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I. Généralités

p. 8-66


Texte intégral

1Ce chapitre, volumineux comme à l’accoutumée, ne dispense pas de se reporter aux études, parfois générales aussi, présentées par période.

A – Sources

2C’est le cas pour les sources littéraires, dont certaines concernent une période précise et qui seront évoquées à leur place chronologique. Comme l’usage s’est instauré depuis plusieurs années, la géographie, réelle ou imaginaire, ouvrira cette rubrique. (1) Pseudo-Skylax’s periplous : the circumnavigation of the inhabited world, texte, trad. et commentaire Shipley D.G.J., Exeter-Bristol, 2011, XII-244 p. ill., cartes, index. Ce volume contient le texte grec et la première traduction anglaise complète du Périple du Pseudo-Skylax, ouvrage composé au IVe siècle avant notre ère qui décrit les côtes de la Méditerranée et de la mer Noire, en prenant comme point de départ le détroit de Gibraltar. De nombreuses cartes accompagnent le commentaire très détaillé proposé par Graham Shipley. La description des côtes africaines constitue la partie finale du Périple (§ 107- 112). (2) Strabon, Geographika, Band 10, Register, édit. Radt S., Göttingen, 2011, 612 p. Ce volume vient clore l’importante entreprise de traduction commentée de la Géographie de Strabon en langue allemande menée à bien par S. Radt et dont le premier volume fut publié en 2002. Il s’agit ici d’une série d’indices extrêmement détaillés permettant d’utiliser commodément les neuf volumes précédents qui regroupent la traduction et le commentaire. Le volume s’achève par des corrigenda. (3) Desanges J., Quelques textes latins en supplément aux Fontes Historiae Nubiorum, dans Parcours berbères, p. 143-151. Ces textes concernent surtout le Nil nubien et Méroé. Il s’agit d’un passage de Lucain, Pharsale, X, v. 160-163 ; un de Pline l’Ancien, HN, XXXIII, 111-112, sur le minium, avec lequel les Éthiopiens s’enduisaient le corps, qui rappelle le miltos d’Hérodote, IV, 191 et 194, utilisé par les Maxyes et les Gyzantes, deux peuples localisés en Afrique du Nord. Le mot, qui a été traduit par vermillon, devrait plutôt l’être par « ocre rouge ». Le dernier texte est un extrait de Silius Italicus, Punica, III, v. 265-267. (4) El Mahssani M., AlIdrissi y los geógrafos de la antigüedad : estudio comparativo, dans Itinerários e reinos : Uma descoberta do mundo. O Gharb Al-Andalus na obra do geógrafo Al-Idrisi, Actas do congreso Internacional Itinerante, Vila Real de Santo António e Cacela Velha, 2 a 4 maio 2008, Vila Real de Santo António, 2011, p. 250-261. Cet article de synthèse, peu détaillé, mentionne Juba II et la quête des sources du Nil (p. 259), et conclut que la vision gréco-latine de la planète Terre sphérique ne s’est pas transmise au monde chrétien médiéval, mais à la civilisation arabe. (5) Macías C., Los terremotos a la luz de la ciencia antigua : el testimonio de Apuleyo, Mund. 18.329-332, dans Cuadernos de Filología Clásica. Estudios Latinos, XXXI, 1, 2011, p. 37-67, rés. angl., commente cet extrait de l’œuvre écrite par Apulée dans sa jeunesse. Il s’agit d’un traité de tradition péripatéticienne qui s’intéresse à l’origine et à la typologie des tremblements de terres du monde, adaptée du Peri kosmou du pseudo-Aristote. L’auteur analyse aussi les théories antérieures à Apulée sur ce thème : Aristote (Mete., 2.7-8, 365a14-369a.8), Lucrèce (Nat., VI, 535-607), Pline l’Ancien (HN, II, 79-84), Sénèque (Nat. Quaest., VI). Il conclut que le Peri kosmou fut rédigé par un continuateur d’Aristote qui connaissait bien l’école stoïcienne. (6) García Moreno L.A., La literatura del círculo del Estrecho, dans Lucius Cornelius Bocchus, escritor Lusitano da Idade de Prata da Literatura latina (Colóquio Internacional de Tróia, 6-8 de Outubro de 2010), édit. Cardoso J.L. et Almagro Gorbea M., Lisbonne-Madrid, 2011, p. 275-292, opère une synthèse sur les auteurs qui, avec un goût évident pour la littérature paradoxo-graphique, se sont intéressés au détroit de Gibraltar dans l’Antiquité. (7) Amitay O., Kleodemos Malchos and the origins of Africa, dans Mousein, XI, 2, p. 191-219. Le seul fragment conservé de cet auteur, qui se trouve dans Flavius Josèphe, AJ, I, 240-241 et Eusèbe, PE, IX, 20, 2-4, relate une campagne commune d’Hercule et des fils d’Abraham contre le géant Antée, ainsi que la naissance du peuple libyen et les origines du nom Africa, qui est discuté ici. Celui-ci est popularisé après la deuxième guerre punique et officialisé lorsque Rome crée la province de ce nom. La destruction de Carthage est suggérée dans le récit. Antée représenterait Carthage, Hercule, Rome et les tribus libyennes les États numides. L’intervention des fils d’Abraham dans le récit, plus difficile à comprendre, serait une tentative faite par un juif pour insérer les Hébreux dans la mythologie gréco-romaine. (8) Gozalbes Cravioto E., Los viajes en el imaginario romano, dans Viajes y cambios de residencia en el mundo romano, édit. Iglesias Gil J.M. et Ruiz Gutiérrez A., Santander, 2011, p. 157-176, évoque brièvement les voyages « littéraires », non véridiques, vers l’extrême Occident du monde romain, c’est-à-dire le détroit de Gibraltar et le littoral atlantique du Maroc (p. 169-170). (9) Id., África en el imaginario : las exploraciones geográficas del rey Juba II de Mauretania, dans Studia historica. Historia antigua, XXIX, 2011, p. 153-181, analyse les différents textes de l’encyclopédie de Pline dans lesquels il est fait référence aux expéditions de Juba II, expéditions qui prirent deux directions, l’Afrique atlantique et la chaîne montagneuse de l’Atlas. (10) Myers M.Y., Lucan’s Poetic Geography ; Centre and Periphery in Civil War, dans Brill’s companion to Lucan, p. 399-415. Les descriptions géographiques dans cette épopée proposent une nouvelle vision du monde romain lors de la guerre civile à la fin de la République. L’auteur analyse deux passages concernant les frontières dans le L. I, v. 67-104 et v. 183-257, qui présentent des thèmes qui reviendront dans toute l’épopée. Lucain déconstruit les notions traditionnelles de centre et de périphérie de l’espace romain et crée un nouveau concept volatil, défini par la transgression et la violence de César. Le conflit a fondamentalement affecté les relations géopolitiques et spatiales du monde romain. (11) Asso P., The idea of Africa in Lucan, dans African Athena, p. 225-238. Si l’Afrique est l’ennemie de Rome, Lucain vante aussi ses qualités, particulièrement dans deux passages du Bellum civile, L. IV, où la Libye est identifiée à la Terre-mère (v. 593-597 et v. 666-686) et dans le L. IX, où il souligne la richesse des ressources africaines et la vigueur des habitants. Le catalogue des peuples s’inspire d’Homère dans l’Iliade, mais il est davantage orienté vers les habitants. Pour le poète, le caractère sauvage de l’Afrique s’est étendu à l’Europe avec la guerre civile. (12) Id., Revisiting Nature and Roman Myth, dans Brill’s companion to Lucan, p. 384-397. Le livre IX du Bellum Civile évoque plusieurs aspects de la géographie africaine qui se situent entre connaissance et mythe autour de la personne de Caton d’Utique et de sa marche à travers le désert libyen. Sont mentionnés les Syrtes, que la nature a laissées entre eau et terre, soumises aux vents de sable et à la tempête, le lac Triton, les Hespérides. (13) Nesselrath H.G., Le colonne d’Ercole : un confine mitologico e il suo significato nell’antichita classica, dans Eikasmos, XXII, 2011, p. 131-149, rés. angl. Les confusions sur les « Colonnes d’Hercule » sont nombreuses dans les publications, y compris sur internet et l’article tente de montrer comment la notion de « colonnes », développée dans la littérature d’époque archaïque, a pris une signification métaphorique présente déjà chez Pindare, et comment elles ont, en quelque sorte, survécu ultérieurement dans la poésie de Dante et chez Christophe Colomb. (14) Mudimbe V.Y., In the house of Libya : a meditation, dans African Athena, p. 191-209, évoque la Libye comme une question grecque, à la fois mythologique et ethnographique. Les mythes qui relient l’Europe et l’Afrique sont ceux de Io (Hérodote, I, 1 et Apollodore, 2, 1, 3-4), d’Europe (Hérodote 1, 2 et Apollodore 3, 1) et d’Hélène (Apollodore 3, 10, 7). Quant à la géographie ethnique, le texte principal reste le passage d’Hérodote consacré à la Libye, L. IV, 197. (15) Wright P., Snakes, Sands and Silphium. Travels in Classical Libya, Londres, 2011, 224 p., 29 ill., 9 cartes. Partant du constat que les Libyens sont peu connus, l’auteur présente une cinquantaine d’extraits d’auteurs classiques relatifs à la Libye, depuis Homère jusqu’à la fin de l’Empire romain, sur des sujets aussi divers que la faune, la flore, la population ou le climat. Des poètes, des historiens, des philosophes, des hommes politiques originaires de la région ou extérieurs à celle-ci sont évoqués à travers leurs écrits. On y trouve les usages du silphium, les dangers représentés par les serpents et diverses anecdotes.

3Les auteurs seront présentés dans l’ordre chronologique, en commençant par Polybe, qui n’est pas uniquement précieux pour la relation des guerres puniques, mais aussi pour l’état du monde méditerranéen à partir du IIIe s. (16) Polybe, The histories. Books 5-8, trad. Paton W.R., 2e éd., revue par Walbank F.W. et Habicht C., Cambridge (Mass.)-Londres (The Loeb classical library, 138), 2011, 607 p., index, et (17) Polybe, The histories. Books 9-15, trad. Paton W.R., 2e éd., revue par Walbank F. W. et Habicht C., Cambridge (Mass.)-Londres (The Loeb classical library, 159), 2011, 631 p., index. Ces deux volumes de la Loeb Classical Library contiennent le texte grec et une traduction anglaise des livres 5 à 8 et 9 à 15 des Histoires de Polybe. L’annotation de la traduction, due à Walbank F.W. et Habicht C., est sensiblement plus riche que celle de la première édition. (18) Champion C.B., Polybius and the Punic Wars, dans Companion (A-) to the Punic wars, p. 85-110. Les guerres puniques sont essentielles pour comprendre l’œuvre de Polybe parce qu’elles ont servi de vecteur principal à la plupart de ses thèmes narratifs : la croissance de Rome en Méditerranée et son hégémonie, ainsi que le déclin de ses fondamentaux politiques et moraux à partir du moment où elle a conquis son empire. (19) Hartog F., Polybius and the first universal history, dans Historiae mundi. Studies in universal history, édit. Liddel P. et Fear A.T., Londres, 2010, p. 30-40. Polybe privilégie l’idée que l’expérience personnelle permet d’être un bon historien, mais cela pose problème lorsqu’il relate des faits qui se sont produits dans un passé lointain. Il fait alors appel à des outils intellectuels pour asseoir son autorité, notamment la symploke (l’entrelacement des faits), la synopsis, mot emprunté au vocabulaire des stoïciens, et utilise des métaphores à propos du corps. Il se tourne aussi vers la Fortune en tant qu’opérateur historique pour les justifier. (20) Abry J.-H., La place des Astronomiques de Manilius dans la poésie astrologique de l’Antiquité, dans La Poésie astrologique dans l’Antiquité. Actes du colloque organisé les 7 et 8 décembre 2007, édit. Abry J.-H., Boehm I. et Hübner W., Paris (Collection du Centre d’études et de recherches sur l’Occident romain, 38), 2011, p. 95- 111. L’article intéresse les africanistes seulement dans la mesure où Manilius est considéré comme africain. Il fut celui des poètes astrologiques qui eut le moins de connaissances techniques mais, en coulant la poésie astronomique dans le moule de la poésie, il a modelé le contenu de son message avec une méthode claire. Une expression de Salluste fut réutilisée bien plus tard par un illustre Africain : (21) Adkin N., Labor tam utilis : Sallust in Augustine on the Vulgate, dans Augustiniana, LXI, 1-2, 2011, p. 49-53. L’a. met en évidence la réminiscence d’une expression tirée de Salluste, Jug., 4, 3, que l’on trouve dans les lettres 71, 6 et 82, 35 adressées par l’évêque à Jérôme, qui n’avaient pas été repérées. Une comparaison a été établie par (22) Delattre A., Les Punica de Silius Italicus et la Johannide de Corippe : quelques éléments de rapprochement entre deux épopées africaines, dans Museum Helveticum, LXVIII, 1, 2011, p. 68-85. Cette étude montre l’existence d’un lien d’intertextualité entre la Johannide de Corippe et les Punica de Silius Italicus, dont Corippe a repris et adapté un certain nombre d’éléments. Ce lien souligne la place majeure occupée par l’Afrique dans ces deux épopées centrées sur la confrontation de Rome et de l’Autre, c’est-à-dire celui qui n’est pas Romain. (23) Fry C., La langue des oubliés : Dictys, Darès, l’Historia Apollonii et les Res gestae Alexandri, dans Présence du roman grec et latin, p. 45-60, rés. angl. Les romans populaires latins, rédigés à partir d’originaux grecs, ont été souvent négligés par la critique, et l’a. établit des comparaisons avec les Métamorphoses et le Satyricon. (24) Fabbrini D., Vendere fumo : da Marziale ad Agostino (con un’appendice su Erasmo da Rotterdam), dans Philosophie antique : problèmes, renaissances, usages, IV, 2011, p. 83-98, étudie le sens de cette expression chez Martial, 4, 5, 7, à travers la comparaison avec des auteurs qui l’ont utilisée, parmi lesquels Apulée, Apol., 60, 5 et Augustin. En appendice, l’explication d’Érasme. Et de nouveau Apulée avec (25) Vorwerk M., Maker or Father ? the Demiurge from Plutarch to Plotinus, dans One book, the whole universe : Plato’s Timaeus today, édit. Mohr R.D. et Sattler B.M., Las Vegas, 2010, p. 79- 100. Dans un passage du Timée, 28c 3-5, Platon ne distingue pas entre les deux concepts, tandis que Plutarque les distingue et qu’Apulée, Apol., 64, évoque, de son côté, un « fabricant sans travailler » et « un créateur sans engendrer ». (26) Beer B., Lucius bei den Phäaken : zum νόστος-Motiv in Apuleius, Met. 11, dans Ancient Narrative, IX, 2011, p. 77-98, rés. angl. p. 165. La comparaison entre l’épisode des Phéaciens dans l’Odyssée et deux passages d’Apulée, Met., X et surtout Met., XI, montre que celui-ci a usé de la pratique intertextuelle, mais pas dans une intention parodique. (27) Adkin N., Some alleged echoes of Apuleius in Jerome, dans Classical Philology, 106, 1, 2011, p. 66-75, doute des allégations de S. Weingarten, qui aurait discerné des réminiscences des Métamorphoses dans la Vita Hilarionis de Jérôme. D’après lui, il n’existe aucune preuve attestant que Jérôme ait lu Apulée. (28) May R., An ass from Oxyrhynchus : P.Oxy. LXX.4762, Loukios of Patrae and the Milesian tales, dans Ancient Narrative, VIII, 2010, p. 59-83. Le texte de ce papyrus du début du IIIe siècle ap. J.-C. présente une scène à forte connotation sexuelle entre une femme et un âne. L’étude des ressemblances et des différences avec les deux versions de cette histoire qui nous sont parvenues, Apulée, Met. 10, 21, et Pseudo-Lucien, Asin. 51, montre que l’attribution à Loukios de Patras de l’ouvrage qui aurait servi de modèle aux deux auteurs est moins probable que celle à Aristide de Milet. (29) Correia M., La similitud de los tratados silogisticos de Boecio y Apuleyo, dans Teologia y vida, LII, 1-2, 2011, p. 291-306, rés. angl., cherche à montrer que la discussion sur la paternité du Peri Hermeneias attribué à Apulée, sujet bien difficile à déterminer avec certitude, peut recevoir des éléments d’appréciation intéressants depuis la mise au point sur les similitudes avec le De syllogismo categorico de Boèce. L’exposé sur la logique aristotélicienne, comme celui d’autres auteurs ultérieurs, a pour origine Théophraste, qui en a fait la première présentation. (30) Girolami M., La recezione del Salmo 21 (LXX) agli inizi dell’era cristiana. Cristologia ed ermeneutica biblica in costruzione, Rome (Studia Ephemeridis Augustinianum, 121), 2011, 503 p. Tertullien fait partie des auteurs pris en considération dans cette étude sur la réception du Psaume 21 au début de l’ère chrétienne (voir en particulier les p. 338-344). Les versets 2 et 7 sont les passages du Psaume 21 les plus souvent cités par cet auteur. Ils figurent en particulier dans l’Adversus Praxean (pour Ps. 21, 2) et dans l’Adversus Marcionem, le De carne Christi, l’Adversus Iudaeos et le De anima (pour Ps. 21, 7). (31) Dion Cassius, Histoire romaine. Livres 38, 39 et 40, texte établi et trad. par Lachenaud G. et Coudry M., Paris (Collection des universités de France. Série grecque, 483), 2011, CIV-234 p. en partie doubles, index. Ces livres, qui traitent de l’évolution politique de la période comprise entre 59 et 50 av. J.-C., contiennent très peu de références à nos régions. (32) Dion Cassius, Historia romana. Libros XLVI-XLIX, trad. et notes Oliver Segura J.P., Madrid (Biblioteca clásica Gredos, 393), 2011, 253 p., index, et (33) Id., Historia romana. Libros L-LX, trad. et notes Cortés Copete J.M., Madrid (Biblioteca clásica Gredos, 395), Madrid, 2011, 610 p., ill., cartes. Ces deux ouvrages n’offrent aucune introduction au texte et les seules mentions de l’Afrique sont celles de Dion Cassius. Historiquement moins fiable, l’ (34) Histoire Auguste. 4, 3, Vies des trente tyrans et de Claude, texte établi, trad. et commenté par Paschoud F., Paris (Collection des universités de France. Série latine, 400), 2011, LIII-366 p. en partie doubles, 2 index. Rappelons que, selon l’auteur de ces vies, au moins un des tyrans, Celsus, aurait été élu en Afrique et aurait régné six jours. (35) Commodianus, Carmen de duobus populis, introd., notes critiques et commentaire Salvadore I., Bologne (Testi e manuali per l’insegnamento universitario del latino, n. s. 119), 2011, 242 p., 2 index. Nous mentionnons ce titre bien que l’origine africaine de Commodien soit loin d’être attestée. Un ouvrage fera la transition avec l’Antiquité tardive : (36) Blänsdorf J.B, Fragmenta poetarum Latinorum epicorum et lyricorum. Editionem quartam auctam, Berlin (Bibliotheca Scriptorum Graecorum et Romanorum Teubneriana, 1371), 2011, XXIV-490 p. Dans cette recension qui suit la chronologie des poètes anciens, il est fait mention de quelques extraits d’auteurs africains, tels Fronton, Apulée, Tertullien (p. 357-365), Lactance (p. 376-377) et Augustin (p. 403-404). (37) Jakobi R., Mutatus Polemo, dans Rheinisches Museum für Philologie, 154, 3-4, 2011, p. 398-410, analyse la lettre d’un anonyme africain (Ps.-Severus, CSEL I, p. 252) et celle d’Augustin (Epist. 144) qui établissent un parallèle entre la conversion de paysans donatistes de Cirta au catholicisme et celle de l’ivrogne Polémon à la philosophie par Xénocrate. (38) Brocca N., Lattanzio, Agostino et la Sibylla Maga : ricerche sulla fortuna degli Oracula Sibyllina nell’Occidente latino, Rome (Studi e testi tardoantichi, 11), 2011, 437 p., index. Dans l’Occident latinophone, la connaissance des oracles sibyllins passe principalement par des citations de Lactance et d’Augustin, lequel dépend de celui-là. Au second, on doit la consécration définitive des Sibylles comme annonciatrices du Christ (La Cité de Dieu, XVIII, 23). L’ouvrage s’intéresse surtout à deux textes, l’un de la Sibylle d’Érythrée, l’autre un centon composé de traductions latines de vers sibyllins par Lactance dans les Divinae Institutiones. Sur le même thème, (39) Heck E., Zu den lateinischen Übersetzungen griechischer Zitate bei Lactanz, dans Hyperboreus, XVI-XVII, 2010-2011, p. 137-148, rés. en russe. Les Div. Inst. comprennent 69 citations en vers ou en prose tirées surtout des Oracula Sibyllina et du Corpus Hermeticum, ainsi que 43 mots isolés. Leurs traductions latines ne sont pas de Lactance, mais de l’époque tardive. L’a. pense que certaines traductions datent du Ve ou du début du VIe s., et que d’autres viennent d’auteurs antiques. Il fournit une liste sélective de ces termes. (40) Burini De Lorenzi C., De duobus montibus e Adversus Iudaeos : il paradigma esegetico della polemica antigiudaica, dans Temi e forme della polemica, p. 187-198, rés. angl. p. 7. Selon l’a., les sermons pseudo-cyprianiques De duobus montibus et Adversus Iudaeos auraient été produits en Afrique entre le IIIe siècle et le début du IVe siècle. Rédigés en latin vulgaire, ces textes constitueraient les plus anciens témoins d’une polémique populaire contre le judaïsme à destination d’un auditoire également populaire. Le premier texte explique l’opposition existant entre le Sinaï, qui est la montagne de la Loi, et Sion, qui est la montagne de la Croix, en s’appuyant sur une exégèse spirituelle et allégorique qui s’intéresse de près à différents exemples de « binômes bibliques ». L’a. compare les Tables de la Loi avec la Loi de la Croix, et l’Ancienne avec la Nouvelle Alliance. Très utile sera le (41) Philological and historical commentary on Ammianus Marcellinus XXVIII, édit. Den Boeft J. et alii, Leyde-Boston, 2011, XXXIV-364 p., carte, 9 index. Les auteurs poursuivent une œuvre commencée depuis plusieurs années en s’appuyant sur l’édition de Seyfarth chez Teubner. Les africanistes seront particulièrement intéressés par le L. XXVIII, dans lequel Ammien Marcellin narre les troubles et les affaires embrouillées qui se produisirent en Tripolitaine avec l’attitude du comte Romanus, la corruption du notaire envoyé pour distribuer le stipendium, la volte-face des Lepcitains, qui font l’objet du commentaire du chapitre VI de l’ouvrage, p. 253-301. (42) Nothaft C.P.E., Augustine and the Shape of the Earth : A Critique of Leo Ferrari, dans Augustinian Studies, XLII, 1, 2011, p. 33-48, conteste l’hypothèse défendue par Leo Ferrari, en particulier dans un long article consacré à la cosmographie d’Augustin (Ferrari L.C., dans Augustinian Studies, XXVII, 1996, p. 129-177), selon laquelle l’évêque d’Hippone aurait cru fermement que la terre était plate. On trouve en effet dans l’œuvre d’Augustin des passages qui témoignent d’une conception sphérique de celle-ci. Deux titres à propos de médecins pour clore cette rubrique : (43) Witt M., Die « Zwillinge des Hippocrates ». Ein antikes Zeugnis von erbliche disponierter Erkrankung (Augustinus, De ciuitate dei V, 2), seine mögliche Quelle und Rezeption, dans Officina Hippocratica : Beiträge zu Ehren von Anargyros Anastassiou und Dieter Irmer, édit. Perilli L., Fischer K.-D. et Roselli A., collab. Lorusso V., Berlin-Boston (Beiträge zur Altertumskunde, 289), 2011, p. 271-328, 1 fig. Dans cette étude sur la gémellité et les discussions à son propos, l’auteur a pris comme point de départ les passages où Augustin mentionne Hippocrate dans la Cité de Dieu, V, 2 et 5. Les principales étapes de la transmission du texte sont marquées par Posidonius et Cicéron (stemma p. 322). M.W. a poursuivi l’étude jusqu’à l’époque moderne.

