I. Généralités
p. 9-64
Texte intégral
A. – Sources
1En ce qui concerne les sources littéraires, seuls ont été inclus dans cette rubrique les travaux d’un intérêt général, notamment quelques colloques qui ont mis à l’honneur des auteurs qui ont évoqué l’Afrique et quelques études qui mettent en relation plusieurs auteurs. Ceux qui concernent des périodes ou des thèmes précis seront présentés à leur place chronologique. Et nous commençons par la géographie. (11) López Pardo F., Los banquetes de los etíopes del Xion y los fenicios de Kerné-Mogador, dans Carthage et les autochtones, p. 413-426. Le paragraphe final de l’œuvre du Pseudo-Scylax contient quelques faits étonnants sur Kerné et l’embouchure du fleuve Xion. Le Ps.-Sc. s’attarde à des aspects inhabituels et amplifie d’autres à l’excès, ce qui permet de supposer que ce paragraphe dépasse la simple notice ethnographique, et de conclure que vivait là un peuple d’Éthiopiens « atlantiques ». (12) Arcos Pereira T. et Santana Santana A., El « Periplo » de Hanón : una propuesta de interpretación, dans Latomus, LXIX, 1, 2010, p. 3-17, ill., carte, défendent l’hypothèse de l’authenticité du texte en se fondant sur l’étude de la transmission des informations géographiques qu’il contient concernant la côte nord-occidentale de l’Afrique, transmises par de nombreux auteurs grecs et latins antérieurs au ms. Heidelberg, UB, Palat. gr. 398 (du IXe ou du Xe s.), principal témoin du Périple. (13) Domínguez Monedero A.J., El viaje de Hanón de Cartago y los mecanismos de exploración fenicios, dans Viajeros, peregrinos y aventureros en el mundo antiguo, édit. Marco Simón F., Pina Polo F. et Remesal Rodríguez J., Barcelone (Instrumenta, 36), 2010, p. 77- 93, accepte la véracité du texte du codex Palatinus Graecus 398, selon l’a. du IXe s. Pour Strabon (III, 2, 14), les informations dont disposaient les Grecs quand ils commencèrent à coloniser l’Occident venaient des Phéniciens. Comment ceux-ci se les procuraient-ils sur l’extrême occident ? D’après l’auteur, elles venaient d’informateurs qui avaient une connaissance empirique du terrain. (14) Strabons Geographika, 8, Buch XIV-XVII : Kommentar, édit. Radt S., Göttingen, 2009, 556 p., 2 cartes dépl., et (15) Id., Strabons Geographika, 9, Epitome und Chrestomathie, Göttingen, 2010, 357 p., avec les corrigenda des tomes 1-8. Le commentaire linéaire de l’œuvre de Strabon (commencé en 2002, le tome 1 fournissant le texte grec et la traduction), prend fin avec ces deux ouvrages. Nous indiquons dès à présent la publication du tome 10, en 2011, qui contient les indices du texte et de la traduction ainsi que les indices du commentaire et une liste de tous les corrigenda relatifs aux livres précédents. Au total une très belle série, désormais indispensable à qui veut travailler sur Strabon. On verra une géographie imaginaire avec (16) Gómez Espelosín F.J., Geografie fantastiche nella Grecia antica, Rome, 2010, 227 p., est la traduction de l’ouvrage de Bitti M.C. Le chapitre sur les îles se réfère beaucoup au mythe herculéen, et évoque Cerné, les îles Fortunées et/ou Bienheureuses (p. 37-46). Celles-ci sont à nouveau mentionnées dans le chapitre qui traite des lieux paradisiaques, avec le jardin des Hespérides (p. 73-77). Quant à la Libye, pour laquelle Hérodote reste la base, elle apparaît dans le chapitre sur les terres barbares et hostiles (p. 133-140). (17) Geography and Ethnography : Perceptions of the World in Pre-Modern Societies, édit. Raaflaub K.A. et Talbert R.J.A., Oxford, 2010, XV-357 p. ill., cartes, index. Nous signalons cet ouvrage dans la mesure où des passages de plusieurs études peuvent intéresser des Africanistes, dont (18) Dueck D., The geographical Narrative of Strabo of Amasia, ibidem, p. 236-251. Strabon a transformé diverses traditions et informations géographiques, mais aussi historiques, en une narration géographique et littéraire unique. (19) Lozovsky N., Geography and Ethnography in Medieval Europe : Classical traditions and Contemporary Concerns, ibidem, p. 311-329, 4 fig. Les Africains Augustin, Macrobe, Martianus Capella tenaient une large place dans la vision du monde que le Moyen Âge a héritée de l’Antiquité. L’index permet de trouver d’autres références ponctuelles. (20) Ressa P., Sunt montes boni, sunt montes mali : interpretazioni patristiche della montagna, dans Auctores nostri, p. 325-346. Les auteurs chrétiens, notamment Augustin, ont souvent fait référence à la montagne, très présente dans la Bible, physiquement et métaphoriquement, car elle est considérée comme un symbole d’ascension spirituelle. (21) Devallet G., Les solitudines et le désert chez quelques auteurs latins, dans Histoire (L’-) des steppes tunisiennes. Session 2008, p. 157-167. Tous les auteurs, poètes, géographes ou historiens représentent toujours le désert de façon négative. C’est un espace vide, délaissé par les hommes, détruit par ses habitants, mais une partie constitutive du monde, qui offre parfois un refuge, ainsi pour Jugurtha ou Tacfarinas. (22) Chávez Reino A.L., Presentación de Historiarum reliquiae : un sitio web al servicio del estudio de la historiografía, la geografía antiguas fragmentarias, dans L’Africa romana, XVIII, 1, p. 117-119. L’informatique rend de plus en plus de services. À preuve. Retour au papier avec de nouvelles éditions et des publications sur des auteurs qui se sont intéressés de plus ou moins près à l’Afrique. (23) Quinto Ennio, Annali. 5, Frammenti di collocazione incerta, édit. Jackson G., Tomasco D., introd. Flores E., Naples, 2009, 651 p., 2 index. Avec cet ouvrage qui comprend les 127 fragments de localisation incertaine des Annales d’Ennius, s’achève un vaste projet d’édition, de traduction italienne et de commentaire de l’œuvre, commencé en 2000. (24) Les arpenteurs romains. 2, Hygin. Siculus Flaccus, texte établi et trad. Guillaumin J.-Y., Paris, 2010, p. LII-168 p. en partie doubles, 3 index. La traduction et le commentaire de ces deux traités généraux, qui ne contiennent rien de particulier sur l’Afrique, mais portent sur l’organisation des centuries, les statuts des terres et les controverses, peuvent se révéler utiles à qui s’intéresse à la terre. Siculus Flaccus, daté par l’a. de la période tétrarchique, est le plus complet. Au chapitre des historiens, les actes d’un colloque autour de Tite-Live, intitulé (25) Livy and intertextuality. Papers of a conference held at the University of Texas at Austin, October 3, 2009, édit. Polleichtner W., Trêves, 2010, 242 p., un index, réunit une dizaine d’études qui appliquent à l’œuvre de Tite-Live la grille de lecture de l’intertextualité. Comme le fait remarquer l’éditeur lui-même, (26) Polleichtner W., Vorwort, ibidem, p. 9-13, si l’intertextualité est devenue un domaine de recherches courant pour les œuvres littéraires, elle ne concerne que rarement l’historiographie, peut-être parce qu’il est assez difficile de connaître les sources des historiens antiques. Les contributions de l’ouvrage montrent comment Tite-Live réfléchissait aux méthodes et aux conditions d’écriture de l’Histoire ainsi qu’à la définition de la vérité historique. (27) Jaeger M., Once more to Syracuse : Livy’s Perspective on the Verrines, ibidem, p. 15-45, s’interroge sur la manière dont le récit de la prise de Syracuse, lors de la deuxième Guerre punique, faisait écho à la représentation de cette ville dans le discours de Cicéron contre Verrès, tout en traitant le sujet de manière originale. (28) Polleichtner W., Fabius, Scipio, and the Sicilian Expedition, ibidem, p. 67-92, s’intéresse à la connaissance que l’historien latin avait de Thucydide et détecte l’influence du récit de la guerre du Péloponnèse sur celui des guerres puniques dans son œuvre ; voir aussi infra deux contributions à propos de la seconde guerre punique (Moore T.J. et Feldherr A.). Si l’on se tourne du côté des poètes, (29) Burbidge J., O quam te memoriam, Virgo ? Interpreting Venus in Aeneid 1.314-417, dans Brill’s companion to Aphrodite, p. 51-78. Vénus apparaît dans trois séquences de l’Énéide, I, et il s’agit ici de la deuxième de ces apparitions, qui se déroule dans la forêt à proximité de Carthage. Cette épiphanie est une des plus célèbres descriptions de « l’Aphrodite révélée », ici « Vénus révélée », et l’auteur examine plus particulièrement comment Virgile met le lecteur en mesure de sympathiser avec Énée. Après avoir exploré le texte lui-même, il le met en relation avec des modèles grecs, Homère, Odyssée, 6-7, 10 et 13, Apollonios de Rhodes, Argonautiques, 4, 1305-1363, et sa localisation géographique en Afrique, puis Ennius, Ann., 18-19 Sk. Lucain a attiré l’attention avec une édition, un colloque et plusieurs études. (30) A Commentary on Lucan, De bello civili IV, Introduction, Edition and Translation, édit. Asso P., Berlin-New York (Texte und Kommentare, 33), 2010, 333 p., 2 index. Après la bataille de Lerida, la scène se transporte en Illyrie puis en Africa, marquée par les déserts. L’auteur propose une image contrastée de Rome et de l’Afrique, terre du mal, pourtant incluse dans l’Empire. (31) Lucain en débat. Rhétorique, poétique et histoire. Actes du colloque international, Institut Ausonius (Pessac, 12-14 juin 2008), édit. Devillers O. et Franchet d’Espèrey S., Bordeaux-Paris, 2010, 373 p., cartes, 4 index. Le colloque se proposait d’examiner l’œuvre de Lucain dans ses dimensions historiques et littéraires : les études sont réparties entre trois chapitres (Histoire et création littéraire, Idéologie, ordre et désordre et Aspects historiques et symboliques). (32) Cogitore I., Caton et la libertas : l’apport de Lucain, ibidem, p. 167-177, revient sur les textes contemporains de la mort de Caton puis sur sa mémoire, jusqu’au Pseudo-Sénèque, enfin sur la place qu’occupe le chef pompéien dans l’œuvre de Lucain : celui-ci lui rend sa véritable stature politique, et pas uniquement philosophique et morale. Deux autres articles plus proches de nos études sont signalés infra (Asso P. et Paolo A.). (33) Lucan, édit. Tesoriero C., avec la collab. de Muecke F. et Neal T., introd. Braund S., Oxford-New York, 2010, X-538 p., 3 index, contient dix-sept articles déjà publiés de 1927 à 1999 et représentant les principales tendances des recherches sur Lucain. L’Afrique y est très peu présente. (34) Löwe D., Medusa, Antaeus, and Caesar Libycus, dans Lucan’s Bellum Civile. Between Epic Tradition and Aesthetic Innovation, édit. Hömke N. et Reitz Ch., Berlin-New York, 2010, p. 119-134, rés. angl. p. 199, et (35) Bexley E., The Myth of the Republic : Medusa and Cato in Lucan, Pharsalia 9, ibidem, p. 135-153, rés. angl. p. 199-200. Les deux articles étudient les mythes d’Antée et de Méduse qui incarnent deux paysages de l’Afrique et auxquels le poète donne une signification allégorique de la guerre civile ou de leurs acteurs. Mais les auteurs proposent une lecture inverse de Méduse : pour D. Löwe, elle est associée aux anti-Républicains ; pour E. Bexley, sa tête décapitée symbolise la cause perdue de la République et son corps le gouvernement romain traditionnel. (36) Brinnehl E.A., Medusa’s blood : Lucan, Libya and the Geography of Anger, Université de Wisconsin-Madison, 2010, 207 p. Cette reproduction par l’a. de sa thèse, qui comporte une bibliographie uniquement en anglais, sera peu utile aux historiens. C’est avant tout un livre de philosophie qui, à partir du thème de la colère rapproché de la perception que les auteurs anciens pouvaient avoir de l’Afrique comme modèle de démesure, s’appuie sur une œuvre particulière, la Pharsale de Lucain, et sur l’étude des manifestations ou du refus de la colère chez les protagonistes : César identifié à la Libye présente les caractères du tyran et Caton incarne le sage stoïcien et le modèle de l’homme d’État. César à nouveau avec (37) Martin P.M., Vultus Caesaris : le regard de César dans la Pharsale, dans Corps en jeu : de l’Antiquité à nos jours. Actes du colloque international « Corps en jeu », Université de Toulouse II-Le Mirail, 9-11 octobre 2008, édit. Garelli M.-H., Rennes, 2010, p. 55-72. Lucain ne décrit aucun de ses héros, tous les corps sont souffrants, blessés ; seul César échappe à cette règle, ou plus exactement son regard. Silius Italicus a aussi fait l’objet d’un colloque. (38) Silius Italicus. Akten der Innsbrucker Tagung vom 19.-21. Juni 2008, édit. Schaffenrath F., Berne-Francfort-sur-le-Main, 2010, 193 p., 2 index. C’est le premier colloque à être consacré à cet écrivain flavien dont l’œuvre, les Punica, fut redécouverte à partir des années 1980. (39) Scheffenrath F., Einleitung, ibidem, p. 9-14, dresse un bilan historiographique et présente brièvement les onze contributions de l’ouvrage, dont l’approche est surtout littéraire, mais que nous détaillons en raison de la nouveauté de l’ouvrage. (40) Schubert W., Silius Italicus – ein Dichter zwischen Klassizismus und Modernität ?, ibidem, p. 15-28, revisite l’héritage de Tite-Live et de Virgile visible dans l’œuvre et apprécie son originalité à travers l’étude de la langue, de la structure et de son rapport aux sources. (41) Marks R.D., Lucan’s Curio in the Punica, ibidem, p. 29-46, dresse une comparaison entre le Curion de Pun. 5 et la figure de Pompée chez Lucain. (42) Ahl F., Gendering the Underworld : Bodies in Homer, Virgil, Plato and Silius, ibidem, p. 47-58, considère la nekya de Pun. 13 dans le cadre de la longue tradition d’Homère à Lucain. (43) Pomeroy A.J., Fides in Silius Italicus’Punica, ibidem, p. 59-76, renouvelle l’opposition de la fides et de la perfidia dans les Punica, en particulier à l’occasion de l’épisode de Sagonte, en confrontant l’œuvre de Silius avec celles de Polybe et de Tite-Live. (44) Gärtner T., Überlegungen zur Makrostruktur der Punica, ibidem, p. 77-98, étudie la structure de l’œuvre et l’influence de Virgile sur celle-ci. (45) Wenskus O., Diskussionsbeitrag : die Siebzehn als kritische Zahl, ibidem, p. 97-109, selon laquelle la longueur et le nombre des livres ont peut-être été influencés par des œuvres historiques et leurs epitomai. Les deux contributions suivantes s’attachent aux techniques littéraires. (46) Reitz Ch., Silius als Epitomator ?, ibidem, p. 99-110, et (47) Schaffenrath F., Epiche Erzälher in den Punica, ibidem, p. 111-126. Les trois dernières études s’intéressent à des cas spécifiques et concernent peu nos études. (48) Ariemma E.M., New trends del dopo-Canne : considerazioni su Marcello nei Punica, ibidem, p. 127-150, puis (49) Stocks C.A., [Re]constructing epic Sicily and the Punica in miniature, ibidem, p. 151-166, et (50) Risi A., Achill nell’Achilleide staziana e nella fogura di Podeto nel XIVo libro dei Punica, ibidem, p. 167-184. (51) Mattiacci S., Ad cothurnum ascendere : Fedro, Marziale, Apuleio e le tentazioni del sublime, dans Prometheus, XXXVI, 2, 2010, p. 168-184, associe trois auteurs de genres dits mineurs (fable, épigramme, roman). Ils font assaut d’autodérision, mais c’est pour mieux mettre en valeur la nature à la fois plaisante et sérieuse de leur œuvre, et Apulée interfère même avec le registre tragique. Quelques précisions ont été données sur des œuvres ou des auteurs mal identifiés : (52) Santamaría Hernández M.T., Testimonios de una traducción latina antigua del Liber Alexandri magni de septem herbis septem planetarum en el Herbario de Pseudo Apuleyo, dans Galenos, IV, 2010, p. 149-161, rés. angl. p. 281. Les fragments du Livre attribué à Alexandre traduits dans le traité du pseudo-Apulée aident à établir un terminus ante quem pour dater l’original grec. (53) Sánchez Hernández J.P., Procles the Carthaginian : a North African sophist in Pausanias’ Periegesis, dans Greek, Roman and Byzantine Studies, L, 1, 2010, p. 119-132. Le Proclès, mentionné par Pausanias à une époque incertaine à propos d’un exposé sur Rome et pour son avis sur Pyrrhus, n’était probablement pas un historien de l’époque hellénistique, mais plutôt un sophiste contemporain, que Pausanias aurait rencontré à Rome. Parmi les thèmes traités, la ruse et le mensonge ont intéressé plusieurs auteurs. (54) Touahri O., La ruse de guerre dans l’épopée latine, dans Latomus, LXIX, 4, 2010, p. 952-964. Dans le cadre de l’épopée, destinée à célébrer les vertus romaines et le bellum iustum, la présence de la ruse soulève des questions éthiques, symboliques, esthétiques, voire politiques. L’auteur examine les variations que subit le traitement narratif de la ruse dans un corpus étendu (d’Ennius à Claudien). Les Puniques, les Numides et les Grecs sont particulièrement concernés par cette tradition, que représentent, pour les héros africains, Ennius, Silius Italicus, Virgile, Tite-Live et Lucain. (55) Sarr P., Discours sur le mensonge de Platon à saint Augustin : continuité ou rupture, dans Dialogues d’histoire ancienne, XXXVI, 2, 2010, p. 9-29, rés. angl. p. 259. Cette étude s’intéresse à l’évolution chronologique de ce thème. Platon refuse le mensonge pour ce qui touche aux dieux, mais accorde la possibilité aux meilleurs des humains de mentir, conception reprise par les Stoïciens. Cicéron et Quintilien admettent le mensonge s’il ne nuit pas à autrui et n’entache pas l’honneur de l’homme de bien. De même, les Pères acceptent le mensonge en vue de l’intérêt général. Seul Augustin, dans le De mendacio et le Contra mendacium, rejette toute forme de mensonge. Cette attitude ne le conduit pas à une position rigide, mais découle de sa recherche permanente de la vérité et de l’importance accordée à l’autorité des Écritures. (56) Núñez L., Performance du mensonge : mise en scène de la narration trompeuse chez Pétrone et Apulée, dans Acting with words : Communication, Rhetorical Performance and Performative Acts in Latin literature, édit. Fuhrer T. et Nelis D., Heidelberg, 2010, p. 143-177. À la base de la fiction, la « narration trompeuse », celle dont le but est de tromper l’interlocuteur, est étudiée ici à l’aide de deux exemples pris dans les Métamorphoses d’Apulée, celui de Tlépolème avec les bandits (Met., VII, 5, 3-12) et celui du procès de Lucius lors de la fête de Risus (Met., III, 3-9). Le lecteur est d’autant plus dupé que la narration est à la première personne et qu’Apulée utilise le procédé du retardement de la découverte de la vérité. On y joindra (57) Di Salvo L., Maurorum barbara tellus, dans Itineraria, VIII-IX, 2009-2010, p. 435-447, rés. angl., qui justifie avec raison la leçon Maurorum et non Taurorum (due à J. Lipsius, 1588) au vers 979 de l’Octavia du pseudo-Sénèque par la longue tradition qui attribuait aux Maures la feritas, la perfidia, la superbia, auxquelles s’ajoutèrent leurs soulèvements fréquents contre la domination romaine. Parmi les sources chrétiennes, on mentionnera les (58) Actes et Passions des martyrs chrétiens des premiers siècles, introd., trad. et notes de Maraval P., Paris, 2010, 392 p., index, qui procèdent d’un choix personnel de l’auteur. Celui-ci présente les Passions réputées les plus sûres, mais aussi des textes dont l’authenticité est nettement moins bien assurée. L’ouvrage est précédé d’une introduction qui rappelle le contexte historique. Concernant notre région, s’y trouvent les Actes des Martyrs scillitains (p. 99-104), Perpétue et Félicité (p. 117-144), Cyprien (p. 193-202), puis Marien, Jacques et leurs compagnons, Maximien, Marcel (peut-être espagnol), Gallonius, Félix de Thibiuca et Crispine (p. 229-264). Chaque document est accompagné d’un état de la question, de notes et d’un commentaire. (59) Adkin N., Cicero or Cyprian in Hieronymian Hoodoo ? : (Vita Hilarionis 12, 3), dans Helmantica, LXI, n° 186, 2010, p. 229-233. Un passage de la Vita Hilarionis (nouvelle éd. critique d’E. Morales, 2007), où Jérôme qualifie la thaumaturgie de tormenta uerborum, serait une réminiscence d’un passage de l’Ad Demetrianum de Cyprien, également dans un contexte d’exorcisme. (60) Chapot F., Étiologie et critique du paganisme : l’utilisation des indigitamenta chez les auteurs latins chrétiens, dans L’étiologie dans la pensée antique, édit. Chassignet M., Turnhout, 2008, p. 331-345. Dans leur critique des divinités du polythéisme, Tertullien et Augustin se sont fondés tous deux sur Varron, mais ils l’ont utilisé différemment. Alors que Varron n’éprouve aucune difficulté à se représenter des figures divines actives derrière les noms, Tertullien s’intéresse au mode de conception de ces divinités, tandis qu’Augustin isole davantage des groupes de divinités pour réfléchir à la coexistence de ces divinités entre elles et surtout avec les grands dieux du panthéon romain. (61) La paciencia, introd. et notes Sanabria J.M., Madrid (Nebli, clásicos de espiritualidad, 57), 2010, 155 p., contient la traduction du De patientia de Tertullien, du De bono patientiae de Cyprien, précédé du sermon d’Augustin sur son martyre, et le sermon d’Augustin intitulé De patientia. Nous signalons (62) Montero Cartelle E., Tipología de la literatura médica latina : Antigüedad, Edad Media y Renacimiento, Porto, 2010, 243 p., 2 index, en remarquant que l’ouvrage ne comporte aucune référence aux auteurs africains.
2Pour les faits de langue et la linguistique, il faut noter la parution de deux volumes du (63) Thesaurus linguae Latinae, X, 1, fasc. XVII, pomifer-porrus, edidit iussu et auctoritate consilii ab academiis societatibusque diuersarum nationum electi, Berlin-New York, 2010, col. 2593-2788 et corrigenda ad vol. X.1, Berlin-New York, col. 2782-2788, et (64) Thesaurus linguae Latinae, X, 2, fasc. XVII, pulso-pyxodes, edidit iussu et auctoritate consilii ab academiis societatibusque diuersarum nationum electi, Berlin-New York, 2010, col. 2609-2804. On trouvera punicans, -tis, punicanus, -a, -um, puniceus, punico, punicus, - a, -um (col. 2649-2651, Holmes N.) et purpura, -ae (col. 2700-2705, Frings I.). Nous poursuivons avec un ouvrage général, (65) Mazzini I., Storia della lingua latina e del suo contesto 1, Lingüistica et lingua letteraria, Salerne-Rome, 2007, 319 p., 8 pl., index et (66) Id., Storia della lingua latina e del suo contesto 2, Lingue socialmente marcate, Rome-Salerne, 2010, 351 p., 8 pl., index. Ce manuel spécialisé comprend deux volumes : le premier présente une histoire de la langue latine et des caractéristiques de la langue littéraire (de 753 av. J.-C. à 800 ap. J.-C.) ; le second étudie les langages socialement marqués, c’est-à-dire les variations de la langue commune en fonction des groupes sociaux, professionnels, religieux. Chaque chapitre se compose de six sections (Introduction, Préliminaires, Caractères linguistiques, Évolution de la langue considérée, Histoire/littérature/langue, Bibliographie). Les autres articles concernent des cas précis. (67) André A., La concurrence entre is et ille dans l’évolution de la langue latine : étude comparative, de Cicéron à saint Augustin, dans Latomus, LXIX, 2, 2010, p. 313-329, examine la concurrence entre les deux pronoms-adjectifs, dans le domaine de l’anaphore. Les œuvres d’Augustin concernées par l’étude sont les Sermons, la Cité de Dieu et les Confessions. L’évolution de la langue apparaît le plus nettement dans les Sermons, œuvre de bas niveau de langue (ille y est très largement majoritaire et son emploi est élargi), tandis que dans les deux autres œuvres, d’un haut niveau littéraire, l’usage de is est plus élevé, bien que résiduel. (68) Cockburn O.C., The use of the Latin -izare (-issare, -idiare) suffix in early Christian literature, dans Revue des Études latines, X, 2010, p. 105-116, rés. esp., étudie l’usage des verbes ayant ce suffixe dans la littérature chrétienne des IIIe-VIe siècles. Il s’agit soit de formations issues du grec, soit de créations internes au latin. Certains néologismes sont dus à des auteurs africains : christianizare, allegorizare (Tertullien), rebaptizare (Cyprien), tibizare (Fulgence). (69) Moussy Cl., Les emplois du verbe procurare chez Tertullien et chez Arnobe, dans Varietates Fortunae, p. 211-221. Les occurrences du verbe, fréquentes chez Tertullien, moins chez Arnobe, permettent d’en cerner la variété sémantique : le terme a connu dans l’Antiquité tardive une extension nouvelle avec les sens de « fournir », « procurer » et de « servir l’intérêt de », « contribuer à ». (70) Rosellini M., Le costruzioni verbali nel libro XVIII di Prisciano, dans Materiali e discussioni per l’analisi die testi classici, LXV, 2010, p. 69-94, examine la structure de la dernière partie de l’Ars de Priscien (GL 3, 267, 6-377, 18), qui est un bref chapitre sur la construction verbale, associé à un glossaire des idiomata grecs et latins complétant toutes les sections de l’oeuvre (et pas uniquement la dernière). Nous renvoyons aux encyclopédies pour d’autres indications de linguistique. Les papyri donnent parfois de précieux renseignements sur les relations entre les auteurs, en l’occurrence ici Apulée, ainsi (71) Zanetto G., P.Oxy. LXX 4762 e il Romanzo dell’asino, dans I papiri del romanzo antico. Atti del convegno internazionale di studi, Firenze, 11-12 giugno 2009, édit. Bastianini G. et Casanova A., Florence, 2010, p. 51-63, 2 pl., compare ce fragment avec l’œuvre de Lucien, celle d’Apulée et le mime dit Moicheutria, mais c’est de la Vie d’Ésope qu’il est le plus proche. (72) Stramaglia A., Le Metamorfosi di Apuleio tra iconografia e papiri, ibidem, p. 165-192, pl. IV-VIII, propose d’interpréter certains papyri relatifs à l’histoire connue par les Métamorphoses d’Apulée (PSI 8, 919 = Apul. Met. 4, 28-5, 24, et P. Oxy. 70, 4762 = Apul. Met. 10, 19-22) à l’aide de la documentation iconographique antique : lampes de terre-cuite, gemmes italiques, mosaïques. Ces objets et les papyri attestent l’existence de versions antérieures au roman d’Apulée. (73) Urso A.M., Possibili varianti di trasmissione nei margini dell’editio Rovilliana di Celio Aureliano, dans Body, disease and treatment in a changing world : Latin texts and contexts in ancient and medieval medicine. Proceedings of the ninth international conference « Ancient Latin medical texts » Hulme Hall, University of Manchester, 5th-8th September 2007, édit. Langslowand D. et Maire B., Lausanne, 2010, p. 161-172. Les variantes, y compris celles qui semblent ne pas avoir de sens, semblent résulter de la collation des manuscrits et être la trace d’une tradition autrement perdue. Elles sont un fait en soi qui mérite d’être approfondi. Et cette rubrique se terminera avec des titres sur la postérité de certaines œuvres en commençant par (74) Kaufmann H., Virgil’s underworld in the mind of Roman late antiquity, dans Latomus, LXIX, 1, 2010, p. 150-160, a identifié quatre catégories d’interprétations (littérales ou allégoriques) du monde souterrain de Virgile dans la littérature tardive. Les auteurs africains ou traitant de l’Afrique y sont majoritairement représentés, qu’ils soient païens ou chrétiens : Servius, Macrobe, Lactance, Fulgence le Mythographe. (75) Moreschini C., La novella di Amore e Psiche, dans Romanzo (Il -) dei Greci e dei Romani, p. 209-241. L’auteur recense les diverses interprétations du conte de Psyché. L’exégèse allégorique apparaît pour la première fois chez Fulgence, elle influence encore aujourd’hui des études. Le XIXe siècle inventa une interprétation qui faisait la part belle à la tradition populaire et, au début du XXe siècle, l’interprétation religieuse domina, avant une autre plus littéraire, qui fut suivie d’une interprétation morale, puis d’une autre, platonicienne. La conclusion a donné son titre à l’ouvrage, lector, intende, laetaberis. (76) Gautierdalché P., La géographie de Ptolémée en Occident (IVe-XVIe siecle), Turnhout (Terrarum orbis, 9), 2009, 442 p., ill., cartes, index, étudie l’historique de la transmission de l’ouvrage dans l’Antiquité tardive et le monde latin du Moyen Âge à la Renaissance.
