II – Afrique et monde punique de la protohistoire au début du IIIe s. av. J.-C
p. 64-74
Texte intégral
1Cette époque apporte son lot de publications, un peu plus abondant que les années précédentes, en raison notamment de trois ouvrages particulièrement riches.
Sources
2Relire Hérodote est toujours stimulant. (440) Chebbi N., Les Auses et les Machlyes du lac Triton. Mode de vie et croyances religieuses, dans Histoire (L’-) des steppes tunisiennes. Session 2008, p. 185-196, 2 cartes. Le lac Triton, qui séparait les deux tribus gétules, dont il faut relativiser le caractère nomade, renvoie à un espace sacré autour duquel se sont tissés de nombreux mythes. Le dieu Triton est représenté comme un anguipède dans le panthéon grec et carthaginois, et Hérodote a évoqué la présence dans l’arrière-pays du golfe de Gabès d’Athéna et de Poséidon, interpretatio grecque de divinités indigènes qui assumaient des fonctions identiques. (441) Eckstein A.M., Polybius, « The treaty of Philinus », and Roman accusations against Carthage, dans Classical Quaterly, n. s., LX, 2, 2010, p. 406-426. Polybe a lu chez Philinos, auteur pro-carthaginois, qu’il aurait existé un traité entre Rome et Carthage, avant la première guerre punique, interdisant l’accès de la Sicile aux Romains et de l’Italie aux Carthaginois : il nie son existence alors que les Romains étaient de l’avis de Philinos. À l’heure actuelle, le débat existe toujours. L’a. défend la position de l’inexistence d’un tel traité : Philinos aurait mal interprété une clause du traité de 279/8. (442) Crouzet S., Les historiens gréco-romains et les statuts civiques dans l’Afrique punique, dans Carthage et les autochtones, p. 427-434, remet en cause l’analyse des statuts de populations depuis Th. Mommsen, abordés comme étant similaires au système latino-romain ; elle montre comment les assimilations ont été constituées en prenant pour exemples deux extraits de Tite-Live et de Diodore, et comment il convient de les déconstruire. On comprend alors la difficulté de se fonder sur des textes pour connaître l’administration punique en Afrique : le recours aux documents épigraphiques est le seul valable, à l’exception de quelques textes littéraires qui donnent malgré tout des informations précieuses : ainsi le serment prêté par Hannibal et ses lieutenants devant les représentants du roi Pyrrhus (Polybe, VII, 9). (443) Roth R., Pyrrhic paradigms : Ennius, Livy, and Ammianus Marcellinus, dans Hermes, 138, 2, 2010, p. 171-195. Dans cette étude historiographique du traitement de la guerre de Rome contre Pyrrhus, l’auteur a exploré les trois exposés plus ou moins étendus des historiens cités dans le titre. C’est surtout Tite-Live qui a véritablement développé une comparaison du comportement de Pyrrhus avec celui d’Hannibal, mais l’opinion de Tite-Live sur ce dernier est nettement plus négative. (444) Filigheddu P., Arti e mestieri nel lessico fenicio e punico. Indagine preliminare (parte prima), dans L’Africa romana, XVIII, 1, p. 133-141, rappelle que les langues phénicienne et punique permettent de distinguer les professions autonomes des professions dépendantes. Pour les arts, l’auteur a relevé des mots utilisés pour l’édilité, la sculpture, l’artisanat en général et les activités intellectuelles. Nous signalons (445) Garbini G., Il punico del Poenulus, dans Byrsa, XVII-XVIII, 2010, p. 19-37 (n.u.). Avec l’archéologie, nous remonterons d’abord quelque peu dans le temps avec (446) Barich B.E., Antica Africa. Alle origini delle società, Rome (Studia Archaeologica, 173), 2010, 428 p., 186 ill. Dans cet ouvrage qui traite avant tout de la préhistoire de l’Afrique sub-saharienne, l’auteur mentionne les sociétés de chasseurs-cueilleurs de l’Afrique du Nord, les cultures ibéro-maurusienne et capsienne, p. 109-122. Il fait aussi allusion aux travaux de G. Camps, p. 312, et aux Garamantes, p. 314. (447) Talbi A., Sculptures préhistoriques sahariennes. Tassili N’Ajjer-Ahaggar-Algérie, 2010, Bardo (Tunis), 138 p., ill. Cet ouvrage, somptueusement illustré, présente des statuettes en pierre et des figurines en terre cuite. Des tableaux bien conçus (p. 44-57) permettent de suivre une évolution et la thématique. Cet art véritable apporte beaucoup à notre connaissance de la religiosité des peuples de ces régions : cultes de la fécondité, du bélier et du bœuf. Après un article général sur la céramique des Garamantes, deux autres évoquent le bilan de fouilles et de prospections sur des sites garamantiques. (448) Gatto M.C., The Garamantes of the Fazzan : Imported Pottery and Local Productions, dans Meetings between Cultures, section Libya and North Africa in Archaic and Classical Times : Reconsidering the Role of the Local Communities in the Light of the Recent Archaeological Investigations, p. 30-38, 3 fig., rapproche la poterie traditionnelle garamantique des productions de l’Afrique de l’Ouest, tout en incluant