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II – L’Afrique et le monde punique, de la protohistoire au début du IIIe s. av. J.-C.

p. 48-55


Texte intégral

1Ce chapitre est régulièrement moins fourni que ceux qui se rapportent aux périodes suivantes. Il convient toutefois de souligner, par comparaison avec la précédente livraison de la B.A.A.A., la présence notable de travaux consacrés aux sources littéraires et à la numismatique.

A – Sources

2Concernant les sources littéraires, (264) Devallet G., Didon à Carthage : mythe, légende, histoire, ou présentation trifonctionnelle ?, dans Colloque de Sbeïtla VII, p. 55-60, rés. arabe, essaie de dégager l’histoire du mythe, important pour l’histoire de Rome et de Carthage. La version virgilienne et celle de Justin sont examinées selon la théorie de la tripartition fonctionnelle indoeuropéenne. (265) Giusti E., Once more unto the breach: Virgil’s Arae and the treaty of Philinus, dans Studi Italiani di Filologia Classica, XII, 1, 2014, p. 61-79. La tempête qui ouvre le Livre I de l’Énéide doit beaucoup au Bellum punicum de Naevius ; or, le passage qui mentionne des arae (I, 104-112) doit être compris à la lumière du traité dit de Philinos, entre Rome et Carthage, au IVe s. av. J.-C., dont la réalité est contestée par Polybe, mais dont l’interprétation est essentielle pour comprendre le déclenchement de la première guerre punique. Les arae en question seraient, d’après Servius le scoliaste, les trois rochers situés entre l’Afrique et la Sardaigne, sur lesquels Romains et Carthaginois définirent leur aire d’influence respective : l’a. les identifie soit aux « Skerky banks » actuels, soit aux Autels des Philènes, près des Syrtes, que Virgile mentionne dans ces vers. [Cet article pose problème : l’autel des Philènes est situé sur terre, il n’est pas en mer et, à tout le moins aujourd’hui, les bancs de Skerki sont immergés]. (266) Diodoro de Sicilia, Biblioteca histórica, Libros XVIII-XX, édit. Sánchez J.P., Madrid (Biblioteca clásica Gredos, 411), 2014, 477 p. Les livres ici traduits en castillan concernent la période comprise entre la mort d’Alexandre (323) et la bataille d’Ipsos (301) : on y trouve bien sûr les guerres entre Agathocle de Syracuse et Carthage. La numismatique fournit la matière de l’étude menée par (267) Frey-Kupper S., Coins and their use in the Punic Mediterranean: case studies from Carthage to Italy from the fourth to the first century BCE, dans Punic Mediterranean, p. 76-110, 11 fig., 3 tab. Le caractère limité de l’iconographie des monnaies puniques – cheval, palmier, tête de Coré – facilitait les échanges et exprimait une homogénéité culturelle dans les régions occidentales. Souvent anépigraphiques, les monnaies sont symboliques tout en étant un outil pour les transactions dans les territoires sous contrôle carthaginois ou pour financer des campagnes militaires, indépendamment des ethnicités ou du fond culturel des utilisateurs. La Sicile est la région qui a fourni la documentation la plus riche. Passons au domaine de l’archéologie, qui a livré un nombre plus important de travaux. Aux périodes les plus reculées se rapporte (268) Aouadi-Abdeljaouad N. et Belouchet L., Les plus anciens témoignages de présence humaine en Tunisie centrale, dans Colloque de Sbeïtla VII, p. 7-16, rés. fr., angl. et arabe, 10 ill. Ces traces remontent au paléolithique ; plusieurs sites sont caractérisés par la culture acheuléenne. (269) Ben Tahar S., Le site punique de Ghizène (Jerba) : premiers résultats des fouilles 2008-2009, dans Mitteilungen des Deutschen Archäologischen Instituts (Römische Abteilung), 120, 2014, p. 59-98, 23 fig., rés. angl. Situé dans le nord-est de l’île de Jerba, Ghizène connut une occupation dès l’époque archaïque et devint un petit port sans doute d’origine phénicienne, qui s’est ouvert au commerce méditerranéen. Ceci explique la présence de céramiques d’importation. De Carthage proviennent des amphores, de la poterie commune, de la vaisselle de table, des céramiques à vernis noir ; les relations avec la