Annexe 1. Notices biographiques des principaux auteurs de régimes de sante
p. 699-716
Texte intégral
1ADAM DE CREMONE (première moitié du xiiie siècle ?)
2Auteur inconnu, qui se dit chantre d’Église, dans ce Regimen iter agentium vel peregrinantium qui aurait été composé en 1227 pour l’empereur Frédéric II, alors en partance pour la croisade.
3Édition : F. Hönger, Ärztliche Verhaltungsmassregeln auf dem Heerzug ins Heilige Land für Kaiser Friedrich II. geschrieben von Adam v. Cremona (ca. 1227), Borna-Leipzig, 1913.
4Études : P. Morpurgo, « Adam de Crémone », dans Federico II. Enciclopedia fridericiana, vol. 1 : A-H, Rome, 2005, p. 6-7.
5ALDEBRANDIN DE SIENNE († ca. 1296-1299)
6Médecin originaire de Toscane, peut-être de Sienne, dont la formation médicale demeure inconnue. D’après un document notarial daté de 1277, Aldebrandin a vécu à Troyes, où il mourut entre 1296 et 1299, soit une dizaine d’années après qu’il eut rédigé un testament en faveur des religieux de Saint-Antoine de Viennois, en 1287. Il est l’auteur d’un Livre de Physique (également intitulé dans des manuscrits du xve siècle Régime du corps), premier ouvrage diététique en langue vernaculaire rédigé avant 1257. Il fit l’objet de plusieurs traductions, dont une en latin au xve siècle. Certains de ces manuscrits comportent un prologue où l’œuvre est le plus souvent adressée à Béatrice, épouse de Raymond-Bérenger V, comte de Provence.
7Éditions françaises et italiennes : Le Régime du corps, éd. L. Landouzy et R. Pépin, Paris, 1911 ; A. Garosi, Aldobrandino da Siena, medico in Francia nel sec. xiii, s.l., 1981 ; R. Baldini (éd.), « Zucchero Bencivenni, La santà del corpo. Volgarizzamento del Régime du corps di Aldobrandino da Siena (a. 1310) nella copia coeva di Lapo di Neri Corsini (Laur. Pl. LXXIII 47) », Studi di lessicografia italiana, 15 (1998), p. 21-300.
8Bibliographie : D.B.I., vol. 2, p. 115 ; F. Féry-Hue, « Le Régime du Corps d’Aldebrandin de Sienne : tradition manuscrite et diffusion », dans Actes du 110e Congrès national des Societés savantes, Histoire médiévale, t. I, Montpellier, 1985, p. 113-134 ; ead., « Le Régime du corps d’Aldebrandin de Sienne. Complément à la tradition manuscrite », Romania, 117 (1999), p. 51-77 ; Jacquart, Supplément, p. 15-16 ; Lexicon des Mittelalters, vol. 1, col. 348 ; A. Thomas, « L’identité du médecin Aldebrandin de Sienne », Romania, 35 (1906), p. 454-456.
9ANTONIO BENIVIENI (1443-1502)
10Protégé des Médicis, notamment de Côme le Vieux (1389-1464) et de son fils Pierre (1416-1469), Antonio Benivieni, élève de Francesco Castiglione, entreprit d’abord une carrière littéraire. Après des études de philosophie et de médecine à Pise, il fut nommé en 1473 à l’école dell’Arte dei Medici e Speziali de Florence. Il exerça son métier dans différents couvents, ceux de San Marco, San Nicolò, Santa Caterina et Santa Annunziata, disposant d’une clientèle de nobles florentins, parmi lesquels Francesco Giucciardini (1483-1540), futur grand historien, mais aussi les Bardi, les Brunelleschi, les Strozzi, sans oublier les Médicis et Jérôme Savonarole. Il côtoya les plus grands noms de son temps, entretenant une correspondance avec Marsile Ficin (1433-1499), et il fut l’ami de Laurent le Magnifique. Antonio Benivieni est l’auteur d’une œuvre de jeunesse, un Regimen sanitatis, qu’il adressa à son protecteur, Laurent de Médicis, mais aussi d’un régime de peste dédicacé au même prince florentin et d’un De abditis nonullis ac mirandis morborum et sanationum causis, essai d’anathomie pathologique fondé sur son expérience personnelle, qui fut édité à Florence en 1507 par les soins de son propre frère, l’humaniste Girolamo Benivieni (1453-1542).
11Éditions : L. Belloni (éd.), « Antonii Benivieni (1443-1502), De regimine sanitatis ad Laurentium Medicem », Milan, 1951.
12Bibliographie : D.B.I, vol. 8, p. 543-545 ; D.S.B., vol. 1, p. 611-612 ; L. Thorndike, A History of Magic and Experimental Science, vol. 4, New York, 1934, p. 586-592.
13ANTONIO GAZIO (1461-1528)
14Élève à Padoue de Girolamo della Torre de Vérone, Antonio Gazio lui dédia en 1497 son De physici integritate et de medico perfecto libellus. Il est aussi l’auteur d’un Ars clinica, d’un traité sur le sommeil et de Florida corona qui font la part belle à la diététique.
15Bibliographie : T. Pesenti, Professori e promotori di medicina nello studio di Padova dal 1405 al 1509 : Repertorio bio-bibliografico, Padoue-Trieste, 1984, p. 112.
16ARNAUD DE VILLENEUVE (ca. 1240-1311)
17Né dans la région de Valence en Espagne vers 1240, Arnaud de Villeneuve est issu d’une famille d’origine sans doute provençale. Étudiant à Montpellier vers 1260, il entra au service de Pierre III d’Aragon, dès 1281, puis de ses héritiers, Alphonse III puis Jacques II. Il fut aussi le médecin des papes, Boniface VIII et Benoît XI. Il devint, à partir de 1291, professeur à la faculté de Montpellier et participa à la réforme des statuts de 1309, qui définissait dans le domaine médical les textes au programme des études. Il est l’auteur d’une œuvre médicale abondante aussi bien dans le domaine de la pratique que de la théorie médicale, de traductions médicales de l’arabe (textes d’Avicenne et de Galien) mais aussi de traités théologiques, se rendant à cette occasion à Rome pour défendre ses positions. Parmi ses œuvres nombreuses : l’Antidotarium, les Aphorismi de gradibus, le commentaire au De malitia complexionis diverse, au Regimen acutorum morborum, aux Aphorismes d’Hippocrate, au Tegni, au De morbo et accidenti de Galien, un De esu carnium, un De humido radicali, un régime militaire, un traité des simples, des Experimenta, un De intentione medicorum, divers régimes thérapeutiques, ainsi que le Speculum medicine. On lui attribue aussi à tort des œuvres alchimiques. Son régime de santé, adressé à Jacques II, constitue le texte diététique latin le plus largement diffusé au Moyen Âge.
18Éditions : « Regimen sanitatis ad regem Aragonum », éd. L. García Ballester et M. McVaugh, Barcelone, 1996 (Arnaldi de Villanova Opera medica omnia X.1) ; Arnau da Vilanova, « Regimen sanitatis ad regem Aragonum », edicio crítica, comentaris i notes, éd. A. Trias Teixidor, Barcelone, 1994.
19Bibliographie : D.S.B., vol. 1, p. 289-291 ; Lexicon des Mittelalters, vol. 1, col. 994996 ; J. A. Paniagua, « La obra medica de Arnau de Villanova. Introducion y fuentes », Archivo de la medicina e anthropologia medica, 11 (1949) p. 49-119, réimpr. dans id., Studia Arnaldiana. Trabajos en torno a la obra médica de Arnau de Vilanova, c. 1240-1311, Barcelone, [1995], p. 157-210 ; id., El maestro Arnau de Villanova medico, Valence, 1969 ; R. Verrier, Études sur Arnaud de Villeneuve, v. 1240-1311, 2 vol. , Leyde, 1947.
20ARNOLD DE BAMBERG († entre 1321 et 1339)
21Prieur du chapitre cathédral de Saint-Jacques à Bamberg, médecin personnel du comte palatin Rudolf (1294-1317), frère du duc de Bavière, Arnold de Bamberg composa à la demande de l’évêque de Zagreb, Augustinus Kazotic, un regimen sanitatis qu’il a peut-être rédigé dans le Comtat Venaissin (à Malaucène) en 1317, si l’on en croit le colophon de l’un des manuscrits conservés. La formation du praticien, incertaine, aurait été accomplie à Bologne selon Gunther Kallinich et Karin Figala.