des influences du Tchad et du Sahara central. Les influences du monde méditerranéen ne se firent pas sentir. (449) Hawthorne J., Mattingly D.J et Daniels C. M., Zinkekrā : an Early Garamantian Escarpment Settlement and Associated sites (ZIN001-003), avec les contributions de Barnett T., Dore J.N. et Leone A., dans Archaeology (The -) of Fazzān, p. 19-84, 85 fig., tab. Ce site est de peuplement ancien et protohistorique. Il présente les caractères d’une butte fortifiée qui évolue vers un centre proto-urbain avec la construction de bâtiments ovales en bois et en torchis aux fondations en pierre, rappelant les villages Dogon de petite taille, avec une ou deux pièces où vivaient des groupes sociaux restreints, des familles nucléaires (?), les animaux vivant à proximité. Le choix défensif suggère une compétition pour le contrôle des ressources. L’agriculture a été introduite au début du Ier millénaire av. J.-C., avec la production de dattes, de blé et d’orge, de raisin. (450) Edwards D.N., Mattingly D.J. et Daniels C.D., Excavations and Survey at Tinda, al-Khara’iq and Ikhlif Escarpment (TIN001, CHA004-008 and CLF008-010), avec les contributions de Dore J.N. et Leone A., ibidem, p. 85-111, 53 fig. Ces investigations renforcent les conclusions tirées du site de Zinkekrā, avec des établissements préférentiels sur des sites fortifiés par des défenses naturelles. Même si les sites sont datés avec moins de certitudes que celui de Zinkekrā, ils possèdent de nombreux points communs avec ce dernier. Des différences importantes existent cependant, telles une absence de preuves pour des murs en brique de terre ainsi que celle de plans plus complexes. Pour l’ensemble de ces sites, la question de l’approvisionnement en eau n’est pas encore vraiment résolue. (451) Beltrami V., L’artigianato delle popolazioni protoberbere dell’Africa nord-occidentale, dans L’Africa romana, XVIII, 1, p. 121-131. Les textes permettent de connaître les anciens Africains ; mais il faut surtout se tourner vers l’archéologie. L’a. présente les populations (brièvement, par nécessité), puis il en vient à l’artisanat, né avec la transformation de l’os. Vinrent ensuite les œufs d’autruche, les coquillages puis les pierres, taillées et polies ; avec la céramique, arriva le Néolithique. (452) Cherif Z., L’image du Libyen à partir des textes et des documents figurés, dans Carthage et les autochtones, p. 311-328, 30 fig., passe en revue toute une série de documents (bas-reliefs, stèles, statuettes) de matériaux divers et de datation variée, qui représentent des personnages jugés « libyens » [mais le critère de distinction n’est pas toujours bien clair], y compris des types négroïdes. Et qu’y avait-il avant Carthage ? (453) Mansel K., Carthage aux VIIIe et VIIe siècles av. J.-C. : des autochtones dans la métropole punique ?, ibidem, p. 283-293, 9 fig. Aucun témoignage n’a révélé la présence d’un habitat autochtone à Byrsa, remontant ou antérieur à la première phase de Carthage. Certaines formes de vaisselle destinées à la préparation de la nourriture sont étroitement apparentées à des formes nuragiques, ce qui implique des relations commerciales entre Carthage et la Sardaigne, mais cette vaisselle ne semble pas être importée. Pour mieux comprendre cette culture matérielle, des fouilles seraient nécessaires autant en Sardaigne que sur les sites du Bronze récent et du Bronze final en Tunisie. Dans (454) Portrait de migrants, portrait de colons, II, édit. Rouillard P., 2010, VIII-240 p., 44 ill., Èlissa appartient au registre des migrations heureuses. Mais il existe des migrations problématiques, et des figures de migrants plus tard reconstruites. (455) Fumadó Ortega I., Cartago : usos de suelo en la ciudad fenicia y púnica, dans Archivo español de arqueología, LXXXIII, 2010, p. 9-26, ill., rés. angl. En raison de présupposés orientalisants et classicistes, les chercheurs ont eu tendance à considérer l’organisation des cités phénico-puniques, dont Carthage était l’archétype, comme moins rationnelle que celle de leurs homologues gréco-romaines. D’après l’analyse des séquences stratigraphiques de Carthage, il existait selon l’auteur, dès l’époque archaïque, une distribution consciente et précise du territoire, une gestion des déchets urbains et un contrôle de l’extension de la ville. (456) Docter R.F., Published settlement contexts of Punic Carthage, dans Carthage Studies, I, 2007, p. 37-76, ill., dresse la liste de tous les lieux d’habitat d’époque punique connus à Carthage à partir des fouilles de l’université d’Amsterdam en 2000 et 2001, publiés en partie ou intégralement. (457) Mancini L., L’architettura templare di Cartagine alla luce delle fonti letterarie, dans Byrsa, XVII-XVIII, 2010, p. 39-72, tente d’identifer quelques vestiges de l’architecture religieuse de Carthage à des temples connus par les sources littéraires : un édifice découvert par l’équipe de F. Rakob