Carrières immobiles à la cour de Clément VII d’Avignon (1378-1394)
p. 761-782
Texte intégral
1Parce qu’elle est le premier exemple développé d’administration moderne, la cour pontificale avignonnaise offre de nombreuses perspectives d’études prosopographiques. Le traitement sériel des registres conservés aux archives vaticane autorise une analyse parallèle des carrières ecclésiastiques et laïques, que ce soit à la curie ou dans sa périphérie immédiate. La présente étude exploite une portion importante des dépouillements effectués en vue d’une thèse de doctorat consacrée à l’organisation et à la politique de la cour de Clément VII : les lettres de chancellerie1, à l’exception toutefois des lettres d’attribution de bénéfices, le livre des officiers (conservé sous la cote Collectoriae 457) et les documents comptables2. On trouvera ici les premiers résultats de cette étude.
2Aucune analyse de la cour pontificale d’Avignon ne peut manquer de renvoyer à la thèse de B. Guillemain3 qui, analysant la « société » qui gravite autour des papes, définit les offices de cour, aussi bien ceux qui sont directement rattachés au service personnel du souverain pontife (la chapelle, la maison militaire4, l’aumônerie et les quatre offices domestiques5), que ceux qui se trouvent rassemblés au sein des administrations de la cour romaine (la chambre, la chancellerie, la cour de justice6 et la pénitencerie), tout en laissant de côté, une étude prosopographique des membres de la curie et l’analyse des réseaux qui la structurent. Dans un article consacré aux carrières7, il souhaitait que « l’enquête soit étendue, que soient mis en lumière la composition, le recrutement, l’influence des groupes de fonctionnaires auxquels ont été remises les institutions publiques à la fin du Moyen Âge ». Depuis, deux colloques se sont penchés sur la question avignonnaise, l’un sur le schisme8, l’autre sur le fonctionnement de l’administration9, dressant des constats féconds. Qui plus est, des portions entières de l’administration ont été récemment étudiées : citons par exemple les travaux de C. Schuchard sur les collecteurs10 et, plus récemment encore, ceux de S. Weiss, consacrés à l’hôtel pontifical11. Une approche d’ensemble de la question des carrières curiales à la fin du système avignonnais restait pourtant à entreprendre.
3Dans quelle mesure les résultats exposés ici sont-ils comparables à ceux relatifs aux autres règnes avignonnais ? La cour de Clément VII constitue-t-elle le dernier exemple – le plus abouti – de la papauté d’Avignon ou est-elle la préfiguration de la cour pontificale du xve siècle ? N’est-elle qu’une parenthèse sans plus d’avenir que de passé ? Les hommes qui entourent l’élu de Fondi sont ceux de son prédécesseur Grégoire XI. Rares sont les membres de l’administration à soutenir Urbain VI, à tous les niveaux de la hiérarchie12. Avant les secousses sévères qui empêchent le fonctionnement normal de la curie de Benoît XIII, la cour de Clément VII est bien la dernière représentante de l’administration mise sur pied par les pontifes qui ont régné depuis les bords du Rhône. La seule nuance à apporter à cette affirmation réside dans la faible part des Allemands, Anglais et Italiens (pour ce que valent ces appellations) dans l’administration clémentine. Mais là encore, c’était un aspect saillant de la période précédente, à peine exacerbé par les événements de 1378.
