lui succédèrent […] qui eurent tous l’idée de se distinguer en démontrant que leurs idées respectives étaient nécessaires »34. Dotti tentait de réintroduire une certaine rationalité froide dans un débat visiblement miné par des approches idéologiques. La coupole de Michel-Ange était « plus élégante » que celle prévue par Bramante, telle que Serlio la publia, mais la force de cette dernière avec son tambour était supérieure à celle qui fut réalisée. Il tentait de faire la part des choses entre les critères esthétiques et ceux statiques, ce que personne n’était parvenu à distinguer. Cette lecture des faits ne fut guère mieux accueillie que les narrations déshistorisées sur les réseaux fissurés et les rapports de forces calculés. Dépourvu des réseaux nécessaires, Dotti n’eut aucune prise dans la polémique. En fait, s’il réintroduisait l’histoire de l’édifice comme élément essentiel de la compréhension de sa stabilité statique, il inversait toutefois l’ordre idéel auquel on s’attendait. Le critère qualitatif venait perturber une lecture fondée sur la succession purement chronologique des idées des concepteurs.
22Un plan de même nature était présent dans les Memorie de Poleni, presque en ouverture de l’ouvrage. L’importance de l’histoire dans le débat était affirmée d’emblée (pl. VIII). Le marquis-physicien se distinguait cependant des auteurs l’ayant précédé qui « n’ont pas été assez appliqués dans l’illustration de leurs histoires avec les lumières nécessaires de la chronologie mais qui ont fréquemment raconté des choses appartenant à des années différentes en un seul souffle »35. Ce souffle était celui qui portait l’idée constructive et lui donnait corps dans l’édifice. L’approche historique organisée selon les concepts des constructeurs était rejetée, au profil d’une approche plus tranchée, chronologique et philologique. Le plan donné par l’architecte précédent mettait l’accent sur les phases de la construction moderne, alors que cette fois, Poleni s’engageait dans la préhistoire du bâtiment pour fournir un « plan du site de la basilique », conforme à la notion vitruvienne de « site » qui mêle situation naturelle et bâti préexistant. Compilé sur un ensemble de sources modernes soumises à la confrontation, un plan similaire, mais plus difficile à déchiffrer se trouvait dans le Fontana. Le plan de Poleni visait sans ambages à montrer la stabilité ou l’instabilité sous-jacente à l’édifice. On y voyait clairement que le tiers sud du transept était soutenu par les restes du cirque de Néron. L’ancienne basilique constantinienne étendait son étroite longitudinalité au-delà de la façade moderne. La croisée du transept se trouvait prise entre les quatre piliers de la coupole, car il importait que l’emplacement de la tombe de saint Pierre ne fût pas modifié.
23Cette anecdote était révélatrice de la difficulté d’articuler l’histoire à l’espace. Jadis Bramante avait proposé de déplacer conceptuellement la tombe de l’apôtre tout en respectant son intégrité matérielle. En effet, selon le récit de Gilles de Viterbe, Bramante « se serait engagé à transférer la tombe, en promettant qu’il n’aurait rien déplacé, mais qu’il aurait tiré au sol le tombeau avec son terrain voisin »36. Mais cet argumentaire qui dissociait valeur symbolique et localisation physique n’avait pas convaincu Jules II qui ne s’accordait pas avec cette conception très large et malléable du site que Vitruve avait fournie. Le lieu de la tombe était l’endroit où elle se trouvait. Ce centre névralgique de l’édifice qui était également sa raison d’être, était signalé dans le plan de Poleni par une icône cartographique, la seule employée pour l’ensemble du plan. En comparaison avec les très nombreuses indications topographiques, légendées par un système de lettres et de chiffres, le lieu de la tombe de Pierre était marqué d’une incontestable singularité.
24Dans le plan de Poleni, les différentes phases historiques étaient superposées et restaient visibles par transparence. Le modèle de plan appelait la comparaison des sites, de la largeur des fondations et des murailles. Les forces et faiblesses des fondations frappaient l’esprit et le déséquilibre entre les piles nord et sud du transept apparaissait incontestable. Plus encore, les piles sud, le secteur le plus touché par les fissures, souffraient d’un inévitable dénivellement : leur périmètre interne était soutenu par les fondations du cirque de Néron et, pour le pilier de saint André, par l’alignement de la colonnade interne de la basilique de Constantin. Mais leur périmètre extérieur était précisément entre deux murs parallèles, ne reposant, selon Poleni, ni sur l’un ni sur l’autre.