dans les années 1980 (rue Ibn Chabâat), la Chapelle Carton et le petit temple de Sidi Bou Saïd. (458) Baklouti H., Hydraulique préromaine en Tunisie antique. Diffusion des techniques de construction des citernes puniques en pays numide : à Dougga (Thugga) et à Kalaat Bezzaz, dans L’Africa romana, XVIII, 1, p. 183-214. Il est très vrai que l’hydraulique préromaine en Afrique est mal connue. Elle mérite pourtant que les savants s’en occupent comme le fait ici H. B. Après quelques détours par Carthage et les Romains, il revient au sujet annoncé dans le titre. Il signale des citernes puniques, domestiques à Dougga et publiques à Kalaat Bezzaz. Une solide bibliographie vient clore le texte. Nous en venons maintenant à l’archéologie funéraire avec (459) Morel J-P., Les tombes puniques de Byrsa à Carthage et leur sort à travers les siècles, dans Monuments et cultes funéraires d’Afrique du Nord, p. 47-82, s’intéresse au secteur A de Byrsa (versant SSE de la colline), fouillé par S. Lancel et J.-P. Thuillier : sous les demeures puniques du IIe s., on a découvert des ateliers métallurgiques des IVe-IIIe s. qui recouvraient quatorze sépultures de l’époque archaïque (début et milieu du VIIe essentiellement). Sept types dominent dans ces tombes, toutes à inhumation, sauf un très jeune enfant soumis à la crémation dans une seule d’entre elles. L’a. étudie la typologie, d’une grande diversité, les aspects culturels et rituels : cinq tombes contenaient un vase grec ou étrusque, unique ; les corps étaient en supination, trois comportaient des cupules. Il note un fait étrange, la coexistence de belles demeures puniques du IIe s. avec certaines de ces tombes dont le sommet affleurait au niveau des sols. (460) Khelifi L., Les marqueurs des tombes de femmes à Utique durant l’époque punique, dans La femme dans les sociétés méditerranéennes. Actes du colloque de Tunis 7-8 mars 2008, édit. Guemara R., Tunis, 2010, p. 163-186, 8 pl. La nécropole de cette cité phénico-punique a fourni un matériel particulièrement riche qui témoigne de la complexité du dispositif funéraire. Une dizaine de tombes, en l’occurrence à inhumation, peuvent être identifiées comme étant des sépultures de femmes. Le matériel se compose en majorité de bijoux, d’objets de toilette, tels des flacons en verre, en ivoire ou en albâtre, d’amulettes, de cymbales, de clochettes, et de très peu de céramique. Il est datable des VIIe-IVe siècles av. J.-C. et certains objets offrent des ressemblances avec ceux trouvés à Tharros et dans des sites du sud de la péninsule Ibérique. Par ailleurs, ont aussi été trouvées des hachettes-rasoirs, plus communément associées à une population masculine. (461) Prados Martínez F., El sustrato libio-púnico y el proceso de transformación del paisaje extraurbano en el África romana, dans Changing landscapes. The impact of Roman towns in the Western Mediterranean : proceedings of the international colloquium, Castelo de Vide, Marvao, 15th- 17th May, 2008, édit. Corsi C. et Vermeulen F., Bologne, 2010, p. 369-393, 7 fig. La défaite de Carthage ne signifia pas l’élimination des modèles architecturaux, qui subsistèrent longtemps après. Ainsi les mausolées turriformes se multiplièrent et peuvent être considérés comme des marqueurs diffusant deux traditions conjointes, punique et orientale. Ils semblent indiquer la permanence culturelle et religieuse punique au sein d’une société nouvelle. Nous partons vers l’ouest avec (462) Torres Ortiz M., Mederos Martín A., Un nuevo análisis de la necrópolis “fenicia” de Rachgoun (Argelia), dans Carthage et les autochtones, p. 359-378. L’existence de la pratique de l’incinération directement sur le sol, pratique des sociétés de la Méditerranée centrale, montre que la population était mixte : pour une part indigène (Valle del río Tafna) et pour une autre issue de la péninsule Ibérique. (463) Boudouhou N., Les monuments funéraires du Maroc oriental : les tumuli, dans Monuments et cultes funéraires, p. 9-46, 23 fig. L’a. présente différents types de tumulus dans la région considérée, depuis les formes simples, telles les bazinas, jusqu’aux structures plus élaborées des monuments à antennes. Elle examine leur répartition, puis les influences qui se sont exercées à l’époque protohistorique, notamment celle des Puniques. Se signale particulièrement un tumulus avec un aménagement architectural unique à ce jour dans cette région. La céramique est un précieux indicateur. (464) Fantar M., Remarques sur l’artisanat dans la cité punique de Kerkouane, dans L’Africa romana, XVIII, 1, p. 143-156, replace le cas de Kerkouane dans son contexte africain. On y a découvert des fours à chaux et à céramique et des ateliers (coroplaste, verrier, orfèvres). (465) Bechtold B., Observations on the amphorae : repertoire of Middle Punic Carthage, dans Carthage Studies, II, 2008, 146 p., nombreuses fig. Le premier chapitre est dédié à un