22Études : G. Kallinich et K. Figala, « Das Regimen sanitatis des Arnold von Bamberg », Sudhoffs Archiv, 56 (1972), p. 44-60 ; Lexicon des Mittelalters, vol. 1, Munich, 1980, p. 1004-1005 ; M. Weiss Adamson, Medieval Dietetics. Foods and Drinks in « Regimen Sanitatis » Literature from 800 to 1400, Francfortsur-le-Main, 1995.
23BARNABAS RIATINIS DA REGGIO (ca. 1300-ca. 1365)
24Originaire de Reggio d’Émilie, Barbabas Riatinis exerça sans doute la médecine à Mantoue, avant de rejoindre, à partir de 1335, Venise, où il figurait parmi les médecins du studium. Il est l’auteur d’un régime, le Libellus de conservatione sanitatis rédigé à Mantoue en 1331 pour le condottiere Simone da Corregio, qui devint seigneur de Parme dix ans plus tard, et d’un Compendium de naturis et proprietatibus alimentorum, dictionnaire alimentaire, composé en 1337 à Venise et adressé à Guido de Guisis, évêque de Concordia (1334-1347). Il rédigea aussi un De conservanda sanitate oculorum pour le patriarche d’Aquilée, Beltrando di San Genesio (13341350) et des conseils.
25Études : B. Cecchetti, « La medicina in Venezia nel 1300 », Archivio veneto, 26 (1883), p. 77-111 ; Lexicon des Mittelalters, vol. 1, col. 1474 ; M. Nicoud, « L’adaptation du discours diététique aux pratiques alimentaires : l’exemple de Barnabas de Reggio », M.E.F.R.M., 107 (1995), p. 207-231 ; G. Sarton, Introduction to the History of Science, vol. 3/1, Baltimore, 1947, rééd. 1975, p. 856-857 ; L. Thorndike, « Another Treatise by Barnabas », Isis, 8 (1926), p. 285-286.
26BARTOLOMEO SACCHI DIT PLATINE (1421-1481)
27Bartolomeo Sacchi, encore dit Platine, auteur entre autres œuvres d’un De honesta voluptate ac valetudine, rédigé dans les années 1466-1467 et adressé au cardinal Bartolomeo Roverella, n’était pas un médecin. Cet humaniste, né près de Crémone, fut tour à tour soldat, puis précepteur des enfants de la famille Gonzague, avant de devenir clerc de la chancellerie de Pie II (1458-1464). Membre de l’académie de Pompenius Leto, il fut emprisonné pour complot contre le pape Paul II en 1468. Sous Sixte IV, fondateur de la bibliothèque pontificale, il obtint la charge de curateur.
28Édition : Platina, On Right Pleasure and Good Health. A Critical Edition and Translation of « De Honesta Voluptate et Valetudine », éd. M.E. Milham, Tempe, 1998 (Medieval & Renaissance Texts and Studies).
29Traduction : E. Faccioli, Bartolomeo Platina, Il Piacere onesto e la buona salute, Turin, 1985.
30Études : Bartolomeo Sacchi Il Platina (Piadena 1421-Roma 1481). Atti del convegno internazionale di studi per il V Centenario (Cremona, 14-15 novembre 1981), sous la dir. d’A. Campana e P. Medioli Masotti, Padoue, 1986 ; B. Laurioux, Gastronomie, humanisme et société à Rome au milieu du xve siècle. Autour du « De honesta voluptate » de Platina, Florence, 2006 (Micrologus’ Library, 14) ; M. E. Milham, « La nascità del discorso gastronomico : Platina », dans « & coquatur ponando... ». Cultura della cucina e della tavola in Europa tra medioevo ed età moderna, Prato, 1996, p. 125-129 ; ead., « The Manuscripts of Platina De honesta voluptate and its Source, Martino », Scriptorium, 26 (1972), p. 127-129.
31BENEDETTO REGUARDATI (1398-1469)
32Originaire de Norcia en Ombrie, Benedetto Reguardati enseigna la médecine à Pérouse, de 1423 à 1427, puis à nouveau à partir de 1431. Entre ces deux dates, il fut médecin communal à Ascoli Piceno. Dès la fin des années 1430, ambassadeur de sa cité de Norcia, il rencontra Francesco Sforza alors seigneur des Marches, entra à son service et ne le quitta plus. Il fit alors partie des médecins les plus renommés du duché, particulièrement attaché à la duchesse Bianca Maria. Il cumula aussi des charges politiques de gouverneur militaire et d’ambassadeur des Sforza auprès d’autres puissances italiennes et fit son entrée au Conseil secret en septembre 1464. De ses années de médecin communal, date le Libellus de conservatione sanitatis que Benedetto Reguardati adressa au prélat napolitain Astorgius Agnese, archevêque d’Ancône et de Numana et gouverneur de la Marche d’Ancône. Benedetto Reguardati fut également l’auteur d’un traité contre la peste en 1468 et d’une pharmacopée.
33Éditions : Benedetto Reguardati, De conservatione sanitatis, Rome, in domo Nobilis viri Iohannis Philippi de Lignamine Messanensis, 1475 ; G. Deffenu, Benedetto Reguardati, medico e diplomatico di Francesco Sforza, Milan, 1955.
34Études : F. M. De’ Reguardati, Benedetto de’Reguardati da Norcia « medicus tota Italia celeberrimus », Trieste, 1977 ; J. Hill Cotton, « Benedetto Reguardati of Nursia (1398-1469) », Medical History, 13 (1969), p. 175-189 ; ead., « Benedetto Reguardati : Author of Ugo Benzi’s Tractato de la conservatione de la sanitade », Medical History, 12 (1968), p. 76-82 ; M. Nicoud, « Les traductions vernaculaires d’ouvrages diététiques au Moyen Âge : recherches sur les versions italiennes du Libellus de conservatione sanitatis de Benedetto Reguardati », dans Les traducteurs au travail, leurs manuscrits et leurs méthodes. Actes du Colloque international organisé par le « Ettore Majorana Centre for Scientific Culture » (Erice, 30 septembre-6 octobre 1999), éd. J. Hamesse, Turnhout, 2001, p. 471-493 (Textes et Études du Moyen Âge, 18).
35BERNARD DE GORDON (ca. 1258-1318)
36Contemporain d’Arnaud de Villeneuve, Bernard de Gordon enseigna lui aussi la médecine à Montpellier. Il est l’auteur d’une œuvre médicale abondante qui comprend notamment une practica (le Lilium medicine qui fut traduit au Moyen Âge dans de nombreuses langues dont le français, l’hébreu et l’espagnol), de nombreux traités sur différents sujets (De decem ingeniis curandorum morborum, De pronosticis, De gradibus, De theriaca, De marasmode, De cautelis urinarum) sans oublier sa dernière composition, le De conservatione vite humane, écrite en 1308 et qui comprend quatre parties souvent considérées comme indépendantes les unes des autres : un De phlebotomia, un De urinis, un De pulsibus et un De regimine sanitatis.
37Éditions : Bernard de Gordon, Tractatus de conservatione vitae humanae, Leipzig, apud J. Rhambam, 1570.
38Études : H. I. Bell, « The Bibliography of Bernard de Gordon’s De conservatione vitae humanae », dans Seventeenth International Congress of Medicine, London, 1913, Section 23, History of Medicine, Londres, 1914, p. 325-337 ; L. Demaitre, Doctor Bernard de Gordon, Professor and Practitioner, Toronto, 1980 (Pontifical Institute of Mediaeval Studies, 51) ; Y. V. O’Neill, « The History of Publication of Bernard of Gordon’s Liber de Conservatione Vitae Humanae », Sudhoffs Archiv, 49 (1965), p. 269-279 ; G. Sarton, Introduction to the History of Science, vol. 3/1, Baltimore, 1947, rééd. 1975, p. 875-876.