Grèce sont précoces, dès le IVe s., et on trouve du matériel en provenance de Sicile et du sud de l’Italie. On note aussi une activité de pêche locale. (270) Maraoui Telmini B., collab. Mansel K., Vestiges d’un habitat de l’époque punique moyenne à Bir Massouda (Carthage). Bilan des fouilles dans le sondage 7 et analyse de la céramique, dans Carthage Studies, VI, 2012, 202 p., ill. La première partie, p. 1-33, 14 fig., retrace l’historique des fouilles par les équipes tuniso-belges et donne les conclusions sur les structures de l’habitat dans le sondage. Un terrassement sableux de couleur jaune qui contient des fragments de céramique de l’époque punique ancienne a été déposé à partir de la fin du Ve s. av. J.-C. pour séparer les nouveaux aménagements des zones funéraires et des activités métallurgiques antérieures. Un habitat qui comprend deux phases successives s’est installé, dont on a retrouvé des latrines, une canalisation et une salle de bain. L’a. note l’utilisation de pierres provenant des carrières d’el Haouaria. La seconde partie, p. 33-56, fig. 15-24, comprend une synthèse sur l’étude de la céramique. La phase la plus ancienne comprend 83 % de fragments des VIIIe-VIIe s. av. J.-C., contre seulement 17 % datant du Ve s., la deuxième phase date du dernier quart du Ve s. au troisième quart du IVe s. et la troisième phase du IVe s. L’inventaire du matériel forme la troisième partie, p. 53-190, fig. n° 25-208. (271) Kallala N., Sanmartí J., Belarte C. et alii, La nécropole mégalithique de la région d’Althiburos dans le massif du Ksour (Gouvernorat du Kef, Tunisie). Fouille de trois monuments, dans Antiquités africaines, L, 2014, p. 19-60, 53 fig. L’étude de monuments mégalithiques s’inscrit dans le projet Althiburos, développé depuis 2006, qui comportait deux objectifs : obtenir des données sur l’habitat préromain, analyser les formes d’occupation du territoire environnant. Dans cette nécropole, qui compte près de huit cents monuments funéraires, trois ont fait l’objet de fouilles approfondies. Ils correspondent à des variantes bien connues des grandes nécropoles de l’Algérie orientale et de l’ouest de la Tunisie. Deux sont datés des VIe-Ve s. av. J.-C, le troisième de la seconde moitié du Ier millénaire. On constate la pratique du décharnement et de la déposition sur des fragments d’ossements dans deux monuments. Le monument n° 53, grande structure de 25 m de diamètre, est formé de deux cercles concentriques de pierres. Au centre, une grande dalle en calcaire intacte couvrait la chambre funéraire. Le monument a été réutilisé à l’époque impériale, probablement au IIIe s. à des fins rituelles, et à l’époque vandale. (272) Boudouhou N., Un chapelet de tumuli découvert dans l’Est marocain, dans Centres de pouvoir, p. 525-542, 12 fig., continue les prospections dans la zone concernée. Dans cette région, ont été repérées plusieurs formes de tumuli, simples ou complexes, carrés ou circulaires, avec ou sans antennes. Ce sont des sépultures protohistoriques qui peuvent former des nécropoles et qui témoignent de contacts de civilisations, car on peut distinguer des éléments autochtones et des apports extérieurs. Il faut faire mention, dans le domaine figuratif, de (273) Cherif Z., L’image du vase sur les stèles de Carthage à l’époque punique, dans Phéniciens d’Orient et d’Occident, p. 467-490, 11 fig. À partir du Ve s. av. J.-C., les cippes disparaissent du tophet de Carthage et sont supplantés par des stèles de tailles et de formes différentes. Les vases, gravés ou sculptés en méplat, de forme ouverte ou fermée, copient des modèles puniques connus. On distingue des formes ouvertes et des formes fermées que l’a. détaille. La signification de ces symboles religieux est sujette à discussion. Le canthare, issu de l’iconographie grecque, pourrait toutefois renvoyer à Shadrapa (Liber Pater) ou Eschmoun. (274) Orsingher A., Listen and protect: reconsidering the grinning masks after a recent find from Motya, dans Vicino Oriente, XVIII, 2014, p. 145-171, 5 fig. La découverte d’un fragment de masque punique à Motyé permet de réexaminer certains éléments propres à ce type de production. Des comparaisons sont faites avec des masques trouvés à Carthage, à Tharros, à Ibiza. Celui de Motya, qui appartient au type du vieil homme souriant (une divinité appartenant au cercle de Baal Hammon ?), semble être une création carthaginoise de la moitié du VIIe s. av. J.