bilan des connaissances sur la période à partir des résultats des fouilles des différentes missions présentes à Carthage. Suit un chapitre sur les amphores du site de Bir Messaouda, les ateliers, le contexte stratigraphique et un examen chrono-typologique de la période intermédiaire de Carthage. Malgré un matériel limité qui nécessiterait des informations complémentaires, l’a. parvient à plusieurs conclusions. Elle note des importations d’amphores grecques d’Ionie, d’Adriatique, du sud de l’Italie et de Sicile, de la vaisselle provenant de la mer Égée et des centres puniques de Sardaigne ou de Sicile, mais ca 80-85 % du matériel provient de centres locaux ou régionaux entre 530 et 430. Les importations ont augmenté à la période suivante, mais n’ont jamais, semble-t-il, dépassé 30 % et, alors que les provenances étaient très diversifiées à la période archaïque, elles se limitent alors à l’Italie du sud, la Sicile, l’Ionie et l’Adriatique. Un catalogue occupe les p. 79-121. (466) Schmitz P. C., Punic Graffiti on Pottery from the Bir Messaouda Excavations 2000/2001, dans Carthage Studies, III, 2009, p. 147-160, ill., analyse 7 graffiti puniques, datés entre le VIIe et le IIe s. av. J.-C. (467) Chelbi F., Remarques sur les productions puniques à vernis noir et le commerce carthaginois, dans Carthage et les autochtones, p. 353-358. L’auteur présente les caractéristiques techniques de ces productions ainsi que les ateliers connus, proches de Carthage et d’Utique - mais aussi présents au Maroc et à Tipasa - et formule un programme de recherches sur ces productions. Celles-ci ont prospéré jusqu’à la veille de la deuxième guerre punique, puis sont concurrencées par la campanienne A de Naples-Ischia ; elles perdurent après la destruction de Carthage, mais sont en baisse progressive avant de s’éteindre vers le début du Ier s. av. J.-C. À la céramique s’ajoutent d’autres matériels moins fréquents. (468) Docter R.F. et Sonneveld J., Punic Glass from Carthaginian Settlement Excavations, dans Carthage Studies, III, 2009, p. 125-146, ill., font état de 317 fragments de verre trouvés sur le site : ceux de l’époque punique, ici traités, sont au nombre de 8. Ils comprennent des vases, des perles, et divers autres objets, et sont datés entre le Ve et le IIe s. (469) Acquaro E., Note antiquarie, dans Byrsa, XVII-XVIII, 2010, p. 9-19, 5 fig. Comme l’indique le titre, on trouvera dans ces pages quelques informations sur des objets d’origine carthaginoise, tels que rasoirs et sceaux, informations qui pourront être complétées avec (470) Acquaro E. et Lamia A., Archivi e sigilli di Cartagine, dans Athenaion, Lugano (Quaderni e antropologia. Temi di archeologia punica, 8), 2010, 48 p., VI planches. Après un rappel des lieux de trouvailles, dont Carthage et Sélinonte, les auteurs présentent une bibliographie thématique puis la documentation. Les sites occidentaux seront les derniers de cette section. (471) Villada Paredes F., Ramón Torres J. et Suárez Padilla J., El asentamiento protohistórico de Ceuta. Indígenas y fenicios en la orilla norteafricana del Estrecho de Gibraltar, Ceuta, 2010, 544 p., 125 fig. À partir d’une fouille effectuée sur la Plaza de la Catedral qui recouvre les vestiges de la Ceuta phénico-punique, les auteurs présentent cette période de l’histoire de la cité : installation de cabanes à la fin du VIIIe s., peuplement phénicien accompagné d’un urbanisme orthogonal au cours du VIIe s. Ils publient aussi en annexe une très belle étude archéozoologique des vestiges de mammifères trouvés sur le site. (472) Carmona González P. et alii, La primera ocupación del sector, dans Lixus-3, p. 53-106. Il s’agit d’une intéressante étude géomorphologique de la cité et de ses environs, ainsi que de la gestion des ressources naturelles terrestres et maritimes. Les premiers matériels céramiques permettant de dater l’occupation du site de Lixus sont du VIIIe siècle av. J.-C., et les premières constructions datent du VIIe siècle av. J.-C. Les preuves fournies incitent à voir « une société hétérogène coloniale à Lixus depuis le VIIIe siècle av. J.-C. ». (473) Aranegui C. et alii, La época púnica, ibidem, p. 107- 126, constatent archéologiquement, dans un contexte bien daté, un niveau punique qui court depuis la fin du Ve s. av. J.-C. jusqu’à la fin du IIIe s.-début du IIe s. av. J.-C. (474) Arharbi R., Banasa à l’époque maurétanienne : nouvelles données chronologiques, dans Carthage et les autochtones, p. 394-412, 18 fig., brosse tout d’abord l’histoire des recherches à Banasa (C. Tissot, R. Thouvenot, A. Luquet, l’équipe de prospection du bassin du Sebou en 1982 et 1986, puis les fouilles dans les années 1990). Les recherches attestent des relations avec les Phéniciens installés sur les sites côtiers de Maurétanie occidentale et prouvent que Banasa fut un centre florissant de production de céramiques à partir du VIe s. jusqu’au IIe s. av. J.-C.