39BERNARDO TORNI (1452-1497)
40Né à Florence dans une famille d’artisans, Bernardo Torni fit ses études à Sienne ; il y obtint son doctorat en médecine en 1476. Sa carrière d’enseignant s’est déroulée à Pise, où il fut entre 1475 et 1475 professeur de logique, de philosophie (1476-1479), puis de médecine de 1479 à sa mort. Ami et contemporain d’Antonio Benivieni, il finit sa vie à Prato où le studium de Pise s’était transféré en 1496 ; son épitaphe se trouve dans le couvent dominicain de la ville (Bernardo Tornio Florent. Arti & Medi. Professori ac comiti... In lucem venit XXVI Novemb. MCCCCLII. Ob. autem XIX. Aprilis MCCCCLXXXXVII). Il est l’auteur de deux traités diététiques (dont un sur l’alimentation de Carême), tous deux dédicacés au cardinal Jean de Médicis, le futur pape Léon X, qu’il eut pour patient à plusieurs reprises, mais il composa aussi d’autres ouvrages consacrés à la médecine et à la philosophie.
41Études : M. Messina, « Bernardo Torni », Physis, 17 (1975), p. 249-254; L. Thorndike, Science and Thought in the Fifteenth Century. Studies in the History of Medicine and Surgery, Natural and Mathematical Science, Philosophy and Politics, New York, 1929, p. 109-110; A. F. Verde, Lo studio fiorentino, 14731503. Ricerche e documenti, 5 vol. , Florence, 1973-1985.
42CONRAD HEINGARTER († après 1488)
43Né à Horgen au bord du lac de Zurich, Conrad Heingarter fit ses études à Paris : bachelier ès arts en 1454, licencié puis maître en 1455, il suivit un cursus médical qui le conduisit à la licence en 1464 puis à la maîtrise en 1466. Astrologue et médecin, il entra vers 1463 au service de Jean II, duc de Bourbon et d’Auvergne, puis à celui de Louis XI. Il occupa alors des fonctions de médecin et d’ambassadeur. Il fut recommandé pour entrer au service de Charles VIII, mais son service auprès du roi n’est pas certain. Auteur prolifique, il s’est illustré dans le domaine astrologique, en rédigeant notamment un judicium (jugement) pour l’année 1476 et un autre pour la cinquante-sixième année de Jean II, un commentaire au Tetrapartitum de Ptolémée, un commentaire au Centiloquium du même auteur, un traité sur la comète (en 1472). Dans le domaine médical il est l’auteur d’une défense de l’astrologie (en 1488), et de trois ouvrages qui mêlent astrologie et diététique : une nativité de Jean de la Goutte, gouverneur général des finances de Jean II de Bourgogne, dont une partie date de février 1469, et qui comporte un régime de santé ; un conseil adressé au duc de Bourbon en 1477 à la fois préventif et thérapeutique et un autre à la duchesse Anne en 1480 qui souffrait d’une inflammation de la matrice.
44Études : J.-P. Boudet (éd.), Le « Recueil des plus celebres astrologues » de Simon de Phares, 2 t., Paris, 1999 ; D. Jacquart, Supplément, p. 57 ; M. Préaud, « Les méthodes de travail d’un astrologue du xve siècle, Conrad Heingarter », dans École nationale des Chartes. Positions des thèses, Paris, 1969, p. 143-149 ; id., Les astrologues à la fin du Moyen Âge, Paris, 1984, p. 71-73 ; L. Thorndike, A History of Magic and Experimental Science, vol. 4, New York 1934, p. 357-385 ; Wickersheimer, Dictionnaire, vol. 1, p. 107-108 ; id., « Conrad Heingarter », Bulletin de la Société française d’histoire de la médecine, 12 (1913), p. 321-326.
45ÉTIENNE ARLANDI (actif dans la première moitié du xive siècle)
46Médecin et traducteur de l’arabe en latin, Étienne Arlandi figure dans le cartulaire de l’université de Montpellier, en 1319, avec le titre de vice-chancelier. Il est également cité par Gui de Chauliac (selon lequel il soigna les yeux de Jean XXII) et par Valescus de Tarente, un maître montpelliérain du xve siècle. Étienne Arlandi est l’auteur d’un Dietarium sans doute composé dans ce premier quart du xive siècle. Selon George Sarton, il pourrait s’agir de la traduction d’un ouvrage arabe de Qusṭā ibn Lūqā (ca. 820-ca. 912). Auteur d’un commentaire à l’Antidotaire de Nicolas de Salerne, Étienne Arlandi eut aussi une activité de traducteur, mettant notamment en latin, avec l’aide du juif Profatius, le De sphera du même Qusṭā ibn Lūqā. Il est aussi l’auteur d’Experimenta. Gui de Chauliac et Valescus de Tarente lui attribuent d’autres ouvrages qui n’ont pas été conservés.
47Études : A. Cardoner, Història de la medicina a la Corona d’Aragò (1162-1479), Valence, 1969, p. 40, 50, 59, 180 (Cuadernos Valencianos de historia de la medicina y de la ciencia, 8 Série A), rééd. Barcelone, 1973 ; Jacquart, Supplément, p. 67-68 ; P. Pansier, « Les maîtres de la faculté de médecine de Montpellier », Janus, 10 (1905), p. 9-10 ; G. Sarton, Introduction to the History of Science, vol. 3/1, Baltimore, 1947, rééd. 1975, p. 426-427 ; Wickersheimer, Dictionnaire, vol. 1, p. 135-136.
48FILIPPO D’AREZZO († 1348 ?)
49Auteur mal connu, sans doute en activité à Sienne où il fit peut-être ses études de médecine, Filippo d’Arezzo est le fils d’un certain Bandino d’Arezzo qui fut professor et magister in scientia gramatice dans la cité toscane, entre 1287 (moment probable de son installation) et 1319, date de sa mort. Filippo, dont le nom ne figure pas parmi les médecins communaux siennois, est l’auteur d’un Sermo de conservatione sanitatis adressé au juriste Rainero Pagliaresi qui faisait partie des enseignants payés par la commune de Sienne entre 1321 et 1340. Il composa également un Sermo de conservatione sanitatis oculorum.
50Études : M. Buonocore, notice sur le ms. B.A.V., Vat. lat. 4462, dans « & coquatur ponando... ». Cultura della cucina et della tavola in Europa tra medioevo ed età moderna, Prato, 1996, p. 87.
51GÉRARD DE SOLO († ca. 1360)
52Médecin de la faculté de Montpellier, dont le nom apparaît dans le cartulaire à partir de 1335 comme maître-régent, Gérard de Solo, originaire d’Auvergne, fut l’élève d’Arnaud de Villeneuve. Auteur de plusieurs œuvres médicales parmi lesquelles un Introductorium iuvenum sive de regimine corporis humani in morbis, à l’adresse des étudiants en médecine (traduit en hébreu au début du xve siècle), un De febribus, des commentaires au livre IX du Liber ad Almansorem de Rhazès, aux Diètes universelles et particulières d’Isaac Israëli et à l’Isagoge Johanitii, auteur encore d’un Tractatus de gradibus, de recettes rédigées à partir du Canon d’Avicenne, Gérard de Solo composa aussi avec trois autres maîtres de la faculté montepelliéraine, Jourdain de Turre, Raymond de Mollières et G. de Marceriis, un conseil préventif adressé à Hugues Aimery (1328-1348), évêque de Saint-Paul-des-trois-châteaux.
53Édition : K. Sudhoff, « Eine Diätregel für einen Bischof, aufgestellt von vier Professoren von Montpellier in der Mitte des 14. Jahrhunderts », A.G.M., 14 (1923), p. 184-186.
54Études : A.-S. Guénoun, « Gérard de Solo, maître de l’université de médecine de Montpellier et praticien du xive siècle », École nationale des Chartes. Positions des thèses, Paris, 1982, p. 75-82 ; ead., « Gérard de Solo et son œuvre médicale », dans L’Université de médecine de Montpellier et son rayonnement (xiiie-xve siècles), actes du colloque international de Montpellier (Université Paul-Valéry-Montpellier III, 17-19 mai 2001), sous la dir. de D. Le Blevec, Turnhout, 2004, p. 65-73 (De Diversis artibus, 71) ; Jacquart, Supplément, p. 85-86 ; P. Pansier, « Les Maîtres de la Faculté de médecine de Montpellier », Janus 9 (1904), p. 544-545 ; G. Sarton, Introduction to the History of Science, vol. 3/1, Baltimore, 1947, rééd. 1975, p. 876-877 ; Wickersheimer, Dictionnaire, vol. 1, p. 185-186.