4Quelques modifications se font toutefois jour. Dès mai 1387, les scribes de la chancellerie prennent l’habitude de préciser à l’issue des lettres la date à laquelle une missive est réellement expédiée (noté exp. dans le texte) et celle à laquelle elle est transmise (noté T dans le texte), si tout ceci n’a pas été effectué au moment du datum13. Cela permet dès lors de résoudre le problème posé par la pratique systématique et institutionnalisée de l’anti-datation des lettres, plus particulièrement des lettres de nomination bénéficiales dont l’efficacité dépend du datum, ce qui autorise le pape à agir et à légiférer avec effet rétroactif. C’est ainsi que Clément VII pratique avec un rappel de la réserve générale des bénéfices à la collation de la papauté. La lettre est recopiée sous l’entête des diversis formis dans le onzième volume de lettres de la première année14, son datum indique le premier jour du règne, le premier novembre 1378, alors que le moment réel de la rédaction, révélé par la date d’expédition, est le 10 janvier 1392, la transmission étant datée du lendemain, 11 janvier, un exemple extrême et marquant. Les historiens n’ont pas manqué de se plaindre du doute constant qu’introduit la pratique de l’anti-datation et des erreurs que commettaient les clercs eux-mêmes pour indiquer les bénéfices qu’ils occupaient au moment de la date supposée de la lettre de grâce qu’ils venaient d’obtenir15. Cette pratique contrariait aussi les hommes du temps, certainement pas pour des raisons morales, bien sûr – après tout c’est nous qui en avons fait une date, alors qu’il s’agit d’un don –, mais parce que cela compliquait le fonctionnement de l’administration.
5Le règne de Clément VII est, à bien des égards, une outrance, un miroir déformant des pratiques précédentes. On a depuis fort longtemps décrit les excès de sa politique bénéficiale : augmentation exponentielle du nombre des expectatives, rapacité des cardinaux, etc. Bien qu’il faille peut-être revoir ces jugements à l’aune d’une analyse plus fine (les cardinaux par exemple engrangent un nombre énorme de bénéfices mais sont plus sollicités que jamais à soutenir financièrement le trône vacillant), ils recouvrent une indéniable vérité : les ressorts du système avignonnais sont tendus à l’extrême sous Clément VII pour produire le maximum de revenus16. Il faut ajouter combien les espoirs clémentins sont liés à la bonne volonté des princes aux fleurs de lys, et combien les expéditions militaires et les troubles domestiques renforcent la nécessité d’appuis solides auprès des princes temporels.
6Si les circonstances amènent l’administration pontificale à exacerber les pratiques mises au point sous les règnes précédents, elles ne la poussent nullement à les changer. Ce sont bien les techniques et méthodes mises en place sous Jean XXII que la curie clémentine porte à leur point d’orgue, et, par la même occasion, à leur chant du cygne.
DES CARRIÈRES IMMOBILES
7En tant que centre, nœud d’ambitions, de pouvoirs et de richesses, la curie est forcément un lieu d’enquête privilégiée pour l’étude des carrières. Diverses recherches sur ses membres les plus éminents, cardinaux, évêques, officiers de premier rang, ont permis de restituer des trajectoires, de débusquer des filières. Un Jean de Brogny17, familier et chambrier du pape en 1378, promu à l’épiscopat quatre ans plus tard et créé cardinal en 1385 au titre de Sainte-Anastasie, grand pénitencier en 1389, finalement vice-chancelier en 1391, puis promu sous Benoît XIII à l’épiscopat d’Ostie dès 1395 ; un François de Conzié18, lui aussi dans la familia de Robert de Genève en 1378, auditeur de la rote en 1380, évêque de Grenoble deux ans plus tard, camérier en décembre 1383 puis archevêque d’Arles, de Toulouse et enfin de Narbonne dès 1391 et jusqu’en 1432, camérier sans interruption durant un demi siècle ; un Guillaume du Lac, collecteur de Lyon en 137519, clerc de la chambre en 1382, évêque de Lodève et conseiller de la chambre dès 1392. Ces destins dessinent des schémas, des voies de promotion, des filières d’accès aux honneurs. L’enquête entreprise dans les rangs des serviteurs de Clément VII ne permet pas de parvenir à des conclusions comparables : elle invite à de nouveaux questionnements tant les résultats s’avèrent étonnants, voire décevants.