Bibliographie
3Le colloque organisé en l’honneur de M.H. Fantar (475) Carthage et les autochtones de son empire du temps de Zama, Hommage à Mhamed Hassine Fantar, Colloque international organisé à Siliana et Tunis (10-13 mars 2004), édit. A. Ferjaoui, Tunis, 2010, 541 p., ill., a été l’occasion de recueillir une série d’études sur les relations entretenues par Carthage avec les peuples de son empire et les peuples voisins, ainsi que sur la permanence de sa culture jusqu’à l’époque tardive. L’ouvrage propose 43 communications, réparties entre six chapitres, dont la plupart ont été retenues pour cette B.A.A.A., car elles concernent aussi bien ce chapitre que le suivant : « Les Phéniciens, les Carthaginois et les autochtones en Méditerranée », « Carthage et les Élymes », « Carthage et les Sardes », « Carthage et les Ibères », « Carthage et les Libyens », « Permanence de la culture punique à l’époque romaine ». (476) Ferjaoui A., Préambule, ibidem, p. 7-8, définit le cadre thématique du colloque, puis (477) Anonyme, dresse la Liste des publications 1965-2008 [de M.H Fantar], p. 9-20, en français et en arabe, et (478) Sznycer M., Présentation de l’œuvre de Mhamed Hassine Fantar, ibidem, p. 21-22, évoque brièvement la carrière de son ami. L’histoire générale de Carthage a fait l’objet de deux publications, l’une en anglais, l’autre en allemand. (479) Hoyos D., The Carthaginians, Londres, 2010, XXXVI-251 p., ill., cartes, index. Cette histoire des Carthaginois, qui expose les principaux éléments attendus, insiste sur le développement d’une culture complexe, d’une société de ce peuple méconnu. Venus de Phénicie, ils ont incorporé dans leur civilisation des éléments issus d’autres populations, égyptienne, grecque, africaine, puis ont, à leur tour, influencé de multiples régions occidentales. Sont évoqués ensuite le régime politique, reconnu comme stable par Aristote, puis la lutte contre Rome et la destruction de la ville. Néanmoins l’influence de Carthage demeura vivace dans plusieurs régions. (480) Zimmermann K., Karthago. Aufstieg und Fall einer Grossmacht, Stuttgart, 2010, 159 p., ill., cartes, plans. Ce livre très bien illustré offre un panorama de la Carthage punique en neuf chapitres. Le dixième donne un bref aperçu de la colonisation gracchienne ainsi que de la fondation coloniale césarienne. Une traduction allemande du Périple d’Hannon est fournie p. 20. Le contexte de la fondation de la cité a suscité deux articles. (481) Lemaire A., Remarques sur le contexte historique et culturel de la fondation de Carthage, dans Carthage et les autochtones, p. 55-64 présente l’état de la question depuis la synthèse de S. Gsell, toujours utile, puis le contexte historique : l’a. propose de situer la fondation de Carthage non pas en relation avec les pressions effectuées par l’empire néo-assyrien, mais avec la domination politique du roi araméen de Damas, Hazaël. (482) González Wagner C., Una reinterpretación del termino Quarthadasht, dans Carthage et les autochtones, p. 61-64. La relecture du passage de Justin sur la fondation de Carthage permet de proposer une nouvelle interprétation du terme dans le sens de « refondation », de « cité rénovée » ou « refondée », ce qui suppose l’existence d’une autre cité plus antique, celle-ci africaine, à Byrsa : l’emplacement de la forteresse serait donc le premier lieu d’implantation des colons phéniciens avant la fondation rituelle de Karthadasht. (483) Günther L.-M., Überlegungen zum Handwerk und Kunsthandwerk in der Metropole Karthago, dans L’Africa romana, XVIII, 1, p. 175-181. La ville de Carthage était-elle une métropole ? La question se pose pour L.-M. G. qui propose ici une promenade historiographique dans la cité punique, à travers les écrits contemporains, surtout ceux des Picard, de Fantar et de Moscati. (484) Ribichini S., Il toro di Falaride, dans Carthage et les autochtones, p. 89-97. Il faut sans doute abandonner l’idée reçue selon laquelle le taureau de bronze, fameux objet de torture du tyran Phalaris, qu’Hannibal prit à Agrigente lors du sac de la ville en 406, serait celui que Scipion Emilien restitua à la cité grecque à la suite de la destruction de Carthage. (485) Cusumano N., La passione dell’odio e la violenza correttiva : Greci e Cartaginesi in Sicilia (409-396 a. C.), dans Come bestie ? Forme e paradossi della violenza tra mondo antico e disagio contemporaneo, édit. Andò V. et Cusumano N., Caltanisetta-Rome, 2010, p. 141- 163. Dans La Bibliothèque de Diodore, les récits de cruauté dus aux Carthaginois (la prise de Sélinonte en 409) et aux Grecs (la prise de Motyé, en 397) font l’objet de récits parallèles, mais leur interprétation est bien différente : le misos (haine) grec est un instrument de civilisation face aux atrocités bestiales des Puniques. Les deux peuples sont unis par une relation de réciprocité et