Figure et normes de comportement des ambassadeurs dans les documents de la pratique : un essai d’approche comparative (ca. 1250 - ca. 1440)
Texte intégral
1Motifs de réflexions fragmentaires dans les miroirs des princes, figures discrètes et hors-norme dans les dispositions statutaires italiennes1, les ambassadeurs occupent pourtant à la fin du Moyen Âge une place essentielle dans des écrits diplomatiques dont le nombre et la diversité s’accroissent. Des sauf-conduits les protègent, des lettres de créance les identifient, des pouvoirs leur donnent capacité à traiter, ils emportent souvent des instructions couchées sur papier ou parchemin, entretiennent des correspondances avec leurs mandants et, parfois, copient même dans un « journal » les documents expédiés ou reçus au cours de leur mission. Ces écrits pragmatiques véhiculent-ils alors des normes générales de comportement formulées de manière explicite ? Rédigés essentiellement pour transmettre des ordres, pour informer et garder mémoire, les instructions, les échanges épistolaires et les journaux se fondent-ils en Occident sur des références communes, évoquent-ils des règles et des façons d’agir partout similaires ? Dans quelle mesure contribuent-ils à l’élaboration d’un savoir sur la négociation ?
2Pour une première approche comparée de la question, on a choisi d’observer la situation de cinq puissances entre le milieu du XIIIe siècle et le milieu du XVe siècle : les royaumes du Portugal, de Castille et de France, l’Empire et, plus succinctement, la couronne d’Aragon2. Un tour d’horizon de la documentation publiée, à laquelle, pour l’essentiel, se limitera l’analyse, révèle d’emblée de fortes disparités3. Les journaux d’ambassade tiennent lieu d’exception, les instructions aux ambassadeurs et leurs correspondances, rares pour les monarchies portugaise et castillane, demeurent peu nombreuses pour la France et l’Empire, mais se comptent par centaines dans les Archives de la Couronne d’Aragon, à Barcelone. Ce panorama contrasté s’explique à la fois par des pratiques médiévales différenciées de l’écrit –l’usage des instructions et des correspondances n’est pas partout identique, la mise en archive et l’enregistrement des pièces expédiées ne concernent pas toujours les mêmes typologies documentaires4 –, par des destructions ou des disparitions postérieures, et par des historiographies qui n’explorent pas la diplomatie au même rythme5.
Portugal
3Dans la riche tradition d’histoire diplomatique portugaise comme dans les études menées sur la chancellerie de la monarchie, on ne trouve ainsi pas trace de journal d’ambassade avant le milieu du XVe siècle, et les instructions aux envoyés des rois ou leurs correspondances occupent une place très secondaire6. Les grandes collections de sources éditées ne leur concèdent guère plus d’importance7. Dans les archives également, comme l’ont relevé plusieurs historiens, les instructions aux ambassadeurs et leurs échanges épistolaires restent isolés dans un vaste ensemble de correspondances souveraines, de lettres de créance et de traités. S’agit-il alors de véritables hapax documentaires, ou faut-il plutôt y voir les vestiges d’une pratique courante dont on ne jugeait pas nécessaire de conserver le témoignage ? Il est sur ce point difficile d’avancer une réponse assurée, car le bouleversement des fonds de l’Arquivo Nacional da Torre do Tombo opéré à la fin du XVe siècle rend leur composition et leur mode de classement originels largement inaccessibles. Le tremblement de terre de 1755 a par la suite provoqué un déplacement et une autre réorganisation qui rendent le problème plus impénétrable encore8. Actuellement, les pièces relatives à la diplomatie sont réunies dans le Corpo cronologico et les Gavetas (« tiroirs »), des séries factices d’originaux rassemblés ex post9. Là se trouvent au moins une petite dizaine d’instructions et de lettres échangées entre les monarques et leurs envoyés à l’étranger10.
4Certains documents portent peu d’intérêt à la figure de l’ambassadeur. Adressées à l’infant Denis par le roi Jean Ier du Portugal, les plus anciennes instructions conservées (1388) – un « incunable de notre diplomatie » selon leur éditeur – se contentent ainsi de préciser la teneur de propos destinés au roi d’Angleterre, que l’on veut convaincre de ratifier le traité de Windsor (1386) et d’autoriser une paix séparée avec la Castille11. Il s’agit en réalité de favoriser une conversation à distance entre princes, ce qui laisse dans l’ombre l’ambassadeur, go-between invisible entre Jean Ier et Richard II.
5Datée de 1392, la plus ancienne lettre d’un envoyé en cours de mission s’avère un peu plus explicite12. L’évêque de Porto, chargé par le même roi Jean Ier de négocier sur la frontière une trêve avec les Castillans, explique comment il a convaincu du bien-fondé de sa position l’autre émissaire de Jean Ier, le comte de Barcelos – celui-ci plaidait initialement pour une paix garantissant l’amnistie aux exilés portugais en Castille, l’évêque pour une trêve laissant ouverte la possibilité de leur intenter un procès –, puis il rapporte les discours tenus devant un médiateur génois par les parties portugaise et castillane. L’ambassadeur se dépeint comme un homme accomplissant un « travail » (trebalho), soucieux de suivre « l’arrangement » (guisa), d’adopter une bonne « manière » (maneira) de procéder et de proférer les « arguments » (razoens) les plus adaptés aux circonstances. Comme la qualité de son ouvrage a visiblement été mise en doute, l’évêque souligne avec force son respect du mandat royal, qu’il prend pour seul guide de conduite (« e nom sairey em ello de vosso mandado »). Sans formuler explicitement d’autre norme générale de comportement, il esquisse ainsi en creux une figure d’ambassadeur ‘idéal’ ou, du moins, susceptible de correspondre aux attentes supposées du pouvoir.
6Une ébauche de portrait du bon représentant apparaît également en filigrane dans deux lettres adressées en 1437 par le roi Édouard (Duarte) du Portugal à D. Gomes, un abbé qui le représente au concile de Bâle et auprès du pape Eugène IV. Le monarque rappelle le 23 mars sa confiance dans la « bonté », le « discernement », la « diligence » et la capacité de son mandataire à se concerter avec ses autres émissaires par « conseil, avis et délibération »13. Le 9 septembre, Édouard exige de son ambassadeur qu’il soit rapide et lui adresse des rapports efficaces14. Il doit agir en éclaireur, découvrir le « bon cheminement », adopter « ce qui [lui] semblera la meilleure manière pour pouvoir bien ‘encheminer’ le plus vite possible » (« mjlhor maneira que entenderdes e per que o mais asinha possaaes bem encamhnar »). Cependant, lorsqu’il lui faut justifier l’ordre de présenter une seconde fois une supplique à laquelle le pape a d’ores et déjà donné une première « réponse gracieuse », Édouard en vient à mettre par écrit un argument de portée générale : « en de telles choses, beaucoup de changements se font en peu de temps, et plus encore lorsque d’une telle chose l’on n’a pas d’autre assurance que la parole »15. Renforcé par l’autorité du roi dont il émane, formulé comme une évidence, l’un des seuls préceptes concernant l’activité des ambassadeurs renvoie ainsi paradoxalement à la mutabilité permanente qui conditionne leur travail. N’est-ce pas là un obstacle à l’expression même de normes de comportement plus précises que le dévouement, le discernement ou le respect du mandat, des qualités classiquement exigibles de tout (bon) ambassadeur ?
Castille
7Portons à présent le regard vers le royaume de Castille. Peu d’études anciennes y ont envisagé l’histoire de la diplomatie avant le règne des Rois Catholiques16. Les recherches récentes ont surtout débattu de l’existence ou de l’absence d’une « politique étrangère », examiné les grands traités de partition, les cérémoniels et des ambassadeurs parmi lesquels les letrados occupent une place croissante17. Les écrits de la pratique diplomatique sont en revanche largement occultés. Comme dans le cas portugais, la lacune tient d’abord à la parcimonie des sources. L’examen de l’historiographie, des documents publiés et des pièces de l’Archivo General de Simancas consultables en ligne n’a pas permis de rassembler plus de neuf instructions et onze dépêches d’ambassadeurs rédigées entre le milieu du XIIIe siècle et le milieu du XVe siècle18. Une grande partie des archives royales castillanes de l’époque a en effet disparu : des registres ont existé, mais seul est préservé un fragment de comptes relatifs aux années 1283-128619 ; pour la période antérieure à la création par Philippe II des archives de Simancas (1540), les historiens restent tributaires des documents royaux reçus et conservés par les destinataires, ainsi que de pièces éparses issues des fonds de la chambre et du trésor20. La damnatio memoriae menée après 1369 par les Trastamare à l’encontre de l’ancienne dynastie, l’absence de capitalité médiévale forte et de très nombreuses perturbations ou destructions postérieures (occupation napoléonienne, desamortización de 1835, guerre civile) ont œuvré dans le même sens. On connaît par conséquent souvent assez mal les modalités d’expédition, la mise en archive et les usages des documents de la monarchie castillane21. Ce constat général vaut tout particulièrement pour les instructions et les lettres d’ambassadeurs ayant survécu aux ravages successifs de l’histoire, et qui se trouvent actuellement dans des collections constituées à l’époque moderne – les fonds Secretaria de Estado et Patronato Real à Simancas, le « manuscrit » 18.635 (en fait un recueil de documents) de la Biblioteca Nacional de Madrid –, dans des registres de la chancellerie royale aragonaise ou même dans la chronique de l’ordre d’Alcántara, composée au XVIe siècle22.