8Si nous sommes parvenus à relever les noms de 2 500 personnes ayant occupé un poste dans l’administration (au sens large) de Clément VII, seules 150 d’entre-elles ont occupé plus d’une fonction à la cour – l’expression minimale d’une carrière – soit à peine 6 %. Ce chiffre doit toutefois être corrigé. De nombreux chapelains d’honneur sont en effet présents dans le relevé effectué. Une charge qui, pour être théoriquement rattachée à la personne du pape, est bien en réalité un moyen diplomatique pour le souverain pontife de remercier et de récompenser ses alliés20. Dominique Pons, par exemple, familier du roi d’Aragon, reçu chapelain d’honneur du pape par lettre en novembre 138621, prêtant serment en mars 138722, est indiqué comme toujours présent auprès de son royal maître en 139023. Le pape ne se prive pas d’user de cet outil diplomatique : on dépasse les 800 nominations de chapelains d’honneur durant son règne. Ainsi réduite à 1 750 personnes, l’administration pontificale comprend finalement quelque 9 %24 d’officiers ayant occupé au moins deux fonctions à la cour, un chiffre qui demeure extrêmement faible.
9Si certains curialistes suivent des trajectoires professionnelles compréhensibles à nos yeux25, la plupart stagnent dans le même poste. Comment l’expliquer ? Pour les ecclésiastiques, on pourrait parier sur le fait que la carrière bénéficiale remplace d’une certaine manière la progression administrative, permettant l’accès à l’aisance, voire à une certaine richesse (on conserve son poste de scribe mais on collectionne les canonicats et les églises rurales). Pour les laïcs, il ne peut en être question, bien sûr. D’où l’hypothèse, suggérée par certains exemples plus « transparents », d’un système généralisé de cumul laïc des fonctions, pendant séculier du cumul des bénéfices ecclésiastiques. On trouvera dans le tableau no 1 les résultats de l’analyse relative à la maison militaire : en haut, les officiers qui n’ont pas exercé plus d’une fonction, à la curie ou ailleurs ; en bas, ceux qui ont eu une carrière.
10Deux stratégies différentes sont décelables. Un cumul interne à la curia romana, consistant en l’exercice simultané de plusieurs postes, ce qui permettrait d’expliquer le flou permanent des titres des membres de la maison militaire relevés par nos prédécesseurs26. Prenons l’exemple de Pierre de Montouz, damoiseau du diocèse de Genève, qui est tour à tour, en relevant toutes ses attributions dans l’ordre chronologique, maître huissier27, écuyer28, maître huissier29, huissier majeur30, écuyer31, huissier majeur32, portier (à la première ou à la seconde porte)33, huissier de la chambre aux parements34, huissier majeur35, écuyer36, huissier majeur37, huissier de la chambre aux parements38 et écuyer39 ! Un exemple extrême, certes, mais qui se révèle particulièrement instructif. On a en effet toujours eu tendance à faire peser l’imprécision sur les scribes médiévaux, qui n’auraient pas porté une attention excessive à ce genre de questions et qui auraient utilisé, sans les distinguer, des titres qu’ils auraient ressentis comme interchangeables. Pourquoi ne pas admettre qu’ils ont fort bien pu attribuer avec précision le titre convenable en fonction de l’activité rémunérée ? C’est ce qui apparaît dans l’exemple sus-mentionné si l’on se donne la peine d’y regarder de plus près : on considère en effet Pierre de Montouz comme huissier de la chambre aux parements quand il s’agit de payer du drap à Conrad de Ponte40 ; comme écuyer, quand on lui rembourse des frais effectués en faveur des chevaux de Jean de Montouz41, ou pour la manufacture de pièces de harnachement pour le cheval du pape42 ; comme huissier, pour fourrer ses vestes portant livrées43 ou quand on le gage44. Le fait que la division des tâches soit moins claire quand il s’agit de lui donner un pécule pour des voyages qui le ramènent chez lui45 ne nous semble pas atteindre la crédibilité de la reconstruction proposée ici. Cet exemple amène à formuler l’hypothèse d’un cumul assez bien organisé de fonctions dans le cadre de la maison militaire, chaque « casquette » impliquant des activités et des rémunérations spécifiques.