4Quatre titres à propos des langues indigènes ou puniques ouvriront le paragraphe sur les faits de langue et la linguistique. (44) Aïssani D., Lionel Galand et l’importance scientifique de la langue berbère, dans Parcours berbères, p. 119-125. Dans un débat sur la langue berbère, le problème n’est pas vraiment linguistique mais il est socio-politique. L. Galand a voulu n’être qu’un observateur scientifique, et laisser les Maghrébins faire leurs choix. Pour (45) Rebuffat R., Le Yod libyque, ibidem, p. 45-61, joue tantôt le rôle d’une voyelle, i, et elle est soit longue soit accentuée, tantôt celui d’une consonne ; il peut constituer une syllabe à lui tout seul et a des affinités avec le tribarre. Le yod est très fréquent entre deux consonnes et il figure souvent comme finale des noms propres ; il existe aussi quatre exemples de double yod final, le plus célèbre étant GYY de la bilingue RIL 2 de Dougga, datée de 138 av. J.-C., qui désigne le père de Massinissa, le roi Gaia (ou Gala selon les sources). (46) Sciacca S., Latino-Punica : un dossier da analizzare, dans Rivista di cultura classica e medioevale, LIII, 1, 2011, p. 79-189, rés. angl., observe trois attitudes distinctes dans le rapport des Grecs et des Latins aux langues et à la littérature étrangères. La première attitude est celle des lettrés qui n’admettaient généralement que des traductions des langues étrangères dans leurs propres pages, et non pas le texte original. La seconde attitude est celle, pragmatique, qui consiste, dans un cadre administratif ou dans celui de relations commerciales, à juxtaposer plusieurs langues, comme en témoignent les nombreuses inscriptions bilingues ou trilingues qui ont été retrouvées. La dernière attitude est celle que l’on observe dans le théâtre comique, où des auteurs comme Aristophane ou Plaute n’hésitaient pas à insérer des discours entiers rédigés dans les langues des barbares. L’auteur s’intéresse tout particulièrement ici aux passages en langue punique et néopunique qui figurent dans le Poenulus de Plaute, et notamment aux v. 930-949. Il propose quelques observations linguistiques et littéraires sur ce passage, qui, si l’on y ajoute les v. 950-960, rédigés en latin, constitue une sorte de tirade trilingue dans laquelle un même discours est décliné en trois langues différentes (néopunique, punique et latin) ; les v. 940-949, en punique, ont dû être écrits à l’époque de Plaute, tandis que le passage en néo-punique aurait été ajouté au IIe siècle ap. J.-C. ou peu après, à destination d’un public africain latinisé capable de comprendre ce passage. L’a. examine pour finir une série de vers isolés en langue punique qui figurent dans le Poenulus. (47) Múrcia C., Que sait-on de la langue des Maures ? Distribution géographique et situation sociolinguistique des langues en Afrique proconsulaire, dans Contacts linguistiques dans l’Occident méditerranéen antique, édit. Ruiz Darasse C. et Luján E.R., Madrid (Collection de la Casa de Velázquez, 126), 2011, p. 103-126, établit une cartographie linguistique de l’Afrique du Nord. Il s’appuie pour cela sur les témoignages littéraires, puis sur les témoignages lexicaux paléo-amazighs, dont il pense retrouver quelques traces dans les ostraca de Bu Njem et les tablettes Albertini, afin de reconnaître cette langue entre l’espace méditerranéen et l’espace subsaharien, de la Tripolitaine à la Numidie. Deux notions apparaissent importantes, la segmentarité des tribus, qui permet d’expliquer pourquoi certains ethnonymes ont été substitués à une certaine époque par d’autres sans qu’un génocide ni qu’une migration aient eu lieu (par exemple les Nasamones de la Grande Syrte ont été remplacés à une certaine époque par d’autres, les Laguatan). La « reduplication » permet, quant à elle, d’expliquer l’occurrence d’un même ethnonyme dans plusieurs régions à la suite de la migration d’un niveau mineur de segmentation, et non d’une tribu ou d’une fraction entière. Cet article est en quelque sorte une introduction à la somme monumentale parue la même année (en catalan). (48) Id., La llengua amaziga a l’antiguitat a partir de les fonts gregues i llatines, Barcelone (Colol Lecció Cum Laude, 4), 2011, vol. 1, XXXIX-669 p., vol. 2, 633 p., cartes, qui se veut une étude interdisciplinaire de la langue « amazighe » ancienne (= protoberbère), exploitant toutes les sources possibles et se fondant sur de multiples disciplines, même si le cœur de la recherche est centré sur les sources littéraires. Cette recherche porte sur un domaine géographique immense, de l’Égypte au Maroc. Les huit premiers chapitres présentent une cartographie (par province romaine et par ethnie) des témoignages de cette langue protoberbère ; puis le chapitre IX est consacré à l’étude linguistique (phonologie, morphologie, lexique) ; enfin un appendice (p. 389-487) fournit le corpus des sources littéraires grecques et latines, suivi d’une bibliographie, de sept index et d’une annexe de cartographie linguistique. En sus de sa portée scientifique, cet ouvrage de référence a un objectif politique avoué, celui d’introduire la langue catalane dans les cercles académiques internationaux. Et nous revenons au latin et à ses spécificités africaines avec (49) Companion (A-) to the Latin language, édit. Clackson J., Chichester, 2011, XXVI-634 p., ill., index. Dans ce bilan général des connaissances sur le latin, ses origines, son évolution, ses relations avec d’autres langues italiennes, le latin en Afrique est plus particulièrement évoqué dans trois communications. L’index, assez succinct, ne donne pas l’intégralité des Africains mentionnés, qui apparaissent au fil des articles. (50) Galdi G., Latin inside and outside of Rome, ibidem, p. 564-581, passe en revue des diversités régionales depuis la République jusqu’à la fin de l’Empire. Il en discute les composantes lexicales et morphologiques. Pour l’Afrique, citée aux p. 571-573, il note quelques traits régionaux, parmi lesquels plus d’une trentaine de mots dialectaux, l’usage du vocatif au lieu du nominatif dans les inscriptions, le substrat punique et les liens avec la Sardaigne. (51) Moussy C., Les emplois du verbe procurare chez Tertullien et chez Arnobe, dans Moussy C., La polysémie en latin, Paris, p. 247-256, constitue le chapitre 15 de ce recueil d’articles publiés entre 1975 et 2010 (B.A.A.A., XLIV, 2010 [2016], n° 69). (52) Neri M., Per la storia del lemma sacramentum : dall’origine pagana alla risemantizzazione cristiana, dans Vetera Christianorum, XLVIII, 2011, p. 285-304. Tertullien et Augustin font partie des auteurs étudiés dans cet article consacré à la signification du mot sacramentum. (53) Burton P., Christian latin, dans Latin Language, p. 485-501. Cet article qui s’intéresse à la politique culturelle du latin écrit de l’élite au début du IVe siècle, mentionne un passage de Lactance, Div. Inst., 2, 2, dont le style s’inspire grandement de Cicéron et de Sénèque le Jeune. Quelques mots sont plus particulièrement étudiés : singularis, colo/cultus, parens, fundator. (54) Chapot F., Le vocabulaire de la prière dans la première littérature chrétienne, dans Prier dans la Rome antique : études lexicales, édit. Roesch S., Paris, 2010, p. 115-137, fonde son étude sur Tertullien et Cyprien et sur des traductions latines de la Bible. Le vocabulaire de la prière est très diversifié, mais ne cache pas le poids nouveau et écrasant de orare/oratio (alors que le mot désigne le discours en latin classique). C’est tardivement que le mot prex détrône oratio. Les autres vocables, qui signifient l’idée de demande, étaient eux aussi, dans les cultures traditionnelles, dépourvus d’une connotation religieuse marquée. (55) Adams J.N., Late Latin, dans Latin language, p. 257-283, rappelle quelques modifications dans la pratique linguistique africaine, notamment à propos du système des voyelles, comme l’a noté Consentius, un grammairien du Ve siècle.

5Pour les spécialistes d’épigraphie, cette année a apporté de belles publications. (56) Lassère J.-M., Manuel d’épigraphie romaine, 2 vol., 2011, VIII-1167 p., 142 fig., constitue la troisième édition revue et mise à jour (1ère éd. 2005, 2e éd. 2007, voir B.A.A.A., XXXIX, 2005 [2012], n° 11 ; B.A.A.A., XLI, 2007 [2013], n° 20) d’un ouvrage devenu indispensable pour les étudiants comme pour les enseignants. On signalera que, parmi les cinq cents documents présentés, deux cents sont africains. (57) Sebaï M., Sources épigraphiques, p. 201-202 ; Fêtes et rythmes calendaires dans les provinces, dans Thesaurus Cultus et rituum antiquorum (ThesCRA), vol. VII, Festivals and Contexts, Los Angeles, 2011, p. 216-217 ; Le calendrier de Théveste, ibidem, p. 229-233. Cette entreprise importante se poursuit avec ce volume d’études sur les différentes formes de fêtes. Après un rappel des sources épigraphiques, l’auteur s’est intéressée plus particulièrement aux provinces dont l’Afrique, et a établi une comparaison entre le calendrier de Théveste et celui de Doura-Europos. Cela permet de constater que le calendrier mêle des célébrations liées aux anniversaires impériaux, des dates du calendrier public ancien de Rome et des dates qui devaient être relatives à l’histoire municipale. (58) Corolla epigraphica. Hommages au professeur Yves Burnand, édit. Deroux C., Bruxelles (Collection Latomus, 331), 2011, VIII-743 p.-LV p. de pl., ill., cartes, plans, 1 portr., rassemble 32 études en deux volumes. Le premier concerne les différentes provinces gauloises, le second est consacré à différentes régions de l’empire, dont l’Afrique (voir infra). Concernant nos régions, on appréciera la parution de (59) Benzina Ben Abdallah Z. et Ladjimi Sebaï L., Catalogue des inscriptions latines païennes inédites du musée de Carthage, Rome (Collection de l’École française de Rome, 443), 2011, 400 p., ill., publient 552 inscriptions latines païennes inédites conservées au musée de Carthage, le plus souvent des fragments plus ou moins significatifs : 46 pour la vie religieuse, dont 15 dédicaces à Saturne ; 43 dédicaces ou titulatures impériales très lacunaires, 71 inscriptions honorifiques de notables provinciaux ou municipaux ; 14 fragments de listes de soldats de la cohorte urbaine de Carthage, et un très grand nombre d’épitaphes (331) provenant sans doute des deux cimetières des officiales, dont trois carmina. Tableau de toutes les inscriptions publiées de Carthage avec le lieu de conservation s’il est connu. (60) Ladjimi Sebaï L., La femme en Afrique à l’époque romaine (à partir de la documentation épigraphique), Tunis, 2011, 266 p., bibliogr., ill. L’ouvrage s’ouvre sur un catalogue de 224 inscriptions. Il dit d’abord ce qu’il est possible de savoir sur le mariage d’après l’épigraphie, et quelles étaient les qualités des matrones africaines. Parfois coquettes, ces dames exerçaient divers métiers ; elles étaient présentes dans la domesticité, la médecine, les activités artistiques, le commerce et la prostitution. Dans le domaine religieux, elles remplissaient des fonctions variées. Elles desservaient de nombreux cultes, surtout celui qui était rendu à Cérès ou aux Cereres ; elles se retrouvaient aussi attachées à d’autres divinités, telles Bellone, Cybèle ou Isis. Le culte impérial était le sacerdoce le plus important et l’on connaît des flaminiques provinciales et municipales, qui pratiquaient l’évergétisme. (61) Beschaouch A., Invide vide. La compétition publique entre les sodalités romano-africaines et son écho dans l’espace domestique, dans L’Écriture dans la maison romaine, p. 315-328, 9 fig. Les propriétaires de domus liés aux sodalités présentaient parfois à leurs visiteurs des mentions indiquant leur victoire sur leurs concurrents et faisaient rédiger ces apostrophes à l’envieux. Plusieurs sodalités sont citées, les Leontii, les Taurisci, et surtout les Siderii. Cette année, les carmina epigraphica ont bénéficié de relectures littéraires et historiques de qualité. (62) Vie, mort et poésie dans l’Afrique romaine d’après un choix de Carmina Latina Epigraphica, édit. Hamdoune C., Bruxelles (Collection Latomus, 330), 2011, 397 p., XXVIII pl., bibliogr., index. Avec ce volume, le Groupe de Recherches sur l’Afrique antique de Montpellier propose l’édition avec apparat critique, loci similes et étude métrique, la traduction et le commentaire de 174 poèmes funéraires sélectionnés en fonction de leur état de conservation et de leur intérêt littéraire et/ou historique. Des textes ont été relus et certains documents ont reçu de nouvelles interprétations, ainsi le n° 12 n’émane pas d’un milieu judaïsant. La deuxième partie de l’ouvrage comprend sept communications (voir infra Pena M.J., Wolff É, Meyers J., Lassère J.-M., Fraïsse A., Échalier L. et Michaud J.-N.). (63) Hamdoune C., Introduction, p. 11-54, expose l’historiographie, les raisons qui ont déterminé les choix des auteurs et les critères qui ont présidé à l’organisation du catalogue. Intéressant exclusivement la Numidie, (64) Evre Arena M., Praeteritae carmina vitae. Pietre e parole di Numidia (Numidia meridionale), Rome (Problemi e ricerche di storia antica, 28), 2011, 347 p., ill. L’auteur a répertorié 57 carmina, qui sont commentés et traduits, avec apparat critique, loci similes et étude métrique. Il s’agit de dédicaces, d’épitaphes et d’autres documents variés. Une quinzaine d’entre eux a fait aussi l’objet d’une publication dans l’ouvrage cité au numéro précédent. Ces poèmes ont suscité plusieurs études, les unes font le lien avec les auteurs classiques, d’autres scrutent les renseignements fournis par cette abondante documentation. (65) Meyers J., L’influence de la poésie classique dans les carmina epigraphica funéraires d’Afrique du Nord, dans Vie, mort et poésie, p. 306-322. Une recension permet de dégager une série de formules poétiques et métriques que les auteurs anciens se sont transmises. La poésie épique est de loin la mieux représentée. Certaines citations d’Ovide et de Virgile semblent caractéristiques de la sensibilité des Romano-Africains. En annexe, formules poétiques et métriques et index des réminiscences. (66) Cugusi P., Quattro temi dei Carmina Latina Epigraphica : descrizioni di citta, somnio monitus, ludus, septem sapientium, le quattro stagioni, dans Athenaeum, XCIX, 1, 2011, p. 5-26, a réuni quelques poèmes épigraphiques sur les thèmes énoncés dans le titre, qu’il relie à des thèmes littéraires traditionnels. Des inscriptions de Mustis, Calama, Cartennae, Caesarea sont données à titre d’exemples pour le premier thème ; pour le deuxième, un texte de Lambèse. Par contre, aucun texte africain n’illustre les deux derniers thèmes. (67) Lassère J.-M., Éléments de biographie dans les Carmina Latina Epigraphica, dans Vie, mort et poésie, p. 323-335. Les carmina épigraphiques ne peuvent être considérés comme de véritables biographies malgré les renseignements qu’ils fournissent. L’a. signale l’affliction des parents devant la mort de jeunes enfants, contrairement à une opinion qui considère que celle-ci était accueillie avec indifférence. Le thème récurrent de l’épouse chaste et fidèle exprime sans doute de réels regrets, mais la plupart des détails concrets se rapportent à la vie publique, à la carrière, aux sacerdoces et parfois aux faits d’armes. (68) Fraisse A., Typologie des renseignements fournis sur le défunt dans les carmina, ibidem, p. 336-348. Il est intéressant de réfléchir sur les éléments qu’apportent les poèmes funéraires sur le mort, sa vie, sa conception du destin, ses croyances, et la fréquence des thèmes choisis renseigne sur le sens de ces poèmes. Le nom et l’âge peuvent devenir l’expression d’une destinée achevée ou, au contraire, interrompue, et le thème du destin est au cœur des poèmes. La gestion du patrimoine par le père, la bonne éducation des enfants témoignent des qualités requises. [Il est intéressant de comparer ces informations avec celles que fournissent les épigrammes grecques d’Afrique (B.A.A.A., XLI 2007 [2013], n° 553)]. (69) Michaud J.-N., Un instant dans l’éternité, l’éternité dans un instant, ibidem, p. 365- 376. Les inscriptions métriques funéraires se présentent le plus souvent comme une adresse au passant, mais il arrive que certaines ne suivent pas ce modèle, comme le montre l’auteur avec quatre exemples. Il s’agit des inscriptions concernant Iulius Mellitus (CIL, VIII, 1523, 15539 et 26938), Vitalis (CIL, VIII, 1027 et 12468), Aelia Secundula (CIL, VIII, 20277), et Berula (, 2000, 1773). Ces textes, qui datent des IIe-IIIe siècles, constituent des actes de mémoire pour l’éternité et n’ont pas besoin de lecteur. (70) Échalier L., Ce que les morts disent aux vivants, ibidem, p. 349-363. Faire parler les morts ne va pas de soi. Or c’est le cas dans 49 épitaphes qui donnent la parole aux défunts. Ceux-ci consolent les vivants, formulent des souhaits, prodiguent des conseils ou font des éloges. Les époux dédicants donnent la parole à leur épouse défunte. Dans ce souci de donner une telle place aux vivants, il faut sans doute penser à une forme de captatio beneuolentiae. Parfois, les pierres gravées ont été réutilisées : (71) Grira M., Pierres inscrites remployées comme éléments de pressoirs dans les provinces de la Byzacène et de la Zeugitane, dans Olivier (L’-) en Méditerranée, T. II, p. 151-170, 22 fig., a fait un premier bilan de ces pierres dans les deux provinces citées : 8 ont été trouvées en Byzacène, dans les Hautes Steppes et dans la région d’Hadrumète, et 10 en Zeugitane, situées surtout dans les deux grandes vallées du Majrada (Medjerda/Bagradas) et de l’oued El-Kebir-Miliane. Il y en eut très probablement davantage, mais il est difficile de les répertorier. Ces pierres se répartissent entre douze bases de statues, cinq épitaphes et une de nature indéterminée. Le phénomène s’est produit majoritairement, semble-t-il, pendant la période vandale, mais il faut être prudent quant à la datation et à l’interprétation à en donner. Une comparaison entre deux régions aboutit à d’intéressantes conclusions : (72) Dondin-Payre M., La diffusion des processus d’adaptation onomastique : comparaison entre les Gaules et l’Afrique, dans Les noms de personnes dans l’Empire romain. Transformations, adaptation, évolution, édit. Dondin-Payre M., Bordeaux (Scripta Antiqua, 36), 2011, p. 177-196. Malgré des modalités différentes d’accession à la citoyenneté, ces deux territoires ont été choisis parce qu’ils ont fait l’objet d’analyses poussées. L’article est divisé en deux parties, l’évolution structurelle et l’évolution linguistique. Les pérégrins avaient toute liberté pour choisir leurs noms, mais faire état de son ascendance est une pratique libyco-punique répandue sous la forme de ce qu’il est convenu d’appeler la « filiation africaine ». La mention de la filiation n’a pas cessé avec l’octroi de la citoyenneté. La variété des cognomina est très répandue en Afrique, plus limitée en Gaule. Quant à l’évolution linguistique, on note un emploi important des noms translittérés, des noms de traduction et d’« assonance » et un emploi limité de noms latins. Mais cette évolution n’est pas linéaire. Jusqu’à la fin du Ier siècle, les néo-citoyens ont souvent pris le nom d’un représentant du pouvoir (par ex. les Sallustii en Afrique) ou de l’empereur (Iulii, Flauii), habitude qui s’estompe au cours du siècle suivant. Une autre comparaison a été menée, cette fois à propos de menus objets, (73) Höpken C., Ludi circensis (sic) auf dem Spielbrett : zu Spielsteinen und Spielbrettern eines römischen Zirkusspiels, dans Archäologisches Korrespondenzblatt, XXLI, 1, 2011, p. 65-71, ill., rés. angl. et franç. Des jetons provenant des provinces occidentales, qui portent des noms ou des représentations de chevaux, de conducteurs de chevaux de course ou de quadriges, appartenaient à un jeu de cirque dont les règles sont encore inconnues. En relation avec des plateaux de jeu d’Afrique du nord, qui reproduisent le plan d’une piste de course, on peut restituer un jeu de cirque. Curieusement, les occurrences de ce jeu proviennent presque toutes de villes où l’existence d’un cirque est attestée ou supposée. On peut donc visiblement mettre en relation les noms présents sur les jetons avec des chevaux de course et des conducteurs de char qui avaient à l’époque une certaine notoriété. Des Africains quittaient leur région, tandis que des habitants d’autres régions venaient en Afrique (74) Kakoschke A., Die Personennamen im römischen Britannien, Hildesheim-Zürich-New York, 2011, 671 p., 2 cartes. Ce catalogue répertorie, d’après l’épigraphie et les sources littéraires, 465 gentilices (GN) et 1520 cognomina (CN) attestés en Bretagne romaine, auxquels s’ajoutent les noms de personnes issues de Bretagne. On dénombre 55 noms et surnoms africains, attestés pour l’essentiel en Proconsulaire et en Numidie, avec de rares cas issus des Maurétanies Césarienne et Tingitane : Aelius (GN 6), Aemilius (GN 7), Antonius (GN 21), Claudius (GN 117), Cossutius (GN 131), Flavius (GN 169), Furius (GN 176), Iulius (GN203), Iunius (GN 205), Licinius (GN 214), Memmius (GN 246), Novius (GN 273), Octavius (GN 279), Petronius (GN 301), Plautius (GN 307), Porcius (GN 315), Septimius (GN 365), Silius (GN 374), Sittius (GN 379), Stertinius (GN 388), Sulgius (GN 392), Tuccius (GN 419), Vitellius (GN 454), Voltedius (GN461) ; Agathopus (CN 32), Albius (CN 49), Atilianus (CN 138), Aurelianus (CN 162), Britannus (CN 231), Caecilianus (CN 241), Cornelianus (CN 385), Crispinus (CN 397), Faustinus (CN549), Fidus (CN 562), Geta (CN 621), Haterianus (CN 642), Ingenuus (CN 689), Maritimus (CN 840), Martialis (CN 843), Optatus (CN 955), Priscus (CN 1067), Proculus (CN 1074), Pudens (CN 1082), Quadratus (CN 1088), Romanus (CN 1130), Rusticus (CN 1140), Saturninus (CN 1168), Surus (CN 1288), Tannonius (CN 1303), Tertiolus (CN 1319), Venetus (CN 1446), Virilis (CN 1504), Volantius (CN 1512). (75) Granino Cecere M.G., Ti. Teltonius Marcellus da Lambaesis a Tibur, dans Corolla epigraphica, p. 519-525. Le défunt identifié sur une plaque découverte dans un mausolée le long de la voie Tiburtina à proximité de Tibur est connu par deux inscriptions de Lambèse (CIL, VIII, 2666 et 18078). Il fut préfet de camp de la IIIe légion Auguste entre 198 et 201. Son gentilice le rattache à la cité italienne d’Atina. (76) Ricci C., In custodiam urbis : notes on the cohortes urbanae (1968-2010), dans Historia, LX, 2011, p. 484-508, propose un complément à Freis H., 1967. Elle compte 65 inscriptions nouvelles, qui permettent de modifier les conclusions sur la localisation de cohortes urbaines en dehors de Rome et de ses environs. L’épithète urbana apparaît pour la première fois dans une inscription datée de la fin du règne d’Auguste ou du début de celui de Tibère. Claude a modifié leur rôle politique et ajouté deux unités, tout en les distinguant mieux des cohortes prétoriennes. Au Ier siècle, la cohorte XIIIe est localisée entre Rome, Lyon, Ostie, et Carthage jusqu’au règne d’Hadrien. Sous les Flaviens, une cohorte I Flauia se trouve à Carthage. La XIIIe cohorte a peut-être vu une partie de ses effectifs participer à des opérations en Dacie et en Maurétanie sous Domitien et Trajan. Liste des attestations et localisations [à noter, Ammaedara est située en Africa, pas en Numidie]. (77) Mugnai N., Due appliques militari iscritte, conservate in una collezione privata, e nuove osservazioni su alcuni esemplari da Thamusida (Mauretania Tingitana), dans Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik, 179, 2011, p. 299-303. Les deux appliques ont été trouvées en Bulgarie et sont conservées actuellement dans une collection privée italienne. L’a. les compare à des plaques trouvées précédemment à Thamusida. L’une porte la mention Iouis et peut-être seruis, et serait une formule propitiatoire ; l’autre mentionne des eaux situées en Rhétie. Plusieurs études sur des thèmes précis ont donné lieu à des bilans ou des comparaisons. (78) Alonso Alonso A.M., Medicae et obstetrices en la epigrafia latina del mondo romano. Apuntes en torno a un análisis comparativo, dans Classica et Christiana, VI, 2011, p. 267-296, commente quelques inscriptions africaines de Khamissa (CIL, VIII, 4896), Utique (, 1903, 107), Henchir el Oust (CIL, VIII 15593), Mactar (, 1980, 936), Carthage (CIL, VIII, 12921-12923, 24679, 24689). (79) Hassini H., Nouvelles marques sur amphores au Maroc, dans Bulletin d’Archéologie marocaine, XXI, 2009, p. 234-245, ill., publie 46 nouvelles marques sur amphores recensées dans le matériel d’anciennes fouilles ou dans celui de fouilles récentes, à Sala et à Lixus : les formes vont de la Dressel 18 (préromaines) aux Africaines tardives. La liste n’est pas commentée. (80) Ceballos Hornero A. et Ceballos Hornero D., La nominación de los espectáculos romanos en la epigrafía provincial del Occidente latino, dans Emerita, LXXIX, 2011, p. 105-130. Il s’agit d’une étude du vocabulaire des différents spectacles dans les provinces d’Afrique (qui a fourni l’essentiel de la documentation), d’Espagne et de Gaule. Figurent en premier le munus ou les munera gladiatoriens (62 inscriptions, la majorité en Afrique, 15 en Gaule et 8 en Espagne) et les munerarii (18 inscriptions, dont 14 en Afrique). En Afrique, ces munera concernent surtout des uenationes. Existent aussi quelques occurrences de spectaculum, paria gladiatorum ou autres expressions. Suivent d’autres formes de spectacles, les certamina pugilum (9 textes, dont 7 en Afrique), les circenses (35 textes, en majorité espagnols), les ludi (73 inscriptions, dont 62 sont dits scaenici), auxquels il faut ajouter d’autres, formulés différemment, et un paragraphe énumère divers spectacles qui bénéficient d’un nombre d’attestations réduit. Pour finir, sont mentionnés les verbes utilisés pour exprimer l’édition de ces spectacles, notamment facere, edere, dare, et exhibere plus tardif, et leur construction.

6Peu de titres pour la numismatique, et encore ne s’adressent-ils qu’indirectement à nos régions. (81) Bollettino di Numismatica, édit. Pisani Sartorio G., Angeli Bufalini G. et Balbi De Caro S., Rome, Istituto Poligrafico e Zecca dello Stato, 2011, 290 p., ill., est un numéro monographique du Bollettino di Numismatica, L, 2008. Il contient les indices 1983-2007 des n° 1-49, subdivisés en auteurs (p. 3-57), lieux (p. 58-154), sujets (p. 155- 210), trésors et trouvailles monétaires (p. 211-229), monnaies (p. 230-290) et un éditorial de (82) Balbi De Caro S., Venticinque anni di attività : bilanci e prospettive. 1983-2009, ibidem, p. 5-27, ill. Ce volume répertorie un certain nombre de découvertes traitant de l’Afrique, dont le lecteur trouvera mention dans les différentes rubriques. (83) Feugère M. et Py M., Dictionnaire des monnaies découvertes en Gaule méditerranéenne (530-27 av. notre ère), préf. Amandry M., Montagnac, 2011, 719 p., ill., cartes, index. Dans ce volumineux ouvrage, un chapitre (p. 399-407, ill., cartes), traite des monnaies ibéro-puniques, puniques et numides. Celles-ci ne sont pas très nombreuses et, au total, peu d’exemplaires ont été publiés. La provenance est souvent imprécise. Les monnaies puniques ont été trouvées principalement dans les trois ports de Marseille, Agde et Monaco. Elles datent souvent du IIIe siècle av. J.-C. et signalent l’existence de courants commerciaux. Les monnaies numides sont surtout représentées par Massinissa et ses successeurs, avec une seule concentration notable à Vieille-Toulouse. (84) Arévalo González A. et Moreno Pulido E., La imagen de proyectada de Gadir a través de sus monedas, dans Gadir y el Círculo del Estrecho revisados, p. 321-351, étudient l’iconographie présente sur les monnaies de Gadir et les découvertes dans différentes enclaves de la Péninsule Ibérique aussi bien que dans le nord du Maroc. (85) Milewski I., “… ut si, quis nummus adulter est, et figuram Caesaris non habet, nec signatus est moneta publica, reprobetur…”, dans The Church Fathers of the Fourth and Fifth Centuries on Forging Money, dans Marburger Beiträge zur antiken Handels-, Wirtschafts- und Sozialgeschichte (MBAHWS), XXIX, 2011, p. 159-164, traite des mentions de la pratique du faux monnayage dans les écrits des Pères de l’Église (essentiellement Jérôme, Jean Chrysostome et Basile le Grand). Augustin est brièvement cité avec Jean Cassien (p. 163) car ils font allusion à la méthode de contrefaçon de solidi, qui consiste à dorer des deniers en cuivre [la référence dans l’œuvre d’Augustin n’est pas indiquée].