8Les instructions castillanes portent essentiellement sur la teneur des propos que doivent prononcer les ambassadeurs. Diego García de Toledo, chargé par Ferdinand IV en 1307 ou 1308 de négocier un rapprochement avec le roi d’Aragon, reçoit des ordres précisant ce dont il doit parler, mais aucune indication sur le comportement à adopter. Lors de sa profération, il lui faut seulement tout dire23. Un peu plus prolixes, des instructions de Pierre Ier [le Cruel] à un maître de l’ordre d’Alcántara, envoyé en Angleterre en 1364-1365 à la recherche d’un soutien militaire, pressent l’ambassadeur de s’exprimer selon ce que le monarque lui a dit « en paroles », avant de développer : « et de notre part, vous direz tout ce qui vous semblera le plus approprié, afin de lui [le roi d’Angleterre] demander ce que vous emportez dans d’autres de nos écrits et de promettre les mariages que je vous ai dits »24. En 1381, Jean Ier de Castille n’est guère plus explicite dans ses instructions à Iñigo Ortiz de Stúñiga. L’ambassadeur doit simplement « faire beaucoup » auprès du roi du Portugal25. L’année suivante, le même Jean Ier instruit son mandadero auprès du roi d’Aragon, qui sollicite l’envoi d’ambassadeurs pour assister à des Cortes où il s’engagera à lutter contre le Schisme. Le roi de Castille donne son accord, et ajoute qu’il intimera à ses représentants « d’avoir toutes les manières qu’il leur ordonnera dans cette affaire »26. Dans les instructions castillanes comme dans les textes portugais, le comportement des ambassadeurs est donc très peu mis par écrit. Effacés derrière la trame argumentée qu’ils doivent suivre et le respect intégral de leur mandat, ils restent des figures fugitives.
9Les ambassadeurs sont également presque indiscernables dans plusieurs de leurs propres lettres, qui comportent exclusivement des nouvelles, des informations. Deux petits dossiers épistolaires s’avèrent en revanche plus parlants. En 1399, l’évêque de Palencia et le maître de Santiago sont chargés par le roi de Castille Henri III de négocier avec les émissaires du roi du Portugal une trêve. Leurs lettres, considérées par les spécialistes comme les premières dépêches diplomatiques castillanes, exposent en détails le déroulement de tractations en zone frontalière, et révèlent comment l’on conçoit alors la pratique de négociation27. Il s’agit de traiter d’un fait (fecho, tracta principal), qui peut être allongé ou abrégé (alargar ou abreviar). C’est un travail au cours duquel l’on ouvre et l’on avance des « voies » (abrir, mover vias), où il faut adopter des « manières » (maneras), « parler par écrit » (fablar por escripto), ou agir « en écrivant et en débattant » (escriviendo e debatiendo) afin d’effectuer les concessions nécessaires – par exemple l’allongement à huit années d’une trêve initialement prévue pour durer six ans – tout en veillant à terminer la tâche dans un temps limité inscrit sur un sauf-conduit. En demandant des ordres et en exposant leurs difficultés, les ambassadeurs expriment des avis pragmatiques, évoquent des aspects techniques de leur mission, mais ils soulignent surtout leur volonté de respecter le memorial, autrement dit les instructions contenant les ordres du roi, leur souci de trouver « les manières qui conviennent le plus à votre service », « les meilleures manières qui, selon nous, conviendront à votre service » (« las maneras que mas cumplen a vuestro serviçio, las mejores maneras que entendieremos que a vuestro servicio cumpla »)28. La principale norme écrite de comportement demeure le respect et l’accomplissement du mandat imparti.
10Une tonalité comparable transparaît dans un second dossier épistolaire, composé de cinq dépêches de l’archevêque de Séville, envoyé par Henri III en 1404-1406 à Gènes, à Savone et auprès du roi d’Aragon pour mettre fin au Schisme et trouver de nouveaux alliés29. L’ambassadeur y donne des avis motivés au roi, fait preuve de sa capacité d’évaluation et de conseil. L’archevêque use même à cette occasion de préceptes bibliques – ne pas réchauffer un serpent en son sein – afin de mieux convaincre le monarque. Il décrit lui aussi sa tâche comme une entreprise visant à la seule exécution du mandat30, effectuée « avec diligence » et « par toutes les autres manières qui conviennent »31. Il l’accomplit au risque d’un corps malade et assume, du moins en paroles, que cela puisse le conduire au sacrifice ultime : « les choses pour lesquelles vous m’avez envoyé, Dieu sait que j’entends y travailler jusqu’à la mort »32. Quand l’archevêque cherche alors à se disculper d’avoir échoué dans sa mission, il renvoie par conséquent une fois encore à sa seule règle de conduite : il a œuvré en toutes choses pour être le parfait, fidèle et dévoué exécutant de la volonté du roi33. En Castille, l’accent est donc mis sur l’accomplissement intégral du mandat. Les rois l’exigent, et les ambassadeurs proclament à l’envi leur volonté de les satisfaire sur ce point. Ici réside probablement un second obstacle à l’énonciation de normes relatives aux ambassadeurs dans les écrits de la pratique diplomatique : leur présence pourrait donner un relief excessif à une figure conçue essentiellement en termes de reflet du mandant et de transparence.
France
11Le royaume de France offre par contraste un terrain plus propice à notre enquête. Les historiens ont en effet pendant un long XIXe siècle édité de nombreux documents et porté une attention très vive à la diplomatie des rois capétiens et Valois. Après un désamour de plusieurs décennies, le thème suscite un regain d’intérêt. On connaît mieux à présent les hommes envoyés en ambassade (des conseillers, des légistes, mais aussi des évêques et des princes), les écrits dont ils font usage et, pour la « Guerre de Cent ans », les normes d’une pratique de la négociation qui, comme l’on craint ses effets néfastes sur la majesté et le (bon) droit, ne peut être ouvertement soutenue34. Ce renouveau historiographique se fonde sur de très riches sources narratives, ainsi que sur des pièces d’archives dispersées entre la Bibliothèque Nationale, des archives départementales, des fonds étrangers et, surtout, les Archives Nationales. Plusieurs dizaines d’instructions scellées de cire rouge, à valeur non perpétuelle, se trouvent ainsi dans les « layettes », des coffrets en bois du Trésor des Chartes35. À l’exception peut-être de la layette XIX mentionnée en 1380 dans l’inventaire de Montaigu avec le titre « procurationes et ambassatorie regie » (cxliii), mais …portée manquante depuis le XVIe siècle36, les instructions figurent au sein d’ensembles documentaires réunis dans une layette autour d’une affaire, d’un roi ou d’un prince étranger (« litterae tangentes … »). Souvent d’époque, ces regroupements ont à l’occasion été mis à profit pour confectionner des recueils ad hoc37. Le 25 novembre 1383, le garde du trésor des Chartes, Montaigu, reçoit 20 francs
pour cause de plusieurs alliances et autres grans lettres que j’ay fait transcrire soubz instrument publique et d’autres traitiés, instruccions, rooles et escriptures que j’ay fait copier du commandement du roy et que j’ay baillees a maistre Jehan Tabari, secretaire dudit seigneur, pour ycelles porter a messeigneurs du conseil du roy qui vont au traitié en Picardie38.
12En début d’instructions, l’on « incorpore » parfois celles d’une précédente ambassade, ce qui assure une forme de continuité au travail de négociation39. Dépourvus de valeur perpétuelle, ces documents sont en revanche très rarement enregistrés par la chancellerie. Les inventaires indiquent seulement deux memoranda antérieurs à 1350. Destinés à des ambassadeurs de Philippe le Bel, ils ne spécifient pas leur comportement40. Il existe toutefois au moins trente-deux instructions éditées des rois et des princes de France pour la période 1258-142041. Elles sont dirigées à des ambassadeurs devant se rendre auprès du pape, en Angleterre, dans l’Empire, auprès des Anjou de Naples, des ducs de Bourgogne, des rois de Castille et d’Écosse, du comte de Foix. D’autres, inédites, sont mentionnées par les historiens, ce qui conduit à un corpus d’une petite cinquantaine de pièces42. Même si leur conservation s’avère plus hasardeuse que dans la couronne d’Aragon où leur enregistrement est régulier à partir de la fin du XIIIe siècle43, les instructions écrites sont donc d’un usage assez courant pour les ambassadeurs français durant la Guerre de Cent ans.
13Le genre est hétérogène. Aide-mémoire avec une réserve d’arguments à utiliser « par mémoire de replicacion se besoing est »44, copie mot à mot des discours à proférer, ou bien, à l’opposé, ordres « pour avis » qui laissent toute latitude d’appréciation à des représentants d’un statut social exceptionnellement élevé45, les instructions restent souvent très lapidaires sur la figure et le comportement des ambassadeurs. Certaines d’entre elles s’y attardent toutefois de façon notable. En août 1401, le maréchal Boucicaut, le gouverneur du Dauphiné et le prévôt de Paris Guillaume de Tignonville, envoyés par Charles VI au duc de Milan, se voient remettre « la copie des articles » d’une précédente ambassade et celle des « responses dudit duc » données à cette occasion, « afin que ilz soient plus avisez de ce qu’ilz auront à faire et à parler en ceste matère »46. Les émissaires de Charles VI devront « faire leur pouvoir » pour connaître l’intention du duc. La méthode à suivre n’est pas explicitée sur ce point, mais des éléments de stratégie rhétorique sont ensuite fournis : « parler par bonne manière », éviter les longueurs et, en cas de difficulté, passer immédiatement à un autre sujet. « Toutesvoies se ilz voient que ledit duc ne preigne mie plésir en ces paroles, ilz ne se y tendront mie longuement et ne lesseront point pour ce à procéder aux autres besoignes dessusdictes, selon ce que ès articles dessus escriz est contenu ». L’exigence d’éloquence, de discernement et d’à-propos se traduit ici en conseils pragmatiques sur l’art de converser.
