Chapitre 6. Le patrimoine de l’abbaye de Farfa dans la vallée du Turano (viiie siècle-xe siècle)
p. 121-152
Texte intégral
1L’organisation territoriale et la topographie de la vallée du Turano pendant le haut Moyen Âge ont fait l’objet depuis une quinzaine d’années des travaux approfondis d’Elvira Migliario et d’Andrea Staffa qui facilitent notre besogne1. Il nous suffira par conséquent d’en résumer les grandes lignes en préliminaire à l’étude des changements qui modifièrent le paysage rural à partir du xe siècle. En effet, notre recherche, on l’a vu, n’a pas été centrée sur les problèmes de l’occupation du sol pendant les siècles qui ont précédé l’« incastellamento ». On ne saurait pour autant se dispenser d’examiner, au moins brièvement, la situation foncière aux ixe et xe siècles pour dessiner à grands traits le cadre dans lequel les transformations successives trouvèrent leur place. Aussi convient-il, pour commencer, d’étudier le patrimoine de l’abbaye de Farfa, principal acteur foncier dans la moyenne vallée du Turano, de retracer les modalités de sa constitution et de passer en revue les noyaux principaux de ses propriétés dans la région ; il faudra ensuite évoquer les vicissitudes qui l’ont affecté pendant la crise séculaire qu’inaugura la destruction de l’abbaye par les Sarrasins en 898. Nous serons alors à pied d’œuvre pour rassembler les résultats de l’enquête archéologique et les confronter aux données de la documentation écrite afin de reconstituer les étapes de la recomposition de l’espace rural et de l’organisation de l’habitat dans la moyenne vallée du Turano à partir des xe et xie siècles.
I – FORMATION ET ORGANISATION DU PATRIMOINE ABBATIAL DANS LA MOYENNE VALLÉE DU TURANO (vers 760 – vers 880)
2Comme l’ont montré Elvira Migliario et Andrea Staffa, la moyenne vallée du Turano était organisée autour de l’établissement antique de Tore qui survécut jusqu’au haut Moyen Âge. L’importance du site, localisé à proximité du village actuel de Colle di Tora, dépendait de sa position géographique dans la vallée qui mettait en communication Rieti avec la colonie latine de Carsioli, implantée définitivement en 298 avant J.-C., et de là avec la via Valeria2. La massa Turana, documentée à partir de la seconde moitié du viiie siècle lorsque Farfa s’implanta dans la vallée, ne renvoyait pas à l’organisation foncière de l’antiquité tardive mais représentait un cadre topographique dont l’origine doit sans doute être recherchée dans le territoire de l’ancien vicus. Instrument principal utilisé pour localiser les biens-fonds dans la région, la massa s’étendait sur les deux rives du Turano, approximativement entre les villages actuels de Colle di Tora, de Collalto et de Pozzaglia. Quant à la structure agraire, elle conservait encore quelques vestiges, au moins en termes de toponymie, de l’organisation cadastrale en fundi de la fin de l’antiquité tandis que les casalia formaient l’élément fondamental de la distribution de l’habitat rural3.
A) Les propriétés de l’abbaye dans la moyenne vallée du Turano (carte 6, p. 125)
3L’abbaye de Farfa acquit des propriétés dans la massa Turana à partir de la seconde moitié du viiie siècle et tout au long du siècle suivant. Avant de retracer les modes et les temps de formation du patrimoine abbatial, il convient de passer en revue les principales possessions de l’abbaye dans la région et d’en déterminer la localisation.
1) Le lieu-dit Offianus
4Une propriété de Farfa à Offianus est signalée pour la première fois de manière explicite dans le diplôme d’Otton Ier confirmant les possessions de l’abbaye en 967, qui mentionne en particulier une once et demie du fundus Offianus ou Ophiani, autrement dit le huitième du fundus4. Il s’agit en réalité d’une ancienne possession de l’abbaye puisque le fundus est déjà cité, sous la forme fundus Fianus ou fundus Horrianus, dans la confirmation des biens de Farfa donnée par Louis II en 857-859, dans celle de Lothaire en 840 et, plus tôt encore, dans celle du pape Étienne IV en 8175. C’est en effet en 786 que le clerc Hilderic donna à Farfa, sous réserve d’usufruit viager en faveur de sa femme et de ses filles, de nombreux biens-fonds et notamment un clos de vingt muids – environ huit hectares6 – à Orrianus, forme sous laquelle est mentionné Offianus dans le privilège du pape Étienne IV de 8177. L’identité du fundus Horrianus, du fundus Fianus et du fundus Offianus est attestée notamment par l’ordre selon lequel sont énumérés les fundi voisins, identique dans les quatre confirmations des biens de l’abbaye qui se recopient sur ce point8.
5Toutefois, l’acte de la donation de 786 ne permet pas de localiser le fundus Orrianus ou Offianus, pas plus du reste que les confirmations des biens de l’abbaye des ixe et xe siècles. Dans le courant du ixe siècle cependant, les propriétés de l’abbaye à Offiano s’agrandirent de telle sorte qu’il devient possible désormais de situer le lieu avec une précision suffisante pour notre propos. En 875, l’abbé de Farfa concéda ainsi aux deux frères Probatus et Palumbus, celui-ci prêtre de son état, des biens sis in massa Torana in finibus Sancti Donati et Sancti Iohannis et in Ofigiano et in Speniano9. Le lieu-dit Ofigianus est encore mentionné sous cette appellation, avec Puzalia, Paganeco et Baccareto, parmi les dépendances de la curtis de Corne-to que l’abbé Campone concéda aux quatre fils du réatin Takepran dus en 95010. Les deux actes de 875 et de 950, qui placent Ofigianus dans la massa Turana, permettent de localiser avec plus de précision le lieu-dit dans la moyenne vallée du Turano entre les villages actuels de Collalto et de Pozzaglia (pl. XLIVb et XLVIIIb). Sans doute de fondation lombarde, l’église San Donato était située sur la rive gauche du Turano, à proximité du confluent du rio di Petescia et de la rivière. Elle appartint ensuite au territoire du village de Petescia (aujourd’hui Turania) fondé dans la seconde moitié du xie siècle (pl. XLVb). La toponymie contemporaine conserve toujours le souvenir de l’église, en ruine au début du xviie siècle, à quelques dizaines de mètres à peine de la colline à laquelle les sources cartographiques modernes donnent le nom d’Offiano11. Situé sur la rive droite du Turano, le monastère San Giovanni se trouvait au sommet du mont homonyme (1021 m), contrefort méridional du Monte Cervia12 (pl. XLI). Quant à Pozzaglia et Paganico, cités fréquemment dans la documentation de Farfa du haut Moyen Âge, ils ont désigné à partir du xie siècle des villages qui existent toujours à quelques kilomètres seulement du site appelé Offiano aux xie-xve siècles, le premier à l’ouest et le second au nord (pl. XLVIIIb et LIIb). Ajoutons encore que les fundi énumérés avec Offianus dans les confirmations pontificales et impériales étaient situés dans la moyenne vallée du Turano, à l’exemple du fundus Acutianus qu’un acte de 854 décrit in massa Turana in gualdo qui vocatur Putialia13. Les lieux mentionnés dans les actes des ixe-xe siècles abondent par conséquent dans le sens de l’identité des toponymes Orrianus, Offianus et Ofigianus en dépit de leur corruption.
6Deux autres toponymes, Aufigianus et Aurigianus, ce dernier situé de manière explicite dans la massa Turana, pourraient être identifiés le cas échéant à Offiano. En 785, Romuald, fils d’Ursus, donna à l’abbaye des biens situés in Aufigiano et une part de l’église San Lorenzo14. Il est tentant, naturellement, d’identifier Aufigianus à Ofigianus et, de là, à Offianus15. Si la documentation de Farfa ne permet pas d’arriver à une conclusion certaine à cet égard, elle ne plaide guère, nous semble-t-il, en faveur de l’identité des lieux. Ainsi la confirmation des biens de l’abbaye délivrée par l’empereur Henri V en 1118, qui cite l’église San Lorenzo in Aufigino et l’église Santa Croce in Ophiano ainsi qu’Ophianum et un castellum vetus, mentionne-t-elle de manière distincte les deux toponymes16. De la même manière, le Liber Floriger de Gregorio da Catino n’identifie pas les deux noms17. Le toponyme Aurigianus est attesté pour sa part en 822 lorsque Teudemundus, fils de Teuprandus, donna à l’abbaye des biens situés dans le locus qui dicitur Aurigianus in massa Turana18. Si nous n’avons aucune indication supplémentaire sur ce lieu-dit, on peut observer toutefois qu’il n’apparaît pas en tant que tel dans les listes du Liber Floriger, pas davantage qu’Orrianus ou Ofigianus et à la différence d’Ophianus et Aufigianus. Quoi qu’il en soit de ces dernières identifications, il n’en reste pas moins que le toponyme Offianus est attesté sous une forme orthographique ou sous une autre depuis la fin du viiie siècle quand l’abbaye de Farfa reçut en donation une part de ce lieu-dit situé dans la massa Turana et où elle agrandit par la suite ses possessions.
7Appelé fundus dans les privilèges confirmant les biens de l’abbaye, le lieu n’est cependant jamais qualifié autrement que par son seul nom dans les rares actes de la pratique qui le mentionnent et qui furent copiés par Gregorio da Catino. La documentation des viiie-xe siècles ne fournit du reste aucun élément sur les caractères de l’occupation du sol ni sur l’organisation du peuplement dans la région d’Offiano, située entre les fines de San Donato et de San Giovanni, le gualdus de Pozzaglia et le casale de Paganico et intégrée ensuite dans la curtis de Corneto. De son côté, l’enquête archéologique limitée effectuée en 1991 sur le site qui porta le nom d’Offiano à partir des xie et xiie siècles – sondages fouillés sur la colline, prospections dans les champs alentours – n’a pu mettre au jour aucun élément, on l’a vu, pouvant appartenir, même de manière résiduelle, à un établissement du haut Moyen Âge19.
2) Le casale Talianus et le peuplement au ixe et au xe siècle : le problème de la continuité
8Cité à plusieurs reprises au ixe siècle, le lieu-dit appelé Talianus (Stalianus, Stalplianus)20 apparaît dans les sources en 834 lorsque les deux fils d’Ursus, Probatus et Picco, obtinrent de l’abbé de Farfa la concession de la curtis qui ne portait pas encore le nom de Corneto. Composée de tenures distribuées dans plusieurs lieux-dits, elle comprenait en particulier des terres qui avaient appartenu à un certain Aderisus, désormais décédé, et qui étaient situées à Talianus, à Musianus et à Motulus : le document cite notamment une casa colonicia tenue par un certain Valentiolus et localisée à Talianus21. Le morcellement de la propriété dans le lieu-dit Talianus, parfois appelé casale22, était importante au ixe siècle. On connaît en effet plusieurs propriétaires fonciers, habitants du lieu ou bien résidant à Rieti23. A côté de cette propriété laïque dont les sources ne permettent pas de connaître la consistance s’ajoutaient une propriété ecclésiastique représentée par l’évêché de Rieti et par l’abbaye de Farfa dont l’implantation dans le casale date, on l’a vu, du premier tiers du ixe siècle24. Le lieu-dit Talianus était ainsi habité par des colons chasés sur leurs tenures et par des petits propriétaires fonciers qui possédaient là des alleux ainsi que dans d’autres régions de la vallée25.
9Le casale Talianus comprenait plusieurs lieux-dits. En 856, l’abbaye concéda en particulier au clerc Folculus, fils d’Auderisius, et à son propre fils appelé également Auderisius, les biens qu’elle possédait in massa Turana, in casale Taliano, ubi vocatur Cardeitus, in colonia Valentionis servi nostri : peut-être convient-il de reconnaître dans la colonia de 856 la casa colonicia de 834, qui avait appartenu auparavant au père de Folculus26. A la mention du micro-toponyme Cardeitus en 856 s’ajoutent deux actes de 875 et de 879 par lesquels les fils d’Audualdus, Joseph et Ursus, qui résidaient tous deux à Rieti, cédèrent à Farfa diverses pièces de terres et de vignes in loco qui dicitur Stalianus et, pour le second, in loco qui dicitur collis Staliani27.