11La généralisation de cette pratique implique la création de nouveaux postes, puisque le temps disponible pour l’exercice de chacune des fonctions est forcément réduit chez un cumulard, parfois à néant. Ainsi, les effectifs de chacune des catégories de personnel touchées par cette pratique ont une nette tendance à l’augmentation. À l’extrême, on peut fort bien considérer que certains de ces nouveaux postes sont honorifiques, bien qu’ils n’en portent aucune indication, puisqu’ils sont exercés par des gens incapables d’en assumer la responsabilité, partielle ou entière.
12Une seconde stratégie de carrière donne accès à diverses activités rémunératrices en sus d’un office curial : qui au service de tel prince, qui de telle couronne, qui encore de tel cardinal. Ce mouvement s’effectue de l’extérieur vers la cour pontificale (comme ce fut le cas d’Arnulphe La Caille46), ou de la cour en direction des pouvoirs temporels (comme pour George de Marle, maître de l’hôtel pontifical et sénéchal de Provence pour les Angevins). Dans l’état d’avancement des recherches, cet aspect est encore insuffisamment visible47.
13Cette hypothèse de travail va plus loin que les intuitions de B. Guillemain ; il nous faut à présent la valider. Nous le ferons en deux phases : tout d’abord par une approche quantitative, qui permettra d’apprécier la question d’une façon globale ; puis l’analyse se fera qualitative au travers de la présentation de quelques exemples révélateurs.
VUES D’ENSEMBLE
14Comment prouver que nombre de postes sont honorifiques, même s’ils ne le paraissent pas ? Par exemple, en montrant que certains membres de la cour pontificale n’effectuent pas les tâches qu’implique leur office. Pour ce faire, nous nous concentrerons sur les cursores pape, leur activité étant particulièrement visible dans les Introitus et Exitus48. On peut ainsi s’attendre à ce que la liste des courriers issue de la compilation de ces documents comptables se rapproche sensiblement de celle obtenue par la compilation de l’ensemble des documents conservés. Il suffirait en effet pour cela que chacun n’ait eu à porter qu’une seule lettre durant sa période d’activité à la cour49 ! Nous disons bien « s’approche » car il faut tenir compte des vieux titulaires que le pape épargne en leur donnant la possibilité de n’accomplir que leur devoirs protocolaires, mais aussi de quelques personnages pour lesquels le rang de courrier est accordé de façon honorifique50.
15Sur les 309 courriers pontificaux répertoriés, pas moins de 147 se trouvent totalement absents des comptes. Autrement dit, près de la moitié des porteurs d’un titre de courrier n’ont jamais acheminé la moindre lettre et n’ont accompli aucune autre action qui leur aurait valu un paiement de la trésorerie. Ce pourcentage tout à fait révélateur bénéficie pourtant de lacunes documentaires qui devraient encore l’aggraver. La principale source contenant une liste de courriers, le livre des officiers, ne fournit en effet des nominations à cet office que pour les années 1378 à 1388. En considérant l’ensemble du règne, on doit donc tabler sur un nombre de cumulards supérieur à celui des courriers en exercice. Si l’on se fie à la moyenne des officiers de ce type reçus chaque année (24), ce chiffre devrait être augmenté d’environ 120 unités (tenant compte d’un certain nombre de nominations « réelles ») pour un total de quelque 270 postes honorifiques contre 160 véritables courriers.
16Ce qui est vrai pour les courriers l’est aussi pour les autres membres de la maison militaire, même si les résultats les concernant sont moins probants du fait de leur moindre visibilité comptable. Cette analyse est résumée dans le tableau no 2.
17En haut, figure le nombre de membres de chacun des offices considérés repéré au moins une fois dans les documents comptables, en bas, ceux qui apparaissent exclusivement dans les autres documents, en premier lieu dans le livre de réception des officiers. On le voit, le rapport de force valable pour les courriers apparaît aussi pour les huissiers (un peu plus de 50 % des officiers sont invisibles dans les documents de la pratique). Il est intéressant de constater que c’est encore plus vrai pour les sergents d’armes : ils enregistrent un pourcentage d’officiers invisibles de l’ordre de 75 %, alors qu’il n’existe pas de sergents d’armes d’honneur.