14La maîtrise de la parole des ambassadeurs constitue un enjeu important dans d’autres instructions françaises. En janvier 1380, le duc Louis Ier d’Anjou remet ainsi aux hommes chargés de négocier sa prise en adoption par la reine Jeanne de Naples un texte abondant en injonctions qui dessinent les contours d’une méthode cohérente47. Il leur faut avancer par degrés, mais également, « dans la mesure du possible, tout mener de front ou presque, c’est-à-dire le traité ou la concorde susdite, la remise de l’argent et des châteaux »48, jouer de secret et de vitesse de façon à prévenir les multiples accidents qui pourraient interrompre le traité49, procéder avec des paroles, des voies et des modes qui ne suscitent jamais l’effroi50. Louis d’Anjou préconise donc à la fois une rhétorique de conviction fondée sur l’étourdissement gracieux des interlocuteurs et une négociation « par paquets » conduite à un rythme approprié.
15Les ducs de Berry et de Bourgogne, auxquels revient en 1393 la négociation au nom de Charles VI d’une trêve avec les ducs de Lancastre et de Gloucester, doivent pour leur part effectuer un véritable marchandage où, idéalement, la « creue » (l’accroissement) des « offres » répondra à la « diminution » des « demandes » jusqu’à l’obtention d’un point d’équilibre entre les deux parties51. « L’entrée en matière », décisive dans ce contexte, détermine les positions initiales, d’où les efforts respectifs et contradictoires fournis par chacune des parties pour discerner en premier l’intention de l’autre. Dans le scénario prévu par l’instruction, les Anglais, avant de signifier une diminution de leur demande, exigent de savoir si l’hypothèse d’une offre française plus élevée est plausible, les Français refusent d’abord de répondre, puis envisagent de céder à demi en reconnaissant la possibilité d’une meilleure offre …à condition que la diminution de la partie anglaise leur paraisse « raisonnable ». Pour favoriser un tel « approchement de la besoigne », les ducs représentant le roi de France doivent « délibérer », faire usage de « leurs bonnes discrecions » – leur discernement –, évaluer chaque demande et, s’ils le peuvent, jouer des deux monnaies d’échange ici valables, les terres et l’argent, de façon à assurer une marge de manœuvre suffisante aux deux rois qui se rencontreront ensuite. Il leur faut donc négocier non par paquet, mais élément par élément.
16D’autres préconisations apparaissent dans le riche dossier d’instructions bâillées par Charles VI entre 1400 et 1403 pour des négociations concernant le retour en France de sa fille Isabelle, demeurée en Angleterre après la destitution et la disparition de son mari, le roi Richard II52. Les ambassadeurs doivent « entretenir la besogne », autrement dit, maintenir la relation malgré des résultats jugés insatisfaisants53. On leur enjoint pour la bonne exécution du mandat de recourir à des documents attendus (lettres de créance, pouvoirs), de réfléchir préalablement entre eux54, de respecter ensuite une « manière accoutumée »55, de faire montre des « meilleures manières » possibles et d’agir avec grâce et discernement56. Une écoute bienveillante permettra notamment de découvrir les intentions cachées :
17Premierement, qu’ilz oyent l’evesque de Dunelme et mess. Thommas de Percy et mess. W. Heron, sire de Say, chevaliers, messages envoiez de la partie d’Engleterre, ou cas que iceulx evesque et chevaliers leur vouldront dire les choses pour lesqueles ilz estoient envoiez devers le roy, et que ilz mectent la meilleur diligence qu’ilz pourront de savoir tout ce qu’ilz pourront de leur entencion, sans blasmer les choses dont ilz leur parleront, afin que ilz soient plus enclins a leur ouvrir plus pleinement leur volenté57.
18À l’inverse, les ambassadeurs feront « toute diligence d’avoir le plus delaiz qu’ils pourront » avant de dire « l’entencion du roy », ils révèleront graduellement les documents à leur disposition, d’abord la lettre de Charles VI, puis, si nécessaire, les procurations, avant, enfin, de prononcer « autres paroles qui leur sembleront estre a dire sur ce selon leur discrecion »58. Idéalement, les envoyés français concilieront deux impératifs potentiellement contradictoires : maintenir le lien avec la partie anglaise, contrôler en permanence le flux de la conversation à l’avantage de leur roi.
19Au gré de circonstances et d’enjeux fluctuants, les ambassadeurs sont donc souvent priés d’adopter des stratégies de négociation variables. Il existe néanmoins aussi des traits récurrents dans les exigences formulées à leur égard. Déjà apparus en filigrane dans les textes précédents, ils ressortent nettement dans quatre instructions composées à l’intention de représentants du dauphin envoyés en Castille en 1421, 1426 et, à deux reprises, en 142859. Ils devront renouveler l’alliance avec le roi et gagner un soutien militaire crucial, car le royaume de France est au bord du désastre. Méticuleusement consignées au préalable, leurs interventions sont fréquemment conditionnées à une appréciation de la situation exprimée soit sur un mode impersonnel (« se mestier est » [s’il est nécessaire], « selon que besoing en seroit »), soit en les impliquant dans le processus de jugement (« se il leur semble que mestier soit »)60. Il leur échoit ensuite de prononcer « toutes les bonnes paroles qui en telle matiere affierent et appartiennent », « toutes les bonnes paroles en tel cas acoustumées », ou bien d’œuvrer pour « [induire leur interlocuteur] par toutes manieres qu’ilz sauront »61. D’une instruction à l’autre, au travers de formules plus ou moins explicites qui se font écho, des compétences similaires sont exigées : connaître les usages, savoir apprécier les circonstances, être convaincant et accomplir au mieux le mandat par des « manières » appropriées. Sur ce dernier aspect, un principe général d’action revient comme une antienne à la fin de chaque instruction :
Item, en toutes les choses dessus dites, leurs circonstances et despendances, lesdits ambaxadeurs adjousteront ou dimminueront selon ce qu’ilz verront estre affaire, pour le bien, honneur, prouffit de mondit seigneur le régent, au mieulx que faire le pourront, ainsy que mondit seigneur a eulx la fiance.
Item, et que en tous et chascuns les articles dessus escrips, lesdiz ambaxadeurs pourront adjouster, croistre ou diminuer selon ce qu’ilz verront estre a faire pour le bien, prouffit et honneur du roy, et ad ce se attent du tout et remet a leurs discrétions.
Item, en toutes et chacunes les choses dessusdites, les diz évesque et Quiefdeville adjousteront ou diminueront selon ce qu’ilz verront estre a faire pour le bien, honneur et prouffit du roy et de sa seigneurie.
20Item, et se mestier est, lesdiz évesque et Quiefdeville adjousteront ou diminueront à ce que dit est dessus, ainsi qu’ilz verront estre a faire pour le bien du roy62.
21Les ambassadeurs doivent donc user de discernement pour interpréter les articles des instructions sans en altérer la substance, de façon à servir au mieux le bien, l’honneur et le profit de leur mandant. La norme écrite ne forme pas un vademecum théorique sur la négociation, mais une règle de conduite adressée à un ambassadeur dont le degré d’autonomie se trouve ainsi précisé. Circulant d’instruction en instruction, conservé aux archives, puis consulté par les praticiens, ce principe d’interprétation constitue progressivement un élément de savoir pragmatique sur l’art de l’ambassade, une connaissance transmise – au moins partiellement – par écrit au sein de la chancellerie française. Or, sans que l’on puisse établir un lien de causalité, un ordre similaire figure déjà au début du XIVe siècle dans la transcription d’un dialogue du roi Jacques II d’Aragon avec ses ambassadeurs63. Comment agir, demandent-ils avant de se rendre auprès du pape, s’ils jugent « expédient » (expediens) d’employer des mots qui iraient « au-delà de ce qui est contenu dans leurs instructions ou dans la teneur de leur ambassade » (ultra contenta in memoriali vel tenore ambaxate) ? et le roi de répondre : « qu’ils ne disent rien qui aille au-delà ou à l’encontre [de ce qui est contenu dans leur memorial], mais qu’ils en parlent, notamment de ce qui leur y semblera utile, sans en modifier la substance » (non dicant ultra nec contra, set circa ea, scilicet que utilia viderint, substancia non mutata). En des lieux et des temps éloignés, les efforts déployés pour concilier le respect impératif du mandat, la prise en compte des usages et l’appréciation des circonstances suivie d’une parole efficace aboutissent de la sorte à des solutions fort proches.
22Dans les dépêches, moins nombreuses, les ambassadeurs défendent souvent leur action en faisant allusion au respect de critères de comportement similaires à ceux figurant dans les instructions. À plusieurs reprises, Gontier Col procède de la sorte dans un rapport à Charles VI sur la mission auprès du duc de Bretagne dont l’a en 1414 chargé Jeanne, reine d’Angleterre et mère du duc. Ce fut un échec, car il n’a pu convaincre Jean de restituer à sa mère les droits qui lui reviennent en Bretagne, mais Gontier se représente néanmoins en homme fidèle, diligent et dévoué64. Dans le cours même de la mission, il s’est également efforcé de limiter les critiques qui auraient pu lui être adressées ad hominem, en mettant d’emblée à distance ses propos, prononcés en tant qu’ambassadeur de la reine :
23comme dist le commun proverbe, messaige ne doit avoir ne oïr mal. Je ne suis que l’organe ou l’oustil à proferer et dire ce qui m’est enchargié, et comme dit Terence : Obsequium amicos, veritas odium parit. Beau service quant il est fait, engendre et fait acquerir amis et bienvueillance ; et verité quant elle est dicte, engendre ennemis et hayne. Et je ne vueil acquérir hayne ne inimitiez envers aucun. Après, je vous supplie humblement que vous vueillez pardonner à mon rude langaige, à mon non sens et insouciance ; car je ne suis pas souffisant de expliquer choses de si grant pois65.