10Tout au long du ixe siècle, l’abbaye de Farfa agrandit ses propriétés dans le lieu-dit Talianus, achetant ou recevant en donation des terres et des vignes de petites dimensions qui furent incluses dans la curtis de Santa Maria de Corneto comme la plupart des biens de l’abbaye situés dans la massa Turana28. Pour autant les confirmations des biens de l’abbaye délivrées par le pape Étienne IV en 817, par Lothaire en 840 ou par Louis II en 857-859 ne mentionnent pas le lieu de manière spécifique29.
11La documentation écrite atteste par conséquent l’existence d’un casale Talianus situé dans la massa Turana au ixe siècle. Notons également qu’il comprenait alors plusieurs noyaux de peuplement dont l’un était perché sur le collis Stalianus. Dans ses recherches sur la topographie de la vallée du Turano pendant le haut Moyen Âge, Andrea Staffa a mis en relation le casale Talianus avec le castellum Montalianum mentionné deux siècles plus tard. Formulant l’hypothèse d’un déplacement de l’habitat, l’auteur soutient, sans toutefois fournir de preuves décisives, que l’habitat originel a été abandonné au xe siècle ; la population aurait ensuite occupé un site perché pour fonder le nouveau village de Montagliano, abandonné à son tour au xve siècle. Le toponyme aurait alors connu un nouveau déplacement pour retourner sur le lieu auquel il avait donné son nom pendant le haut Moyen Âge et que l’auteur identifie avec le « Montagliano » signalé sur la carte au 1 : 25 00030 (carte 5, p. 7). Reprenant à son tour la documentation relative à la localisation et à l’histoire de Montagliano, Jean Coste récusait pour sa part l’identification topographique entre le casale et le castrum pour des raisons essentiellement toponymiques : considérant en effet que les documents citent le castrum Montis Aliani ou de Montaliano, Jean Coste supposait que le toponyme remontait à un originel Alianus et non au Talianus du casale donné à l’abbaye au ixe siècle. Il ajoutait également que les documents de Farfa ne permettaient pas de localiser avec précision le casale Talianus à l’intérieur de la massa Turana31.
12Quels sont en effet les éléments de localisation, au moins approximative, du lieu-dit ? Les documents à notre disposition montrent qu’il englobait au moins en partie le congregum de Farfa, vaste ensemble cohérent de biens fonciers remembrés par l’abbaye, et la terra aepiscopi Reatini : à ces grandes propriétés foncières s’ajoutent de nombreux biens-fonds de plus petites dimensions voire de simples parcelles qui avaient appartenu à Audualdus et à ses fils, à Ribbaldus, à Totone ou à Sintarius et dont la localisation précise demeure impossible32. On sait également, par deux actes de 873 et de 876, que le fils de Gualtepertus, Atrianus, lequel résidait à Talianus, était également propriétaire dans le casale de Paganico, ou à ses confins, et que ses terres étaient limitées d’un côté par celles du monastère San Salvatore Maggiore de Concerviano33. Or le territoire de la villa ou du casale de Paganico jouxte effectivement au nord celui qui sera occupé à partir du xie siècle par le castrum de Montagliano34. Le premier acte atteste également que le monastère San Salvatore Maggiore possédait des biens sinon à Talianus même du moins dans la moyenne vallée du Turano dès le ixe siècle35. Le document fournirait de la sorte un élément d’authenticité à la notice insérée dans la visite pastorale effectuée par l’évêque de Rieti Saverio Marini en 1784, dont Jean Coste et Andrea Staffa ont montré notamment l’intérêt pour l’histoire et la topographie médiévale de la région : l’évêque y mentionne, de manière sans aucun doute abusive, que Montagliano avait appartenu autrefois au monastère San Salvatore Maggiore36.
13Ces indices documentaires, dont nous reconnaissons la fragilité, tendraient par conséquent à prouver la relation topographique qui unit au sens large le casale du ixe siècle et le castrum du xie siècle. Le casale couvrait sans doute un territoire qui s’étendait sur la rive droite du Turano au sud de Paganico et où le peuplement, certainement dispersé pour une très large part, comprenait plusieurs petits noyaux dont l’un d’eux était perché sur une colline qui portait le nom de collis Staliani au ixe siècle. C’est dans cet espace que le castellum de Montagliano et celui de Castiglione furent édifiés au xie siècle selon des modalités que nous examinerons le moment venu37.
14En dépit de leur richesse relative, les sources écrites ne fournissent aucun élément probant pour résoudre le problème de la continuité d’occupation éventuelle entre le peuplement dans le ca-sale, en particulier sur la colline de Talianus, certainement habitée pendant le haut Moyen Âge, et les habitats fortifiés documentés à partir du xie siècle. Pour répondre à cette question, l’enquête réalisée sur le terrain devait par conséquent s’efforcer d’observer dans quelle mesure les sites fortifiés de Montagliano et de Castiglione avaient été édifiés sur les vestiges d’un habitat du haut Moyen Âge qui correspondrait à l’un des noyaux de peuplement du casale.
15La prudence reste de mise en l’état actuel de la recherche, encore en cours sur le site de Castiglione. Les résultats auxquels nous sommes parvenus depuis 1990 ne permettent pas de fournir une réponse univoque à cette question importante.
16Examinons d’abord le cas de Montagliano. Il convient tout d’abord de corriger radicalement les assertions que nous avions avancées à l’issue de la première campagne effectuée en 1990 dans le village fortifié de Montagliano sur le problème fondamental de la continuité topographique entre le casale du ixe siècle et le castrum des xie-xve siècles ou à tout le moins de les nuancer fortement38. Nous les avions fondées alors sur deux éléments :
171) la mise au jour dans le sondage I implanté sur la plate-forme sommitale du site de deux séries successives de trous de poteau creusés dans le substrat rocheux pour l’aménagement de cabanes ;
182) le fait que cette phase d’occupation en bois avait précédé la construction d’un mur qui l’avait oblitérée et que son observation avait permis d’attribuer alors aux premières phases maçonnées du site castral (M1) – fig. 2-3, p. 50 et 53 ; pl. IV-VI.
19Nous n’avions cependant pas trouvé dans ce sondage, pas davantage que dans les autres secteurs fouillés, de mobilier certainement antérieur aux types de céramique à « vetrina sparsa » alors datés des xe-xiie siècles, à l’exception de matériel résiduel pré-romain et romain39.
20Le nouvel examen de ces éléments à la lumière de la connaissance aujourd’hui plus approfondie de la céramique et des structures maçonnées ainsi que la fouille de nouveaux sondages lors des deux campagnes effectuées en 1993 et en 1995 nous conduisent désormais à repousser la datation des cabanes en bois dont les trous de poteau ont été mis au jour au sommet de la colline à la période contemporaine de l’« incastellamento » de Montagliano au xie siècle.
21L’antériorité de la phase en bois mise au jour sur la plate-forme sommitale par rapport au mur M1 reste acquise. La stratigraphie a permis, on l’a vu, de reconnaître plusieurs séries successives de trous de poteau dans le sondage I. Un premier groupe d’une vingtaine de trous de poteau et de piquet et une petite fosse ont été creusés dans la roche qui avait été aplanie au préalable. Aucun niveau de fréquentation contemporain de cette première phase en bois n’a toutefois été mis au jour durant la fouille. Dans un second temps, les poteaux ont été enlevés et les trous bouchés avant l’aménagement d’un nouveau groupe d’une dizaine de trous de poteau et la mise en place d’une couche d’argile qui formait le niveau de fréquentation contemporain de cette phase en bois successive. Dans un troisième temps enfin, les cabanes de cette deuxième période ont été démontées à leur tour, les trous ont été comblés, le sol a été nivelé là où c’était nécessaire avec l’apport d’un remblai de terre. La pose d’un lit de mortier a recouvert l’ensemble du secteur avant la construction du mur M1 contre lequel a été ensuite adossé à l’ouest un bâtiment de grandes dimensions.
22Il n’est pas certain que le mur M1 appartienne aux toutes premières phases maçonnées examinées sur le site comme nous l’avions pensé précédemment. Le mur, qui présente déjà les traces de la régularisation des lits de pose des moellons à peine dégrossis, relève sans doute d’un stade postérieur à la phase « polygonale » de l’évolution des structures maçonnées qui a défini les constructions civiles de la vallée du Turano entre la fin du xe siècle et la première moitié du xiie siècle40. Nous savons cependant à quel point il est difficile de fonder une datation absolue – aussi large fût-elle – sur la seule observation des techniques de construction. Il n’en reste pas moins que le mur M1 est selon toute vraisemblance postérieur aux xe et xie siècles
23La céramique permet de préciser quelque peu la situation. Le remplissage des trous de poteau a livré une centaine de tessons très petits et détériorés qui fournissent peu d’indications chronologiques. Parmi ceux-ci cependant, une vingtaine de tessons de céramique à « vetrina sparsa » constituent la seule classe de céramique de table trouvée dans les niveaux antérieurs à la construction du mur M1 : plusieurs d’entre eux proviennent du remplissage même des trous de poteau de la première phase en bois, qui a été scellé ensuite par la couche d’occupation contemporaine des cabanes de la deuxième période. Les fragments trop petits interdisent d’attribuer avec certitude cette céramique aux différents types reconnus de la « vetrina sparsa » qui était alors datée entre le xe siècle et la fin du xiie siècle. L’élargissement de l’enquête à Montagliano même et sur d’autres sites voisins comme la poursuite des études céramologiques permettent aujourd’hui de repousser la datation de la céramique à « vetrina sparsa » dans cette région aux xie-xiiie siècles. On doit exclure également que les quelques tessons à « vetrina sparsa » provenant du remplissage des trous de poteau de la première phase en bois aient pu appartenir aux types plus anciens de « vetrina sparsa » présents en revanche dans d’autres parties du site de Montagliano41 (pl. XVIa-b).
24Il en résulte que le démontage des premières cabanes dont la trace a été mise au jour dans le sondage I, le rebouchage des trous de fixation de leurs poteaux et l’installation du deuxième groupe de maisons en bois ne peuvent être antérieurs aux xie-xiie siècles. La céramique et les techniques de construction s’accordent par conséquent pour dater le démontage des dernières maisons en bois présentes sur cette partie du site et la construction du mur M1 au cœur du xiie siècle. Un doute subsiste toujours sur l’époque de la construction des premières maisons en bois qui n’ont pas été remplacées avant le XIe ou, selon toute vraisemblance, avant le xiie siècle. Nous ne sommes guère enclins à la faire remonter au ixe siècle : une telle datation supposerait en effet que ces édifices aient eu une durée de vie de deux ou trois siècles ou bien qu’ils aient été reconstruits à l’identique ou sur le même plan chaque fois que c’était nécessaire.
25Nulle part les secteurs fouillés à Montagliano en 1990, en 1993 et en 1995 n’ont donc mis au jour des structures ou des niveaux stratigraphiques qui pourraient appartenir à un établissement du haut Moyen Âge. Ajoutons également que, si les fouilles ont livré du matériel résiduel pré-romain et romain, en particulier dans un remblai d’argile ayant servi à niveler le terrain avant la construction des cabanes en bois des xie et xiie siècles, elles n’ont restitué aucun mobilier résiduel du haut Moyen Âge. On notera en particulier l’absence totale de céramique médiévale antérieure à la céramique à « vetrina sparsa » dont les exemplaires les plus anciens trouvés sur le site ne datent certainement pas d’avant le milieu du xie siècle. L’absence de mobilier résiduel d’une occupation qui aurait été continue depuis le début du ixe siècle pour le moins et qui aurait duré par conséquent deux ou trois siècles, voire davantage, avant la fondation castrale rend peu probable l’existence même d’une occupation du haut Moyen Âge sur la colline de Montagliano où une quinzaine de sondages, de petites dimensions il est vrai, ont été fouillés au cours de trois campagnes. Seule une fouille de grande ampleur du site, qui couvre cependant une superficie d’un hectare et demi, permettrait naturellement d’arriver à une conclusion définitive sur ce point. Le faisceau d’indices dont nous disposons à l’heure actuelle invite à conclure de manière provisoire à l’absence d’une occupation du haut Moyen Âge sur le site du castrum de Montagliano.