18À l’inverse, l’ensemble des écuyers répertoriés apparaît dans les comptes. On pourrait penser que cela est dû à une lacune documentaire du livre des officiers où ne sont enregistrées que quatre prestations de serment pour l’ensemble du règne. Cette explication ne nous semble pas convenir. Deux éléments nous font préférer une autre solution. Premièrement, il existe un poste honoraire explicite pour le grade d’écuyer, présenté lui aussi dans le tableau qui précède, qui permet d’offrir un office pleinement honorifique si le pape le désire. Deuxièmement, le nombre même des nominations aux postes d’écuyers et d’écuyers d’honneur demeure plus modeste que celui des autres types d’office dans la maison militaire, une retenue qui en souligne le prestige. Dès lors, il semble bien que ces deux offices aient conservé leur destination première, protégés par la considération qui découle d’un contact quotidien avec le pape et par l’usage dénaturé qui est fait des offices d’huissiers, de portiers et de courriers. Ayant suffisamment de postes honoraires à sa disposition, la papauté peut conserver sa réalité aux offices d’écuyer et d’écuyer d’honneur. Notre argument est appuyé par la présence d’un fort pourcentage de ces derniers dans les documents de la pratique, pas loin de neuf sur dix : ces gens là étaient véritablement en contact avec la cour pontificale.
19Après avoir fourni de sérieux indices pour valider notre hypothèse de manière globale (c’est-à-dire en considérant l’ensemble de la maison militaire du pape), abordons à présent le volet humain, celui des exemples individuels.
TRACÉS DE VIES
20Les trajectoires humaines choisies et développées ici appartiennent à deux catégories principales : cumul interne (à l’intérieur de la maison pontificale ou entre celle-ci et les administrations de la cour) et cumul externe (entre la cour pontificale et les entourages des puissants extérieurs à celle-ci, qu’ils soient cardinaux ou princes temporels). Elles illustrent les principales stratégies retenues pour faire carrière au service du pape au début du grand schisme d’Occident.
Au service exclusif du pape
21On distribue en trois catégories les exemples retenus, de façon à fournir un tableau nuancé. D’abord, celles qui illustrent « de fausses carrières », c’est-à-dire celles où apparaît clairement le caractère honorifique de l’ensemble des charges, sauf une. Ensuite, les trajectoires qui s’inscrivent exclusivement dans la maison pontificale, entre les divers services qui la composent. Enfin, celles qui mêlent un service personnel du souverain pontife et un office dans les administrations curiales.
Fausses carrières :
22Mathieu Milet, originaire du diocèse de Troyes, est cuisinier à la cuisine commune. Il apparaît à cinq reprises dans les comptes, entre 1391 et 139451. La première occurrence nous le révèle en mauvaise santé et recevant un peu d’argent pour supporter sa maladie ; les quatre autres mentions le voient recevoir de l’argent afin de financer l’achat d’une veste pour son travail. Le livre des officiers52 a conservé la trace de sa réception comme courrier le 22 février 1386 ; mais aucune des mentions comptables n’en donne la moindre confirmation. Le registre précise qu’il habite Avignon et que c’est le cardinal de Murol qui patronne sa nomination. Mathieu semble donc être un familier du cardinal créé en juillet 138553, peut-être son cuisinier. Il serait par la suite passé au service du pape, dont les liens d’amitié avec le nouveau cardinal ne sont pas à prouver54. Cette reconstruction demeure néanmoins une hypothèse. Les seules certitudes étant son appartenance à la cuisine pontificale et le patronage de Jean de Murol pour un office de courrier.
23Mermet Dapchier, un Genevois, régulièrement répertorié dans les comptes à cause de son travail à la bouteillerie entre 1389 et 139355, est reçu huissier le 21 mai 1382. Il est alors membre du personnel de la bouteillerie. Deux ans plus tard, une lettre de chancellerie lui attribue le poste de Pierre Sicard à la porte de fer56.