de réversibilité, mais c’est une relation asymétrique, focalisée sur la vocation pédagogique et civilisatrice des Grecs. On y associe (486) Ribichini S., Trofei punici, ibidem, p. 121-140, ill. L’a. passe en revue les différents traitements que les prisonniers pouvaient subir dans le monde punique avec un intérêt particulier sur le sacrifice aux dieux (selon des modes variés) de victimes humaines (des prisonniers) lors de la célébration de succès militaires. Il est difficile de savoir si les stéréotypes relatifs à la cruauté punique ont influé sur ces récits. Il semble aussi qu’il y avait des « triomphes » à Carthage, mais les sources ne permettent pas de discerner leur nature. La religion carthaginoise reste un sujet bien étudié, notamment la question des tophet. (487) Bénichou-Safar H., En Afrique les tophets éclairés par les sanctuaires à Saturne, dans Carthage et les autochtones, p. 471-477, propose cinq conclusions qu’autorise, à son avis, la nouvelle interprétation de ces sanctuaires, qui rejette la thèse ancienne du sacrifice humain. Deux tableaux dressent les similitures entre les deux types de sanctuaires, puis entre les inscriptions puniques (ou néopuniques) et latines : c’est à partir de ces similitudes que l’auteur essaie de comprendre le fonctionnement de ces espaces sacrés. (488) Campus A., Per una archeologia del tofet, dans Storia delle religioni e archeologia : discipline a confronto, édit. Baglioni I., Rome, 2010, p. 86-96, ill., plan. De la comparaison entre les sources littéraires (Bible hébraïque et Trogue-Pompée à travers Justin) et archéologiques (Thysdrus en Tunisie, nécropole de Su Fraigu dans la province de Cagliari, nécropole de Yasmina à Carthage) émerge une interprétation du tofet non comme un lieu où ont été sacrifiés des enfants, mais comme une nécropole destinée aux enfants. (489) Crouzet S., Les rituels du tophet : idéologie et archéologie, dans Bestattungsrituale und Totenkult, p. 237-258. Les données fournies par l’archéologie coïncident rarement avec celles que donnent les auteurs antiques. Il convient donc de s’interroger sur leurs relations, en particulier de comprendre quels furent les éléments qui ont contribué à construire les discours. Cette confrontation est déclinée en plusieurs thèmes : les mots et le geste dans le vocabulaire latin et grec, l’action et l’intention : s’agit-il de maintenir la paix avec les dieux ou d’obtenir un don ? Quelle forme prend le rite et quel est son fond idéologique ? Certains textes apportent des détails sur l’environnement sonore ou visuel de la cérémonie, mais l’a. souligne qu’il n’y a pas de mémoire de la déposition, puisque les strates se superposent. (490) Oggiano I. et Xella P., Comunicare con gli dei. Parole e simboli sulle stele del tofet, dans Bolletino di archeologia on-line, I, 2010, p. 46-58, 5 fig. La méthode d’analyse des stèles doit tenir compte simultanément des deux vecteurs de communication qui s’y trouvent : l’écriture et l’image obéissent à des logiques différentes, mais l’ensemble forme un langage cohérent adressé aux dieux. Plusieurs illustrations représentent le tophet et des stèles de la Carthage punique. (491) Dridi H., Entre autochtones et Puniques. Quelle identité pour Sid à Antas (Sardaigne) ?, dans Carthage et les autochtones, p. 161-169, reprend le dossier épigraphique et littéraire de la divinité honorée dans le sanctuaire punique d’Antas en Sardaigne, Sid ‘DR BBY, interprétée en latin sous le nom de Sardus Pater Bab[…] : l’hypothèse punique plutôt que sarde est confortée par le contexte punique des fidèles et le hiatus chronologique entre les tombes nuragiques et l’édification du temple. (492) Prados Martínez F., L’iconographie du Nefesh dans la plastique punique : entre Carthage et la Péninsule Ibérique, dans Iconographie et Religions dans le Maghreb antique, p. 57-77, 11 fig. À travers des exemples de représentations du nefesh dans les peintures ou gravures funéraires, sur les stèles et les amulettes, et en comparant avec les formes architecturales, l’a. arrive à la conclusion que celui-ci devint un symbole sacré qui pouvait transmettre non seulement une série de valeurs, de pouvoirs liés à un rang social élevé, mais aussi des valeurs de salut. Accompagné d’animaux mythiques tels que sirènes, sphinx, ou réels, comme les dauphins, il assurait à l’intérieur des tombes ou sur les amulettes, une idée de protection contre les dangers de l’âme dans son voyage vers l’au-delà. (493) Tejera A. et Chávez M.E., El « signo de Tanit » y la religión de los Libios, una hipótesis interpretativa, dans Carthage et les autochtones, p. 295-309. Les symboles astraux qui sont représentés sur les stèles seraient associés à la déesse Tanit, la Junon Caelestis des Romains, tandis que le signe traditionnellement nommé « signe de Tanit » serait par contre une systématisation du dieu Baal. On lui attribue une valeur apotropaïque. (494) Zeghal-Yazidi S., Les thèmes d’Horus faucon dans le répertoire iconographique des hachettes-rasoirs de Carthage et leurs symbolismes, dans Iconographie et Religions dans le Maghreb antique, p. 19-34, 16 fig. Ces objets, à destination funéraire, sont présents pendant toute la période punique, avec une iconographie variée. Les thèmes égyptisants sont nombreux et celui d’Horus se distingue particulièrement. À la fin du IVe s. av. J.