26La situation est différente sur la colline de Castiglione, pour autant que la fouille encore inachevée autorise quelque conclusion définitive. Dès la première campagne effectuée sur le site en 1994, des trous de poteau d’un édifice en bois ont été mis au jour au sommet de la colline. Cependant, la terre qui les remplissait n’a pas livré de mobilier datant. En outre, aucun niveau contemporain n’a été conservé dans le secteur du site où ils ont été trouvés. L’édifice dont ils permettaient de fixer l’armature dans le sol rocheux a peut-être précédé la plus ancienne construction maçonnée du site, délimitée par les murs M1 à M4 et datant probablement des xe-xie siècles mais la stratigraphie de ce sondage ne l’établit pas de manière absolue. En revanche, la fouille désormais achevée du noyau primitif du château (édifice A ; secteur 5000) a montré l’existence indubitable d’une occupation définie par des constructions en bois et certainement antérieure à la construction maçonnée primitive (pl. XXXIV). En l’absence de stratigraphie contemporaine, la datation de cette phase, qui a précédé sans solution de continuité le chantier de construction du château, ne pourra être établie que par la présence résiduelle de quelques fragments de céramique à « vetrina pesante » et en particulier de Forum ware du ixe siècle dans la stratigraphie postérieure, en quoi Castiglione se différencie notamment de Montagliano, et par les résultats des datations au radiocarbone. La fouille intégrale du site telle qu’elle a été programmée fournira en particulier sur le plan du ou des bâtiments et sur leur datation, au moins relative, des informations décisives. Pour autant qu’on puisse en juger en l’état de la recherche, l’occupation caractérisée par des bâtiments en bois semble toutefois de faible étendue et ne couvrait pas la totalité du sommet pourtant exigu de la colline. Aucun vestige de ce type n’a été mis au jour dans la partie occidentale du site où la fouille a déjà atteint la roche (pl. XXXVIb). Si la prudence reste naturellement de mise tant que la fouille du site n’aura pas été achevée, les données partielles dont nous disposons à l’heure actuelle permettent de conclure à l’existence d’une occupation de faible étendue, caractérisée par un ou des édifices en bois, dans tous les cas peu nombreux, mais certainement antérieurs au noyau primitif du château qui date en première approximation des xe-xie siècles. Selon toute vraisemblance, laquelle doit encore devenir une certitude, ce ou ces bâtiments appartenaient au casale documenté au ixe siècle42.
27Pour conclure sur ce point, l’enquête archéologique conduite depuis 1990 sur les deux seules collines situées à l’intérieur du lieu-dit Talianus où furent édifiés des castella à partir du xie siècle n’a mis au jour aucun vestige appartenant sans doute possible à une occupation importante du haut Moyen Âge. Les quelque quinze sondages fouillés dans le village fortifié de Montagliano laissent à penser que le site n’a pas été fréquenté, de manière durable tout au moins, avant l’« incastellamento » en acte à partir de l’an mil, date ronde. De son côté, la fouille de la colline de Castiglione présente les traces effectives d’une occupation antérieure à l’édification du corps de bâtiment le plus ancien du château, mais il est encore impossible de dater avec précision cette phase, qui remonte peut-être au ixe siècle et qui reste dans tous les cas de faible étendue. En l’état des recherches, on ne saurait par conséquent conclure à l’existence d’un habitat groupé de quelque consistance sur l’une ou l’autre des deux collines mais seulement à la présence d’un petit établissement du haut Moyen Âge sur la colline où fut édifié le castellum de Castiglione autour de l’an mil. A en juger par l’étendue des vestiges mis au jour, il ne s’agirait guère que de la casa, implantée sur un site de sommité mais isolée, d’un des petits alleutiers ou d’un des colons documentés par les actes de Farfa au ixe et au xe siècle43. Aussi convient-il de rejeter l’hypothèse, que nous avions émise en 1991 en faisant fausse route, de la continuité d’occupation d’un habitat concentré d’abord dans un casale du ixe siècle puis dans un castrum formé à partir du xie siècle selon des modalités que l’on examinera le moment venu. La poursuite de l’enquête permet en revanche de supposer, avec des indices plus solides que ceux que nous avions utilisés alors mais qui ne sont pas encore des certitudes, la continuité entre une casa isolée dont la construction est peut-être antérieure au xe siècle et qui était localisée à l’intérieur du casale Talianus, et un castellum des xe-xie siècles, lequel ne formait aucunement, on l’a vu et on y reviendra, un centre de peuplement.
28Rien ne vient par conséquent conforter l’hypothèse, qu’avait émise Andrea Staffa, du déplacement de l’habitat d’une colline à l’autre. Tout au plus peut-on conclure au recentrage du toponyme : au ixe siècle, celui-ci désignait en même temps un territoire dont les limites restent floues et l’emplacement spécifique de la colline de Stalianus/Talianus qui en formait alors un noyau de peuplement parmi d’autres ; à partir de la deuxième moitié du xie siècle le nom fut donné à une colline différente – la cote 822 sur la carte de l’Istituto Geografico Militare44 (carte 5, p. 7) – qui, si elle n’était pas totalement inoccupée pendant le haut Moyen Âge, n’avait pas été le lieu d’un établissement de quelque consistance avant le xie siècle mais qui devint le nouveau centre de gravité d’un espace sans doute à peu près identique à celui du casale du ixe siècle45. Selon cette hypothèse, le passage d’une forme d’occupation du sol à l’autre, sanctionné par le déplacement du toponyme, se serait produit à partir du milieu du xe siècle pour arriver à son terme aux xie et xiie siècles. En l’état actuel des recherches, nous ignorons à peu près tout au plan archéologique de l’ensemble du casale du haut Moyen Âge46 et de l’établissement installé au ixe siècle sur la colline de Talianus, à moins qu’il ne s’agisse du petit édifice édifié sur la colline qui prit ensuite le nom de Castiglione.
3) Le gualdus de Pozzaglia
29Depuis les travaux de Giovanni Tabacco, le gualdus exercitalis de Pozzaglia est trop célèbre pour qu’on s’y attarde longuement47. Formé de terres d’origine fiscale destinées à l’exploitation sylvo-pastorale, le gualdus avait été divisé en portiones vers le début du ixe siècle et comprenait deux ensembles jusqu’aux années 850 : un bloc de dix portions que son propriétaire, Adelbert fils du gastald Teudipertus, avait acquis du gastald franc qui les possédait avant lui ; des lots de dimensions identiques résultant de la division du gualdus au profit des Torani homines, appelés également exercitales, hommes libres de tradition ethnique et militaire lombarde ou « lombardisés », petits et moyens propriétaires, qui le déboisèrent au moins partiellement et qui résidaient dans la vallée. Des années 850 aux années 870, l’abbaye de Farfa acquit, principalement par achat, des précédents propriétaires les parcelles qui conservaient encore pour la plupart leur division originelle48. Situé selon les documents à l’intérieur ou à côté de la massa Turana, bordé par la frontière du Patrimoine de saint Pierre – nous y reviendrons –, le gualdus de Pozzaglia confinait avec le casale de Paganico et la région d’Offiano ; il comprenait à son tour plusieurs lieux-dits, en particulier Acutianus, Vinea Porcarenis et Rivus desertus49. Le gualdus couvrait ainsi le massif du mont Faito et celui du mont Croce ; à l’ouest de celui-ci, il s’étendait jusqu’à Orvinio. Comme Offiano, le territoire de Pozzaglia, qui perd l’appellation de gualdus à partir des années 870, fut intégré dans la curtis de Corneto50.
30L’enquête archéologique conduite en 1994 dans le territoire de la villa de Sant’Agnese des xiie-xve siècles sur le versant nord-occidental du mont Croce, au confin du gualdus de Pozzaglia, n’a mis au jour, on l’a vu, aucun élément pouvant appartenir à une occupation du haut Moyen Âge51. Il convient cependant de rappeler pour mémoire la découverte dans les années 1930 d’une sépulture masculine contenant en particulier une épée, dont on ne sait rien de plus mais sans doute lombarde ou de tradition lombarde, non loin de l’emplacement de l’église Sant’Agnese52.
4) La curtis de Corneto et les autres propriétés de Farfa dans la massa Turana
31Un acte de 834 que Gregorio da Catino recopia dans le Liber Largitorius et dont il donna un résumé dans la chronique de l’abbaye fournit la première attestation de la curtis de Corneto. Située dans la massa Turana, la curtis, qui ne portait cependant pas de nom, fut alors concédée, avec l’église Santa Maria qui y était édifiée, aux deux frères Probatus et Picco, fils d’Ursus, à titre viager53. Selon l’acte du Liber Largitorius, les deux frères, grands donateurs de l’abbaye, donnèrent en 834 à Farfa des biens dont ils obtinrent la rétrocession en précaire et auxquels l’abbaye ajouta la curtis, qu’un certain Sangro avait possédée auparavant et qu’il avait donnée à l’abbaye par une charte54. Résumant cet acte dans sa Chronique, Gregorio da Catino avait cru comprendre en revanche que les deux frères avaient donné, per cartas donationis, la curtis à l’abbaye avant d’en obtenir la rétrocession55. Suivant sur ce point particulier Gregorio da Catino, Andrea Staffa, qui manifeste toutefois une certaine hésitation, et Elvira Migliario ont ainsi attribué aux deux fils d’Ursus la donation de la curtis et ont voulu voir une attestation de l’existence de l’église Santa Maria de Corneto dans un acte de 802 par lequel les deux frères donnèrent de nombreux biens-fonds à l’abbaye56. Or, si la donation effectuée par les deux frères en 802 avant de prendre part à une expédition contre le duché de Bénévent mentionne effectivement des casae coloniciae dans la massa Turana, il n’y est pas question des biens-fonds énumérés dans la concession de 834 pas davantage que de l’église Santa Maria. On ne saurait par conséquent y voir un indice en faveur de la fondation de l’église avant le début du ixe siècle, c’est-à-dire avant que l’abbaye de Farfa ait été propriétaire à Corneto. En outre, la mention dans l’acte de 834 de l’église Santa Maria edificata dans la curtis pourrait laisser à penser que la fondation de l’église ne remontait pas alors à une époque très ancienne. Pour conclure sur ce point, la concession de 834 atteste l’existence d’une curtis que Farfa avait reçue en donation d’un certain Sangro avant cette date. En 834, l’abbaye inclut dans le domaine, qui ne formait pas un bloc homogène, des possessions disséminées dans la vallée du Turano.
32Après la mort des deux fils d’Ursus, l’abbaye récupéra la possession de la curtis où une réserve est attestée à partir du milieu du ixe siècle : pour un manse concédé en 856, un colon de Farfa devait en effet effectuer des corvées dans la curtis de l’abbaye à Corneto57. Le centre domanial est alors clairement constitué par la cella de Santa Maria de Corneto dont le site, identifié par Andrea Staffa, était localisé sur la rive gauche du Turano, au bord de la rivière et face au village déserté d’Antuni58.