55GIACOMO ALBINI DA MONCALIERI († 1348)
56Originaire de la cité piémontaise de Moncalieri, où il fut pendant de nombreuses années médecin communal et ambassadeur (activité attestée à partir de 1324), Giacomo Albini fut praticien de cour, au service d’Aimond et Yolande de Savoie, puis passa au service de la Maison d’Achaïe de 1328 à sa mort en 1348. Il assista Philippe d’Achaïe durant son agonie en 1334 puis fut le médecin de son fils Jacques (1335-1367), auquel il destina son De sanitatis custodia, composé vers 1341-1342, après la naissance de l’héritier. Il accomplit en compagnie du prince Amédée d’Achaïe un voyage à Montpellier et à Paris en 1340. Il est également l’auteur d’un Memoria pro auro potabili.
57Édition : G. Carbonelli, Il « De sanitatis custodia » di Maestro Giacomo Albini di Moncalieri, con altri documenti sulla storia della medicina negli stati sabaudi nei secoli xiv e xv, Pignerol, 1906 (Biblioteca della Società storica subalpina, 35).
58Études : G. Bonino, Biografia medica piemontese, Turin, 1825 ; G. Carbonelli, Come vissero i Primi conti di Savoia, da Umberto Biancamano a Amedeo VIII, Raccoltà di usi, costumanze, tradizioni e consuetudini mediche, igieniche, casalinghe tratte dai documenti degli Archivi Sabaudi, Milan, 1931 ; D.B.I., vol. 2, p. 6-7 ; G. Sarton, Introduction of the History of Science, vol. 3/1, Baltimore, 1947, rééd. 1975, p. 855 ; G. Trompeo, Dei medici e degli archiatri, vol. 2, Turin, 1858 ; Wickersheimer, Dictionnaire, vol. 1, p. 320.
59GILBERT KYMER († 1463)
60Médecin formé à l’université d’Oxford où il enseigna et dont il fut par deux fois chancelier (en 1431-1434 et en 1447-1453), Gilbert Kymer participa à la création d’un collège à Londres qui avait pour but de permettre un contrôle plus étroit de la pratique médicale et chirurgicale dans la cité. Gilbert Kymer entra au service du duc Humphrey de Gloucester (1391-1447), auquel il adressa son Dietarium de sanitatis custodia rédigé en 1424, avant de passer à celui d’Henri VI puis d’Édouard IV. Il mena de front avec cette activité médicale une carrière ecclésiastique comme doyen de la cathédrale de Salisbury de 1449 à sa mort.
61Études : Dictionary of National Biography, vol. 31, Londres, 1892, p. 353-354 ; C. H. Talbot et E. A. Hammond, The Medical Practitioners in Medieval England, Londres, 1965, p. 60-63.
62GUIDO PARATO (actif entre 1439 et 1471 ?)
63Originaire de Crémone, Guido Parato enseigna la médecine à Pavie de 1439 à 1465, mais aussi dans l’éphémère studium de Milan en 1448. Il fut l’un des praticiens du duc de Milan Francesco Sforza, qui le fit comes et eques auratus. Des lettres attestent encore en 1470 de ses fonctions auprès de Galeazzo Maria et de son épouse, Bonne de Savoie. Lors de la réunion du concile de Mantoue par Pie II à Mantoue en 1459, il soigna deux émissaires du duc de Bourgogne, Jean de Clèves et Jean de Croy. À cette occasion, il rédigea à leur demande un Libellus de sanitate conservanda, adressé au duc de Bourgogne, Philippe le Bon. Ce dernier fit traduire à sa cour l’original latin.
64Études : D. Panebianco, Storia del Collegio dei medici di Milano, Milan, 1967, p.58 (Quaderni di « Castalia », 14) ; E. Wickersheimer, « Le régime de santé de Guido Parato, physicien du duc de Milan », Bulletin de la Société Française d’Histoire de la Médecine, 12 (1913), p. 82-95.
65GUILLAUME DE SALICET (1210-ca. 1276/1280)
66Originaire de Saliceto, près de Plaisance, Guillaume de Salicet fut l’élève d’Ugo Borgognoni et peut-être du Florentin Bono del Garbo, les fondateurs de l’enseignement chirurgical à Bologne. Il devint lui-même magister medicine à Padoue et Bologne. Il pratiqua aussi la médecine dans de nombreuses villes d’Italie du Nord, à Milan, Crémone, Pavie, Bologne ou encore Vérone. Il est l’auteur d’une Chirurgie, adressée à Bono del Garbo, connue en deux versions et d’une Summa conservationis et curationis, sans doute composée entre les deux phases de rédaction de son traité chirurgical (donc entre 1268 et 1275), et adressée à son fils et au personnel de l’hôpital Saint-Ambroise de Plaisance.
67Édition : Summa conservationis et curationis, Venise, 1490.
68Études : J. Agrimi et C. Crisciani, « The Science and Practice of Medicine in the Thirteenth Century according to Guglielmo da Saliceto, Italian Surgeon », dans Practical Medicine from Salerno to the Black Death, éd. L. García Balles-ter, R. French, J. Arrizabalaga et A. Cunningham, Cambridge, 1994, p. 6087 ; A. Boreri, Guglielmo da Saliceto. Studi storico-critico, Plaisance, 1938 ; M. R. McVaugh, The Rational Surgery of the Middle Ages, Florence, 2006 (Micrologus’ Library, 15) ; G. Sarton, Introduction to the History of Science, vol. 2/2, Baltimore, 1931, rééd. 1975, p. 1078-1079; T. Zucconi, « Guglielmo da Saliceto e il progresso della medicina », dans Storia di Piacenza, vol. 2 : Dal vescovo conte alla signoria (996-1313), éd. P. Castignoli et alii, Plaisance, 1984, p. 401-450.
69GUY DE VIGEVANO (ca. 1280-ca. 1349)
70Originaire de Pavie, issu d’une famille noble gibeline, Guy de Vigevano fut peut-être formé à Bologne et pratiqua la médecine à Pavie. Il devint le praticien de l’empereur Henri VII (1310-1313), avant de passer au service de la cour de France pour fuir les querelles entre Guelfes et Gibelins qui suivirent la mort de l’empereur en 1313. Il devint alors le médecin de Marie de Luxembourg, épouse de Charles IV, avant d’être celui de Jeanne de Bourgogne, épouse de Philippe VI (1328-1350). C’est à ce dernier qu’il adressa en 1335, en pleine période de préparatifs militaires en vue de la croisade, le Texaurus Regis Francie acquisicionis Terre Sancte de ultra mare necnon sanitatis corporis et vite ipsius prolongacionis ac etiam cum custodia propter venenum, ouvrage à la fois de diététique et de poliorcétique. Il est également l’auteur d’un Liber notabilium a libris Galieni extractus, adressé au même souverain.
71Édition : G. Ostuni, Le macchine del re. Il « Texaurus Regis Francie » di Guido da Vigevano. Trascrizione, traduzione e commento del codice lat. 11015 della Bibliothèque Nationale di Parigi, Vigevano, 1993.
72Études : A. Colombo, « Il medico aulico Guido da Vigevano e la sua famiglia », Rivista di storia delle scienze mediche e naturali, 9 (1928), p. 255-275 ; B. S. Hall, « Guido da Vigevano’s Texaurus Regis Francie, 1335 », dans Studies on Medieval Fachliteratur, Bruxelles, 1982, p. 37-38 ; Lexicon des Mittelalters, vol. 4, col. 1776 ; Prima di Leonardo. Cultura delle macchine a Siena nel Rinascimento, sous la dir. de P. Galluzzi, Milan, 1991 ; G. Romano, « Guido da Vigevano », Bollettino della Società pavese di storia patria, 14 (1914), p. 353-357 ; id., « Ancora di Guido da Vigevano », ibid., 15 (1915), p. 291-292 ; id., « Una traccia della vita di Guido da Vigevano », ibid., 28 (1928), p. 137 ; G. Sarton, Introduction to the History of Science, vol. 3/1, Baltimore, 1947, rééd. 1975, p. 846-847 ; Wickersheimer, Dictionnaire, vol. 1, p. 216-217.