-C., Horus faucon est associé à l’œil oudjat, ou œil d’Horus, et à la fleur de lotus, cette dernière se transformant au IIe s. av. J.-C. en une sorte d’arbre de vie. Horus faucon devint l’équivalent d’Harpocrate, lui-même devenu le dieu sauveur par excellence. (495) Ulbricht A., Images of Cypriot Aphrodite in her sanctuaries during the age of the City-kingdoms, dans Brill’s Companion to Aphrodite, p. 168- 193, 9 fig. Comme l’Aphrodite de Chypre a été identifiée à Astarté, on sera intéressé par des ressemblances avec les statues et figurines phénico-puniques, en particulier par les représentations de la fécondité. (496) López-Beltran M., Modelling Communities : Punic Terracottas in Rituals, dans Meetings between Cultures, section Ritual Communities and Local Identities in the Iron Age-Archaic Western Mediterranean, p. 53-58, 2 fig. Les représentations humaines sont hétérogènes et ne doivent pas être interprétées en termes de hiérarchie de valeurs artistiques, car, pour l’a., elles traduisent des différences de conception et d’interprétation du corps humain. Et nous terminons ce paragraphe sur un produit d’utilisation religieuse. (497) Gran-Aymerich J., La diffusion des parfums de Carthage à la péninsule ibérique, dans Les Dossiers de l’Archéologie, 337, janv.-fév. 2010, p. 52-57, ill., rappelle, dans ce petit dossier bien illustré, les rôles divers qu’avaient à Carthage les fards, onguents et parfums (domestiques, religieux et funéraires) ainsi que les vases qui les contenaient et le réseau de commercialisation.
4L’influence de Carthage s’étendait sur de vastes territoires, en Afrique comme dans d’autres régions de la Méditerranée occidentale, dans les grandes îles et en Ibérie. (498) Fantar M., Neapolis, le sens d’un toponyme au cap Bon, dans Histoire (L’-) des steppes tunisiennes. Session 2008, p. 63-68. La mention de Neapolis par Thucydide en fait la cité punique la plus anciennement citée après Carthage. Les fouilles ont mis en évidence des contacts avec le monde grec dès les VIe-Ve s. av. J.-C., mais il faut rejeter l’hypothèse d’une fondation grecque. Bien qu’on ne lui connaisse pas d’autre nom, il est envisageable que celui-ci soit la traduction d’un nom de lieu punique, Mqmhdš, qui signifie « installation nouvelle », transcrit parfois Macomades, nom de lieu souvent signalé sous l’appellation de Neapolis. La ville était bien un emporion carthaginois. (499) Manfredi L.-I., Cartagine e l’assetto territoriale del Nord-Africa, dans Carthage et les autochtones, p. 329-335, s’intéresse à l’organisation que Carthage met en œuvre sur son territoire proche, notamment en instaurant des districts (les futurs pagi romains) : de la fin du VIe au IVe s., la région du Cap Bon et celle des districts de Muxsi et de Zeugi, puis du IVe au IIIe s. la chora Thuscae. En outre, au IIIe siècle, le sufétat se diffuse comme organe de contrôle des cités sur le territoire dominé par Carthage. Cette organisation correspond à une politique rationnelle d’acquisition et de contrôle territorial : toute la région devient une structure militaire placée sous l’autorité du stratège Hannon, parallèle à l’éparchie de Sicile et à celle d’Ibérie. (500) Laporte J.-P., Numides et Puniques en Algérie, ibidem, p. 379-393, 3 fig. Le « modèle Cintas » est désormais dépassé (celui du contrôle direct de Carthage sur les escales africaines), il faudrait désormais élaborer d’autres modèles différenciés selon les régions et qui intègrent le rôle des autochtones. L’a. procède à une enquête historiographique sur l’histoire et l’archéologie de l’Algérie préromaine (et effleure le Maroc) depuis P. Cintas, en insistant notamment sur l’importance de la navigation de commerce en haute mer. (501) Morel J.