3Pour l’épigraphie, nous commencerons avec l’indispensable (77) Année (L’-) épigraphique, 2009, Paris, 2012, 992 p., édit. Corbier M. Sans négliger le chapitre général, on consultera surtout celui qui est dédié aux inscriptions latines de l’Afrique, rangées sous les numéros 1766-1850. Après les généralités (n° 1766-1776), les diverses provinces sont déclinées d’est en ouest : Tripolitaine (n° 1777-1787), Byzacène (n° 1788-1789), Proconsulaire (n° 1790-1816), Numidie (n° 1817-1841), Maurétanie sitifienne (n° 1842- 1843), Maurétanie césarienne (n° 1844-1847) et Maurétanie tingitane (n° 1848-1850). Très utile sera aussi (78) Bérard F. et alii, Guide de l’épigraphiste. Bibliographie choisie des épigraphies antiques et médiévales, 4e éd. entièrement refondue, Paris, 2010, 448 p., cartes, 3 index. On ne saurait trop recommander cette nouvelle édition entièrement refondue, qui offre à l’étudiant comme au spécialiste les titres des publications concernant l’Afrique jusqu’à la date indiquée. La dernière édition remontait à 2000. On se reportera aux pages 124-132 pour les recueils africains, sans oublier de consulter les chapitres thématiques. Par contre, (79) Dubois L., Séve M., Feyel C. et alii, Bulletin épigraphique, dans Revue des Études grecques, 123, 2, 2010, p. 661-879, ne contient pas de chapitre dévolu à l’Afrique. Plusieurs publications font référence à des inscriptions africaines dans un contexte plus général. Avec régularité, (80) Solin H., Analecta epigraphica CCLIX- CCLXIV, dans Arctos, XLIV, 2010, p. 231-261, poursuit l’actualisation des listes d’I. Kajanto. On notera, entre autres, les cognomina Bonicus, Bonitta, Bruttianus, Clarosa, Dubia, Frugifer, et il convient de prendre en compte que le signum Numidi de la défunte mentionnée dans une inscription de Rome (CIL, VI, 11496) doit être conservé et non corrigé en Numidiae. Vocatif de Numidius, il est utilisé aussi par des femmes. (81) Salomies O., Aedilicius, consularis, duumuiralis and similar titles in Latin inscriptions, ibidem, p. 205-229. Des formations se sont développées durant l’Empire sur le modèle de consularis et praetorius. Elles concernent des magistratures subalternes, par exemple quaestorius/quaestoricius, duo/duumuiralis, duo/duumuiralicius, sacerdotalis, flaminalis, flamonius, qui sont inégalement représentées. (82) Beltrán Lloris F., El nacimiento de un tipo epigráfico provincial : las tábulas de hospitalidad y patronato, dans Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik, 175, 2010, p. 273-286, 13 fig. Les tablettes de patronat en bronze apparaissent au Ier s. av. J.-C. dans les provinces qui étaient au contact de la culture punique (Sicile, Afrique, Espagne). Elles appartiennent au groupe plus large des « inscriptions d’hospitalité » qui sont documentées entre le IIIe s. av. J.-C. et le Ve s. ap. J.-C. et qui comprennent aussi les tessères d’hospitalité (Italie, Ibérie). La table de patronat la plus ancienne provient de la cité pérégrine de Curubis, qui assure la qualité de patron à un Gaius Pomponius ; viennent ensuite en ordre chronologique les tables des cités du pagus Gurzensis (12 av. J.-C.), celles de la colonie d’Assuras (16/17) et de plusieurs cités pérégrines : Apisa Maius, Siagu, Themetra, Thimiligu en 26/27, Gurza en 65. Cette pratique pourrait être au confluent des traditions romaines d’hospitalité et d’épigaphie sur bronze, et de la tradition sicilienne des décrets de proxénie gravés sur bronze. L’article s’accompagne de très belles photos de tablettes et de tessères d’hospitalité. (83) Demougin S., Encore l’annone, dans Tribù (Le -) romane, p. 375-383. Un texte trouvé à Uchi Maius (édité dans Colons et colonies dans le monde romain. Actes de la XVe rencontre franco-italienne d’épigraphie du monde romain, Paris, 4-6 octobre 2008, Rome, 2012), fait connaître un nouveau procurateur sexagénaire de l’annone en poste à Pouzzoles vers 230-250, Q. Marcius Macrinus, membre de l’importante famille des Marcii, bien identifiée dans la cité. Ce personnage s’ajoute à une liste de procurateurs originaires d’Afrique qui furent chargés de fonctions annonaires. (84) Le Roux P., Tribus romaines et cités sous l’Empire. Épigraphie et histoire, ibidem, p. 113- 121, rés. angl., est une mise au point sur un fait trop souvent oublié : les tribus continuent à indiquer l’origine domiciliaire des citoyens romains à l’époque impériale. Les nuances et les « anomalies » indiquent la nouvelle place de la tribu dans les cités provinciales de l’Empire et l’épigraphie n’était pas la seule pratique de communication. Les exemples sont surtout ibériques, mais l’a. a aussi recours à la documentation africaine (Thignica, Volubilis). (85) Fernández Martínez C., De mulieribus epigraphicis : tradición e innovación, préf. Gómez Pallarès J., Séville, 2010, 200 p., ill., index, est une étude de douze carmina latina epigraphica dont les protagonistes sont des femmes. Le n° 9, p. 121-141, est africain et concerne Iulia Paula de la cité d’Ammaedara, texte daté des IIe-IIIe siècles. (86) Goffaux B., Destruction matérielle et construction mémorielle dans le discours épigraphique des cités de l’Occident méditerranéen sous le Haut-Empire, dans Ab Aquitania in Hispaniam. Mélanges d’archéologie et d’histoire offerts à Pierre Sillières, Pallas, LXXXII, 2010, p. 489-500, 1 fig. Les dégradations n’étaient pas uniquement imputables aux éléments et les séismes et les incendies furent sans doute d’ampleur limitée. Les dégâts et la uetustas évoqués par les inscriptions tant en Afrique qu’en Italie et en Espagne peuvent indiquer des dégradations dues au temps, même sur deux générations. Le thème de la reconstruction s’inscrit dans la mémoire des cités, et dans la volonté des communautés et des élites de s’inscrire dans la continuité. Si nous présentons plus loin les notices sur les amphores, qui apportent des renseignements sur la production et la circulation des produits, nous mentionnons d’ores et déjà (87) Berni Millet P., Epigrafía anfórica de la Bética. Nuevas formas de análisis, Barcelone, 2008, 228 fig., XV pl., 639 p. Ce très bon travail peut être considéré comme le premier manuel d’épigraphie amphorique. Il est centré sur l’épigraphie des amphores Dressel 20 en Bétique, qui ont l’avantage, contrairement aux autres typologies amphoriques, de disposer de timbres et de tituli picti d’une chronologie absolue (Monte Testaccio), comme d’une très grande distribution dans l’ensemble de l’occident romain. Dans le nord de l’Afrique, on trouve des Dr. 20 de Bétique particulièrement en Tingitane. Ce volume est indispensable pour qui s’intéresse à la production et au commerce de l’huile dans l’Empire romain aux IIe et IIIe s. Quelques textes ont fait l’objet de propositions nouvelles. (88) M’Charek A., La Numidica prima de Gesenius : une stèle de Maghawa faussement attribuée à Maktar, dans Iconographie et Religions dans le Maghreb antique, p. 133-142, 3 fig. L’auteur revient sur une stèle épigraphe découverte à Maghrawa, conservée au British Museum, commentée par M. Sznycer dans Semitica, XLVIII, 1998, p. 41-59. La traduction du texte donnée par ce dernier se révèle très proche de celle qu’avait faite J.-G. Février plusieurs années auparavant. Cette inscription provient indubitablement de Magrawa/Macota et la mention des citoyens de Maktar dans le document s’explique par le fait que ce lieu était un uicus ou un castellum de cette cité. (89) Hartmann A., Ein Berber im römischen Bayern ? Eine Neulesung zu CIL III 5905 = 11906 (IBR 255 / CSIR I 1, 504), dans Zeitschrift für Epigraphik und Papyrologie, 174, 2010, p. 267-271. L’auteur reprend la lecture de cette épitaphe sur plusieurs points, pour établir notamment l’identité du défunt, Ridaus, dont le nom, connu uniquement en Afrique du Nord, serait d’origine libyco-punique ; le formulaire (hic situs est) est également surtout diffusé dans cette région. Il faut en conclure que ce vétéran africain d’une cohors V Noricorum, inconnue à ce jour, ferait partie de la première génération des colons installés dans les castella de Nassenfels et de Kösching, au nord du Danube, au début du IIe s. (90) Morizot P., Regard sur les inscriptions de Thouda du XVIIIe siècle à nos jours, dans Comptes rendus de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres, 2010, 2, p. 817-841, fait plusieurs propositions de lecture d’inscriptions déjà publiées. CIL, VIII, 1124, la seule où figure le terme Tab (u) densium, aurait été déplacée et serait une dédicace à Valérien en 257 ap. J.-C. par l’ordo decurionum, impliquant l’existence d’une organisation municipale au milieu du IIIe s. Pour CIL, VIII, 2483 et 2484, il conviendrait sans doute de reconnaître un praefectus cohortis, et une dédicace à Mithra, dont le culte est bien attesté en Numidie. Quant à AE, 1999, 1855, si on restitue la fonction de sexfascalis, l’attribution à Solomon n’est plus possible. (91) Michaud J.-N., Tigimma te genuit, tenet Tihgibba sepultum (CLE 523). La représentation du tombeau et de ce qui l’entoure dans les carmina funéraires africains, dans Histoire (L’-) des steppes tunisiennes. Session 2008, p. 169-184. Les allusions à la tombe, bien que peu nombreuses, renseignent cependant sur l’imaginaire de la mort. La tombe peut être considérée comme une prison ou un abri, mais elle est un moyen d’ancrer le défunt dans un lieu, y compris après un déplacement. Si le poids de la terre est souvent évoqué, le cadre végétal ne l’est que dans deux poèmes. La numismatique est très peu présente cette année avec un titre seulement au chapitre des généralités. (92) Ripollès Alegre P.P., Las acuñaciones provinciales romanas de Hispania, Madrid, 2010, 326 p., ill. C’est une étude détaillée des émissions monétaires des ateliers hispaniques, de 44 av. J.-C. au principat de Claude I (485 monnaies). On peut considérer cet ouvrage comme un complément à l’ouvrage de Burnett, A., Amandry M. et Ripollès P.P., Roman Provincial Coinage I. From the death of Caesar to the death of Vitellius (44 B.C.-A.D. 69), Londres-Paris, 1992 (et ses suppléments, 1, 1996 et 2, 2006). Au sud de l’Espagne comme dans le royaume de Maurétanie, les émissions cessent presque toutes au cours du principat d’Auguste, ne se maintenant que de manière résiduelle sous Tibère et Caligula.
4L’archéologie offre toujours son lot abondant de titres, et les ouvrages et articles généraux précéderont les comptes rendus de missions et les résultats de fouilles qui seront présentés en partant du sud-est pour nous diriger vers l’ouest. (93) Meetings between Cultures in the Ancient Mediterranean. XVII International Congress of Classical Archaeology, Rome, Settembre 2008, dans Bollettino di archeologia on-line, volume spécial, 2010. Les thèmes ont porté sur les relations entre les différents peuples de la Méditerrannée, la signification de la colonisation, en particulier punique et romaine, le concept de romanisation. Bien évidemment, l’Afrique fut l’objet de plusieurs communications. Les interventions et discussions ont été réparties en plusieurs sections, dont une s’intitule The Punic World and its Neighbours – Il Mondo Punico e i Suoi Vicini. Consacrée au monde punique et à ses relations avec des régions de Méditerranée occidentale, cette partie est elle-même divisée en une dizaine de sections qui intéressent plus ou moins directement l’Afrique. La première, intitulée Conexiones Rurales : Explotación colonial, intensificación agraria y poblamiento rural en el Mediterráneo occidental, traite de l’occupation des sols aux périodes archaïque et classique. (94) Van Dommelen P. et Gómez Bellard C., Paisajes Rurales del Mundo Púnico, ibidem, p. 1-3, 1 fig. et Id., ibidem, p. 4-9, 4 fig., indiquent les lignes générales de cette section. Nous les signalons, car elles explorent l’hypothèse d’une interconnexion entre le développement des espaces ruraux de plusieurs régions de la Méditerranée occidentale et le monde punique. Le début du IVe siècle av. J.-C. apparaît comme le moment où se développent les espaces ruraux dans la majeure partie des régions de la Méditerranée occidentale. Les similitudes constatées suggèrent que ce processus est lié aux relations qui existaient avec Carthage, entendues non comme un contrôle ou une exploitation par celle-ci, mais plutôt comme un développement dû à une influence et à des contacts, qui ont constitué une sorte de monde punique cohérent. Dans la deuxième section Punic interactions : Cultural, Technological and Economic Exchange between Punic and other Cultures in the Mediterranean, deux articles intéressent directement l’Afrique (voir infra Aranegui C. et Mar R., et Benseddik N.). Par ailleurs (95) Prag J., Siculo-Punic Coinage and Siculo-Punic Interactions, ibidem, p. 1-10, 5 fig., a envisagé les connexions monétaires entre la Sicile et Carthage. Les sections 3 à 6 et 8, respectivement consacrées à la Sardaigne, Olbia, la Sicile, la Méditerranée occidentale et la Catalogne, ne concernent qu’indirectement nos études. La plupart de ces régions ont connu une colonisation phénicienne au début du VIIIe siècle av. J.-C. et les relations avec les indigènes furent souvent fécondes. La conquête carthaginoise au VIe siècle av. J.-C. s’accompagna d’une approche du territoire différente et introduisit de multiples modifications. Cette influence fut durable et se fit sentir même à la période romaine. Avec la septième section, Colonising a colonised territory : settlements with Punic roots in Roman times, 77 p., nous revenons davantage sur des terres africaines, de même qu’avec les deux dernières sections, qui concernent au premier chef nos études : Punici, Greci e Romani a Leptis Magna e Sabratha : un incontro di culture fra Ellenismo e età imperiale, 57 p., met en évidence la complexité du phénomène de la romanisation dans une région fortement punicisée, mais soustraite dès 201 av. J.-C. au contrôle de Carthage, qui a accueilli volontiers des influences hellénistiques, et Libya and North Africa in Archaic and Classical times : reconsidering the role of the Local Communities in the light of the recent Archaeological Investigations. Les articles ont été signalés dans les chapitres concernés. Bien que l’Afrique soit malheureusement absente de l’ouvrage, nous mentionnons (96) La Méditerranée au VIIe s. av. J.-C. (Essais d’analyses archéologiques), édit. Étienne R., 2010, 405 p., 98 fig., 8 cartes, 3 index. Les auteurs ont recours à la documentation archéologique pour répondre aux questions posées : existe-t-il un VIIe s. méditerranéen ou une pluralité d’histoires régionales et locales ? Où se situent les ruptures historiques ? Absente en tant que telle de ce large panorama, l’Afrique est à trouver à l’index sous les toponymes de Carthage et de Lixus. (97) Trumper M., Greco-roman Slave Markets : fact or fiction, Oxford, 2010, XII-100 p., 41 fig., 8 pl. Il est certain que ces marchés existaient mais il est impossible d’identifier une structure bâtie où cette activité se serait déroulée et aucune inscription n’induit leur existence. Dans cette revue de la documentation, le Chalcidicum de Leptis Magna est évoqué mais, s’il a pu servir de marché aux esclaves, il n’en existe aucune preuve. (98) Sebaï M., La construction d’un mythe contemporain : les temples « sémitiques » d’Afrique romaine, dans Anabases, XI, 2010, p. 165-179. L’hypothèse, devenue certitude, d’une origine dite sémitique des temples à une ou plusieurs cellae sans podium relève d’une quête des origines et, en tant que telle, connut un succès certain. Elle n’est pas confirmée par l’étude archéologique et les comparaisons avec l’Orient se révèlent fragiles en l’absence de temples de ce type bien caractérisés dans cette région. La structure en question apparaît pendant l’époque romaine et semble refléter un certain nombre de modifications dues aux communautés locales, leur permettant d’intégrer un monde en mutation. Nous attendons avec intérêt l’étude plus complète annoncée. Divers résultats de missions ont été publiés, que nous mentionnons d’est en ouest. (99) The Archaeology of Fazzān. 3, Excavations of C.M. Daniels, édit. Mattingly D.J. et alii, Londres (Monograph - Society for Libyan Studies, 8), 2010, XXV-573 p., ill., cartes, plans, index, avec une bibliographie, p. 531-542 et un résumé en arabe, p. 553-574. (100) Mattingly D.J., Dore J.N. et Daniels C.M., Introduction. : the Work of C.M. Daniels in Fazzān, Southern Libya, ibidem, p. 1-15, 4 fig. 2 tab., expose l’activité de C. M. Daniels en Libye, où il effectua son premier voyage en 1958. Il commença alors ses explorations sur les Garamantes et les poursuivit pendant vingt ans avant de se diriger vers des régions plus méridionales. Sont rappelés ses campagnes successives jusqu’en 1977 et les différents objectifs poursuivis. Suit une présentation du volume, indiquant que les chapitres 1 à 6 comprennent les rapports stratigraphiques et les résumés interprétatifs des sites fouillés par Daniels, les chapitres 7-9 traitent des autres découvertes. Deux chapitres du même ouvrage sont indiqués infra (Mattingly D.J., Hawthorme J., Daniels C.M., Edwards D.N) ; pour le reste du volume, on note trois chapitres sur les cimetières. (101) Mattingly D.J., Hawthorme J. et Daniels D.M., contributions Dore J.N. et alii, The Garamantian Cemetery of Sāniat bir Huwaydī, ibidem, p. 213-342, 151 fig. 18 tab. Le cimetière a été en usage durant de nombreux siècles et, en dépit des différences constatées dans les tombes, les structures, le mobilier funéraire et le contenu des tombes, il apparaît clairement une continuité dans les rituels et les pratiques funéraires et des importations en provenance du littoral méditerranéen. Ce que confirme l’article suivant (102) Edwards D.N. et alii, Excavations of Other Garamantian Cemeteries and Burials, ibidem, p. 343- 374, 40 fig. La plupart des interventions mentionnées se sont effectuées sur des sites de petites dimensions. À Tāqallit, le site a livré cent-cinquante tombes avec degrés et des chambres funéraires rectangulaires. On trouve aussi des stèles quadrangulaires de deux types, l’un avec des sortes de « mains », l’autre avec des sortes de griffes ou de cornes. Certaines portent des inscriptions et des tombes ont été réutilisées. La datation des poteries s’échelonne du Ier siècle au VIe siècle. Les cimetières des sites répertoriés dans les chapitres 1 à 4 ont fourni d’intéressantes informations sur les différentes phases de leur occupation. Les tombes sans céramique de Zinkekrā, de Khara’iq et d’Ikhlif, de la période ancienne et protohistorique, présentent des traces de nourriture. La période classique offre une plus grande variété avec l’importation de vaisselle, de verre, d’amphores, même dans les tombes modestes, et on décèle l’influence de Rome, avec des produits qui ont peut-être connu une utilisation différente de ce pour quoi ils étaient fabriqués. Au sud de Jarma, un site dit old Jarma a livré un cimetière « royal » aujourd’hui coupé en deux par la route. Il est daté de l’époque tardive (IVe-VIe siècles). Le matériel abondant, dont un brûleur d’encens à la riche décoration, prouve la continuité des échanges à cette période. Des études sur une catégorie de matériel ont été menées par (103) Nikita E. et alii, Human Skeletal Remains, ibidem, p. 375-408, 19 fig., 6 tab. L’examen mené sur 56 squelettes modérément préservés dans les environs de Jarma a établi un ratio des sexes équilibré. Le bilan de la mortalité indique l’absence d’enfants en bas âge, une faible mortalité parmi les adolescents, mais haute au sein des jeunes adultes, modérée parmi les adultes « médians » et peu d’individus atteignant ou dépassant cinquante ans. Les pathologies les plus fréquentes montrent de l’arthrose, des problèmes dentaires et peu de traumatismes. Ce sont, au final, des caractéristiques proches de celles de l’Afrique subsaharienne, de l’Afrique du Nord et de l’Égypte. Trois chapitres font état des autres découvertes. (104) Hoffmann B. et alii, Non-Ceramic Finds from CMD’s Excavations and the Work of M.S. Ayoub, ibidem, p. 411-488, 32 fig. Le matériel issu des fouilles est abondant et très varié. Il est question ici des verres et de la faïence des sites de Sāniat bir Huwaydī et d’autres sites cités supra, des perles trouvées dans ces mêmes sites, à Zinkekrā, Sāniat Jibril et old Jarma, des broyeurs, des anneaux de pierre ou bracelets, d’artefacts en métal et en pierre, de textiles et de poteries. La chronologie court sur de nombreux siècles depuis la période archaïque jusqu’à l’Antiquité tardive. (105) Van Der Veen M. et Westley B., Paleoeconomic Studies, ibidem, p. 489-522, 8 fig., 8 tab. Ce chapitre se décline en deux parties. La première concerne Zinkekrā et montre une agriculture d’oasis, avec une occupation qui a commencé dans la première moitié du Ier millénaire av. J.-C. et s’est poursuivie jusqu’au IVe siècle après J.-C. On trouve un faible nombre de céréales, qui sont au nombre de trois : grand épeautre, froment et orge mondé, mais pas de sorgo ou de millet. Quant aux fruits et aux arbres, la catégorie est dominée par le palmier dattier, avec, à côté de lui, des figuiers et de la vigne. Une vingtaine de plantes sauvages composent la flore, dont des tamaris et les coloquintes, qui produisent des fruits de la taille de petites pommes. Parmi les animaux, les ovins et caprins dominent, et les porcs, ânes/chevaux et chameaux étaient peu nombreux. De nombreux fragments d’œufs d’autruche ont aussi été découverts. (106) Mattingly D.J. et Wilson A.I., Concluding Thoughts : Made in Fazzān ?, ibidem, p. 523- 530, 3 fig., tirent les conclusions de ces enquêtes et font un bilan des connaissances en établissant une chronologie, avec une première période qui comprend les sites fortifiés et proto-urbains jusqu’au début de notre ère, la période dite « garamantique classique » qui court du début de notre ère jusque vers 400 et la période tardive jusque vers 700. Nous nous dirigeons maintenant vers le nord et la Tripolitaine. (107) Bonacasa N., Università di Palermo, Attività della missione archeologica a Sabratha, Leptis Magna et Cirene, dans Libya antiqua, n.s. V, 2010, p. 79-98, 18 ill., rés. en arabe. La mission a travaillé sur les six thermes connus de Sabratha, dont les plus anciens datent de l’époque flavienne, mais la concentration de bains est liée à l’époque antonine ; les recherches ont aussi porté sur des temples (Hercule et Sérapis) et sur quelques maisons. (108) Di Vita A., L’Università di Macerata : dieci anni di studi e restauri archeologici in Tripolitania (1998-2008), ibidem, p. 11-23, 17 fig., rés. en arabe p. VIII-IX. Les travaux ont concerné les trois temples du vieux forum de Leptis Magna, l’amphithéâtre toujours en cours d’études et, à Sabratha, le mausolée B (B.A.A.A., XLIII, 2009 [2015], n° 38-41), le castellum de Tripoli (publié en 2003). Les efforts de l’auteur se sont surtout portés d’une part sur l’arc tétrapyle sévérien de Leptis (fouilles et restauration), d’autre part sur l’aire funéraire de Sidret el Balik à la périphérie de Sabratha (datée entre 306-310 et 365) : celle-ci comporte le plus vaste cycle pictural de l’Afrique (environ 180 m2 à l’origine) : frise de vigne et d’animaux sauvages sous diverses scènes de chasse, une villa et sa campagne, des amours, etc. (109) Musso L. et alii, Missione archeologica dell’Università Roma Tre, 1998-200, ibidem, p. 49-78, 29 fig., introd. en angl. et rés. arabe p. XIV-XVI. Les campagnes 1998-2008 ont concerné les sites du suburbium et de l’arrière-pays de Leptis Magna ainsi que le contexte funéraire de son territoire et plusieurs uillae du littoral, notamment le remarquable complexe résidentiel de la villa d’al-Tahlia (peintures et mosaïques). (110) Fiandra E. et Dolciotti A.M., Missione archeologica congiunta italo-libica « Tempio Flavio », Leptis Magna, Libia. Attivita 1998-2007, ibidem, p. 25-36, 13 fig., rés. en arabe p. X, établissent le bilan de l’activité de fouilles et de restauration de l’édifice mentionné, depuis sa construction en 93/94 jusqu’aux dernières traces d’occupation au Xe s. (111) Munzi M. et alii, Il territorio di Leptis Magna : ricognizioni tra Ras el-Mergheb e Ras el-Hammam (2007), dans L’Africa romana, XVIII, 1, p. 725-748, donnent le résultat d’un « survey ». Ils ont vu des établissements qui sont datables d’une large période (IIIe siècle av. J.-C. - milieu du VIIe siècle ap. J.-C.). Ils distinguent les lieux de production et d’échanges, les gsur et les sépultures monumentales d’époque romaine, plus quelques monuments appartenant au Moyen Âge. (112) Munzi M., Il territorio di Leptis Magna. Insediamenti rurali, strutture produttive e rapporti con la città, dans Leptis Magna. Una città e le sue iscrizioni, p. 45-80, 35 fig., a fait un bilan de ce que l’on connaît désormais de l’occupation du territoire depuis la période punique jusqu’à l’arrivée des Arabes. (113) Kreikenbom D. et Mahler K.-U., Archäologische Projekte der Johannes Gutenberg-Universität Mainz in Lepcis Magna, 2002-2007, dans Libya antiqua, n.s. V, 2010, p. 37-47, 17 fig., rés. en arabe p. XI-XIII. Les auteurs rendent compte de deux projets successifs attestant les continuités et les ruptures de l’urbanisme lepcitain : la décoration architectonique (bases, colonnes et chapiteaux) au début du principat, qui témoigne du passage de la tradition punique au modèle romain ; la basilique chrétienne implantée sur le vieux forum au Ve s. Le volume suivant aborde des sujets plus variés. (114) Pearce J., Marking the Dead : Tombs and Topography in the Roman Provinces, dans Living through the dead. Burial and commemoration in the classical world, édit. Carroll M. et Rempel J., Oxford, 2010, p. 134-158, s’intéresse surtout au paysage funéraire de Bretagne, mais souligne aussi la visibilité des tombes en Afrique proconsulaire, mentionne l’épitaphe en vers du tombeau des Flauii à Cillium, sa localisation, et, dans le Fezzan, la juxtaposition des tombeaux, des systèmes d’irrigation et des cultures, entre le Ve s. av. J-C. et le Ve s. ap. J.