24Malgré la transparence proclamée de sa fonction, afin de rendre son sermon au duc de Bretagne plus persuasif, Gontier Col s’assimile aussi à un facilitateur de guérison, qui doit découvrir au fils, seul médecin possible, la plaie de sa mère blessée, et le conduire à l’administration du remède, en l’occurrence la restitution à Jeanne de ses droits66. Outre la possession de qualités générales attendues ou proclamées fort semblables à celles de leurs homologues castillans ou portugais (fidélité, respect du mandat, discernement, parole efficace67), les ambassadeurs français sont donc priés d’adopter et prétendent eux-mêmes avoir des comportements extrêmement divers, des « manières » appropriées aux circonstances. Leur mise en œuvre suscite l’énonciation d’une règle générale, l’interprétation du mandat tempérée par le discernement de l’ambassadeur et, plus encore, la rédaction de prescriptions particulières à chaque mission, qui témoignent et participent d’un savoir de la négociation. Mieux documenté en raison d’archives plus riches, ce travail protéiforme de réflexion corrobore à nouveau l’attention extrême et parfois exclusive portée dans les documents pragmatiques à la maîtrise de la parole des ambassadeurs.
Empire
25La diplomatie des empereurs constitue pour sa part la matière d’une très riche historiographie68. À la différence des sauf-conduits (Geleit, salvus conductus)69, les dépêches des ambassadeurs demeurent toutefois assez méconnues en raison de leur rareté et du relatif désintérêt dont elles ont longtemps pâti70. On ne conserverait aucun rapport ou relation d’ambassadeurs impériaux auprès des rois d’Angleterre pour les années 1377-142271. Dans les grandes collections de sources éditées, les dépêches demeurent très isolées. En 1310, des représentants du roi Henri VII composent en français une « relation » de leur mission en Italie du Nord, mais ne mentionnent rien de précis sur d’éventuelles normes de comportement pour leur ambassade72. Par ailleurs, à l’exception notable des conciles de Constance et de Bâle, dont on ne traitera pas ici, il ne semble pas que soient préservés des journaux d’ambassadeurs rédigés avant le milieu du XVe siècle. L’analyse portera donc par nécessité de nouveau essentiellement sur les instructions. Elles contiennent heureusement plusieurs annotations utiles pour notre enquête73. Souvent désignées par un titre reconnaissable, instructio, memoria, memorandum, ambaxiata ou informationes dans les textes latins, Gede[c]htnisse, Werbungen, Vertigung ou [An]Weisungen en allemand, soixante-deux instructions ont été publiées dans les Constitutiones, une section des Monumenta Germaniae Historica qui atteint le milieu du XIVe siècle, et dans la série ancienne (Ältere Reihe) des Deutsche Reichstagsakten. Composées entre le début du XIVe siècle et les années 1430, les pièces de cet échantillon non exhaustif concernent des ambassades au pape, aux rois d’Angleterre, de France, d’Aragon, du Danemark, de Bohême, à des princes électeurs, en Italie, au duc d’Autriche, mais aussi à la diète d’Empire. Comme en France et dans la couronne d’Aragon, la rédaction d’instructions est assurément une pratique fréquente pour la chancellerie impériale à partir du XIVe siècle.
26Deux dossiers retiendront plus particulièrement l’attention. En 1312-1313 tout d’abord, le roi Henri VII, qui prépare une descente en Italie afin d’y être couronné empereur, envoie des ambassadeurs en Sicile, à Gênes, à Mantoue, à Vérone et en Lombardie. Ils doivent y rechercher des soutiens militaires contre les villes guelfes de Toscane rebelles à son autorité et préparer la lutte contre l’ennemi angevin. Dans les instructions qui leur sont adressées74, une exigence d’ordre général est récurrente : agir « au mieux et obtenir le plus possible »75, « mettre en œuvre et conduire l’affaire par toutes les voies qui leur sembleront le mieux convenir »76, en un mot, faire au mieux. La diligence et l’effort sont donc de rigueur77. À l’instar de leurs contemporains portugais, castillans, français et aragonais, les représentants d’Henri VII doivent également faire montre de discernement, être capables d’apprécier une situation de façon à s’exprimer « avec sagacité » (sagaciter) et à atteindre l’effet recherché78. Pour certaines missions délicates, leurs interventions font l’objet d’une casuistique détaillée, des ordres plus précis donnent un peu de chair aux attentes générales, et quelques principes d’action émergent. Avant de prendre la parole, il est préférable de s’informer de l’état de la terre, de prendre conseil, parfois secrètement, en tout cas prudemment79, auprès d’interlocuteurs choisis, puis de se conformer à leurs avis, pourvu qu’ils n’entrent pas en contradiction avec le mandat imparti80. Celui-ci demeure la boussole des ambassadeurs, mais un principe plus élevé facilite son interprétation : faire « mieux encore s’ils le peuvent pour l’utilité du seigneur »81, rechercher « toute chose profitable à l’honneur et à l’utilité de leur seigneur »82. Dans ce but, Henri VII les presse à plusieurs reprises de sonder et de convaincre leurs interlocuteurs « de façon curiale » (curialiter)83. Qu’est-ce à dire ? Les textes ne le précisent pas, laissant à nouveau ce soin à des ambassadeurs auxquels on reconnaît implicitement une compétence à se mouvoir dans le monde des cours. Enfin, à l’évocation d’un point difficile pour une ambassade en Lombardie, c’est une règle de comportement de portée plus générale encore qui prend le chemin de l’écrit : « lesdits ambassadeurs doivent à ce sujet éviter de laisser passer une occasion, quelle qu’elle soit »84. D’après les textes henriciens, le bon ambassadeur s’avère donc être celui qui sait tirer le meilleur parti des circonstances pour le plus grand bénéfice de son maître.
27Un deuxième ensemble important d’instructions, rédigées en allemand, provient du règne de Ruprecht (1400-1410). Empereur au pouvoir contesté, celui-ci dépêche de nombreuses ambassades en Italie, en France, en Angleterre et aux princes de l’Empire afin, notamment, de faciliter sa descente à Rome, de mettre un terme au Grand Schisme, ce qui renforcerait sa légitimité, et de consolider sa position par des alliances matrimoniales. Ses instructions se distinguent par le recours à des modes narratifs variés. L’impersonnel qui domine ailleurs y côtoie des ordres émanant du wir (« nous ») de majesté et adressés directement aux ambassadeurs (euch, ir, « vous »)85, ou des annotations dont les ambassadeurs sont eux-mêmes les sujets (« Item man sol in sagen », « Item, on doit leur dire »86). Ce changement rend plus directement perceptible la figure de l’ambassadeur, mais l’horizon d’attente demeure stable à plusieurs égards. Comme en latin, les ambassadeurs doivent faire au mieux pour exécuter leur mandat87, savoir discerner et vérifier l’intention réelle de leur interlocuteur88, puis se comporter de la manière la plus adéquate selon leur jugement89, le cas échéant, garder le secret ou s’exprimer en secret90. Ils rechercheront toujours et encore l’honneur et le profit du roi, s’efforceront d’ouvrir à son avantage des voies acceptables pour Dieu et dont on puisse discuter91.
28Néanmoins, d’autres injonctions apparaissent à la faveur de difficultés pressenties. À ses ambassadeurs qui partent en Suisse négocier le passage d’une expédition vers le Milanais, l’empereur demande, au cas où leurs interlocuteurs formuleraient des exigences excessives, de couper court, mais toujours en usant de « belles paroles »92. En 1402, si l’on attend certainement d’eux qu’ils soient tout aussi capables de mobiliser à bon escient les ressources de leur éloquence, les représentants de Ruprecht auprès du roi d’Angleterre doivent en outre savoir s’exprimer en leur propre nom, user d’une distinction juridique traditionnelle entre la personne de l’ambassadeur et le porteur du mandat :
si le roi d’Angleterre en venait à parler avec eux hors des affaires et à mettre avec [eux] quelque chose en tractation et en route, de sorte [qu’ils] perçoivent alors comment et si son inclination le porte vers les affaires, alors l’un d’entre [eux] doit parler comme de lui-même…93.
29La méthode n’est pas nouvelle, puisque les ambassadeurs du roi Jacques II d’Aragon y recourent déjà vers 130094.
30Par ailleurs, en 1401, dans l’aide-mémoire qui les guide auprès du duc de Habsbourg Frédéric IV pour la négociation de son mariage avec Else, une fille de Ruprecht, il est demandé à d’autres ambassadeurs de « penser à parler avec les conseillers [du duc] et à leur offrir quelque chose »95. La recommandation d’effectuer des présents, une pratique usuelle dans les échanges diplomatiques, s’explique peut-être par la nécessité d’informer un ambassadeur oublieux ou, plus sûrement, par un enjeu qui pousse à rappeler ce qui ne devrait pas l’être. Une telle mention ne figure en effet qu’exceptionnellement dans les instructions, sa rareté même indique combien, malgré l’ambition souvent totalisante de textes qui s’efforcent de réduire l’incertain au probable et le probable au règne de l’hypothèse prévisible, la mise en écrit connaît des limites. Souvent, l’implicite suffit, et il n’apparaît pas nécessaire de consigner un usage qui relève de l’évidence. De surcroît, l’écrit n’est pas le seul moyen employé pour transmettre aux ambassadeurs des prescriptions de comportement. L’observation des gestes et des façons de faire des plus expérimentés joue probablement un rôle dans l’apprentissage et l’incorporation des comportements adéquats, mais on l’aperçoit mal dans les pièces examinées ici.