-C. (275) De Bonis A., Riconsiderando la stele 951 del tofet di Mozia, dans Rivista di Studi Fenici, 2014, XLII, 2, p. 261-268, 5 fig., revient sur le répertoire figuratif de cette stèle trouvée à Mothia en Sicile, datée entre la fin du VIe et le Ve siècle av. J.-C., en proposant notamment des parallèles avec une stèle bien connue de Carthage, datée du IVe siècle av. J.-C. La céramique bénéficie également de nouveaux travaux. (276) Caltabanio A., La ceramica fenicia e punica dalle necropoli di Cartagine conservata presso i Musées Royaux d’Art et d’Histoire di Bruxelles : un aggiornamento in memoria di Anna Maria Bisi, ibidem, p. 205-236, 8 fig., propose une réactualisation de l’étude menée en 1977 par Anna Maria Bisi sur la céramique phénicienne et punique (amphores, lampes, askoi, céramique de table, céramiques d’usages divers) conservée dans les Musées Royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles, afin d’en compléter le catalogue. Le matériel le plus ancien remonte au VIIe et au VIe siècles av. J.-C. L’auteur souligne notamment l’affinité entre le répertoire céramique de Carthage et les centres punico-hellénistiques de Sardaigne et de Sicile occidentale. (277) Ben Jerbania I. et Redissi T., Utique et la Méditerranée centrale à la fin du IXe s. et au VIIIe s. av. J.-C. : les enseignements de la céramique grecque géométrique, ibidem, p. 177-203. Cette étude envisage la question de l’ancienneté d’Utique à partir de nouvelles données céramiques, issues d’un sondage réalisé au cours des années 2005-2007, à la limite du secteur du forum, dans la partie nord du promontoire d’Utique. Des dépôts importants de céramique grecque géométrique montrent qu’Utique eut une grande importance économique à cette époque, en particulier dans l’aire tyrrhénienne ; ils sont, pour l’essentiel, eubéens ou de types eubéen et corinthien. Comme la même production est absente de Carthage, ils incitent à revoir la date traditionnelle de fondation de cette cité en 814 av. J.-C.

B – Bibliographie

3Si Carthage et le monde punique ont davantage retenu l’attention, il faut toutefois mentionner l’étude de (278) Chebbi N., Les peuples africains : origines, métissages et essaimages à l’époque préromaine, dans Voyages, déplacements et migrations, p. 33-46. Après avoir repris succinctement la question de l’origine et de l’ancienneté des peuples de l’Afrique du Nord aux temps préhistoriques, l’a. s’attache à celle des mariages et du métissage des peuples de cette région. Gétules et Numides sont particulièrement convoqués et l’a. note le concept d’açabiya ou « esprit de clan », conscience d’une ascendance commune, dont parle Ibn Khaldoun, qui renforçait la cohésion des tribus. L’histoire de Carthage est abordée dans une perspective générale par (279) Acquaro E., La memoria dei Fenici, Lugano, 2014, 92 p. Le premier chapitre, p. 19-58, comprend les interventions publiées par E.A. sur le site www.fenici.unibo.it de 2008 à 2014. Elles concernent aussi bien l’histoire de la Carthage punique que des remarques sur des auteurs plus récents qui ont écrit sur ce thème. La seconde partie, p. 59-77, laisse place à une vingtaine d’autres notices d’auteurs qui sont intervenus brièvement sur les mêmes sujets. Mais surtout la question de l’identité des Phéniciens et des Puniques est au cœur de deux ouvrages collectifs, à commencer par un volume d’hommages, (280) Phéniciens d’Orient et d’Occident. Mélanges Josette Elayi, édit. Lemaire A., collab. Dufour B. et Pfitzmann F., Paris (Cahiers de l’Institut du Proche-Orient ancien, 2), 2014, IX-654 p. Les 45 contributions réunies dans ce volume dédié à J. Elayi, dont les travaux ont considérablement enrichi nos connaissances