-C. (114bis) Paris F. et Ghaki M., Les monuments mégalithiques du sud tunisien, dans La coopération archéologique française en Afrique. 1 Préhistoire et protohistoire, édit Paris F., Les Nouvelles de l’Archéologie, 120-121, 2010, p. 71-74, 1 carte, sont les responsables d’un projet qui bénéficie d’une convention signée en 2003, entre l’Institut national du patrimoine (INP) et l’Institut de recherche pour le développement (IRD) : son objet principal est l’étude des structures funéraires pré et protohistoriques du Sud tunisien. Les auteurs font d’abord l’état de la question en observant que le sujet n’a pas évolué depuis la publication de G. Camps en 1961 (Aux origines de la Berbérie). Eux-mêmes ont effectué un inventaire des monuments funéraires dans le sud tunisien (2 176 exemplaires) et c’est dans les régions de la Jeffara et du sud du Chott el Jerid qu’ils sont particulièrement nombreux. La chronologie, très large, va de la fin du Néolithique à l’époque romaine tardive. La nécropole d’El Menaguib dans la Jeffara, dont l’examen est achevé, est présentée. Pour un site carthaginois particulier, nous indiquons une publication malheureusement mal diffusée, et que nous n’avions pas pu consulter les années précédentes : (115) Carthage Studies, III, 2009, rend compte des résultats des travaux effectués à Bir Messaouda lors des années 2000-2001, au long d’un spectre chronologique ample. On retient ici deux titres, les autres seront consignés dans les ch. Monde punique et dans les ch. de l’époque impériale. (116) Slopsma J., Van Wijngaarden-Bakker L. et Maliepaard R., Animal Remains from the Bir Messaouda Excavations 2000/2001 and other Carthaginian Settlement Contexts, ibidem, p. 21-64, ill., avec deux annexes, l’une consacrée aux mammifères classés par période (de l’époque archaïque à l’époque byzantine), l’autre aux espèces domestiques des périodes vandale et byzantine. (117) Van Neer W. et Wouters W., Fish Remains from the Bir Messaouda Excavations 2000/2001 and other Carthaginian Settlement Contexts, ibidem, p. 65-74, ill. Les vestiges de poisson qui font l’objet de l’étude appartiennent à des couches archéologiques s’étendant de l’époque archaïque au Moyen Âge. (118) De La Genière J., Rapport sur la vie et les activités de l’École française de Rome en 2009 et 2010, dans Comptes rendus de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres, 2010, 4, p. 1495-1512. Dans le cadre de coopérations franco-tunisiennes, sont présentées les opérations menées sur le site de Sidi Jdidi avec ses trois basiliques d’époques vandale et byzantine, tandis que sont en cours de publication des ouvrages sur Djebel Oust et Pupput. Le partenariat de l’École avec le Maroc sur le site de Kouass a donné lieu à une importante campagne de fouilles en coopération avec l’INSAP. Un atelier préromain de potiers (Ve - Ier s. av. J.-C.) était concerné et la prospection magnétique a détecté les vestiges d’une enceinte (p. 1499-1500). On note les recherches de V. Bridoux, membre de l’EFR travaillant sur le Maroc antique (p. 1507). Pour plus de précisions sur les résultats de ces coopérations, (119) Biagi S., Bessière F., Scheid J. et alii, Jebel Oust (Tunisie), dans Mélanges de l’École française de Rome, 122, 1, 2010, p. 283- 291, ill., plans. La campagne 2009 de la mission franco-tunisienne a consisté en sondages sur la pente menant au sanctuaire, qui ont notamment permis de préciser l’extension du bâtiment aux mosaïques révélé en 2008, et le dégagement et l’étude d’un bassin qui suppose l’existence d’un balnéaire à cet endroit. La fouille des thermes a été poursuivie et l’étude du bassin a mis en évidence la complexité de son système hydraulique. Enfin, l’étude du secteur nord de la résidence a permis une datation autour du Ve s. ap. J.-C. (120) Bridoux V. et Kbiri Alaoui M., Kouass (Asilah, Maroc), collab. Biagi S. et alii, ibidem, p. 291-302, ill., cartes, plans. La campagne 2009 de la fouille franco-marocaine a permis d’obtenir une datation du site entre le VIe s. et le Ier s. av. J.-C. Il a été possible d’identifier une zone d’ateliers de fabrication de briques et d’amphores de divers types qui montrent l’importance économique du site. D’autres vestiges laissent penser aussi à une enceinte fortifiée avec des murs d’environ 1,5 m de large. Peu d’études d’urbanisme ont fait l’objet de publications cette année et l’on présente d’abord une étude lexicale : (121) Corbier M., Le vocabulaire de la ville et du territoire – Le parole della città e del territorio, dans Città e territorio. La Liguria e il mondo antico. Atti del IV Incontro Internazionale di Storia Antica (Genova, 19-20 febbraio 2009), édit. Angeli Bertinelli A.M.G. et Donati A., Rome (Serta Antiqua e Mediaevalia, XII), 2010, p. 63-88, mentionne brièvement, dans un article général sur la terminologie de la ville, les inscriptions africaines évoquant la libertas et l’immunitas. Des investigations ont conduit à une meilleure connaissance des axes routiers. (122) Mrabet A., À propos de la voie Tacape-Thelepte par le sud des chotts, dans Histoire (L’-) des steppes tunisiennes. Session 2008, p. 131-140, 4 fig. Après l’identification de la station d’Aves (B.A.A.A., XLII, 2008 [2013], n° 645), l’auteur poursuit sa réflexion sur le tracé de cette voie en proposant un parcours de contournement des chotts par le sud. Beaucoup plus longue que la voie située au nord, elle permettait ainsi de contrôler l’isthme de Gabès à l’est et celui du Jérid à l’ouest, d’assurer la jonction avec l’Aurès et de surveiller les territoires de plusieurs tribus. Et la station de Timezegeri Turris, que la Table de Peutinger situe à 10 milles d’Aves et 28 de Tacape, est très probablement la Benia Guedah Esseder. (123) Alouani S. et Lapierre L., De Thelepte à Theveste : la voie romaine et le peuplement, dans Aouras, VI, 2010, p. 59-82, 2 fig., une annexe avec 6 photos. La voie qui relie les deux cités, et qui se situerait au sud du territoire des Musulames, prend de l’importance dès le IIe s. Les auteurs ont repris le dossier des milliaires qui la jalonnent et celui des Musulames. Ils évoquent aussi les indices archéologiques indiquant le rôle économique qu’elle joua jusqu’à la période tardive. (124) Boujarra A. et Naddari L., Apport de la recherche géoarchéologique à la reconstitution de la voie romaine Carthage-Theveste et des dynamiques de son environnement (le tronçon Jérissa-Haïdra), dans Histoire (L’-) des steppes tunisiennes. Session 2008, p. 109-130, 18 fig. Le tronçon envisagé, de 40 km environ, occupe le bassin amont de l’oued Sarrath qui dispose d’une bonne alimentation en eau. L’inventaire effectué sur sept stations et le caractère transdisciplinaire de cette étude ont permis de préciser les solutions techniques apportées par le génie militaire à la topographie des milieux traversés et de préciser le tracé là où il avait disparu. Les opérations de restaurations menées par l’État romain attestent l’importance de cet axe. Nous y joignons (125) Lapierre L., Projet de cartographie antique sur Système d’Information Géographique (SIG), dans Aouras, VI, 2010, p. 285-294, 6 fig. Le but est d’élaborer une base de données de sites géo-référencés pour l’Afrique antique et de représenter les données sur des cartes. L’a. présente les données utilisées pour l’initialisation et décrit la structure de la base de données « archéogéographiques ».
5Cette année, nous avons réservé un paragraphe au thème de l’eau, sous quelle que forme que ce soit, car il a été particulièrement à l’honneur. Nous commencerons par l’eau nourricière, avec la mer et la pêche, avant d’évoquer l’eau douce avec l’irrigation et les thermes. (126) Ancient Nets and Fishing Gear. Proceedings of the International Workshop on « Nets and Fishing Gear in Classical Antiquity : a First Approach » (Cádiz, November 15-17, 2007), édit. Bekker-Nielsen T. et Bernal Casasola D., Cadix, 2010, 441 p., ill. L’objet de ce colloque était d’examiner les vestiges matériels de la pêche (hameçons, harpons, filets, poids etc.). On pourra se référer au compte-rendu de Vargas Girón J.M., dans Revista Atlántica-Mediterránea de Prehistoria y Arqueología Social, n° 12, 2010, p. 152-155. (127) Bernal Casasola D., Rome and Whale fishing - Archaeological evidence from the fretum gaditanum, dans Western (The -) Roman Atlantic façade, p. 67-80, ill., analyse les pratiques de pêche à la baleine, en majorité à partir de la documentation archéologique et zooarchéologique, mais aussi iconographique et littéraire, en particulier le poème d’Oppien, les Halieutiques. L’accent est surtout placé sur les sites ibériques, mais l’article évoque aussi un disque en argile de Tamuda (IIe-Ier s.) montrant un pêcheur armé d’un harpon sur un hippocampe. La pêche à la baleine semble s’être intensifiée au cours du IIe s. av. J.-C., comme à Septem Fratres où est construite à cette époque une usine importante, en activité jusqu’à la fin de l’Antiquité. (128) Trakadas A., Archaeological Evidence for Ancient Fixed-Net Fishing in Northern Morocco, dans Ancient Nets and Fishing Gear, p. 299-309. À partir de l’archéologie subaquatique, on peut étudier les techniques de pêche utilisées dans l’Antiquité au nord du Maroc. L’auteur distingue les différentes aires du littoral où se déroulait cette activité et fournit une série d’images actuelles pour justifier que la pêche traditionnelle usait des mêmes méthodes que de nos jours. (129) Bernal Casasola D., Fishing Tackle in Hispania : Reflections, Proposals and First Results, ibidem, p. 83-137. L’auteur étudie les différents matériels de pêche trouvés dans divers sites d’Hispanie et du nord de l’Afrique (Septem Fratres, dans le détroit de Gibraltar, et Leptis Magna). Sur le même thème, (130) López Monteagudo G., Nets and Fishing Gear in Roman Mosaics from Spain, ibidem, p. 161-185, analyse la pêche au filet et l’usage de divers autres matériels de pêche dans le monde romain, à partir de mosaïques surtout hispaniques, et africaines. (131) Id., Pescadores y artes de pesca en los mosaicos romanos de la Tripolitania, dans L’Africa romana, XVIII, 3, p. 2005-2019. Plusieurs mosaïques sont présentées et commentées sur ce sujet. L’originalité de la Tripolitaine tient au fait que les poissons sont déposés dans des paniers et que ces derniers sont tenus à bras par les pêcheurs ou posés au sol. (132) De Salvo L., Lavorare sul mare nell’Africa romana, dans L’Africa romana, XVIII, 1, p. 651-666, recense plusieurs activités liées à la mer, le commerce, la pêche et le ramassage du murex, et enfin les interventions de la marine de guerre. Les textes, l’archéologie (mosaïques, plans de sites) et même l’épigraphie sont utilisés sans grand souci de la chronologie. Rappelons que la classis noua Libyca (et pas Lybica) était au service de l’annone et pas de l’armée. (133) Blanc-Bijon V., Océans dans la cuve aux poissons. Nouvelles peintures de Neapolis (Nabeul, Tunisie), dans Atti del X congresso internazionale dell’AIPMA (Association Internationale pour la Peinture Murale Antique) : Napoli 17-21 settembre 2007, édit. Bragantini I., Naples, 2010, p. 575- 582, 6 fig., pl. LIV-LV. Après avoir rappelé l’historique des recherches menées sur le rivage de la cité, l’a. décrit les fragments peints découverts dans une petite usine de salaisons construite peut-être entre la fin du IIe s. et abandonnée peu après, vers le milieu du IIIe s. Un laraire a probablement été jeté dans ces cuves ainsi que de très nombreux fragments, tous provenant de la démolition d’une maison non encore identifiée. Les sujets en sont très variés : canards, végétaux, paysages, personnages, Amours, et l’auteur signale en particulier une série de têtes d’Océan. (134) Akerraz A., Brouquier-Reddè V. et Lenoir É., Rivages de Maurétanie tingitane, dans Riparia dans l’Empire romain, p. 85-100, 3 fig., rés. fr. et angl. L’article souligne la richesse des ressources en eau dans la province. Elles ont joué un rôle primordial dans l’implantation des installations humaines dès avant la conquête romaine, en particulier sur le littoral, dans la vallée du Sebou et la plaine du Gharb. Le Loukkos, qui avait servi de limite entre oikoumène et zone barbare, a joué un rôle administratif à l’époque tardive. (135) Bouzouggar A., Collina-Girard J., Cravinho S. et alii, Prospections et sondages sur les littoraux oriental et sud-atlantique du Maroc, dans La coopération archéologique française en Afrique. 1 Préhistoire et protohistoire, édit Paris F., Les nouvelles de l’Archéologie, n° 121, 2010, p. 110-116, 4 fig. Une coopération franco-marocaine (INRAP de Rabat et LAMEA d’Aix-en-Provence) a permis d’organiser plusieurs campagnes de prospection depuis 2001 dans la région de Berkane (le long de la Moulouya, sur la Méditerranée) et dans celle d’Essaouira, l’ancienne Mogador. Plusieurs sites déjà connus ont été localisés et de nouveaux ont été découverts, en particulier autour d’Essaouira et d’Agadir. Ils confirment l’ancienneté du Néolithique au Maroc et permettront de reconstituer les paysages côtiers et leur évolution. (136) Van Neer W., Ervynck A. et Monsieur P., Fish bones and amphorae : evidence for the production and consumption of salted fish products outside the Mediterranean region, dans Journal of the archaeological Studies, XXIII, 1, 2010, p. 161-195, 8 fig., 5 tabl., dressent un bilan de l’importation de sauce de poisson et de salsamenta méditerranéens et nord-africains dans les régions non méditerranéennes (Europe centre et nord), qui connaît un pic au cours du Ier s. Puis ils analysent les témoignages portant sur la fabrication de ces produits hors Méditerranée, à partir des amphores, des inscriptions et des données archéozoologiques. (137) Fernández A., Rίas baixas and Vigo (Vicus Eleni), dans Western (The -) Roman Atlantic façade, p. 229-237, ill., s’intéresse à cette zone du littoral (sud-est de la Galice) entre le IIIe s. av. J-C. et le VIIe s. ap. J.-C., sur la base de la documentation amphorique. Ce n’est qu’au IVe s. qu’apparaissent les témoins africains (amphores à salaisons et à huile) et leur présence est attestée jusqu’au VIIe. À la transition entre mer et eau douce, (138) Riparia dans l’Empire romain, édit. Hermon E., Oxford (British Archaeological Reports, International Series 2066), 2010, X-338 p., ill. Ce beau volume apporte une réflexion globale sur les zones riveraines et leur gestion en ayant recours à la notion de riparia, lancée par les milieux écologiques, qui désigne le milieu riverain et le littoral : un environnement à risque, fruit d’un équilibre fragile entre la nature et l’homme. Quatre chapitres abordent successivement la définition du concept, les approches régionales, la représentation et la gestion, enfin les statuts et le service public. Pour l’eau douce, nous commençons par l’irrigation et le réseau hydrique en réparant un oubli malencontreux avec (139) Casagrande M., Gli impianti di adduzione idrica romani in Byzacena e in Zeugitana, Ortacesus (Studi di Storia Antica e di Archeologia 4), 2008, XIII-351 p., ill., 1 carte sur dépliant, examine toutes les références relatives au transport de l’eau dans les provinces de Byzacène et de Zeugitane : il a réuni un catalogue de près de 400 références et l’éventail chronologique est considérable, de 146 av. J.-C. à 439 ap. J.-C. L’auteur consacre une section à l’histoire des recherches sur l’hydraulique romaine en Afrique du Nord et met en évidence l’utilisation que fit l’Empire colonial français de l’archéologie pour justifier sa présence, en considérant que la France était l’héritière de Rome dans ces régions. Cette histoire expliquerait les grandes différences qui existent jusqu’à nos jours pour ce qui est de la densité des vestiges hydrauliques, la Byzacène étant plus riche que la Zeugitane en la matière. La carte de la distribution de ces vestiges est une nouveauté, très utile pour les recherches futures. Voir le compte-rendu de (140) Pons Pujol L., dans Pyrenae, XLI, 2, 2010, p. 215-217. (141) De Angeli S. et Finocchi S., Origine e diffusione dei canalí idrici drenanti (qanat/foggara) in Africa settentrionale in età antica, dans Meetings between Cultures, section Libya and North Africa in Archaic and Classical times : reconsidering the role of the Local Communities in the light of the recent Archaeological Investigations, p. 39-52, 8 fig., proposent une mise au point sur ce système pour l’ensemble du nord de l’Afrique, Égypte comprise, et font quelques comparaisons avec le Moyen Orient. (142) Bona I., L’irrigazione a Tacape : singolare exemplum di abilità tecnica produttiva, dans L’Africa romana, XVIII, 2, p. 863-869, commente deux passages de Pline l’Ancien (XVIII, 188 et 189) montrant que les habitants de Tacapae avaient su tirer profit avec une très grande habileté du peu d’eau dont ils disposaient grâce à des canaux. À compléter avec (143) Pons Pujol L. et Lagóstena Barrios L., Los acueductos de Mauretania Tingitana. Estado de la cuestión, dans Aquam perducendan curavit. Captación, uso y administración del agua en las ciudades de la Bética y el Occidente romano, édit. Lagóstena Barrios L., Cañizar Palacios J.L. et Pons Pujol L., Cadix, 2010, p. 533-542, qui proposent un bilan sur les aqueducs de Tingi, Zilil, Septem Fratres, Kouass, Volubilis, Sala, Tamuda, Aïn-el Hammam et Tocolosida, ainsi que des pistes de recherches pour aborder l’hydraulique de cette province à partir des vestiges archéologiques. Une proposition pour l’avenir avec (144) Passchier C.W. et Sürmelihindi G., Sinter deposit in Roman aqueducts, dans Aouras, VI, 2010, p. 267 – 284, 10 fig. En Tunisie et en Algérie, plus de 88 aqueducs alimentaient des villes, villas et castra. Beaucoup ont des dépôts calcaires dans leur canal et ces dépôts présentent souvent un laminage, témoignage de variations de température et de quantité d’eau dans le canal. Ils sont donc une source d’informations sur le climat, la nature chimique de l’eau, et sur l’âge et la construction de l’aqueduc. Aujourd’hui, il manque encore des études à ce propos. L’eau alimente les thermes. (145) Bejaoui F., Neptune sur une mosaïque d’El Reg (région de Thelepte), dans Histoire (L’-) des steppes tunisiennes. Session 2008, p. 259-264, 4 fig. Cette mosaïque très bien conservée, découverte dans les environs de Thelepte, décorait une des salles de petits thermes. De plan carré, le tableau central est entouré par une triple ligne de motifs géométriques. Neptune est représenté dans une mer poissonneuse, ce qui n’est pas fréquent. Ce panneau confirme l’existence d’ateliers régionaux actifs durant une longue période. (146) Bartoloni P., Ferjaoui A. et alii, Nota preliminare sul settore termale di Zama Regia (Siliana-Tunisia). Elementi strutturali e di cultura materiale, dans L’Africa romana, XVIII, 3, p. 2021-2038. Les archéologues ont dégagé plus de 35 000 fragments sur ce site, et ils proposent une reconstitution architectonique du monument. Ils y ont trouvé des amphores puniques et de la sigillée africaine, ainsi que de la céramique médiévale. L’habitat a été quelque peu délaissé avec seulement deux titres. (147) El Mrabet R., Notes sur un « habitat ? » particulier à Jebel Weslet : Beldet Safeht Ejjabouz, dans Histoire (L’-) des steppes tunisiennes. Session 2008, p. 141-155, 23 fig. Une des structures étudiées pourrait être ancienne, préhistorique ou antique, une datation plus précise se révèle impossible. (148) Bermejo Tirado J., Domus and Household Production. Towards a new model for the study of Roman economy : The case of the House of Bacchus and Ariadne (Thuburbo Maius), dans L’Africa romana, XVIII, 2, p. 851-862. Une étude très attentive des restes de plantes trouvés dans cette demeure montre qu’une partie de ces végétaux était transformée et commercialisée. Par-delà ce cas particulier, il faut soupçonner la présence d’une production domestique plus importante qu’on ne l’a dit jusqu’à présent. En raison du thème proposé par L’Africa romana, les publications à propos des activités économiques ont dépassé ce à quoi nous sommes habitués. (149) Salama P. et Laporte J.-P., Tables de mesures de l’Afrique romaine, dans L’Africa romana, XVIII, 1, p. 333-372. P.S. avait élaboré un catalogue des tables de mesures connues dans l’ensemble des provinces africaines. La plupart d’entre elles sont accompagnées d’une inscription qui précise les conditions dans lesquelles elles ont été mises en place. Elles permettaient de vérifier les longueurs, les poids et les capacités. Un catalogue comprenant 22 numéros commentés suit la synthèse. (150) Andaloro L., Il commercio dei metalli lungo le coste africane, ibidem, p. 603-614. Les métaux trouvés par les archéologues en Afrique provenaient soit des mines locales soit de l’importation. Des lingots de plomb ont été découverts au large de Mahdia, ils sont étudiés et ils portent la marque des Planii et des Atellii. (151) Neira Jiménez M.L., Oficios relacionados con el mosaico en las provincias romanas del Norte de África, ibidem, p. 485-499, essaie de déterminer ce que les mosaïques nous apprennent sur leurs auteurs : leurs signatures, notamment, et aussi leurs relations avec les commanditaires. Beaucoup de documents sont analysés de ce point de vue. (152) San Nicolás Pedraz M.P., Artesanos mitológicos. Documentos musivos, dans L’Africa romana, XVIII, 3, p. 1989-2004. Quelques exemples africains sont perdus au milieu de la documentation exposée et commentée. (153) Mosca A., Cartagine : topografia degli impianti produttivi e delle aree commerciali in età romana e tardoantica, dans L’Africa romana, XVIII, 1, p. 615-629. À Carthage, les activités économiques ont été regroupées autour des ports, le long du littoral, dans la zone qui s’étend entre les citernes de La Malga et Byrsa, et même dans les quartiers résidentiels. Le secteur Byrsa-La Malga abritait des commerces alimentaires pour les beaux quartiers. Ce n’est qu’à la fin du Ve siècle que des activités de production ont été installées dans des domus. (154) Sehili S., L’occupation humaine antique dans la dorsale occidentale de la Tunisie, dans Histoire (L’-) des steppes tunisiennes. Session 2008, p. 83-107, 14 fig. L’enquête archéologique minutieuse menée dans les massifs de la dorsale tunisienne a mis en évidence l’existence de sites préhistoriques et montré l’importance de l’occupation dans l’Antiquité. Par la suite, ils furent abandonnés. Deux grandes catégories de vestiges dominent, les bâtiments agricoles - essentiellement des huileries - et des installations hydrauliques. En ce qui concerne les huileries, 90 % des unités sont de petites dimensions avec moins de trois pressoirs et toutes sont dotées de pressoirs à jumelles. La datation, fondée sur la céramique, indique une période d’occupation des IVe-VIe siècles. Nous terminons ce paragraphe avec quelques sites. (155) Chelbi F., Recherches archéologiques et historiques à La Galite (Galata) ?, ibidem, p. 29-62, ill. Quatre missions archéologiques ont permis de mieux connaître cet archipel, qui porte le nom de l’île principale, longue d’environ 5 km et large de 2 km, mentionnée par plusieurs auteurs antiques. Après un rappel des recherches effectuées sur cette île, l’auteur présente les conclusions des missions. L’île, étape d’un circuit commercial reliant l’Afrique à l’Espagne et à l’Italie, fut occupée au moins dès le IVe siècle av. J.-C. comme l’indiquent les nombreux tessons de céramique, un habitat et une nécropole puniques, et un système de défense et d’observation a été identifié. L’île fut occupée jusqu’à l’Antiquité tardive, mais a été désertée à l’époque médiévale. En Numidie, (156) Ouadi B. et Bouzidi H., Récentes découvertes à Aïn Mimoun et Tirkabine, dans Aouras, VI, 2010, p. 219-224, 2 fig., ont exploré ces sites. Parmi les découvertes à Aïn Mimoun figurent une amphore de tradition punique, une lampe à huile type Deneauve VIII, quelques monnaies, dont une doit être attribuée à Constantin, et deux inscriptions : l’une est une épitaphe, l’autre une dédicace à Aurélien. À Tirkabine, ce sont des monuments funéraires protohistoriques, structures de formes circulaires et tombes, qui ont été identifiés. Sur la côte occidentale, (157) Lixus-3. Área suroeste del sector monumental [Cámaras Montalbán] 2005-2009, Saguntum, Extra 8, édit. Aranegui C. et Hassini H., Valence, 2010, 269 p., 33 fig., est le troisième volume consacré aux fouilles conduites dans le cadre du projet maroco-espagnol à Lixus. Y sont publiés les résultats relatifs aux campagnes des années 2005-2009, bien qu’ait été fouillée seulement une petite superficie de 100 m2 durant les années 2005-2007. À signaler pour leur nouveauté dans l’archéologie du Maroc, les études de géomorphologie et de gestion des ressources naturelles à l’époque antique. Et plus au sud (158) Marzoli D., El Khayari A. et alii, Vorbericht Mogador (Marokko) 2008, dans Madrider Mitteilungen des deutschen archäologischen Instituts, LI, 2010, p. 61-108, 29 fig., rés. en angl. et en esp. p. 561-562. Ce gros dossier fait le bilan en cinq chapitres des fouilles qui se sont déroulées sur l’ilot de Mogador. Les ch. I-II présentent les deux sites : des installations d’époque phénicienne (VIIe/IVe s) ; une villa romaine (Ier/IVe s.), déjà indiquée par A. Jodin et comportant une mosaïque, sans doute un péristyle, des bassins pour produire le garum et une grande citerne de tradition punique. Les ch. suivants donnent les résultats des études pratiquées sur les restes d’animaux, sur la botanique ainsi que les résultats préliminaires de l’étude paléogéographique de l’île. Quant à (159) Canarias Arqueológica, XVIII, 2010, aucun article ne concerne les Puniques ni les Africains, mais au mieux les Phéniciens.