73JACQUES DESPARS (1380 ?-1458)
74Fils d’un chevalier originaire de Tournai, Jacques Despars effectua toutes ses études à l’université de Paris, d’abord à la faculté des arts, dont il devint maître en 1402-1403, puis à la faculté de médecine, où il obtint le baccalauréat en 1408 et la maîtrise deux ans plus tard. Il fut régent de la faculté de 1411 à 1419. Outre une carrière universitaire, il fut également médecin de cour, servant le duc de Bourgogne comme médecin, conseiller et ambassadeur ; il eut peut-être pour patient le roi Charles VII. Bénéficiaire de nombreuses prébendes ecclésiastiques, il fut chanoine-trésorier de Notre-Dame de Tournai. Il passa le plus clair de son temps dans le Nord de la France, entre Cambrai et Tournai, ce qui ne l’empêcha pas de séjourner à Paris (ville où il mourut en 1458) et de passer six mois à Montpellier au début de ses études. Il est l’auteur d’un commentaire au Canon d’Avicenne composé entre 1432 et 1453, de deux régimes adressés à deux frères, Michel et Guillaume Bernard et, selon Danielle Jacquart, d’un régime pour les jeunes enfants, le Régime et l’ordonnanche comment l’en doit nourrir enfants de roys, de princes et de tous grans seigneurs jusques a l’eage de V ou de VJ ans.
75Éditions : É. Roy, « Un régime de santé du xve siècle pour les petits enfants et l’hygiène de Gargantua », dans Mélanges offerts à M. Émile Picot, 2 t., t. I, Paris, 1913, p. 151-159.
76Études : D. Jacquart, « La pratique médicale dans la région du Nord au xve siècle », dans Actes du 101e Congrès des sociétés savantes (Lille, 1976), Section des sciences, t. III, Lille, 1976, p. 7-19 ; ead., « Le regard d’un médecin sur son temps : Jacques Despars (1380 ?-1458) », B.EC., 38 (1980), p. 35-81 ; ead., « Un médecin parisien du quinzième siècle, Jacques Despars (1380-1458) », École nationale des Chartes. Positions des thèses, Paris, 1971, p. 107-113 ; ead., Supplément, p. 134-135 ; Wickersheimer, Dictionnaire, vol. 1, p. 326-327.
77JEAN CHANCZELPERG (xve siècle ?)
78Originaire de Schwanfelden, en Basse-Franconie, Jean Chanczelperg est connu pour un régime adressé à un certain Sigismond Dursperger de Gramhartsteten (Autriche) dans lequel l’auteur se dit bachelier en médecine de Bologne. Toutefois, son nom ne figure pas parmi les étudiants allemands de la faculté italienne.
79Éditions : E. Wickersheimer, « Le régime de santé de Jean Chanczelperger, bachelier en médecine de l’Université de Bologne (xve siècle) », Janus, 25 (1921), p. 245-250.
80JEAN DE MIRFELD († 1407)
81Issu d’une famille originaire du Yorkshire, Jean de Mirfeld y est peut-être né à moins qu’il n’ait vu le jour à Londres. Sa formation est toute aussi méconnue ; peut-être suivit-il quelque enseignement d’un maître londonien. Il exerça à l’hôpital S. Bartholomew de Londres et l’on sait qu’il avait des contacts avec un chirurgien du roi, Adam Rous. Il entra parallèlement dans la carrière ecclésiastique comme acolyte, puis sous-diacre, et diacre avant de devenir prêtre sans bénéfice en avril 1395. Il rédigea son Breviarium Bartholomei (encore appelé Breviarium practice) entre 1380 et 1395. Il fut également l’auteur, quelques années plus tard, d’un Florarium Bartholomei, traité théologique qui contenait également un chapitre médical.
82Études : P. Horton-Smith Hartley et H. R. Aldridge, Johannes de Mirfeld of St. Bartholomew’s Smithfield; his Life and Works, Cambridge, 1936 ; G. Sarton, Introduction to the History of Science, vol. 3/2, Baltimore, 1948, rééd. 1975, p. 1704-1706 ; C. H. Talbot et E. A. Hammond, The Medical Practitioners in Medieval England, Londres, 1965, p. 422.
83JEAN DE SAINT-PAUL († 1214/1215)
84Bénédictin du monastère de Saint-Paul à Rome, cardinal prêtre de S. Priscia en 1193, cardinal-évêque de Sabine en 1205, Jean de Saint-Paul (qui mourut vers 1214-1215) fut un personnage de première importance de la Curie sous Célestin III (1191-1198) et Innocent III (1298-1216). Il est l’auteur du Liber de simplicum medicinarum virtutibus et peut-être des Flores dietarium. George Sarton en fait un médecin salernitain, peut-être d’origine française sans plus de précision ni de preuve.
85Édition : H. J. Ostermuth, « Flores Diaetarum », eine salernitanische Nahrungsmitteldiätetik aus dem XII Jahrhundert, verfasst vermutlich von Johannes de Sancto Paulo, Leipzig, Med. Diss., 1919.
86Études : B. Altaner, « Zur Biographie des Kardinal Johannes von S.P. », Historisches Jahrbuch, 49 (1929), p. 304-306 ; É. Littré, « Jean de Saint Paul », dans Histoire littéraire de la France, vol. 21, Paris, 1847, p. 408-411 ; W. Maleczek, Papst und Kardinalskollege von 1191 bis 1216, Vienne, 1984, p. 114-117 ; G. Sarton, Introduction to the History of Science, vol. 2/1, Baltimore, 1931, rééd. 1975, p. 439-440.
87JEAN DE TOLÈDE († 1275)
88Membre de l’ordre cistercien, peut-être d’origine anglaise, Jean de Tolède étudia peut-être la médecine à Paris. Dans les années 1241-1242, il apparaît dans le milieu pontifical, en compagnie de cardinaux qui se rendaient au concile réuni par Grégoire XI. Il portait alors le titre de magister. À partir du milieu des années 1240, il se consacra à une carrière ecclésiastique : cardinal-prêtre de Saint-Laurent in Lucina en 1244, il devint cardinal-évêque de Porto en décembre 1261. Il mourut au concile de Lyon le 13 juillet 1275. Il est l’auteur d’un Libellus de conservatione sanitatis manifestement composé pour un clerc demeuré anonyme.
89Édition : L. Élaut, « The Walcourt Manuscript : a hygienic Vade-mecum for Monks », Osiris, 13 (1958), p. 87-202 ; J. Pagel, « Eine bisher unveröffentlichte mittelalterliche Diätetik », Pharmazeutische Post, 34 (1907), p. 591-593, 603605, 615-618.
90Études : H. Grauert, « Meister Johann von Toledo », Sitzungsberichte der philosophischen-philologischen und der historischen Klasse der königlische bayerische Akademie der Wissenschaft, 1901, p. 111-326 ; Wickersheimer, Dictionnaire, vol. 2, p. 493.
91JOURDAIN DE TURRE (actif entre 1313 et 1335)
92Maître de la faculté de Montpellier depuis les années 1313-1315, Jourdain de Turre fut aussi le médecin du roi d’Aragon Jacques II en 1318 et en 1335. Il est aussi l’auteur de plusieurs traités médicaux à caractère pratique (ouvrage contre la lèpre, sur l’urine, sur les fièvres, sur l’épilepsie), sans oublier sa participation au régime collectif composé pour l’évêque de Saint-Paul-des trois-châteaux.
93Édition : K. Sudhoff, « Eine Diätregel für einen Bischof, aufgestellt von vier Professoren von Montpellier in der Mitte des 14. Jahrhunderts », A.G.M., 14 (1923), p. 184-186.