du monde phénicien, ont été réparties en plusieurs sections selon la géographie. La première concerne les régions orientales du monde méditerranéen. Les articles sur Carthage et le monde punique ont été dépouillés dans cette B.A.A.A. Un second volume important est également dédié aux univers phénicien et punique. (281) The Punic Mediterranean. Identities and identification from Phoenician Settlement to Roman Rule, édit. Crawley Quinn J. et Vella N.C., Cambridge, 2014, 404 p. Le rôle des Phéniciens dans l’économie, la culture et la politique était aussi important que celui des Grecs et des Romains, mais il est méconnu en raison d’un manque d’informations écrites. Cet ouvrage tente de faire un état des lieux sur les études phéniciennes et puniques à travers une quinzaine de communications. La première partie est orientée vers une réflexion sur le contexte et les auteurs s’interrogent sur ce qui peut être défini comme phénicien et/ou comme punique. La seconde est constituée par une série d’études de cas, qui n’intéressent pas tous directement nos études. (282) Wallace-Hadrill A., Afterword, ibidem, p. 299-304, a tiré les conclusions de ces échanges en invitant les savants à poursuivre leurs recherches. (283) Bondi S.F., Phoenicity, Punicities, ibidem, p. 58-68. Après avoir rendu hommage au regretté S. Moscati, qui a distingué les Phéniciens et l’Orient des caractères phéniciens au sein des colonies, l’a. invite à regarder le monde de Carthage comme chronologiquement, culturellement et politiquement distinct de la mère patrie. C’est un pré-requis pour une approche correcte du sujet, mais cette dissociation n’a, semble-t-il, été ressentie qu’assez récemment et la terminologie « phénico-punique » entretient encore une confusion. Ceci étant, il ne faut pas nier le caractère unitaire des deux univers en termes de culture matérielle, de religion, de langue, de structures sociales et institutionnelles. Plus particulièrement centrés sur Carthage, (284) Scheid J. et Svenbro J., La tortue et la lyre, Paris, 2014, 229 p., reviennent (p. 15-17 et 33-55) sur le mythe de la fondation de Carthage, dont ils proposent une explication originale. Dans le récit traditionnel, la reine donne à la colline le nom de Byrsa, « peau de bœuf », parce qu’elle avait obtenu le droit de posséder le territoire que recouvrait une peau de bœuf. Ces deux auteurs proposent d’inverser le récit : c’est parce que le territoire s’appelait Byrsa, ou un nom aux sonorités voisines, qu’a été inventé le mythe, un mythe explicatif, étiologique. (285) Maraoui Telmini B., Docter R., Bechtold B., Chelbi F. et Van de Put W., Defining Punic Carthage, dans Punic Mediterranean, p. 113-147, 22 fig. Selon les a., Carthage a tenu une place à part dès sa fondation au sein des colonies phéniciennes, ce qui explique aussi son mythe fondateur. Dès le départ et pendant la plus grande partie de son existence, elle a été une cité ouverte aux autres cultures. Aux VIe et Ve s., la cité montre des changements avec la croissance de son économie, des mutations religieuses et un accroissement de son pouvoir politique en Méditerranée centrale. Il semble bien que le label « punique » puisse servir aussi bien pour la cité que pour les régions centrales et occidentales de la Méditerranée à partir du VIe s. av. J.-C., sans que celles-ci soient devenues carthaginoises stricto sensu. (286) Gómez Bellard C., Death among the Punics, ibidem, p. 69-75. La typologie des tombes puniques, leur localisation, les rites d’inhumation et de crémation et leurs contenus, qui sont abondants (vaisselle, unguentaria, lampes, amulettes et bijoux, objets en métal et, à la dernière période, des monnaies, ainsi que des terres cuites et des œufs d’autruche) permettent d’appliquer le concept de « punique » à un groupe de communautés plus ou moins « interconnectées », qui se sont développées entre la Tunisie et l’Atlantique. Elles parlaient un langage commun, avaient un panthéon commun, partageaient une culture matérielle et des traditions funéraires communes, ce qui n’implique pas