24Jean de Vernes ou de Vernay, dit Servole, tailleur attaché à la personne du pape, originaire du diocèse de Genève57, est très souvent58 payé pour des travaux d’aiguille. Il reçoit invariablement ses gages en même temps que le barbier du pape, Jacques de Monteleritus. Servole est cité pour la dernière fois le 21 octobre 1391, soit qu’il meure59, soit que ses gages soient désormais payés par une autre caisse que celle du trésorier60. Dès les premiers temps du pontificat, il porte aussi le titre d’huissier mineur61. Il est par contre impossible de repérer une action directement liée à l’exercice de cet office (mission à l’extérieur de la cour, garde de forteresse, etc.), ce qui nous autorise à conclure à une nomination honorifique.
25Voilà tracées trois carrières que nous avons qualifiées de « fausses » dans la mesure où un seul poste a réellement été exercé à la cour pontificale. Il reste encore une hypothèque à lever. Et si le Mathieu Milet cuisinier n’était pas le Mathieu Milet huissier ? Au-rait-on à faire à des homonymes ? Vus les difficultés et les pièges tendus bien souvent par les sources, il serait téméraire de ne pas considérer cette question. De multiples raisons nous amènent à la rejeter, car les exemples ne manquent pas où l’assimilation des deux carrières en une seule est explicite (c’est le cas par exemple de Mermet Dapchier, à la fois serviteur à la bouteillerie et huissier dans le livre des officiers), confirmant que ce cas de figure est possible. En fait, c’est l’absence du moindre indice contraire qui est déterminant à notre goût, même si l’on n’ignore pas le danger des arguments a silentio. En guise de bilan, précisons qu’aucune de ces carrières n’est intégrée dans le chiffre de 150 retenu plus haut62.
Carrières au sein de l’Hôtel pontifical :
26Trois exemples sont proposés. Deux d’entre eux font écho à la trajectoire professionnelle de Pierre de Montouz, évoquée précédemment63, puisqu’ils traitent de cumul de fonctions à l’intérieur de la maison militaire. Mais contrairement aux personnages évoqués précédemment, Guilhonet de Châtillon et Enrico di Narbona exercent au moins partiellement les tâches des offices qu’ils occupent. La troisième carrière abordée ici illustre une progression hiérarchique à l’intérieur des offices domestiques ; un exemple méritocratique passablement écorné par la possibilité d’une énergique recommandation.
27Guilhonet de Châtillon, damoiseau du diocèse de Limoges64, est sergent d’armes sous Grégoire XI, envoyé en mission à Bologne au mois de mai 137665. Continuant le service du pape dans la maison militaire de Clément VII, il est tour à tour sergent d’armes, huissier majeur et maître huissier. Fidèle officier durant tout le pontificat (du 6 mars 137966, quand on lui rembourse les frais d’une mission en France, au 11 janvier 139467, quand il reçoit ses gages), il apparaît 38 fois dans les comptes et quatre fois dans les lettres, s’acquittant de nombreuses tâches.
28Enrico di Narbona, probablement originaire du diocèse de Naples68, cumule quant à lui les fonctions de maître huissier, de sergent d’armes et d’huissier majeur. Ancien serviteur de Louis Ier d’Anjou, et chambrier de Marie de Blois, épouse de celui-ci, il apparaît comme membre de la maison militaire du pape le 16 décembre 138469, à l’issue de la débâcle de la première expédition angevine en Italie et de la mort de son maître, le 20 septembre de la même année. C’est un des exemples de passage entre les cours angevine et clémentine. Il cesse apparemment complètement son service auprès des Angevins. On lui connaît deux fils : Antoine, entré dans la maison militaire du pape avant lui, dès décembre 137870, et Nicolas, sobrement intitulé clerc de Naples, qui reçoit des revenus ecclésiastiques en Italie du Sud71.
29Lorenzo Rapondi72, probablement apparenté aux marchands lucquois Dino et Andrea Rapondi73, est visible dès le 4 mai 137974 dans les registres comme clerc et serviteur de la bouteillerie. Son travail et sa fidélité sont récompensés peu avant le 6 août 139075, quand il accède au rang de bouteiller, qu’il conserve ensuite jusqu’à la fin du pontificat76.