94Études : A. Cardoner, Història de la medicina a la Corona d’Aragó (1162-1479), Barcelone, 1973, p. 59 n. 85 ; Jacquart, Supplément, p. 195 ; P. Pansier, « Les maîtres de la Faculté de Médecine de Montpellier », Janus, 10 (1905), p. 3 ; G. Sarton, Introduction to the History of Science, vol. 3/1, Baltimore, 1947, rééd. 1975, p. 877-878 ; F.-O. Touati, « Les traités sur la lèpre des médecins montpelliérains : Bernard de Gordon, Henri de Mondeville, Arnaud de Villeneuve, Jourdain de Turre et Guy de Chauliac », dans L’Université de médecine de Montpellier et son rayonnement (xiiie-xve siècles), actes du colloque international de Montpellier (Université Paul-Valéry-Montpellier III, 17-19 mai 2001), sous la dir. de D. Le Blevec, Turnhout, 2004, p. 205-231 (De Diversis artibus, 71) ; Wickersheimer, Dictionnaire, vol. 2, p. 514-515.
95KONRAD DE EICHSTÄTT († av. 1341)
96Originaire de Eischtätt, Conrad est sans doute né dans les dernières décennies du xiiie siècle. Un second testament, daté de 1341, fait part de son décès. Médecin d’Adalbert II de Schmidmühlen (1324-1358), abbé du monastère de Saint-Emmeran en Bavière, il fut l’auteur de deux ouvrages diététiques, un Regimen sanitatis et un De facultatibus ciborum.
97Édition : C. Hagenmeyer, Das « Regimen sanitatis » Konrads von Eischtatt. Quellen, Texte, Wirkungsgeschichte, Stuttgart, 1995.
98Études : G. Kallinich et K. Figala, « Konrad von Eischstätt, ein Artzpersönlichkeit des Deutschen Mittelalters », Sudhoffs Archiv, 52 (1968), p. 341-346 ; Lexicon des Mittelalters, vol. 5, col. 1357 ; M. Weiss-Adamson, Medieval Dietetics. Foods and Drinks in « Regimen Sanitatis » Literature from 800 to 1400, Franc-fort-sur-le-Main, 1995 ; L. White, « Medical Astrologers and Late Medieval Technology », Viator, 6 (1975), p. 295-308.
99MAINO DE MAINERI († 1368)
100Astrologue et médecin d’origine milanaise, Maino de Maineri a étudié la médecine à Paris, faculté dont il devint l’un des maîtres-régents entre 1326-1331. Il obtint en 1331 une dispense pontificale pour se marier. Dans ses années parisiennes, outre un De conficiendis vinis daté de 1339 selon un manuscrit parisien, il rédigea notamment un long régime de santé, composé dans les années 1331-1333, et adressé à l’évêque d’Arras, Andrea Ghini Malpigli ; quelques années plus tard, probablement entre 1333 et 1336, il en écrivit un second pour le Génois Antonio Fieschi, chanoine de Paris, dont il était peut-être le praticien personnel, du moins l’ami. C’est peut-être par son entremise qu’il passa ensuite au service des seigneurs de Milan, puisqu’on le retrouve, dès 1347 en voyage en compagnie d’Isabelle Fieschi, sœur d’Antonio Fieschi et épouse de Luchino Visconti. Médecin et astrologue de la cour milanaise, d’après les informations livrées par Pétrarque, il y exercera jusqu’à sa mort en 1368 et y composera un traité contre la peste (Libellus de preservatione ab epydemia) en 1360, un traité d’astrologie (Theorica corporum celestium) composé en 1358, ainsi qu’un Liber medicinalis en huit traités.
101Éditions : « Arnaldi de Villanova Opera omnia », Lyon, 1504 ; L. Thorndike, « A Medieval Sauce-Book », Speculum, 9 (1934), p. 183-190.
102Études : G. Commaggia-Medici, « Mayno de Mayneri nella vita dei tempi suoi », A.S.L., 57 (1928), p. 142-151 ; Jacquart, Supplément, p. 202-203 ; G. Sarton, Introduction to the History of Science, vol. 3/1, Baltimore, 1947, rééd. 1975, p. 834-835 ; Wickersheimer, Dictionnaire, vol. 2, p. 533-534.
103MICHEL SAVONAROLE (1384-1464)
104Médecin formé à Padoue, Michel Savonarole entra en 1440 au service de la famille d’Este à Ferrare, en remplacement d’Ugo Benzi. Il obtint en 1450 une chaire d’enseignement à Ferrare. Médecin de la cour, il accompagna les seigneurs de la ville lors de leurs déplacements et fut même appelé en consultation par la République de Venise. Il est l’auteur d’une œuvre médicale abondante en italien et en latin, en grande partie adressée aux différents seigneurs de Ferrare qui se sont succédés et qu’il a servi jusqu’à sa mort : si sa Practica maior est destinée à un confrère, Sigismond Polcastro, le De la preservatione e cura della gotta est adressé à Nicolas III et les traités De aqua ardente et le Speculum physionomie à Leonello d’Este. C’est au successeur de ce dernier, Borso d’Este, que Michel Savonarole envoya son Libreto de tutte le cosse che se magnano (écrit vers 1450) ainsi qu’un De balneis et thermis naturalibus omnibus Italie sicque totius orbis proprietatibusque earum. Il est également l’auteur d’un Libellus de magnificis ornamentis Regie Civitatis Padue, écrit vers 1455-1456 en l’honneur de Padoue, et d’un De regimine pregnantium et noviter natorum usque ad septennium, sans oublier des œuvres à caractère dévotionnel et moral.
105Édition : Michele Savonarola, Libreto de tutte le cosse che se magnano ; un’opera di dietetica del sec. xv, éd. J. Nystedt, Stockholm, 1988 (Acta Universitatis Stockholmiensis. Romanica Stockholmiensia, 13) ; Il trattato ginecologico-pediatrico in volgare. « Ad mulieres ferrarienses de regimine pregnantium et noviter natorum usque ad septennium » di Michele Savonarola, éd. L. Belloni, Milan, 1952.
106Études : C. Crisciani, « Michele Savonarola medico : tra università e corte, tra latino e volgare », dans Filosofia in volgare nel Medioevo, atti del XII convegno della Sispm, éd. N. Bray et L. Sturlese, Brepols, 2003, p. 433-449 ; T. Pesenti Marangon, « Michele Savonarola a Padova : l’ambiente, le opere, la cultura medica », Quaderni per la storia dell’Università di Padova, 9-10 (1977), p. 45-103.
107NICCOLÒ BERTRUCCIO († 1347)
108Sans doute originaire d’une famille noble de Lombardie, Niccolò Bertruccio, qui fut élève du chirurgien bolonais Mondino de’ Luzzi, fut professeur à Bologne dans le second quart du xive siècle ; il tenait la chaire d’anatomie. Il eut lui-même pour élève Gui de Chauliac. Comme son maître, il pratiqua des dissections. Il est l’auteur d’un Collectorium totius medicine, qui ne comprend que quelques parties diététiques, et d’un commentaire aux Aphorismes d’Hippocrate et au Tegni de Galien.
109Édition : Niccolò Bertruccio, « Collectorium medicine utilissimum ac pernecessarium », Lyon, 1518.
110Études : D.B.I., vol. 9, p. 651-652 ; G. Sarton, Introduction to the History of Science, vol. 3/2, Baltimore, 1948, rééd. 1975, p. 847-848 ; N. G. Siraisi, Taddeo Alderotti and his Pupils. Two Generations of Italian medical Learning, Princeton, 1981.
111PANTALEONE DA CONFIENZA († ca. 1497)
112Enseignant à la faculté de médecine de Pavie en 1440, et à Turin dès 1443, Pantaleone da Confienza fut aussi le médecin des ducs de Savoie, de Louis Ier (1434-1465) et de ses successeurs. En 1480, il recevait une pension de Philibert Ier et son nom paraissait encore dans les registres de la faculté de Turin en 1493. Il est l’auteur de deux ouvrages médicaux, un pillularium et une somme diététique consacrée aux fromages, la Summa lacticiniorum, éditée à Turin de son vivant, en 1477.