33L’organisation des propriétés de l’abbaye dans la massa Turana et leur incorporation dans la curtis de Corneto sont ainsi achevées dès la deuxième moitié du ixe siècle59. Au milieu du siècle suivant, l’extension de la curtis apparaît clairement lorsque l’abbé Campone concéda aux quatre fils de Takeprandus res iuris Sancte Marie in suprascripto Turano ubi dicitur Cornetum, in integrum, cum ecclesia sancte Marine et omni pertinentia ipsius curtis infra cuncto gastaldato Turano et Ofigiano et Puzalia et Paganeco et Baccareto60 : la curtis s’étendait ainsi sur les deux rives du Turano depuis Pozzaglia à l’ouest jusqu’à Paganico à l’est et entre Tora au nord et Offiano au sud.
34Les casae coloniciae intégrées à la curtis, où les colons étaient tenus de résider, sont alors mentionnées dans des villae, des casalia et de nombreux lieux-dits situés dans toute la moyenne vallée du Turano, en particulier dans la villa de Paganico, appelée également casale61, la villa ubi dicitur Tampilianus62, le casale Cattigianus ou Coltigianus63, le casale qui vocatur Coniolicampi64 et le casale Stalianus ou Talianus65.
B) Modalités et rythmes de la formation du patrimoine de l’abbaye dans la moyenne vallée du Turano
35La constitution du patrimoine de l’abbaye de Farfa dans la vallée du Turano a été conduite selon deux étapes successives que distinguent les modes d’acquisition et, partant, la politique foncière mise en œuvre par l’abbaye. La première commence dans les années 760 et se termine dans le courant de la première moitié du ixe siècle ; la seconde débute au milieu du siècle et arrive à son terme vers 880.
36La première période est caractérisée par l’acquisition occasionnelle de biens-fonds dispersés dans la vallée par le biais de donations pieuses pro remedio animae, généralement sous réserve d’usufruit viager au profit d’un des membres de la famille du donateur. La série, encore peu fournie, des acquisitions de Farfa s’ouvre en 768 avec la donation d’un casale situé dans le fundus qui nominatur Arisanus et Acutianus et se poursuit à un rythme modéré dans les décennies suivantes66. Entre 768 et 834, on compte une dizaine de donations documentées par l’acte lui-même ou de manière indirecte par la mention d’une donation dont la charte, perdue ou illisible, n’a pas été recopiée par Gregorio da Catino67. Les confirmations pontificales et impériales des biens de l’abbaye datant de la première moitié du ixe siècle, en énumérant des listes de fundi qui ne correspondaient plus à la réalité de l’organisation foncière, rendent compte de manière très incomplète et formelle des propriétés acquises par l’abbaye dans la moyenne vallée du Turano pendant cette première période68.
37Il est difficile d’évaluer l’importance relative des biens-fonds alors donnés à l’abbaye, souvent désignés par les termes de substantiae ou de portiones qui n’en disent guère sur leur étendue ni sur leur composition. Les biens très modestes (vingt muids – environ huit hectares – à Orrianus, un colon et sa tenure à Campilianus, un casale où résidaient quatre familles dans le fundus Arisanus et Acutianus) semblent relativement plus nombreux que les donations plus consistantes comme le furent sans doute celles effectuées à plusieurs reprises par les deux frères Probatus et Picco. Quant à la curtis située dans le lieu-dit Massingianus, Cornetus et Civitas et donnée par Sangro, elle ne comprenait guère qu’une douzaine de tenures en 834. A la modestie des biens donnés à l’abbaye durant cette première phase correspondait leur dispersion dans le territoire de la massa Turana.
38A la fin de cette première période, l’intérêt de l’abbaye pour ces biens acquis en ordre dispersé se manifeste toutefois par leur remembrement, pour une partie d’entre eux sinon pour la totalité, à l’intérieur d’un domaine qui ne constituait cependant pas un ensemble cohérent. Son intérêt s’arrêtait là, si on peut dire, puisqu’elle le concéda à titre viager contre le paiement d’un cens récognitif d’une douzaine de deniers.
39La période qui s’ouvre au milieu du ixe siècle se différencie nettement de la précédente par une présence accrue de Farfa dans la région. Trois traits principaux la caractérisent désormais : l’extension des propriétés dans des secteurs où l’abbaye possédait encore peu de biens ; l’effort manifeste déployé pour réunir des biens-fonds encore largement disséminés en un ensemble cohérent, ceci en acquérant les terres qui les isolaient les unes des autres ; enfin la reprise en main de la gestion des terres. Cette deuxième période est par conséquent définie par une politique volontariste d’expansion dans la région.
40Le nombre des acquisitions de biens-fonds, une quarantaine entre 850 et 880, et surtout leurs modalités témoignent du changement survenu. Désormais, l’abbaye n’attend plus que son patrimoine s’accroisse au rythme irrégulier des donations pieuses mais intervient de manière active, principalement dans les années 850 sous l’abbatiat d’Hilderic (843 ?-857 ?) et dans les années 870 sous l’abbatiat de Jean (872 ?-880 ?) : les achats de terres – une trentaine de transactions documentées, contre six donations et un échange – constituent désormais le mode privilégié d’accroissement du patrimoine abbatial69.
41Les acquisitions effectuées durant cette seconde période témoignent de la volonté d’étendre les propriétés de l’abbaye à l’ensemble de la région où elle ne possédait jusque là que des biens disséminés : plusieurs secteurs font alors l’objet d’acquisitions programmées, en particulier le gualdus exercitalis de Pozzaglia et le casale Talianus/Stalianus. La volonté de constituer un patrimoine plus cohérent transparaît non seulement de la localisation des biens acquis mais aussi de l’énumération de leurs confronts où l’abbaye était déjà possessionnée, ceci de plus en plus fréquemment. A cet égard, la donation effectuée en 864 par Louis II, à la requête de l’évêque de Spolète, est particulièrement révélatrice : cette année-là, l’empereur donna en effet à Farfa une propriété de vingt-six muids – une dizaine d’hectares – située dans le campus Brixianus qui constituait une enclave au milieu des biens de l’abbaye70.
42Autre indice de la nouvelle politique abbatiale, les biens acquis, généralement de dimensions modestes comme lors de la période précédente, furent remembrés à l’intérieur d’un ensemble foncier plus cohérent parfois appelé congregum71. Surtout, les biens situés dans la massa Turana furent réorganisés dans la curtis reprise en main par l’abbaye où une réserve constituée autour de son centre, Corneto et la cella sanctae Mariae, est désormais documentée à côté des tenures paysannes.
43La période séculaire durant laquelle l’abbaye s’implanta d’abord puis constitua un patrimoine foncier cohérent dans la moyenne vallée du Turano mit fin au morcellement, sans doute assez poussé, de la propriété foncière dans la massa Turana. Pour autant, l’abbaye ne monopolisa pas la totalité des terres dans la région. En effet, Farfa n’était pas devenue l’unique propriétaire foncier dans la vallée du Turano où la curtis de Corneto ne formait pas un bloc monolithique à la fin du ixe siècle. A côté, ou au beau milieu du domaine abbatial, d’autres propriétés ecclésiastiques sont attestées comme celles de l’évêché de Rieti ou du monastère San Salvatore Maggiore. Des propriétés fiscales y subsistaient toujours puisque, outre la donation effectuée par Louis II à Farfa en 864, les rois d’Italie Hugues de Provence et Lothaire donnaient en 941 à l’abbaye de Subiaco la curtis que Sala dicitur, située dans le gastaldatus Turanus in finibus Sublacum et Ciculi et Reate atque Savini et dont le centre avait été implanté sur la colonie antique de Carsioli : le site, qui n’était pas abandonné, devait encore présenter des vestiges imposants puisqu’on lui donnait encore le nom de civitas72. La curtis de Sala jouxtait par conséquent les propriétés de Farfa dans la vallée du Turano dont la limite méridionale était constituée par le casale Talianus73. D’autre part, si le mouvement de transfert de la propriété laïque vers les patrimoines ecclésiastiques est assez bien documenté, on ne saurait pour autant conclure à l’extinction de la petite et moyenne propriété privée dans la région au terme de la période envisagée.
II – L’ABBAYE DE FARFA À LA FIN DU ixe SIÈCLE ET AU DÉBUT DU xe SIÈCLE
44Il n’entre pas dans notre propos, comme il serait hors de notre compétence, de suivre l’histoire de l’abbaye de Farfa à la fin du ixe siècle et au xe siècle74. Il convient toutefois d’évoquer brièvement les vicissitudes traversées alors par l’abbaye pour comprendre leurs répercussions sur la région qui nous intéresse ici.
45Dans les dernières décennies du ixe siècle, l’abbaye était arrivée au sommet de sa splendeur que décrivit au début du xie siècle l’abbé Hugues Ier dans la Destructio monasterii Farfensis, pour faire pendant au récit anonyme de la Constructio monasterii Farfensis datant du milieu du ixe siècle75. A en croire l’abbé réformateur, le monastère fortifié ad instar fortis civitatis n’avait pas son pareil dans tout le royaume d’Italie à l’exception du monastère de Nonantola qui ne l’égalait pourtant pas en tout76. Tant de magnificence allait pourtant être réduite à néant en peu de temps. Depuis 877, les Sarrasins, qui détruisirent Saint-Vincent-au-Volturne en 881 et le Mont-Cassin deux ans plus tard, multipliaient les raids en Sabine où ils intensifièrent la pression à partir de 89077. Le monastère de San Salvatore Maggiore, à Concerviano, fut ainsi détruit en 89178. Après sept années de luttes acharnées, l’abbé de Farfa ne put résister davantage, se soumit à ce qu’il croyait être la volonté divine et décida d’abandonner l’abbaye en 897. Les moines et le trésor furent divisés en trois groupes dont le premier fut envoyé à Rome, le deuxième à Rieti tandis que l’abbé gagnait la Marche de Fermo avec le troisième79. L’abbaye désertée fut alors occupée par les Sarrasins qui la détruisirent dans les mois qui suivirent, comme l’attestent plusieurs actes des années 930 copiés par Gregorio da Catino dans le Liber Largitorius80. Peu de temps après l’abandon et la destruction de Farfa, Rieti fut prise et saccagée à son tour : les moines de Farfa qui y avaient trouvé refuge furent alors tués et la part du trésor que leur avait confiée l’abbé pillée81. Après son abandon par l’abbé Pierre en 897 et sa destruction l’année suivante, l’abbaye en ruines resta déserte pendant plusieurs années. Il se peut que les travaux de restauration de charpente aient débuté dès le pontificat d’Anastase III (911-913). Une lettre adressée par les moines de Farfa au pape Léon IX au milieu du xie siècle, le priant de confirmer les droits et les privilèges de l’abbaye, mentionne en effet la concession du cinquième des poutres en provenance des Apennins et destinées à la restauration de la charpente de Saint-Jean-de-Latran qu’aurait accordée le pape Anastase82. Sans doute peut-on voir également dans cette concession, qui témoigne de la reprise des activités dans l’abbaye de Farfa, un des indices du renversement de la conjoncture.
46Désormais en effet la Sabine résista victorieusement aux envahisseurs. Entre le mois de mars 914 et l’été 915 de la bataille décisive du Garigliano, une armée composée de lombards, entendons de réa-tins, et de sabins et conduite par le réatin Takeprandus défit les Sarrasins devant les murs de la ville antique en ruine de Trebula Mutuesca83. La Sabine et le Réatin furent alors libérés des Sarrasins après plus d’une trentaine d’années de raids et de pillages84. Quant aux Hongrois, on ne connaît guère qu’une incursion en Sabine en 942 au cours de laquelle ils furent battus par les réatins menés par le comte Joseph devant les murs de leur ville85.