Carrières à la curia romana :
30En s’éloignant quelque peu du service personnel du pape, il est possible de faire carrière en cumulant ou en occupant successivement des postes à l’intérieur de la maison pontificale et à la chambre, la chancellerie, la pénitencerie ou à la rote. Ici, deux des vies retenues illustrent les liens entre la maison du pape et la chambre apostolique. Les deux personnages évoqués partagent une particularité : le service de plusieurs membres, plus ou moins considérables de la curie. Le parcours de Gilbert de Tadingham démontre qu’une origine britannique n’empêche pas de réussir à la cour clémentine.
31Hans Matthäus, dit Jonnan, est particulièrement actif dans les premières années du schisme. Originaire du diocèse de Cologne, notaire, son activité est attestée dès le 3 novembre 137877, date à laquelle il est remboursé de l’achat de luminaires effectué pour le receptor pecunie et les notaires de la trésorerie. Dès le 22 mars 1379, il apparaît comme un proche du trésorier pontifical Pierre de Vernols, évêque de Maguelonne : il est qualifié de familier78 puis, en août 1384, de chambrier79. Sa dernière apparition dans les comptes date du 27 mars 138580. On le sait pourtant encore en vie le 6 mai 1385, lorsqu’il prête serment comme sergent d’armes à la place de son père qui a résigné son office ; il est alors désigné comme chambrier et familier du trésorier81. On ne peut donc pas lier la fin de sa carrière à la mort de Pierre de Vernols, survenue le 3 octobre 138982.
32Jean Magnin, scribe pontifical, probablement issu d’une famille avignonnaise bien connue au siècle suivant, est documenté entre février 1389 et avril 1393. Loin d’attacher ses pas à ceux d’un seul maître, il semble être particulièrement doué pour se rendre indispensable. D’abord intitulé très sobrement clerc, il est remboursé pour avoir avancé quelques florins à un courrier pontifical envoyé en mission à Carpentras en février 138983. Par la suite, durant plus d’une année, son nom se trouve lié à celui d’un notaire de la chambre, Jacques Monot (ou Monet), clerc du diocèse de Grenoble84. Il est alors remboursé de diverses avances consenties à des courriers partis pour les affaires de la chambre ou pour des frais d’écriture85. Durant l’été 1390, il passe au service d’un autre notaire de la chambre, Jean Louis86. Reçu scribe pontifical avant le 10 janvier 139287, il apparaît une dernière fois dans les comptes au mois d’avril 139388. C’est durant cette période89 qu’on le voit faire partie des proches d’un autre membre considérable de l’entourage pontifical, Jean de Folhetus, originaire du diocèse de Lyon, huissier majeur, sergent d’armes et capitaine du port d’Avignon puis, en cette fin de règne, garde de la porte Aiguière, charge qui lui vaut d’être blessé dans la défense de la ville. Il n’est pas possible hélas de savoir depuis quand Jean appartient à l’entourage du Lyonnais et quelle place il y occupe véritablement. Jean Magnin n’appartient à la maison du pape que par procuration, lorsqu’il sert un officier de la maison militaire. Ces renseignements ont le mérite de révéler les relations croisées à l’intérieur de la curie. Simple clerc, Jean s’introduit parmi les proches de Jean de Folhetus et il se voit confier des tâches auprès de deux notaires de la chambre : trois ans de bons et loyaux services qui lui valent finalement un office curial, celui de scribe.
33Gilbert de Tadingham fait une carrière modèle pour un homme de plume. Scribe dès le début du règne90, correcteur des lettres en 138991, il s’introduit parallèlement auprès du pape dont il devient secrétaire92. Bien en cour, il obtient le droit d’avoir un autel portatif et de célébrer avant le point du jour et dans les lieux frappés d’interdit93. Chanoine de Thérouanne au début du schisme, il se voit attribuer un canonicat à Amiens en 1389. Une carrière réussie à tout point de vue.