7Comme toujours, la rubrique archéologie se révèle abondante, avec une particularité cette année : la parution de nombreux bilans de prospections, de fouilles ou de collaborations entre des pays et des institutions. Seront cités ici les plus récents, les autres figureront dans la rubrique Bibliographie. Auparavant, il convient de mentionner quelques titres généraux, dont (86) Lenoir M., Le camp romain. Proche-Orient et Afrique du Nord, Rome (Bibliothèque des Écoles françaises d’Athènes et de Rome, 345), 2011, 439 p. 106 p. de pl., 1 dépl., ill., cartes, plans, 6 index. Dans une large étude (publication posthume) sur le camp romain, l’auteur s’intéresse à une sélection de camps des provinces de Syrie et d’Arabie, de Tripolitaine, de Numidie et des Maurétanies Césarienne et Tingitane, avec, respectivement, 11, 19, 7 et 10 camps dans ces dernières provinces (p. 151-278). Il donne les textes des inscriptions qu’il juge importantes et liées à ces constructions. Les p. 285-391 sont consacrées à une synthèse sur la typologie des camps, où l’a. met en valeur les traditions propres à chaque province et discute du rapport architectural entre la ville et le camp. Il insiste sur le rôle symbolique du camp et sur la place croissante des principia à partir du IIIe siècle. La bibliographie se clôt en 2000 pour l’Afrique du Nord. (87) La ville au quotidien. Regards croisés sur l’habitat et l’artisanat antiques. Afrique du Nord, Gaule et Italie. Actes du colloque international, Maison méditerranéenne des sciences de l’homme, Aix-en-Provence, 23 et 24 novembre 2007, édit. Fontaine S., Sartre S. et Tekki A., Aix-en-Provence, 2011, 246 p., ill. Ce colloque avait comme objectif une réflexion sur les liens entretenus par l’habitat et l’artisanat dans le centre des villes et leur périphérie dans les régions indiquées par le titre. La répartition de l’habitat, qui peut être séparé des zones de production ou, au contraire, y être intégré, la localisation des activités polluantes, à l’extérieur de la cité ou en son sein, ont fait l’objet de plusieurs communications, sept d’entre elles concernent l’Afrique (voir infra Tekki A., Magalhães de Oliveira J.C., Fantar M., Guizani S., Leduc M., Ammar M. et Ansali M., Amraoui T.). Une catégorie de bâtiments a donné lieu à une mise au point de (88) Goffaux B., Schola : vocabulaire et architecture collégiale sous le Haut-Empire en Occident, dans Revue des Études anciennes, 113, 1, 2011, p. 47-67 ill., plans, rés. angl., montre que le terme schola, souvent employé de manière générique dans l’historiographie pour désigner les édifices collégiaux du monde romain, et notamment les grands complexes architecturaux associant autour d’une cour centrale une vaste salle de réunion et diverses dépendances, s’appliquerait plutôt à de simples exèdres, ou aux seules salles de réunion collégiales. L’a. s’appuie en partie sur des exemples africains, une schola de Curubis en Afrique proconsulaire, évoquée par une inscription (CIL, VIII, 978) et qui prenait la forme d’un aménagement curviligne muni de banquettes et pourvu d’un cadran solaire, et surtout le dossier relativement riche de Lambèse, le plus souvent évoqué à propos des scholae de collèges militaires. (89) Thuillier J.-P., Vingt ans au cirque : des Roman circuses au « Cirque romain », dans Études de lettres, 2011, 1-2, p. 325-339. L’a. présente ici les actes, publiés en 2008, d’un grand colloque international organisé à Bordeaux en 2006 sur Le cirque romain et son image. Deux contributions de ce colloque ont concerné l’Afrique, celles de L. Maurin et de R. Ghaddab (B.A.A.A., XLII, 2008 [2014] nos 641 et 937). Deux numéros de Les Nouvelles de l’Archéologie, 123-124, 2011, complètent les nos 120-121, 2010, qui étaient consacrés à la Préhistoire et à la Protohistoire. Ces dossiers marquent le cinquantenaire des indépendances africaines. (90) Blanc-Bijon V., La coopération archéologique française en Afrique. 2a. Maghreb. Antiquité et Moyen Âge, dans Les Nouvelles de l’archéologie, 123, 2011, p. 3-4, en a rédigé l’introduction et a assuré la coordination des volumes. Cette livraison comporte quatre articles transversaux et la présentation des missions de coopération en Libye, à Carthage et à Nabeul, à Lambèse et à Kouass (voir infra). (91) Déroche F., La Société d’étude du Maghreb préhistorique, antique et médiéval (Sempam) et l’archéologie de l’Afrique du Nord, ibidem, p. 5-7. Fondée en 2000 à la suite de la suppression de la Commission de l’Afrique du Nord du CTHS, la SEMPAM prenait la succession de l’Association pour l’encouragement des études sur l’Afrique du Nord préhistorique, antique et médiévale (ANPAM) créée en 1991. Des réunions scientifiques régulières ont été assurées grâce au soutien de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres et du Réseau inter-universitaire d’études sur l’Afrique du Nord antique et l’islam médiéval, supprimé en 2009. (92) Aounallah S. et France J., Ausonius en Tunisie 1989-2010. Bilan et perspectives, ibidem, 123, 2011, p. 7-10, 4 fig. La coopération entre l’Institut Ausonius et l’INP s’est articulée autour de quatre programmes : le corpus des inscriptions latines de Dougga (1993-2006), le programme Oudhna (1994-2002), les recherches sur les sanctuaires de Dougga (1998-2006) et enfin le programme Thignica (2010-…), pour lequel sont présentées succinctement l’histoire de la ville puis les données archéologiques et épigraphiques disponibles au moment du lancement du programme. (93) Brouquier-Reddé V., Les sanctuaires romains, de la Libye au Maroc, ibidem, p. 10-16, 5 fig. Après la monographie sur les sanctuaires de Tripolitaine, l’enquête thématique a été poursuivie principalement sur les sites de Maurétanie Tingitane, à Volubilis, Banasa, Thamusida et Lixus (1995- 2007) et en Proconsulaire dans le cadre du programme sur l’architecture religieuse de Dougga et du GDR « Cultes et sanctuaires de Tunisie » (2001-2008). Le bilan de ces recherches, qui incluaient travaux de terrain, manifestations scientifiques, mises en valeur, est succinctement présenté. Quatre titres concernent l’étude de l’eau, deux générales et deux exclusivement consacrées à l’Afrique. (94) Longfellow B., Roman Imperialism and Civic Patronage : Form, Meaning, and Ideology in Monumental Fountain Complexes, Cambridge-New York, 2011, XIV-277 p., 70 fig., index, dresse en sept chapitres l’évolution des fontaines monumentales construites dans l’Empire romain entre le Ier et le IIIe s. ap. J.-C., leur environnement urbain, le contexte historique et géographique ainsi que les motivations des évergètes locaux et impériaux et les relations entre le pouvoir impérial, les liens de clientèle et le contexte urbain local. Au sein du chapitre 6, qui traite de l’époque sévérienne, est présenté le grand nymphée de Lepcis Magna (p. 183-185, fig. 62- 63) : son implantation dans le tissu urbain, sa forme et le décor que l’on peut lui restituer. Dans l’édition actualisée d’un ouvrage général sur les thermes, (95) Brödner E., Römische Thermen und antikes Badewesen, Darmstadt, 2011, VIII-296 p., ill., la documentation africaine ne représente qu’une faible partie de celle utilisée par l’auteur. Il faut chercher les références des villes à l’index. (96) Baratte F., L’eau dans les villes d’Afrique du Nord et leur territoire. Le programme « EauMaghreb » de l’Agence nationale de la recherche (ANR), dans Les Nouvelles de l’archéologie, 124, 2011, p. 5-8, livre une présentation générale du programme et des activités de terrain, principalement sur les sites urbains de Volubilis et Haïdra et sur leur territoire, tandis que (97) Hurlet F., Ronin M. et Garat S., L’eau et sa gestion dans le Maghreb romain. L’apport des sources écrites, ibidem, p. 8-9, présentent les travaux menés sur la gestion de l’eau à travers les sources littéraires, épigraphiques, gromatiques, juridiques et leur croisement avec les données archéologiques. Nous revenons au bâti avec (98) Guizani S., Les installations artisanales dans les maisons romaines de Tunisie, dans La ville au quotidien, 2011, p. 153-159, 5 fig., qui s’intéresse aux établissements artisanaux insérés dans les unités d’habitations. Sur les 136 unités recensées en Proconsulaire par des travaux précédents, seulement une douzaine ont révélé des traces d’activités artisanales. Ce sont pour la plupart des huileries, ainsi à Thuburbo Maius ou à Carthage, une usine de salaison de grande taille à Neapolis, et certaines activités n’ont pas été identifiées. Parfois l’unité d’habitation prend place sur la structure artisanale, ainsi l’usine de salaisons de Neapolis et la maison de la Rotonde à Carthage. Dix-huit maisons possèdent des boutiques. Ces chiffres montrent la rareté du phénomène. Pour l’archéologie des huileries, (99) Sehili S., L’oléiculture antique en Tunisie : régions oléicoles et évolution chronologique, dans Olivier (L’-) en Méditerranée, T. II, p. 101-132, 22 fig., a rédigé une synthèse sur les acquis et les questions qui restent en suspens. La répartition géographique des pressoirs se précise au fil des prospections, sans entamer la division principale distinguant les deux régions nord et sud. L’emploi des pressoirs à jumelles soulève le problème d’une éventuelle amélioration des techniques ou d’un accès plus facile à la pierre, et l’auteur note l’existence de neuf cas de pressoirs à vis. Elle insiste sur le problème chronologique que rencontrent les efforts de datation car, si la migration des huileries des campagnes vers les villes qui débute à la fin du IVe s. et se poursuit jusqu’au VIIe s., est un phénomène bien identifié, une meilleure appréciation des évolutions durant toutes les époques reste à affiner. Les résultats de prospections et des missions de coopération des sites et ensembles régionaux seront cités dans un ordre géographique qui va d’est en ouest comme c’est la coutume. Nous faisons d’abord une incursion dans les confins méridionaux avec (100) Sterry M. et alii, DMP XIII : Reconnaissance Survey of Archaeological Sites in the Murzuq Area, dans Libyan Studies, XLII, 2011, p. 103-116, 9 fig., qui rendent compte de prospections effectuées autour de la ville-oasis de Mourzouq, dans la région désertique du Fezzan, à 150 km au sud-est de Garama. L’analyse des clichés aériens et des images satellites a permis de cartographier 200 sites (villages, ksour, nécropoles, structures agraires, puits, foggaras), parmi lesquels 79 ont été vérifiés sur le terrain. La majorité daterait des Ier-Ve s., ce qui attesterait l’existence, dès l’époque romaine, d’un commerce transsaharien à large échelle. (101) Pinta P. et Lefloch B., Libye. Sur la piste des Garamantes, dans Archéologia, 492, octobre 2011, p. 58-68, 16 ill. Cette civilisation du désert libyen est brossée à grands traits à partir des investigations récentes menées sur le site néolithique de Zinchekra, la capitale, Garama, fondée au Ve siècle av. J.-C., ou les sites d’Al-Fahwet (IIIe-Ier siècle av. J.-C.) et d’Aghram Nadharif (Ier-IVe siècle ap. J.-C.), notamment dans le cadre du Fezzan Project (D. Mattingly) et du Messak Project (S. Di Lernia). Retour sur la côte avec (102) Preece C., Janzur : anchorage, trade, industry and development on the Tripolitanian littoral, dans Libyan Studies, XLII, 2011, p. 47-58, 15 fig., qui relate une prospection sous-marine dans la baie du site de Janzur, à 16 km à l’ouest de Tripoli. Elle a révélé deux zones de concentrations de céramiques (amphores, vaisselle fine et de cuisine), des époques punique et romaine (IVe s. av. J.-C.-Ier s. ap. J.-C.) et des IVe-VIIe s. ap. J.-C., et six fours circulaires (en activité au Ier s. ap. J.-C. d’après la céramique). Ce matériel pourrait provenir d’épaves (l’une du IIe s. av. J.-C., l’autre de l’époque byzantine) et d’établissements littoraux contemporains, en lien avec le commerce côtier (production d’amphores, de garum ?). (103) Paulin M., Dagnas G. et Bonifay M., Les Thermes du Levant à Leptis Magna (Libye), dans Les Nouvelles de l’archéologie, 123, 2011, p. 23-27, 4 fig., présentent les fouilles menées de 1994 à 2010 sur l’édifice balnéaire situé dans le quartier oriental en bordure du littoral, entre le port et le complexe cirque-amphithéâtre. (104) Stone D.L. et alii, Urban morphology, infrastructure and amenities, dans Leptiminus (Lamta), 3. The field survey, Portsmouth, 2011, p. 121-204, 4 tabl., 52 fig., livrent une analyse spatiale de l’occupation de la ville et de sa périphérie. Les auteurs présentent le schéma urbain général et le réseau viaire puis s’appuient sur la distribution des indices de surface pour restituer les secteurs occupés aux époques punique, romaine et tardo-antique et pour analyser la topographie urbaine : édifices publics, installations portuaires, occupation domestique, structures hydrauliques (typologie et distribution spatiale), matériaux de constructions (répartition par densité en poids), nécropoles (typologie et chronologie), dépotoirs. L’occupation de la périphérie urbaine et de la proche campagne est ensuite analysée selon les mêmes principes (matériaux de construction, structures hydrauliques et funéraires). Trois missions archéologiques tuniso-françaises étaient en activité en 2010. (105) Ghalia T., Villedieu Fr. et Virlouvet C., Recherches sur l’entrepôt d’Hergla (Tunisie), dans Les Nouvelles de l’Archéologie, 124, p. 29-33, 3 fig., ont pour objectif le réexamen, la reprise des fouilles et la publication du complexe commercial, dans le cadre du programme ANR « Les entrepôts dans le monde gréco-romain antique ». Les travaux récemment menés par les deux autres missions ont porté principalement sur les transformations de la ville durant l’Antiquité tardive, avec l’étude de la forteresse byzantine et des monuments à auges d’Ammaedara : (106) Baratte F. et Bejaoui F., Haïdra (Tunisie), ville d’Afrique proconsulaire à la fin de l’Antiquité. La mission archéologique franco-tunisienne, ibidem, p. 34-39, 5 fig., et celle de la basilique sud et du groupe épiscopal à Aradi : (107) Ben Abed A. et Fixot M., Les églises de l’ancienne Aradi (Sidi Jdidi, Tunisie), ibidem, p. 39-43, 3 fig. (108) Ben Abed A. et alii, Le sanctuaire de source de Jebel Oust (Tunisie), ibidem, p. 10-14, 3 fig., livrent les résultats de la mission de Jebel Oust qui a repris l’étude et la fouille du temple romain, des thermes et de la villa, christianisés au Ve s. Le site est constitué de trois grands ensembles : un lieu de culte, qui s’est développé autour d’une source chaude, un édifice thermal auquel est accolé un vaste complexe, et un réseau de citernes. Les fouilles récentes ont également mis au jour un vaste jardin clôturé : il semblerait qu’il ait fonctionné comme un lieu de culte extra-urbain, dépendant d’une des cités des environs. Ce site a fait l’objet d’un compte-rendu plus détaillé par (109) Broise H. et alii, Jebel Oust, dans Mélanges de l’École française de Rome, 123, 1, 2011, p. 328-336, 8 fig. La campagne de 2010 était destinée à affiner l’analyse des structures déjà dégagées. Trois secteurs ont fait l’objet de ces recherches : le bain de la pente, ce qui confirme une modification du captage de la source et précise les conditions de circulation de la source thermale ; le secteur sud-est des thermes, dont un pédiluve, un bassin pour une alimentation en eau tiède, un caldarium et une salle de répartition ; le secteur de « la résidence ». (110) Magalhães de Oliveira J. C., Travail, habitation et sociabilités populaires dans les villes d’Afrique romaine : les quartiers commerçants et artisanaux de Carthage et de Timgad, dans La ville au quotidien, p. 59- 69. On constate que les lieux professionnels et l’habitat populaire sont souvent imbriqués, ce qui induit des formes de coopération entre voisins de même condition sociale, dont témoigne l’usage d’espaces en commun. Sont pris à titre d’exemples le quartier des foulons à Timgad, où les maisons sont associées aux ateliers et à la présence de thermes publics, et les quartiers à vocation commerciale et artisanale dans la zone côtière de Carthage. Parfois l’unité d’habitation prend place sur la structure artisanale, ainsi l’usine de salaison de Neapolis et la maison de la Rotonde à Carthage. (111) Ben Hassen H. et Landes C., « De vastes palais richement ornés pour de fastueux festins ». Uthina / Oudna (Tunisie), dans L’Archéologue, 117, décembre 2011-janvier 2012, p. 48-55, présentent les fouilles et les mosaïques de la maison et des thermes dits « des Laberii », deux ensembles séparés par une résidence récemment fouillée, construite au IIe s., agrandie au IIIe s. et dont une partie a été transformée au IVe siècle en édifice thermal connu comme les « thermes des Amours pêcheurs ». (112) De Vos M. et Attoui R., Paesaggio produttivo : percezione antica e moderna. Geografia della religione : a case-study nell’Africa del Nord, dans When did Antiquity end ?, p. 31-89. Les auteurs commencent par une petite présentation de la géographie locale et du paysage religieux, puis ils dressent un inventaire chronologique des sites : époques préromaine, romaine, tardo-antique et musulmane en se fondant sur les textes, l’épigraphie et l’archéologie. Ils constatent que le Djebel Gorraa présente une unité qui lui vient en partie de la géographie et que le christianisme a touché aussi les campagnes et ne fut pas seulement un phénomène urbain (comme l’atteste le récit du martyre des Scillitains dès 180). À environ 215 km au sud-ouest de Tunis, les fouilles menées par une équipe tuniso-catalane dans l’antique Althiburos ont donné lieu à un important ouvrage : (113) Althiburos I, La fouille dans l’aire du capitole et dans la nécropole méridionale, édit. Kallala N. et Sanmartí J., collab. Belarte M.C. et alii, Tarragone (Documenta, 18), Institut Català d’Arqueologia Clàssica, Institut national du Patrimoine (Tunisie), 2011, 443 p., ill., cartes, plans, 6 dépl. L’ouvrage s’ouvre sur une description du site du point de vue géographique et sur une analyse de l’historiographie qui lui a été consacrée. Althiburos a été occupée presque sans interruption pendant deux mille ans. Sur les parties fouillées, annoncées dans le titre, les archéologues ont isolé une phase numide sédentaire. L’époque romaine, surtout illustrée par le capitole construit sous Commode, a laissé moins de traces qu’on ne pourrait l’attendre en raison des destructions du Bas-Empire et du Moyen Âge. En revanche, pour le Bas-Empire, il est possible de mettre en évidence six phases successives. Les périodes vandale et byzantine ont également laissé des traces d’occupation non négligeables. L’iconographie (plans et photographies) est de très bonne qualité. (114) Kallala N. et Sanmartí J., Présentation géographique et problématiques de la recherche, dans Althiburos I, ibidem, p. 9-29, 29 fig. Ce site du Haut tell tunisien, fouillé à partir de 1895 et en 1908 et 1912 pour la zone du forum, est au centre d’un projet plus vaste, porté par l’INP et l’université de Barcelone, sur la constitution du royaume numide, la caractérisation des sociétés autochtones et leurs relations avec les Carthaginois. Le modèle théorique de départ pose la croissance démographique comme facteur principal du développement économique et politique de la société numide. Le cadre géographique et l’état de la recherche sont suivis d’une présentation de la méthodologie de fouilles. (115) Kallala N. et Sanmartí J., collab. Belarte M.C. et alii, Synthèse des résultats : deux mille ans d’histoire d’Althiburos, ibidem, p. 31-43. Plusieurs phases bâties de l’époque numide s’échelonnent du Xe-IXe s. av. J.-C. au début de l’Empire romain. Elles livrent les marqueurs d’une société agro-pastorale sédentaire et l’attestation de premiers contacts avec le monde phénicien à la fin du VIIIe s. av. J.-C. La période romaine est marquée par la construction de deux édifices au Ier s. ap. J.-C. puis du capitole sous Commode. Une continuité d’occupation du secteur par de nouveaux aménagements est attestée aux époques vandale et byzantine, jusque dans la deuxième moitié du VIe s. Une réoccupation au IXe-XIe s. est matérialisée par des fosses, probablement des silos, et une nouvelle phase constructive à la fin du XIIe ou au XIIIe s. Un résumé de ces résultats a été publié par (116) Sanmartí J. et alii, Los orígenes de la complejidad socio-cultural en África Menor y el desarrollo de la civilización númida. Excavaciones y prospecciones en Althiburos (Túnez), dans Informes y Trabajos. Excavaciones en el exterior 2009, V, 2011, p. 336-353. L’article suit la même ligne que l’ouvrage précédent. Il fait un résumé des fouilles effectuées dans la cité par l’équipe de l’INP (Tunis) et de l’Université de Barcelone. Ont été découverts le petit dolmen de la nécropole, le tumulus D-53, et il est désormais possible de préciser les différentes phases de la construction du capitole. Plusieurs sondages ont été effectués dans différents secteurs. (117) Belarte M.C., collab. Bechrifya S. et alii, Les sondages dans la zone 1, dans Althiburos I, p. 45-151, 110 fig. et 33 pl., inclut (118) Ben Moussa M. et alii, Catalogue du mobilier, p. 112-151. Les résultats des fouilles menées dans la partie sud du capitole et au sud-est sont présentés chronologiquement et en détail, état par état, de l’époque numide récente (IVe-27 av. J.-C.), en particulier le tronçon du rempart, à la période médiévale. (119) Ramon Torres J. et Maraoui Telmini B., collab. Ben Jarbania I. et alii, Les sondages dans la zone 2, dans Althiburos I, p. 153- 391, 237 fig., 113 pl., inclut (120) Ben Moussa M. et alii, Catalogue du mobilier, p. 264- 391. La zone 2 correspond à un espace situé au nord-ouest du capitole dans lequel ont été atteints les niveaux de la phase numide ancienne (Xe-VIIIe s. av. J.-C.). Les différentes phases d’occupation depuis la période numide jusqu’à l’époque médiévale sont décrites en détail. Pour l’Algérie, les problématiques et les premiers résultats de deux missions et d’une coopération ont été présentés. (121) Bouteflika M., Kitouni-Daho K. et Malek A.-A., La mission archéologique franco-algérienne de Lambèse, Tazoult, Algérie, dans Les Nouvelles de l’archéologie, 123, 2011, p. 53-57, 5 fig. Les travaux ont été lancés en 2006 sur l’architecture domestique et le décor. (122) Delestre X., Un exemple de coopération entre l’Algérie et la France. Dix ans de partenariat scientifique et culturel avec la direction régionale des Affaires culturelles (Drac) de Provence-Alpes-Côte d’Azur (service régional de l’archéologie), ibidem, p. 16-18. Depuis 2000, le Service régional de l’archéologie de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur s’est engagé dans des actions de préservation du patrimoine à Hippone, de formation (projet de création d’une école doctorale avec plusieurs universités algériennes) et de diffusion des connaissances (rencontres scientifiques, en particulier avec l’université de Guelma). (123) Souq F. et Sitti K., Fouilles récentes à Alger, dans Les Nouvelles de l’archéologie, 124, 2011, p. 44-48, 4 fig. Un partenariat signé en 2003 entre le ministère de la Culture de l’Algérie et l’INRAP a permis la fouille préventive de la place des Martyrs à Alger, emplacement situé sur le tracé du métro dans le centre historique de la ville. L’opération a livré notamment un sol mosaïqué dans un édifice romain, une probable basilique, réoccupée par une nécropole byzantine. Pour les régions occidentales, plusieurs contributions rendent compte des activités archéologiques franco-marocaines. (124) Rebuffat R., La carte archéologique du Maroc, ibidem, p. 16-20, 2 fig., présente le projet marocain et un bilan des prospections effectuées dans le Bassin du Sebou, qui concernent 16 feuilles au 1/50 000e. Ce projet trouve une illustration concrète cette année avec la (125) Carte archéologique du Maroc antique. Le bassin du Sebou. 1. Au sud du Loukkos. Cartes Arbaoua-Lalla Mimouna-Moulay Bou Selham, édit. Rebuffat R. et Limane H., Rabat, 2011, 128 p., 21 fig. L’ouvrage présente un bilan, qui sera d’une grande utilité, des travaux de l’équipe maroco-française de la Mission du Sebou, entrepris sous les auspices de l’Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine (INSAP) marocain. Après une introduction qui précise les méthodes suivies pour l’élaboration de cet atlas, un chapitre de synthèse décline différents thèmes : l’utilisation, l’occupation militaire et l’exploitation, successivement aux périodes maurétanienne puis romaine, de deux axes de circulation, Lixus-Banasa et Kebir-Souq el Arba, séparés par une échine montagneuse. Des tableaux précisent la nature des découvertes. Quelques pages évoquent les sites préhistoriques et islamiques, p. 113-121. (126) Arharbi R. et Lenoir É., Recherches archéologiques franco-marocaines à Banasa (Maroc), dans Les Nouvelles de l’archéologie, 124, 2011, p. 21-24, 5 fig., ont fouillé de 2003 à 2008 le quartier de potiers d’époque maurétanienne au sud de la ville. (127) Callegarin L. et alii, Le site antique et médiéval de Rirha (Sidi Slimane, Maroc), ibidem, p. 25-29, 3 fig. La fouille, menée depuis 2004, consiste en une étude diachronique de l’agglomération, de l’époque maurétanienne à l’époque médiévale (VIIe s. av. J.-C.- XIVe s.). Trois articles ont concerné le site de Kouass, étudié par une mission franco-marocaine depuis 2008. (128) Bridoux V. et alii, La mission archéologique franco-marocaine de Kouass au Maroc, ibidem, p. 44-48, 5 fig., rappellent l’objectif de la mission : caractériser l’extension de l’établissement, son évolution et son rôle dans le commerce méditerranéen. (129) Id., Kouass (Asilah, Marruecos) : datos crono-estratigráficos de la “plataforma de los hornos”, dans Arqueológia y turismo en el Círculo del Estrecho, p. 617-625, est un résumé des fouilles franco-marocaines sur la zone des fours, dont l’abandon date de ca 30 av. J.-C. Et plus précisément au cours de la dernière campagne de fouilles, (130) Id., Kouass (Asilah, Maroc), dans Mélanges de l’École française de Rome, 123, 1, 2011, p. 336-351, 13 fig., ont constaté que le site s’étend sur au moins 2 ha. Au sommet de la butte, les premiers vestiges datent de la fin du VIe siècle av. J.-C. et la zone est abandonnée entre 50 et 30 av. J.-C. Le site a connu une activité commerciale intense au cours des Ve-IVe siècles av. J.-C., période qui semble correspondre à son apogée. On relève une grande quantité de céramiques, parmi lesquelles se trouvent des importations, aux Ve-IVe s. av. J.-C., en provenance de l’Attique, du Levant ibérique, d’Ibiza, de Carthage, de Sardaigne, de Calabre ou de Sicile méridionale, puis principalement d’Espagne et d’Italie au Ier siècle av. J.-C. (131) Trakadas A. et Erbati E., Lead Anchor Elements from Tangier, Moroco, dans Bulletin d’Archéologie marocaine, XXI, 2009, p. 250-267, 7 fig. Une prospection maritime, menée en 1999 par l’Institute of Nautical Archaeology (Texas, USA) et l’INSAP de Rabat, avait pour objectif de repérer les épaves et du matériel de bateaux le long des côtes marocaines. Trois sites (l’île Perekhil, dans le détroit de Gibraltar ; la zone de Marshan en face de Tanger ; le Ras Achakar) ont fourni un petit nombre de vestiges d’ancres en plomb, qui représentent différents types d’ancres largement utilisés en Méditerranée et en Mer Noire du Ve s. av. J.-C. au Ier s. ap. J.-C. : ils sont répertoriés et décrits dans cet article. Le plomb pouvait provenir des mines de Tingitane ou d’Ibérie, ce que des études ultérieures permettront d’établir. Plus au sud, un autre site a fait l’objet de deux articles. (132) López Pardo F., El Khayari A., Hassini H. et alii, Prospección arqueológica de la isla de Mogador y su territorio continental inmediato. Campaña 2000, dans Canarias arqueológica, XIX, 2011, p. 109-147. Il s’agit d’une synthèse à propos de la prospection effectuée à Mogador et dans ses environs par une équipe maroco-espagnole en 2000. Sur l’île, huit zones archéologiques ont été détectées, dont cinq inédites. Cela confirme que l’île ne fut pas abandonnée pendant le Haut-empire, même s’il n’y eut plus de production de salaisons de poisson ; à la place, la production d’instruments en fer apparaît importante. (133) Delgado Delgado J.A., Mogador (Essaouira, Marruecos), un commercium romano de citrum en la periferia sudoccidental del imperio, dans Athenaeum, XC, 1, 2011, p. 155-174. L’auteur émet l’hypothèse que Mogador ait été un commercium dont la véritable finalité était l’exploitation du bois de l’arbor citri. Il critique la primauté accordée, à son avis, au niveau romain et à la tradition littéraire d’ateliers destinés à la fabrication de la pourpre du roi de Maurétanie. Des synthèses et des bilans de fouilles, qui ont surtout associé des institutions espagnoles, ont été publiés pour des sites plus septentrionaux, et tout d’abord : (134) Arqueología y Turismo en el Círculo del Estrecho. Estrategias para la Puesta en Valor de los recursos patrimoniales del Norte de Marruecos. Actas del III Seminario Hispano-Marroquí (Algeciras, abril de 2011), édit. Bernal D. et alii, Cadix (Colección de Monografías del Museo Arqueológico de Tetuán, 3), 2011, 645 p., ill. Le volume contient les actes d’un congrès hispano-marocain sur le thème indiqué dans le titre. Il s’est tenu à Algésiras en avril 2011, et la publication a suivi la même année. La documentation est abondante et les illustrations sont très belles. Le volume réunit des articles de nature très distincte, depuis ceux destinés à inciter les entrepreneurs espagnols à investir au Maroc jusqu’aux résultats de travaux scientifiques portant sur des fouilles archéologiques. Le volume évite décemment de se transformer en une brochure touristique de 645 p. (135) Raissouni B. et alii, De Cabo Negro al río Lián. Yacimientos litorales en el Norte de Marruecos a la luz de la Carta Arqueológica (2009-2010), ibídem, p. 289-333, 50 fig., donnent les résultats préliminaires de cette prospection. Sont documentés, entre autres, de nouveaux établissements phénico-punico-maurétaniens. Durant l’époque romaine, on observe une prédominance des sites de la zone côtière en relation avec les activités halieutiques. (136) Bernal D. et alii, Del poblamiento litoral romano en la Tingitana mediteránea. Excavaciones preventivas en Metrouna y Sidi Bou Hayel, ibidem, p. 405-461, publient les résultats préliminaires de deux fouilles préventives dans les embouchures du fleuve Martil (Metrouna) et du fleuve Negro (Sidi Bou Hayel). Metrouna est une usine de salaisons avec une capacité de production d’environ 130 m3, qui produisait aussi de la pourpre vers 75-150 ap. J.-C. À Sidi Bou Hayel a été détecté un balneum à la datation imprécise, peut-être construit au IIe siècle ap. J.-C., qui fut utilisé comme pressoir durant l’époque tardo-antique, au VIe siècle ap. J.-C. (137) Id., La cronosecuencia de Tamuda. Actividades arqueológicas en desarrollo del Plan Estratégico (campañas 2009 y 2010), ibidem, p. 463-505, décrivent les travaux archéologiques qui ont été menés à bien et leurs conclusions. Dans la porte méridionale a été pratiqué un petit sondage qui prouve que le castellum de Tamuda date du début du principat de Claude et que, durant l’époque antonine, un balneum s’est installé dans cette zone. Extramuros, au nord-est, un autre petit sondage a produit des données sur les phases pré-romaines de Tamuda, mais aucune phase phénicienne n’a été détectée et, si on constate une phase urbaine préalable à la trame hellénistique aux VIe-Ve siècles av. J.-C., la proposition de M. Tarradell sur une fondation de Tamuda vers 200 av J.-C. se confirme. Selon (138) Ghottes M., Le fleuve Tamuda, le fleuve aux cinq noms, ibidem, p. 529-543, portait en réalité six noms, Tamuda, oued Medjekeça, Ras, Cus, Bousfiga et Martil ou Martín. (139) Villada F., Ramón J. et Suárez J., Excavación arqueológica de la plaza de la Catedral de Ceuta : una nueva secuencia estratigráfica en el Istmo desde la Protohistoria a nuestros días, ibídem, p. 381-403, résument un travail deja publié par les mêmes auteurs l’année précédente (B.A.A.A., XLIV, 2010 [2016], n° 471]. De l’autre côté du détroit, (140) Gadir y el Círculo del Estrecho revisados. Propuestas de la arqueología desde un enfoque social, édit. Domínguez Pérez J.C., Cadix, 2011, 351 p., aborde la cité de Cadix et la zone géographique du « Cercle du Détroit » à partir de l’archéologie. L’ouvrage est divisé en cinq parties : « Historiographie », « Région naturelle », « Région historique », « Le monde phénicien occidental du Ier millénaire av. n. è. » et « Images et mémoire du pouvoir dans l’Extrême Occident atlantique ». L’étude aurait pu être intéressante si l’auteur avait réellement revisité le concept, ce qu’il n’a pas fait, et s’il n’appliquait pas une orientation idéologique à son enquête (voir la Préface, p. 9-30). (141) Domínguez Pérez J.C., Gadir, el Círculo del Estrecho y los primeros estados del Extremo Occidente atlántico, ibidem, p. 9-30. Il s’agit d’une description de l’évolution des populations habitant dans le sud de la Péninsule Ibérique, qui met particulièrement l’accent sur les contacts avec les Phéniciens. Se détache le chapitre intitulé « L’identité de Gadir entre nouvelle oligarchie locale et Carthage ». L’étude des matériaux a été privilégiée ; ils peuvent se trouver à proximité ou, au contraire, être importés. (142) Younès A. et Gallala W., La pierre calcaire de la croûte pléistocène en Byzacène orientale : étude géologique et archéologique, dans Nouvelles approches méthodologiques en sciences humaines et sociales, édit. Hassen M., Conférences de l’École Normale Supérieure, XIII, Tunis, 2011 [2012], p. 71-99. Cet article consacre ses deux premières parties à la géologie ; la troisième partie aborde l’emploi de ces pierres dans la construction antique. La zone concernée s’étend entre Enfida au nord et Jebenia au sud ; elle est limitée par la mer à l’est et par le méridien de Kairouan à l’ouest. Les blocs et les moellons qui ont été extraits des carrières ont été utilisés pour bâtir des murs et des voûtes, des constructions « ordinaires » et hydrauliques notamment à Sarsura, Thapsus et Sullecthum, Aggar, Thysdrus et Vaga. (143) Dodge H., Building materials and decorative stones, dans Leptiminus (Lamta), 3. The field survey, p. 463-478, 2 tabl., 9 fig. Le corpus de 240 fragments de marbre, granit et autres pierres décoratives issus des prospections urbaines et rurales est composé d’éléments de pavement, de placage, de plinthe et de colonne. L’identification des marbres par type et origine est accompagnée de cartes de densité par poids. Parmi les marbres blancs, le plus fréquent est celui du Cap de Garde, suivi des marbres de Proconnèse et de Thasos, tandis que, dans les pierres colorées, le cipolin veiné de vert, largement diffusé, et le giallo antico sont les plus fortement représentés. Vient ensuite un bilan sur les terres cuites architecturales, représentées par des briques, des tegulae, des imbrices, des tuiles faîtières, des tubes de voûtes et des bobines. (144) Bagust J., Fletcher J. et Morgan G., Mortars and plasters, ibidem, p. 454-462, 3 tabl., 7 fig. La composition d’échantillons de mortiers et d’enduits de plâtre a été analysée en laboratoire. Les treize mortiers provenant de citernes et de structures hydrauliques sont classés en trois types, correspondant à leur position dans la structure : sols, parois ou voûtes. La teinte bleuâtre et non rosâtre de certains mortiers est due à la concentration de charbons, qui augmentait l’imperméabilité, parmi lesquels des noyaux d’olives carbonisés révélant une utilisation probable de restes de pressurages comme combustible pour fabriquer ces mortiers hydrauliques. Sur les douze fragments d’enduits de surface analysés provenant de mausolées de la nécropole orientale (S10) et de citernes, cinq portaient des traces de peinture rouge ocre et leur composition présente un taux élevé de chaux dû à la présence de granulats calcaires. (145) Lancaster L. et alii, Pumice from the East Baths (S1), ibidem, p. 479-480, 1 fig. Des fragments de pierre ponce grise ont été retrouvés dans les composants du béton de la voûte du frigidarium des thermes de l’Est de Leptiminus. Celle-ci compte parmi les plus larges au nord de l’Afrique avec ses 10 m de portée. Ce matériau volcanique ne se trouve pas en Tunisie. Les analyses de laboratoire (lame mince et analyse géochimique) ont révélé qu’il provenait non pas des îles Éoliennes, comme l’indiquent les sources littéraires antiques, mais de l’île de Pantelleria, qui fournissait aussi des pierres de construction. (146) Stone D.L., Querns, millstones and grain-processing, ibidem, p. 485-493, 1 tabl., 4 fig., rassemble un corpus de 58 fragments de meules à grain ou de petites meules à main. La plupart sont en basalte noir volcanique, donc ont été importées. Leur distribution est répartie dans tout l’espace urbain. Le basalte a été remployé par les potiers sous la forme d’inclusions dans les mortiers en terre cuite. De leur côté, les installations oléicoles ont fait l’objet de plusieurs mises au point dans différentes régions. (147) Hermassi M., Étude des installations oléicoles dans la région de Thelepte durant l’Antiquité, dans Olivier (L’-) en Méditerranée, T. II, p. 41-52, 17 fig. La prospection dans cette région des Hautes steppes, conduite sur 34 sites, a fourni un matériel varié : neuf plateaux de broyage, 103 jumelles, deux contrepoids, trente bassins de décantation, une maie. Treize huileries de type industriel ont été identifiées. Le matériel céramique à proximité conduit à une fourchette de datation très large, du IIe au VIIe siècle. (148) Naddari L., Les pressoirs rupestres de Jebel Mzita (Secteur méridional du Haut Tell tunisien), ibidem, p. 29-39, 15 fig., a constaté l’absence presque totale de contrepoids isolés, de plateaux de trituration des olives et de prelum, mais les encoches et les excavations s’apparentent à des catégories connues. Les anomalies constatées doivent s’expliquer par la nature de la roche. La question de leur datation reste posée, mais en tenant compte de quelques éléments de repère, notamment le bornage de la tribu des Musulames, l’auteur propose un développement de l’oléiculture soit à partir de Trajan, soit durant la période tardive. (149) Abid H., Témoignages archéologiques de l’activité oléicole dans la moyenne vallée de l’oued Siliana, ibidem, p. 17-27, 18 fig. Un tiers des sites repérés comporte un riche matériel oléicole. L’auteur a noté la diffusion de l’ancrage fixe à mortaise unique, la présence de deux modes de fixation des poutres verticales - l’un se fait à l’aide d’une tige passant par la rainure centrale, l’autre à l’aide de l’axe du treuil -, la généralisation des formes circulaires de rigoles et l’absence de traces de grands bassins de décantation. (150) Laporte J.-P., Pressoirs taillés dans le roc de Kabylie et d’ailleurs, ibidem, p. 53-76, 9 fig. La chaîne côtière de Dellys à Azeffour recèle de nombreux pressoirs taillés dans le roc, dont plusieurs sont décrits. La plupart ne possèdent pas d’aménagements périphériques. S’il est difficile de se prononcer sur une utilisation pour le vin ou pour l’huile, l’auteur tend à privilégier l’huile pour ces pressoirs taillés dans le roc, puis il compare avec d’autres régions, Aurès, Matmata, région de Tiaret, et d’autres périodes. Des matériaux ont fait l’objet d’études détaillées. (151) Schrüfer-Kolb I., Iron production débris, dans Leptiminus (Lamta), 3. The field survey, p. 434-453, 2 tabl., 13 fig., a examiné 282 éléments issus d’activités métallurgiques : déchets de fonte, scories de forge, fragments de métal (fer, alliages cuivreux, plomb). Le catalogue et la typologie présentés sont complétés par des cartes de répartition et les résultats d’analyses sur la composition et l’origine des métaux. (152) Faro E.Z., Lithics, ibidem, p. 289-293, 1 tabl., 3 fig., présente un assemblage de 162 pièces lithiques retrouvées en prospection et lors des fouilles. Le catalogue de lames, grattoirs et autres outils est complété par une carte de distribution des artefacts. La sculpture n’est représentée que par un seul titre, (153) Dresken-Weiland J., Bild, Grab und Wort. Untersuchungen zu Jenseitsvorstellungen von Christen des 3. und 4. Jahrhunderts, Regensburg, 2010, 355 p., ill., 3 index. Dans cette recherche sur l’iconographie des sarcophages où Rome occupe bien évidemment le premier rang avec une centaine de documents, quelques cités africaines sont cependant mentionnées : Leptiminus, Sullecthum, Sabratha, Tipasa, Sfax et Bordj el-Ioudi. D’autres matériaux servent à la décoration et un colloque intitulé (154) Marmoribus vestita. Miscellanea in onore di Federico Guidobaldi, édit. Brandt O. et Pergola P., Città del Vaticano (Studi di antichità cristiana, 63), 2011, 2 vol., XXIX- 1406 p., ill., a réuni des spécialistes des marbres. (155) Balmelle C. et Ben Abed A., Pavements en opus sectile de Jebel Oust à effet de miroir, ibidem, p. 81-101, 14 fig. Les pavements de pierres colorées retrouvés dans deux espaces (R 5-6-7 et R 35) du grand complexe dit la « Résidence », accolé à l’est des thermes, présentent des effets de miroir : il s’agit de l’agencement symétrique de dalles découpées dans un même bloc, ce qui permet de jouer sur les motifs, les veines des marbres par exemple, qui se reflètent les uns les autres. L’installation de ces pavements daterait de l’époque tardo-antique (terminus post quem au Ve s.). Une partie de l’article, rédigée par (156) Petit C. et Parzysz B., porte sur La technique de réalisation, p. 87-90. (157) Lazzarini L., In limine imperii : I marmi colorati di Sala-Chellah (Rabat-Marocco), ibidem, p. 835-848, 8 fig. L’auteur présente les premiers résultats d’une enquête menée sur le matériel lapidaire de Sala, issu des fouilles et conservé dans les réserves. Des analyses archéométriques seront effectuées pour déterminer les marbres d’importation et les marbres de substitution. Deux titres assureront la transition avec la mosaïque : (158) Moormann E.M., Decorations on Roman Toilets, dans Roman toilets, section 5, Design, Architecture and Decoration of Toilets, p. 55-63, démontre que l’organisation des décors (mosaïques, peintures et marbre) ainsi que les thèmes iconographiques qui ornent les latrines ne diffèrent pas des autres édifices ou pièces. L’auteur s’appuie sur un inventaire des toilettes romaines avec peintures et mosaïques (Appendix, p. 61-63), qui répertorie quatre sites africains : les Thermes d’Antonin à Carthage (marbre et stuc), les Thermes du Fleuve à Thamusida (peintures murales), les Thermes des Cyclopes à Thugga (sol en mosaïque) et les Thermes du Sud à Thamugadi (mosaïque avec une scène nilotique). Trois ouvrages généraux consacrés à la mosaïque méritent d’être signalés, mais d’abord (159) Darmon J.-P., Faux marbres en mosaïque, autant d’hommages à l’opus sectile, dans Marmoribus vestita, p. 409-434, 23 fig. Le faux marbre en mosaïque est un type particulier de décor en mosaïques polychromes à imitation de marbre, cantonné à l’aire africaine, la Sicile et la Sardaigne (un unique exemple en Narbonnaise). Ce décor est attesté d’Hadrien à la fin de l’Antiquité. Il s’agit, pour l’essentiel, d’imitations de brèches jaune et rouge ou de cipolin. L’auteur complète le catalogue connu par de récentes découvertes ou d’anciens inédits issus des thermes de Salakta (Sullecthum), de la maison au Péristyle figuré à Hammamet (Pupput), de la maison de Vénus à Dougga, de la maison de la Nouvelle Chasse à Bulla Regia et du frigidarium des grands thermes de Mactar. La deuxième partie porte sur l’imitation d’opus sectile avec opposition de couleurs (thermes de Sidi Ghrib notamment). (160) Pappalardo U. et Ciardiello R., Mosaici greci e romani : tappeti di pietra in età ellenistica e romana, photogr. Pedicini L., San Giovanni Lupatoto, 2010, 319 p., ill., 2 index. Cet ouvrage magnifiquement illustré, consacré à l’évolution des mosaïques grecques et romaines en Méditerranée, intéressera tous les publics. Le musée du Bardo bénéficie d’un chapitre entier, où sont présentées les œuvres les plus importantes (mosaïques de Virgile, d’Ulysse et les sirènes, etc.). Une traduction allemande est parue en 2012. (161) XI Uluslararasi Antik Mozaik Sempozyumu, 16-20 Ekim 2009, Bursa, Türkiye. Mosaics of Turkey and Parallel developments in the Rest of the Ancient and Medieval World : Questions of Iconography, Style and Technique from the Beginnings of Mosaic until the late byzantine Era, édit. Sahin M., Istanbul, 2011, XXII-986 p., ill., cartes, plans. Dans cet imposant volume qui réunissait des contributeurs de nombreux horizons autour du thème de la mosaïque, trois communications ont traité de documents africains (voir infra). (162) Representaciones de mujeres en los mosaicos romanos y su impacto en el imaginario de estereotipos femeninos, édit. Neira L., Madrid, 2011, 257 p., 94 ill. Dans cet ouvrage qui étudie les représentations de la féminité dans les thèmes mythologiques, plusieurs auteurs utilisent des mosaïques africaines. Sont évoquées la mosaïque de Thétis et Pélée de Chova (Ziama Mansouriah, fig. 3) et celle de leurs noces à Caesarea (fig. 4-5), les noces de Bellérophon et de Philonoé de Neapolis (fig. 7), la pompe nuptiale de Dionysos et Ariane de Sabratha (fig. 30) et celle de leurs noces à Thuburbo Maius (fig. 31), la mosaïque d’une domina à sa toilette provenant des thermes de Sidi Ghrib (Musée du Bardo, fig. 32). Plusieurs mosaïques représentent des divinités poursuivant des nymphes, satyre et Amymoné de Neapolis (fig. 34- 35), Apollon et Daphné (fig. 36), Alphée et Aréthuse (fig. 37), Hercules et Augé (fig. 38). S’y trouvent aussi la mosaïque des quatre saisons de Thysdrus et celle du Nil de Leptis Magna (fig. 48). (163) Carucci A., An Exemple of Visual Humour on a Romano-African Mosaic putting Images in their Context, dans XI Uluslararasi Antik Mozaik Sempozyumu, p. 235-245, 8 fig. Le rapt d’Hylas par les nymphes, représenté sur une mosaïque d’une maison de Volubilis, est associé à des Amours qui parodient une scène d’amphithéâtre. Cet ensemble pose la question de la perception par les Anciens de tels sujets, qui apparaissent comme un tout aux yeux de celui qui les voit, et l’auteur suggère qu’il s’agit d’un exemple d’« humour visuel ». (164) Ben Abed A., La Tunisie et ses écoles mosaïstiques, dans Les Dossiers d’archéologie, 2011, n° 346, p. 32-37, 11 fig., livre une synthèse sur l’évolution de la production de mosaïques en Tunisie antique : les pavements d’opus signinum et d’opus tesselatum simple (IVe-IIe s. av. J.-C.) furent remplacés vers la fin du Ier s. ap. J.-C. par des panneaux décorés de trames géométriques en noir et blanc, puis, à partir du IIe s., par des pavements figurés qui ont abouti aux grandes compositions des IVe-Ve siècles et aux pavements géométriques complexes des basiliques chrétiennes du VIe siècle. (165) Hanoune R., Maisons d’Afrique, pavements de mosaïques et inscriptions, dans L’écriture dans la maison romaine, p. 279-290, 6 fig. Cette étude s’occupe non pas des décors, mais des mentions écrites en latin, parfois aussi en grec sur un certain nombre de pavements, en général tardifs. Disposées dans les salles ouvertes aux hôtes, ces mosaïques montrent l’influence de la pensée savante sur les riches propriétaires, même si elles reprennent des lieux communs de la philosophie ou de la morale. Cette rubrique se terminera avec un volume sur le verre et ses utilisations dans la bijouterie : (166) Arveiller-Dulong V. et Nenna M.-D., Les verres antiques du Musée du Louvre III. Parures, instruments et éléments d’incrustation, Paris, 2011, 440 p., 1 020 fig. Dans cet ouvrage abondamment illustré et commenté, la production carthaginoise assurée ou probable est évoquée (p. 28-35) ; quelques pendentifs ont été trouvés à Gunugu, provenant sans doute de Méditerranée orientale (p. 40-44). Un chapitre traite des perles et colliers d’Afrique du Nord et du monde punique (p. 90-140), en particulier de beaux colliers découverts à Utique datant des IIIe-IIe s. av. J.-C. (p. 108-137, avec Tharros). On note aussi quelques objets de toilette.