47En cours de restauration peut-être dès le début des années 910, l’abbaye reprit son activité seulement à partir de la décennie suivante86. C’est en effet à l’abbé Ratfredus (924 ?-936) que les sources de Farfa attribuent la restauration de l’abbaye et de ses bâtiments. La Destructio de l’abbé Hugues et le Chronicon de Gregorio da Cati-no qui en dépend mentionnent en effet l’activité énergique de l’abbé qui réunit ce qui restait de la congrégation des moines à Rome et dans les Marches, rassembla le trésor et commença à reconstruire l’abbaye87. Le financement de la reconstruction fut assuré, en partie du moins, par des concessions accordées par l’abbé en échange d’autres biens-fonds et surtout de numéraire88. La restauration de l’abbaye et de son patrimoine entreprise par l’abbé Ratfredus fut cependant interrompue brutalement par son assassinat, aggravant de la sorte la crise que traversait l’abbaye depuis un demi-siècle.
III – RES HUIC MONASTERIO QUAS POSTEA PERDIDIT INIQUORUM HOMINUM SUBLATIONE : LA MAINMISE DE L’ARISTOCRATIE RÉATINE SUR LA VALLÉE DU TURANO AU xe SIÈCLE
48L’œuvre de Ratfredus fut en effet éphémère. L’abbé fut empoisonné par les deux moines Campo et Hildebrand à la fin de l’été 93689. L’assassinat de Ratfredus inaugura une période troublée de schismes abbatiaux qui dura une trentaine d’années et dont les principaux protagonistes furent les abbés Campone, de noble famille réatine, Hildebrand et Adam. Dans l’élan de la réforme monastique qu’il promut, le princeps Albéric tenta cependant de porter remède à cette situation : il expulsa en effet de Farfa Campone qui se réfugia à Rieti auprès de ses parents, nomma Dagibert abbé (947 ?-953 ?) et ordonna la restitution au monastère des curtes qui avaient été usurpées90. La tentative ne porta pourtant pas ses fruits. Dagibert fut empoisonné à son tour et Adam lui succéda (953-963) : trois abbés gouvernaient dès lors Farfa, Adam en Sabine, Campone à Rieti et Hildebrand dans les Marches, réduisant à néant l’abbaye et son patrimoine91.
49Les actes transcrits par Gregorio da Catino dans le Liber Largitorius fournissent le détail des aliénations consenties par les abbés de Farfa au milieu du xe siècle. L’une d’elles nous intéresse particulièrement. Au mois d’août 950, les quatre fils de Takeprandus de civitate Reatina – en qui il faut peut-être reconnaître le vainqueur de la bataille de Trebula Mutuesca contre les Sarrasins de 914-915 –, donnèrent à l’abbé Campone une terre de trente muids (environ douze hectares) située dans le territorium Turanum et quatre-vingt sous en échange de la curtis de Corneto dont ils obtenaient la jouissance pour trois générations et contre le paiement d’un cens annuel récognitif de six deniers : les dépendances du domaine, attesté pour la dernière fois dans les actes de la pratique, s’étendaient dans tout le gastaldat du Turano, à Offiano, Pozzaglia, Paganico et Baccareto92.
50Pour autant, les abbés de Farfa ne se désintéressaient pas de la vallée du Turano puisqu’ils obtenaient la cession d’une terre de trente muids dans le lieu-dit Paganicum en échange de biens sis dans le territoire de Forcona et d’Amiterno93.
51Dès le début du xie siècle, l’historiographie abbatiale a considéré les aliénations consenties par les abbés du siècle précédent comme des dilapidations du patrimoine de Farfa. Les sources narratives insistent en effet davantage sur la dissipation du patrimoine abbatial que sur la décadence spirituelle et morale du monastère. Dans la Destructio monasterii Farfensis, l’abbé Hugues ne fournit guère d’informations sur l’étendue ni sur la localisation des biens concédés par les abbés « usurpateurs » dans la région qui nous intéresse : l’abbé réformateur se contente en effet d’indiquer que l’abbé Campone, qualifié de radix malorum omnium monasterii vastatorum post Paganos, distribua à ses parents la quasi totalité des biens de l’abbaye situés dans les comtés de Rieti, d’Amiterno, de Forcone, de Valva et des Marses, sans fournir d’autre précision94.
52Gregorio da Catino est plus précis en revanche sur ce qu’il considère comme des dilapidations du patrimoine de l’abbaye, dont il consigne l’étendue dans la biographie de Campone d’après les actes du Liber Largitorius95. Après le récit des invasions sarrasines, il énumère en effet les biens que possédait le monastère avant sa destruction et qui furent ensuite dispersés, utilisant en particulier une liste compilée dans la deuxième moitié du xie siècle96. La liste en est fort longue. Dans la région du comté de Rieti qui nous intéresse ici, sont mentionnées la curtis de Corneto, aux mains de Bernerius ou de ses fils et des consortes, et une église Santa Maria sise au lieu-dit Offiano tenue par les filii Odelsinde97. L’église Santa Maria, que le document du Régeste et le Chronicon qui le recopie sur ce point localisent de manière erronée in Ophiano et qu’Andrea Staffa identifie à l’église Santa Maria delle Stecche au nord de Posticciola, était située in fundo Turano dans la région de Poggio Mirteto et avait été concédée en même temps qu’une parcelle de terrain à bâtir par l’abbé Dagibert en mars 950 aux prêtres Léon, Jean et Formose98.
53Analysant les causes de la dilapidation du patrimoine abbatial à propos des concessions qu’effectuèrent alors les « mauvais » abbés de Farfa, Gregorio da Catino se livra à une digression érudite sur le contrat emphytéotique, citant notamment saint Augustin, les papes Anaclet et Pie ou encore les canons du concile d’Antioche. Par définition, l’emphytéose, rappelle Gregorio, est un contrat qui doit permettre l’accroissement et l’amélioration des biens ecclésiastiques. Or les concessions accordées alors aboutirent à l’effet inverse, autrement dit à la détérioration et à la dispersion du patrimoine ecclésiastique au bénéfice des preneurs des biens cédés, constituant de la sorte un sacrilège99.
54Quelle que soit l’appréciation que l’on porte sur la signification des concessions délivrées au milieu du xe siècle, l’abbaye qui traversait une des crises les plus graves de son histoire avait perdu dans tous les cas le contrôle de la curtis de Corneto, qui était alors le domaine abbatial le plus important dans la moyenne vallée du Turano, au profit d’une des familles principales de l’aristocratie réatine. Fait capital pour notre sujet, on y reviendra, la région qui nous intéresse passa totalement sous le contrôle de l’aristocratie locale pendant plusieurs décennies. Par la même occasion, la moyenne vallée du Turano n’est plus documentée pendant cette période fondamentale pour les transformations qui s’y produisirent.
CONCLUSION
55Les vicissitudes que traversait Farfa depuis la fin du ixe siècle laissèrent une abbaye affaiblie dans la seconde moitié du xe siècle. La situation s’améliora à partir de l’abbatiat de Jean III (966-997). Le premier acte de son gouvernement que rapporte Gregorio da Catino fut en effet d’obtenir d’Otton Ier un diplôme confirmant de manière solennelle les biens du monastère le 10 janvier 967100. Il s’en fallait cependant pour que cette volonté se traduisît immédiatement dans les faits. La restitution des biens concédés au cours du xe siècle se fit de manière progressive à partir du début du siècle suivant. La restauration mise en œuvre par l’abbé Hugues Ier de Farfa à partir de l’an mil, qui permit de reconstituer le patrimoine abbatial, documente à nouveau la région et les sites qui nous intéressent ici. Pendant la première moitié du xie siècle, une série fournie de donations restitua en effet à l’abbaye les biens-fonds situés dans la vallée du Turano qui avaient été entre temps le lieu de modifications importantes qu’il convient désormais d’étudier.
56Le moment n’est pas encore venu d’aborder le problème complexe des relations entre les invasions et les modifications des structures de l’habitat, que nous ne verrons intervenir dans la vallée du Turano qu’à partir de l’an mil, date ronde, et de manière extrêmement progressive. Un fait, cependant, mérite d’être souligné. Les invasions sarrasines – l’influence des Hongrois ayant été à peu près nulle dans la région – furent en effet la cause directe et immédiate du déclin de Farfa au xe siècle. Le départ des moines et la destruction de l’abbaye qui en résultèrent fragilisèrent sans aucun doute le gouvernement abbatial jusqu’à la restauration de la fin du xe et du début du xie siècle. L’expression de forces centrifuges, qui entraîna l’aliénation de parties consistantes du patrimoine de l’abbaye au profit d’intérêts locaux et familiaux, bloqua toute tentative de restauration pendant soixante-dix ans. Ainsi les invasions jouèrent-elles un rôle indirect peut-être mais non moins fondamental pour autant dans les changements qui modifièrent radicalement l’assiette sociale de la propriété foncière au cours du xe siècle et du début du xie siècle.
Notes de bas de page
1 Cf. A. R. Staffa, La viabilità romana della Valle del Turano ; Id., L’assetto territoriale della Valle del Turano nell’alto medioevo ; Id., La topografia alto medievale della Valle del Turano ; Id., L’incastellamento nella Valle del Turano (secc. x-xii). En dépit d’un certain nombre de confusions, de datations ou d’identifications erronées et hâtives, les recherches d’Andrea Staffa fournissent toutefois une bonne base de départ pour l’étude de l’occupation du sol dans la vallée durant le haut Moyen Âge. Elles se recommandent également par l’utilisation judicieuse de documents d’époque moderne (visites pastorales, documentation cartographique, cadastre grégorien). D’Elvira Migliario, on consultera en particulier les travaux récents et du plus grand intérêt Uomini, terre e strade. Aspetti dell’Italia centroappenninica fra antichità e alto medioevo et Ead., Per una storia delle strutture agrarie e territoriali nella valle del Turano tra antichità e alto medioevo : alcune riflessioni sulla massa Nautona e la massa Turana. Pour l’antiquité, voir en premier lieu G. Alvino, La Valle del Turano in età romana. Evidenze archeologiche e prospettive di ricerca.
2 Cf. S. Gatti et M. T. Onorati, Per una definizione dell’assetto urbano di Carsioli.
3 Pour la Sabine, voir en dernier lieu E. Migliario, Per una storia delle strutture agrarie ; voir également Ead., Strutture della proprietà agraria in Sabina ; Ead., Terminologia e organizzazione agraria tra tardo antico e alto medioevo ; P. Toubert, Les structures du Latium médiéval, p. 450-465. D’une manière générale, voir A. Castagnetti, Continuità e discontinuità nella terminologia e nella realtà organizzativa agraria ; Id., L’organizzazione del territorio rurale nel medioevo, p. 230 sq ; P. Delogu, La fine del mondo antico e l’inizio del medioevo : nuovi dati per un vecchio problema, p. 17-19 ; D. Vera, Massa fundorum. Forme della grande proprietà.
4 RF III, n° 404, p. 110 = CF I, p. 337 ; DO I, n° 337, p. 456.
5 Étienne IV : RF II, n° 224 = CF I, p. 181 (ex fundo Horriano unciam unam et semis en 817) ; Lothaire : RF II, n° 282 = CF I, p. 202 ; DLoth. I, n° 51, p. 150 ; Louis II : RF III, n° 300 = CF I, p. 215 ; DLud. II, n° 27, p. 116-121 (ex fundo Fiano unciam unam semis en 840 et en 857).
6 Pour la mesure du muid de superficie en Sabine au début du xie siècle (0,39 ha environ), voir le chapitre 7, note 29.
7 RF II, n° 143 : in Orriano, clausuram modiorum XX (= CDL V, n° 101) ; CF I, p. 165-166 : Hic venerabilis abbas acquisivit... in Orriano clausuram modiorum XX. Voir aussi RF V, n° 1226 (786) = CDL V, n° 102.
8 Ex fundo Bagiano terram modiorum septem. Ex fundo Horriano (Fiano, Offiano) unciam unam et semis. Ex fundo Lucigiano unciam unam et semis. Ex fun-do Viarii uncias tres. Ex fundo Acutiano uncias octo, in quo est ecclesia Sancti Gregorii, éditions citées ci-dessus aux notes 4 et 5.