6Bien évidemment, la terre cuite a donné matière à plusieurs publications et il est souvent utile de consulter celles qui n’ont pas l’Afrique au centre de leurs préoccupations. (160) Reynolds P., Hispania and the Roman Mediterranean, AD 100-700 : ceramics and trade, Londres, 2010, XI-372 p., ill., index. La céramologie permet de dessiner l’évolution du rôle de la péninsule ibérique dans le système d’approvisionnement de l’Empire : dans cette vaste synthèse, plusieurs chapitres placent l’Afrique du Nord au cœur de leur propos, sur l’ensemble de la période considérée. On lira une intéressante proposition de (161) Fentress E., Cooking pots and cooking practice : an African bain-marie ?, dans Papers of the British School at Rome, LXXVIII, 2010, p. 145-150, 2 fig. À quoi servaient donc les trois formes de céramique africaine les plus prisées en Occident (Hayes 23B, 196 et 197) et en général trouvées associées, ce qui suggère qu’elles étaient conçues comme un ensemble ? L’auteur propose d’y voir un assemblage d’ustensiles pour la cuisson au bain-marie. Son usage s’étend entre la moitié du IIe s. ap. J-C. et le début du Ve s. et succède à un autre ensemble d’époque républicaine de même fonction (Hayes 191 et 198). (162) Gatto M.C., The Garamantes of the Fazzan : Imported Pottery and Local Productions, dans Meetings between Cultures, section Libya and North Africa in Archaic and Classical Times : Reconsidering the Role of the Local Communities in the Light of the Recent Archaeological Investigations, p. 30-38, 3 fig. Dans la région étudiée, qui se situe au sud du territoire des Garamantes, les importations romaines représentent une part très faible des découvertes au regard de la production locale et il convient de rapprocher la poterie traditionnelle garamantique des productions de l’Afrique de l’Ouest, tout en incluant des influences du Tchad et du Sahara central. (163) Bechtold B., The Pottery Repertoire from Late 6th-Mid 2nd century BC Carthage. Observations based on the Bir Messaouda Excavations, dans Carthage Studies, IV, 2010, 80 p. Cet ouvrage étudie par types et par périodes les morceaux de céramique trouvés sur le site de Bir Messaouda. Il s’ouvre pourtant sur une constatation a priori surprenante, la faible présence de tessons attribuables aux Ve et IVe siècles. R.F. Docter l’a expliquée par la mise en place d’un nouveau système de collecte des ordures et des déchets. La présence de vaisselle attique et d’amphores locales est, elle aussi, mieux comprise, de même que l’apparition de produits italiens. Une solide bibliographie a été placée à la fin du livre. À compléter avec (164) Ben Taher S. et Fersi L., Gigthis et Carthage du Ve s. au milieu du IIe s. av. J.-C. : les enseignements céramiques, dans Carthage Studies, III, 2009, p. 75-124. (165) Cabras V., Una produzione non identificata di sigillata africana C dal porto di Olbia, dans L’Africa romana, XVIII, 3, p. 1897-1914. Ces fragments de céramique témoignent des exportations faites depuis l’Afrique ; c’est une pièce de plus à ajouter à un dossier déjà bien épais. L’origine est bien attestée par des analyses physico-chimiques ; il s’agit de vaisselle de table. (166) Albanese L. et De Rosa B.A.L., Nora, Area C : problematiche e prospettive di studio sulla ceramica africana da cucina, dans L’Africa romana, XVIII, 2, p. 1461-1478. Il n’y a pas grand’ chose à ajouter au titre, si ce n’est que ces trouvailles apportent des éléments pour connaître l’artisanat et surtout les exportations de l’Afrique romaine. (167) Corrado M. et Dunia M.I., Aspetti della produzione del vasellame in sigillata chiara C decorato a rilievo applicato e a matrice, dans L’Africa romana, XVIII, 3, p. 2099-2105. Un nouveau témoignage des exportations africaines est fourni par la découverte sur le versant tyrrhénien de la Calabre de sigillée C3 et de vases C4, datables entre les environs de 300 et de 430 après J.-C. (168) Moore J. P., Naked Bull-Riding on Ceramic Products from Roman Africa, dans L’Africa romana, XVIII, 1, p. 713-723. Les céramiques (African Red Slip = ARS) et les lampes d’El-Aouja ont été largement diffusées en Proconsulaire, ainsi que des statuettes (ca 150 - ca 250). On y voit parfois des hommes nus attachés sur des taureaux : ce sont des condamnés à mort, ad bestias. (169) Bertino L.M., Aree di produzione delle sigillate e delle ceramiche da cucina africane dalla Villa romana del Varignano (scavi 1967-86), dans L’Africa romana, XVIII, 2, p. 1101-1116. Ces fouilles ont livré de la sigillée des types A, A/D, C, D et même E. Il s’agit surtout de céramique de cuisine. (170) Hanel N. et Ristow S., Vier frühchristliche Ziegelplatten mit Reliefverzierung aus Nordafrika und Südspanien, dans Kölner Jahrbuch, XLIII, 2010, p. 297-314, 14 ill. Les carreaux de terre cuite africains (environ 15/20 cm côté) proviennent surtout de Tunisie, rarement d’Algérie. Ils décoraient le plafond des églises paléochrétiennes : le motif d’Adam et Ève et du serpent y était fréquent, outre la rosette, le lion et le cerf, le visage masculin, le christogramme. Ces carreaux existaient aussi ailleurs (Bétique, Gaule, Italie, Macédoine). Pour les amphores, il est utile de consulter (171) Laubenheimer F., Des amphores et des hommes. Chronique 2010, dans Dialogues d’histoire ancienne, XXVI, 1, 2010, p. 235-246, qui signale trois études qui nous intéressent. (172) Botte E., Salaisons et sauces de poissons en Italie du sud et en Sicile, Naples (Collection du Centre Jean Bérard, 31), 2009, 223 p., ill., cartes, plans. Les productions de Tingitane et de Proconsulaire ont fonctionné en même temps, la seconde n’a pas succédé à la première comme on le pensait jusqu’ici. (173) Benquet L. et Grizeaud J.J., Découvertes récentes dans le quartier saint Roch à Toulouse (Haute-Garonne), dans SFECAG. Actes du congrès de Colmar 2009, p. 655-670, relèvent des découvertes d’amphores tripolitaines anciennes et des variantes de Maña C2 à Toulouse. (174) Batigne C. et Lemaître S., Le mobilier céramique d’un site antique du Vieux-Lyon fréquenté entre le deuxième quart du Ier s. av. J.-C et le Ve s. apr. J.-C. : le Musée Gadagne, dans Revue archéologique de Narbonnaise, XLI, 2008, p. 211-260, signalent des importations de sauces de poisson en provenance d’Afrique à Lyon à la fin du IVe siècle et au début du Ve siècle. Ajoutons (175) Morais R., Bracara Augusta, dans Western (The - ) Roman Atlantic façade, p. 213-221, ill. L’importance de la cité dès le debut de l’Empire et sa proximité relative de la côte ont attiré les marchands de produits divers, certains venus d’Afrique comme l’indiquent les amphores Dressel 2.4 africaines, en nombre réduit cependant. (176) Gailledrat É., Les amphores de Lattes au Ve s. av. notre ère, dans Lattara, XXI, 2010, p. 455-500. Dans le panorama des amphores importées, on trouve des amphores puniques ayant transporté du vin parmi les importations marseillaises, étrusques et ibériques, signe de l’existence de relations commerciales entre Carthage et le sud de la Gaule. (177) Suny S. G., Amphora production in the Roman World. A View from the Papyri, dans Bulletin of the American Society of Papyrologists, XLVII, 2010, p. 155-184. L’a. attire l’attention sur les importantes informations contenues dans les papyri égyptiens sur la fabrication des amphores. Cette étude ne porte pas particulièrement sur l’Afrique, mais elle est très utile pour étudier la production des amphores du Maghreb Antique comme dans l’ensemble de l’Empire. Concernant plus précisément nos régions, (178) Bonifay M., Capelli C., Drine A. et Ghalia T., Les productions d’amphores romaines sur le littoral tunisien, dans Rei cretariae Romanae Fautorum Acta 41, Bonn, 2010, p. 319-327. Après un complément des prospections effectuées entre 2001 et 2006, les auteurs présentent une mise à jour des ateliers d’amphores dans le Cap bon (IIe-VIIe s.) et la Petite Syrte (Ier-IVe s.). (179) Bonifay M. et alii, Approche archéologique et archéométrique de la production d’amphores puniques et romaines sur le littoral tunisien, dans Histoire et patrimoine du littoral tunisien, 2010, Tunis, p. 147-160, 10 fig. Les différents ateliers d’amphores romaines repérés entre 2001 et 2006 dans la région du Cap Bon et dans la Petite Syrte ont fait l’objet d’études complémentaires, à la fois typologiques et archéométriques. Les productions de la région de Nabeul sont d’époque romaine (IIe-VIIe s.), sauf deux ateliers d’époque punique : Choggafia et Sidi Aoun, actifs fin IIIe/début IIe s., et le premier produisait aussi de la céramique à vernis noir. Ces prospections montrent une continuité remarquable des techniques de production et d’utilisation des matières premières de l’époque punique à l’époque romaine. Les ateliers de Zian ont été actifs du Ier au IVe s. Toujours attendues, les publications des résultats des fouilles sur le Monte Testaccio à Rome offrent un nouveau volume. (180) Estudios sobre el Monte Testaccio (Roma), V, édit. Blázquez Martínez J.M. et Remesal Rodríguez J., Barcelone, 2010, 625 p., ill., index, est le cinquième volume issu des fouilles de la mission archéologique espagnole. Sont publiés les résultats des campagnes de 1998 et 1999. Y ont été trouvés divers types d’amphores d’origine africaine. (181) Mani T., Timbres sur amphores africaines mentionnant la cité d’Hadrumetum (Tunisie), dans Synergies Tunisie, n° 2, 2010, p. 153-170, s’appuie sur un long catalogue. Toutes les amphores appartiennent au domaine classique. Sont représentées les formes Africaines I et II. Les abréviations du toponyme sont recensées (H, HA, HD, HAD, HADR, HADR, HADRV). Suivent quelques remarques sur l’onomastique des producteurs. Parmi les destinations connues, outre le nord de la Proconsulaire, sont concernés Rome, la Sardaigne, les Baléares, la Catalogne et le sud-est de la Gaule. (182) Monsieur P., Italic, Latin and Greek Graffiti and Dipinti on Pottery from the Bir Messaouda Excavations 2000/2001, dans Carthage Studies, III, 2009, p. 173-182, ill. Les fragments présentés ici sont presque tous de typologie inconnue hormis une amphore gréco-italique et une amphore tardive. Les autres ont été trouvés dans un contexte vandale. Un travail de master de (183) Hughes R., Distribution of Stamped Dressel 20 Amphorae produced at Axati in Roman Baetica : A quantitative Study of Olive oil Compsumption Levels at military and civilians Sites, Wilfrid Laurier University, 2010, 246 p., concerne très peu l’Afrique (Tingitana, p. 120-121 et Numidia Africa (sic), p. 121-122).
B. – Bibliographie
7Cette rubrique traitera successivement des revues et des recensions d’intérêt général, des dictionnaires et encyclopédies, puis des expositions et études historiographiques, et se terminera avec le souvenir des savants disparus. Nous commencerons avec l’indispensable (184) Année (L’-) philologique, LXXXI, 2010 [2013], 2126 p., qui a naturellement été dépouillée pour ce fascicule, plus particulièrement les pages consacrées aux auteurs, notamment les Africains, et celles qui concernent l’histoire régionale. D’autres recensements, qui recouvrent une période précise ou un thème plus limité, seront très utiles pour nos études, ainsi le (185) Bulletin analytique d’histoire romaine, XIX, 2010, 462 p. La (186) Chronica Tertullianea et Cyprianea. 2009, édit. Chapot F. et alii, dans Revue d’études augustiniennes et patristiques, LVI, 2, 2010, p. 291-340, et le (187) Bulletin augustinien pour 2009/2010 et compléments d’années antérieures, ibidem, p. 341-396, édit. Ribreau M. et Salamito J.-M., ont été dépouillés. En ce qui concerne les dictionnaires et encyclopédies, (188) Der Neue Pauly. Supplemente Band 7. Die Rezeption der antiken Literatur. Kulturhistorische Werklexikon, édit. Egger B. et Walde Ch., Stuttgart-Weimar, 2010, XVII-1275 p., index. Ce volume poursuit la série des suppléments de la Neue Pauly, consacrés à la réception des œuvres antiques. Il comprend un choix d’auteurs de la littérature gréco-romaine, plus spécialement ceux de l’époque païenne, jusqu’aux environs de 250 ap. J.-C., d’Achille Tatius à Zauberpapyri. (189) Brill’s New Pauly. Supplements. 3, Historical atlas of the ancient world, édit. Wittke A.M., Olshausen E. et Szydlak R., collab. Sauer V. et alii, édition anglaise, Salazar C.F. et alii, Leyde, 2010, XIX-307 p., cartes, plans, index, est la traduction anglaise de l’ouvrage publié en allemand en 2007 (voir B.A.A.A., XLI, 2007 [2013], n° 180). L’ensemble de la Brill’s New Pauly Encyclopaedia of the Ancient World est désormais consultable en version électronique. (190) Reallexikon für Antike und Christentum. Sachwörterbuch zur Auseinandersetzung des Christentums mit der antiken Welt, édit. Schöllgen G. et alii, XXIII, Lexikon II-Manes, Stuttgart, 2010, 1 296 col., ill., index. On se reportera aux notices de (191) Pietzner K., Limes, col. 163- 207, (192) Brugisser P., Macrobius, col. 831-856, (193) Frenschkowski M., Magie, col. 857-957 et (194) Heydasch-Lehmann S., Magierhuldigung, col. 957-962, puis (195) Vössing K., Magistrat, col. 962-989 et (196) Schmitz W., Manes (Di Manes), col. 1266-1274, pour trouver un peu d’Afrique. (197) Moormann E.M. et Uitterhoeve W., Lexikon der antiken Gestalten : von Alexander bis Zeus, trad. Pütz M., Stuttgart, 2010, XXVII-807 p., ill., 2 index (2e éd.). Cet ouvrage offre une mise à jour (1e édition : 1995) d’un lexique sur les figures mythologiques et historiques de l’Antiquité gréco-romaine et leur réception dans les arts figurés, la musique et la littérature de la culture européenne. Plusieurs notices portent sur des personnages africains, comme Didon (p. 229-233), Hannibal (p. 298-302), Sophonisbe et Massinissa (p. 631-633), ou en relation avec l’Afrique (Marius, p. 429-432, ou Sylla, p. 635-638). Une liste des sources antiques et des attributs principaux de chaque personnage précède sa présentation historique ou mythologique puis les formes de sa survie dans l’imaginaire artistique avec une liste des œuvres et une bibliographie. (198) Greek and Roman aesthetics, édit. Bychkov O.V. et Sheppard A., Cambridge-New York (Cambridge texts in the history of philosophy), 2010, XLII-249 p., index. Dans cette anthologie relative à la perception par les Anciens de l’harmonie dans la musique, de la poésie et de la beauté dans les arts visuels, les auteurs présentent et ont traduit des extraits d’œuvres de Platon à Augustin. Pour ce dernier, ils ont choisi des extraits des Confessions, de la Trinité, du Libre arbitre, de la Vraie religion, de la Musique et de l’Ordre. (199) Diccionario de instituciones de la Antigüedad, édit. Lara Peinado F., Cabrero Piquero J., Cordente Vaquero F. et Pino Cano J.A., Madrid (Historia. Serie mayor), 2009, 588 p., ill., cartes. Plusieurs entrées concernent l’Afrique. Il s’agit de Baal (p. 75), Baal Hammón (p. 75), Baal Shamem (p. 76), Bárcidas (p. 80), Bes (p. 87), Byrsa (p. 93), Calendario fenicio (p. 96), Cartago (p. 104-105), derecho fenicio (p. 144-145), Dioses fenicios (p. 151), escritura fenicia (p. 185-186), Fiestas fenicias (p. 207), Kohanim (p. 289), Molk (p. 362), Moneda fenicia (p. 364), Semitas (p. 486), ‘Shrt (p. 501), Sicilia (p. 503), Signo de Tanit (p. 504), Tofet (p. 535). (200) Dizionario delle scienze e delle tecniche di Grecia e Roma, édit. Radici Colace P. et alii, Pise, 2010, vol. I A-L, 649 p., vol. II M-Z, p. 650-1343, ill., bibliographie générale, glossaire, index. Ce dictionnaire, qui comble une lacune, est non seulement très utile, mais aussi très commode d’utilisation grâce à la liste des entrées et au glossaire, très détaillé. On pourra consulter notamment les notices de (201) Fiorucci F., Agostino, ibidem, p. 40, sur les apports d’Augustin à la connaissance de la médecine antique, (202) Lelli E., Agronomi antichi, ibidem, p. 58-60, pour Magon et (203) Monachini D., Celio Aureliano, ibidem, p. 293. (204) Belfiore J.-C., Dictionnaire des croyances et symboles de l’Antiquité, Paris, 2010, 1073 p., ill., index, recense alphabétiquement les mythes présents chez les auteurs classiques en citant des extraits en traduction de leurs œuvres. Y sont évoqués Virgile et Énée, p. 219-222, Apulée avec le mythe de Psyché, p. 541-542. (205) The Cambridge history of philosophy in late antiquity, édit. Gerson L., Cambridge-New York, 2010, 2 vol. (XIII-581 p., VI-p. 583-1284), cartes, 2 index. Les contributions examinent la philosophie de la période 200-800 ap. J.-C., dans ses interférences avec la littérature, la science et la religion, et comprend une liste complète de toutes les œuvres philosophiques écrites à cette époque. On se reportera notamment à (206) Cooper S.A., Marius Victorinus, ibidem, p. 538-551 et à (207) Catapano G., Augustine, ibidem, p. 552-581. (208) The Cambridge companion to ancient Scepticism, édit. Bett R., Cambridge-New York, 2010, XII-380 p., 2 index, réunit une quinzaine d’études sur le scepticisme dans l’Antiquité et sa réception au Moyen Âge. Les chapitres 4 et 14 nous intéresseront plus que les autres : (209) Lévy C., The sceptical Academy : decline and afterlife, ibidem, p. 81-104, examine, p. 98-100, le traité des Academica d’Augustin, écrit juste après sa conversion (en 386), alors qu’on s’attendrait à ce que son auteur se concentre plutôt sur les Écritures. Mais on sait par les Confessions qu’il venait de traverser une profonde crise de scepticisme, ce qui l’amena à réfuter la philosophie de la Nouvelle Académie : ses arguments ont profondément déterminé l’attitude des chrétiens d’Occident vis-à-vis de ce courant de pensée. (210) Floridi L., The rediscovery and posthumous influence of scepticism, ibidem, p. 267-287, aborde l’histoire de la transmission de cette philosophie, d’Augustin à Descartes. L’auteur dresse la liste des textes, certains très importants, dont les informations sur le scepticisme furent négligées ou même oubliées : pour la littérature africaine, on note l’Octavius de Minucius Felix, le De anima et l’Apologétique de Tertullien, l’Aduersus nationes d’Arnobe, les Diuinae institutiones de Lactance, et plusieurs traités majeurs d’Augustin (Contra Academicos, De Trinitate, De ciuitate Dei). Nous n’avons pu consulter le (211) Biographisch-bibliographisches Kirchenlexikon. 31, Ergänzungen. 18, édit. Bautz F.W. et Bautz T., Nordhausen, 2010, XL p., 1600 col. et (212) Biographisch-bibliographisches Kirchenlexikon. Register zu Bd. 1-31, édit. Bautz F.W. et Bautz T., Nordhausen, 2010, 135 p. Nous terminons avec l’indispensable (213) Encyclopédie berbère, édit. Chaker S., XXX, 2010, p. 4453-4696. La lettre M, qui compte trois fascicules, a été particulièrement prolifique en ce qui concerne nos études. Dans le premier, nous trouvons par ordre alphabétique des auteurs (214) Chaker S., Macénites. Note linguistique complémentaire, p. 4459-4460 ; Maces et autres noms propres anciens : mise au point linguistique complémentaire, p. 4463-4465 ; Mappalia : note linguistique complémentaite, p. 4573-4576 ; Massyles et Massaesyles, note linguistique complémentaire, p. 4663 ; Mastanabal : note linguistique complémentaire, p. 4668-4671. (215) Desanges J., Macares, p. 4455-4456 ; Maccues/Makkoi, p. 4456-4457 ; Macurebi/ Makkhourebi, p. 4468-4469 ; Makatoutae, p. 4531 ; Maketae, p. 4531-4532 ; Makhlues/ Makhrues, p. 4532-4533 ; Makhoures, p. 4533 ; Makhousii, p. 4533-4534 ; Makhuni, p. 4534 ; Malkhoubii/Marchoubi, p. 4543 ; Malkoae, p. 4543 ; Mampsari, p. 4553 ; Mandori, p. 4554 ; Manrali, p. 4554 ; Mareotae, p. 4603 ; Marmaridae/Marmarides, p. 4626-4627 ; Masaesylii/Masaesyles, p. 4630-4631 ; Masathi, p. 4631 ; Masinissenses, p. 4643 ; Maskesben, p. 4643 ; Massyles/Massyli, p. 4662-4663 ; Mastitae, p. 4675 ; Mastraciani ou Matracii (?), p. 4675-4676 ; (216) Ghaki M., Maktar/Makthar/Mactaris, p. 4535-4540 ; (217) Kherbouche F., Marbre numidique, p. 4589-4594 ; Mastanabal, p. 4664-4667 ; (218) Laporte J.-P., Manuscrits latins d’Afrique, p. 4563-4568 ; (219) Lassère J.-M., Mappalia, p. 4568-4573 ; Massinissa, p. 4650-4661 ; (220) Mansouri Kh., Madauros, p. 4469-4479 ; (221) M’charek A., Macota/Maghrawa (Tunisie), p. 4465-4468, 1 fig. ; Masclianae/Henchir Sidi Abdelkader, p. 4641-4643 ; (222) Modéran Y., Mascezel, p. 4639- 4641 ; Masties, p. 4671-4673 ; Mastigas, p. 4673-4675 ; Masuna, p. 4678-4682 ; (223) Mrabet A., Mareth/Marta, p. 4603-4606 ; (224) Rebuffat R., Macénites, p. 4457- 445 ; Maces, p. 4460-446 ; Massiva, p. 4661-4662. Le second volume de la lettre M, (225) Encyclopédie berbère, édit. Chaker S., XXXI, 2010, p. 4697-4976, comporte des articles de (226) Camps G., Medracen, p. 4834-4852 ; (227) Chaker S., Medracen. Note linguistique complémentaire, p. 4852-4853 ; (228) Coltelloni-Trannoy M., Maurétanie (royaumes), p. 4717-4737, 1 fig. ; (229) Desanges J., Maures (Antiquité) ; Mauri, Maurēnsii, Maurousii, p. 4710-4712 ; Maxues, p. 4799 ; Mazues, p. 4710 ; Mecales, p. 4810- 4811 ; Mélanogétules, p. 4855 ; (230) Kotula T., Mercenaires (guerre des), p. 4871-4874 ; (231) Laporte J.-P., Maurétanie et Dea Maura : Iconographie - éléments complémentaires, p. 4741-4746, 4 fig. ; Mauvais œil (Antiquité), p. 4778-4783, 4 fig. ; (232) Laporte J.-P. et Kherbouche F., Mausolées (princiers d’Afrique du nord), p. 4758-4777 ; (233) Modéran Y., Maures (Antiquité tardive), p. 4712-4715 ; Maurétanie (provinces), p. 4737-4741 ; Mazices/Mazaces, p. 4799-4810 ; (234) Trousset P., Messad/Castellum Dimmidi (Antiquité), p. 4895-4902, ill. Et dans (235) Encyclopédie berbère, XXXII, édit. Chaker S., 2010, p. 4977-5212, on trouvera les notices de (236) Alexandropoulos J., Monnaie, p. 5068-5077, ill. ; (237) Chaker S., Micipsa/Mkwsn. Note linguistique complémentaire, p. 4989-4990 ; Mythe d’origine des Berbères. Note complémentaire (aspects linguistiques et contemporains), p. 5170-5172 ; (238) Desanges J., Miaidii, p. 4983 ; Midēni, p. 5005 ; Mikatani, p. 5019 ; Milidii, p. 5028-5029 ; Mimakes, p. 5029-5030 ; Motoutourii, p. 5077 ; Moukhthousii, p. 5090-5091 ; Moukōni, p. 5091 ; Moutourgoures, p. 5099 ; Mue/Mui, p. 5100 ; Mukēni, p. 5104 ; Musones, p. 5144 ; Musunii, p. 5155-5156 ; Muxitani, p. 5156- 5157 ; (239) Ghaki M., Micipsa/Mkwsn, p. 4984-4898 ; (240) Laporte J.-P., Monnica (sainte Monique), mère d’Augustin, p. 5063-5067, ill. ; Laporte J.-P. et M’charek A., Musulames, p. 5144-5155, 2 fig. ; (241) Modéran Y., Mythe d’origine des Berbères (Antiquité et Moyen Âge), p. 5157-5169 ; (242) Rebuffat R., Misiciri, p. 5030-5032 ; Moulouya, p. 5091-5095. L’historien de l’Antiquité pourra consulter avec profit les autres entrées de ces trois volumes qui le concernent moins directement, notamment celles qui relèvent de l’ethnographie ou de la linguistique. Les expositions permettent au public d’être informé de quelques acquis historiques et archéologiques. (243) Arx Asdrubalis. La ciudad reencontrada. Arqueología del cerro del Molinete/Cartagena, édit. Noguera Celdrán J.M. et Balanza M.J., Madrid-Murcie, 2009, 336 p., est le catalogue d’une exposition qui s’est tenue sur les fouilles récentes de la ville de Carthagène, avec une attention particulière au lieu-dit Cerro del Molinete, où il y aurait un palais d’Hasdrubal. (244) Grandinetti P., Iscrizioni africane “in mostra” : le epigrafi del “Ricetto delle Iscrizioni” e la collezione di Villa Corsini a Firenze, dans L’Africa romana, XVIII, 3, p. 1667-1677. L’auteur présente une exposition qui s’est tenue à Florence ; on trouve dans les objets qui la composent des inscriptions africaines dont le texte est donné, et qui sont commentées. Nous mentionnons ici une initiative sympathique, (245) Musées à ciel ouvert, Constantine, 2010. Soucieuse de participer à la sauvegarde du riche patrimoine algérien, une maison d’édition de Constantine a édité huit guides de 108 pages chacun, invitant à découvrir des villes antiques et médiévales. Pour l’Antiquité, il s’agit de Timgad, Hippone, Tiddis, Madaure, Cuicul et Tipasa. Tous les ouvrages, conçus de façon identique, comprennent des indications générales, un bref rappel de l’histoire de la cité en question, des photos des principaux monuments avec leurs légendes, des plans, un lexique et une brève histoire de l’empire aux p. 87-106. Malgré des erreurs factuelles assez nombreuses, il faut signaler cette entreprise qui veut encourager la découverte d’un passé prestigieux et d’un riche patrimoine. Un autre inventaire patrimonial a été dressé par (246) Amara I., Djerrab A., Guichard P. et Roubet C., Patrimoine archéologique du Djebel Dyr, Tébessa, Algérie orientale, dans Aouras, VI, 2010, p. 15-38, 6 fig., une annexe avec 2 ill. Le matériel archéologique présent sur ce massif est abondant, mais il a été peu étudié. Après avoir insisté sur les données de la préhistoire, surtout l’auroch de l’oued Bousmane, les auteurs ont rappelé les données des nécropoles protohistoriques (haouanet, tumulus et dolmens), notamment celles de Gastel, ainsi que d’autres structures mégalithiques en pierre sèche. L’annexe révèle l’ébauche d’une statue de grande taille restée in situ. Et on regrettera le patrimoine perdu évoqué par (247) Dondin-Payre M., Archéologie funéraire de Lambèse, dans Monuments et cultes funéraires, 2010, p. 83-127, 8 fig., qui a présenté un dossier passionnant, en deux parties. La première reconstitue la diversité et la richesse incroyable des nécropoles de Lambèse à partir des récits des voyageurs du XIXe s. et évoque les deux « malédictions » qu’elles ont subies : l’utilisation massive des pierres pour la construction du pénitencier français à partir de 1848 et l’indifférence des érudits pour les textes funéraires. La seconde partie étudie de grands tombeaux aujourd’hui disparus et donc connus uniquement à partir des relations anciennes. Les mille six cents épitaphes sauvegardées forment la plus grande collection de funéraires conservée en Algérie. Trois annexes complètent l’article : une sur l’évolution des observations ; une sur des monuments individuels et familiaux, dont des mausolées disparus ; la dernière identifie l’emplacement des nécropoles à partir de la documentation ancienne. Quant à (248) Tamuda. Guía oficial del yacimiento, édit. Zouak M. et Bernal Casasola D., sans lieu, 2010, 44 p. en castillan et 40 p. en arabe. Ses 39 ( !) auteurs offrent un texte peu didactique qui ne mérite pas le titre de guide officiel du site.