8D’ordinaire les publications sur la terre cuite sont abondantes, et cela se confirme, notamment avec les amphores. La chronique de (167) Laubenheimer F., Des amphores et des hommes. Chronique 2012, dans Dialogues d’Histoire ancienne, 2012, p. 239-252, a été dépouillée. (168) Capelli C. et Leitch V., A Roman amphora production site near Lepcis Magna : petrographic analyses of the fabrics, dans Libyan Studies, XLII, 2011, p. 69-72, 3 fig. Au cours d’une prospection sur la côte de Leptis Magna, un site de production d’amphores tripolitaines, caractérisé par trois fours et une zone d’épandage, a été identifié près du Wadi Psis, à 30 km à l’ouest de la ville. L’analyse pétrographique des pâtes des tessons collectés confirme qu’ils sont issus d’un unique site de production. Il s’agit principalement de la forme Tripolitaine II, dont le contenu (vin, huile/garum) encore incertain, pourrait être éclairé par la découverte, à proximité, de plusieurs sites de productions halieutiques datés des Ier-IVe ap. J.-C. (169) Dore J.N., contrib. Schinke Piggott R., Stone D.L. et Mattingly D.J., Amphoras from the urban survey, S1 and S10, dans Leptiminus (Lamta), 3. The field survey, p. 337-351, 5 fig. Ce catalogue classifie les fragments d’amphores trouvés en prospections en six groupes : les amphores datées de la fin du IIe - fin du IVe s. de type Africaine I produites à Leptiminus en grand nombre (7 formes) ; celles du type Africaine II/III produites en quantité variable à Leptiminus (12 formes) ; les amphores puniques et romaines de production locale ou similaire (6 formes) ; les amphores tardo-antiques ou byzantines produites à Leptiminus (16 formes) ; les autres amphores africaines non produites sur place (12 formes) ; les amphores importées ou non identifiées (25 formes). (170) Mrabet A. et M. Ben Moussa, Huile et amphores dans la région de Neapolis (Nabeul, Tunisie), dans Olivier (L’) en Méditerranée, T. II, p. 233-251, 17 fig., signalent, dans les sites qu’ils ont prospectés, une importante production d’amphores et ils y ont récolté des timbres amphoriques : EGF, QAF, MQ et C(olonia) I(ulia) N(eapolis) / LUC. Les trois premiers apparaissent pour la première fois en Tunisie. Conteneurs largement utilisés et durables, les amphores circulaient, surtout dans les provinces occidentales. (171) Stone D.L., Mattingly D.J. et Opaiţ A., Stamped amphoras, dans Leptiminus (Lamta), 3. The field survey, p. 353-386. Dans ce répertoire et cette étude des 145 timbres amphoriques trouvés, quatre-vingt-dix-huit sont épigraphes. Huit proviennent de l’extérieur. Leur chronologie s’établit entre le IIe s., peut-être un peu avant, et la fin du IIIe s. apr. J.-C. L’apogée se situe probablement au milieu du IIIe s. et peu après, avec une majorité d’amphores du type Africaine III. S’y ajoute un tableau des 96 timbres de Leptiminus trouvés dans d’autres cités, principalement Ostie, Rome et la partie occidentale de l’empire. Dans les (172) Actes du congrès de 2011 de la Société française d’études de la céramique antique en Gaule, Arles, 2011, 752 p., ill., plusieurs rapports notent la présence de matériels africains. Les articles qui intéressent plus particulièrement nos régions font l’objet d’une notice séparée, ceux qui ne font que les évoquer dans une communication intéressant un site gaulois sont signalés ici. (173) Excoffon P., Pascalini M. et Pellegrino E., Importations à Fréjus d’après le mobilier issu des fouilles récentes (Ier s. av. J.-C.-IIIe s. ap. J.-C.). Premières approches pour l’étude économique, ibidem, p. 159-170, ont noté la faiblesse des importations africaines jusqu’au début du IIIe siècle. (174) Sanchez C., Carrato C. et Favennec B., Recherches récentes sur les contextes portuaires de Narbonne (Aude) : les fouilles de Port-la-Nautique et du Grand Castélou, ibidem, p. 171-201. Seul le second site intéresse nos études avec la présence d’amphores africaines au cours des IIe et IIIe siècles. (175) Piton J., Arles, occupation du forum par des maisons ou des boutiques au début du Ve s., ibidem, p. 57-70. Parmi le matériel, on compte 33 amphores, surtout africaines Keay 25 et 35. (176) Richarté C., Proposition de périodisation des contextes tardo-antiques du théâtre d’Arles (Ve-VIe s.), ibidem, p. 71-80, signale des amphores africaines, orientales, italiques, lusitaniennes et bétiques au milieu du Ve siècle. On les retrouve dans la phase suivante, entre 450 et 475. Un article suscitera sans doute des débats : (177) Garnier N., Silvino T. et Bernal Casasola D., L’identification du contenu des amphores : huile, conserves de poisson et poissage, ibidem, p. 397-416. Au terme d’une série d’analyses, dont celles de cinq Africaines I, imperméabilisées l’une avec de la poix, deux avec du soufre, les auteurs concluent que la présence de poix ne nuit pas, semble-t-il, au stockage des corps gras. Si cette hypothèse est vérifiée, cela remet en question un bon nombre d’idées reçues. (178) Blázquez Martínez J.M., El aceite del África Proconsular en Hispania en época romana imperial y visigoda, dans Olivier (L’-) en Méditerranée, T. II, p. 391-407, 8 fig., a fait un large bilan des attestations des liens entre l’Afrique et l’Espagne à travers la présence des amphores destinées à l’huile dans les sites espagnols. Le matériel africain représente un pourcentage important, parfois jusqu’à ca 50 %, du matériel trouvé durant la période tardive, y compris à l’époque byzantine. Des timbres signalent les villes d’Hadrumète, Leptis Magna, Leptiminus. (179) Díaz Rodríguez J., Los centros productores cerámicos en las dos orillas del Círculo del Estrecho en la Antigüedad. Análisis comparativo de sus trayectorias alfareras, dans Arqueología y Turismo en el Círculo del Estrecho, p. 545-585, décrit une production amphorique en Bétique (baie de Cadix, baie d’Algésiras, littoral méditerranéen) et en Tingitane, et conclut à des analogies entre les deux productions. Il pense aussi à un transport d’amphores vides produites dans les ateliers gaditains dans la zone du détroit de Gibraltar. On note des lacunes dans la bibliographie, particulièrement Pons Pujol, L., La economía de Mauretania Tingitana (B.A.A.A., XLIII, 2009 [2015], n° 425). (180) Cibecchini F. et Bargagliotti S., Le mobilier du bassin portuaire de Portus Scabris (Grosseto, Italie) aux IIe et Ier s. avant notre ère, dans SFECAG, Actes du congrès de 2011, p. 83-96. Des sondages dans ce port ont permis de découvrir du mobilier surtout tardo-républicain, dans lequel se trouvent des amphores africaines. (181) Scarponi G., Nuovi contesti ceramici di eta romana dalla Villa del Casale, dans Atti della Pontificia Accademia Romana di Archeologia. Serie III. Rendiconti, LXXXIII, 2010-2011, p. 255- 262 ill., présente dans cet article le matériel céramique d’époque romaine retrouvé lors de fouilles menées en 2007 et 2008 par l’Université de la Sapienza sur le site de la Villa del Casale à Piazza Armerina. Une part importante de cette céramique, dont la datation s’échelonne entre l’époque flavienne et la fin du IIIe siècle -début du IVe siècle, est d’origine africaine : c’est le cas notamment de l’immense majorité des fragments de vaisselle fine pris en considération et de 43 % des fragments d’amphores. La vaisselle de cuisine retrouvée lors de ces fouilles est également d’origine africaine. (182) Arles-Rhône 3. Le naufrage d’un chaland antique dans le Rhône. Enquête pluridisciplinaire, édit. Djaoui D., Greck C. et Marlier S., Arles, 2011, 224 p. Très peu d’amphores Africaines I et de Tripolitaine ont été trouvées dans la grande quantité recueillie dans le dépotoir qui recouvrait l’épave. En revanche, (183) Long L. et Duperron G., Le mobilier de la fouille de l’épave romaine Arles-Rhône 7. Un navire fluvio-maritime du IIIe s. de notre ère, dans SFECAG, Actes du congrès de 2011, p. 37-56. Ce navire à fond plat, qui s’est échoué sur un dépotoir datant de la seconde moitié du IIIe siècle, transportait des amphores africaines timbrées de Sullectum et d’Hadrumète. Un autre dépotoir, au-dessus de l’épave, contient, lui aussi, de nombreuses amphores africaines avec des amphores d’autres régions, datables du IVe s. et du début du Ve siècle. (184) Id., Recherches sous-marines au large des Saintes-Maries-de-la-Mer (Bouches-du-Rhône). Sur les traces de l’avant-port maritime d’Arles, ibidem, p. 97-118. Dans le matériel on trouve des amphores africaines, surtout Africaines II pour le Haut-Empire, et d’autres pour l’Antiquité tardive. (185) Lemaître S. et alii, Les amphores africaines à Lyon du règne d’Auguste au VIIe s. : réflexions à propos de la circulation des marchandises de l’axe rhodanien, ibidem, p. 203-222. L’enquête a privilégié les contextes fournissant de grandes quantités d’amphores sur la période comprise entre le IIIe siècle et le Ve s. Jusqu’au début du Ve, les amphores africaines forment le quart des importations avec d’importants arrivages de Sullectum jusqu’à la fin du IIIe s., suivis par ceux de Nabeul. Certaines amphores viennent d’ateliers encore inconnus en Tripolitaine et en Africa. Il est difficile d’identifier les produits. (186) Bonifay M., Capelli C. et Moliner M., Amphores africaines de la basilique de la rue Malaval à Marseille (Ve siècle), ibidem, p. 235-254. Dans une nécropole paléochrétienne d’une centaine de tombes, on compte 80 amphores africaines des types Keay 35, 25 et 36, 59 et 8B, 41, Sidi Jdidi 4B, Keay 62 Q ou Albenga 11/12. L’ensemble est homogène et date du Ve siècle. 53 amphores proviennent d’autres régions du bassin méditerranéen. (187) González Cesteros H. et Tremmel B., Aceite, vino y salazones hispanos en Oberaden, dans Anales de prehistoria y arqueología, XXVII-XXVIII, 2011-2012, édit. Noguera Celdrán J.M. et Antolinos Marín J.A., p. 527 – 542. Parmi la grande variété d’amphores trouvées dans ce camp situé en Germanie Inférieure, la majorité provient d’Espagne et une seule d’Afrique proconsulaire. (188) González Prats A., La Fonteta, Excavaciones de 1996-2002 en la colonia fenicia de la actual desembocadura del rio Segura, vol. 1, Alicante, 2011, 672 p., ill. Ce volume constitue la publication des résultats issus des fouilles réalisées entre 1996 et 2002 sur le site de La Fonteta (actuel territoire communal de Guardamar del Segura, Alicance, Espagne), ancienne colonie phénicienne. Parmi le matériel retrouvé, il faut mentionner des amphores et des lampes provenant de Carthage (découvertes dont il est fait mention en particulier p. 114 et 457). Nous signalons d’ores et déjà la parution du 2e volume en 2013. Cependant, le transport de liquides pouvait s’effectuer par d’autres moyens : (189) Benabbès M. et Abdellaoui F., Outres ou amphores : réflexions sur le transport de l’huile en Afrique pendant l’Antiquité et le Haut Moyen Âge, dans Olivier (L’-) en Méditerranée, T. II, p. 223- 232, 5 fig., se sont intéressés au stockage et au transport de l’huile au moyen des outres. C’était sans nul doute une pratique courante et l’usage de l’outre est très commode en cas de courtes distances.