31En revanche, un dernier exemple laisse entrevoir une autre piste. En septembre 1401, quatre ambassadeurs de Ruprecht reçoivent un canevas extrêmement précis pour mener des négociations à la cour de Charles VI en vue du mariage de l’une de ses filles avec Jean, fils de l’empereur96. Le document stipule classiquement la préférence donnée à l’aînée du roi de France, la recherche d’une bonne dot, et établit une casuistique des concessions devant permettre d’atteindre l’accord. Le soin prêté à la temporalité et à la contemporanéité des « pièces » (stucke) de négociation – faut-il d’abord traiter du mariage ou de l’engagement contre l’Angleterre, ou bien discuter ensemble des deux points ? – conduit à préciser de façon remarquable le comportement des ambassadeurs : ils doivent
prendre avec eux le memorial effectué en raison du mariage d’Angleterre ainsi que les écrits et les aide-mémoire que les amis de notre seigneur [d’autres ambassadeurs] avaient eu auparavant en raison du duc Louis [de Bavière]. Ils y trouveront aisément matière à pouvoir s’orienter, de sorte qu’ils feront en ceci au mieux, comme mon seigneur leur recommande et remet entièrement l’affaire entre leurs mains. En particulier, le susdit seigneur Johann Kemerer est bien informé de la façon dont ces mêmes affaires ont été traitées auparavant en Angleterre ainsi qu’en France ; il pourra bien en instruire de façon authentique les susdits amis de notre seigneur97.
32L’écrit joue donc un rôle essentiel dans la préparation de l’ambassade, mais l’expérience est indispensable pour en donner l’interprétation la plus avisée. Par le biais de l’écrit qui lui donne force d’autorité, l’on devine ainsi le rôle essentiel de la parole et, concrètement, des conversations entre ambassadeurs dans la transmission de normes de comportement diplomatique.
33Malgré des différences notoires de conservation, de langue et de composition, les documents examinés s’accordent sur la nécessité pour les ambassadeurs de posséder certaines qualités générales. Au Portugal comme en Castille, en France comme dans la couronne d’Aragon et dans l’Empire, sous des formulations diverses, la fidélité, le dévouement, le discernement, la connaissance des « manières » et l’efficacité qui en résulte constituent des exigences récurrentes, qui doivent garantir une bonne exécution du mandat imparti, pour le bénéfice, l’honneur et l’utilité du prince représenté. De façon remarquable mais plus rare, certains passages mettent l’accent sur le caractère fondamentalement instable de la pratique diplomatique : c’est un monde où la mutabilité est de règle, dans lequel il faut savoir saisir l’occasion quand elle se présente. La prise de conscience de cette difficulté, la crainte de propos potentiellement dangereux et l’importance des enjeux expliquent le considérable effort déployé pour prévoir et discipliner la parole des ambassadeurs. Pour relever le défi, l’invocation des aptitudes, la consignation préalable des discours ou l’imagination anticipatrice des conversations à l’étranger s’avèrent parfois insuffisantes. En France, dans l’Empire et dans la couronne d’Aragon, des indications plus détaillées précisent alors la conduite des ambassadeurs. Il leur faut prendre conseil et délibérer au préalable, user de modes de négociations divers, maîtriser des usages qui le sont tout autant. De la sorte, la figure de l’ambassadeur acquiert plus de consistance. Il n’est plus, comme dans les miroirs au prince, seulement le reflet effacé de son mandant, mais aussi son représentant doté de compétences spécifiques ; tel Protée, il devient celui qui sait présenter le visage requis par les circonstances pour en tirer le meilleur profit. Au gré de réflexions disséminées et de modalités de conservation parfois hasardeuses, des éléments de savoirs pragmatiques sur la négociation et le comportement des ambassadeurs s’accumulent ainsi dans certaines chancelleries et certaines archives. Ils peuvent ensuite pour les ambassadeurs faciliter l’apprentissage de leur tâche, favoriser l’imitation des attitudes d’une mission à l’autre. Mais ce travail de mise en écrit trahit aussi une impuissance, ou du moins une limite. Par leur appel à des valeurs partagées et implicites – la beauté des paroles, la courtoisie des interventions… –, comme par leur renvoi constant au critère finalement assez vague de la bonne appréciation des circonstances, les textes révèlent l’impossibilité de tout saisir et de tout transmettre de la diplomatie par la seule voie de la plume. La parole, l’observation et l’expérience jouent certainement aussi un rôle décisif, quoique bien plus difficile à saisir, dans la consolidation de la figure de l’ambassadeur, la formation et la transmission d’un savoir sur la négociation.
Notes de bas de page
1 Voir chapitre précédent.
2 Ce dernier cas sera évoqué à titre de contrepoint, en se fondant sur une précédente étude : S. Péquignot, Les instructions aux ambassadeurs des rois d’Aragon (XIIIe-XVe siècles). Jalons pour l’histoire de la fabrique d’une parole royale efficace, dans Cahiers d’études hispaniques médiévales, 31, 2008, p. 17-43.
3 Pour les références détaillées, cf. infra.
4 Voir, par exemple, C. Lutter, Politische Kommunikation an der Wende vom Mittelalter zur Neuzeit. Die diplomatischen Beziehungen zwischen der Republik Venedig und Maximilian I (1495-1508), Vienne-Munich, 1998 ; A. Reitemeier, Aussenpolitik im Spätmittelalter. Die diplomatischen Beziehungen zwischen dem Reich und England 1377-1422, Paderborn-Londres, 1999 ; P. Chaplais, English diplomatic practice in the Middle Ages, Londres-New York, 2003 ; O. Canteaut, Enregistrer, pour quoi faire ? Éclairages croisés sur les pratiques d’enregistrement de la monarchie française et de la papauté d’Avignon (1316-1334), dans L’autorité de l’écrit au Moyen Âge (Orient-Occident), Paris, 2009, p. 299-316.
5 Aperçu général dans S. Péquignot, Les diplomaties occidentales, XIIIe-XVe siècles, dans Les relations diplomatiques au Moyen Âge. Formes et enjeux. Actes du XLIe Congrès de la SHMESP (Lyon, 3-6 juin 2010), Paris, 2011, p. 47-66.
6 Sur la diplomatie, voir : Visconde de Santarém, Quadro elementar das relações politicas e diplomáticas de Portugal com as diversas potências do mundo desde o princípio da monarchia portugueza até aos nossos dias, Paris, 1842-1863, 17 vol. ; les titres mentionnés dans F. de Castro Brandao, Para uma bibliografia da história diplomática portuguesa, Lisbonne, 1989 ; A. L. de Carvalho Homem, Diplomacia e burocracia nos finais da idade média. A propósito de Lourenço Anes Fogaça, chanceler-mor (1374-1399) e negociador do tratado de Windsor, dans Estudos e ensaios em homenagem a Vitorino Magalhães Godinho, Lisbonne, 1988, p. 217-228 ; A diplomacia na história de Portugal. Actas do colóquio, Lisbonne, 1990 ; M. Á. Ochoa Brun, Historia de la diplomacia española, III, Madrid, 1990, p. 11-94 ; As relações de fronteira no século de Alcañices. IV Jornadas luso-espanholas, Porto, 1997, 4 vol. Sur la chancellerie, voir : R. de Azevedo, A chancelaria régia portugesa nos séculos XII e XIII, dans Revista da Universidade de Coimbra, 14, 1940, p. 31-80 ; A. de Jesus da Costa, La chancellerie royale portugaise jusqu’au milieu du XVe siècle, dans Revista portuguesa de História, 15, 1975, p. 143-169 ; Id., A chancelaria real portuguesa e os seus registos de 1217 a 1438, dans Revista da faculdade de Letras [Porto]. História 2, serie 13, 1996, p. 71-101 ; A. L. Carvalho Homem, O desembargo regio, Porto, 1990 ; Id., M. H. da Cruz Coelho, Origines et évolution du registre de la chancellerie royale portugaise (XIIIe-XVe siècles), Porto, 1995 ; M. H. da Cruz Coelho, Die Diplomatik in Portugal. Rückblick, Bilanz und aktuelle Fragen, dans Archiv für Diplomatik, Wappen- und Siegelgeschichte, 47-48, 2002, p. 379-410 ; B. de Sá-Nogueira, Apontamentos sobre os livros de registo da chancelaria de D. Dinis (1279-1325), dans Clio Revista do centro de história da Universidade de Lisboa, 16/17, 2008, p. 181-188.
7 Portugaliae Monumenta Historica a saeculo VIII post Christum usque ad XV : Scriptores, Leges et consuetudines, inquisitiones, diplomata et chartae, éd. A. Herculano, Lisbonne, 1856-1873 ; J. F. Borges de Castro, Collecção dos tratados, convenções, contratos e actos publicos celebrados entre a coroa de Portugal e as mais potências desde 1640 até ao presente, I [1400-1681], Lisbonne, 1856 ; R. de Azevedo, Documentos das chancelarias reais anteriores a 1531 relativos a Marrocos, Lisbonne, 1915-1919, 2 vol. ; A. Valdez, Tratados, convençoes e outros documentos diplomáticos entre Portugal e a Inglaterra, 1184 a 1842, Porto, 1919 ; Monumenta Henricinia, Coimbra, 1960-1977, 12 vol. ; As gavetas da Torre do Tombo, Lisbonne, 1960-1977, 12 vol. ; A. H. de Oliveira Marques (dir.), Chancelarias portuguesas : D. Afonso IV, Lisbonne, 1990-1992, 3 vol. ; J. Paviot, Portugal et Bourgogne au XVe siècle. Recueil de documents extraits des archives bourguignonnes (1384-1482), Lisbonne-Paris, 1995.