8L’historiographie est dominée par un imposant et bel ouvrage (n° 251), mais bien d’autres publications participent heureusement à cette rubrique. (249) Näf B., Antike Geschichtsschreibung : Form-Leistung-Wirkung, Stuttgart, 2010, 252 p., ill., index. Cette synthèse sur l’écriture de l’Histoire met en évidence les multiples manières de « faire de l’histoire » dans l’Antiquité et les problématiques posées par les œuvres dites historiques. Une section est consacrée à l’Histoire du Salut chez Augustin, p. 173-174. (250) Giangiulio M., Memorie coloniali (Hesperia 27), 248 p., se fonde sur les acquisitions des sciences sociales pour discuter des thèmes de la mémoire sociale, de la tradition orale et des exigences identitaires à la base de la mémoire historique des cités d’origine grecque de la Sicile, de la Grande Grèce, du Golfe de Naples et de Cyrène. Dans le chapitre consacré à la légende herculéenne en Sicile nord-occidentale, on est quelque peu surpris de voir éluder en deux notes la question des relations avec le monde phénico-punique. (251) Das grosse Spiel. Archäologie und Politik zur Zeit des Kolonialismus (1860- 1940), édit. Trümpler C., Essen, 2010, 669 p., ill., portraits, cartes, plans. Issu d’une exposition au Ruhr Museum à Essen au printemps 2010, ce gros ouvrage contient de nombreux articles qui offrent un large panorama des explorations et conquêtes en relation avec l’archéologie aussi bien en Afrique du Nord que dans le Moyen-Orient ou l’Asie centrale. (252) Trümpler C., dans une introduction qui reprend le titre de l’ouvrage, ibidem, p. 15-19, présente l’ensemble des questions qui ont été soulevées, militaires – en particulier le rôle les militaires français et italiens en Afrique du Nord -, et religieuses. Sont cités les rivalités entre les pays européens, les guerres et l’espionnage, puis l’occupation, mais aussi les acquis et divers acteurs de cette période. (253) Balice M., Libia. Gli scavi italiani, 1922-1937. Restauro, ricostruzione o propaganda ? Una nuova visione storica fra indirizzo scientifico ed intervento político alla luce dei documenti inediti dell’IsIAO, Rome (Studia Archaeologica, 174), 2010, 266 p., ill. Une documentation en grande partie inédite permet à l’a. de présenter et de mesurer les conceptions qui ont présidé à la recherche archéologique et aux restaurations pratiquées dans les sites antiques depuis F. Hallberr en 1910 jusqu’à G. Caputo en 1943, à une époque où l’une n’allait pas sans les autres. De nombreuses photographies illustrent le propos. (254) Daugas J.-P., Le néolithique du Maroc, 25 ans de coopération franco-marocaine. Évolution des concepts, bilan documentaire et perspectives de recherches, dans La coopération archéologique française en Afrique. 1 Préhistoire et protohistoire, édit Paris F., Les nouvelles de l’Archéologie, n° 121, 2010, p. 116-121, 1 fig., fait le bilan des acquis depuis les années 1980 qui ont permis de définir le néolithique marocain et sa chronologie et de mettre en cause les concepts de capsien et de néolithique de tradition capsienne. Le néolithique marocain intègre des caractères propres au milieu méditerranéen et d’autres qui apparaissent comme sahariens. Il faut aussi savoir remettre en question quelques certitudes avec (255) Altekamp S., Romanità. Kolonialarchäologie in Libyen, dans Das grosse Spiel. Archäologie und Politik, p. 550-559, 11 fig. La politique italienne encouragea l’occupation de la côte libyenne par les Italiens dans une optique démographique. La Libye n’était pas seulement regardée comme une nouvelle conquête coloniale, mais comme un territoire qui, après une interruption séculaire, retrouvait son statut précédent, c’est-à-dire celui d’une partie de l’empire latino-italien. (256) Gutron C., L’archéologie en Tunisie, XIXe-XXe siècles : jeux généalogiques sur l’Antiquité, préface Schnapp A., Paris-Tunis, 2010, 327 p., 32 p. ill., index. L’ouvrage est un essai d’histoire sociale et intellectuelle de la présence archéologique française puis tunisienne depuis l’établissement du protectorat jusqu’à la période contemporaine. L’a. reconstitue les étapes et les crises qu’a traversées l’archéologie depuis la période coloniale jusqu’à nos jours. Elle étudie cette évolution dans une perspective qui se situe à la charnière de l’anthropologie et de l’archéologie en s’intéressant aux cadres institutionnels et sociaux tout en donnant aussi la parole aux populations locales, notamment aux habitants de Dougga, qui ont été aussi mal considérés par l’administration française que par les autorités tunisiennes. (257) Ead., Jeux d’influence sur le terrain archéologique tunisien (XIXe-XXe siècles) : l’École française de Rome à l’épreuve de l’histoire, dans Connaître l’Antiquité : individus, réseaux, stratégies du XVIIIe au XIXe siècle, édit. Bonnet C., Krings V. et Valenti C., Rennes, 2010, p. 171-182, s’attache à analyser quand et comment les « Romains » se sont intéressés à la Tunisie (à partir du protectorat français), pourquoi l’EFR y est si fortement implantée, et comment ce réseau a pu fonctionner sur une aussi longue période : elle a su maintenir un capital de sympathie sur le terrain et s’ouvrir aux questionnements nouveaux sur les pratiques archéologiques. (258) Gran-Aymerich È., Theodor Mommsen (1817-1903) et ses correspondants français : la « fabrique internationale de la science », dans Journal des savants, 2008, p. 177-229. La correspondance du savant allemand (examinée ici à partir du fond Mommsen de la Staatsbibliothek de Berlin) avec ses homologues français, sur plus d’un demi-siècle, permet de comprendre comment s’élabore et évolue la recherche sur l’Antiquité, entre préoccupations scientifiques et enjeux nationalistes qui rendent difficile la collaboration des savants. La correspondance de T.M. s’organise autour de l’élaboration du CIL, donc, pour l’Afrique du Nord, nous trouvons les noms de C. Tissot, R. Cagnat, R. de la Blanchère, S. Reinach, L. Renier. Les pages 202-206 sont plus particulièrement centrées sur le CIL VIII. (259) Ead., Les correspondances d’antiquisants allemands et français au XIXe siècle : sociabilité savante et « fabrique de la science », dans Translating Antiquity : Antikenbilder im europäischen Kulturtransfer, édit. Rebenich S., von Reibnitz B. et Späth Th., Bâle, 2010, p. 211-240, aborde le même sujet que dans l’article précédent en insistant sur l’importance des correspondances entre savants européens (particulièrement allemands, italiens et français). Elle aborde (p. 225-234) le rôle de Louis Rénier, qui publie Les Inscriptions romaines d’Algérie (1855-1858), puis la préparation du CIL VIII avec L. Rénier, C. Tissot, R. Cagnat. (260) Dondin-Payre M., Akteure und Modalitäten der französischen Archäologie in Nordafrika, dans Das grosse Spiel. Archäologie und Politik, p. 58-67, 9 fig., revient sur les relations complexes qu’ont entretenues l’archéologie et la colonisation face aux vestiges, le dilemme conserver ou construire, la contradiction entre les exigences d’un maintien des vestiges et le développement du pays. Elle évoque aussi les missions de l’armée d’Afrique, individuelles aussi bien que collectives, et évoque la personnalité du général Carbuccia. En guise de bilan, ce dilemme insoluble est illustré par un échange de lettres entre le ministre de l’Intérieur et celui de la Guerre en mars 1852. D’autres officiers se sont intéressés à la même région. (261) Faure J.-P., L’œuvre archéologique de François Guénin à Tébessa, dans Aouras, VI, 2010, p. 189-198, 11 fig. Plusieurs publications rendent compte de l’activité de F. Guénin, la plus importante étant l’Inventaire archéologique du cercle de Tébessa, publié à Paris en 1908. Dans cet ouvrage, cet officier imprégné de culture classique et parlant arabe et berbère, décrit ce qu’il a observé, trouvé ou retrouvé après avoir fait une introduction sur la région. Les dernières pages sont consacrées aux voies et aux milliaires. (262) Hanoune R., Pierre Castel et son ouvrage Tébessa, histoire et description d’un territoire algérien (1905), dans Aouras, VI, 2010, p. 209-216, retrace la vie et la carrière, brèves, de cet officier d’origine provinciale et de milieu modeste, affecté en Algérie en 1900, décédé à l’âge de 33 ans en 1908, et souligne l’intérêt de son ouvrage, publié à Paris en 1905 en 2 vol., largement méconnu. Autodidacte mais bon observateur, P. Castel a utilisé les meilleures publications et a livré une enquête de première main sur la région, qui commence aux mégalithes du Dyr et s’achève en 1903. (263) Dondin-Payre M., Un document inédit sur deux complexes thermaux de Tébessa, dans Aouras, VI, 2010, p. 199-206, 2 pl. Le commandant F. Allotte de la Fuÿe, chargé de travaux de déblaiement, mit au jour les deux seuls ensembles thermaux connus de Théveste. Il en fit un compte rendu à la Société archéologique de Constantine et, au soir de sa vie, publia un album de photos et de dessins, intitulé Souvenirs de Tébessa, 1886- 1887, 33 p., qui comporte un plan d’ensemble des vestiges, des clichés des mosaïques et la reproduction de vestiges, chapiteaux, fragments de sculpture, margelle aujourd’hui disloquée. Un autre écrivain exerça une forte influence. (264) Jansen J., Inszenierungen des antiken Erbes in « Franzözish-Algerien », dans Das grosse Spiel. Archäologie und Politik, p. 528- 537, 8 fig. Louis Bertrand (1866-1941) promut en 1899 un courant littéraire avec le Sang des races, roman qui eut une grande influence sur de jeunes auteurs, qui dans les années 1920 se sont vus comme « écrivains algérianistes ». Bertrand mit en avant consciemment l’élément européen de la colonie dans le sens d’une Algérie française comme lieu de naissance d’une nouvelle race européenne qui se détacherait sensiblement de la mère patrie française, et développerait une nouvelle vitalité. L’activité politique de ce groupe culmina avec les cérémonies du Centenaire de l’Algérie française en 1930. De leur côté, à Carthage, les Pères Blancs firent preuve d’une intense activité. (265) Id., Karthago und die Pères Blancs, ibidem, p. 538-549, 11 fig. L’article évoque tout d’abord la construction de la cathédrale qui commença en 1890 en hommage au séjour et à la mort de Louis IX à Tunis en 1270, qui domine massivement les ruines de l’ancienne ville de Carthage. Le Congrès international eucharistique, en mai 1930, a réuni des milliers de représentants ecclésiastiques venus d’une vingtaine de pays. Sont mentionnés les martyres de Perpétue et de Félicité, ainsi que celui de Cyprien, et le rôle essentiel du Père Delattre. Un second article évoque cette personnalité hors du commun. À l’extrémité occidentale de l’Afrique, on note (266) Gozalbes Cravioto E., La provincia romana de la Mauretania Tingitana : algunas visiones actualizadas, dans Gerión, XXVIII, 2, 2010, p. 31-51, rés. angl., fait un rapide résumé des cinquante années d’investigations, surtout espagnoles, en Tingitane. L’auteur conclut que l’on est passé d’études à prédominance archéologique à des études de type historique, et (267) Aranegui C. et alii, El sector SO de la plataforma monumental, dans Lixus-3, p. 13-52, présentent une étude historiographique du secteur appelé « cámaras Montalbán » depuis leur découverte par C.L. Montalbán dans la décennie 1920 jusqu’à nos jours. C’est l’occasion de fournir une documentation intéressante et inédite sur les fouilles de Tarradell dans cette zone entre 1958 et 1960, grâce aux archives personnelles fournies par sa fille, N. Tarradell. Les techniques modernes étaient parfois mises au service de l’archéologie et de la propagande. (268) Altekamp S., Luftbildarchäologie in Libyen 1911/12, dans Das grosse Spiel. Archäologie und Politik, p. 77-83, 8 fig., donne des exemples de photographies prises par des ballons captifs pour obtenir des informations sur la campagne de Libye en décembre 1912. On y voit le Zeppelin qui survola les ruines de Sabratha et photographia, entre autres, les vestiges de l’amphithéâtre. (269) Stern T., Filmoperateure in Ruinen. Ein Archäologischfilm-Survey durch Nordafrika, den Vorderen Orient und Zentral Asie, avril 1926, ibidem, p. 608-619, 17 fig., rappelle quelques épisodes de prises de vues de films dans des ruines en Afrique du Nord, notamment le voyage de Mussolini en Tripolitaine. D’autres contrées ont aussi fait l’objet de ces tournages. (270) Chapoutot J., Les Humanités allemandes en guerre : le Rome et Carthage des antiquisants allemands, dans Connaître l’Antiquité : individus, réseaux, stratégies du XVIIIe au XIXe siècle, édit. Bonnet C., Krings V. et Valenti C., Rennes, 2010, p. 141-151. L’étude porte sur un livre publié en 1943 à Leipzig, Rom und Karthago. Ein Gemeinschaftswerk (J. Vogt), dont le sous-titre n’est pas anodin : « l’œuvre d’une communauté » : il s’agit d’une notion importante de l’idéologie nazie, une communauté organique, naturelle, opposée à celle des Lumières. L’ouvrage est donc lesté de lourdes connotations : il est le produit d’une communauté d’Allemands en guerre et promeut la science allemande comme arme de combat. Le livre parle d’une lutte à mort entre des Rassefremde (étrangers par la race), le monde de la Carthage punique opposé à celui de la Rome nordique. Enfin (271) Kuhoff W., Einleitung, dans L’Africa romana, XVIII, 1, p. 1-9, fait une introduction en forme de bilan rapide de vingt-cinq ans d’Africa romana pour souligner l’accumulation des connaissances sur l’Afrique comme sur la Sardaigne ; l’histoire urbaine a retenu plus particulièrement son attention avec notamment les villes d’Uchi Maius, Dougga et Leptis Magna. Et au loin, (272) Farrujia de la Rosa A. J., Canarias y el Norte de África desde una perspectiva historiográfica y arqueológica, dans Revista Tabona, XVIII, 2009-2010, p. 63- 90, analyse grâce à une approche historiographique les hypothèses sur l’origine des premières populations des îles, l’une d’entre elles les identifiant comme des habitants de la Tingitane qui auraient été déportés, une autre comme des habitants venus du Sahara.
9Historiens et archéologues ont rendu hommage à leurs prédécesseurs disparus récemment, présentés en ordre alphabétique. (273) Frédouille J.-C., René Braun (1920- 2010), dans Revue des Études augustiniennes et patristiques, 2010, p. I-II, rend hommage à ce grand savant philologue et humaniste, spécialiste de Tertullien, qui a renouvelé complètement les études sur ce Père de l’Église. (274) Vismara C., Ricordo di Maurice Lenoir, dans L’Africa romana, XVIII, 1, p. 41-42, évoque son amitié pour cet archéologue, fin connaisseur du Maroc romain, qui nous a quittés récemment. (275) Gonzalez R.A., In memoriam Fernando López Pardo, dans Canarias Arqueológica, XVIII, 2010, p. IX-XI, rappelle tout ce que doit le Musée archéologique de Tenerife à Fernando López Pardo, disparu le 23 décembre 2010. (276) Gozalbes Cravioto E., In memoriam Fernando López Pardo, ibidem, p. XIII-XXII, présente la carrière et les travaux de ce chercheur qui s’est consacré à l’étude des Phéniciens et des Puniques en Occident, tout particulièrement à leur présence dans l’Afrique atlantique, suivie par celle des Romains, et fournit sa bibliographie africaine (1987-2010). (277) Morizot P., In memoriam Yves Modéran, dans Aouras, VI, 2010, p. 7-8, rappelle l’érudition, la largeur de vue et l’engagement d’Y.M. au service de l’histoire de l’Afrique du Nord. (278) Docter R.F., In memoriam Hans Georg Niemeyer (1933-2007), dans Carthage Studies, III, 2009, p. 1-12, et (279) Docter R.F. et Hassaine K., In memoriam Friedrich Rakob (1931-2007), ibidem, p. 13-20, évoquent les carrières et les qualités humaines de ces deux savants. (280) Mastino A., Ricordo di Pierre Salama, dans L’Africa romana, XVIII, 1, p. 37-40. Cet hommage rappelle bien les principaux traits scientifiques du défunt, son intérêt pour l’épigraphie d’abord, et en particulier pour les bornes milliaires ; il fut aussi un excellent numismate et surtout le plus aimable des hommes.