9Nous en venons à la céramique et il convient de souligner une heureuse initiative, qui concerne la fin de notre période avec (190) Late Roman Fine Wares, 1. Solving Problems of Typology and Chronology. A review of evidence, debate and new contexts, édit. Bonifay M., Cau M.A. et Reynolds P., Oxford (Archaeopress, Roman and Late Antique Mediterranean Pottery series, 1), 2011, 252 p., ill. L’ouvrage, le premier d’une nouvelle série, répond à un besoin en cherchant à résoudre des problèmes de publications. Il veut rassembler des résultats de recherches tant individuelles que collectives, typologiques ou méthodologiques sur le thème annoncé. Dans ce premier volume, trois articles concernent nos études (voir infra Quaresma J.C., Vásquez Paz J. et Garcia Vargas E., Bourgeois A.). (191) Dore J.N., Finewares, cookwares and coarsewares from the urban survey, S1, S10 and S200, dans Leptiminus (Lamta), 3. The field survey, p. 295-336, 13 fig. Ce catalogue des céramiques collectées lors des prospections de surface répertorie 376 formes et s’organise en deux parties, la première étant dédiée à la vaisselle fine, importée et africaine, la seconde à la céramique culinaire et commune. (192) Carr K.E., The pottery from the rural survey, ibidem, p. 403-433, 9 fig. Les céramiques sont présentées dans ce catalogue en six catégories : vaisselle de table engobée (47 formes), céramique culinaire (39 formes), commune (70 formes), amphores (30 formes), céramique modelée (9 formes), lampes (19 formes). Les proportions de céramiques retrouvées lors des prospections sur le territoire sont ensuite comparées par catégorie et datation à celles de l’espace urbain. La céramique africaine s’exportait et on en a trouvé dans de nombreux sites de provinces européennes. (193) Lassányi G. et Vámos P., Two North African Red Slip Jugs from Aquincum, dans Acta archaeologica Academiae Scientiarum Hungaricae, LXII, 1, 2011, p. 147-161, 8 fig., plan. Lors de fouilles pratiquées en 2006-2010 près de la ville d’Aquincum, du mobilier africain a été découvert dans deux tombes de différentes nécropoles (relevé des tombes, catalogue et dessin du mobilier funéraire). Il s’agit de deux cruches en sigillée claire africaine à décor d’appliques de type El-Aouja, de la classification de Solomonson, groupe C1, fabriquées entre 200 et les années 270. Cette découverte révèle l’importation de produits de sigillée claire africaine de types C1-C2 sur le limes de Pannonie. D’autres articles signalent la dispersion de la céramique : (194) Tréglia J.-C. et Piton J., Arles. Céramiques communes et céramiques culinaires africaines des niveaux de réoccupation du Cirque (début du Ve siècle), dans SFECAG. Actes du congrès de 2011, p. 261-268. (195) Martin T., Les céramiques sigillées du dépotoir fluvio-maritime de l’épave Arles-Rhône 3 : quelques pièces remarquables, ibidem, p. 269-282. (195a) Quaresma J.C., Les importations de sigillée et de céramique culinaire africaine dans la villa du Rabaçal (Lusitanie), IVe s. - début du VIe s., ibidem, p. 381-388. (196) Leitch V., Location, location, location : characterizing coastal and inland production and distribution of Roman African cooking wares, dans Maritime Archaeology and Ancient Trade in the Mediterranean, édit. Robinson D. et Wilson A., Oxford, 2011, p. 169-195, 9 tabl., 6 fig. (dont 2 cartes). L’a. analyse le réseau de distribution de la céramique culinaire africaine, qui a circulé en Méditerranée entre le milieu du Ier et le début du Ve s., à partir d’un corpus de 39 sites répartis de la Proconsulaire à la Maurétanie Césarienne. La céramique culinaire produite sur les sites côtiers prédominait pour l’export, tandis que les sites africains de l’intérieur avaient une production et une distribution plus régionales et n’importaient pas de produits des sites côtiers. (197) Quaresma J.C., Chronologie finale de la sigillée africaine A à partir des contextes de Chãos Salgados (Mirobriga ?) : différences de facies entre Orient et Occident, dans Late Roman Fine Wares, 1, p. 67-86, 6 fig., 12 tab. Douze contextes datant de la fin du IIe siècle au début du IVe siècle ont été étudiés. L’Occident a fourni de la sigillée africaine A, au nord de la Tunisie actuelle, jusqu’au début du IVe siècle, alors qu’on trouve majoritairement de la sigillée claire C après 250 en Orient. Il faut tenir compte de ces faits pour dater les contextes du IIIe siècle en Occident. (198) Meylan Krause M.-F., Note sur la céramique d’Afrique du Nord à Avenches/Aventicum, dans Bulletin de l’association pro aventico, LIII, 2011, p. 115-123, 4 fig., présente un catalogue de 14 récipients en céramique romaine africaine des IIe-IIIe s. découverts sur le site d’Aventicum, en Suisse : deux formes en sigillée A, neuf exemplaires en sigillée C, trois plats en céramique culinaire. Ces objets, présents aussi à Lyon, auraient pu circuler par la vallée du Rhône avec d’autres produits africains diffusés dans l’Empire, tels le blé, le vin, l’huile d’olive, des salsamenta, attestés au nord des Alpes par la présence de conteneurs, ou encore le marbre, le giallo antico de Simitthus et le greco scritto de la région d’Hippone étant attestés en Helvétie. À propos des lampes, (199) Allen T.J., Lamps, dans Leptiminus (Lamta), 3. The field survey, p. 387-401, 2 fig., fait le bilan des prospections. Elles ont livré 126 lampes inventoriées dans ce catalogue (sur 433 fragments collectés), présentées en neuf groupes et datables du Ier aux VI-VIIe s. La majorité correspond à des lampes en sigillée claire des IVe-VIe siècles. Comme sur d’autres sites, on constate que les lampes importées d’Italie sont remplacées par des productions africaines au cours du IIe siècle. (200) Podvin J.-L., Luminaires et cultes isiaques, préf. Bricault L., Montagnac (Collection Monographies Instrumentum, 38), 2011, 370 p., 240 fig., 14 cartes, 38 tabl., 64 pl. Après une mise au point historiographique sur le luminaire isiaque, l’étude aborde le vocabulaire utilisé par les Grecs et les Romains, mais aussi celui adopté aujourd’hui par les archéologues. Les différents types iconographiques sont présentés, ils privilégient Sarapis devant Isis, Harpocrate et Anubis. À l’époque gréco-romaine, à l’instar du vêtement de lin et du sistre, le luminaire constitue une « marque » spécifique des isiaques. L’ouvrage comporte en annexe le catalogue de l’ensemble des lampes à décor isiaque actuellement connues hors d’Égypte (près d’un millier) et constitue le plus grand corpus de lampes de ce type réuni à ce jour.

B – Bibliographie

10Cette rubrique présentera d’abord les ouvrages bibliographiques d’intérêt général, les dictionnaires et encyclopédies spécialisés, les questions de patrimoine et d’historiographie. Viendront ensuite les notices biographiques à propos de nos illustres prédécesseurs et sur les savants qui nous ont quittés récemment. Elle se poursuivra par des titres d’ouvrages et d’articles généraux, selon un classement thématique cette année, comprenant à la fois les études spécifiquement consacrées à l’Afrique, soit sur une vaste période, soit sur un large territoire, et les publications traitant de thèmes dans lesquels l’Afrique ou des Africains interviennent de façon plus ou moins ponctuelle.

11Pour les travaux utiles à tous, il convient de commencer par deux bibliographies fondamentales : (201) Année (L’-) philologique, LXXXII, 2011 [2013], 2404 p., a naturellement été dépouillée pour ce fascicule, plus particulièrement les pages consacrées aux auteurs, notamment les Africains, et celles qui concernent l’histoire régionale ; le (202) Bulletin analytique d’Histoire romaine, XX, 2011 [2012], 496 p., rendra aussi de précieux services pour nos études. Dans le (203) Bulletin épigraphique de la Revue des Études grecques, 2011, p. 281-533, n° 735-736, D. Feissel commente les inscriptions tardives d’un Syrien installé à Thysdrus, nommé Flavius Pelagios (voir B.A.A.A., XLIII, 2009 [2015], n° 667 et XLIV, 2010 [2016], n° 924). D’autres bibliographies, plus spécialisées, sont d’une grande utilité. Ainsi pour Didon et Carthage réinterprétées par le poète de Mantoue, on peut consulter (204) Werner S., Vergilian bibliography 2010-2011, dans Vergilius, LVII, 2011, p. 103-124. Cette année, l’Encyclopédie berbère n’a pas publié de volume. Sur le christianisme, (205) Chapot F. et alii, La Chronica Tertullianea et Cyprianea. 2011 [2012], dans la Revue d’études augustiniennes et patristiques, LVIII, 2, 2012, p. 323-372, et (206) Ribreau M. et alii, Bulletin augustinien pour 2011/2012 et compléments d’années antérieures, ibidem, p. 373-429. Le (207) Le Bulletin d’information et de liaison de l’Association internationale d’études patristiques, XLV, 2011, 267 p., recense, dans son bulletin bibliographique, les travaux récemment parus, généralement en 2010, ou à paraître relevant du domaine des études patristiques. La bibliographie est organisée en quatre grandes rubriques : I. Histoire du christianisme ancien ; II. Langues et littératures chrétiennes ; III. La Bible et les Pères ; IV. Auteurs et textes. Dans cette dernière rubrique, 9 pages sont consacrées à Augustin (125 titres), 2 pages à Cyprien et aux écrits pseudo-cyprianiques (20 titres) et 2 pages à Tertullien (21 titres). Quelques travaux ont également été consacrés à Fulgence de Ruspe (4 titres), Lactance (6 titres), Liberatus de Carthage (2 titres), Maxime le Confesseur (10 titres), Minucius Felix (1 titre) et Optat de Milève (1 titre). Par contre, dans le (208) Bulletin de l’Association des amis de « Sources chrétiennes », 102, septembre 2011, 35 p., aucun auteur africain n’est annoncé. Le (209) Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastiques, fascicule 181, Le Hunsec-Lentolo, 2011, a été dépouillé. La notice de (210) Lancel S., Lemellefensis, ibidem, col. 402-403, intéressera les africanistes. Deux titulaires de ce siège épiscopal de Maurétanie Sitifienne sont connus pour la période antique : Primosus, évêque en 362, et Iacobus, évêque en 484 lors de la persécution d’Hunéric. Nous n’avons pu consulter le (210) Biographisch-bibliographisches Kirchenlexikon. 32, Ergänzungen. XIX, édit. Bautz F.W. et Traugott Bautz T., Nordhausen, 2011, LIII p.-1 600 col., ni le (211) Biographisch-bibliographisches Kirchenlexikon. Register zu Band 1-32, édit. Bautz F.W. et Traugott Bautz T., Nordhausen, 2011, 139 p. Comme chaque année, (212) Solin H., Analecta epigraphica CCLXV-CCLXXI, dans Arctos, XXXXV, 2011, p. 143-170, corrige et complète un grand nombre de noms publiés dans les corpus épigraphiques. On pourra enfin consulter (213) The Oxford handbook of social relations in the Roman world, édit. Peachin M., Oxford-New York, 2011, XVI-738 p., ill., plans, index. Dans cet ouvrage thématique qui traite successivement des mécanismes de socialisation des individus, des communications et interactions entre eux, de leur insertion, ou non, dans la communauté romaine, l’Afrique n’intervient pas en tant que telle, et on regrettera que l’index soit limité à celui des sujets traités et que n’y figurent ni les sources ni les auteurs anciens.

12À propos du patrimoine, il faut noter une exposition conçue par une équipe composée de chercheurs algériens et italiens. (214) Les Phéniciens en Algérie. Les voies du commerce entre la Méditerranée et l’Afrique noire. Exposition internationale. Palais de la Culture Moufdi Zakaria, Alger (Algérie), janvier-février 2011, Alger, 2011, 240 p., ill. Une des idées directrices consiste à partir de la naissance d’une civilisation fondée sur l’économie de la mer et de conduire métaphoriquement le lecteur des rives de la Méditerranée à l’Afrique noire. (215) Manfredi L.-I. et Soltani A., en ont fait l’Introduction (non paginée) et (216) Di Vita A., Conclusions, p. 234-240, 3 fig., s’intéresse à la restauration du Medracen, qui n’a pas abouti après trois campagnes, faute de crédits et de soutiens locaux. Une initiative locale se destine à la découverte d’une petite région : (217) Domíngez-Bella S. et alii, Itinerarios geológicos y geoturismo en la península Tingitana (Norte de Marruecos), dans Arqueología y Turismo en el Círculo del Estrecho, p. 161-171, proposent l’intégration de « circuits géologiques » dans des circuits touristiques, avec un itinéraire qui se déroulerait depuis les environs de Tanger et intégrerait la grotte dite « d’Hercule » où l’on peut observer des restes d’extraction, datant de l’époque romaine, et de pierres cylindriques destinées à la fabrication de moulins domestiques. La transition avec l’historiographie s’ouvrira avec une réflexion de (218) Dondin-Payre M., Empire antique, empire contemporain : l’Afrique du Nord, dans Figures d’Empire, p. 9-70, qui s’intéresse au concept d’empire qui a contribué à partir du XIXe siècle à l’identification entre Européens et Romains en Afrique du Nord. Les Italiens à partir de 1911, et les Français avant eux, ont superposé leur empire colonial à l’empire romain, ce qui permettait de justifier la conquête et motivait comme agents de la recherche archéologique l’armée, l’Église et l’administration, censées réimplanter en Afrique la civilisation classique et la religion chrétienne. La découverte en Algérie de monuments mégalithiques, très semblables à ceux de Bretagne notamment, de même que certains caractères physiques des populations kabyles et berbères, furent ainsi instrumentalisés pour justifier l’insertion de l’Afrique du Nord dans l’empire français. En conséquence, le patrimoine archéologique devenait la propriété de la puissance coloniale et se trouvait même identifié à elle, ce qui légitima le transfert de nombreux objets archéologiques en France et le projet de « translation » de l’arc de Cuicul vers Paris en 1839. À compléter avec (219) Ead., Du voyage à l’archéologie : l’exemple de l’Afrique du Nord, dans Du voyage savant aux territoires de l’archéologie, p. 273-290, 6 fig., offre une vision synthétique et très documentée de l’évolution du voyage savant au Maghreb vers la mise en place des institutions et la professionnalisation des archéologues. L’a. distingue plusieurs phases, celles des voyageurs individuels, celle des militaires et autres amateurs, et met l’accent sur quelques figures emblématiques telles que le consul de France en Libye, Cl. Le Maire, qui organisa le pillage des colonnes de Lepcis à la fin du XVIIe siècle, ou le capitaine Rozet, qui signala pour la première fois des ruines en Algérie à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. (220) Debergh J., Une rencontre improbable dans la Régence de Tunis et ses conséquences fructueuses : Jean Émile Humbert et Camillo Borgia (1815-1816), ibidem, p. 245-248. Ce résumé de la contribution initialement prévue, publié en hommage à l’auteur, porte sur les travaux d’archéologie qu’ont effectués, souvent ensemble, l’officier du Génie Jean Émile Humbert (1771- 1839), résidant à la Goulette à partir de 1796 pour l’aménagement du port et des fortifications, et Camillo Borgia (1773-1817), qui débarqua au port de la Goulette à la chute du roi de Naples. L’a. évoque les nombreux documents (carnets de notes, cartes, dessins, détails d’architecture, copies d’inscriptions...) produits par les deux voyageurs amateurs d’antiquités. (221) Morizot P., Naissance de l’archéologie romaine en Algérie, dans Histoire et archéologie méditerranéennes sous Napoléon III. Actes du colloque, édit. Laronde A., Toubert P. et Leclant J., Paris (Cahiers de la Villa Kérylos, 22), 2011, p. 155- 177, 14 fig. L’auteur dresse un rapide tableau des principaux protagonistes des découvertes archéologiques en Algérie depuis Peyssonnel et surtout T. Shaw, le véritable précurseur de l’archéologie algérienne, jusqu’à la seconde moitié du XIXe siècle. La conquête suscite la création de sociétés savantes, qui sont encouragées par les autorités. (222) Freed J., Bringing Carthage home : the excavations of Nathan Davis, 1856-1859, préface Wilson R.J.A., Oxford (University of British Columbia studies in the ancient world), 2011, 264 p., ill., cartes, index. L’ouvrage retrace l’activité et la personnalité de ce pasteur, juif converti au protestantisme, ami du Bey, qui résida à Tunis et à proximité durant de nombreuses années. Si sa publication Carthage and her Remains, 1861, ne fut guère appréciée des historiens et des archéologues, il joua un rôle important dans la découverte de stèles puniques et romaines et celle de très belles mosaïques qu’il fit transporter au British Museum entre 1857 et 1859. L’ouvrage rappelle aussi le contexte historique de l’époque, les années 1850-1870, et note les relations – parfois la rivalité – de Davis avec les autres archéologues, notamment français. L’auteur précise la localisation de plusieurs découvertes, p. 219-211, et note que, dans son catalogue, P. Gauckler fit de nombreuses erreurs sur la provenance des mosaïques trouvées par Davis. (223) Abdelouhab N. et Mezzolani A., Lazare Costa : l’Italien qui découvrit le tophet de Cirta, dans Les Phéniciens en Algérie, p. 160-168, 1 fig., rappellent l’activité de ce personnage, antiquaire infatigable qui se déplaçait deux fois par jour sur le tophet. Issu de la première vague de l’immigration italienne en Algérie pendant la première moitié du XIXe siècle, il a joué un rôle fondamental pour le musée de Cirta-Constantine. (224) Saint-Amans S., Le voyage de Julien Poinssot en Tunisie (octobre 1882-avril 1883), dans Du voyage savant aux territoires de l’archéologie, p. 315-336. J. Poinssot effectua une mission scientifique en Tunisie, après un premier séjour en Algérie (1869-1871). À partir des archives de la famille Poinssot, de B. Roy et de Ch. Tissot conservées à l’INHA, l’a. restitue le contexte, la genèse et le déroulement de l’expédition de J. Poinssot et les nombreuses difficultés qu’il rencontra en comparaison de l’aide constante dont bénéficia R. Cagnat, qui effectuait au même moment une mission concurrente. (225) Ben Baaziz S., Bilan des recherches sur l’oléiculture en Afrique antique, dans Olivier (L’-) en Méditerranée, T. I, p. 33-55, fait un large panorama historique des recherches sur ce thème. Il souligne que celles-ci ne se sont réellement développées que depuis une génération malgré un intérêt réel depuis le XIXe siècle et l’ouvrage d’H. Camps-Fabrer. La liste bibliographique comprend 110 titres, que l’auteur a regroupés en trois thèmes (évolution quantitative, évolution chronologique, thèmes abordés), avant d’envisager les perspectives, notamment l’adoption d’un vocabulaire unifié, l’élucidation des phénomènes encore inexpliqués et de quelques questions techniques. Sur l’élaboration des corpus épigraphiques, (226) Gran-Aymerich È., Épigraphie française et allemande au Maghreb. Entre collaboration et rivalité (1830-1914), dans Mitteilungen des Deutschen Archäologischen Instituts (Römische Abteilung), 117, 2011, p. 567-600, s’intéresse aux relations entre épigraphistes français et allemands pour la constitution des corpus et inventaires sur le sol africain, à travers le rôle des institutions de Berlin, de Paris mais aussi de Rome, et les répercussions des conflits politiques et militaires sur la collaboration scientifique. Pour l’extrême occident, (227) Domínguez Pérez J.C., El estatus de Gadir en el Círculo del Estrecho en la historiografía del siglo XX, dans Gadir y el Círculo del Estrecho revisados, p. 33-56, analyse du point de vue historiographique le rôle de Gadir/ Gadès et le concept du « Cercle du Détroit » dans les publications des XIXe et XXe siècles. (228) Parodi M.J. et Gozalbes Cravioto E., La arqueología en el norte de Marruecos (1900-1945), dans Arqueología y Turismo en el Círculo del Estrecho, p. 175-197, est une brève synthèse historiographique sur le développement de l’archéologie dans le nord du Maroc, que l’article divise en trois étapes chronologiques : la période antérieure à la Conférence d’Algésiras, le protectorat espagnol (1912-1936) et la guerre civile espagnole, la seconde guerre mondiale (1936-1945). (229) Zytnicki C., Les Juifs du Maghreb : naissance d’une historiographie coloniale, Paris, 2011, 391 p. À travers un ouvrage composé de six chapitres, l’auteur passe en revue, de manière chronologique, les différentes mises en histoire des juifs d’Afrique du Nord du temps de la colonisation française jusqu’à la réappropriation de leur histoire. La recherche des origines de l’implantation des juifs d’Afrique du Nord a fait l’objet de plusieurs thèses souvent contradictoires, non dénuées d’arrières pensées, et a été instrumentalisée.

13Nous revenons à un passé plus récent avec une coopération en Tunisie qui a été rappelée par (230) Blanc-Bijon V., Nabeul (Tunisie). Les enduits peints de la fabrique de salaison B, dans Les Nouvelles de l’archéologie, 123, 2011, p. 57-60, 2 fig. Elle a porté sur l’étude du quartier de fabriques de salaisons et a été dirigée par L. Slim et M. Bonifay entre 1995 et 2002. Une des unités a livré de nombreux fragments d’enduits peints utilisés pour combler plusieurs cuves. Deux contributions ont évoqué les recherches menées à Carthage : (231) Morel J.-P., Mission archéologique de Carthage-Byrsa, ibidem, p. 39-43, 4 fig., a fouillé, dans le cadre de la campagne internationale de l’UNESCO pour la sauvegarde et la mise en valeur du site, les niveaux puniques (nécropole, ateliers métallurgiques, habitats) et les édifices romains du « forum de la haute ville » ; (232) Balmelle C. et alii, Carthage, colline de l’Odéon. Recherches franco-tunisiennes 1987-2000, ibidem, p. 49-52, 5 fig., ont étudié le quartier dit des « Villas romaines » (les maisons du Cryptoportique et de la Rotonde) dans le cadre du groupe sur la mosaïque de l’Afrique antique. Un hommage a été rendu à son maître par (233) Bernal Casasola D., Del estrecho de Gibraltar a Madrid, con una tesis sobre ánforas romanas como excusa. Las contribuciones de Manuel Bendala a mi carrera universitaria, dans Un arqueólogo gaditano en la villa y corte : el magisterio del profesor Manuel Bendala Galán a través de sus tesis doctorales (1986-2011), édit. Blánquez Pérez J., Roldán Gómez L. et Bernal Casasola D., Madrid, 2011, p. 255-276, a rédigé une note élogieuse sur les enseignements reçus, et il indique en outre les raisons pour lesquelles il s’est intéressé à des thèmes distincts (celui qu’on nomme le « Cercle du détroit » ou la production amphorique). Ce paragraphe se clôt avec le souvenir de quelques prédécesseurs. (234) Mezzolani A., Voyageurs, explorateurs, militaires et archéologues à la découverte des mausolées préromains d’Algérie, dans Les Phéniciens en Algérie, p. 222- 233, 4 fig., fait l’historique des personnalités reliées à des monuments funéraires, parmi lesquelles G. Vuillemot et F. Rakob à Siga, ou le photographe F. Moulin pour le tombeau de la Chrétienne. (235) Gozalbes Cravioto E., Semblanza de Ahmed Mekinasi y Fernando López Pardo, dans Arqueología y Turismo en el Círculo del Estrecho, p. 25-33, décrit les itinéraires de deux savants et archéologues, le Marocain Ahmed Mekinasi et l’Espagnol Fernando López Pardo. A. Mekinasi a publié, entre autres matériels, les céramiques arabes de Lixus provenant des fouilles de M. Tarradell. F. López Pardo s’est intéressé à la colonisation phénicienne de l’extrême Occident et à l’anthroponymie punique. (236) Id. et Parodi M.J., Miguel Tarradell y la arqueología del Norte de Marruecos, ibidem, p. 199-221, est une courte synthèse des travaux archéologiques entrepris par Tarradell au Maroc en tant que Directeur du Service archéologique du Protectorat (1948-1956). Le travail qu’il a accompli pendant ces années est fondamental pour les archéologues et les historiens qui s’intéressent actuellement à la région. Enfin (237) Docter R.F., In memoriam Jacques Debergh (1945-2010), dans Carthage Studies, V, 2011, p. 1-24, évoque la carrière du savant. Nous y sommes particulièrement sensibles puisqu’il fut un des rédacteurs de la B.A.A.A. entre 2003 et 2011. J.D. participa aux fouilles du site punique de Kerkouane, anima la mission archéologique belge du projet dirigé par l’Unesco, Pour sauver Carthage, avant d’entrer à l’Institut Royal du Patrimoine artistique à Bruxelles. Suivent la liste de ses publications sur Carthage et l’Afrique du Nord, puis celle des nombreux comptes-rendus qu’il a rédigés.

