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Introduction à la première partie

p. 49-50


Texte intégral

1Cette première section réunit les contributions de spécialistes issus de différents champs disciplinaires. Une musicologue (Christine Jeanneret) propose d’abord une mise au point historiographique sur le concept de performance, tandis qu’un historien du théâtre (Aldo Roma) replace plus spécifiquement l’usage de ce concept dans la tradition des études théâtrales en Italie depuis la fin du XIXe siècle. Ces perspectives viennent compléter et approfondir les pages consacrées, dans notre introduction générale, à la performance comme proposition méthodologique et permettent de situer notre démarche par rapport aux performance studies.

2Entreprendre une étude des spectacles dans la Rome du XVIIe et du XVIIIe siècle nécessitait de repérer les traces que les performances du passé ont laissées et d’établir ensuite une manière rationnelle de les analyser. Les auteurs du livre n’ont pas limité leur enquête à la lecture des pièces de théâtre, des livrets et des partitions qui, depuis des décennies, constituent le matériau de prédilection des historiens de la musique et des spectacles. En tirant profit de la richesse considérable des archives des familles romaines, ils ont puisé dans les documents comptables, administratifs et épistolaires, ainsi que dans d’autres sources complémentaires tels que les avvisi, la presse périodique ou encore les archives notariées.

3C’est pourquoi il a paru intéressant d’élucider le contexte dans lequel ces sources ont été produites, en enquêtant notamment, quoiqu’il soit souvent malaisé d’identifier ces personnages, sur les archivistes qui étaient au service des familles aristocratiques. Qu’ils soient guidés ou non par les aristocrates qui recouraient à leurs services, ces hommes de l’ombre opéraient des choix cruciaux, décidant de conserver certains documents et d’en éliminer d’autres. Il leur incombait aussi de réaliser les instruments qui permettent de se repérer dans les fonds, tels les inventaires et leurs index, les rubricelle. Ils jouaient donc un rôle-clef dans le processus de construction de l’histoire et de la mémoire des familles. Une recherche de longue haleine conduite dans les archives familiales romaines par Orsetta Baroncelli, elle-même archiviste, a permis une réflexion sur la formation de ces archivistes, sur leur réseau professionnel et les tâches qui leur incombaient.

4Une fois le matériau repéré et analysé à la lumière des connaissances acquises sur les conditions de production des archives, il fallait rassembler toutes les informations, les ordonner et mettre en place un langage commun et partagé. C’est ce qu’a permis d’abord l’établissement d’une base de données, renseignée et utilisée de façon collective par les auteurs de ce livre, puis d’un thésaurus hiérarchisé permettant d’augmenter la précision des recherches dans les entités de la base. Manuela Grillo, spécialiste des systèmes d’information documentaire, expose la façon dont l’arborescence de notre thésaurus a été construite et les difficultés inhérentes à l’établissement de descripteurs susceptibles de rendre compte de la spécificité des réalités du passé.

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