C. – Ouvrages et articles généraux
10Cette partie mentionnera d’abord les ouvrages et articles traitant de l’Afrique sur une vaste période ou un large territoire, puis les publications traitant de thèmes dans lesquels l’Afrique ou des Africains interviennent de façon plus ou moins ponctuelle. En plus de L’Africa romana, trois colloques ont fait l’objet de belles publications. Notons tout d’abord une réédition avec (281) Slim H. et Fauqué N., La Tunisie antique : de Hannibal à Saint Augustin, dont la première édition date de 2001 (B.A.A.A., XXXV, 2001 [2007], n° 28). (282) Histoire (L’-) des steppes tunisiennes. Session 2008. Actes du 6e colloque international, Sbeïtla, 2008, édit. Bejaoui F., Tunis, 2010, 346 p. Ce colloque prolonge l’œuvre entreprise depuis une douzaine d’années. Chaque session est l’occasion d’apporter de nouvelles connaissances sur la région considérée tant sur la protohistoire que sur les époques antique et médiévale. Cette session a été particulièrement féconde pour l’Antiquité avec dix-sept articles recensés. (283) Monuments et cultes funéraires d’Afrique du Nord. Actes de la IVe Journée d’études nord-africaines organisée par l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres et la SEMPAM (Palais de l’Institut, 28 mars 2008), édit. Desroches Fr. et Leclant J., Paris, 2010, 235 p., 98 ill. dont 15 en couleurs. Les actes de ce colloque témoignent de la richesse du patrimoine de l’Afrique du Nord, depuis la préhistoire jusqu’au Moyen Âge et sur un large espace compris entre le Maroc et la Libye actuelle, à partir de la documentation funéraire qui demeure en ces régions d’une richesse et d’une diversité remarquables. Les cinq communications intéressant l’époque antique font état de découvertes récentes et mettent aussi en valeur l’apport que représentent les archives du XIXe et du début XXe s., à la connaissance des sites. (284) Iconographie et Religions dans le Maghreb antique et médiéval (Actes du Ier colloque international organisé par l’Institut Supérieur des Métiers du Patrimoine, Tunis, 2008), édit. Ben Abid Saadallah L., Tunis, 2010, 410 p., ill. Des chercheurs maghrébins et européens se sont réunis autour d’une démarche consistant à associer les religions à l’iconographie, en situant l’angle d’approche au niveau de cette dernière, tout en croisant les sources iconographiques avec les sources littéraires et le matériel archéologique. Pour quelles raisons voyageait-on ? (285) Guédon St., Le voyage dans l’Afrique romaine, Bordeaux (Ausonius, Coll. Scripta antiqua, 25), 2010, 527 p. Le livre aborde un sujet original et qui s’inscrit dans l’intérêt actuel pour tout ce qui est migration, déplacement. La démarche ne se veut pas chronologique, sauf le premier chapitre, ce qui est un peu déroutant parfois. Le deuxième chapitre, « Les récits personnels », s’ouvre sur les voyages, réels ou imaginaires. Pour comprendre ces récits, il faut examiner « L’infrastructure », qui constitue le troisième chapitre. Elle conduit l’auteur à traiter de la navigation côtière et des routes, qui sont mieux connues par l’archéologie et par l’épigraphie, par les bornes milliaires, que par les textes. Le chapitre IV présente « Les voyageurs » qui, eux aussi, sont plus présents dans les inscriptions que dans la littérature. Et le voyage pouvait être perturbé, comme le montre le cinquième chapitre consacré aux inconvénients du voyage, tandis que le sixième et dernier chapitre, « Voyages et vie de l’État », traite des voyages officiels. Une conclusion recense les acquis de la réflexion. (286) Laporte J.-P., Violences en Maurétanie Césarienne, dans Conflits, élites et violences, p. 203-216. En choisissant de mettre l’accent sur la documentation relative aux troubles que connaît cette province depuis l’annexion par Rome jusqu’à l’époque byzantine - banditisme, insurrections, constructions d’enceintes et destructions brutales, conflits religieux -, l’auteur conclut que cette région était une « terre particulièrement violente ». Les villes et l’urbanisme n’ont guère passionné cette année. (287) Kuhoff W., Sufetula : der Wandel eines städtischen Zentrums im römischen Afrika, dans Krise und Kult, 2010, p. 279-315, 24 ill. Après avoir rappelé la variété de la structure urbanistique de la cité, le centre avec le forum, les quartiers nord et sud, la seconde partie s’attache aux différentes églises de la ville. (288) Akerraz A., Les fortifications de la Mauritanie tingitane, dans Comptes rendus de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres, 2010, 1, p. 539-561, ill., cartes, plans. L’a. a effectué un bilan des connaissances sur les différentes fortifications de Maurétanie tingitane, depuis l’époque préromaine jusqu’au Bas-Empire. Les fortifications sont nombreuses sous le Haut-Empire : la quasi-totalité des agglomérations ont été dotées de murailles durant la seconde moitié du IIe s. et le réseau de défense est encore renforcé au cours du IIIe s. Les découvertes récentes permettent d’assigner un lieu de stationnement à presque toutes les unités militaires présentes en Tingitane d’après la Notitia Dignitatum. Le réseau routier a fait l’objet d’un volume d’une grande utilité. (289) Carte des routes et des cités de l’est de l’Africa à la fin de l’Antiquité d’après le tracé de P. Salama, édit. Desanges J., Duval N., Lepelley C. et Saint-Amans S., cartographie par l’Institut géographique national (IGN-France), collaboration Bazin P. et Benabbès M., introd. et notices Ben Baaziz S. et alii, Turnhout (Bibliothèque de l’Antiquité tardive, 17), 2010, 345 p., 5 p. de dépliant, ill. Il faut saluer la parution de ce volume tant attendu, qui comporte deux parties. La première, p. 13-84, est une longue introduction qui traite successivement de la constitution des sources de la cartographie ancienne, de l’exploration scientifique, des recueils et atlas, avant d’évoquer l’évolution des provinces jusqu’à l’époque byzantine. Un paragraphe est consacré à l’administration locale. Suit une série de huit annexes. La seconde partie, p. 85-304, est un catalogue de notices des cités qui sont présentées dans l’ordre alphabétique. Sont répertoriées les cités de Zeugitane, Byzacène, Tripolitaine et de la partie orientale de la Numidie. Un index géographique et une bibliographie, p. 305-345, complètent le volume. Le thème proposé par l’Africa romana a suscité de nombreux travaux sur les activités économiques, mais il fallait avant tout délimiter les espaces. (290) Hilali A., Centuriations et aménagements de l’espace en Afrique proconsulaire, dans Atti del Convegno Sistemi centuriali et opere di assetto agrario tra età romana et primo medioevo, Borgoricco (Padova) - Lugo (Ravenna), 10-12 stt. 2009), édit. Dall’Aglio P. L. et Rosada G., Agri centuriati, VII, 2010, p. 33-43, 1 fig. Ce bilan clair et précis sur des questions complexes est appréciable. L’a. passe en revue les régions de Tunisie (nord, centre ouest et sud-est) où la centuriation est encore visible grâce à l’archéologie, à la photographie aérienne et à la préservation jusqu’à nos jours de l’ancien paysage dans certains cas ; elle fait également appel aux textes des agrimensores qui éclairent les traces matérielles. Ce paysage a aussi évolué en fonction des exigences démographiques : entre 146 et la période flavienne, le cadastre ne prenait en compte que les bonnes terres ; puis les terres subcessives ont fait l’objet, à leur tour, de l’attention des autorités, comme en témoigne la lex manciana. (291) Zerbini L., Attività e mestieri nelle attestazioni epigrafiche dell’Africa romana, dans L’Africa romana, XVIII, 1, p. 257-264. L’épigraphie africaine n’est pas généreuse quand il s’agit des activités. On peut citer le moissonneur de Mactar, l’aurige de Theveste, quelques artisans, les enseignants et les intellectuels, les éleveurs de chevaux, les agrimensores et les médecins. (292) Elia F., Operae aratoriae, sartoriae, satoriae e messoriae nelle familiae aziendali dell’Africa romana, dans L’Africa romana, XVIII, 2, p. 871-880. Columelle, Caton, Pline l’Ancien, les inscriptions d’Hr Mettich et de Souk el-Khemis, sont convoqués, brièvement, pour parler du travail de la terre. (293) Bucarelli O., I mestieri e le professioni nelle epigrafi cristiane della provincia d’Africa, ibidem, p. 937-945, récapitule les mentions des activités professionnelles, aussi bien artisanales que libérales, présentes dans les inscriptions chrétiennes, qui sont, au demeurant, peu nombreuses. Il a trouvé néanmoins des mentions de métiers : aurifex, lapidecaesor, molendaria, porcinarius, samiator et uestiaria. (294) Carucci M., Textiles in the Romano-African House, dans L’Africa romana, XVIII, 1, p. 413-425. L’existence d’une production domestique de textile, bien admise depuis longtemps, est illustrée ici par des textes et des mosaïques. (295) Panero E., Strutture produttivo-commerciali lungo la costa dell’Africa Proconsolare, ibidem, p. 631-649, embrasse une vaste chronologie, depuis l’époque punique jusqu’à l’Antiquité tardive, pour faire la liste des lieux de pêche, qui ont permis la production de garum. Six pages de bibliographie viennent clore cet article. (296) Chebbi N., Les Africains et la pourpre, ibidem, p. 157-174. L’importance de la pourpre tient à la valeur symbolique qui lui a été accordée dans l’Antiquité, et à la qualité de celle qui provenait d’Afrique (Pline l’Ancien en parle fort bien). Ce phénomène s’explique en partie par la qualité du travail. L’a. propose une géographie des sites connus et parle du rôle de Juba II et de la Gétulie en accordant une grande importance à cette région et en se fondant sur des travaux de R. Rebuffat consacrés au Maroc. (297) Fernández Uriel P., Purpurarii : un trabajo y un oficio en África romana, ibidem, p. 427-439. La teinture était une activité économique importante dans l’Antiquité. Des ateliers ont été identifiés en Afrique, et la pourpre de Gétulie a acquis la célébrité. Un personnel nombreux travaillait dans ce domaine : ramasseurs de murex, artisans et marchands. (298) Laporte J.-P., Quelques métiers antiques dans la Kabylie du Djurdjura et l’est du Titteri, ibidem, p. 749-765, récapitule divers indices archéologiques et épigraphiques de l’activité de ces régions en commençant par l’agriculture dans le domaine géographique indiqué. Il apporte donc des éléments concernant l’agriculture, le commerce, les métiers de la pierre et de la mer, les services publics et les professions intellectuelles. L’a. a repris un texte, sur lequel avait hésité S. Gsell, BCTH, 1899, p. CLXXXI, rappelant la générosité des riches qui avaient financé des travaux pour aménager le fond d’un torrent qui dévalait la pente et emportait les troupeaux. (299) Amraoui T., L’artisanat à Timgad : la répartition des installations dans la ville, un premier bilan, ibidem, p. 405-412. Les études conduites jusqu’à présent font connaître diverses activités artisanales à Timgad : textile, métallurgie, céramique, activités agro-alimentaires ; elles étaient installées surtout dans le nord de la vieille ville, accessoirement dans le « quartier industriel ». (300) Es-Sadra L., Les espaces économiques dans les maisons de Volubilis, ibidem, p. 593-604. On a trouvé à Volubilis 59 huileries, 10 boulangeries, 202 boutiques et 35 entrepôts. (301) Alaioud S.M., Les activités artisanales à Banasa : témoignages archéologiques, ibidem, p. 575-592. Cette ville possédait des fours destinés à produire de la céramique, des meules et des boulangeries, des huileries. D’autres activités y sont également attestées, le travail de la pierre, la production de laine, de briques, et la pêche. (302) Gebbia C., Ebrei nell’Africa romana : artigiani, agricoltori, commercianti, dans L’Africa romana, XVIII, 2, p. 881-888. La documentation africaine rend difficile une description des activités économiques des Juifs qui ont vécu en Afrique. En recourant à des comparaisons et à une analyse serrée des documents, on peut arriver à distinguer, au sein de leurs communautés, des artisans, des paysans et des commerçants. Enfin (303) Andreau J., Brèves remarques sur les ports de stockage, dans Hispania et Gallia, p. 145-151, se demande si l’épave Cabrera 3 provenait de Carthage. Sur les aspects culturels, on verra (304) Moreau J., Le Gétule : cet autre insaisissable (deuxième partie), dans Figures de l’étranger autour de la Méditerranée antique, p. 215-222. Cet article complète celui de Callegarin L. (n° 544). Au cours du Ier siècle ap. J.-C., on peut observer un déplacement des pôles d’agitation de l’est vers l’ouest. Les Romains semblent en avoir pris acte en transférant la vision négative du Gétule sur les Maures, avec un tournant particulièrement sensible correspondant à la révolte de Gildon. (305) De Marre M.E.A., Arming or charming : obsequium and domestic politics in Roman North Africa, dans Akroterion, L, 2005, p. 39-50. Sans nier la situation inférieure de la femme par rapport à l’homme dans la société, l’auteur a focalisé son attention sur le concept de l’obsequium, terme qui est mentionné dans plusieurs inscriptions africaines, pour émettre l’hypothèse que celui-ci pouvait concerner les deux époux. Il créerait une forme de réciprocité au sein du mariage. (306) Nayt-Yghil F., Spectacles et loisirs en Byzacène d’après la documentation iconographique, dans Histoire (L’-) des steppes tunisiennes. Session 2008, p. 265-284, 14 fig., a repris le dossier des dix-sept mosaïques et du bas-relief, datables entre le IIIe siècle et l’époque byzantine, trouvés dans cette région, et effectue un classement. Les ludi scaenici sont illustrés par quatre pavements dont le plus célèbre est celui de Virgile. Huit mosaïques représentent des spectacles d’amphithéâtre. De Gafsa provient un fragment de pavement illustrant un spectacle de cirque, tandis que quatre documents découverts dans d’autres cités évoquent des spectacles agonistiques et qu’un tableau figure une chasse à courre. (307) Pastor Muñoz M., Munera et venationes : el oficio de gladiador en Mauritania Tingitana, dans L’Africa romana, XVIII, 1, p. 441-459. L’article s’ouvre sur des généralités consacrées au métier de gladiateur. Il nous conduit ensuite en Afrique, où des amphithéâtres témoignent du goût des habitants pour ces spectacles. Il se termine par la Tingitane, qui a livré peu de monuments de ce type ; mais on y a trouvé des statuettes de gladiateurs et des lampes décorées avec des scènes où ils étaient impliqués. (308) Gozalbes Cravioto E., La romanización de Mauretania Tingitana (Marruecos), dans Espacio, Tiempo y Forma : Revista de la Facultad de Geografía e Historia, Serie 2, Historia Antigua, 2010, XXII, p. 519-539, rés. angl., offre une synthèse sur les études relatives au degré de romanisation de cette province. Il conclut qu’elle fut superficielle comme il convient à la rareté du réseau urbain et à l’importante population indigène qui y vivait.
11Nous en venons maintenant aux travaux qui intéressent d’autres régions méditerranéennes, dans lesquels la documentation africaine apporte une contribution plus ou moins étoffée. (309) Angustakis A., Motherhood and the Other : Fashioning Female power in Flavian Epic, Oxford-New York, 2010, XII-314 p. L’a. joue sur les mots « l’Autre et le Même » avec une interprétation sous l’angle du féminin défini uniquement par la maternité et la matrice. Un seul passage peut intéresser nos études, celui dans lequel il étudie Silius Italicus, en évoquant Imilce, l’épouse d’Hannibal, presque romaine dans son comportement, et Pomponia, la mère de Scipion, que ce dernier rencontre aux Enfers, et qui apprend à son fils ce qu’est la romanité. (310) Figures de l’étranger autour de la Méditerranée antique. À la rencontre de « l’Autre » : perceptions et représentations de l’étranger dans les littératures antiques, 12, 13 et 14 mars 2009, Université de Pau et des Pays de l’Adour, édit. Marein M.F., Voisin P. et Gallego J., Paris, 2010, 606 p., ill. Dans le vaste espace méditerranéen composé d’une multitude de peuples, les Grecs puis les Romains ont considéré les étrangers comme des barbares. Il s’est agi dans ce volume de mieux cerner, à travers l’étude de textes, comment « l’autre » a été considéré dans une double approche anthropologique et littéraire. Plusieurs articles concernent l’Afrique (Callegarin L., Moreau J., Wollf É., Zarini V.). (311) De Souza M., Repousser les profanes. Les progrès du militantisme religieux d’après les sources latines de Virgile à Augustin, dans Frontières (Les -) du profane dans l’Antiquité tardive, p. 55-71. L’étude porte sur les acceptions de profanus et l’opposition entre le sacré et le profane dans les textes latins. Employé pour qualifier des choses, profanus est relativement neutre. Il devient nettement péjoratif quand il s’applique aux hommes : les profani sont accusés de souiller les sacra. Cette évolution s’observe dès les premiers emplois du terme à la fin de la République, et les auteurs chrétiens ne font qu’en pousser la logique jusqu’au bout en excluant totalement les profani de la sphère religieuse. (312) Turner D., Allegory in Christian Late Antiquity, dans The Cambridge Companion to Allegory, édit. Copeland R. et Struck P.T., Cambridge-New York, 2010, p. 71-82. Origène, Augustin, Grégoire et Cassien sont convoqués dans cette étude sur sens littéral et sens allégorique des textes sacrés, entre Antiquité et Moyen Âge.
12L’histoire événementielle commencera par la réédition d’un ouvrage qui a beaucoup compté pour des générations d’historiens. (313) Gibbon E., Histoire du déclin et de la chute de l’empire romain : Rome de 96 à 582, trad. de l’angl. par Guizot M.F., introd. Baridon M., Paris, 2010, XLIV-1181 p., carte, index, est une réédition d’un livre qui fit date dans l’historiographie de l’Empire. Et Rome associa progressivement l’éléphant à l’Afrique. (314) Schmuhl Y., Gepanzert in die Ewigkeit : der Elefant als Symbol, dans Antike Welt, 2010, 3, p. 14-20, 8 ill. Si l’éléphant a d’abord été associé par les Romains à l’Orient, il le fut dès le IIIe siècle av. J.-C. à Carthage, puis à l’Afrique du Nord entière, dont il devint un symbole sous l’Empire. L. Caecilius Metellus le fit représenter sur des monnaies en 254 av. J.-C. et il figure sur des monnaies de César en 48-47 et en 47-46 lors de la guerre d’Afrique, puis sur des monnaies des Antonins. Il est utilisé dans les représentations du cirque et des mosaïques, qui le montrent tirant le char de Vénus. (315) Rosivach V.J., The elephant-drawn chariot in Pompey’s first triumph, dans New England classical Studies, XXXVI, 4, 2009, p. 239-252. Le char triomphal de Pompée, tiré par des éléphants, dériverait de l’association déjà ancienne à Rome des éléphants avec l’Afrique et notamment du denier d’un Caius Metellus qui commémore un triomphe ex Africa par cette image (Crawford, Roman Republican Coinage, 269, 125 av. J.-C.). Les (316) Hommages offerts à François Bertrandy, édit. Delrieux F. et Kayser F., Tome 1, Des déserts d’Afrique au pays des Allobroges, 382 p., ill., Tome 2, Des plats pays aux cimes alpines, Chambéry, 2010, 272 p., ill., réunissent de nombreuses contributions sur les deux domaines de recherches auxquels l’historien s’est consacré : l’Afrique y tient une place très honorable dans le tome I (B. Cabouret, P. Faure, M.-C. Ferries, A. Groslambert, C. Hamdoune, C. Hugoniot, Y. Le Bohec). Et nous commençons par (317) Ferries M.-C., Lucius Domitius Ahenobarbus (cos. 16 a.C.), un dignitaire turbulent, ibidem, p. 165-180, qui retrace la carrière de ce haut personnage, gendre d’Octavie, grand-père de Néron et paradigme des nobles que dénonce Tacite. Il fut proconsul d’Afrique en 12 av. J.-C., et son action y est connue par deux inscriptions : la première est le contrat de clientèle qu’il conclut avec les cités du pagus Gurzensis (CIL, VIII, 68) ; la seconde (CIL, VIII, 1180) informe qu’il donna à Utique une mesure de trois modii pour mesurer le sel. (318) Buongiorno P., Senatus consulta Claudianis temporibus facta : una palingenesi delle deliberazioni senatorie dell’età di Claudio (41-54 d.C.), Naples, 2010, XI-535 p., pourra éventuellement intéresser les spécialistes qui étudient le règne de Claude par les mentions des gouverneurs en poste en Afrique sous son principat, le futur empereur Galba, Statilius Taurus et Marcius Barea. (319) Pintado J.A., Religión, política y vida municipal : las dedicaciones a los emperadores Flavios en las provincias del imperio, dans Storia delle religioni e archeologia : discipline a confronto, édit. Baglioni I., Rome, 2010, p. 1-29, commente brièvement quelques inscriptions africaines : une dédicace à Titus trouvée à Volubilis (IAM, 2, 371), l’hommage en l’honneur de Vespasien à Tubusuctu pour avoir réorganisé le territoire de la colonie (AE, 1934, 39), l’hommage au même empereur à Icosium pour la concession du ius latii (AE, 1896, 115), et divers autres hommages à cette même dynastie à Hippo Regius (AE, 1955, 146), Aquae Flavianae (CIL, VIII, 17725), Thugga (AE, 1991, 1666a et b) ou Théveste (CIL, VIII, 1846-1849, 1852), Mactar (AE, 1959, 172) et Carthage (AE, 1990, 1031). (320) Rodríguez González J., La dinastía de los Severos : el comienzo del declive del Imperio romano, Madrid, 2010, 142 p., ill., présente une synthèse de l’histoire événementielle de la période, très peu africaine, et commente brièvement comment les Sévères se sont intéressés à l’embellissement de Lepcis Magna, d’où la dynastie était originaire (p. 44). (321) Simelon P., Caracalla : entre apothéose et damnation, dans Latomus, LXIX, 3, 2010, p. 792-810, rappelle les raisons pour lesquelles cet empereur tyran connut le destin paradoxal d’être divinisé après avoir été condamné de mémoire, et revient en particulier sur la portée réelle de son Édit de citoyenneté, plus important qu’on ne le pense habituellement : Caracalla serait ainsi un « grand empereur », mais très décrié par l’ordre sénatorial. (322) Dyrlagya P.D., Cesarz Makryn w cienu wojen i uzurpacji, Cracovie (Notos. Scripta Antiqua et Byzantina, 4), 2010 (n.u.), est une monographie de l’empereur Macrin. L’auteur identifie ses partisans, propose quelques corrections relatives à son cursus et s’efforce de réhabiliter cet empereur qui a souffert de l’abolitio memoriae. Tout empereur courait le risque de finir assassiné. (323) Selmi S., Violence contre les « dieux » : assassinats d’empereurs romains aux trois premiers siècles, dans Conflits, élites et violences, p. 187-201, dresse la liste des textes dans lesquels sont mentionnés ces évènements, rappelle le rôle des militaires et souligne que c’est la fonction impériale qui était honorée dans le processus de divinisation, non les personnes. (324) Haegemans K., Imperial authority and dissent : the Roman Empire in AD 235-238, Louvain, 2010, LXIII-276 p. L’étude de cette période fait naturellement une place importante aux événements qui se sont déroulés en Afrique. Après plusieurs chapitres qui décrivent la politique de l’empereur Maximin, notamment son aspect financier et ses relations avec le Sénat, l’auteur étudie la révolte africaine - son déclenchement, son envergure, difficile à apprécier comme l’est aussi l’ampleur de la répression, très mal élucidée (p. 131-196) -, avant de revenir aux conséquences italiennes qu’elle a engendrées. Plusieurs ouvrages généraux sur l’Antiquité tardive ont été publiés. (325) Krise und Kult. Vorderer Orient und Nordafrika von Aurelian bis Justinian, édit. Kreikenbom D., Mahler K.-U., Schollmeyer P. et Weber T.M., Berlin-New York, 2010, 378 p., ill., cartes, plans, rend compte d’une journée d’études qui s’inscrit dans un projet interdisciplinaire consacré aux contacts culturels et linguistiques dans l’Afrique du Nord antique et en Asie à l’époque tardive. Trois articles nous intéressent, consacrés à Sufetula et à Lepcis Magna. (326) Storia d’Europa e del Mediterraneo, I, Il mondo antico, Sezione III, L’ecumene romana, Volume VII, L’Impero tardoantico III-VII, édit. Traina G., Rome, 2010, 841 p., 34 p. de pl., ill., 3 index. Dans cette grande fresque du monde romain tardif, l’Afrique est présente au long de la Partie I, qui présente la chronologie de la période, et dans la Partie II, qui aborde différents thèmes (armée, administration, droit, économie, christianisme). Un chapitre est consacré à nos territoires (voir infra A. Ibba). (327) Storia di Roma. L’età tardoantica, III-VI secolo d.C., édit. De Salvo L. et Neri C., Rome, 2010, 531 p. (vol. I, 216 p., vol. II, p. 229-531), ill. Cette synthèse fait connaître à un public déjà spécialisé un espace historique important où sont apparues de profondes mutations, une nouvelle pensée. Le premier volume (qui commence à Septime Sévère) contient deux grandes parties : I L’impero et II L’Antimpero, c’est-à-dire les barbares, les États extérieurs à l’Empire et « l’altro credo » (manichéisme, hérésies) ; le second volume traite de Società e cultura en 4 chapitres. (328) Istituzioni, carismi ed esercizio del potere (IV-VI secolo d.C.), édit. Bonamente G. et Lizzi Testa R., Bari, 2010, 467 p., ill., 2 index. Ce colloque, qui s’est tenu à Pérouse en juin 2008, avait pour sujet les principales questions institutionnelles qui se posent à l’histoire tardo-antique. Il poursuit ainsi la réflexion introduite par le colloque consacré aux transformations des élites de l’Antiquité tardive, publié en 2006 (B.A.A.A, XL 2006 [2012], n° 705). (329) Szidat J., Usurpator tanti nominis. Kaiser und usurpator in der Spätantike (337-476 n. Chr.), Stuttgart, 2010, 458 p., 4 index. Dans cette synthèse très utile sur le phénomène de l’usurpation dans l’Antiquité tardive, il est question de Firmus, Gildon, Héraclien, et aussi de Septime Sévère. L’empereur Constantin inspire toujours les chercheurs. (330) Maraval P., La véritable histoire de Constantin, Paris, 2010, 206 p., carte, propose un portrait de l’empereur à travers les textes antiques donnés en traduction française. On y trouve quelques documents « africains », telle la lettre adressée à Valentinus, consulaire de Numidie (CTh XVI, II, 2 et 7, p. 137-138), d’autres relatifs à la crise donatiste (p. 144-148). (331) Bergmeier R., Kaiser Konstantin und die wilden Jahre des Christentums : die Legende vom ersten christlichen Kaiser, Aschaffenburg, 2010, 350 p., ill. Constantin passe pour l’empereur chrétien dont le règne aurait signifié le début du christianisme en Occident. Mais l’examen de la documentation du début du IVe siècle en donne une autre image. Ses constructions, ses monnaies montrent le souverain associé à la divinité solaire. Sa politique religieuse était guidée avant tout vers l’obtention d’un pouvoir que l’a. qualifie « d’absolu », et l’influence du christianisme sur ses décisions n’apparaît pas évidente. (332) Horst E., Costantino il Grande, trad. Gandini U., Milan, 2009, 405 p., cartes, est la traduction italienne du livre allemand paru en 1993. (333) Girardet K.M., Der Kaiser und sein Gott : das Christentum im Denken und in der Religionspolitik Konstantins des Grossen, Berlin-New York, 2010, IX-213 p, ill., carte, 2 index. Dans un ouvrage général centré sur Constantin et issu de ses études précédentes, l’auteur évoque plus particulièrement l’Afrique et les donatistes dans les trois derniers chapitres. La pétition des donatistes à Constantin pour contester l’élection de Cécilien au trône épiscopal de Carthage provoqua le premier « concile impérial » de l’histoire. Ce concile trancha en faveur de Cécilien, mais le faible nombre d’évêques présents entraîna la réunion d’un nouveau concile à Arles en 314, qui confirma la décision. Ces conciles reçurent la sanction de Constantin, sans doute absent. Autre empereur à avoir bénéficié d’une biographie, (334) Bravo Castañeda G., Teodosio : último emperador de Roma, primer emperador católico, Madrid, 2010, 356 p., ill. Il s’agit d’une synthèse de base, qui comporte peu d’éléments africains. La prise de Rome par Alaric fut le thème d’un colloque : (335) Lectio Augustini Neapolitana XIV, Goti, Romani, Cristiani e la caduta di Roma del 410. In dialogo con Agostino d’Ippona, in onore di Antonio Vincenzo Nazzaro, édit. Grossi V. et Ronzani R., Rome, 2010, 121 p., réunit les actes de la 14e journée du Centro culturale Agostiniano, à l’occasion du 1600e anniversaire du sac de Rome en 410. (336) Rinaldi G., Echi pagani e cristiani del sacco di Roma del 410 d.C., ibidem, p. 25-68, présente la chronologie des faits antérieurs au sac de Rome, puis la disposition mentale des païens (la rupture de la pax deorum) et celle des chrétiens pour qui les barbares étaient l’instrument de la divine providence ; enfin il aborde la situation propre à l’Afrique avec le conflit entre donatistes et catholiques ; il termine par la répercussion qu’eut l’événement dans l’œuvre d’Augustin et dans sa pensée puisqu’il est à l’origine d’une nouvelle conception de l’histoire.