C – Ouvrages et articles généraux

14Nous en venons aux ouvrages et articles généraux et nous commençons dans le domaine littéraire, avec plusieurs colloques et ouvrages qui ont fait intervenir des Africains ou des auteurs qui ont évoqué l’Afrique. (238) Brill’s companion to Lucan, édit. Asso P., Leyde-Boston, 2011, XXI-625 p., est réparti en cinq sections, dont les deux premières déclinent la personnalité de l’auteur du Bellum Civile, l’intertextualité et le contexte, et la dernière conclut avec la réception de l’œuvre aux époques ultérieures. Les deux sections centrales concernent davantage nos études bien qu’aucun article ne soit consacré exclusivement à l’Afrique. Les trois chapitres, qui évoquent des évènements qui s’y sont déroulés ou une perception de cette région, ont fait l’objet d’une notice. La bibliographie et les index, p. 557-625, fournissent d’abondantes références. (239) Présence du roman grec et latin. Actes du colloque tenu à Clermont-Ferrand (23-25 novembre 2006), édit. Poignault R., collab. Dubel S., Clermont-Ferrand (Collection Caesarodunum, 40-41 bis), 2011, 796 p., ill. Le roman antique suscite un intérêt accru depuis une trentaine d’années et, lors de ce colloque, les communicants se sont interrogés plus précisément sur les relations entre le roman et le théâtre ou la poésie, mais aussi sur l’insertion du roman dans le contexte historique et social. Une dernière partie était consacrée à leur réception chez les romanciers ultérieurs. Bien sûr, Apulée a tenu une place importante dans ces travaux. (240) Text und Bild. Tagungsbeiträge, édit. Zimmerl-Panagl V. et Weber D., Vienne (Sitzungsberichte - Österreichische Akademie der Wissenschaften, Philosophisch-Historische Klasse, 813), 2010, 362 p., ill., 2 index. Dans ce volume qui comprend seize communications et s’intéresse plus particulièrement à Prudence, quelques auteurs africains sont mentionnés au fil des articles, à retrouver dans l’index, et un article est consacré à la poésie tardive africaine (voir infra Tommasi Moreschini C.O.). Une série de travaux s’intéressent à un thème précis. (241) Hébert S., L’influence de la comédie dans l’élaboration de la société des Métamorphoses d’Apulée, dans Présence du roman grec et latin, p. 45- 60, rés. angl. p. 783. Apulée a construit plusieurs personnages de son roman en référence à des types de comédie, en particulier celui du soldat. Toutefois si l’emploi du vocabulaire montre cette parenté, Apulée introduit des différences qui le rapprochent de la réalité. Il a aussi utilisé les types de l’adulescens, du seruus currens et du parasitus. (242) Hindermann J., La réception de l’élégie romaine dans les Métamorphoses d’Apulée, dans Au-delà de l’élégie d’amour. Métamorphoses et renouvellements d’un genre latin dans l’Antiquité et à la Renaissance, édit. Chappuis-Sandoz L., Paris (Colloques, congrès et conférences sur la Renaissance européenne, 70), p. 147-158. L’auteur cherche à démontrer que l’on observe dans les Métamorphoses d’Apulée une réception active de l’élégie romaine. L’intertextualité joue en effet un grand rôle dans l’interprétation de cette œuvre, Apulée comptant sur un public cultivé capable de comprendre et d’apprécier ses nombreuses allusions littéraires et ses écarts avec ses modèles. Il transforme ainsi la mise en scène bassement érotique de la relation amoureuse entre le héros et l’esclave qui caractérise l’épitomé grec de l’Onos, en une relation élégiaque à la romaine. De même, au livre XI, il applique aux protagonistes et à la déesse Isis des comportements typiques de l’élégie, ce qui remet en question l’interprétation de ce livre comme un livre sérieux et religieux. (243) Taisne A.-M., Le rire dans tous ses éclats : parodie mythologique dans le roman latin, dans Présence du roman grec et latin, p. 167-178, rés. angl. p. 793-794. Cette enquête sur le rire et le sourire que suscitent la caricature et la parodie de la mythologie dans le Satyricon et les Métamorphoses s’intéresse surtout au cycle troyen, mais d’autres mythes sont aussi convoqués, tels ceux d’Hercule, de Thésée et de Ganymède. (244) Gärtner T., Ein Gattungsinternes Vorbild der Erzählung über Amor und Psyche, dans Quaderni urbinati di cultura classica, n. s. XCVII, 2011, p. 103-125, rés. angl. Le conte d’Amour et Psyché possède divers traits en commun avec les romans hellénistiques, en particulier avec Chariton, qui a peut-être constitué un modèle narratologique. (245) Faranton V., Loup-garou, magie, événements surnaturels : topoi de l’écriture romanesque ?, dans Présence du roman grec et latin, p. 373- 387, rés. angl. Il est certain que les romanciers, dont Apulée, se sont inscrits dans une tradition littéraire de la métamorphose et de la magie qui remonte à Homère et aux mythes, mais il est sûr aussi que le recours à la magie dans les premiers temps de l’Empire a correspondu à une mode, à un thème en vogue à cette époque. Deux études rapprochent Pétrone et Apulée : (246) Ndiaye É., Renouvellement de la topique de l’étranger « barbare » dans les romans latins, ibidem, p. 285-302, rés. angl. p. 791. La valeur de l’adjectif barbarus chez Pétrone et Apulée est double : elle désigne tantôt la feritas tantôt l’incompétence, et son sens d’« étranger » n’est plus fondamental. Apulée manie subtilement cet adjectif en retournant le topos de la violence pour en souligner l’inconsistance, notamment avec le personnage de Barbarus Scorpio, incapable de démasquer sa femme et de la punir. Le personnage de Didon a fait l’objet de plusieurs comparaisons. (247) Borgo A., Lucrezia : riflessioni sulla storia di un personaggio letterario, dans Bollettino di studi latini, XLI, 1, 2011, p. 43-60, rés. angl. Lucrèce est comparée une fois à Didon et Augustin, La Cité de Dieu, I, 18, 2 et 19, 2, est commenté pour sa condamnation vigoureuse du suicide de Lucrèce. (248) Galli Milić L., Iphigénie, Polyxène et Didon à Rome, ou le mariage manqué dans la représentation pathétique de la victime au féminin, dans Victimes au féminin, édit. Prescendi F. et Nagy A.A., collab. Kolakowski M. et Schwab A., Genève, 2011, p. 154- 166. L’auteur s’intéresse à la manière dont trois poètes latins du Ier siècle av. J.-C. (Lucrèce, Catulle et Virgile) ont représenté trois figures de victimes féminines : Iphigénie, Polyxène et Didon. Il s’agit dans les trois cas de figures d’épouses sans époux, dont l’évocation de la mort, conséquence d’un sacrifice rituel dans les deux premiers cas, d’un suicide pour Didon, s’apparente, sous le calame des trois auteurs, à un mariage funèbre. (249) Martirosova Torlona Z., Engendering Reception : Joseph Brodsky’s Dido and Aeneas, dans Emotion, genre and gender in classical antiquity, édit. Munteanu D.L. et alii, Londres, 2011, p. 241-261, étudie un poème de J. Brodsky qui illustre la réception « genrée » du poète romain dans le contexte d’autres influences poétiques et explore comment des interprétations modernes de l’émotion peuvent naître à partir d’un texte antique, ici l’amour de Didon pour Énée. Didon conduit à Carthage et à Virgile. (250) Heuzé P., La Carthage de Virgile. Quelques libres réflexions loin de l’archéologie, dans Mélanges Pierre Senay, p. 285-290. Comme l’annonce l’auteur, il ne s’agit pas de la Carthage historique, mais d’une réflexion sur l’Énéide, I, v. 285-290. Les Romains, en lisant les vers sur Carthage, pouvaient peut-être s’interroger sur le sort de Rome malgré le v. 279 où le poète a écrit qu’ils ont reçu un « imperium sans fin ». Les siècles ultérieurs ont apprécié les romans anciens, dont celui d’Apulée. (251) Fictional traces : receptions of the ancient novel, édit. Pinheiro M.P.F. et Harrison S.J., Eelde (Ancient narrative. Supplementum, XIV), 2011, vol. 2, XXI-211 p., ill., 4 index. Parmi les études de cet ouvrage double qui s’intéresse au devenir des romans seul le second volume concerne les africanistes dans la mesure où plusieurs communications traitent de la réception d’Apulée depuis le Moyen Âge jusqu’à la période contemporaine. (252) Bertini F., The Golden Ass and its Nachleben in the Middle Ages and in the Renaissance, ibidem, p. 61-81. L’article s’attache à définir la curiositas en comparant la définition donnée par Plutarque et le comportement du héros d’Apulée, et conclut avec l’évocation d’une adaptation des Métamorphoses par Boccace. Pour la réception de l’œuvre au XIVe siècle, (253) Rak M., From word to image : notes on the Renaissance reception of Apuleius’s Metamorphoses, ibidem, p. 83-94. Le conte de Psyché s’est diffusé en Europe à partir de 1338 et, depuis le début de l’humanisme italien, il est considéré comme un symbole universel de l’amour. (254) Sandy G, Apuleius, Beroaldo and the Development of the (Early) Modern Classical Commentary, ibidem, p. 47- 60. L’Âne d’Or fut connu en Europe occidentale surtout grâce à l’établissement du texte, à sa traduction et au commentaire qu’en fit P. Beroalde en 1500, le premier humaniste de sa génération à entreprendre le commentaire d’un auteur classique. (255) Lazzarini S., La rencontre avec l’ami dans la misère : sur la fortune littéraire d’un épisode d’Apulée au XIXe siècle, dans Présence du roman grec et latin, p. 629-651, rés. angl. p. 87. La littérature du XIXe siècle s’est constamment référée à Apulée comme à un grand classique. Un passage des Met., I, 6-11, qui narre la rencontre d’Aristomène avec son ami réduit à la misère, semble avoir inspiré les romanciers, tels T. Gautier ou O. Wilde, qui ont louvoyé sur les frontières du fantastique et de l’horreur, mais le point de départ en fut C. Nodier, théoricien du rêve et du cauchemar. Une singularité pour finir avec Apulée : (256) Reitz C. et Winkler-Horaček L., Love on a wallpaper : Apuleius in the boudoir, ibidem, p. 95-105. Un papier mural, produit en 1815, représentant le conte de Psyché, en une séquence de douze images, connut un réel succès jusqu’au début du XXe siècle. (257) African Athena. New Agendas, édit. Orrells D., Bhambra G.K. et Roynon T., Oxford, 2011, 470 p. Les auteurs de l’ouvrage ont mené différentes études et mises au point en prenant comme thème les trois volumes de M. Bernal, Black Athena, parus entre 1988 et 2001. Ces ouvrages furent l’objet de controverses en même temps qu’ils suscitèrent des relectures de la mythologie grecque et les Afro-américains y ont particulièrement puisé matière à réflexion. Les articles concernant notre région ont fait l’objet de notices. (258) Malamud M.A., Black Minerva : antiquity in antebellum African American history, ibidem, p. 71-89. Les abolitionnistes américains ont fait un usage rhétorique de l’Antiquité dans leur argumentation contre l’esclavage. Ils ont considéré l’Égypte comme la source de la civilisation gréco-romaine, en soulignant les influences de ce pays, de l’Éthiopie et de Carthage. Les Noirs américains auraient été les descendants des Égyptiens. Une réédition fera la transition avec l’enseignement : (259) Monceaux P., Les Africains II. Les auteurs latins d’Afrique. Les Païens. Le génie africain et l’éducation classique, édit. Ladjimi-Sebaï L., Carthage, 2011, 296 p., avec notes et commentaires, des notices sur les auteurs africains et un glossaire. Ce second volume (pour le premier, B.A.A.A., 2009, XLIII [2015], n° 129) réédite le cœur de son œuvre, consacré aux lettrés africains, du Ier au Ve siècle. (260) Bloomer W.M., The school of Rome : Latin studies and the origins of liberal education, Berkeley, 2011, VII-281 p., index. Les seuls auteurs africains cités (Augustin, Lactance) interviennent très peu dans cet ouvrage sur l’éducation à Rome. (261) Boersma G.P., « Exquisite and Precious Vessels » : Doctrina in Book I of Augustine’s Confessions, dans Augustiniana, LXI, 3-4, 2011, p. 187-205. L’auteur observe chez Augustin au livre I des Confessions une distinction entre la doctrina superbiae, qui correspond à l’éducation classique et a pour objectif le succès dans le monde, et la doctrina humilitatis, c’est-à-dire l’enseignement de l’humilité dont le but est le repos en Dieu. Augustin ne s’interdit pourtant pas d’utiliser les arts libéraux dans lesquels il a été formé : il cite Virgile, fait des références à Cicéron et à Platon, ou des allusions à Térence et à Sénèque. Il existe en effet un usage positif des arts libéraux, lorsque ceux-ci ne sont pas mis au service de l’ambition mondaine d’un individu, mais mis à profit pour louer Dieu. Ce que confirme (262) Führer T., Usus iustus-usus christianus. Augustinus zum rechten Umgang mit paganem Bildungswissen, dans Augustinus, Bildung-Wissen-Weiheit. Beiträge des VIWürzburger Augustinus-Studientages am 6. Juni 2008, édit. Mayer C. et Müller C., Würzburg, 2011, p. 49-68, qui est une analyse du De doctrina Christiana, II, à propos des relations entre culture chrétienne et culture classique traditionnelle. Les chrétiens peuvent faire un usage juste des liberales disciplinae s’ils se mettent au service de la prédication chrétienne.

15L’histoire événementielle commencera avec une constatation : (263) Fantar M.H., Death and Transfiguration : Punic Culture after 146, dans Companion (A-) to the Punic wars, p. 449-466. La civilisation carthaginoise n’a pas disparu avec la défaite de 146 av. J.-C. et Carthage a largement contribué à l’histoire de la Méditerranée. De nombreux éléments, religieux, culturels, onomastiques ont survécu en se transformant. On retrouve aussi son influence dans les systèmes politiques qu’ont copiés de nombreuses cités de l’Afrique du Nord, dans l’agriculture, l’architecture domestique et dans l’administration locale. Certains traits de la culture punique ont subsisté jusqu’au VIe siècle ap. J.-C., car les Romains n’ont pas exercé de répression pour l’abolir. La tradition historiographique romaine et grecque, qui s’est élaborée après la destruction de Carthage, tend dans une large mesure à discréditer la mentalité carthaginoise, mais le patriotisme carthaginois fut au moins égal à celui de Rome. (264) Arnason J.P., The Roman Phenomenon. State, Empire, and civilization, dans The Roman Empire in context : historical and comparative perspectives, édit. Arnason J.P. et Raaflaub K.A, Chichester-Hoboken (N.J.), 2011, p. 353- 386. Il n’existe aucun autre exemple comparable de la construction d’un empire par une cité-État, et l’auteur pense que la diffusion du culte impérial dans les provinces en reliant la fonction impériale à l’imaginaire sacré de la cité a joué un rôle qui n’a pas encore été mis suffisamment en relief. (265) Raaflaub K.A., From City-State to Empire : Rome in Comparative Perspective, ibidem, p. 39-66. Carthage et les guerres puniques interviennent brièvement dans un questionnement général sur les raisons qui ont présidé à la formation de l’Empire romain et sur les effets à Rome même. (266) Le Bohec Y., La violence et la guerre chez les Romains au temps d’Auguste, dans Fines imperii - imperium sine fine ? Römische Okkupations- und Grenzpolitik im frühen Principat, édit. Moosbauer G. et Wiegels R., Osnabrücker Forschungen, XIV, Rahden, 2011, p. 239-251, replace dans un cadre général le recours à la violence en Afrique pendant les guerres au temps d’Auguste. (267) Migliorati G., Iscrizioni per la ricostruzione dell’impero romano da Marco Aurelio a Commodo, Milan, 2011, 660 p. L’auteur prend appui sur les inscriptions pour reconstituer les fastes consulaires et l’évolution de la titulature impériale pendant ces deux règnes et donne des notices prosopographiques pour les quelque 90 sénateurs et 38 chevaliers identifiés à cette époque. Enfin il analyse divers documents épigraphiques. On trouve une abondante bibliographie, mais on note quelques maladresses dans les cursus. (268) Mennen I., Power and Status in the Roman Empire, AD 193-284, Leyde-Boston (Impact of Empire, 12), 2011, XII-305 p., 3 appendices, 1 fig., 31 tabl., 2 index, livre une étude sur l’administration romaine durant la « crise » du IIIe siècle à partir des sources épigraphiques, afin de définir le changement des statuts et les relations de pouvoir entre les représentants du pouvoir central. L’Afrique est fortement présente dans les quatre chapitres de l’ouvrage, divisé selon la hiérarchie des pouvoirs : l’empereur (p. 21-48), l’élite sénatoriale, (p. 49-81), chapitre complété d’un excursus sur la prosopographie des familles sénatoriales (p. 83-134), les préfets prétoriens et les autres hauts rangs équestres (p. 135-191) et enfin les officiers militaires de haut rang sous Septime Sévère et sous Gallien (p. 193-246). Le deuxième appendice, consacré aux membres de l’élite sénatoriale entre 193 et 284, livre une liste des proconsuls africains pour cette période (p. 261). (269) Mattingly D.J., Imperialism, Power, and Identity. Experiencing the Roman Empire, Princeton et Oxford, 2011, 342 p., 64 ill., 9 tabl., un index. Ce livre brillant et stimulant, même si nous n’en partageons pas toutes les positions, est structuré autour de quatre thèmes (les 4 chapitres) qui étudient les relations entre le pouvoir romain et l’identité des provinciaux, et fait le procès du terme « romanisation » [de manière sans doute excessive car il importe davantage, nous semble-t-il, d’utiliser cette notion avec retenue en définissant clairement les modalités qui ont accompagné la diffusion du modèle romain] : Imperialism and Colonialisms (p. 3-72), Power (p. 75-121), Resources (p. 125-199), Identity (p. 203-268). Étant donné les recherches de l’auteur, archéologue spécialiste de la Tripolitaine, les références et les analyses relatives aux réalités africaines sont très fréquentes et constituent même l’une des trames majeures de l’ouvrage (aux côtés de l’archéologie britannique). Plusieurs chapitres nous concernent tout particulièrement : From One Colonisation to Another : Imperialism and the Maghreb (ch. 2, p. 43-72) ; Landscapes of Imperialism. Africa : A Landscape of Opportunity ? (ch. 6, p. 146-166) ; Identity and Discrepancy (ch. 8, p. 203-245, en part. les pages 236-245 consacrées à la Tripolitaine) ; Family Values : Art and Power at Ghirza in the Libyan Pre-desert (ch. 9, p. 246-268) dont l’analyse des tombes du site de Ghirza en Tripolitaine est passionnante. (270) Remesal Rodríguez J., La Bética en el concierto del Imperio Romano. Discurso leído el día 13 de marzo de 2011 en el Acto de Recepción Pública por el Excmo. Sr. D. José Remesal Rodríguez y Contestación por el Excmo. Sr. D. José María Blázquez Martínez, Madrid, 2011, 169 p. Cet excellent ouvrage, fruit de quarante ans de travaux sur l’économie de la Bétique et sur ses liens avec Rome (Monte Testaccio) et le limes rhénano-danubien, ne s’intéresse à l’Afrique qu’en relation avec la Bétique, ainsi la création de la province de Tingitane à l’époque de Claude (p. 60-61) ou l’inscription de Mactar (CIL VIII, 11824).

16Dans la rubrique des études thématiques, nous envisagerons successivement l’administration et le droit, l’économie, la société, puis nous mentionnerons un thème qui a fait l’objet de plusieurs publications cette année, l’identité (ou les identités), pour finir, comme à l’accoutumée par la religion. Malgré l’absence de communications sur nos régions, cet ouvrage général s’adresse aux africanistes : (271) Les gouverneurs et les provinciaux sous la République romaine, édit. Barrandon N. et Kirbihler F., 304 p., Rennes, 2011, 300 p., cartes. Cet ouvrage permet de mieux évaluer l’administration des provinces de la République romaine par la prise en compte simultanée des textes littéraires, des inscriptions et de l’archéologie. Il regroupe en quelques grands thèmes les articles de spécialistes des provinces romaines, avec un souci de s’affranchir des divisions géographiques entre l’Est et l’Ouest et de voir l’originalité de l’action de certaines personnalités, qui ont pu revêtir un caractère d’exemplarité. (272) Molin M., Des médiateurs culturels au rôle important : les administrateurs de l’Empire sous la pax romana (IIe siècle et première moitié du IIIe siècle), dans Médiateurs culturels et politiques dans l’Empire romain : voyages, conflits, identités, édit. Gangloff A., Paris, 2011, p. 59-70. L’Afrique intervient incidemment dans un travail qui s’intéresse au bilinguisme des sénateurs et chevaliers. Ces derniers maîtrisent parfaitement les deux langues, latine et grecque, pendant l’époque considérée. (273) Haensch R., L’attitude des gouverneurs envers leurs provinces, dans Roma generadora de identidades : la experiencia hispana, édit. Caballos Rufino A. et Lefebvre S., Madrid (Collection de la Casa de Velázquez, 123), 2011, p. 97-106. Quelques provinces, dont l’Afrique, possédaient sans doute une forme d’identité dès la fin de la République, mais les gouverneurs y passaient peu de temps pour contribuer à construire une identité provinciale. Celle-ci s’élaborait plus sûrement par le concilium de la province à l’époque impériale. (274) Puech V., Constantin : le premier empereur chrétien, Paris (Biographies et mythes historiques), 2011, 391 p., VIII p. de pl., ill., cartes, plans, index. L’a. propose une nouvelle biographie de Constantin en langue française, qui prend en compte les apports de la bibliographie récente et dont l’ultime chapitre est consacré à un thème assez peu connu du public français : la légende orientale de Constantin. Une dizaine de pages de l’ouvrage est consacrée au schisme donatiste. (275) Bucci T., Le « visioni » di Costantino nelle testimonianze pagane e cristiane coeve, dans Bollettino di Studi latini, XLI, 1, 2011, p. 87-102, rés. angl., discute les différentes versions de la vision qu’eut Constantin avant d’affronter Maxence, dont celle de Lactance, éloignée de la discrétion manifestée par les Panégyriques. Il s’agirait, selon l’auteur, de donner corps à l’idée qu’à un dieu unique correspondrait un empereur unique. (276) Barnes T.D., Constantine : Dynasty, Religion and Power in the Later Roman Empire, Chichester, 2011, XIII-266 p. L’ouvrage, plutôt orienté sur les aspects politiques, ne contient guère de références à l’Afrique, et il faut les chercher à partir de l’index. Notons toutefois que le premier appendice, p. 176-178, fait le point des connaissances sur la carrière de Lactance. Celui-ci semble avoir résidé à Nicomédie ou à proximité de 313 à sa mort vers 324. (277) Politiche religiose nel mondo antico e tardoantico : poteri e indirizzi, forme del controllo, idee e prassi di tolleranza. Atti del convegno internazionale di studi, Firenze, 24-26 settembre 2009, édit. Cecconi G.A. et Gabrielli C., Bari (Munera. Studi storici sulla Tarda Antichità, 33), 2011, 413 p., ill., cartes, index. Outre l’introduction et les remarques conclusives, ce volume regroupe 21 contributions issues d’un colloque sur les politiques religieuses à l’œuvre dans le monde antique et tardo-antique. Elles sont regroupées en trois grandes sections : Grèce et Asie hellénistiques, Rome républicaine et impériale, Antiquité tardive. Si aucune contribution ne concerne spécifiquement l’Afrique, plusieurs articles se réfèrent aux œuvres d’Apulée, de Cyprien, d’Augustin et surtout de Tertullien, qui est l’auteur africain le plus souvent cité dans ce volume. L’article de (278) Arena V., Tolerance, Intolerance and Religious Liberty at Rome : an Investigation in the History of Ideas, ibidem, p. 147-164, consacre ainsi trois pages (p. 160-164) à la notion de libertas religionis chez Tertullien. Des résumés de chaque contribution en anglais et en italien figurent en fin de volume. (279) Cooper K., Christianity, private power, and the law from Decius to Constantine : the minimalist view, dans Journal of Early Christian Studies, XIX, 3, 2011, p. 327-343. Aux IIIe et IVe s. se développe l’idée d’une Église universelle et l’on assiste au passage d’un pouvoir privé à une politique institutionnelle et corporative. Au cours du IIIe s., le pouvoir de l’évêque reposait avant tout sur son acceptation par la communauté (il était considéré comme le « père » de celle-ci), non sur son statut. Un changement se produit au siècle suivant avec la reconnaissance des évêques comme arbitres plus que comme juges, ce qui aboutit à l’institutionnalisation de l’audientia episcopalis. (280) Jiménez Sánchez J.A., La liturgie impériale et les jeux durant l’Antiquité tardive : entre paganisme et christianisme, dans Figures d’Empire, p. 181-193, s’intéresse à la christianisation des spectacles de la tradition païenne qui se déroulaient dans le cirque, le théâtre et l’amphithéâtre, et qui après un processus de sécularisation sont devenus, avec le temps, une forme d’action de grâce envers le Dieu des chrétiens. Cette analyse conduit l’auteur à revenir sur les critiques formulées par Tertullien contre les spectacles, en particulier leur lien avec l’idolâtrie. (281) Mathisen R.W., Catalogues of Barbarians in Late Antiquity, dans Romans, barbarians, and the transformation of the Roman world : cultural interaction and the creation of identity in Late Antiquity, édit. Mathisen R.W. et Shanzer D., Ashgate, 2011, p. 17-32. Dans ces listes, on trouve bien entendu les Vandales et différentes tribus maures. Se posent deux questions qui sont liées : celle de l’interprétation idéologique de ces listes et celle de leur crédibilité historique. (282) López Quiroga J., Gentes barbarae. Los barbaros, entre el mito y la realidad, Murcie (Antigüedad y Cristianismo, XXV), 2011, 303 p., cartes, plans, est peu africain. Seules nous concernent les pages dédiées à l’origine des Vandales en Europe centrale (p. 143-159). (283) Blázquez J.M., Antiguas y recientes propuestas sobre la decadencia del Impero romano, dans Propaganda y persuasión en el mundo romano. Actas del VIII coloquio de la Asociacion interdisciplinar de estudios romanos celebrado en Madrid los días 1 y 2 de diciembre de 2010, édit. Bravo G. et González Salimero R., 2011, p. 21-43. Dans ce survol des positions des Anciens et des Modernes sur les causes de la décadence de l’Empire, deux Africains sont surtout mentionnés. Pour Cyprien, la crise du IIIe siècle est celle d’un vieillissement du monde qui se traduit, surtout dans l’Ad Demetrianum, par l’énoncé des fléaux et l’idée de l’épuisement de la terre. Pour Augustin, dans la Cité de Dieu, l’histoire de l’Empire est celle d’une décadence continue, car Rome n’a pas reconnu le véritable dieu. (284) When did Antiquity end ? Archaeological case studies in three continents. The Proceedings of an International Seminar held at the University of Trento on April 29-30, 2005, on Late Antique Societies, Religion, Pottery and Trade in Germania, Northern Africa, Greece and Asia Minor, édit. Attoui R., Oxford (British Archaeological Reports. International series, 2268), 2011, V-158 p. L’ouvrage est issu d’un congrès qui s’est tenu à l’université de Trente en 2005, dont l’objectif était de considérer la question du VIIIe siècle. Identifié, à Rome, comme étant un seuil entre l’Antiquité et le Moyen Âge pour ce qui est des modifications du commerce méditerranéen antique, il s’agissait de voir si ce seuil se révélait pertinent pour d’autres régions à partir des récentes recherches archéologiques, épigraphiques et historiques, et des dispositions légales sur la production. (285) Demandt A., Terrorismus : ein zeitloses Thema ?, dans In omni historia curiosus : Studien zur Geschichte von der Antike bis zur Neuzeit. Festschrift für Helmuth Schneider zum 65. Geburtstag, édit. Onken B. et Rohde D., Wiesbaden (Philippika, 47), 2011, p. 301-309. Dans un tour d’horizon des manifestations du terrorisme de l’Antiquité à nos jours, l’a. mentionne les sicaires et Augustin qui justifie le terror utilis contre les donatistes. Motivé par le choix d’un mode d’action pour imposer sa religion, l’évêque d’Hippone nommait ainsi les mesures de police prises contre eux. Les questions de droit ont donné lieu à trois articles. (286) Aubert J.-J., The setting and staging of Christian trials, dans Spaces of justice in the Roman World, édit. De Angelis F., 2010, Leyde-Boston, p. 277-309. L’article s’intéresse à la description du cadre et de la mise en scène des procès et jugements prononcés dans les tribunaux, et l’auteur évoque les Passions et Actes des martyrs africains les plus anciens, ceux qui se déroulèrent entre la fin du IIe siècle et les persécutions de Dioclétien. Les Actes des martyrs Scillitains, la Passion de Perpétue et Félicité et les Actes du martyre de Cyprien présentent des traits communs. Les textes des Passions de Montan et Lucius, Marien et Jacques, ont été en partie inspirés par celui de la Passion de Perpétue. Les derniers textes semblent avoir tenu nettement moins compte des réalités judiciaires, car, comme dans les documents des autres régions examinées, le caractère réaliste des premiers récits s’estompe au fur et à mesure que l’on avance dans le temps. (287) De Marini Avonzo F., Leggere gli atti dei martiri come documenti processuali, dans Filologia e diritto nel mondo antico : giornata di studio in memoria di Giuliana Lanata (28 ottobre 2009), édit. Castignone Silvana et Viarengo G., Gênes, 2011, p. 79-94, est une analyse de la lecture des Actes de martyrs fournie par G. Lanata, 1973. L’auteur les considère comme étant de véritables documents des procès. (288) Giudice H., Argumentos racionales y bíblicos sobre la pena de muerte en la patrística, dans Scripta theologica, LII, 1-2, 2011, p. 307-322, rés. angl., étudie le thème de la soumission aux autorités civiles dans la pensée chrétienne des cinq premiers siècles. De la même manière, l’auteur considère le thème de la peine de mort, à propos de laquelle la position des chrétiens a changé à partir de Constantin. Ceux qui lui sont antérieurs y sont opposés, Augustin n’est pas très explicite sur la justification de celle-ci, et Lactance est celui qui s’est le plus exprimé contre elle.