9 LL I, n° 48.
10 LL I, n°148 : Bernerius et Richardus et Gualfredus et Lupo diaconus germa-ni fratres filii Takeprandi de civitate Reatina... susceperunt ab eo in III generationem res iuris Sancte Marie in suprascripto Turano ubi dicitur Cornetum, in integrum, cum ecclesia Sancte Marine et omni pertinentia ipsius curtis, infra cuncto gastaldato Turano et Ofigiano et Puzalia et Paganeco et Baccareto et CF I, p. 317-318 : Item pro terre petia I modiorum XXX in Turano insuper et solidis octoginta dedit res ibidem ad Cornetum cum ecclesia Sancte Marine, et in Ofigiano et Puzalia et Paganeco et Baccareto. Voir aussi CF I, p. 249 : filii Guidonis et Bernerii cum suis confratribus tenent in Tore curtem de Corneto cum pertinentiis. Sur la curtis de Corneto, voir ci-dessous le paragraphe I/A/4 et pour les concessions des abbés « dilapidateurs » du xe siècle, voir dans ce chapitre le paragraphe III.
11 Sur San Donato, voir notamment A. R. Staffa, L’assetto territoriale della Valle del Turano, p. 261-262 et Id., La topografia alto medievale della Valle del Turano, p. 37-38. Sur les dédicaces d’églises à l’évêque martyr d’Arezzo, en particulier dans les lieux d’établissements d’exercitales, voir G.P. Bognetti, I « Loca Sanctorum » e la storia della chiesa nel regno dei Longobardi, p. 329-330. Sur l’emplacement du castellum d’Offiano aux xiie-xve siècles, voir le chapitre 3, paragraphe I.
12 Sur San Giovanni, voir Monasticon Italiae, I : Roma e Lazio, p. 137 à compléter avec A. R. Staffa, L’assetto territoriale della Valle del Turano, p. 259 et Id., La topografia alto medievale della Valle del Turano, p. 35-36.
13 LL I, n°20. Sur le gualdus de Pozzaglia, voir dans ce chapitre le paragraphe I/A/3. Le fundus Viarii mentionné à côté du fundus Offianus et du fundus Acutianus dans les confirmations des biens de l’abbaye déjà citées pourrait également être à l’origine du toponyme Vivaro attesté à partir du début du xie siècle, voir le chapitre 7, paragraphe III, et le chapitre 8, paragraphe II.
14 RF II, n°140 (= CDL V, n°98) et CF I, p.165.
15 Cf. E. Saracco Previdi, Lo « sculdahis » nel territorio longobardo di Rieti (sec. viii e ix), p. 672, note 362.
16 RF V, n°1318 = CF II, p.281.
17 La liste des églises mentionne ainsi Sancte Crucis in Ophiano et Sancti Laurentii in Aufigiano (LF, p. 48 et 50), celle des lieux-dits Aufigianum et Ophianum (LF, p. 59 et 68).
18 RF II, doc. n° 256.
19 Voir le chapitre 3.
20 Talianus : LL I, n° 8 (834), n° 24 (856), RF III, n° 311 (873) ; Stalplianus : RF II, n° 294 (855), n° 296 (856) ; Stalianus : LL I, n° 23 (856), RF III, n° 316 (875), n° 327 (879). Le toponyme, qui pourrait provenir du gentilice Stal(l)ius/Tal(l)ius, dériverait ainsi d’une propriété foncière antique : cf. E. Migliario, Uomini, terre e strade, p. 126, note 21.
21 LL I, n°8 : Idest curtem vestram quam habetis in massa Turana in casale qui vocatur Massingianus et Cornetus et Civitatem... cum suis casis coloniciis... Et res quas habetis in Taliano et Musiano et Motulo que fuerunt cuiusdam Aderisi cum casa colonicia in Taliano idest casam Valentioli... Sur la curtis de Corneto, voir dans ce chapitre le paragraphe I/A/4.
22 Voir notamment LL I, n° 23-24 (856).
23 Voir par exemple RF II, n° 296 (856) et LL I, n° 23 (856) pour des propriétés de Iohannes filius cuiusdam Lucerini habitator in massa Torana ubi vocatur Stalplianus ainsi que RF III, n° 316 (875) et 327 (879) pour les terres des deux fils d’Audualdus de civitate Reatina situées à Talianus.
24 RF II, n° 296 (856) et RF III, n° 327 (879) pour des terres appartenant à l’évêché de Rieti.
25 Pour des habitants du lieu-dit propriétaires dans d’autres régions de la massa Turana, voir RF II, n° 294 (855) pour une terre ubi vocatur ad Civitatem in loco qui dicitur ad illud Sartofagum et appartenant à Baroncellus filius cuiusdam Agemundi habitator in massa Torana ubi vocatur Stalplianus ; LL I, n° 23 (856) pour plusieurs biens in massa Turana ayant appartenu à Iohannes filius Lucerini habitator in massa Turana in casale Staliano ou encore RF III, n° 311 (873) pour des biens à Pozzaglia appartenant à Atrianus filius cuiusdam Gualteperti habitator in massa Torana et loco qui dicitur Talianus.
26 LL I, n°24.
27 Voir respectivement RF III, n° 316 (875) et n° 327 (879).
28 Pour les acquisitions de biens au lieu-dit Talianus, voir RF II, n° 296 (856) ; RF III, n° 316 (875) et n° 327 (879). Sur les modes et les étapes d’acquisition de terres dans la massa Turana, voir dans ce chapitre le paragraphe I/B.
29 Editions citées ci-dessus à la note 5.
30 A. R. Staffa, L’assetto territoriale della valle del Turano, p. 257-259 et Id., La topografia alto medievale della valle del Turano, p. 34-38 ; Id., L’incastellamento nella valle del Turano, p. 183. Pour la localisation du site, voir la feuille de l’IGM, F° 145, III N.O., Collalto Sabino, UG 369683, point coté 737 m.
31 J. Coste, Un villaggio abbandonato, p. 4-5.
32 Voir par exemple RF II, n° 296 (856) : terram meam in eodem Stalpliano, caput tenentem in terra Audualdi et est ab alio capite terra aepiscopi Reatini et ab ambobus lateribus congregum vestrum. Voir aussi RF III, n° 316 (875) et n° 327 (879).
33 RF III, n° 311 (873) : preisam nostram quam habemus in Puzalia et terram caput tenentem in casale de Paganeco, pedem in illo romanense ; de una parte tenente terra de monasterio domini Salvatoris, de alia parte est terra suprascripti monasterii Sanctae Mariae. Et est ipsa preisa de terra in loco qui dicitur ad rivum desertum ; RF III, n° 317 (876) : vigna in praedicto casale Paganeco in loco qui vocatur Aecclesiae, caput in horto Romualdi servi Sancti Heleutherii, pedem in rivo, de uno latere vinea Atriani et germanorum eius, de alio latere Luponis barbani nostri.
Sur San Salvatore Maggiore, fondé en 735, voir en premier lieu le Monasticon Italiae, I : Roma e Lazio, p. 138. A la bibliographie qui y est mentionnée, on pourra ajouter I. Schuster, Il monastero del Salvatore e gli antichi possedimenti farfensi nella massa Torana ; G. Chisari et C. De Paolis, L’abbazia di S. Salvatore Maggiore ; G. Maceroni et A. M. Tassi, L’abbazia di S. Salvatore Maggiore e la massa Torana, où sont republiés les travaux de Paolo Desanctis et du cardinal Schuster. Voir également M. G. Fiore Cavaliere, S. Salvatore Maggiore di Concerviano : indagini e problematiche ; M. D’Agostino et M. G. Fiore Cavaliere, Il monastero imperiale di S. Salvatore Maggiore : nuove problematiche e prospettive di ricerche ; G. Carbonara et D. Fiorani, Il Monastero imperiale di S. Salvatore Maggiore sul Letenano, Concerviano (Rieti).
34 RF V, n° 1016 (1075) : castellum quod vocatur Montalianum... habet fines... a III° latere Paganicum quod est res filiorum Guidonis.
35 A partir du xiiie siècle, San Salvatore Maggiore revendiquait des propriétés dans la moyenne vallée du Turano, cf. I. Schuster, Il monasterio imperiale del Salvatore, p. 426 et suiv. ; voir aussi les chapitres 9 et 10.
36 Archivio Vescovile di Rieti, XII, 45, f. 23v : Essendo Montagliano un annesso dell’abbadia de S. Salvatore Maggiore... Cf. J. Coste, Un villaggio abbandonato, p. 12-14 qui note que le village voisin de Nespolo dépendait de San Salvatore Maggiore au xviie siècle. Sur les visites pastorales du diocèse de Rieti, cf. V. Di Flavio, Le visite pastorali nella diocesi di Rieti dal secolo xvi al xviii.
37 Voir le chapitre suivant.
38 Cf. E. Hubert, La storia, p. 534-543 passim et en particulier p. 536 où nous écrivions : « Utilizzate insieme, fonti scritte e fonti archeologiche tendono a dimostrare la continuità dell’abitato sul monte Talianus o Alianus dall’alto medioevo, ed invitano, se non proprio ad identificare stricto sensu questo abitato con il casale Taliano menzionato nel ix secolo, almeno ad includervi le capanne delle quali sono stati messi in luce i buchi di palo. Al casale succederà poi, nell’xi secolo il castellum quod dicitur Montalianum ».
39 Cf. N. Lécuyer, La ceramica, p. 520.
40 Cf. E. De Minicis, Le strutture murarie, p. 527 et sa contribution dans le fascicule suivant de la série.
41 Voir la contribution de N. Lécuyer dans le fascicule suivant de la série.
42 Pour les premiers résultats de la fouille de Castiglione, voir le chapitre 5.
43 Près de Farfa, le casale San Donato, plus ancien et plus important par ses structures et son mobilier, reste toutefois un établissement de dimensions restreintes qui n’évoque en rien un habitat groupé ou « centré » : cf. J. Moreland et M. Pluciennik (dir.), Excavations at casale San Donato..., 1990 et Eid., Excavations at casale San Donato... 1992. Pour les Abruzzes voisines, voir L. Feller, Les Abruzzes médiévales, p. 128-134 et Id., L’organisation de l’espace abruzzais, p. 254-257. Sur les habitats groupés ou « centrés » du haut Moyen Âge, désignés par le terme villa, voir en particulier C. Wickham, Studi sulla società degli Appennini nell’alto Medioevo, p. 74 et suiv. ; Id., Il problema dell’incastellamento, p. 61 et suiv. ; T. Leggio, Forme di insediamento in Sabina e nel Reatino, p. 186-189 ; R. Francovich, L’incastellamento e prima dell’incastellamento.
44 F° 145, III N.O., Collalto Sabino, UG 376674.
45 Sur les confins du territoire de Montagliano dans la seconde moitié du xie siècle, voir ci-dessous le chapitre 8 (paragraphe I).
46 Les prospections réalisées dans la région n’ont pu mettre au jour aucun élément archéologique de l’habitat dispersé ou éventuellement « centré » du haut Moyen Âge. Même conclusion pour la prospection réalisée dans la conque de Rieti : S. Coccia et D. J. Mattingly (dir.), Settlement history, environment and human exploitation of an intermontane basin in the Central Apennines : the Rieti Survey, 1988-1991, part I, p. 276-277. En revanche, la prospection réalisée dans les alentours de l’abbaye de Farfa sous la direction de John Moreland a abouti à l’identification de quatre sites du haut Moyen Âge : J. Moreland, Ricognizione nei dintorni di Farfa, 1985, p. 338-341 et Id., The Farfa Survey : a second interim report, p. 415-416. Pour les progrès réalisés récemment dans la connaissance de la céramique du haut Moyen Âge, voir principalement H. Patterson, Un aspetto dell’economia di Roma e della Campagna Romana nell’altomedioevo : l’evidenza della ceramica et P. Arthur et H. Patterson, Ceramics and early Medieval central and southern Italy : « a potted history » ; pour l’Italie septentrionale, voir Le ceramiche altomedievali (fine vi-x secolo) in Italia settentrionale.