-P., Carthage et « l’aire élyme » : affinités céramiques, ibidem, p. 111-130, 19 fig. La Sicile occidentale présente quatre séries de sites : des sites pleinement puniques, des sites puniques avec de fortes composantes grecques, des villes grecques ayant subi l’influence punique, enfin des villes élymes. De là un « paysage céramique » original, qui doit beaucoup aux relations entretenues avec Carthage. Ce paysage est étudié à partir de quatre rubriques : aspects techniques, typologiques, ornementaux et commerciaux. Cette aire élyme présente des affinités marquées avec le système céramique punique, mais sans exclure des composantes helléniques. (502) Bondi S.F., Carthage et les peuples autochtones de la Méditerranée. Les relations avec les Élymes, ibidem, p. 103-109, brosse le panorama historique des relations entre Carthage et les Élymes, depuis le premier contact à l’occasion de l’expédition de Malchus, vers la moitié du VIe siècle, jusqu’au traité de 405/404 entre Carthage et Syracuse qui reconnaît la première comme un protagoniste essentiel en Sicile, les cités élymes se trouvant dans sa zone d’influence. (503) Bernardini P., Cartagine e la Sardegna : la fabbriche dell’integrazione, ibidem, p. 133-145, essaie de reconstituer le cadre dans lequel s’est déroulée la relation entre Carthage et les Sardes : loin d’attester une division entre les Puniques cultivant les plaines et les Sardes relégués dans les montagnes, les témoignages historiques orientent au contraire vers une intégration des deux peuples. (504) Garbati G., Cartaginesi e Sardi : integrazioni culturali e aspetti religiosi dell’incontro. Il caso di S. Adrea Frius (Cagliari), ibidem, p. 147-153. À l’époque hellénistique, le paysage rural se définit par la présence de modestes aires sacrées, installées sur des sites nuragiques plus anciens, le long des voies de pénétration punique. Les objets présentent des faciès culturels divers, phénicien, punique, italique et gréco-hellénistique : le sanctuaire de Linna Pertunta est un exemple de cette synthèse entre groupes ethniques distincts. (505) Olianas C., Il mestiere dell’intagliatore di scarabei in Sardegna e in Africa in epoca punica (V-III secolo a.C.) : confronti tra botteghe tharrensi e cartaginesi, dans L’Africa romana, XVIII, 1, p. 233-241. Les renseignements sur les tailleurs de scarabées sont plutôt rares. Il faut donc partir des objets et essayer de les faire parler. Entre le Ve et le IIIe s. avant notre ère, on peut distinguer plusieurs phases, des ateliers divers, mais une seule technique. Donc, les productions de Carthage et de la Sardaigne étaient assez proches les unes des autres. (506) Ramón Torres J., Les relations entre Carthage et l’extrême occident phénicien à l’époque archaïque, dans Carthage et les autochtones, p. 173-196. L’auteur recense les sources littéraires et les sources archéologiques relatives à la présence punique en Ibérie et en Maurétanie, en quête non pas d’une « histoire de Carthage et de l’occident phénicien », mais d’éléments de compréhension permettant de sortir de la polarisation historiographique : rôle déterminant de Carthage qui aurait détruit la légendaire Tartessos ou rôle effacé avant l’occupation d’Hamilcar Barca en 237 av. J.-C. On observe que les Phéniciens installés en Espagne ont accueilli avec faveur les importations puniques à partir du VIe s. On en ignore la raison, mais cela prouve que Carthage était devenue un modèle dominant. (507) Sanmarti J., Phéniciens, Carthaginois et Ibères : cinq siècles de rapports économiques et culturels, ibidem, p. 197-206. Les avancées remarquables de la céramologie permettent de dresser un bilan des rapports économiques entre indigènes et colonisateurs, de proposer quelques hypothèses sur leur rôle dans l’évolution sociale des groupes humains impliqués et d’évaluer les emprunts culturels qui les ont accompagnés. Du VIe au IIIe s., les relations commerciales ont entraîné une interdépendance des divers partenaires, qui ont favorisé des modifications successives dans les systèmes de production et de consommation ; les sociétés ibères ont maintenu leurs cadres institutionnels et culturels, en empruntant seulement quelques éléments qui étaient utiles aux aristocraties. (508) Almagro-Gorbea M. et Torres Ortiz M., La escultura fenicia en Hispania, Madrid, 2010, 469 p., 395 fig. Ce très bel ouvrage présente en première partie (p. 23-331) un catalogue richement illustré et commenté de la sculpture de type phénicien en milieu ibérique. La seconde partie s’attache à l’analyse, aux problèmes méthodologiques de la caractérisation, à la transmission des modèles. Une abondante bibliographie conclut ce volume (p. 397-439) et on consultera l’index pour trouver ce qui concerne Carthage ou Baal Hammon. (509) Briquel D., Carthage et l’Étrurie, deux grandes puissances barbares de la Méditerranée occidentale, dans Carthage et les autochtones, p. 71-87. En dépit de leur proximité avec le monde hellénique, puisqu’elles aussi appartenaient au monde des cités, l’image de ces deux puissances était marquée, en Grèce, par des traits dépréciatifs : cruauté, sacrifices humains, collusion contre les cités grecques. Ce portrait a trouvé une nouvelle légitimité quand ces deux régions furent entrées dans l’Empire romain et que leur passé fut réinterprété en fonction de cette donnée. L’article examine aussi les relations commerciales ou politiques entre Carthaginois et Étrusques.
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