13Nous en arrivons aux études thématiques en examinant successivement l’administration, impériale et municipale, l’économie, la société avant d’évoquer les questions culturelles et religieuses. Et nous commençons avec un ouvrage qui nous conduit en Afrique, avant d’aborder le premier ordre de la société romaine. (337) Klee M., Lebensadern des Imperiums. Strassen im Römischen Reich, Stuttgart, 2010, 160 p., ill., 2 index. Ce beau livre emmène le lecteur sur les routes romaines jusqu’en Afrique, au cours d’un rapide panorama chronologique (p. 137-139). (338) Haensch R., L’attitude des gouverneurs envers leurs provinces, dans Roma generadora de identidades, Madrid (collection de la Casa de Velázquez, 123), 2010, p. 97-106. La documentation littéraire montre que les gouverneurs ont considéré longtemps les provinces comme un objet d’exploitation au service de Rome. Néanmoins, à la fin du IIe siècle-début du IIIe siècle, il semble y avoir de leur part une prise de conscience de l’identité des provinces, peut-être sous l’influence des concilia provinciaux. (339) Sanz Palomera G., La Annona y la política agraria durante el Alto Imperio romano, Oxford (British Archaeological Report, International series, 112), 2010, 186 p. Cette synthèse est, contrairement à ce qu’indique le titre, presque uniquement centrée sur la dynastie antonine. Elle fournit un tableau précis des différentes réglementations de l’exploitation des domaines impériaux, connues par les inscriptions africaines. L’a. n’évite pas une certaine contradiction entre, d’une part, la théorie du « primitivisme » de l’économie romaine, à laquelle il adhère et, d’autre part, son discours sur le développement de l’annone, qui dément en partie cette théorie. (340) Loma S., Klaudije Gal i Severovi novi senatori Istraživanja iz epigrafike, prosopografije i rimski politčke istorije devedesetih godina II veka (Claudius Gallus and New Men in Severus’ Senate. Studies in epigraphy, prosopography and Roman political history of the 2nd century Nineties), Belgrade, 2010 (en serbe, rés. angl.). L’étude concerne les sénateurs devenus consuls sous Septime Sévère, qui ont obtenu des légations consulaires dans des provinces militaires, plus particulièrement un groupe de quinze légats consulaires. L’auteur s’intéresse surtout à la carrière de Claudius Gallus, qui fut légat de la Troisième Légion Auguste en 202-203, puis consul. Chevalier, il entra par adlectio au Sénat peu après l’avènement de Septime Sévère. (341) Scriglione L., La gens Caeionia, dans Ancient Society, XL, 2010, p. 153- 194. Cette importante famille sénatoriale peut être suivie sur six générations du milieu du IIIe siècle jusque vers 450, ainsi que les étapes de la conversion au christianisme de ses membres. Les femmes en furent les principales instigatrices, notamment Albina, mère de Mélanie la Jeune. Plusieurs Caeionii occupèrent des postes de gouverneurs en Afrique : C. Caeionius Rufius Volusianus fut proconsul d’Afrique ca 305-307 ; Publilius Caeionius Caecina Albinus, consulaire de Numidie entre 364 et 367, manifesta une activité remarquable et son fils, Caecina Decius Albinus Iunior, l’imita entre 388 et 392 ; Rufius Antonius Agrypinus Volusianus correspondit avec Augustin en 411-412. Bien que le mot religion figure dans le titre, nous mentionnons ici (342) Várhelyi Z., The Religion of Senators in the Roman empire : Power and the Beyond, Cambridge-New York, 2010, XII-267 p., 2 index. Cet ouvrage consacré aux connexions entre pouvoir et religion examine bien sûr certaines dédicaces de sénateurs originaires d’Afrique et divers realia africains (voir à l’index). (343) Rombaldi S., L’edilizia pubblica nell’impero romano all’epoca dell’anarchia militare (235-284 d.C.), Bologne (Studi e Scavi, 22) 2009, 361 p., 82 ill., 2 cartes. Une étude statistique de la documentation actuelle montre que, avec huit mentions, Lambèse arrive en troisième position par le nombre de travaux édilitaires recensés, derrière Rome (trente-trois occurrences) et Ostie (onze). Il s’agit majoritairement de travaux de rénovation, ce qui ne peut surprendre compte tenu des nombreuses constructions antérieures et du climat politique de l’époque. En ce qui concerne l’armée, (344) Faure P., L’aigle, le cep et le primipile, dans Hommages offerts à François Bertrandy, 1, p. 145-164, 1 fig. Une inscription de Lambèse (CIL, VIII, 2634), gravée à l’initiative d’un primipile de la IIIe légion Auguste, permet de retrouver certains rituels militaires (l’offrande du cep - insigne du centurion – au dieu Mars potens, en fin de service) ainsi que des éléments relatifs à la durée de charge des primipiles au IIIe s. (345) Luc I.A., Boni et mali milites Romani. Relacje miedzy zolnierzami wojsk rzymskich w okresie Cesarstwa, Cracovie, 2010, 452 p. Cet ouvrage en polonais, avec résumé en anglais p. 444-452, commente plusieurs mots empruntés au vocabulaire militaire : tirones, contubernales, commanipulares, commilitones, fratres, amici, et familia. Il donne une bonne bibliographie et un recueil d’inscriptions, où les documents africains sont regroupés aux p. 373-379. (346) Le Bohec Y., Das römische Heer in der Späten Kaiserzeit, trad. Kolde A. et Kolde G., Stuttgart, 2010, 309 p., 46 p. de pl., cartes, 2 index, est la traduction en allemand de l’ouvrage français paru en 2006, L’armée romaine sous le Bas-Empire (B.A.A.A., XL, 2006 [2012], n° 698). (347) Alexandra A. et Gilbert F., Légionnaires, auxiliaires et fédérés sous le Bas-Empire romain, Paris, 2009, 109 p., ill. Dans cet ouvrage de vulgarisation, la documentation des auteurs est issue des provinces occidentales, mais des indications peuvent se révéler pertinentes pour l’ensemble des provinces, y compris l’Afrique. (348) Vannesse M., L’armée romaine en Occident sous Stilichon (395-408 ap. J.-C.) : le témoignage des décrets impériaux, dans Revue Belge de Philologie et d’Histoire, LXXXVIII, 2010, p. 99-112. L’auteur examine la politique militaire de Stilichon à partir des 14 décrets impériaux concernant le renforcement de l’armée stationnée en Italie : les trois premiers paraissent à l’occasion de la révolte du comte d’Afrique, Gildon (397-398), vaincu par une armée de 5000 hommes envoyée en Afrique contre lui et dirigée par son propre frère, Mascezel. Les quatre titres suivants participent à la fois de l’histoire administrative et de l’histoire économique. (349) Peyras J., Les riparia dans l’Afrique proconsulaire, dans Riparia dans l’Empire romain, p. 113-130, 1 fig., rés. fr. et angl., rappelle tout d’abord que le terme riparia est un néologisme et qu’il convient de savoir si on peut utiliser ce concept pour l’Antiquité romaine. La première partie de l’étude est consacrée à une approche linguistique et juridique, la seconde partie à l’examen de plusieurs cas régionaux, uniquement des riparia continentaux (l’oued Tine, le système lacustre de Bizerte, la sebkha de Meknine), de plus en plus soumis à l’agriculture à partir de Massinissa. (350) Id., Droit romain et organisation des terres, dans Dialogues d’histoire ancienne, XXVI, 1, 2010, p. 196-205, revient sur une question importante, celle de la définition des agri deserti à propos de la publication du livre V du Code Théodosien (B.A.A.A, XLIII, 2009 [2015], n° 14). (351) Hirt A.M., Imperial Mines and quarries in the Roman World : organizational aspects, 27 BC-AD 235, Oxford, 2010, XIV-551 p., 23 fig. Dans ce vaste sujet pour lequel la documentation est lacunaire, l’auteur suggère que les caractères géologiques et géographiques ont pesé sur l’organisation des carrières. L’empereur pouvait intervenir directement sur la gestion et le personnel lorsqu’il était propriétaire, et par la condamnation ad metalla. Dans ce panorama général, les carrières de Simitthus sont bien entendu évoquées. (352) Albana M., Costantino e le cave di marmo d’Africa : note su CTh., 10, 19, 1, dans L’Africa romana, XVIII, 1, p. 381-391. Constantin Ier s’est beaucoup occupé de l’Afrique, comme le montre sa législation. Il a notamment légiféré sur les carrières de marbre, pour renforcer le rôle de l’État. La rubrique économique comprend plusieurs facettes, depuis les activités agricoles jusqu’à la commercialisation des produits. Un colloque a réuni plusieurs communications relevant de notre sujet. (353) Western (The -) Roman Atlantic façade. A study of the economy and trade in the Mare Exterior from the Republic to the Principate, édit. Carreras C. et Morais R., Oxford (British Archaelogical Reports, International series 2162), 2010, XI-294 p., ill. Les régions de la zone atlantique couvrent un espace immense, depuis l’Afrique du Nord jusqu’au sud-ouest de la Grande-Bretagne et à l’Irlande, qui, en dépit de son extension, présente une certaine unité fonctionnelle. L’ouvrage souligne le potentiel considérable de la recherche dans ces régions qui devraient attirer l’attention autant que la zone méditerranéenne. Cependant la majorité des contributions reste centrée sur la péninsule ibérique, ce qui montre bien les lacunes actuelles de la recherche. (354) Carreras C., An archaeological perspective, ibidem, p. 7-19, ill., examine les mécanismes qui gouvernaient les échanges, surtout à partir des amphores dont la répartition a permis d’élaborer un SIG proposant un modèle de simulation des coûts du transport. Le vin, l’huile et les produits de salaison sont évidemment les produits concernés. Il ressort que le coût du transport serait le facteur principal de la variabilité du système de redistribution de ces denrées. (355) García-Gelabert Pérez M.P. et García-Gelabert Rivero E., Representación de oficios en los sarcófagos romanos y en los mosaicos de Hispania y del Norte de África : la vendimia y sus aplicaciones derivadas, dans L’Africa romana, XVIII, 3, p. 1963-1988. Les scènes disponibles présentent de l’intérêt pour le paysage, pour les étapes du processus de vinification et pour les travaux qui l’accompagnent. Les images éclairent les textes. (356) Eaed., Reflejo de la vendimia y aplicaciones derivadas en los textos clásicos, en los mosaicos de Hispania y África y en sarcófagos romanos, dans Hispania antiqua, XXXIII-XXXIV, 2009-2010, p. 187-223, ill., rés. angl., commentent plusieurs mosaïques africaines relatives au vin et à sa production, notamment à Utique, Tabarka, Caesarea, Thugga et Thysdrus. (357) Hispania et Gallia : dos provincias del Occidente romano, édit. Pons Pujol L., Barcelone (Col. Instrumenta, 38), 2010, 204 p. La thématique de ce volume issu d’un congrès que l’éditeur a organisé à la Maison de l’Espagne à la Cité Universitaire de Paris en novembre 2009 ne concerne pas à proprement parler l’Afrique. Des thèmes qui intéressent nos régions y ont été abordés de manière indirecte, ainsi (358) Lagóstena Barrios L., Columela : una visión de la villatica pastio, ibidem, p. 93-108, à propos de la couleur de la laine des moutons sauvages africains. (359) González Román C., Romanos e itálicos en la Hispania republicana, ibidem, p. 13-32, a fait état des Pontilieni de Volubilis. (360) Carreras C., The structure of military supply : an explanation model, dans Western (The -) Roman Atlantic façade, p. 119-134, ill., passe en revue les différentes sources d’approvisionnement des armées romaines sous la République et l’Empire, aussi bien locales que venant d’autres provinces. L’Afrique, l’Hispanie et l’Orient semblent avoir trouvé leur approvisionnement surtout sur place ; à l’époque républicaine, la Numidie (rangée à tort parmi les provinces, p. 127) fait partie des régions qui alimentent les armées combattant en Grèce ou durant la seconde guerre punique. (361) Durán Penedo M., Temas iconográficos relacionados con la producción de la tríada mediterránea en los mosaicos del Norte de África y de Hispania, su interrelación con la annona, dans L’Africa romana, XVIII, 1, p. 501-526. Les mosaïques d’Espagne et d’Afrique, datables de la période qui va du Ier au IIIe s., portent témoignage de la trilogie méditerranéenne, blé, vigne et olivier [nous leur ajouterions volontiers des œuvres du IVe siècle]. Des divinités la protégeaient et elles veillaient sur l’annone. De nombreuses mosaïques sont reproduites et commentées. (362) Blázquez Martínez J.M., Criadores de caballos en los mosaicos de Hispania y del Norte de África en el Bajo Imperio, ibidem, p. 461-484. L’élevage des chevaux, dans ces deux parties de l’empire, est connu par des textes et par des mosaïques de cirque. L’auteur cherche à calculer le nombre de chevaux et d’auriges impliqués dans chaque cas. La situation de l’Afrique, où l’on élevait aussi des chevaux pour la chasse, est plus particulièrement étudiée aux p. 476-484. (363) Bounegru O., Armateurs et marchands de Nicomédie dans la Méditerranée à l’époque romaine, dans Classica et christiana, V, 2, 2010, p. 287-298, rés. en roumain. Des commerçants de Nicomédie, très actifs surtout dans la partie orientale de l’Empire, sont présents dans le commerce du marbre à Leptis Magna en la personne d’un Asclepiades qualifié de marmorarius. Peu de travaux sur la société ont été publiés cette année. Il s’agit en partie de communications sur les catégories les moins favorisées par la documentation. (364) Padilla Monge A., Fenicios, hispanos e italianos en la élite de Gades, dans Florentia Iliberitana, XXI, 2010, p. 261-290, étudie la présence d’éléments d’origine phénico-punique et italique à Gades (Ier s. av. J.-C.- IIIe s. ap. J.-C.) à partir de l’anthroponymie, en utilisant l’épigraphie latine trouvée à Cadix et dans ses environs. (365) Posadas J.L., Extranjeras en la Roma de Marcial y Juvenal, dans Los imperios y « el bárbaro » : inmigrantes, prófugos y marginados en el mundo antiguo, número monográfico de Studia Historica, Historia antigua, n° 28, Salamanque, 2010, p. 75-94. Dans cette analyse du traitement qu’ont reçu les femmes non citoyennes chez Martial (151 cas) et Juvénal (68 cas), il est curieux de constater qu’aucune femme d’origine africaine n’est mentionnée. (366) Cao I., Alimenta. Il raccolto delle fonti, Padoue (collana della Facoltà di Lettere e Filosofia dell’Università di Venezia, 57), 2010, 356 p. Après avoir examiné les sources qui mentionnent cette institution et les mécanismes bureaucratiques qui la régissent, la documentation africaine est parfois sollicitée dans cette enquête qui se concentre ensuite sur les fondations privées. Sont plus particulièrement étudiés les problèmes agricoles et annonaires de l’époque impériale et le rôle de l’élément féminin dans ce cadre. (367) Antike Sklaverei : Rückblick und Ausblick. Neue Beiträge zur Forschungsgeschichte und zur Erschliessung der archäologischen Zeugnisse, édit. Heinen H. et Binsfeld A., Stuttgart, 2010, X-247 p., 31 p. de pl., ill. L’ouvrage propose une étude historiographique de ce thème et plusieurs auteurs signalent la difficulté à identifier les esclaves, notamment par l’archéologie et dans l’iconographie. (368) Spléndido M., El debate por los esclavos en las asambleas cristianas a fines del siglo II, dans Circe, XIV, 2010, p. 133-146, émet l’hypothèse que les tenants de la religion traditionnelle identifiaient le christianisme comme un culte orienté vers les esclaves et que les dirigeants de l’Église essayèrent au contraire de promouvoir une image opposée : ils soutenaient que la conversion et le prosélytisme provenaient des propriétaires latifundiaires. Sont utilisés des auteurs africains, Tertullien et Minucius Félix, pour appuyer son argumentation. (369) Nevett L.C., Domestic space in classical antiquity, Cambridge-New York, 2010, XVIII-178 p., ill., index. L’auteur examine comment le concept de maison a été matérialisé dans différents lieux et à différentes époques et nous informe sur les structures sociales, les interactions culturelles, les continuités et les changements dans les sociétés antiques. Le ch. 6 (p. 119-141) est consacré aux maisons des élites africaines entre les IIe et Ve siècles, notamment à partir des pavements de mosaïques : surtout celle du seigneur Julius, mais aussi les mosaïques d’Oudna, de Zliten, de Tripolitaine, de Khereddine (près de Carthage), de Tabarka. (370) Bowes K., Houses and society in the later Roman Empire, Londres, 2010, 120 p., ill., cartes, plans, index. Dans ce petit ouvrage destiné aux étudiants, l’auteur a tenu à évoquer l’actualité de la recherche en ce domaine, les sujets de débats, les méthodes. Il insiste sur la continuité entre Haut-Empire et Antiquité tardive dans l’agencement des domus tardives dans l’ensemble de l’Empire. L’Afrique est peu mobilisée, avec seulement quelques exemples pris à Bulla Regia, Cuicul et Volubilis. Nous poursuivons avec les travaux sur divers aspects culturels. (371) Yegül F., Bathing in the Roman World, Cambridge, 2010, 256 p., 103 fig., est une synthèse de la culture des bains publics sous l’empire romain. Au chapitre 8 « Provincial Baths of North Africa » (p. 133-153), sont évoqués les grands thermes bien publiés (Timgad, Lepcis Magna, Carthago, Mactar, Bulla Regia, Cherchel), mais l’a. a laissé de côté la plus grande partie des thermes nord-africains. (372) De Haan N., Römische Privatbäder : Entwicklung, Verbreitung, Struktur und sozialer Status, Francfort-sur-le-Main - Berne, 2010, X-425 p., 130 fig., 60 plans. Cette étude sur les bains privés en Italie, Bretagne et Afrique du Nord prend en compte les données archéologiques et écrites. Sont successivement traités le développement des bains privés depuis l’époque grecque jusqu’à la fin de la République et les débuts de l’Empire, les questions de terminologie, la structure des bains privés et leur insertion dans la ville, leur signification sociale et leur usage. L’étude s’appuie sur un catalogue de 60 numéros (p. 143-293). Un appendice où l’on retrouve l’Afrique du Nord bien représentée, une abondante bibliographie (p. 357-389) et 3 index complètent l’ouvrage. (373) Jiménez Sánchez J.A., Los juegos paganos en la Roma cristiana, 2010, 440 p., 52 fig. Ce travail s’attache à l’Afrique en plusieurs passages que nous précisons : le déclin des ludi circenses (p. 335-339), le déclin des ludi scaenici (p. 345-346), celui des munera (p. 356), pour conclure qu’ils cessèrent d’exister en Afrique à la fin du IIIe siècle ap. J.-C. [On note cependant des témoignages tardifs attestant la survivance des ludi scaenici aux IVe et Ve s.]. (374) Meijer F., Chariot racing in the Roman Empire, trad. Waters L., Baltimore, 2010, XIV-185 p., ill., index, est la traduction de l’original publié en 2004. Quelques pages portent sur les cirques hors d’Italie : celui de Leptis Magna est le plus remarquable, les autres sont plus sobres, y compris celui de Carthage, pourtant plus grand mais moins luxueux (p. 49). La coexistence entre religions nécessitait des adaptations dans les comportements. (375) Sotinel C., La sphère profane dans l’espace urbain, dans Frontières (Les -) du profane dans l’Antiquité tardive, p. 319-349, s’interroge d’abord sur la manière dont la sphère profane était désignée dans une cité, puis sur son évolution à l’épreuve des progrès du christianisme. Pour Tertullien (p. 320-323), il n’y a pas de lieux sacrilèges, mais des actions sacrilèges. Effectivement, bien des activités profanes étaient accueillies dans des temples. (376) Rebillard É., « Vivre avec les païens, mais non mourir avec eux » : le problème de la commensalité des chrétiens et des non-chrétiens (Ier-Ve siècles), ibidem, p. 151-176. L’auteur étudie la question de la consommation de viande provenant d’un sacrifice par les chrétiens jusqu’à Augustin à partir de la réponse de Paul (I Cor 8-10) et la façon dont les chrétiens ont envisagé la commensalité avec les non-chrétiens. Les attitudes ont varié, du refus à la commensalité occasionnelle. Pour beaucoup, la question était « indifférente » et relevait de la sphère du profane. Cependant l’attention portée par les auteurs chrétiens à cette question laisse penser que les formes d’interactions entre les deux groupes étaient plus nombreuses qu’on ne le pense. Et dans la même ligne d’idées, (377) Id., Les chrétiens et les repas pour les fêtes des morts (IVe-Ve siècles), dans Bestattungsrituale und Totenkult, p. 281-290. L’étude des textes provenant de Tertullien, d’Augustin et des évêques italiens Zénon et Ambroise tend à prouver que les chrétiens ont apporté une modification aux repas pour les fêtes des morts. La pertinence de la séparation des aliments entre les morts et les vivants et la notion de sacrifice s’estompent entre la fin du IIe siècle et le IVe siècle au profit d’un repas partagé avec les morts. Il s’agirait d’une redéfinition par les chrétiens de gestes qu’ils désiraient conserver. (378) Le Bohec Y., L’écrit au sein de l’armée romaine, du Ier au IIIe siècle de notre ère, dans Neronia. 8, Bibliothèques, livres et culture écrite dans l’empire romain de César à Hadrien. Actes du VIIIe Colloque international de la SIEN (Paris, 2-4 octobre 2008), édit. Perrin Y., collab. De Souza M., Bruxelles, 2010, p. 192-207. Qui écrivait dans l’armée, dans quel but et sur quel support ? Existait-il une bureaucratie militaire ? Pour répondre à ces questions, l’a. examine la documentation issue des légions, faite de rapports officiels et de lettres privées : les inscriptions sont rares, il faut donc se tourner vers les papyri, les ostraka, les tablettes de bois. Les sites africains de Castellum Dimmidi (Messad) et de Gholaia (Bu Njem) livrent une documentation intéressante. (379) Too Y.L., The idea of the library in the ancient world, Oxford-New York, 2010, 265 p., 2 index, ne s’intéresse qu’aux « grandes bibliothèques », donc n’y trouverons rien sur celle de Timgad. La contribution des auteurs africains se repère par l’index. Nous signalons deux articles, qui ne prennent pas en compte les uillae africaines, à titre d’éventuels éléments de comparaison : (380) Carrié J.-Ph., Les lieux des lettres dans les uillae occidentales de l’Antiquité tardive, dans Antiquité Tardive, XVIII, 2010, p. 277-296, plans, et (381) Id., Le deversorium dans les uillae occidentales tardives : éléments pour une identification archéologique, ibidem, p. 63- 74, plans, rés. angl. (382) Tuor-Kurth C., Kindesaussetzung und Moral in der Antike. Jüdische und christliche Kritik am Nichtaufziehen und Töten neugeborener Kinder, Göttingen, 2010, 404 p., ill., index. Cette riche synthèse est consacrée à l’éducation des enfants dans les cultures et les milieux païens, juifs et chrétiens, et notamment au problème de l’exposition des enfants. La période concernée ne dépasse pas le IVe s., c’est-à-dire avant que cette question ne trouve une expression dans la jurisprudence impériale. Tertullien (p. 272-277), Minucius Felix (p. 278-281) et Lactance (p. 289-294) sont étudiés dans la IVe partie, Christliche moralische Wahrnehmungen von Kindesaussetzung. Augustin et Apulée sont mobilisés dans une moindre mesure (voir à l’index des sources). (383) Moatti C., Occidere pro patria : quelques réflexions sur le patriotisme, dans Anabases 2010, XIII, p. 137-147, rés. angl. p. 278-279. Cicéron et Augustin ont tous deux traité du conflit entre patriotisme et devoir d’humanité (humanitas). Ils justifient que l’on puisse tuer pour l’amour de sa patrie et légitiment le meurtre d’un tyran. (384) Levillayer A., Guerre « juste » et défense de la patrie dans l’Antiquité tardive, dans Revue de l’histoire des religions, III, 2010, n° 227, p. 317-334, rés. angl. Il est d’usage de reconnaître à Augustin la paternité de la notion chrétienne de « guerre juste », mais d’autres, en amont, ont contribué à l’élaborer, Lactance et surtout Ambroise chez qui elle est le fruit d’un sentiment patriotique et d’un repositionnement chrétien en faveur de l’Empire à la suite des invasions barbares : l’espace romain devient territoire chrétien. Sur le même thème, avec une opinion légèrement différente, (385) Heuser B., Den Krieg denken : die Entwicklung der Strategie seit der Antike, Paderborn - Vienne, 2010, 523 p., index. Augustin est mentionné dans le premier chapitre pour sa théorie de la guerre juste, qu’il a empruntée à Cicéron, et les conditions qui définissent la raison pour laquelle une guerre est considérée comme juste. À noter, l’ouvrage a été traduit en français en 2013. (386) Bergemann L., Inversion stoischer Askesevorstellungen in Apuleius’ Roman Der goldene Esel, dans Askese und Identität in Spätantike, Mittelalter und Früher Neuzeit, édit. Röcke W. et Weitbrecht J., Berlin-New York (Transformationen der Antike, 14), 2010, p. 35-53. Dans ce volume qui envisage les différentes formes et pratiques que recouvre le terme ascétisme depuis l’abstinence alimentaire ou sexuelle jusqu’aux actes de mortification, l’a. souligne que, dans L’Âne d’or, Apulée dote son héros d’un mode de vie en opposition totale avec l’ascétisme recommandé par les stoïciens. (387) Konstan D., Before forgiveness. The origins of a moral idea, Cambridge-New York, 2010, XIII-192 p., index, étudie les racines de l’idée de pardon, chez les Grecs et les Romains (païens), les juifs et les chrétiens. Le ch. 5, intitulé Humility and Repentance. The Church Fathers, p. 125-145, s’arrête sur Augustin, p. 137- 139. Ce dernier a étudié en détail la question du pardon dans son 114e sermon sur le Nouveau Testament (pardonner, c’est imiter Jésus) et l’évoque dans son commentaire du Sermon sur la Montagne (le pardon est identifié à la remise d’une dette). (388) Ribas Alba J., Persona : entre el derecho romano y la teología cristiana (Cicerón, Pablo de Tarso, Tertuliano), dans Studia et documenta Historiae et iuris, LXXVI, 2010, p. 477-502. Après avoir posé la question du moment de l’histoire intellectuelle de l’Occident où fut établie pour la première fois une relation entre la dignité de la personne et les limites du pouvoir politique, l’a. conclut que ce fut à l’époque romaine et il utilise brièvement dans son raisonnement des auteurs africains, Tertullien (Aduersus Praxeam) et Augustin (De ciuitate Dei 12, 20, 4). (389) Leppin H., Das Erbe der Antike, Munich, 2010, 288 p., ill., index, est un panorama des héritages de l’Antiquité, depuis la Grèce archaïque jusqu’à l’époque chrétienne et la survie du christianisme dans l’Empire d’Orient : l’Afrique y a sa place. Quant aux études sur la religion, le polythéisme et la magie précéderont naturellement le christianisme. (390) Varietates Fortunae. Religion et mythologie à Rome, Hommage à Jacqueline Champeaux, édit. Briquel D., Février C. et Guittard C., Paris, 2010, 358 p. Les amis, collègues et disciples de J. Champeaux se sont réunis pour lui