47 Cf. G. Tabacco, « Gualdus exercitalis » e « silva arimannorum », repris dans Id., I liberi del re nell’Italia carolingia e postcarolingia, p. 113-138. Sur cet ouvrage et la question des arimanni, voir au moins P. Toubert, La liberté personnelle au haut Moyen Âge et le problème des arimanni ; S. Gasparri, La questione degli arimanni ; A. Castagnetti, Arimanni in « Langobardia » e in « Romania ». Sur le gualdus de Pozzaglia, voir aussi P. Toubert, Les structures du Latium, à l’index ; C. Wickham, European Forests in the Early Middle Ages : Landscape and Land Clearance, p. 490 et suiv. ; E. Migliario, Uomini, terre e strade, à l’index ; Ead., Per una storia delle strutture agrarie, p. 59 ; A. Baroni, Problemi di topografia agraria fra tarda antichità e alto medioevo. Gualdus nella documentazione farfense ; L. Feller, Décrire la terre en Italie centrale, p. 504-506. Pour les Abruzzes et la Pouille, voir respectivement L. Feller, Les Abruzzes médiévales, p. 140-143 et J.-M. Martin, La Pouille du vie au xiie siècle, p. 194-196.
48 Sur les modes d’acquisition par Farfa des biens-fonds dans la vallée du Turano, voir dans ce chapitre le paragraphe I/B.
49 Les documents sont les suivants : RF II, n° 290 (853), 291-292 (854), 295 (855) ; RF III, n° 306 (872) et LL I, n° 20 (854). Les n° 290, 292 et 295 mentionnent parmi les confins le finis sancti Petri de Roma. Sur la frontière entre le Patrimonium et le Regnum, voir le chapitre 7, paragraphe I/B.
50 A partir de 873, gualdus n’est plus utilisé pour localiser les terres situées à Pozzaglia : LL I, n° 46 et RF III, n° 311. Pour l’intégration dans la curtis de Corneto, LL I, n° 148 (950) : res iuris Sancte Marie in suprascripto Turano ubi dicitur Cornetum, in integrum, cum ecclesia sancte Marine et omni pertinentia ipsius curtis infra cuncto gastaldato Turano et Ofigiano et Puzalia et Paganeco et Baccareto.
51 Voir le chapitre 4. On notera cependant qu’une petite lamelle de métal recouvert d’une feuille d’or, décorée de petits cercles centrés et appartenant sans doute à une parure d’habillement a été trouvée dans le secteur de l’église (US. 1102, remblai contenant du mobilier varié) : E. Bonasera, Le petit mobilier, p. 146-147, n° 11. Elle pourrait provenir d’une sépulture du haut Moyen Âge comme le laisserait à penser sa décoration à « occhi di dado » extrêmement répandue dans l’Italie centrale romano-lombarde : voir par exemple L. Paroli, La necropoli di Castel Trosino, fig. 11 et 12 ; M. Ricci, Relazioni culturali e scambi commerciali nell’Italia centrale romano-longobarda, p. 262, fig. 9-12 et A. Staffa, I Longobardi in Abruzzo (secc. VI-VII), fig. 8, 15, 18. Une partie du mobilier résiduel issu de la fouille de Castiglione, qui sera publiée dans le volume de la série consacré au site, proviendrait également de sépultures lombardes ou de tradition lombarde, selon les indications de Marco Ricci qui étudie ce mobilier et que nous remercions.
52 Cf. chapitre 4, note 11.
53 LL I, n°8.
54 Ibid. : les deux frères donnent en effet à l’abbaye res et substantias nostras per loca denominata cum casis, vineis, terris familiisque ibi residentibus et cartulam exinde emisimus et tradimus possidendum. Et modo precamur vos... ut... ipsas omnes predictas res diebus vite nostre tantummodo usu fruendi concedere iubeatis. Sed et res iuris proprietatis prefati monasterii, idest curtem vestram quam habetis in massa Turana, in casale qui vocatur Massingianus, et Cornetus, et Civitatem, vel in aliis locis seu vocabulis, sicuti Sangro habuit et per cartulam in suprascripto monasterio delegavit cum suis mobiliis et peculiis et casis coloniciis, idest casam Bononsuli... Has omnes predictas res in integrum cum ecclesia sanctae Mariae ibi edificata, et cum servis et ancillis.
55 CF I, p. 206-207 : Hic etiam almificus pater quibusdam viris germanis, Probato et Picconi, concessit res et substantias, diebus vite illorum tantum, quas ipsi in hoc monasterium per cartas donationis emiserant. Idest curtem in massa Turana, in casale Massiniano, et Corneto, et Civitate, et casas colonicas...
56 RF II, n° 157 : donation de casae coloniciae en particulier dans la massa Turana et n° 158 qui énumère certaines tenures sans en mentionner cependant dans la région qui nous intéresse ; aucun des deux documents ne signale l’église Santa Maria de Corneto. Cf. A. R. Staffa, L’assetto territoriale della valle del Turano, p. 251-254 où l’auteur affirme : « La chiesa di S. Maria, poi trasformata in cella era stata donata all’abbazia di Farfa nell’802 dai medesimi Probato e Piccone... » (p. 252) et Id., La topografia alto medievale della valle del Turano, p. 29 : « La cella di S. Maria venne dunque edificata dai monaci farfensi presso i resti di un insediamento romano... » ; Id., L’incastellamento nella valle del Turano, p. 177 : « il sito dell’importante cella farfense di S. Maria di Corneto... già esistente prima dell’834 e probabilmente insediatosi sul sito di un articolato vicus antico » ; E. Migliario, Uomini, terre e strade, p. 42 et note 40 : « nel caso di Santa Maria de Corneto, ciò è testimoniato da una carta dell’802, mediante la quale una coppia di privati dona a Farfa l’aecclesia di Santa Maria che in seguito diverrà il centro titolare della cella di Corneto ».
57 LL I, n° 24 : promitto vobis annualiter persolvere pro ipso usu fructu angarias in curte vestra in Corneto per omnes menses ebdomadas II in labore quo vobis necesse fuerit.
58 LL I, n°35 (865) : annualiter omnem fructum vobiscum per medium dividendum in cella Sancte Marie de Corneto ; n° 38 (870) : per quibus pensionem persolvamus musti decimatas VIII in cella vestra de massa Torana ; n° 51 (878) : in colonicia nostri monasterii in massa Turana que pertinet ad cellam nostri monasterii ibidem in Corneta, substantia vero est in Tampiliano... Pour la localisation, voir A. R. Staffa, La viabilità romana della Valle del Turano, p. 41-42 et Id., L’assetto territoriale della valle del Turano, p. 252.
59 Sur l’économie domaniale en Sabine, voir P. Toubert, Les structures du Latium, p. 450-487 ; d’une façon générale, voir Id., L’Italie rurale aux viiie-ixe siècles. Essai de typologie domaniale ; Id., Il sistema curtense ; Id., Le strutture produttive nell’alto medioevo : le grandi proprietà e l’economia curtense ; B. Andreolli et M. Montanari, L’Azienda curtense in Italia.
60 LL I, n° 148.
61 RF II, n° 289 (852), n° 311 (873), n° 317 (876).
62 LL I, n° 38 (870).
63 RF II, n° 295 (855), n° 297 (856).
64 RF III, n° 328 (880).
65 LL I, n° 23 (856), n° 24 (856). Pour la localisation de ces lieux-dits, voir A. R. Staffa, L’assetto territoriale della Valle del Turano, passim. Sur Talianus, voir ci-dessus le deuxième paragraphe de ce chapitre.
66 RF II, n° 75 = CDL V, n° 52 : Theuderacius donne en particulier à sa femme Ansa et, après sa mort, à l’abbaye de Farfa casalem nostrum in territorio Sabinensi in massa Turana, fundo qui nominatur Arisanus et Acutianus, cum ca-sis, terris, cultis et incultis, cum hominibus qui ibidem resident, Grausulo, Iohannulo, Antulo, Alpario.
67 RF II, n° 75 cité à la note précédente ; n° 130 (775) = CDL V, n° 64 : mention d’une donation précédente effectuée par le prêtre Liuspertus filius cuiusdam Pauli habitator in Acutiano à laquelle sont ajoutés tous les biens acquis depuis et en particulier l’église San Gregorio dans le fundus Acutianus (voir aussi CF I, p. 163) ; n° 143 (786) = CDL V, n° 101 : donation sous réserve d’usufruit d’une clausura de vingt muids in Orriano (CF I, p. 166 ; voir aussi RF V, n° 1226) ; n° 157-158 (802) : donation effectuée par Probatus et Picco, fils d’Ursus, à la veille de leur départ pour l’expédition de Bénévent et sous réserve que les biens leurs soient restitués à leur retour, de nombreux biens situés en particulier dans la massa Turana (CF I, p, 167-168) ; n° 175 (804) : donation par les mêmes de la quasi totalité de leurs biens en remboursement des prêts accordés par les abbés Mauroald (790 ?-802 ?) et Benoît (802 ?-815 ?) (CF I, p. 171) ; n° 194 (809) : donation d’un colon avec sa famille et sa tenure in massa Turana in loco qui dicitur Campilianus ; n° 256 (822) : donation de biens in massa Turana in loco qui dicitur Aurigianus, vel per alia loca sive vocabula ; LL I, n° 8 : Probatus et Picco, fils d’Ursus, donnent à l’abbaye leurs biens per loca denominata cum casis, vineis, terris familiisque ibi residentibus et cartulam exinde emisimus dont ils obtiennent la rétrocession en précaire en même temps que les res iuris proprietatis prefati monasterii idest curtem vestram quam habetis in massa Turana, in casale qui vocatur Massingianus et Cornetus et Civitatem vel in aliis locis seu vocabulis sicuti Sangro habuit et per cartulam in suprascripto monasterio delegavit [charte non parvenue]... et res quas habetis in Taliano et Musiano et Motulo que fuerunt cuiusdam Aderisi... et terre sementaricie petiam unam ibidem in Toure ubi dicitur Campus que fuit Sorie ancille Dei et servum manualem unum nomine Marcellinulum qui fuit filius Maneperti (CF I, p. 206-207). Elvira Migliario (Uomini, terre e strade, n. 60, p. 49) mentionne également des biens in Ture qu’aurait donnés Elina, ancilla Dei, alors que la donation effectuée en 813 par ladite Elina, fille du gastald Tacipert, exclut justement sa portio in Ture : RF II, n° 201.
68 Editions citées ci-dessus à la note 5 de ce chapitre. Le diplôme de Louis II ajoute en particulier les res Probati et Picconi et Grimaldi fratrum.
69 Ventes : RF II, n° 289 (852) : trois muids dans le locus qui dicitur Brissianus ; n° 291 (854) : neuf ventes de lots dans le gualdus exercitalis de Pozzaglia ; n° 292 (854) : deux ventes de lots dans le gualdus exercitalis de Pozzaglia ; n° 293 (854) : un moulin à Tampilianus et une vigne dans le locus qui dicitur ad rivum ; n° 294 (855) : une terre ubi vocatur ad Civitatem in loco qui dicitur ad illud Sartofagum ; n° 295 (855) : une parcelle du gualdus de Pozzaglia ; n° 296 (856) : une terre ubi vocatur Stalplianus ; n° 297 (856) : vigne et terre in casale Coltigiano ; n° 299 (857) : vigne et terre ubi vocatur Captidianus ; RF III, n° 306 (872) : terre dans le gualdus de Pozzaglia ; n° 308 (872) : terre in loco qui vocatur Brixianus ; n° 311 (873) : terre in Puzalia ; n° 317 (876) : vigne dans le casale de Paganico ; n° 327 (879) : terres in loco qui dicitur Collis Staliani ; n° 328 (880) : vigne dans le casale qui vocatur Coniolicampi.