17Sur l’économie, un article et deux ouvrages généraux ouvriront cette rubrique ; elle se poursuivra par la mention d’un important colloque qui a réuni de nombreux spécialistes de la production et du commerce de l’huile, dont la plupart se sont intéressés à l’huile africaine. (289) Bousquet B., Analyse raisonnée des crises du milieu géographique de la Méditerranée orientale pendant l’Antiquité, dans Histoire et nature : pour une histoire écologique des sociétés méditerranéennes (Antiquité et Moyen Âge), édit. Clément F., Rennes, 2011, p. 41-64, s’intéresse à la succession de trois types de paysages en Syrtique, en Cyrénaïque et en Haute-Égypte, le paysage de fin d’un monde, le paysage de risque et de catastrophe, et le paysage de nouveau monde. Pour étudier la succession de ces trois types et comprendre ainsi les processus d’abandon des sites, l’a. interroge la maîtrise et l’utilisation de l’eau dans les bandes bioclimatiques qui font passer du domaine méditerranéen aux étendues désertiques sahariennes par l’intermédiaire d’un milieu steppique semi-aride, et dont les limites sont susceptibles de se modifier. (290) Tchernia A., Les Romains et le commerce, 2011, Naples, 439 p., ill., carte. Rien de spécifique sur l’Afrique dans cet ouvrage composé de deux parties, mais une réflexion qui peut être utile. La première partie est une vaste synthèse sur les travaux de l’auteur et sur les questions posées par le commerce (172 p.), la seconde reprend une douzaine d’articles déjà publiés, qui ont été actualisés. L’Afrique est citée ponctuellement. (291) Hoffmann-Salz J., Die wirtschaftlichen Auswirkungen der römischen Eroberung. Vergleichende Untersuchungen der Provinzen Hispania Tarraconensis, Africa Proconsularis und Syria, Stuttgart, 2011, 561 p. L’auteur a voulu étudier les conséquences économiques de la conquête romaine. Comme il est indiqué dans le titre de l’ouvrage, trois provinces ont été choisies, mais, au total, il est difficile de faire un tableau de ce qu’a été la vie économique au lendemain de la conquête. Il est plus aisé d’opposer globalement l’économie de l’époque républicaine à celle qui est attestée pour le Haut-Empire et il est difficile de distinguer ce qui s’est passé juste après la conquête. L’a. examine le blé, l’huile, le vin (la fameuse « trilogie méditerranéenne »), les fruits et légumes, les fruits secs étant distingués des fruits frais, particulièrement importants en Zeugitane, et les produits de l’artisanat, surtout la terre cuite sous diverses formes, amphores, sigillée et lampes, plus abondants en Byzacène. Puis le lecteur est conduit dans les Hautes Steppes. S’il y eut continuité dans les domaines d’activité, il y eut aussi changement parce que les quantités semblent avoir été accrues et l’accès aux ressources a été facilité par les travaux, notamment dans le domaine de l’hydraulique. (292) Mattingly D.J. et alii, Economy, dans Leptiminus (Lamta), 3, The field survey, p. 205-272, 5 tabl., 37 fig. Ce chapitre analyse les ressources naturelles disponibles, leur exploitation et la nature des produits échangés. Leptiminus a tenu un rôle important dans le commerce maritime à l’époque romaine par l’exportation des produits issus de la pêche (garum), par celle de l’huile d’olive, peut-être du vin, et des céramiques. Sont détaillés les indices sur les productions céramiques (chrono-distribution des traces de production, résultats de la fouille d’un four, répartition des fragments d’amphores et de céramiques en surface), les indices de travail du métal (répartition des concentrations de scories) et les produits importés (céramiques, amphores, marbres…). En conclusion, les auteurs discutent des différents modèles pour interpréter le fonctionnement de l’économie antique (ville consommatrice, ville productrice, ville commerciale). (293) Mattingly D.J. et Stone D.L., Leptiminus : profile of a town, ibidem, p. 273-288, 1 tabl., 5 fig., proposent une synthèse diachronique de l’occupation de la ville : à partir du premier noyau urbain de l’époque punique, la ville romaine, promue au statut de colonie sous Trajan, a atteint au IIIe siècle son extension maximale de 45 ha. D’après les prospections de surface, l’Antiquité tardive correspond à la rétractation de la ville, suivie du déplacement du noyau urbain après la conquête islamique, qui a donné naissance à Lemta. Suit un bilan sur l’histoire économique de la ville portuaire et sa place dans le commerce romain, sur l’évolution démographique de Leptiminus et sur l’occupation rurale. Les perspectives de recherche à Lemta portent sur la ville libyco-phénicienne, la reconnaissance du quadrillage viaire, les transformations à l’époque tardo-antique ou encore l’exploration des structures artisanales suburbaines. (294) Olivier (L’-) en Méditerranée : entre Histoire et Patrimoine. Actes du colloque organisé à Sousse du 6 au 10 février 2007, édit. Sehili S., La Manouba, 2011, T. I, 472 p. en français, 13 p. en arabe, ill. ; T. II, 431 p. en français, 80 p. en arabe, ill. Ce colloque, organisé par le Laboratoire Régions et ressources patrimoniales de Tunisie, Faculté des lettres, des arts et des humanités de l’Université de la Manouba, a donné lieu à 80 communications qui ont porté sur les multiples questions suscitées par l’oléiculture, telles que l’histoire et l’évolution des productions sur de larges périodes, la géographie, l’anthropologie, la question du patrimoine. Une trentaine ont fait l’objet de notices (voir infra). L’introduction de (295) Leveau P., L’oléiculture en Afrique romaine : une nécessaire réévaluation, I, ibidem, p. 57-86, cite l’ouvrage de H. Camps-Fabrer, L’olivier et l’huile en Afrique romaine, 1953, comme point de départ des recherches sur l’oléiculture dans la région et constitutif d’un paradigme sur lequel il faut désormais revenir à la lumière des dernières recherches et d’un changement de perspectives. Et l’a. livre une abondante bibliographie sur le thème. Le volume se poursuit avec « Les ancrages historiques : sources et état de la question ». Les auteurs des trois études suivantes se sont intéressés à d’autres régions (Italie) ou d’autres périodes. La seconde partie de ce volume concerne « La diversité génétique et bioclimat », ibidem, p. 167-242, et le volume se conclut par des communications à propos de « L’olivier : patrimoine méditerranéen », p. 389-472, dont on mentionnera (296) Larguéche A., L’olivier et l’huile en Tunisie, une histoire millénaire, ibidem, p. 391-413, les trois autres communications sortant de notre propos. Le T. II concerne plus particulièrement nos études et se décline en quatre parties. La première concerne les « Techniques et procédés de fabrication de l’huile d’olive », ibidem, p. 7-97 (Ghazouani M., Abid H., Naddari L., Laporte J.-P. et Alaioud M.). Vient ensuite une section qui s’intéresse à la « Chronologie et datation des huileries », ibidem, p. 99-170 (Sehili S., Ben Hassen H., Ferchiou N. et Grira M.) ; une troisième partie intitulée « L’huile d’olive : usages, échanges et fiscalité », ibidem, p. 171-350, envisage toutes les époques et, parmi elles, l’Antiquité (Ben Jerbania I., Aït-Yghil F., Benabbès M. et Abdellaoui F., Mrabet A. et Ben Moussa M., Ben Hadj Naceur-Loum Z., Ben Abid L., Belkahia Karoui T.). L’ouvrage se poursuit avec quatre communications, sur le thème « Représentations et iconographie de l’olivier », p. 351-407 (Boussaada A., Blázquez Martínez J.M.). (297) Leveau P., p. 409-431, a tiré les conclusions de ces études qui s’inscrivent dans un effort de patrimonialisation de l’oléiculture dans un pays qui connaît de profonds bouleversements économiques. (298) Belkahia Karoui T., L’huile africaine et Rome. Remarques sur quelques documents, ibidem, T. II, p. 301-311, précise les fonctions assumées par Sex. Iulius Possessor (CIL, II, 1180 = ILS, 1403 et CIL, VIII, 620 = 11796 = ILS, 4908 = ILPB, 98 = , 2011, 1546). Il s’agissait de séparer l’huile du Prince de celle du marché ordinaire dans le cadre d’une mission annonaire occasionnelle et d’en assurer le transport entre Ostie et Rome. Au IIIe siècle, l’aristocratie lepcitaine apparaît sur les timbres amphoriques de Rome et d’Ostie, mais l’interprétation de cette arrivée reste délicate. (299) Ben Jerbania I., L’huile, les lampes et la question de l’éclairage dans l’Antiquité, ibidem, T. II, p. 173-186, 6 fig., décline l’apport des lampes aux problématiques de l’huile en trois points. Le premier a trait à l’indice de disponibilité de l’huile à partir d’exemples d’abord pris en Méditerranée orientale puis sur la partie occidentale. Ensuite l’auteur s’intéresse aux attestations liées à l’éclairage, avant d’aborder la question de la symbolique et du religieux dans le monde méditerranéen antique, notamment en Égypte. D’autres produits ont suscité une grande activité. (300) Garbati G., Le sel, les salines et la salaison, dans Les Phéniciens en Algérie, p. 116-121, 2 fig. Ce produit très demandé fut sans doute à l’origine de lieux d’implantation de populations. Plusieurs méthodes étaient pratiquées, dont le traitement avec des canaux et un séchage, mais il est assez peu documenté ; une autre technique, indirecte, était la lixiviation ou lavage du sable. C’est sans doute la région du détroit qui fut le secteur le plus « riche » pour la production de « l’or blanc », avec le sud de l’Espagne et, dans une moindre mesure, les côtes atlantiques du Maroc (Kouass et Lixus). (301) García Vargas E., Las otras pescas : corales, esponjas, focas, tortugas, dans Pescar con arte. Fenicios y romanos en el origen de los aparejos andaluces. Catálogo de la Exposición Baelo Claudia, diciembre 2011-julio 2012, édit. Bernal Casasola D., Cadix, 2011, p. 119 – 133, décrit comment se déroulait, pendant l’Antiquité, la pêche au corail, aux éponges, phoques et tortues (appelées « pêches minoritaires ») sur les rives du détroit de Gibraltar. (302) Carannante A., Giardino C. et Savarese U., In search of garum. The « Colatura d’alici » from the amalfitan coast (Campania, Italy) : an heir of the ancient Mediterranean fish sauces, dans Atti del 4º Convegno Nazionale di Etnoarcheologia, Roma, 17-19 maggio 2006, édit. Lugli F., Stopelo A. et Biageti S., Oxford (British Archaeological Reports, International series, n° 2235), 2011, p. 69-79, analysent différents aspects en relation avec la production de salaisons, de sauces de poisson et de leurs dérivés dans le monde romain. À partir de la production actuelle de « colatura di alici » sur la côte amalfitaine, ils proposent une synthèse sur les aspects suivants : le garum et ses dérivés, les différentes méthodes de production, les origines des sauces de poisson dans le monde romain, les structures de production, la qualité des sauces, le garum à Pompéi, et enfin le garum et son évolution comme condiment en Orient après la chute de l’Empire romain d’Occident. L’article cite seulement le nord de l’Afrique comme une zone de grande production de garum et de sauces, avec une mention spéciale pour Cotta en Maurétanie Tingitane. (303) Pedrazzi T., Le travail de la pourpre et des tissus, dans Les Phéniciens en Algérie, p. 122-129, 2 fig. L’auteur souligne la production du byssus (le lin), très recherché, qui dérive de la Pinna nobilis, et la paternité des Phéniciens dans ce type de production qui survécut jusqu’au Moyen Âge.

18Une des difficultés des études sur la société consiste à évaluer la population ; c’est à cette question que se sont attachées plusieurs communications. (304) Wilson A., City Sizes and Urbanization in the Roman Empire, dans Settlement, Urbanization, and Population, p. 161-195, 16 tabl., 7 fig., traite du taux d’urbanisation dans le monde romain et de la population urbaine comme source d’information sur l’économie (indice sur le développement urbain, sur les activités de construction...). La population de deux villes africaines, Sabratha et Timgad, est évaluée en fonction des quartiers et du nombre de maisons par quartier (p. 183-185). Se basant sur quelque 600 villes attestées et leur superficie estimée, l’a. évalue à 1 029 000 habitants la population de l’Afrique romaine, hors Cyrénaïque, pour laquelle il restitue 71 000 habitants. (305) Mattingly D.J., Calculating plough-zone demographics : some insights from arid-zone surveys, ibidem, p. 76-96, 4 fig., 6 tabl., se fonde sur les résultats de quatre prospections réalisées dans des zones arides, en Tunisie (the Kasserine Survey), en Libye (Unesco Libyan Valleys Survey et the Fazzan Project) et en Jordanie (the Wadi Faynan Project), pour évaluer la densité de population que l’on peut restituer dans ces environnements aux conditions de conservation et de visibilité particulières. (306) Witcher R., Missing Persons ? Models of Mediterranean regional Survey and ancient Populations, dans Settlement, Urbanization, and Population, ibidem, p. 36-75, 3 fig., 4 tabl., discute des méthodes pour quantifier la population à partir des résultats de prospections et en tenant compte du pourcentage de sites à restituer. L’a. se fonde sur des modèles démographiques établis pour l’Italie, en particulier à partir des prospections réalisées dans la vallée du Liri, méthodes qu’il compare à deux études de cas, la Laconie en Grèce et la vallée de Segermes en Tunisie (p. 66-69). Quant aux catégories sociales, sans que les élites aient été totalement exclues des études, elles ont été moins étudiées que les catégories plus modestes et plus démunies, ce qui rompt avec l’habitude. Un premier ouvrage général ne nous apportera pas grand-chose, (307) Companion (A-) to families in the Greek and Roman worlds, édit. Rawson B., Malden (MA)-Oxford, 2011, XVIII-643 p., ill., cartes, plans. L’ouvrage évoque de nombreux sujets sur le thème du titre, mais n’aborde rien de spécifiquement africain, même dans les articles sur les débuts du christianisme. (308) Corbier M., L’écrit dans l’espace domestique, dans L’écriture dans la maison romaine, p. 7-46, définit les limites et les composantes de ce thème qui offre plusieurs sources, archéologiques, épigraphiques ou littéraires. La domus étant la maison des élites municipales et de l’aristocratie sénatoriale, elle est susceptible de traduire l’ostentation sociale, avec des textes honorifiques ou les tables de patronat, mais on y trouve d’autres messages, par exemple des messages de protection ou religieux. (309) Carroll M., The mourning was very good : liberation and liberality in Roman funerary commemoration, dans Memory and mourning. Studies on Roman death, édit. Hope V.M et Huskinson J., Oxford, 2011, p. 126-149. Dans un paragraphe est donné l’exemple de la participation de Q. Terentius Culleo au cortège funèbre de Scipion l’Africain, qui l’a fait libérer avec d’autres après qu’il eut été fait prisonnier par les Carthaginois. Q. Terentius Culleo portait ainsi un pileus sur la tête (p. 132). (310) Les savoirs professionnels des gens de métier. Études sur le monde du travail dans les sociétés urbaines de l’Empire romain, édit. Monteix N. et Tran N., Paris, 2011, 172 p., 74 fig. L’Afrique est seulement présente par trois références bibliographiques en note de bas de page (p. 4, Wilson, 2002 ; p. 41, sur les techniques de construction à Thamusida, Camporeale 2008, p. 100 ; sur les installations de salaisons de poisson au Maghreb et en péninsule Ibérique, Wilson, 2006). (311) Laes C., Children in the Roman Empire : Outsiders Within, Cambridge-New York, 2011, XV-334 p., 6 fig., index., s’intéresse aux conditions de vie des enfants romains, de toute extraction sociale et de tout statut, à leur environnement affectif et éducatif. Le premier livre des Confessions d’Augustin est mentionné à plusieurs reprises : en particulier dans le chapitre 3 sur la petite enfance de 0 à 7 ans (p. 50-106), sur la question de la naissance (p. 67) et du rôle des nourrices (p. 75), ou dans le chapitre 4 sur les enfants à l’école, de 7 à 15 ans (p. 107-147), sur le rôle des pédagogues (p. 113), des maîtres d’école (p. 126, 131) et des punitions corporelles (p. 142-143). Apulée est cité également (p. 131). (312) Cambridge (The -) World History of Slavery. vol. I., The Ancient Mediterranean World, édit. Bradley K. et Cartledge P., Cambridge, 2011, XI-620 p., ill. Après quelques chapitres consacrés à l’Orient, l’ouvrage se concentre sur les sociétés grecques et romaines en raison de l’importance qu’y occupait l’esclavage. Il n’y eut aucune véritable opposition à cette situation et le christianisme ne remit pas en cause son existence. Trois articles évoquent l’Afrique (Bodel J., Grey C., Glancy J., voir infra) et on devra aussi se reporter à l’index. (313) Mckeown N., Greek and Roman Slavery, dans The Routledge history of slavery, édit. Heuman G. et Burnard T., Londres, 2011, p. 19-34, est un rapide survol de l’esclavage dans l’Antiquité sans rien de spécifiquement africain. (314) Bodel J., Slave labour and Roman society, dans Cambridge (The -) World History of Slavery, Cambridge, p. 311-336. Apulée est mentionné dans ce chapitre qui évoque la place du travail des esclaves dans la société romaine au croisement de deux concepts : le travail est réservé aux esclaves, les hommes libres doivent être disponibles pour la vie politique [est-ce vraiment neuf ?]. Nous y joignons (315) Penna R., Le prime comunita cristiane : persone, tempi, luoghi, forme, credenze, Rome, 2011, 310 p., plan, index. Malgré quelques références à Tertullien et à Augustin, cet ouvrage ne concerne pas directement l’Afrique. Le panorama des premières communautés chrétiennes qu’il propose ne va pas au-delà des premières décennies du IIe siècle. Il concerne donc une période durant laquelle la présence chrétienne en Afrique n’est pas documentée. Et pour l’Antiquité tardive, (316) Grey C., Constructing Communities in the Late Roman countryside, Cambridge, 2011, 284 p. Les communautés concernées ici sont les paysans, les familles au sens restreint et la familia au sens large. Augustin est cité pour son rôle d’intercesseur dans les conflits et les négociations entre les paysans, ses relations avec les colons et les aristocrates. On y trouvera aussi quelques références à Lactance. L’auteur s’interroge aussi sur le rôle de la taxation et de la responsabilité collective dans la formation des communautés. (317) Klostergaard Petersen A., Gender-bending in Early Jewish and Christian Martyr Texts, dans Contextualising Early Christian Martyrdom, édit. Engberg J., Holmsgaard Eriksen U., Klostergaard Petersen A., Francfort-sur-le-Main (Early christianity in the context of antiquity, 8), p. 225-256, s’intéresse à la question du genre et du changement de genre dans l’Antiquité à travers les textes juifs et chrétiens. Dans le cas des récits de martyrs, l’a. montre la flexibilité des catégories homme-femme et le processus de masculinisation des femmes pour affronter courageusement le martyre. Il développe en particulier le cas des martyres de Perpétue et Félicité (p. 251-255). (318) Riches et pauvres dans l’Église ancienne : Clément d’Alexandrie, Basile de Cesarée, Grégoire de Nazianze, Grégoire de Nysse, Jean Chrysostome, Ambroise de Milan, Augustin d’Hippone, trad. Bady G., Bouchet C., Cassin M. et alii, préf. Hérouard A., introd. historique Salamito J.-M., guide thématique Congourdeau M.-H., index biblique Marsaux J., nouvelle édition revue et augmentée, Paris (Lettres chrétiennes, 2), 2011, 404 p., index. S’y trouvent d’Augustin, Sermon 14, Riches et pauvres, le Sermon 36, Deux sortes de richesse, le Sermon 41, Fidélité dans la pauvreté et le Sermon 123, Humilité du Christ. Sur la position de l’Église face à l’esclavage, il y a consensus. (319) Glancy J., Slavery and the rise of Christianity, dans Cambridge (The -) World History of Slavery, p. 456-481. Les textes chrétiens ne condamnent pas l’esclavage et certains enjoignent aux esclaves d’obéir à leurs maîtres. Deux attitudes ont prédominé. Soit Dieu a infligé délibérément cette condition et il faut donc la supporter, soit cette situation n’a pas de véritable importance aux yeux de Dieu car il n’y pas d’esclave dans son royaume. Il est certain que l’Église ne remettait pas en question la hiérarchie sociale. Les grands noms de l’Église africaine, Tertullien, Cyprien, Augustin et Lactance y figurent. (320) Grey C., Slavery in the late Roman World, ibidem, p. 482-509. Pour l’auteur, l’Empire tardif ne fut pas une société esclavagiste, mais une société qui possédait des esclaves. Quoi qu’il en soit, l’influence croissante de l’Église ne changea rien à cette situation, bien qu’il soit possible d’envisager un adoucissement du sort des esclaves ruraux de la part de leurs propriétaires. (321) Salamito J.-M., Pourquoi les chrétiens n’ont-ils pas aboli l’esclavage antique ?, dans Droit, L, L’esclavage : la question de l’homme. Histoire, religion, philosophie, droit, 1, Paris, 2011, p. 43-57. Les textes fondateurs ne contiennent aucune condamnation de l’esclavage. D’autres montrent que celui-ci a fait l’objet d’un questionnement par des auteurs chrétiens, mais ils ne répondent pas à la question posée de la raison pour laquelle le christianisme n’a pas remis en question l’esclavage. Les métaphores d’Augustin indiquent qu’il faut distinguer l’ordre humain et l’ordre divin. Par ailleurs l’esclavage se justifie par une forme de pragmatisme social : les chrétiens sont insérés dans leur temps et leur société. (322) Meconi D.V., Ora uel labora : Augustine and Cassian on the boredom of the heart, dans Augustinian Studies, XLII, 2, 2011, p. 233-249. L’auteur examine la manière dont Augustin et Jean Cassien traitent le vice de l’ennui spirituel, c’est-à-dire l’acédie. Les deux auteurs chrétiens comprennent l’acédie comme une profonde agitation empêchant l’âme de rester dans la présence de Dieu. Pour remédier à l’acédie, Augustin propose à ses paroissiens l’antidote de la prière, tandis que Jean Cassien prescrit au moine le travail manuel.