25Le plan étant imprimé, il était conséquemment monochrome, les différentes constructions étaient distinguées par l’épaisseur du trait, un système de hachures ou bien le grain du remplissage entre les traits. Une cohésion graphique assurait l’unité des différents édifices : le cirque romain, la basilique paléochrétienne et médiévale, la basilique moderne. Une unité conceptuelle et technique, puisqu’il s’agissait de mettre en relief la qualité des fondations, ressortait de chacun d’eux. Ce que le plan de Poleni mettait en valeur, ce n’était pas la succession des projets mais la succession des constructions. On les découvrait par cet effeuillage ichnographique qui convenait si bien à la démarche philologique. Quant à l’examen des sources écrites, le texte de Poleni était naturellement plus riche et complet que celui de Dotti. Il décrivait également un contexte constructif plus large. Il déterminait des phases du chantier et datait certains événements charnière. D’une description illustrée des fondations, il poursuivait l’élévation par le texte. Le récit de l’édification s’achevait sur la question du chaînage historique. Curieusement, au récit de la construction succédait une partie théorique, consacrée aux formes idéales des arcs et des coupoles. Celle-ci se fondait sur les mathématiques et visait à poser des « principes certains »37. Dans son mémoire adressé à Olivieri, Poleni écrivait « vous y trouverez plus une foi historique que le recours à aucune doctrine »38. C’est une « narration historique », « une sorte d’exposition ou histoire »39 qu’il proposait. L’expérience historique constituait donc un troisième facteur de connaissance, complémentaire à la pratique et à la théorie. L’histoire, selon Poleni, déploie les événements « afin qu’on retrouve aisément l’origine des faits ou des preuves. Cette méthode s’apparente d’une certaine manière à la méthode géométrique, pour autant que la nature de cette affaire [de la coupole] soit en mesure de le comporter »40. Le récit historique était donc fruit des mathématiques. Cette généralisation qui apparut sous la plume de certains intervenants dans la polémique, assez nombreux, ne pouvait être acceptée par tous. Le filosofo-Faure s’insurgeait contre les chronologies écrites au moyen des mathématiques, comme celle de la passion qu’avait compilée – ou calculée – Ludovico Muratori. Il affirmait encore une fois que pour ces matières, auxquelles les techniques appartiennent, il « convient mieux d’appuyer la décision […] plus à la tradition des pères qu’aux règles mathématiques »41. La connaissance et la décision constituant peut-être deux démarches intellectuelles distinctes.
26Qu’elles soient anciennes ou modernes, qu’elles regardent cet édifice si singulier qu’est la basilique Saint-Pierre à travers le prisme du projet ou celui du constat, qu’elles tentent d’appliquer de nouveaux outils intellectuels ou qu’elles recherchent une cohérence albertienne, qu’elles accordent la préséance à la statique ou au décorum, la diversité des conceptions portées par les acteurs de la polémique est d’une étendue sans bornes. L’analyse du problème de la stabilité de la coupole relève d’une construction intellectuelle et sociale qui se chevauche et s’entremêle avec l’analyse statique et conservatoire. On rencontre dans cette histoire des approches si éloignées qu’on en vient parfois à douter que tous les intervenants – architectes, maîtres maçons, mathématiciens, lettrés et prélats – aient jamais observé le même édifice. Et en effet, l’intervention de la science mathématique dans une discipline constituée sur un héritage artisanal et humaniste était bien loin d’avoir procuré le consensus et la certitude. Au lieu de recomposer matériellement un édifice risquant la désagrégation, la polémique avait provoqué sa déflagration conceptuelle.
Notes de bas de page
1 Cité par Garms 1971 : 256.
2 Lettre de Vanvitelli du 8/10/1754, cit. dans Vanvitelli Jr 1976 : 130.
3 Lettre du 12/01/1743, cité dans Garms 1974 : 144.
4 Bottari 1845 : 73.
5 Lettre du 13/09/1763 sur de nouveaux signes de dilatation de la coupole, citée dans Garms 1971 : 226, transcrite dans Strazzulo 1977 : III, 78. Loin de remettre en cause l’autorité de Michel-Ange, Vanvitelli faisait cependant la part des choses entre les œuvres réussies et les échecs ; c’est l’idéalisation de la figure du maître qu’il contestait.
6 Bottari 1865 : 31.
7 Vasari 1760 : p. 12 des notes du tome III [668].
8 Ibid. : 265.
9 Bozzoni 1979 : I, 283-299.
10 Bottari 1865 : 35.
11 Poleni 1748 : § 619.
12 Condorcet 1847 : 136.
13 ASSM, G-3327, fol. 55.
14 Lettre de Boscovich à Poleni du 22/01/1743 (BNM, It. X-6544, non fol.).
15 Bottari, Parere detto in voce…, BSNSP, XXX-A-6, fol. 224v.
16 Poleni, Riflessioni… (BNM, It. IV. 658-5519, § 1).
17 Bottari, Parere detto in voce…, Cicognara V-3849, Int. 3.
18 Brunetti 1755 : 103.
19 Ibid. : 104.
20 Brunetti 1755 : 125-126.
21 Ibid. : 132.
22 Bonanni 1696 : 75-76.
23 Jacquier, Le Seur, Boscovich, Parere…, 1743 : iv.
24 Ibid. : x.
25 Ibid. : xxxv.
26 Scritture 1744 : 62.
27 Jacquier, Le Seur, Boscovich, Parere…, 1743 : xxxv.
28 Poleni 1748 : § 273.
29 BNM, It. IV, 661-5522, fol. 685.
30 Bottari, Parere detto in voce… (BAV, Cicognara V-3849, Int. 3).
31 Scritture 1744 : 71.
32 Ce dessin se trouve dans le portfolio de l’ASSM, 3325 consacré à la coupole. Il était naguère attribué à Vanvitelli par Di Stefano avant d’être donné à Dotti par Oechslin. Voir Vanvitelli Jr. 1975 : 126, n. 16.
33 ASSM, G-3327, fol. 11.
34 ASSM, G-3327, fol. 28.
35 Poleni 1748 : § 17.
36 Cité par Benedetti 2000 : 55.
37 Poleni 1748 : § 56.
38 BNM, It. IV 674-5535, fol. 12v.
39 Ibid., fol. 22r.
40 Poleni 1748 : § 2.
41 Scritture 1744 : 167.
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