8 Instituto dos arquivos nacionais/Torre do Tombo, Guia geral dos fundos da Torre do Tombo (coord. J. Mattoso), I, Lisbonne, 1999 ; F. Ribeiro, Como seria a estrutura primitiva do Arquivo da Casa da Coroa (Torre do Tombo) ?, dans L. Adão da Fonseca, et alii (éd.), Os reinos ibéricos na idade média : livro de homenagem ao professor doutor Humberto Carlos Baquero Moreno, 3, Porto, 2003, p. 1401-1414.
9 Les registres de chancellerie (registos), au nombre de 27 pour la période 1217-1438, abritent pour leur part surtout la copie de documents à valeur perpétuelle et n’offrent guère de matière pour notre propos. On ignore en revanche si les registres disparus dont il est fait mention à la fin du XVe siècle contenaient du matériel diplomatique, mais, au vu de leur titre, cela semble peu probable (voir les travaux de R. de Azevedo, A. L. de Carvalho Homem et M. H. da Cruz Coelho cités en note 6).
10 Outre les pièces mentionnées ensuite, le vicomte de Santarém indique une instruction baillée le 15 février 1444 par l’infant Pedro, régent du royaume, à l’infant Henri d’Aragon, et conservée dans le Corpo Cronologico (Visconde de Santarém, Quadro... cit. n. 6, I, p. 340-341). Dans une lettre au roi Jean Ier de 1392, l’évêque de Porto mentionne également avoir reçu des instructions (cf. note 12).
11 Conde de Tovar, A embaixada do Infante D. Denis á Côrte de Inglaterra em 1388, dans O Instituto. Revista científica e literária [Coimbre], 83, 4a serie, 12/2, 1932, doc. 2, p. 227-229. L’auteur estime à tort avec ce seul exemple que les instructions étaient toujours succinctes et se limitaient à indiquer les affaires à traiter.
12 As gavetas... cit. n. 7, II, doc. 2391, p. 762-764. Pour le contexte : L. Suárez Fernández, Relaciones entre Portugal y Castilla en la época del infante don Enrique (1393-1460), Madrid, 1960 ; C. Olivera Serrano, Beatriz de Portugal. La pugna dinástica Avís-Trastámara, Saint-Jacques de Compostelle, 2005.
13 « E, confiando em vossa boondade e discrepçom, como grande rrazom he, e, pensando quanto esta cousssa tange a nossos rregnos e a todollos uerdadeiros naturaaes delles, uos encomendamos que uos praza fazerdes juntar a vos o dicto Afonso Gomez e o mestre frey Joham de Sam Tome e mestre Françisquo e o doutor Joham Beleauga e Gonçall Eanes, cabicolario, aos quaes sobrello espreuemos, e antre todos auerdes em ello aquelle melhor conselho e avisamento que bem possaes e que virdes que pera ello conpre » (As gavetas... cit. n. 7, VI, doc. 16, p. 33).
14 « trabalhaae com ell [le pape] e com os ofiçieaaes a que esto perteençer e cometido for que, ao menos, de lugar pera nos uos fazerdes saber sua tençom e nos podermos alla enujar nossa rreposta, enujandonos, a gram pressa e sem tardança, vosso çerto rrecado de sua detremjnaçom sobrello e avisamento vosso do que em ello uos pareçer que ajamos de proueer » (ibid., doc. 58, p. 200).
15 « porque, em semelhantes cousas, mujtas mudanças sse fazem em poucou tempo, demais quando sse de tal couso nom tem outra segurança, saluo a palaura » (ibid., p. 201).
16 Voir notamment G. Daumet, Étude sur l’alliance de la France et de la Castille au XIVe et au XVe siècles, Paris, 1898 ; Id., Mémoire sur les relations de la France et de la Castille de 1255 à 1320, Paris, 1913 ; P. E. Russell, The English intervention in Spain and Portugal in the time of Edward III and Richard II, Londres, 1955 ; L. Suárez Fernández, Política internacional de Enrique II, dans Hispania, XVI (num. LXII), 1956, p. 16-129 ; L. Suárez Fernández, Relaciones... cit. n. 12 ; M. Á. Ochoa Brun, Historia de la diplomacia española... cit. n. 6, I.
17 Voir notamment L. V. Díaz Martín, Castilla 1280-1360 ¿Política exterior o relaciones accidentales ?, dans A. Rucquoi (éd.), Genèse médiévale de l’État moderne. La Castille et la Navarre (1250-1370), Madrid, 1982, p. 125-147 ; Id., Los inicios de la política internacional de Castilla (1360-1410), dans A. Rucquoi, N. Guglielmi (dir.), Realidad e imágenes del poder. España a finales de la Edad Media, Valladolid, 1988, p. 57-83 ; I. Beceiro Pita, La consolidación del personal diplomático entre Castilla y Portugal (1392-1455), dans La Península Ibérica en la era de los Descubrimientos, 1391-1455. III Jornadas hispano-portuguesas de historia medieval, II, Séville, 1997, p. 1735-1744 ; Ead., La tendencia a la especialización de funciones en los agentes diplomáticos entre Portugal y Aragón (1412-1465), dans El poder real en la Corona de Aragón (siglos XIV-XVI). Actas del XV Congreso de historia de la Corona de Aragón, II, Saragosse, 1995, p. 441-455 ; Ead., La importancia de la cultura en las relaciones peninsulares (siglo XV), dans Anuario de Estudios Medievales, 29, 1999, p. 79-104 ; As relações de fronteira... cit. n. 6 ; E. Mitre Fernández, Las cortes de Castilla y las relaciones exteriores en la Baja Edad Media : el modelo de Enrique III, dans Hispania, 59, 1999, p. 115-148 ; Guerra y diplomacia en la Europa occidental 1280-1480. XXXI Semana de Estudios Medievales, Pampelune, 2005.
18 Outre les documents examinés ci-dessous, voir L. Suárez Fernández, Castilla, el Cisma y la crisis conciliar (1378-1440), Madrid, 1960, doc. 58, doc. 62, doc. 68-69, doc. 71-73, doc. 84-85 ; Id., Historia del reinado de Juan I de Castilla, II, Madrid, 1982, doc. 344. Instructions et lettres proviennent pour l’essentiel d’une section factice de l’Archivo General Nacional de Simancas, le Patronato Real, comportant 94 liasses classées au XVIe siècle par matière, consultables sur le site PARES (http://pares.mcu.es). Toutes les lettres et instructions antérieures à 1450 sont éditées.
19 F. Arribas Arránz, Los registros de cancillería de Castilla, dans Boletín de la Real Academia de la Historia, CLXII, 1968, p. 171-200, CLXIII, 1968, p. 143-162.
20 J. L. Rodríguez de Diego, Instrucción para el gobierno del Archivo de Simancas (año 1588), Madrid, 1989 ; F. J. Álvarez Pinedo, J. L. Rodríguez de Diego, Los archivos españoles. Simancas, Lunwerg, 1993 ; L. V. Díaz Martín, Colección documental de Pedro I de Castilla 1350-1369, I, Madrid, 1999, introduction.
21 F. Arribas Arránz, Los registros... cit. n. 19 ; L. Pascual Martínez, Notas para un estudio de la cancillería castellana en el siglo XIV, dans Miscelánea Medieval Murciana, 4, 1978, p. 179-236 ; Id., Estudios de diplomática castellana : el documento privado y público en la Baja Edad Media, dans Miscelánea Medieval Murciana, 4, 1981, p. 103-142 ; M. I. Ostolaza Elizondo, La cancillería de Alfonso XI (1312-1350), dans Anuario de Estudios Medievales, 16, 1986, p. 147-225.
22 ACA, C, reg. 292, fol. 21v (instructions données par l’infant Juan Manuel à ses ambassadeurs auprès du roi d’Aragon). Pour les autres références, cf. infra.
23 « las cosas que Diego de García ha de ffabrar […] ha de dezir lo de las vistas […] et sobresto devedes a dezir […] otrossy le dizide […] todo lo vos Diago Garcia dezid al Rey de Aragón e a la Reyna que asssi lo quier el Rrey de Castiella conplir e firmar » (C. González Minguez, Fernando IV de Castilla (1295-1312). La guerra civil y el predominio de la nobleza, Valladolid, 1976, doc. XXVI [1307], p. 379-380).
24 « dirreys (como de palabra os auemos dicho) las culpas de cada uno de aquellos a quien auemos castigado. Y de nuestra parte direys todo lo que mas vieredes para pedirle lo que por otros nuestro escripto lleuays, y prometer los casamientos que os he dicho » (Chronica de las tres Ordenes y Cavallerias de Sanctiago, Calatrava y Alcantara… compuesta por el licenciado frey Francisco de Rades y Andrada capellan de su Magestad, de la Orden de Calatrava, Tolède, 1572 [éd. facsimil 1997], p. 30).
25 « E en caso que el no quiera consentir en dar el castiello de Lisbona, fazed mucho por que nos de los otros dos de Coynbra e de Santaren e que nos que demos a el estos tres sobredichos, los dos dellos quales el quisiere » (L. Suárez Fernández, Historia... cit. n. 18, II, doc. 166, p. 209-212).
26 « E para esto que nos tenemos nuestros mandaderos prestos para ge los enbiar luego que el enbiare por ellos e que los mandaremos que tengan todas las maneras que les el mandare en este fecho » (ibid., doc. 318, p. 463-467).