113Éditions : « Panthaleonis de Confluentia Summa lacticiniorum », Turin, per Johannem Fabri, 1477 ; I. Naso, Formaggi del Medioevo, la « Summa lacticiniorum » di Pantaleone da Confienza, Turin, 1990 ; ead., Università e sapere medico nel Quattrocento. Pantaleone da Confienza e le sue opere, Cuneo-Verceil, 2000 (Storia e Storiografia, 24).
114Traduction : Pantaleone da Confienza, Trattato dei Latticini, éd. E. Faccioli, Milan, 1990.
115Études : I. Naso, « La pubblica assistenza medica nel basso Medio Evo. I medici dei Comuni di Torino e di Pinerolo nel xiv e nel xv secolo », Minerva Medica, 68, fasc. 17 (1977), p. 1149-1166 ; ead., Medici e strutture sanitarie nella societa tardo-medievale. Il Piemonte dei secoli xiv e xv, Milan, 1982, p. 202-203.
116PETRUS HISPANUS (1205-1277 ?)
117Autour de cette personnalité controversée, beaucoup d’inconnues demeurent. Récemment, l’identification du médecin Petrus Hispanus avec le pape Jean XXI a été remise en cause par J. F. Meirinhos. De même, doute-ton de l’identification du médecin avec l’auteur de logique. Né peut-être vers 1205, originaire du Portugal, Petrus Hispanus médecin fréquenta l’université de Paris, puis celle de Sienne entre janvier 1245 et avril 1250. Il serait peut-être retourné au Portugal de mai 1250 à 1264. Il fut archidiacre de Braga. Il est l’auteur notamment d’un régime de santé et d’un commentaire aux Diètes universelles et particulières d’Isaac Israëli.
118Édition : M. H. Da Rocha Pereira, Pedro Hispano, Livro sobre a conservaçao da saude, Porto, 1961.
119Études : M. H. Da Rocha Pereira, « Livro sobre a conservaçao a saude », dans Obras Medicas de Pedro Hispano, Coïmbra, 1973, p. 427-491 ; ead., « Un opusculò médico de Pedro Hispano », dans Miscelanea de estudos a Joachim de Carvalho, 3, 1960, rééd. in Obras Medicas ; L. M. de Rijk, « On the Life of Peter of Spain, the Author of the Tractatus called afterwards Summule logicales », Vivarium, 8 (1970), p. 123-154 ; J. F. Meirinhos, « Petrus Hispanus Portugalensis ? Elementos para una diferenciaça˜o de autores », Rivista Española de Filosofía Medieval, 3 (1996), p. 51-76.
120PIERRE DE TOSSIGNANO (ca. 1330/1340-1407)
121Originaire de Tossignano près d’Imola, Pierre de Tossignano fit ses études de médecine à Padoue. Il enseigna à Bologne à partir de 1364 et devint citoyen de la ville en 1386. Professeur à Padoue à partir de 1377, il revint à Bologne quelques années plus tard, puis passa à Pavie à partir de 13911392, tout en devenant le praticien de Gian Galeazzo Visconti, seigneur de Milan. Il lui adressa un traité contre la peste, rédigé en 1398. Il est aussi l’auteur d’un commentaire, sous forme de recettes, au livre IX du Liber ad Almansorem de Rhazès et de deux traités sur les bains thermaux, de Bormio en Valtelline et Acqui Terme dans le Montferrat. Il existe des éditions d’un régime qui lui est attribué, mais aucun manuscrit de ce texte n’a été conservé, à ma connaissance. Le régime qui est copié sous son nom dans un codex de Copenhague daté du xvie siècle, est en fait une partie de la Summa conservacionis et curationis de Guillaume de Salicet.
122Édition : « De regimine sanitatis », Paris, 1533.
123Études : Lexicon des Mittelalters, vol. 6, col. 1985 ; G. Mazzini, La medicina in Italia nel secolo xiv. Vita e opera di Maestro Pietro da Tossignano, Rome, 1926 (Studi di Storia del pensiero scientifico, 6) ; G. Sarton, Introduction to the History of Science, vol. 3/2, Baltimore, 1948, rééd. 1975, p. 1683-1684.
124PIERRE FIGAROLA (actif vers 1315 ?)
125Médecin espagnol qui pratiqua la médecine à Valence, Pierre Figarola fut l’auteur d’un conseil préventif rédigé à l’adresse de ses deux fils, étudiants à Toulouse. D’après L. Thornkide, qui a édité ce texte bref, le copiste de l’unique manuscrit conservé aurait d’abord écrit la date de 1415 avant de la barrer pour 1315 et cette dernière mention serait la plus acceptable. Dans le dernier quart du xive siècle, d’après les archives du royaume d’Aragon, résidaient à Valence un certain Pere Figuerola (qui est peut-être un descendant de Pierre Figarola, voire le même personnage), ainsi qu’un dénommé Bernard Figarola, médecin de chambre du roi d’Aragon. Pere Figuerola, plusieurs fois examinateur dans la commission qui accordait la licence de pratiquer dans la ville, fut chargé en 1373 par le conseil valencien d’établir le projet de création d’un studium generale finalement fondé en 1401.
126Édition : L. Thorndike, « Advice from a Physician to his Sons », Speculum 6 (1931), p. 110-114.
127Études : L. Comenges, « Contribution à l’étude de l’histoire de la médecine dans le royaume d’Aragon », Janus, 8 (1903), p. 523-29, 574-582, plus spéc. p. 528 ; L. García Ballester, M. R. McVaugh, A. Rubio-Vela, Medical Licensing and Learning in Fourteenth Century Valencia, Philadelphie, 1989, p. 17, 52-53, 5758 et doc. p. 105-115 (Transactions of the American Philosophical Society, 79) ; G. Sarton, Introduction to the History of Science, vol. 3/1, Baltimore, 1947, rééd. 1975, p. 861.
128RAYMOND DE MOLIÈRES (actif en 1335)
129Chancelier de l’université de Montpellier en 1335, Raymond de Molières est cité par Gui de Chauliac comme étant son maître. Il est l’auteur d’un conseil diététique pour l’évêque de Saint-Paul-des-trois-châteaux, rédigé avec des confrères de la faculté, et d’un Tractatus de impedimentis conceptionis.
130Édition : K. Sudhoff, « Eine Diätregel für einen Bischof, aufgestellt von vier Professoren von Montpellier in der Mitte des 14. Jahrhunderts », A.G.M., 14 (1923), p. 184-186. Études : P. Pansier, « Les maîtres de la Faculté de Médecine de Montpellier », Janus, 10 (1905), p. 10 ; G. Sarton, Introduction to the History of Science, vol. 3/1, Baltimore, 1947, rééd. 1975, p. 878-879.
131SIGISMOND ALBICUS († 1427)
132Originaire de Bohême, né à Uncov, bachelier en droit de l’université de Prague, Sigismond Albicus étudia également la médecine à Prague ou à Padoue (où il obtint son doctorat de droit). Il devint médecin du roi Wenceslas IV de Bohême (1378-1419), mais mena aussi une carrière ecclésiastique comme archevêque de la ville (en 1411-1412) puis de Césarée, tout en restant au service du roi. Durant les troubles hussites, il partit pour la Hongrie et passa au service de l’empereur Sigismond (1368-1437). Sigismond Albicus rédigea de nombreux traités consacrés à la peste (en latin et en allemand) et un Regimen corporis peut-être à l’adresse de l’empereur, dans les dernières années de sa vie.
133Études : G. Sarton, Introduction to the History of Science, vol. 3/2, Baltimore, 1948, rééd. 1975, p. 1713-1715.
134TADDEO ALDEROTTI (1223-1295)
135Né à Florence, étudiant à Bologne puis professeur dans la même faculté (dont il fut l’un des fondateurs à partir des années 1260), Taddeo Alderotti obtint la citoyenneté de la ville en 1289. Jouissant d’une grande réputation dont le chroniqueur Villani se fit l’écho, il fut aussi employé par de nombreuses cités d’Italie du Nord et eut pour patients des personnalités importantes. Inventeur d’un nouveau genre médical, les consilia, auteur de nombreux commentaires (au Tegni de Galien, aux Aphorismes, au De regimine acutorum et aux Pronostics d’Hippocrate, à l’Isagoge Iohanitii et à des passages du Canon d’Avicenne), il est aussi l’auteur d’un Libello per chonservare la sanità del chorpo rédigé en 1293 pour le noble florentin Corso Donati. Il en existe deux versions, l’une latine et l’autre italienne.