Donations : RF III, n° 302 (864) : donation par Louis II d’une propriété in valle quae nuncupatur Turana in campo qui vocatur Brixianus (= DLud. II, n° 38) ; n° 316 (875) : donation d’une terre et d’une vigne dans le locus qui dicitur Stalianus ; LL I, n° 19 (854) : mention d’une donation de biens in Coniolicampi ; n° 34 (859) : mention d’une donation de biens dans la massa Turana ; n° 38 (870) : mention d’une donation de biens non précisés par Ildo filius Gildeperti de massa Tora-na habitator ville ubi dicitur Tampilianus ; n° 46 (873) : mention d’une donation de biens ubi dicitur Coniolicampi.
Échange : RF II, n° 290 (853) : acquisition de terres dans le gualdus de Pozzaglia en échange d’une maison à Rieti.
70 RF III, n° 302 = DLud. II, n° 38, p. 144 : proprietas nostra, que coniacebat inter res praefati monasterii in valle que nuncupatur Turana, in campo qui vocatur Brixianus, hoc est terram cum arboribus et pascuis per diversas petiolas modiorum viginti et sex.
71 Sur le processus de congregatio fundorum en acte à partir du milieu du ixe siècle, voir P. Toubert, Les structures du Latium, p. 489-491.
72 RS, n° 1, p. 3-4 = D. Ugo e Loth., n° 57, p. 170-172. La curtis est aussi appelée curtis Sale et Carsoli (RS, n° 3 (967) = DO I, n° 336, p. 452) voire Sala civitas qui vocatur Carsoli (RS, n° 13 de 997, n° 15 de 1015). Cf. R. Morghen, Le relazioni del monastero sublacense col papato, la feudalità e il comune, p. 204 et 217. Pour Carsioli, cf. S. Gatti et M. T. Onorati, Per una definizione dell’assetto urbano di Carsioli, p. 42. A. R. Staffa, Una terra di frontiera : Abruzzo e Molise fra vi e vii secolo, p. 194-195, émet l’hypothèse d’un abandon quasi total de Carsioli dès les viie et viiie siècles et du déplacement de l’habitat vers le noyau de l’actuelle Carsoli situé le long de la via Valeria à 4 km environ au nord-est dès cette époque voire dès le vie siècle. Le privilège du pape Nicolas Ier (858-867) qui mentionne sola [sic] civitas que Carzoli nuncupatur (RS, n° 7) et que cite Andrea Staffa pour preuve de l’existence de la curtis au milieu du ixe siècle est un faux : cf. P. F. Kehr, Italia pontificia, II : Latium, p. 86, n° 5. Sur le gastaldat du Turano, voir le chapitre 7 au paragraphe I/B/1/a et pour les deux sites de Carsioli et du castellum Sancti Angeli, noyau de l’actuelle Carsoli, ibid., aux paragraphes II/A/3/a et III/A/1.
73 Subiaco était également implantée près de Castel di Tora et de Colle di Tora puisque l’évêque de Rieti avait concédé à l’abbaye l’église Sant’Anatolia in valle que dicitur Tore : RS, n° 3 (967) = DO I, n° 336, p. 452 ; cf. A. R. Staffa, L’assetto territoriale della Valle del Turano, p. 247-249.
74 Voir principalement I. Schuster, L’imperiale abbazia di Farfa ; Ch. McClendon, The Medieval Abbey Church of Farfa ; T. Leggio, Farfa : problemi e prospettive di ricerca ; D. Whitehouse, L’abbazia di Farfa : viii e ix secolo ; L. Pani Ermini, L’abbazia di Farfa ; O. Gilkes et J. Mitchell, The Early Medieval Church at Farfa : its Orientation and Chronology. La publication des fouilles conduites dans l’abbaye par la British School at Rome est annoncée comme imminente.
75 Ed. CF I, p. 3-23 et p. 27-50 : en particulier p. 27-28 sur les desseins de l’auteur. Voir notamment I. Schuster, L’abate Ugo I° e la riforma di Farfa nel secolo xi (998-1030).
76 CF I, p. 29-31 pour la description de l’abbaye que l’auteur conclut : quid multa ? in toto regno Italico non inveniebatur simile illi monasterio in cunctis bonis, excepto monasterio quod vocatur Nonantule ; sed non ex toto, ut plures fatentur (p. 31).
77 Voir notamment P. Toubert, Les structures du Latium, p. 311-313 et 970-973 et en dernier lieu T. Leggio, Saraceni e Ungari nella Sabina e nel Reatino tra ix e x secolo, avec tous les renvois utiles. L’abbaye de Subiaco fut également dévastée et incendiée.
78 RF II, p.15 : DCCCXCI. Indictione VIIII. Guido imperator. Monasterium Salvatoris a paganis incenditur ; cf. I. Schuster, L’imperiale abbazia di Farfa, p. 90 ; Id., Il monasterio imperiale del Salvatore, p. 412.
79 CF I, p.31.
80 Plusieurs donations sont alors faites ad restaurandum vestrum monasterium, quod a nefandissima gente Sarracenorum igne crematum vel destructum esse videtur, en LL I, n° 91, 94, 96 et 97 (933-935). Hugues de Farfa attribue en revanche à des latrunculi christiani venus de l’oppidum de Catino la destruction de l’abbaye et non aux Sarrasins en qui il voit un instrument du châtiment divin contre le peuple chrétien (CF I, p. 31-32). Sur cette question, voir pour une autre région S. Weinberger, Païens et mauvais chrétiens : l’explication du mal dans la Provence des xe et xie siècles. Au demeurant, le castrum de Catino, d’où seraient venus les destructeurs de l’abbaye au dire de Hugues Ier, n’est certainement pas antérieur aux dernières décennies du xe siècle, cf. T. Leggio, Saraceni e Ungari, p. 63.
81 CF I, p.35.
82 RF IV, n° 877 et CF II, p. 132. Cf. T. Leggio, Saraceni e Ungari, p. 64.
83 Voir Il Chronicon di Benedetto, monaco di S. Andrea del Soratte, p. 156. Cf. V. Fumagalli, Il Regno italico, p. 187-188 et en particulier P. Fedele, La battaglia del Garigliano dell’anno 915, en part. p. 186 et G. Arnaldi, La fase preparatoria della battaglia del Garigliano del 915.
84 Le moine Benoît du mont Soracte compte trente ans de domination sarrasine in Romano regno (Chronicon, p. 152) tandis que Hugues de Farfa, suivi par Gregorio da Catino, porte la durée de l’occupation à quarante-huit ans (CF I, p. 32 et p. 301).
85 Il Chronicon di Benedetto, p. 161-162. Cf. T. Leggio, Saraceni e Ungari, p. 64-65 et P. Toubert, Les structures du Latium, p. 993-994.
86 Voir en particulier la donation effectuée par le comte de Rieti Gottifredus en 920 : RF III, n° 342.
87 CF I, p. 34-35 et p. 303-306.
88 LL I, doc. n° 91, n° 94, n° 96 et n° 97 des années 933-935.
89 CF I, p. 36-38 (Hugues de Farfa) et p. 306 (Gregorio da Catino).
90 CF I, p. 40-41. Sur la réforme monastique sous le principat d’Albéric, voir en particulier G. Antonelli, L’opera di Odone di Cluny in Italia et B. Hamilton, The Monastic Revival in Xth Century Rome.
91 CF I, p. 42. Voir aussi RF V, sans numéro, p. 284-285 : Isti tres simul invasores fuerunt uno tempore, rapientes et depraedantes atque dissipantes. Sicque annullatum et ad nichilum redactum est hoc monasterium.
92 LL I, n° 148 : Bernerius et Richardus et Gualfredus et Lupo diaconus germa-ni fratres filii Takeprandi de civitate Reatina... susceperunt ab eo [domno Camponi] in III generationem res iuris Sancte Marie in suprascripto Turano ubi dicitur Cornetum, in integrum, cum ecclesia Sancte Marine et omni pertinentia ipsius curtis, infra cuncto gastaldato Turano et Ofigiano et Puzalia et Paganeco et Baccareto. Le cens devait être versé in curte sancti Angeli cella nostra Reatina, où s’était alors refugié Campone. Pour la concession de la curtis Sancti Iustini in Basche, dont le centre était situé près de Rocca Sinibalda, voir LL I, n° 105 (949). Sur la fonction économique des concessions, qu’on ne doit pas considérer comme des dissipations à la suite des moines historiographes mais comme le moyen principal de réaliser des investissements, cf. P. Toubert, Les structures du Latium médiéval, p. 521 et suiv.
93 LL I, n° 157 (953), n° 328 (967), n° 364 (981).
94 CF I, p. 37 et 39 : in Reatino comitatu et Amiterno et Furconino et Balbensi necnon et Marsicano illis pene cuncta distribuit, ut perpauca reservaret.
95 CF I, p. 317-318 : item pro terre petia I modiorum XXX in Turano insuper et solidis octoginta dedit res ibidem ad Cornetum cum ecclesia Sancte Marine, et in Ofigiano, et Puzalia, et Paganeco, et Baccareto (cf. LLI, n° 148 cité note 92).
96 CF I, p.243 et suiv. : Incipiunt res huic monasterio legaliter collate et iure antiquitus possesse, ante eius destructionem, quas postea perdidit iniquorum hominum sublatione, intégrant RF V, p. 276-279 (sur ce dernier document, voir aussi le chapitre 7, en particulier au paragraphe III/A/1).
97 CF I, p. 249 : filii Guidonis et Bernerii cum suis confratribus tenent in Tore curtem de Corneto cum suis pertinentiis, filii Odelsinde cum suis confratribus tenent in Ophiano ecclesiam Sancte Marie cum pertinentiis super fluvium Toranum inter ipsum castellum antiquum et castellum Sancti Pauli. Hec omnia in comitatu filiorum Teudini (= RF V, p. 277 qui donne Bernerii cum suis consortibus au lieu de confratribus dans la version de Gregorio).
98 LL I, n°245 : ecclesiam Sancte Marie in fundo Turano. Insuper terram ad domum edificandam pedes XX. Une main postérieure a ajouté dans la marge du manuscrit S.te Mariae in Turrana ; CF I, p. 328 (abbatiat de Dagibert) : item pro solidis XX concessit ecclesiam Sancte Marie in fundo Turano, et terram ad domum edificandam pedum XX, ad pensionem denariorum XXX. Sur le fundus Turianus ou Turanus et l’église Santa Maria in Turano, voir E. Migliario, Strutture della proprietà agraria in Sabina, p. 67 et T. Leggio, Forme di insediamento in Sabina e nel Reatino, p. 179. Sur l’identification erronée de l’église et des deux castella mentionnés comme confins par A. Staffa, L’incastellamento nella valle del Turano, p. 173-175, voir aussi le chapitre 7, au paragraphe III/A/1.
99 CF I, p. 235-238. Sur l’emphytéose, voir en premier lieu les articles de P. Vaccari, Enfiteusi (storia) et de P. Toubert, Emphyteusis, Erbleihe et surtout les ouvrages classiques de G. Cencetti, Il contratto di enfiteusi nella dottrina dei Glossatori e dei Commentatori et de P. Grossi, Locatio ad longum tempus. Locazione e rapporti reali di godimento nella problematica del diritto comune ; voir aussi Id., Le situazioni reali nell’esperienza giuridica medievale.
100 CF I, p.335 : Hic acquisivit preceptum imperiale a domno Ottone imperatore de omnium huius monasterii bonorum optima libertate et p. 335-343 pour le diplôme (= RF IV, n° 404 ; DO I, n° 337). Voir aussi RF V, sans numéro, p. 284-285 : Postea vero sanctissimi imperatores Otto primus et secundus cuncta ferme quae ab illis dissipata sunt huic monasterio restituerunt.
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