offrir ce volume d’études qui portent sur son domaine de recherches, la religion romaine. (391) Ruiz Cabrero L.A., La devoción de los navegantes. El culto de Astarté Ericina en el Mediterráneo, dans La devozione dei naviganti. Il culto di Afrodite ericina nel Mediterraneo. Atti del convegno di Erice, 27-28 novembre 2009, édit. Aquaro E., Filippi E. et Medas S., dans Athenaion, VII, Lugano (Biblioteca di Byrsa, 7), 2010, p. 97-136. Dans un vaste tour d’horizon qui englobe l’ensemble du bassin méditerranéen et des sources littéraires, à propos des relations qu’entretenaient les navigateurs et la déesse, l’auteur mentionne les documents africains, puniques et romains, au demeurant peu nombreux, à propos de Vénus Érycine. (392) Brill’s Companion to Aphrodite, édit. Smithand A.C. et Pickup S., Leyde, 2010, XVII-452 p., ill., 3 index, réunit dix-neuf contributions issues d’un congrès tenu en mai 2008 à l’Université de Reading (Royaume-Uni). Elles concernent les contextes grec, romain et tardo-antique. Quatre d’entre elles intéressent directement ou indirectement l’Afrique, dont (393) Papagiannaki A., Aphrodite in Late antique and medieval Byzantium, ibidem, p. 321-346, 7 fig. Apulée, Met., 10, 29-33, et la représentation du jugement de Pâris au théâtre de Sabratha sont convoqués plusieurs fois dans le cadre d’une étude qui, par ailleurs, ne concerne guère l’Afrique, en raison de correspondances entre les scènes décrites et des représentations du mythe dans l’Antiquité tardive. (394) Mayer i Olivé M., El culto de Liber Pater ¿ culto popular o culto militar ?, dans L’Armée romaine et la religion, p. 305-318, a repris deux inscriptions de Lambèse, AE, 1904, 71 et AE, 1928, 106. (395) Lennon J., Jupiter Latiaris and the taurobolium : inversions of cleansing in Christian polemic, dans Historia, LIX, 3, 2010, p. 381-384. Tertullien et Minucius Felix avaient recours aux arguments de la saleté et de l’impureté pour dénoncer les sacrifices sanglants des païens, dans les termes mêmes dont ces derniers usaient pour désigner des rituels qui avaient échoué ou qui indiquaient la colère des dieux. (396) Panzram S., Zur Interaktion zwischen Rom und den Eliten im Westen des Imperium : Hispanien, Nordafrika und Gallien, dans Madrider Mitteilungen des deutschen archäologischen Instituts, LI, 2010, p. 368-396, 11 fig., rés. en angl. et en esp., p. 568-569. L’a. examine le sujet du culte impérial dans les provinces ibériques et les provinces voisines à partir de leur capitale. Le cas de Carthage est aux p. 376-378 : y sont abordés le sacerdoce d’Apulée, le problème de la localisation du concilium Africae et les attestations épigrapiques des prêtres provinciaux, en partie issus des élites municipales, en partie de l’ordre équestre ; mais aucun des personnages connus n’est originaire de Carthage. Les pratiques magiques ont suscité plusieurs ouvrages cette année. (397) Bailliot M., Magie et sortilèges dans l’Antiquité romaine : archéologie des rituels et des images, Paris, 2010, 211 p., XIX p. de pl., 39 fig. L’ouvrage se propose d’étudier les rites magiques dans le monde gréco-romain en insistant sur la documentation archéologique autant que sur celle qu’offrent les sources écrites. Toute une partie s’attache donc à détailler les objets, les matériaux, animaux, végétaux et autres substances utilisés, à préciser la signification des symboles, à tenter de définir l’efficacité attendue. Les sources africaines, dont les defixiones, sont bien sûr sollicitées et on note un chapitre qui s’intéresse aux présupposés idéologiques liés à cette question. On excusera quelques maladresses de rédaction. (398) Martin M., Sois maudit ! Malédictions et envoûtements dans l’Antiquité, Paris, 2010, 191 p., ill. Après une présentation des documents disponibles, l’ouvrage décrit les différents thèmes abordés par ces derniers. Les sources africaines sont mentionnées, mais participent peu au développement. (399) Bevilacqua G., Scrittura e magia. Un repertorio di oggetti iscritti della magia greco-romana, Rome (opuscula epigraphica, 12), 2010, 177 p., 23 fig. Dans cet ouvrage divisé en deux parties, la première s’intéresse au support des textes, la seconde au rapport entre le support et l’inscription. Un seul document africain est sollicité à la p. 45, la tuile inscrite d’El Jem étudiée par L. Foucher (B.A.A.A., XXXIV, 2000 [2005], n° 542). (400) Magical practice in the Latin West : papers from the international conference held at the University of Zaragoza, 30 sept.-1 oct. 2005, édit. Gordon R.L. et Gordon M.S., Leyde, 2010, XXVI-676 p., 28 p. de pl., ill., 4 index. Aucune contribution de ce colloque consacré à la magie en Occident ne concerne directement l’Afrique, mais on trouvera dans l’index les entrées qui nous permettent de tirer profit de l’ouvrage (Afrique proconsulaire, Apulée, Carthage, Hadrumète, Tablets, etc.). Trois titres assureront la transition avec les études sur le christianisme, dont l’abondance ne faiblit pas. (401) Bestattungsrituale und Totenkult in der römischen Kaiserzeit. Rites funéraires et culte des morts aux temps impériales [sic], édit. Rüpke J. et Scheid J., Stuttgart, 2010, 298 p., ill., cartes, plans, index. Issu d’une double recherche menée en Allemagne et en France, l’ouvrage s’intéresse à la religion non pour elle-même, mais pour la replacer dans le contexte des sociétés complexes de l’Empire. Étaient analysés plus spécifiquement la composante religieuse de l’expansion politique et l’intégration qui en a résulté, la formation d’espaces culturels et les processus d’universalisation. L’étude des rites funéraires a beaucoup progressé au cours des dernières années et le colloque offrait l’occasion de faire un tour d’horizon des acquis, où l’Afrique a tenu une place non négligeable. Deux communications intéressent l’Afrique (voir infra Rebillard É. et Schörner G.). (402) Frontières (Les -) du profane dans l’Antiquité tardive, édit. Rebillard É. et Sotinel C., Rome-Paris, 2010, 372 p. Le programme de recherche dont l’ouvrage porte le nom invitait à explorer de manière systématique la sphère profane et à réfléchir sur sa pertinence comme outil historique pour comprendre l’évolution du monde romain. (403) Borgognoni R., Parlare alle istituzioni, parlare delle istituzioni : retorica, verità e persuasione nell’Oriente tardoantico, dans Istituzioni, carismi ed esercizio del potere, p. 77-90. Si l’article examine les relations entre rhétorique, vérité et persuasion dans le cadre de la production des panégyriques grecs adressés à l’empereur, deux pages sont centrées sur Augustin (p. 80-81) et sa critique de ce genre (Conf., 6.6.9) : mais sa position est moins un témoignage de la polémique chrétienne à ce sujet, qu’une critique de l’atmosphère hypocrite qui régnait à la cour milanaise. (404) Jung H.M., Kirchengeschichte, Göttingen, 2010, 300 p., 3 index. Il s’agit d’un ouvrage général composé de quatre sections : Antiquité, Moyen Âge, Temps modernes, période contemporaine, les deux dernières sections occupant les deux tiers du volume. Au sein de la partie dédiée à l’Antiquité, un très court chapitre (p. 36-40) porte sur les apologistes, Pères de l’Église et autres théologiens, et comporte trois notices (un paragraphe) consacrées à des personnages africains : Tertullien, Cyprien, Augustin. Nettement plus copieux, (405) Routledge (The -) Companion to early Christian Thought, édit. Bingham D.J., Londres, 2009, 348 p., examine la complexité de la pensée chrétienne dans le cadre des contacts avec les autres pensées antiques, philosophiques et religieuses, au cours de trois parties, I, World ; II, Literature ; III, Thought. On lira plus attentivement les chapitres suivants. (406) Van Kooten G.H., 1. Christianity in the graeco-roman World. Socio-political, philosophical and religious interactions up to the Edict of Milan (CE 313), ibidem, p. 3-37. Cette intéressante étude met en évidence la dimension philosophique du premier christianisme, avec des références fréquentes à Tertullien et à Lactance. (407) Hartog P., 3. Graeco-roman Understanding of Christianity, ibidem, p. 51-67, s’intéresse à l’opinion des païens dans la littérature et à leur évolution face à des communautés chrétiennes et à leurs porte-parole, eux-mêmes en évolution permanente. Apulée, Apol., 56, ironise sur un certain Aemilianus, qui pourrait être chrétien (p. 55-58) ; Lactance, Diu. Inst., 5, témoigne aussi de deux polémistes antichrétiens à la cour de Dioclétien : l’un pourrait être Porphyre, l’autre Sosianus Hierodes, gouverneur de Bithynie (p. 58) ; on trouvera aussi Tertullien, p. 59, et Minucius Felix, p. 60. (408) Colnick L.H., 4. Jews and Christians, ibidem, p. 68-83. Au IIe s., la littérature antijuive est produite par de grandes figures telles Tertullien et Irénée. Leurs arguments présentent des similitudes avec les condamnations lancées contre les hérésies (p. 78). (409) Skarsaune O., 7. Justin and the Apologists, ibidem, p. 121-136. Tertullien est celui qui a porté le genre apologétique à sa perfection et qui en signa la fin aussi. Les apologistes ont fait impression sur les non chrétiens par la solidité de leur réflexion sur Dieu en tant que Logos. (410) Dunn G.D., 9. Roman and North african Christianity, ibidem, p. 154-171, explore l’histoire de la pensée chrétienne aux IIe et IIIe siècles dans les deux centres majeurs d’occident, Rome et Carthage, lieux de deux types de chrétienté très différents l’un de l’autre ; en outre, les écrivains qui s’y rattachaient ne représentaient pas nécessairement l’avis de leur communauté, mais seulement celui d’une partie. Il examine plus particulièrement la pensée de Tertullien, p. 154-158, et celle de Cyprien, p. 160-164. (411) Perkins P., 13. Schism and Heresy. Identity, cracks, and canyons in Early Christianity, ibidem, p. 227-238. La multiplication des hérésies et des schismes s’explique par le fait que le réseau des Églises obéissait à des modèles d’autorité et d’organisation variés. On trouvera dans cette étude Tertullien et Cyprien, les divisions intellectuelles et les apostasies, mais rien sur les donatistes. La dernière section de l’ouvrage, Part III, Thought, p. 241-330, fait intervenir de manière sporadique les ténors africains. (412) Gnilka C., Heid S. et Riesner R., Blutzeuge : Tod und Grab des Petrus in Rom, Ratisbonne, 2010, 197 p., ill., plans. Après un premier chapitre qui s’intéresse à la présence de l’apôtre Pierre à Rome d’après la tradition évangélique, le deuxième s’ouvre sur deux auteurs africains, Cyprien et la cathedra Petri et surtout Tertullien, Scorp., 15, 1-4, à propos du martyre de Pierre. (413) Setzer C., Resurrection of the Body in Early Judaism and Christianity, dans The Human body in death and resurrection, édit. Nicklas T., Reiterer F.V. et Verheyden J., collab. Braun H., Berlin-New York, 2009, p. 1-12, explique les raisons historiques pour lesquelles l’apologétique de la résurrection prit une grande ampleur dans les cercles chrétiens au IIe s. : l’importance de la réflexion sur la résurrection de Jésus, la concurrence avec les religions gréco-romaines et la perspective que la résurrection offrait aux martyrs. Tertullien est l’une des principales références de l’étude. (414) Green B., Christianity in ancient Rome : the first three centuries, Londres, 2010, IX-258 p. index. Dans un ouvrage destiné à un public curieux et cultivé, l’auteur évoque les persécutions en Afrique au chapitre 3, avec trois œuvres de Tertullien. Dans l’Apologétique et le De Spectaculis, le polémiste montre que l’identité chrétienne apparaissait clairement dans la non-participation aux cultes et aux célébrations de la cité, ce qui les excluait de la communauté, tandis que le De Corona s’adresse aux militaires. Comme Tertullien, Cyprien récusait l’idée que Rome devait son empire à un accord avec ses dieux. Néanmoins la plupart du temps, les chrétiens étaient acceptés. Il fallait des crises, comme celle qui provoqua les persécutions au milieu du IIIe siècle, ou des dénonciations, pour qu’ils soient arrêtés. Les conséquences en Afrique des mesures prises par Dioclétien ne sont pratiquement pas évoquées. (415) Lössl J., The Early Church : History and Memory, Londres, 2010, VIII-247 p., index, est un guide qui introduit à l’histoire de l’Église antique et couvre de nombreux sujets en commençant par un chapitre méthodologique qui discute le concept d’Early Church. Sont ensuite abordées successivement l’histoire de cette Église, la culture, la théologie et la religion, la littérature. Le ch. 7 est centré sur la pensée d’Augustin et le ch. 8 examine les fonctions chargées de diriger l’Église (empereurs, évêques, conciles). (416) Alikin V.A., The Earliest History of the Christian Gathering : Origin, Development and Content of the Christian Gathering in the First to Third Centuries, Leyde-Boston (Mass.), 2010, 360 p. Tertullien et Cyprien sont largement mobilisés dans cette étude des occasions et des modalités qui président aux réunions des chrétiens au cours des trois premiers siècles de notre ère. Après un premier chapitre rappelant que cette pratique s’inscrivait dans des traditions gréco-romaines, où l’on trouvera mentionné Apulée, l’auteur envisage successivement les réunions matinales, l’Eucharistie, la lecture des Saintes Écritures, la prédication, le chant et la prière, avant d’évoquer des circonstances plus ponctuelles. (417) Burnett C.M.C., Mother-Child Bonding in the Fathers of the Church, dans Children in late ancient Christianity, édit. Horn C. et Phenix R.R., Tübingen, 2010, p. 75-101. Dans une question générale sur l’attachement entre mère et enfant depuis Cornelia, la mère des Gracques, jusqu’au Ve siècle, l’auteur évoque plusieurs fois Augustin. Selon l’évêque, la mère des Macchabées a souffert sept fois le martyre avec chacun de ses fils. Quant à Monique, l’ambigüité entre son désir d’organiser un beau mariage à son fils et sa foi disparaît lorsqu’elle apprend la conversion de celui-ci et le choix du célibat, ce qui la réjouit au plus haut point. Par ailleurs, en choisissant le martyre, Perpétue ne s’est guère souciée de l’avenir de son fils. (418) Henne P., La Bible et les Pères de l’Église. Parcours historique de l’utilisation des Écritures dans les premiers siècles de l’Église, 2010, Paris, 276 p. Dans cette étude qui englobe une trentaine de Pères de l’Église depuis les débuts du christianisme jusqu’au Moyen Âge, l’auteur évoque dans un chapitre la défense de la juste interprétation des Écritures par Tertullien dans deux œuvres, le Sur la Prescription des hérétiques et le Contre Marcion (p. 54-61). Pour Augustin, évoqué dans un autre chapitre, l’étude de la Bible, notamment de la Genèse, doit aboutir à la prédication. (419) Prinzivalli E., Questioni di storia del cristianesimo antico I-IV. sec. L’organizzazione ecclesiale, il rapporto con l’Impero romano, la teologia della storia e la visione dell’uomo, Rome, 2010, 191 p. Ce livre à visée pédagogique est constitué de sept chapitres qui abordent les questions relatives à l’origine du christianisme, au rapport entre cette religion et l’Empire, à l’organisation interne des premières Églises et à la pensée théologico-politique chrétienne jusqu’à Eusèbe. Quelques pages sont consacrées à Augustin (Agostino : la critica dell’interpretazione protologica dualista e la soluzione unitaria, p. 106-110) et à sa conception de la Création. (420) Mclynn N.B., Christian Politics and religious Culture in late Antiquity, est la réédition de treize articles, dont deux intéressent Augustin (B.A.A.A., XXXIII, 1999 [2004], n° 592) et Discipline or disciplinship in late education : Augustine and Gregory Nazianzen, dans Augustine and Disciplines (B.A.A.A., XXXIX, 2005 [2012], n° 585). Plusieurs auteurs s’interrogent sur les martyrs. (421) Barnes T.D., Early Christian hagiography and Roman history, Tübingen, 2010, XX-437 p., index. Née au IIe siècle, en tant que commémoration des martyrs, l’hagiographie se transforme au IVe siècle pour devenir une fiction délibérée et, plus tard, un mode de composition littéraire. Intéresseront les Africanistes surtout les chapitres II et III, qui traitent des premiers martyrs, des persécutions du IIIe siècle et de Dioclétien. Pour l’auteur, la Passion de Perpétue et Félicité est exactement ce qu’elle apparaît être : un récit de martyrs à l’époque sévérienne, écrit par un contemporain qui a eu accès aux notes de Perpétue et de Saturus. Un appendice, p. 379-386, étudie les différentes hypothèses proposées au sujet de la rédaction des Actes de Maximilien, sans conclure définitivement sur l’authenticité de ce document. (422) Trelenberg J., Der frühchristliche Märtyrer und der stoische Weise. Eine Typologische Untersuchung, dans Zeitschrift für antikes Christentum/Journal of Ancient Christianity, XIV, 2, 2010, p. 328- 355, rés. angl. Les martyrs chrétiens sont présentés comme des figures héroïques ou comme des sages stoïciens. L’attribution des qualités du uir sapiens aux martyrs soulève la question de l’interdépendance littéraire, étudiée ici notamment à travers Minucius Felix, Tertullien et la Passion de Perpétue et Félicité. Cette interdépendance peut être due à l’influence du stoïcisme, par l’intermédiaire de la littérature martyriale juive ou bien en raison du syncrétisme philosophique à l’époque du principat ; mais il peut s’agir aussi d’une création indépendante, fondée sur des qualités qui faisaient consensus. (423) Moss C., The other Christs. Imitating Jesus in ancient Christian ideologies of martyrdom, Oxford-New York, 2010, XVIII-315 p., 2 index. Les actes des martyrs et les passions, associés à d’autres types de documents, font des martyrs les figures du Christ. L’auteur étudie ces témoignages en tant qu’il s’agit d’une production littéraire et théologique, et leur réception par les communautés qui les ont produits et les ont utilisés. Les martyrs et les auteurs africains sont régulièrement mobilisés dans l’analyse. (424) Martyrdom and Persecution in Late Ancient Christianity. Festschrift Boudewijn Dehandschutter, édit. Leemans J., Louvain-Paris-Walpole (MA), 2010, XXXIII-430 p., index, réunit les contributions en l’honneur du savant en question, professeur de patrologie à Louvain, sur le thème du martyre. Les larmes ont suscité une communication originale. (425) Dulaey M., Les larmes dans les premiers siècles chrétiens, dans Adamantius, XVI, 2010, p. 320-337. Les larmes ne sont pas inconnues dans le monde gréco-romain, mais elles envahissent les textes chrétiens, surtout après le temps des persécutions. Elles se répartissent en plusieurs catégories, les larmes admises et les larmes requises, sans compter celles qui expriment la duplicité. On les trouve chez Tertullien pour exprimer la pénitence, lors de pèlerinages, et elles sont alors nécessaires mais pas obligatoirement efficaces. Augustin en préconise un usage modéré lors des funérailles, car le défunt accède alors à la vie éternelle. (426) Shean J.F., Soldiering for God. Christianity and the Roman army, Leyde-Boston (Mass.), 2010, XVIII-452 p., ill., index. L’ouvrage couvre en 9 chapitres les questions importantes relatives à la présence des chrétiens dans l’armée romaine, en nombre croissant avec le temps : si l’Afrique ne fait pas l’objet d’un chapitre spécifique, elle est souvent présente en raison de la richesse de sa documentation sur le sujet. (427) Studia patristica, Vol. XLVI, Papers presented at the fifteenth International Conference on patristic studies held in Oxford 2007 : Tertullian to Tyconius, Egypt before Nicaea, Athanasius and his opponents, édit. Baun J., Cameron A., Edwards M. et Vinzent M. (Index auctorum and table of contents of vols. XLIV-XLIX in vol. XLIX), Louvain-Paris-Walpole, 2010, XV-358 p. La première partie de cet ouvrage comporte trois contributions intéressant Tertullien, une qui porte sur Cyprien, trois sur respectivement Lactance et Marius Victorinus, enfin deux sur Tyconius de Carthage. Toutes ces études ont une dimension théologique ou exégétique marquée, à l’exception de la première qui s’intéresse à la culture romaine de Tertullien. Un ouvrage fera désormais référence sur les conciles. (428) Weckwerth A., Ablauf, Organisation und Selbstverständnis westlicher antiker Synoden im Spiegel ihrer Akten, Münster, 2010, XI-271 p., 3 index. Voici une somme exhaustive et très utile sur les conciles (ou synodes) antiques du monde occidental. Après une première partie qui s’intéresse à la production des actes de conciles comme genre littéraire, l’auteur passe en revue tous les conciles occidentaux (partie II) : espagnols, gaulois, nord-africains (345/646), p. 130-166, et italiens ; le livre s’achève par un dernier chapitre consacré au modèle théologique de l’autorité conciliaire. Chaque chapitre traitant des conciles suit un plan identique : la typologie des conciles, les actes connus, la convocation, la durée, le lieu et les différents acteurs, le déroulement, enfin les enjeux disciplinaires, juridiques et politico-moraux de ces assemblées. (429) Bradshaw P.F., Reconstructing early Christian worship, Londres, 2009, VIII- 151 p. index. L’auteur affirme sa volonté de tenter d’aller au-delà d’une impression de surface produite par les travaux sur les premiers chrétiens, et de voir si une image différente émerge quand on examine les matériaux avec d’autres présupposés et un questionnement différent. Les auteurs africains sont naturellement sollicités pour l’Eucharistie, le baptême et la prière journalière. Les chrétiens s’opposèrent à d’autres religions ou courants religieux et établirent des liens plus ou moins étroits avec la philosophie antique. (430) Carleton Paget J., Jews, Christians and Jewish Christians in antiquity, Tübingen, 2010, XIII-538 p., 3 index. Dans cet ouvrage qui se concentre sur les deux premiers siècles de notre ère, seuls Tertullien, De Spec., 30, 5-6, et Lactance, Div. Inst., V, 3,4, sont convoqués aux p. 280-281 à l’appui de l’existence d’une tradition d’origine juive sur la vie de Jésus. (431) Nemo-Pekelman C., Rome et ses citoyens juifs (IVe-Ve siècles), Paris, 2010, 319 p. Dans la dynamique de création de la législation post-constantinienne relative aux juifs, le canon 129 du sixième concile de Carthage du 25 au 30 mai 419 représente une étape importante. Pour la première fois, il assimile les juifs à la catégorie des infames. Traditionnellement, certains citoyens se voyaient privés de la capacité à accuser dans les tribunaux publics. Concernant la juridiction épiscopale - c’est-à-dire l’accusation d’un clerc devant le tribunal de l’évêque -, le concile y ajoute les hérétiques, les juifs et les païens, additions peut-être dues à Augustin. (432) Brakke D., The Gnostic : myth, ritual, and diversity in early Christianity, Cambridge (Mass.), 2010, XII-164 p., index. Le rejet du gnosticisme fut crucial pour définir le caractère orthodoxe de l’Église chrétienne, et la définition même de ce courant de pensée divise encore les historiens. Les Pères de l’Église africains ne sont cités que très accessoirement dans cet exposé, excepté Tertullien qui fut le premier à formuler clairement l’idée selon laquelle les hérétiques rejettent ou détournent l’orthodoxie. Les noms sont à chercher dans l’index. (433) Kahlos M., Refuting and reclaiming monotheism : monotheism in the debate between « pagans » and Christians in 380-430, dans Monotheism between Pagans and Christians in late antiquity, édit. Mitchell S. et Van Nuffelen P., Louvain-Walpole (Mass.), 2010, p. 167-179. Aux IVe et Ve siècles, les auteurs chrétiens ont accentué la nature monothéiste de leur religion et le polythéisme de leurs opposants, tournant la multitude des dieux en dérision. Ils ont aussi considéré que le christianisme était le seul vrai monothéisme, à l’opposé des monothéismes païens. Augustin est un exemple de ce discours binaire. (434) Pères (Les) de l’Église et les dissidents ou dessiner la communion. Dissidence, exclusion et réintégration dans les communautés chrétiennes des six premiers siècles, Actes du IVe Colloque de La Rochelle, 25, 26 et 27 septembre 2009, édit. Delage P.-G., Royan, 2010, 394 p. Ce colloque de Patristique et d’Histoire religieuse comprend plusieurs articles relatifs à l’Afrique ayant presque tous une dimension historique marquée. Il sera tout d’abord intéressant de se reporter à l’introduction de (435) Salamito J.-M., Intransigeance et ouverture dans le christianisme Antique. Brèves réflexions en guise d’introduction, ibidem, p. 5-17, qui analyse le sujet du colloque en s’appuyant notamment sur des réflexions de Cyprien et d’Augustin en faveur d’une ecclésiologie ouverte (p. 14-16). (436) Morlet S., Christianisme et philosophie, des apologistes à Augustin, dans Philosophie antique, édit. Pradeau J.-F., Paris, 2010, p. 251-266. Ce petit chapitre de manuel s’intéresse à la relation qui s’établit très tôt entre philosophie classique et patristique. Les penseurs africains sont évoqués dans leur ordre chronologique, Tertullien, Minucius Felix et Arnobe de Sicca pour le IIIe siècle, Lactance au IVe s. tandis que la fin du IVe s. et le Ve s. sont largement dominés par Augustin qui est le premier à proposer une synthèse poussée entre théologie chrétienne et néoplatonisme. (437) Watts E.J., Three generations of Christian philosophical biography, dans From the Tetrarchs to the Theodosians. Late Roman History and Cultures, 284-450 CE, édit. McGill S., Sogno C. et Watts E., Cambridge (Yale Classical studies XXXIV), 2010, p. 117-133. Par de nombreux aspects, les Confessions se rattachent aux vies des philosophes chrétiens, tout en s’affirmant comme une anti-biographie. Tous ces textes plongent dans la tradition ancienne de la biographie philosophique et montrent l’évolution que suivirent les chrétiens à l’égard de l’enseignement classique. (438) Flasch K., Kampfplätze der Philosophie : grosse Kontroversen von Augustin bis Voltaire, Francfort-sur-le-Main, 2008, 362 p., 2 index. Le premier chapitre intitulé « Nature ou grâce », fait référence à la controverse entre Augustin et Julien d’Éclane. (439) Lettieri G., L’egemonia teologica di Roma nel V secolo : la neutralizzazione dell’agostinismo, dans Annali di storia dell’esegesi, XXVII, 1, 2010, p. 101-169, rés. angl. p. 4. L’arrivée de théologiens occidentaux obligea l’Église à revoir son interprétation de la chrétienté comme une loi universelle garantie par l’institutionnalisation d’un pape à sa tête, en particulier face à une personnalité telle qu’Augustin.
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