27 L. Suárez Fernández, Relaciones... cit. n. 12, p. 17-28 et doc. 25, doc. 27, doc. 30 [édition des lettres] ; I. Beceiro Pita, Las negociaciones entre Castilla y Portugal en 1399, dans Revista da faculdade de Letras. História [Porto], IIe Serie, 13, 1996, p. 149-185.
28 Lettres de l’évêque de Palencia et du maréchal Diego Fernández à Henri III, 12 et 20 décembre 1399, Villanueva de Barcarrota (L. Suárez Fernández, Relaciones... cit. n. 12, doc. 25, doc. 27).
29 L. Suárez Fernández, Castilla... cit. n. 18, doc. 64-65, doc. 70, doc. 73, doc. 75.
30 Lettre du 20 mai 1405, Barcelone : « trabajar por todo mi poder porque lo sobre que vos me enbiades se faga e cumpla en la manera que vos me encomendastes » (ibid., doc. 64).
31 Lettre du 10 juin 1405, Gênes : « ahun non puedo enviar dezir a la vuestra señoria çierta conclusion del negoçio que me encomandastes, empero señor yo entiendo trabajar diligentemente en el dicho negoçio, segund e en la manera que por la vuestra señoria me fue mandado, e por todas las otras maneras que entendier que cumple » (ibid., doc. 65).
32 Lettre du 20 mai 1405, Barcelone : « de las cosas porque me embiastes, sobre las quales sabe Dios que entiendo trabajar fasta la muerte » (ibid., doc. 64).
33 Lettre du 15 septembre 1405, Gênes : « agora suplico humilmente a la vuestra real magestad que non me quiera culpar en lo que yo non tengo culpa, ca Dios sabe que yo non pude nin puedo mas fazer e, señor, yo siempre servi bien e lealmente al rey don Juan vuestro padre e mi señor, a que Dios de sancto parayso, esmesmo a vos, e en el negoçio sobre que fuy por vos aca enviado e fecho e fago todo mi poder porque vuestra voluntad sea conplida e me he avido e he en ello lealmente segundo por vos me fue mandado. E, señor, la vida que yo aquí paso non es de sofrir » (ibid., doc. 70).
34 I. Le Bis, Pratique de la diplomatie. Un dossier d’ambassadeurs français sous Charles VI (1400-1403), dans Annuaire-Bulletin de la Société d’Histoire de France, 1985-1986 [1988], p. 97-215 ; M. Kintzinger, Westbindungen im spätmittelalterlichen Europa. Auswärtige Politik zwischen dem Reich, Frankreich, Burgund und England in der Regierungszeit Kaiser Sigmunds, Stuttgart, 2000 ; F. Autrand, P. Contamine, Naissance de la France : naissance de sa diplomatie. Le Moyen Âge, dans F. Autrand et alii, Histoire de la diplomatie française. I. Du Moyen Âge à l’Empire, Paris, 2007, p. 39-177 ; J.-M. Moeglin, Strukturelle Aspekte der spätmittelalterlichen Diplomatie. Die Verhandlungsnormen am Anfang des Hundertjährigen Krieges, dans C. Märtl, C. Zey (éd.), Aus der Frühzeit europäischer Diplomatie. Zum geistlichen und weltlichen Gesandtschaftswesen, Zurich, 2008, p. 255-276.
35 I. Le Bis, Pratique... cit. n. 34. Sur le Trésor des Chartes, voir O. Guyotjeannin, Y. Potin, La fabrique de la perpétuité. Le trésor des chartes et les archives du royaume (XIIIe-XIXe siècle), dans Revue de Synthèse, 125, 2004, p. 15-44.
36 H.-F. Delaborde, Layettes du trésor des Chartes, V, Paris, 1909, p. LXXXV.
37 O. Guyotjeannin, Les méthodes de travail des archivistes du roi de France (XIIIe-début XVIe siècle), dans Archiv für Diplomatik, 42, 1996, p. 295-372.
38 Id., super omnes thesauros rerum temporalium : les fonctions du trésor des Chartes du roi de France (XIVe-XVe siècle), dans Écrit et pouvoir dans les chancelleries médiévales : espace français, espace anglais, Louvain-la-Neuve, 1997, p. 121, n. 33.
39 Instruction aux ducs de Berry et de Bourgogne se rendant en Picardie pour traiter avec les ducs de Lancastre et de Gloucester, février 1393 : « Premierement sera baillée à nosdiz seigneurs l’instruccion qui fut faicte l’an IIIIxx et XII ou moys de juing derrenierement passé […] et soit la dicte instruccion, qui fut faicte oudit mois de jung, encorporée en ceste presente » (éd. H. Moranvillé, Conférences entre la France et l’Angleterre (1388-1393), dans Bibliothèque de l’École des Chartes, 50, 1889, doc. IV, p. 376-377).
40 J. Glénisson, J. Guérout, Registres du Trésor des Chartes. Inventaire analytique, Paris, 1958, t. I [règne de Philippe le Bel], not. 811 (éd. L. D’Achery, Veterum aliquot scriptorum qui in in Galliae bibliothecis (…) Spicilegium, III, Paris, 1655, p. 701-703), not. 811bis.
41 H.-F. Delaborde, Instructions d’un ambassadeur envoyé par saint Louis à Alexandre IV à l’occasion du traité de Paris (1258), dans Bibliothèque de l’École des Chartes, 49, 1888, p. 630-634 ; H. Moranvillé, Conférences... cit. n. 39, doc. II-IV, p. 369-380 ; L. Douët d’Arcq, Choix de pièces inédites relatives au règne de Charles VI, I, Paris, 1863, doc. II-III, p. 4-9, doc. XXXII, p. 60-67, doc. XLIX, p. 94-98, doc. LVIII, p. 112-117, doc. LXXXIX-LXXXX, p. 187-197, doc. LXXXXVII, p. 204-207, doc. C, p. 215-220 ; voir aussi notes 40, 47, 52, 59.
42 Ve Congrès international de Diplomatique (Paris, 12-16 septembre 1977). Documents impériaux et royaux de l’Europe médiévale. Catalogue de l’exposition, Paris, Archives Nationales, 1977, p. 51, indique cinq instructions inédites (AN, J 458, n°9 ; J 593, n°22 ; J 603, n°65 ; J 645, n°11 ; J 915 n° 6A) ; J. Paz, Documentos relativos a España existentes en los Archivos Nacionales de París. Catálogo y extractos de más de 2.000 documentos de los años 1276 a 1844, Madrid, 1934, notices 300, 309, 415, 437, 443, 445, 489, 494 (AN, J 593 22-23 ; J 595ª-1 ; J 603-57 ; J 603-65 ; J 915-6 ; J 915-11 ; J 916-11).
43 S. Péquignot, Les instructions... cit. n. 2.
44 Instructions de Charles VI et de son conseil à l’évêque de Langres et à messire Jean de Rye, envoyés au comte de Foix, 1380 (L. Douët d’Arcq, Choix... cit. n. 41, doc. III, p. 8-9).
45 Instructions de Charles VI et du conseil au duc de Berry pour le sénéchal de Beaucaire et messire Anceau de Sallains, maître Yve Derian, envoyés en Provence, 1385 (ibid., doc. XXXII, p. 66).
46 Ibid., doc. LXXXXVII, p. 204-207.
47 E. Jarry, Instructions secrètes pour l’adoption de Louis Ier d’Anjou par Jeanne de Naples (janvier 1380), dans Bibliothèque de l’École des Chartes, 67, 1906, doc. I, p. 244-249.
48 Tamen, quantum erit possibile, omnia fiant simul vel quasi, videlicet tractatus seu concordia predicta, traditio peccunie et castrorum (ibid., p. 247).
49 Item est advertendum quod ista fiant secrete, quantum fieri poterit, necnon cum celeri expeditione, quia possent evenire multa impedimenta, que non solum differrent, ymo interimerent, vel saltem nimium differrent et cum maximis sumptibus exequtionem ipsius tractatus (ibid.).
50 In tali negocio est multum caute, graciosis verbis et discrete agendum et procedendum, [ne domina regina suumque] consilium terreantur, aut quid sinistri sus[pectent], [quod accideret] si fierent demande seu petitiones excessive (ibid., p. 245-246).
51 « Instruccion faicte l’an mil CCC IIIIxx et XII en fevrier pour nosseigneurs les ducs de Berry et de Bourgoigne et ceulx que le Roy envoye ou pays de Picardie pour traictier avecques les ducs de Lenclastre et de Clocestre et autres de la partie d’Engleterre, qui doivent venir en la marche dudit pays pour traictier des choses qui s’ensuivent » (éd. H. Moranvillé, Conférences... cit. n. 39, doc. IV, p. 376-380).
52 I. Le Bis, Pratique... cit. n. 34, doc. 1, p. 132-133, doc. IV, p. 136-139, doc. XI-XIV, p. 145-151, doc. XVI, p. 152-153, doc. XIX, p. 155-157, doc. XXI-XXII, p. 158-165, doc. XXVIII, p. 172-175, doc. XXXI, p. 180-181, doc. XXXVIII-XXXIX, p. 189-194, doc. XLI, p. 196-199.
53 Instructions de Charles VI à Jean de Hangest, sire Heugueville, maître Pierre Blanchet, le 1er juillet 1402, à Jean de Hangest et à ses compagnons, le 11 juin 1403 (ibid., doc. XXVIII, p. 174 ; doc. XXXIX, p. 194).