136Éditions : « De conservatione sanitatis », Bologne, 1477 ; G. Spina et A. Sampalmieri, « La lettera di Taddeo Alderotti a Corso Donati e l’inizio della letteratura igienica medioevale », dans XXI Congresso Internazionale di Storia della Medicina, Sienne, 1968, vol. 1, p. 94-99.
137Études : D.S.B., vol. 1, p. 107 ; Lexicon des Mittelalters, vol. 1, col. 345 ; N. G. Siraisi, Taddeo Alderotti and his Pupils. Two Generations of Italian Medical Learning, Princeton, 1981, p. 27-42.
138THÉODORE D’ANTIOCHE († ca. 1250)
139Originaire d’Antioche, peut-être formé à Mossoul et Bagdad si l’on croit le témoignage de l’évêque et écrivain syriaque, Gregorius Abulfaragius, Théodore devint le philosophus de Frédéric II sans doute dans les années 1220 (même si les témoignages à son sujet sont plus nombreux à partir des années 1230), puis son astrologue à la mort de Michel Scot. Connaisseur de la langue arabe, il conduisit des ambassades auprès de souverains musulmans au nom de l’empereur. Il traduisit de l’arabe un traité de fauconnerie, le Moamin, révisé par Frédéric II lui-même, et il est l’auteur d’une lettre de santé adressée à l’empereur.
140Édition : Ch. B. Burnett, « Master Theodore, Frederick II’s Philosopher », dans Federico II e le nuove culture. Atti del XXXI convegno storico internazionale (Todi, 9-12 ottobre 1994), Spolète, 1995, p. 225-285.
141THOMAS DE THONON DIT LE BOURGUIGNON († ca. 1301)
142Médecin originaire de Thonon, mais dont la formation demeure inconnue, Thomas le Bourguignon, mort à Dijon, est l’auteur en 1286 d’un traité en vers, rédigé en français et adressé aux religieuses de l’abbaye bénédictine de Saint-Martin de Maubuisson. A. Collet, éditeur du traité d’après l’unique manuscrit conservé, suggère un lien possible entre le médecin et la cour de France via le monastère de Sainte-Marie-la-Royale, fondé par Blanche de Castille en 1241, et Marguerite de Provence qui fit de fréquents séjours à Pontoise.
143Édition : A. Collet, « Traité d’hygiène de Thomas le Bourguignon (1296) », Romania, 112 (1991), p. 450-487. Études : P. Meyer, « Fr. 6935 », Bulletin de la Société des anciens textes français, 30 (1904), p. 37-56 ; Wickersheimer, Dictionnaire, vol. 2, p. 761.
144THOMAS DE TILBURY (1297-1378)
145Aussi dénommé Thomas de Varsovie, ce praticien d’origine anglaise fit ses études à Bologne, puis pratiqua un temps la médecine en Italie et à Avignon avant de s’installer en Pologne à la mort d’Henri VI, dernier duc de Varsovie, dont il était l’ambassadeur. Après avoir rédigé une œuvre médicale abondante (l’Aggregatum, un antidotaire, un traité sur la phlébotomie, une practica et de règles générales consacrée à la pratique médicale, un traité sur les urines et des recettes), il composa, alors qu’il vivait retiré dans l’abbaye des Prémontrés d’Olbino, au début des années 1360, un ouvrage diététique intitulé Regimen sanitatis.
146Édition : J. Burchardt (éd.), « Higiena ». Wedle Tomasza z Wrocławia, Varsovie, 1997 (Studia copernicana, 36).
147UGO BENZI DE SIENNE (1376-1439)
148Né en 1376, Ugo Benzi est issu d’une famille bourgeoise de Sienne. Sa vie, riche en multiples déplacements, est connue notamment grâce à la biographie que rédigea son fils Soncino, lui-même médecin. Ugo étudia la philosophie à Bologne en 1394, puis obtient sa maîtrise à Pavie en 1396, sans doute en logique et philosophie. Dans ses années lombardes (il séjourna aussi à Plaisance où l’université se transféra à cause de la peste en 1399-1400), il écrivit un ouvrage de logique aujourd’hui perdu. Il enseigna la philosophie à Bologne entre 1402 et 1405, proposa un commentaire aux parva naturalia d’Aristote, puis se mit à étudier la médecine sous la tutelle de Marsilio di Santa Sofia. En 1405, il passa à Sienne, comme professeur de médecine. De 1409 à 1412, il séjourna à Pise, où il fut le médecin personnel du cardinal Balthasar Cossa et à Bologne, où il faisait la lecture du livre IX du Liber ad Almansorem de Rhazès. Devenu pendant quatre ans professeur à Parme à la demande de Niccolò d’Este, il passa ensuite à Sienne (de 1416 à 1421), avant de retourner à Bologne, puis Pavie à la demande de Filippo Maria Visconti (1425-1430). Il termina sa carrière comme médecin de cour auprès de Niccolò d’Este à Ferrare. Il est l’auteur d’une abondante œuvre philosophique, mais surtout médicale, parmi laquelle figurent des conseils pour certains préventifs (Consilia saluberrima ad omnes egritudines), des commentaires aux œuvres de Galien, aux Aphorismes d’Hippocrate, au Canon d’Avicenne ainsi que des questiones (Questio rerum naturalium, Questio de malitia complexionis diverse).
149Études : D.B.I, vol. 8, p. 720-723 ; D. P. Lockwood, Ugo Benzi, Medieval Philosopher and Physician, 1376-1439, Chicago, 1951.
150ZAMBONINO DA GAZZO († entre 1298 et 1310)
151Professeur de médecine à Padoue en 1262, Zambonino était originaire de la province de Crémone. Il est l’auteur d’un Tractatus de conservatione sanitatis, mais aussi d’un commentaire à la Rhétorique d’Aristote, d’après le témoignage conservé dans un manuscrit de la bibliothèque Antoniana de Padoue et rapporté par P. Marangon : mccccxiiii, die xii decembris, ego Gasparinus Pergomensis concessi super hoc libro et super scripto Rhetoricorum Aristotilis secundum Zamboninum de Gazo Cremonensem ducatos octo, idest libras xl. Zambonino est peut-être l’auteur de la traduction d’un Liber de ferculis et condimentis, effectuée à Venise, pour peu que son séjour dans la cité des doges (un « Zambonino medico » apparaît dans l’Archivio Diplomatico en 1271 et en 1282) soit attesté. Absent des archives padouanes entre 1262 et 1298, son nom réapparaît à la faveur d’un témoignage rendu au tribunal de la ville. Il faisait manifestement parti du groupe des médecins de la cité. D’après le témoignage de chroniques et d’inscriptions, il aurait été exilé de Padoue et se serait réfugié à Paris. On ignore la date de sa mort, postérieure à 1298, et antérieure à 1310.
152Études : P. Marangon, « Il trattato De Conservatione sanitatis di Zambonino da Gazzo (morto dopo il 1298) », Quaderni per la Storia dell’Università di Padova, 8 (1975), p. 1-17.
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
De la « Cité de Dieu » au « Palais du Pape »
Les résidences pontificales dans la seconde moitié du XIIIe siècle (1254-1304)
Pierre-Yves Le Pogam
2005
L’« Incastellamento » en Italie centrale
Pouvoirs, territoire et peuplement dans la vallée du Turano au Moyen Âge
Étienne Hubert
2002
La Circulation des biens à Venise
Stratégies patrimoniales et marché immobilier (1600-1750)
Jean-François Chauvard
2005
La Curie romaine de Pie IX à Pie X
Le gouvernement central de l’Église et la fin des États pontificaux
François Jankowiak
2007
Rhétorique du pouvoir médiéval
Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècles)
Benoît Grévin
2008
Les régimes de santé au Moyen Âge
Naissance et diffusion d’une écriture médicale en Italie et en France (XIIIe- XVe siècle)
Marilyn Nicoud
2007
Rome, ville technique (1870-1925)
Une modernisation conflictuelle de l’espace urbain
Denis Bocquet
2007