19Quelques chercheurs ont envisagé plusieurs thèmes moins habituels. (323) Odeurs antiques, édit. Bodiou L. et Mehl V., précédé d’un entretien avec P. Bergé, Paris, 2011, XXV-302 p., cartes et index. Les textes présentés dans cet ouvrage ne font pas référence à l’Afrique, qui apparaît uniquement dans deux courtes notices biographiques consacrées à Apulée de Madaure (p. 251-252) et à Polybe (p. 274). (324) Hindermann J., Zoophilie in Zoologie und Roman : Sex und Liebe zwischen Mensch und Tier bei Plutarch, Plinius dem Älteren, Aelian und Apuleius, dans Dictyma, VIII, 2011, non paginé. La signification de la zoophilie dans la littérature antique a été peu étudiée. En dehors des mythes, elle apparaît dans les Métamorphoses d’Apulée et dans l’Onos du pseudo-Lucien. Il s’agit de comprendre la fonction que revêt, chez les deux auteurs, cette pratique, qui n’était répréhensible ni chez les Grecs ni chez les Romains. Liée à la question du genre, son étude doit être attentive à la description respective des rôles masculins et féminins. (325) Roman toilets : their archaeology and cultural history, édit. Jansen G.C.M., Koloski-Ostrow A.O. et Moormann E.M., Louvain (Babesch. Supplement, 19), 2011, VII-224 p., 155 fig., index. Cet ouvrage, issu d’une réunion tenue à Rome du 23 au 25 juin 2007, traite des installations sanitaires dans le monde romain et de leurs origines en Méditerranée antique. À travers 12 chapitres et 18 cas d’étude, traitant de l’identification, de la localisation, du fonctionnement, de l’architecture et du décor des latrines, comme des aspects sociaux, économiques, sanitaires et culturels de la question, les a. souhaitent contribuer à une meilleure connaissance des pratiques hygiéniques, de la sphère de l’intime et donc de la vie quotidienne à l’époque romaine. Deux chapitres s’appuient particulièrement sur des exemples africains et plusieurs autres renvoient ponctuellement à l’Afrique, ainsi dans le chapitre 9, (326) Goldwater A., Koloski-Ostrow A.O. et Neudecker R., Users of the Toilets : Social Differences, ibidem, p. 131-145, concernant la localisation des latrines publiques, situées près des édifices de spectacles et du forum, comme à Timgad (p. 132). (327) Jansen G.C.M., Interpreting Images and Epigraphic Testimony, ibidem, section 12, Cultural Attitudes, p. 165-194, 12.1., p. 165-176. L’a. aborde les scènes où ces pratiques sont représentées : les personnages de pygmées en situation burlesque, récurrents dans les décors de jardins, de tombes et de salles de bains (comme sur la mosaïque de sol des latrines des Thermes dit du Sud de Timgad, n. 7, p. 190), ont une fonction apotropaïque car ces scènes, provoquant le rire, protégeaient les usagers des démons qui se tapissaient dans ces lieux considérés comme dangereux. Qu’elle ait été personnelle, culturelle, multiple, provinciale ou autre, la question des identités a suscité de nombreuses études. (328) Cultural Identity in the Ancient Mediterranean, édit. Gruen E.S, Los Angeles, 2011, 536 p., ill. Délicate à préciser, l’identité culturelle fait l’objet de vingt-quatre articles, qui affirment, précisent ou contestent cette notion sous des angles et selon des points de vue différents. Le volume concerne l’ensemble du bassin méditerranéen et, parmi les communications, trois d’entre elles intéressent nos études. Nous mentionnons donc ici (329) Bonnet C., On Gods and Earth : The Tophet and the Construction of a New Identity in Punic Carthage, ibidem, p. 373-387, 3 fig. Dans les colonies d’Occident, plusieurs éléments dans le culte de Melqart font clairement apparaître le rattachement à la cité-mère de Tyr. Néanmoins, à Carthage, le système politique choisi diffère et Baal et Tinnit/Tanit y prennent une place sans commune mesure avec celle qui était la leur à Tyr. Dans le contexte d’un éloignement de la métropole, le tophet, sa longue existence, ses rituels qu’on peut en partie reconstituer, s’inscrivent dans une double construction identitaire individuelle et collective, en lien avec la tradition et propre à la colonie. (330) Provinces et identités provinciales en Afrique romaine, édit. Briand-Ponsart C. et Modéran Y., Caen (Publications du CRAHAM, 6), 2011, 298 p., ill. L’ouvrage s’attache à définir une approche territoriale des réalités historiques de l’Afrique antique, qui dépasse les horizons habituels de la cité et de l’Empire. Plusieurs contributions s’appuient sur la documentation épigraphique, certaines majoritairement, d’autres en l’associant à la documentation littéraire. (331) Roma generadora de identidades : la experiencia hispana, édit. Caballos Rufino A. et Lefebvre S., Madrid (Collection de la Casa de Velázquez, 123), 2011, 434 p., ill., cartes. Nous signalons à nos lecteurs cet ouvrage, bien qu’il évoque peu l’Afrique et que seules s’y trouvent des mentions indirectes d’inscriptions trouvées sur le sol africain, en raison des réflexions sur l’identité, qui pourraient nourrir celle qui porte sur l’identité des provinces africaines. (332) Ames C. et De Santis G., Die Konstruktion ethnischer Identitäten in augusteischer Zeit : Vergils Aeneis, dans Gymnasium, 118, 1, 2011, p. 7-28. L’Énéide offre sans conteste des modèles pour la construction d’une identité romano-italienne et beaucoup d’études s’attachent à montrer qu’elle contribua à la représentation de l’unité italienne. Dans le poème, les ethnies sont décrites selon des critères romains et augustéens, et se pose alors la question des peuples hors de l’Italie. Lorsque l’Empire est étendu à l’ensemble du monde méditerranéen, il en est de même, et les Carthaginois, par exemple, appartiennent aux populations non assimilables. Nous revenons en Afrique avec tout d’abord une question générale sur les identités provinciales, puis des réflexions sur plusieurs cas précis. (333) Modéran Y., La province « troisième patrie » ?, dans Provinces et identités provinciales, p. 9-40. La substitution du terme ciuis par celui de prouincialis et la naissance d’ethnonymes provinciaux assimilés par les intéressés montrent que la province était devenue au fil du temps plus qu’un simple cadre administratif : elle traduit aussi, à son avis, l’émergence d’une conscience identitaire. (334) Mrabet A., Identité de la Tripolitaine occidentale : de quelques signalements archéologiques, ibidem, p. 221-237. L’étude concerne une région comprise entre la limite ouest de la Jefara et la limite nord de la plaine de l’Aradh. Plusieurs traits sur le plan de la culture matérielle sont mis en évidence, dont une urbanisation différente de celle des autres régions, l’importance des voies de communication, des constructions cernées de fossés et bordées de levées de terre, une hydraulique diversifiée et des jumelles de pressoir de facture originale. (335) Trousset P., Une identité frontalière tardive et sa genèse : des Nybgenii aux Arzuges, ibidem, p. 201- 219, rappelle les hésitations à attribuer le pays des Arzuges à la Tripolitaine ou à la Byzacène, pour conclure qu’il s’étendait sans doute de part et d’autre de la frontière. Puis il revient sur le nom des Arzuges, qui ne désignait qu’un petit groupe, pour cerner l’évolution qui a conduit à le substituer à celui des Nygbenii, au point de constituer une région à part entière, l’Arzugis. (336) Longerstay M., La présence de haouanet définit-elle une identité régionale dans le nord de la Pronsulaire ?, ibidem, p. 189-200, 8 fig. Le nord de la Proconsulaire possède un ensemble de haouanet d’une grande ampleur. Ces tombeaux, dont la période d’utilisation est très étendue, vraisemblablement du VIIe s. av. J.-C. au IIe s. apr. J.-C., présentent des aménagements divers, quelques peintures et gravures de facture sans conteste libyque. Si on ne peut affirmer une identité territoriale à propos de ces structures, il est possible néanmoins de parler d’un « pays des haouanet ». (337) Briand-Ponsart C., La Numidie ou la difficulté de devenir une province, ibidem, p. 153-188. Alors que la Numidie semblait sur la voie de la provincialisation à la fin de la République, le pouvoir romain choisit de ne pas créer de province de ce nom. Pour diverses raisons, il divise le territoire et en rattache la partie orientale à la Proconsulaire. Des inscriptions conservent cependant la trace de cette entité pendant le Haut-Empire. (338) Coltelloni-Trannoy M., La Maurétanie royale et les débuts de la Maurétanie Césarienne, ibidem, p. 87-109, revient sur la question de la division du royaume de Maurétanie en l’examinant sous l’angle de l’identité, pour vérifier la validité de ce concept dans ce cas. Elle conclut que les populations possédaient trois références, une identité civique, une sensibilité régionale forte et un particularisme provincial qui relevait plus de la pratique que d’une affirmation individuelle. Sur la même province, (339) Laporte J.-P., Particularités de la Maurétanie césarienne (Algérie centrale et occidentale), ibidem, p. 111-150, examine les caractéristiques objectives par rapport à l’Africa : lenteur de la romanisation, étroitesse du territoire, importance des tribus pendant l’Empire, conflits religieux. Puis il relève les indices attestant que cette province était ressentie comme différente par les habitants de l’Africa. (340) Hamdoune C., La Tingitane : spécificités et identité, ibidem, p. 43-62, pose, elle aussi, la question de savoir pourquoi les Romains ont divisé l’ancien royaume de Maurétanie en deux provinces, et s’ils ont pris en compte les réalités antérieures. Sans être totalement absent, le cadre provincial apparaît peu dans la conscience des habitants. Peut-être faut-il voir une explication dans une conscience municipale forte et dans le poids des gentes. Le rôle du concilium provincial est illustré par des textes (CIL, XIV, 2506 + 2516 et CIL, XIV, 2509 = ILS 1156), qui se placent dans le contexte de l’accession au pouvoir de Septime Sévère.

20La rubrique religion s’ouvrira avec trois titres généraux, qui seront suivis des études sur le polythéisme. (341) Dieux et hommes de l’Antiquité, VIIIe siècle avant J.-C.-Ve siècle après J.-C., édit. Bertrand L. et alii, Paris, 2011, 294 p., 5 index. L’ouvrage, destiné aux étudiants avancés, comprend une quarantaine d’extraits d’œuvres dans les limites chronologiques indiquées. On y trouve quelques mentions d’Apulée et un extrait d’Augustin, La Cité de Dieu, IV, 8, p. 221-226. (342) La norme religieuse dans l’Antiquité. Colloque organisé les 14 et 15 décembre 2007 par les Universités Lyon 2 et Lyon 3, édit. Cabouret B. et Charles-Laforge M.-O., Paris, 2011, 340 p., ill. Si la religion gréco-romaine n’imposait aucun dogme, cela impliquait qu’il existât une norme, celle de la stricte observance du rituel et on peut dès lors parler d’orthopraxie. Dans un cadre général qu’on peut définir comme l’ensemble des principes qui font qu’une conduite religieuse correspond au mos maiorum, une dizaine de communications a illustré son application ou sa transgression. (343) Scheid J. a rédigé l’introduction et la conclusion. Deux communications ont introduit des documents africains (Wolff C., Vigourt A.) et trois autres ont concerné directement l’Afrique (Smadja É., Groslambert A. et Sebaï M.). (344) Dans le laboratoire de l’historien des religions. Mélanges offerts à Philippe Borgeaud, édit. Prescendi F. et Volokhine Y., collab. Barbu D. et Matthey P., Genève (Religions en perspective, 24), 2011, 664 p., ill., portr. Ce volume, dédié à un spécialiste de l’histoire des religions, est divisé en trois sections. La première associe les approches historiographiques, critiques et méthodologiques. Les deux parties suivantes, réparties en deux orientations géographiques - la Méditerranée grecque et romaine et l’Orient - font l’objet de communications intéressant aussi bien l’Antiquité que le monde contemporain et trois communications concernent de près ou de loin nos études (Ando C., Bonnet C. et Graf F.). (345) Zollschau L., The Longevity of the Fetial College, dans Law and religion in the Roman republic, édit. Tellegen-Couperus O.E., Leyde-Boston (Mnemosyne Supplementum, 336), 2011, 229 p., index. L’auteur montre que, contrairement à l’opinion générale, les prêtres fétiaux ont continué à exercer durant le IIe et le Ier siècles av. J.-C. Parmi les exemples sur lesquels son argumentation s’appuie, est mentionné le traité carthaginois (p. 123, n. 18) de la fin de la deuxième Guerre punique pour lequel le prêtre autorise la cérémonie. Parmi d’autres preuves littéraires d’une activité continue des prêtres fétiaux entre 200 et 32 av. J.-C., l’a. cite aussi l’Afrique de Jugurtha (p. 132-133). (346) Rome and religion : a cross-disciplinary dialogue on the imperial cult, édit. Brodd J. et Reed J.L., Atlanta (Ga.) (Society of Biblical Literature, Writings from the Greco-Roman world, 5), 2011, XIV-261 p., ill., plans, index. L’ouvrage présente plusieurs articles qui traitent de l’importance du culte impérial et de la divinisation de l’empereur. Les études comprennent des aspects théoriques, portent sur quelques sites spécifiques, surtout dans la partie orientale de l’Empire, et s’intéressent à l’attitude des chrétiens et des juifs. Il faut se référer à l’index pour trouver les auteurs africains, au demeurant peu cités. (347) Moreno Pulido E., Hércules en el Hades. Iconografía hercúlea en las monedas procedentes de la necrópolis de Gadir, Mites, ofrenes funeràries i monedes, 24 i 25 novembre de 2011. XV Curs d’història monetària d’Hispània, édit. Campo N., Museu Nacional d’Art de Catalunya, 2011, p. 103-124. L’article s’intéresse à la présence d’Hercule-Melkart dans toute l’Afrique du Nord, tant du point de vue de la statuaire que de celui de la numismatique. À partir d’un lot concret de monnaies de Gadir, l’auteur établit son usage comme offrande dans un contexte funéraire et, à travers l’iconographie, elle discerne une symbolique eschatologique. (348) Mueller H.F., Spectral Rome from Female Perspective : an Experiment in Recouping Women’s Religious Experience (CIL 6.18817= ILS 8006= Orelli 2.4775), dans The Classical world, 104, 2, 2010-2011, p. 227-243. La façon dont les femmes percevaient la religion romaine et dont elles participaient à ses rites est analysée ici à travers l’invocation aux Mânes d’une inscription funéraire dédiée par une femme à son défunt époux et interprétée à la lumière de la littérature latine (Cicéron, Properce, Virgile, Ovide, Juvénal, Apulée). (349) Van Haeperen F., Les acteurs du culte de Magna Mater à Rome et dans les provinces occidentales de l’empire, dans Figures d’Empire, p. 467-484, propose un état de la question des acteurs spécifiquement attachés au culte de la Magna Mater et s’interroge en particulier sur leur identité, leur statut, leurs fonctions et leurs interactions. Les auteurs chrétiens d’Afrique - Tertullien, Lactance, Arnobe et Augustin - fournissent d’utiles renseignements sur le déroulement des cérémonies et les fonctions des acteurs du culte. (350) Wolff C., La norme religieuse et les brigands dans les sources littéraires, dans La norme religieuse dans l’Antiquité, p. 53-72. La relation entre une éventuelle norme religieuse et les brigands dans les sources littéraires a fait l’objet d’une enquête et, pour l’Afrique, on signalera Apulée, Met., IV, 22. Le vol d’une statue à Sicca Veneria évoqué dans une inscription (CIL, VIII, 15881) apparaît comme une des preuves du faible respect des brigands envers les dieux. (351) Schörner G., Tradition - Persistenz - Resistenz : Kultmonumente, Kulte und Akkulturation in Nordafrika, Kleinasien und Lusitanien, dans Fines imperii-imperium sine fine ? Römische Okkupations- und Grenzpolitik im frühen Principat, édit. Moosbauer G. et Wiegels R., Rahden (Osnabrücker Forschungen, XIV), 2011, p. 227-237. L’auteur aborde une problématique à la mode, centrée sur la question de la « résistance » (ou de la non « résistance »). Partant de l’étude comparée de l’impact de la conquête romaine sur les cultes locaux, il en vient à la conclusion que les notions d’acculturation ou de romanisation ne sont pas adéquates pour décrire les phénomènes observés en prenant comme exemples Saturne et dea Africa. Au début de l’époque impériale, les stèles manifestent l’originalité des artistes africains, un mélange de continuité et de particularité. L’examen des pratiques funéraires aboutit aux mêmes conclusions. L’évolution montre qu’une normalité s’est établie durant le « Moyen Empire » (Mittlere Kaiserzeit). Ce qui caractérise le mieux les sanctuaires de Saturne, ce sont les stèles, présentes partout, à la différence des bâtiments, des autels et de la sculpture en ronde bosse. Mais l’Afrique ne constituait pas une exception. Deux comparaisons avec le Zeus de Phrygie et l’Endovellicus de Lusitanie aboutissent aux mêmes conclusions : la distinction qui s’établit oppose non pas Africain à Romain, mais « indigène » à « local et rural ». Et plus résolument africain, (352) Brahmi N. et Podvin J.-L., Témoingnages (sic) isiaques et égyptisants en Maurétanie tingitane, dans Bulletin d’Archéologie marocaine, XXI, 2009, p. 224-233, font le bilan des documents archéologiques isiaques [pour les inscriptions, voir Y. Le Bohec, dans Isis en Occident, 2004, p. 321-330], qui vont du IVe s. av. J.-C. au IVe s. ap. J.-C. : ils sont classés chronologiquement (la majorité date du Haut-Empire) et géographiquement (Septem Fratres, Tamuda, Tingi, Volubilis, Tocolosida, Banasa, Thamusida, bref les principaux centres urbains). Les auteurs se posent la question de savoir si les sévirs qui honoraient Isis Augusta et les autres divinités Augustes en étaient les prêtres : ils supposent que oui, mais sans fournir d’argument décisif. Deux articles feront la transition avec le christianisme : (353) Graf F., Mysteries, Baptism, and the History of Religious Studies. Some Tentative Remarks, dans Mélanges Philippe Borgeaud, p. 91-103, établit un bilan historiographique des positions qui ont marqué les débats sur l’influence que des religions polythéistes ont exercée sur le christianisme naissant, les césures et les continuités entre eux. Il analyse plus particulièrement le baptême et son approche à deux époques différentes : l’Antiquité avec les débuts du christianisme et le début du XVIIe siècle. Pour la première, il cite des extraits de Justin et de Tertullien (De praescriptione haereticorum), qui furent les premiers à remarquer la similitude entre certains rites païens et chrétiens. (354) Id., Tertullian Testimonies, dans Ablution, initiation, and baptism, p. 105-110. Tertullien est le premier à avoir relié le baptême aux rites de purification des cultes à mystères, Isis, avec l’initiation de Lucius dans Apulée, Métamorphoses, XI, et Mithra, mais il ne s’attarde pas sur les nombreux parallèles qui existent entre eux car les cultes païens restent, pour lui, sans effet. Ce qui s’explique, selon l’a., par le fait que les ablutions dans les cérémonies polythéistes avaient une fonction différente du baptême. (355) Prigent P., Des paroles de Jésus à la Bible. L’Église des années 100 à 250, Lyon, 2011, 214 p. Dans cet ouvrage général qui évoque tout d’abord les discussions autour de l’interprétation de l’Ancien Testament, le rôle des évêques ou la place des mouvements prophétiques, l’auteur consacre quelques pages à quatre personnages qui ont contribué à affirmer les positions de l’Église, Tertullien (p. 163-171), Irénée, Origène et Clément d’Alexandrie. Avec régularité paraissent les (356) Studia patristica, L, Papers presented at the national Conference on patristic studies held at Cambridge in the Faculty of Divinity, édit. Brent A. et Vinzent M., Louvain-Paris, 2011, XIII-329 p., Le volume a été dépouillé et a donné lieu à cinq notices intéressant les études africanistes. Par contre, (357) Studia patristica, LI, Papers presented at the conference “The image of the perfect christian in patristic thought” at the Ukrainian Catholic University in Lviv, Ukraine, édit. Brent A. et alii, Louvain, 2011, XV-216 p., qui a aussi été dépouillé, n’en comprend qu’une seule. Les schismes et les hérésies ont particulièrement intéressé les chercheurs cette année. (358) Heretics and heresies in the ancient Church and in eastern Christianity. Studies in honour of Adelbert Davids, édit. Verheyden J. et Teule H., Louvain (Eastern Christian studies, 10), 2011, VIII-395 p., 1 f. de pl., ill., portr., 2 index. Ces Mélanges en l’honneur d’A. Davids réunissent, outre un court article présentant la carrière et l’œuvre du destinataire du volume, 18 contributions dont la plupart ont trait à différentes « hérésies » du christianisme ancien et à la lutte contre ces dernières. S’il est question à plusieurs reprises dans le volume d’auteurs africains tels que Tertullien, Cyprien et Augustin, deux articles font un usage plus important de ces auteurs : (359) Dehandschutter B., Heresy and the early christian notion of tradition, ibidem, p. 7-21, utilise beaucoup Tertullien, et (360) Bastiaensen A.A.R., Les vocables perfidus et perfidia et leur application aux juifs dans la chrétienté latine des premiers siècles, ibidem, p. 215-229, puise notamment ses exemples dans l’œuvre de Cyprien, dans plusieurs écrits pseudo-cyprianiques ainsi que chez Augustin. Un troisième article consacre quelques développements à la politique impériale relative aux donatistes : (361) Müller D., Aspekte der Ketzerverfolgung unter den römischen Kaisern bis Justinian, ibidem, p. 175-193. (362) Des évêques, des écoles et des hérétiques. Actes du colloque international sur la « Réfutation de toutes les hérésies », Genève, 13-14 juin 2008, édit. Aragione G. et Norelli E., Lausanne, 2011, 342 p. Le volume regroupe douze contributions issues d’un colloque consacré à la Réfutation de toutes les hérésies, ouvrage composé à Rome dans la première moitié du IIIe siècle par un auteur chrétien de langue grecque dont l’identité fait débat. Il contient également une introduction due à E. Norelli, une bibliographie rassemblée par G. Aragione et des indices. Rien dans cet ouvrage ne concerne spécifiquement l’Afrique, mais on y trouve quelques références aux œuvres de Tertullien (en particulier le Contre Marcion, le Contre Praxéas et La pudicité). (363) Les Forces du bien et du mal dans les premiers siècles de l’Église. Actes du colloque de Tours, septembre 2008, édit. Blanchard Y.-M., Pouderon B. et Scopello M., Paris (Théologie historique, 118), 2011, 414 p., a été dépouillé : trois auteurs africains sont convoqués dans cette confrontation entre le bien et le mal et plusieurs titres évoquent les différentes communautés chrétiennes et leurs relations avec le monde qui les entourait. (364) The Faces of the other. Religious rivalry and ethnic encounters in the later Roman world, édit. Kahlos M., Turnhout (Cursor mundi, 10), 2011, 320 p., index. Les auteurs africains sont régulièrement cités dans plusieurs articles généraux. Nous signalons ici les deux titres qui s’intéressent plus particulièrement à deux d’entre eux : (365) Jacobsen A.C., Images of the others in Tertullian, ibidem, p. 105-114. Tertullien écrivait à une époque où le christianisme évoluait graduellement vers une forme orthodoxe et sa situation demandait à ce que se développe une identité chrétienne. Un instrument efficace est de se définir par rapport aux autres, mais il était difficile de faire la part des choses, comme l’admettait Tertullien lui-même. Les chrétiens vivaient dans le monde et il fallait préciser des frontières pour y vivre tout en s’en distinguant. (366) Kahlos M., The shadow of the shadow : Examining Fourth- and Fifth- Century Christian Depictions of Pagans, ibidem, p. 165-193. De minoritaires qu’ils étaient, les chrétiens sont devenus majoritaires et les auteurs, dont Augustin, adaptent leurs écrits ou leurs discours à cette situation. Les païens sont définis négativement, accusés d’être au mieux des enfants qui ne raisonnent pas, mais plus souvent, dans un discours binaire, ils sont réputés immoraux, sales, ayant un comportement bestial et adorant des démons. Sur un grand personnage politique, (367) Fiorucci F., Elvio Vindiciano : pagano o cristiano ?, dans Giornale Italiano di Filologia, n. s. II, 1-2, 2011, p. 225-235, rés. angl. Au terme d’une enquête sur la religion de Helvius Vindicianus, médecin de la cour à la fin du IVe s. et proconsul d’Afrique, l’a. pense que celui-ci était resté fidèle à l’ancienne religion. Il se fonde pour cela sur Augustin et sur un texte de Vindicianus, destiné aux médecins. (368) Upson-Saia K., Early Christian dress : gender, virtue, and authority, Londres (Routledge studies in ancient history, 3), 2011, XIV-171 p., ill., index. Cet ouvrage s’inscrit clairement dans une perspective d’histoire du genre. L’auteur y étudie la tenue vestimentaire et l’aspect physique de celles et de ceux qui, parmi les chrétiens des premiers siècles, firent le choix d’une vie ascétique. Le choix d’une telle vie impliquait l’adoption d’un costume particulier, qui fit l’objet de codifications de la part des autorités ecclésiastiques, notamment afin d’éviter une trop grande similitude entre les habits masculins et les habits féminins, similitude qui risquait d’entraîner une confusion des genres. Pour mener à bien son étude, l’auteur s’appuie fréquemment sur des sources africaines : Cyprien de Carthage, Augustin d’Hippone, et surtout Tertullien. (369) Oden T.C., Early Libyan Christianity. Uncovering a North African Tradition, Downers Grove, 2011, 334 p. Curieux ouvrage qui se veut scientifique, mais ne possède aucune note, ni référence, ce qui aurait été très utile pour appuyer les affirmations de l’auteur ! Au demeurant, l’ouvrage se décline en une dizaine de chapitres, où le premier dénonce une histoire intégrée de la Libye. Ils commencent avec les temps bibliques et la Cyrénaïque, qui occupent six chapitres. Tertullien est cité en tant qu’opposé aux Sabelliens et un paragraphe concerne le pape Victor Ier. Le chapitre 9, p. 243-270, s’intéresse à la Tripolitaine. On prendra garde à quelques affirmations péremptoires parfois peu fondées. (370) Theissen G., Psychologie des premiers chrétiens : héritages et ruptures, trad. Hoffmann J., Genève (Christianismes antiques, 3), 2011, 689 p., index. Il s’agit de la traduction française d’un ouvrage en langue allemande publié en 2007, dont l’objectif est de proposer une psychologie de la religion du christianisme primitif. La littérature chrétienne africaine n’est pratiquement pas mise à contribution dans cette étude pour décrire, comprendre et expliquer le comportement et l’expérience religieuse des premiers chrétiens. L’index des sources figurant en fin de volume ne prend en compte que les références bibliques. (371) Ablution, initiation, and baptism. Late antiquity, early Judaism, and early Christianity = Waschungen, Initiation und Taufe : Spätantike, frühes Judentum und frühes Christentum, édit. Hellholm D., Vegge T., Norderval Ø. et alii, Berlin-New York (Beihefte zur Zeitschrift für die neutestamentliche Wissenschaft und die Kunde der älteren Kirche, 176), 2011, vol. I, LXIII-763 p. ; vol. II, XXVIII-p. 768- 1782 ; vol. III, XIV-p. 1786-2024), ill., plans, 3 index. Dans cette vaste publication, qui se décline par thèmes, les Africains sont présents pour l’Antiquité tardive. Il faut chercher l’iconographie dans le volume III, fig. 72-73, 75-81, 87-88. (372) Burns J.P., La santidad de la Iglesia en la teologia norteafricana, dans Augustinus LVI, n° 220-221, 2011, p. 21-38, rés. angl., est la traduction espagnole d’un article publié dans Studia patristica, XLIX, 2010 (B.A.A.A., XLIV, 2010 [2016], n° 427), qui traite brièvement de la communauté selon Tertullien, des idées de Cyprien, de la position donatiste, d’Optat de Milev et d’Augustin. Les rêves et visions ont inspiré deux études. (373) Ameling W., Das Jenseits der Martyrer, dans Topographie des Jenseits. Studien zur Geschichte des Todes in Kaiserzeit und Spätantike, édit. Ameling W., Stuttgart (Altertumswissenschaftliches Kolloquium, 21), 2011, p. 69-81. Dans une étude de la représentation de l’au-delà dans les visions des martyrs, l’auteur a tout naturellement incorporé les différentes visions des martyrs africains du IIIe siècle. (374) Wei S.L., Doctrinalizing Dreams : Patristic Views of Divine-Inspired Dreams and their Relation to the Doctrine of God and Christology, dans Studia patristica, L, p. 73-86. Parmi les textes et les auteurs utilisés dans cette étude sur les rêves inspirés par Dieu dans la littérature patristique, figurent notamment la Passio Perpetuae et Felicitatis, Tertullien, Lactance et Augustin. Les trois titres qui concluent ce chapitre évoquent les liens qui unissent l’histoire africaine et l’histoire européenne. (375) Cameron A., The last pagans of Rome, Oxford-New York, 2011, X-878 p., ill. Dans cet imposant ouvrage issu de publications antérieures complétées, centré sur les cercles aristocratiques polythéistes de Rome dans l’Antiquité tardive, l’auteur ne pouvait pas manquer de consacrer un chapitre, p. 231-272, et quelques allusions à l’œuvre de Macrobe, surtout les Saturnales, mais aussi Le Songe de Scipion. Il évoque les personnalités présentes autour de Macrobe, au nombre de douze, en rupture avec la tradition, l’érudition et le matériel antiquaire contenus dans ces ouvrages. Augustin bénéficie aussi de nombreuses mentions. (376) Sales Carbonell J., Arqueologia de les seus episcopals tardoantigues al territori català (259-713), Barcelone, 2011, 151 p. L’auteur donne plusieurs références pour le martyr Félix l’Africain, qui est passé par Emporion à la fin du IIIe s., avant d’être martyrisé à Gerunda, où existait une basilique funéraire extramuros (actuelle église de Sant Feliu). Il traite ensuite de l’expansion du culte en Espagne et divers éloges funéraires datant des IVe-Ve siècles, qui suivent les modèles nord-africains, sont mentionnés. (377) Anatolios K., Retrieving Nicaea : the development and meaning of Trinitarian Doctrine, Grand Rapids (Mich.), 2011, XVIII-322 p., index. Dans cet ouvrage qui concerne plus l’histoire religieuse de l’Europe occidentale que celle de l’Afrique, le De Trinitate d’Augustin, qu’il composa entre 399 et ca 420, figure évidemment en bonne place aux p. 241-280.

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