54 Instructions pour Jean de Hangest et Pierre Blanchet, 20 février–18 mars 1400 (ibid., doc. XIII, p. 149).
55 Instructions pour Anceau de Longvilliers et Jean de Sains, 19 septembre 1402 (ibid., doc. XXXI, p. 181).
56 Instructions pour Jean de Montaigu, Jean de Hangest, Pierre Blanchet, 29 janvier 1400 (ibid., doc. XI, p. 146).
57 Instructions pour les mêmes, 20 février 1400 (ibid., doc. XII, p. 146).
58 Instructions pour Jean de Hangest et Pierre Blanchet, 20 février-18 mars 1400 (ibid., doc. XIII, p. 150).
59 G. Daumet, Étude... cit. n. 16, doc. 56-57, p. 222-228, doc. 59-60, p. 229-235.
60 Ibid., doc. 56, p. 224, p. 225 ; doc. 57, p. 226.
61 Ibid., doc. 59, p. 229, doc. 56, p. 224.
62 Ibid., doc. 56, p. 225, doc. 57, p. 228, doc. 59, p. 233, doc. 60, p. 235.
63 ACA, C, reg. 338, fol. 88r-v. Texte analysé dans S. Péquignot, Au nom du roi. Pratique diplomatique et pouvoir durant le règne de Jacques II d’Aragon (1291-1327), Madrid, 2009, p. 344-345.
64 Relation de l’ambassade de Gontier Col, secrétaire du roi de France, auprès de Jean VI, duc de Bretagne, en 1414, dans Bulletin du Comité historique des monuments écrits de l’histoire de France, 4, 1853, p. 73-90.
65 Ibid., p. 76.
66 « comme dist Boece, en son livre qu’il fist de Consolation de Philozophie, ou premier livre, en la IIIIe phrase : Si medicantis opperam expectas, opportet vulnus detegas ; se tu actens lemire et lopperation du medicin, il convient que tu luy descueuvres ta playe ; pour ce m’a elle envoyé devers vous pour vous descouvrir et ouvrir sa playe et la cause de sa douleur, afin que, icelle playe bien à vous descouverte a plain, vous y vueillez remedier et li bailler oignement et anthidote salutaire » (ibid., p. 75).
67 L’examen des journaux, notamment celui des deux missions de Nicolas du Bosc entre 1381 et 1386, aboutit à un constat similaire (Voyage de Nicolas de Bosc, eveque de Bayeux, pour negocier la paix entre les couronnes de France & d’Angleterre…, dans E. Martène, U. Durand, Voyage littéraire de deux religieux bénédictins de la congregation de Saint-Maur, II, Paris, 1724, p. 306-360). Les remarques prescriptives sur les ambassadeurs se trouvent surtout dans des copies d’instructions ou de rapports, plus que dans les notations relatives à l’itinéraire.
68 Orientation sur l’historiographie de langue allemande : Cl. Märtl, Cl. Zey (éd.), Aus der Frühzeit... cit. n. 34, en particulier l’introduction.
69 M. Kintzinger, Cum salvo conductu. Geleit im westeuropäischen Spät-mittelalter, dans R. C. Schwinges, K. Wriedt, Gesandtschaftswesen und Botenwesen im spätmittelalterlichen Europa, Ostfildern, 2003, p. 313-364.
70 Constat dressé par J. Petersohn, Diplomatische Berichte und Denkschriften des päpstlichen Legaten Angelo Geraldini aus der Zeit seiner Basel-Legation (1482-1483), Stuttgart, 1987.
71 A. Reitemeier, Aussenpolitik im Spätmittelalter... cit. n. 4.
72 « S’ensieut la relation, que notre siires li rois a enjoint a l’evesque de Constanche et de Ceure et a monsigneur Huguelin da Vic et a Henri de Ralvenig citain d’Ast » (Monumenta Germaniae Historica. Leges. Constitutiones et acta publica imperatorum et regum [éd. I. Schwalm], IV/1, Munich, 1909-1911, n. 379, p. 325 [1310]).
73 Sur les instructions dans l’Empire, voir V. Menzel, Deutsches Gesandtschaftswesen im Mittelalter, Hanovre, 1892, p. 40-55, et, pour les chancelleries bavaroises de 1300 à 1450, les remarques de J. Holzapfl, Kanzleikorrespondenz des späten Mittelalters in Bayern. Schriftlichkeit, Sprache und politische Rhetorik, Munich, 2008, p. 306-309.
74 Monumenta... cit. n. 72, IV/II, n. 766, p. 755-756, n. 934, p. 969-971, n. 937, p. 973-974, n. 939, p. 976-980, n. 979-980, p. 1012-1014, n. 988-989, p. 1029-1035.
75 Instructions pour les ambassadeurs à Gênes : sicut melius et plus obtinere poterunt […] sicut melius poterunt (ibid., n. 934, p. 969-971).
76 Instructions pour un ambassadeur à Frédéric de Sicile : « movere et inducere modis omnibus quibus melius expedire viderit ad hoc » (ibid., n. 979, p. 1012).
77 Ibid., n. 937, p. 973-974, n. 988, p. 1029-1032.
78 Sicut eis videbitur (instructions pour des ambassadeurs à Venise, ibid., n. 937, p. 974) ; quod remaneat in discretione dictorum ambaxiatorum (instructions aux ambassadeurs en Lombardie supérieure, ibid., n. 939, p. 1078) ; requiratur efficaciter […] quod ipsi nuncii perquirant et procurant sagaciter (instructions pour des ambassadeurs à Venise et Mantoue, ibid., n. 989, p. 1032, p. 1035) ; per omnem modum, per quem melius poterunt, ad hoc ut quilibet inducat cum effectu (instructions pour un ambassadeur à Gênes, ibid., n. 988, p. 1029).
79 de qua informentur prudente et caute […] et etiam informentur plenarie de statu et conditionibus dicte terre et id referant vel significent domino (n. 937, p. 974) ; secundum potentiam uniuscuiusque, de qua sicut melius poterunt plenius informentur […] et prius informentur de posse et conditionibus ipsorum Tuscorum […] item dicti ambassiatores secrete, prudenter et caute inquirant (ibid., n. 939, p. 976-980).
80 cum quibus viderint expedire (ibid., n. 988, p. 1032) ; secundum eorum consilium debeant procedere, non discedendo a sententia predictorum (ibid., n. 934, p. 971).
81 melius si poterunt pro utilitate domini (ibid., n. 766, p. 755).
82 et omnes vias predictas debent dicti nuncii perquirere et diligenter examinare, quicquid honoris et utilitatis invenire poterunt pro domino […] procurando semper ex hoc pro domino quicquid utilitatis poterunt et honoris (ibid., n. 989, p. 1035).
83 item debent temptare curialiter super illis verbis (ibid., n. 766, p. 755) ; tunc [ambaxiatores] debent ire ad dictum dominum Passarinum et curialiter ipsum reducere ad bonam viam et veram (ibid., n. 989, p. 1034).
84 et super hoc caveant dicti ambaxiatores, ne decipiantur aliqua occasione (ibid., n. 939, p. 976).
85 J. Weizsäcker (éd.), Deutsche Reichtstagksakten unter König Ruprecht (1400-1401), dans Deutsche Reichstagsakten, IV, Gotha, 1882, n. 47, p. 59-60.
86 Ibid., V, n. 395, p. 544.
87 « und bringent daz zum besten nach usswisunge der briefe, die wir uch daruber han geben » (ibid., IV, n. 28, p. 42).
88 « und prufest du daz er darzu geneiget were » (ibid., V, n. 42, p. 51) ; « so nemment eigentlich von imme in, waz siner meinunge und begerunge darinne si » (ibid., n. 161, p. 203).
89 « doch sollent ir auch versuchen, ob ir einen gegenbrief mochtent gehaben von dem babst, wie uch dann in diesen sachen duchte allerbequemlichst sin » (ibid., IV, n. 28, p. 42) ; « un den cardinalen erzelest von unser wegin die vorgenanntent sachen zum besten und wie dich dunket daz ez allergelinphlichst si » (ibid., V, n. 41, p. 51).
90 Ibid.
91 « sunderlich zu versuchen ob man deheine gotliche und redelich wege finden muge » (ibid., n. 289, p. 392).
92 « Doch wurden sie buntnisse gein der herschaft von Osterrich begern, daz sal man in hubschlich abslahen of den sine » (ibid., n. 395, p. 544).
93 « Item so der kunig von Engelland mit uch wurde uss den sachen reden und etwas in tedinge und wege mit uch queme, daz ir vernement wie und ob er zu den sachen geneiget were, so sal uwer einer als von im selber darinne reden » (ibid., n. 294 [11], p. 403).
94 S. Péquignot, Au nom du roi... cit. n. 63, p. 316-319.
95 « Item zu gedenken mit den reten zu redden umb etwas in zu schenken, o die sach vor sich wurde geen » (ibid., IV, n. 217, p. 262).
96 Ibid., V, n. 157, p. 198-200.
97 « nemen daz memoriale von der ee wegen zu Engeland und auch die geschrifte und gedechtnisse alz unsers herren frunde von herzog Ludewigs wegen vor ziten zu Franckrich gehabt hant. Darinne findent sie wol, darnach sie siche gerichten mogen, daz sie darinne daz beste dun, wann in min herre die sache genzlich enphele und zu in stelle. Und besunder so ist herre Johann Kemerer obgenant wol kundig, wie dieselben sachen vor gehandelt sin zu Engeland und auch zu Franckerich ; der mag die andern unsers herren frunde obgenant davon wol eigentlich underwisen » (ibid., p. 200).
Auteur
École Pratique des Hautes Études - Stephane.Pequignot@ephe.sorbonne.fr
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