une unité politique. Et cette année, nous avons pu consulter une thèse dont nous n’avions eu connaissance que par un résumé fourni dans la revue REPPAL, XIV, 2008, p. 89-114 (B.A.A.A., XLII [2008], 2014, n° 404). (287) Khelifi L., La présence phénico-punique dans la région de Bizerte, Tunis, 2014, 766 p., 67 ill., 37 pl., index locorum. Cette grosse synthèse vient combler le vide qui concernait l’une des régions les plus importantes de l’Afrique punique. Elle comprend deux parties d’une longueur très inégale : La présentation géographique (I) concerne aussi les sources littéraires et les rapports archéologiques (p. 11-41) ; L’étude des sites (II), au nombre de 44, qui ménage naturellement une place de choix à Utique, replace chaque site au cœur de la documentation, aussi bien littéraire qu’archéologique. Ce catalogue est suivi d’une synthèse factuelle, « Exploitation synthétique de la documentation archéologique et littéraire » (p. 477-653), qui est une véritable Partie III, examinant différents domaines (ports, fortifications, citernes, vie religieuse, architecture funéraire, rites funéraires), avant de dresser la Chronologie des sites étudiés et l’Implantation humaine dans la région de Bizerte. Cette étude est reprise de façon plus synthétique par (288) Id., Identité ou identités dans la région de Bizerte (Tunisie) durant l’époque préromaine, dans Rivista di Studi Fenici, XLII, 1, 2014, p. 17-48, 11 planches. L’auteur pose en préambule à son étude la question de l’« homogénéité ethnique et identitaire » de cette région au cours de la période préromaine, ou bien à l’opposé d’une présence d’identités multiples : ce travail s’appuie sur l’archéologie funéraire attestée sur les différents sites puniques de la région, en les comparant entre eux, avec Carthage puis avec le reste de la Méditerranée. L’auteur conclut à une double composante culturelle révélée par l’étude des nécropoles de la région de Bizerte, à savoir une identité libyque et une identité punique ; l’empreinte phénico-punique, malgré la proximité de Carthage, semble plus limitée. Nous terminerons cette rubrique inhabituellement riche avec des travaux qui portent sur les territoires extérieurs marqués par leurs relations avec les Carthaginois. (289) Bondi S.P., Per una reconsiderazione della politica di Cartagine in Italia nel IV secolo a.C., dans Phéniciens d’Orient et d’Occident, p. 419-427. La présence carthaginoise dans les deux îles, Sicile et Sardaigne, s’est surtout concrétisée à partir de la fin du Ve s. av. J.-C., peut-être même un peu plus tard. On assiste alors à la constitution d’une véritable éparchie avec l’arrivée d’une population et de produits carthaginois. Reste toutefois la question mal résolue de la nature exacte de cette présence sur ces territoires et de leur contrôle. (290) Tronchetti C., La facies punica di Nora : la cultura materiale ceramica, ibidem, p. 549-557, 6 fig., souligne les relations étroites du site avec la sphère punique. (291) De Vincenzo S., Zwischen Griechen und Karthagern. Beitrag zur punischen Identität Selinunts im Kontext der Expansionspolitik Karthagos auf Sizilien, dans Mediterraneo Antico, XVII, 1, 2014, p. 235-267, 11 fig., rés. all. et angl. Sélinonte eut longtemps le destin d’une cité frontalière : d’abord poste avancé des Grecs vers l’ouest, jusqu’à sa destruction par Carthage en 409, elle est refondée à la limite orientale de l’éparchie carthaginoise, à partir du dernier quart du IVe s. De nombreux éléments témoignent de cette identité hybride, dans les domaines de l’urbanisme et de la religion. (292) Roppa A., Identifying Punic Sardinia : local communities and cultural identities, dans Punic Mediterranean, p. 257-281, 9 fig., distingue deux niveaux dans la construction identitaire des communautés sardes en relation avec les Puniques. (293) Aranegui Gascó C. et Sánchez J.V.F., More than Neighbours : Punic-Iberian Connections in Southern Iberia, ibidem, p. 243-256, s’intéressent à une région particulière de l’Espagne.

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