En service partagé
34L’ambition des officiers pontificaux n’est pas limitée à la curia romana, bien au contraire. On cumule volontiers les avantages de l’office curial et de la familiarité cardinalice, une combinaison particulièrement efficace pour l’obtention de lucratifs bénéfices. Mais on va même plus loin en mêlant le service du pape et celui des princes de ce monde, que ceux-ci désirent plaire au souverain pontife ou que ce dernier veuille les amadouer en prenant auprès de lui l’un de leurs proches.
Entre pape et cardinal :
35Le milieu constitué par les familiae pontificale et cardinalice est un ensemble unique, fait de liens plus ou moins formels et de rapports plus ou moins étroits. Durant son pontificat, Robert de Genève a su conserver avec les cardinaux des relations positives, même s’il est vrai que, tournés vers la lutte contre l’« Intrus », les électeurs de septembre n’avaient pas tant d’énergie à dépenser contre leur pape. Cette paix domestique a néanmoins eu un prix que l’on a assez reproché au pape de Fondi : une pluie de bénéfices dont il a arrosé le sacré collège durant l’ensemble de son pontificat. Avec l’absence de luttes de faction, avec une origine presque commune, comment s’étonner de voir de multiples relations se tisser entre les entourages des uns et de l’autre ? J. Verger a mis en lumière les liens qui unissent la familia du cardinal Pierre de Monteruc, vice-chancelier de 1361 à 1385, à l’entourage pontifical. Il signale le cas de neuf familiers qui sont en même temps officiers du pape, principalement à la chancellerie que le cardinal dirige94. Il conclut toutefois à la rareté du phénomène : « Pierre de Monteruc a clairement séparé sa fonction de vice-chancelier et sa vie personnelle de prince de l’Église. Il entendait garder à son service exclusif les familiers qu’il avait rassemblés pour former sa cour95 ».
36Bindo Fesulani, au sujet duquel M. Dykmans a mené les recherches que nous résumons ici96. À la mort de Grégoire XI, Bindo est le chapelain privilégié du cardinal de Florence qu’il accompagne au conclave d’avril en qualité de secrétaire. En 1382, il est reçu chapelain commensal97, puis scribe avant décembre 139198. L’année suivante, à la mort de Pierre Boyer, il accède à l’office d’acolyte. Parallèlement, il demeure au service du cardinal Corsini, dont il devient le camérier en 1386. Il l’accompagne au conclave de 1394 comme il l’avait fait 16 ans plus tôt et devient son exécuteur testamentaire en 1405, en compagnie du frère du défunt99. Comme de bien entendu, il collectionne les bénéfices et les exemptions d’impôts100.
37Gérard Garsaut, originaire du diocèse de Bourges, ne nous est connu que par une inscription au livre des officiers101. Reçu courrier le 16 janvier 1389, il est alors indiqué comme portier du cardinal Bertrand de Chanac. Il est plus que probable que cette nomination de courrier soit demeurée exclusivement honorifique car il n’y a aucune trace de lui dans les livres comptables.
38Guy de Gènèlart, lui aussi exclusivement connu par le livre des officiers102, est reçu sergent d’armes du pape dès le 18 mai 1379. En avril 1385, il résigne cette charge et se voit remplacé par un habitant de Carpentras, Antoine Abonis. On précise alors qu’il vit auprès du cardinal d’Amiens, Jean de La Grange, en qualité de sergent d’armes. Pas de cumul donc ? Probablement oui, pourtant, car il retourne par la suite, en juillet 1388, dans le giron pontifical avec une nomination comme huissier majeur103 sans qu’aucun indice ne nous permette de conclure à une désaffection de son service auprès du cardinal.
Entre pape et princes :
39La situation très particulière du schisme contraint les papes rivaux à lier étroitement leurs destins à des princes suffisamment puissants pour les appuyer militairement et diplomatiquement. Dans le cas de Robert de Genève, les liens de parenté qui l’unissent aux fleurs de lys par sa mère, Mahaut de Boulogne, le prédisposent naturellement à une alliance française. Celle-ci sera particulièrement entretenue par la seconde maison d’Anjou et restera jusqu’à la fin de son pontificat très cordiale avec Paris. Les trois exemples de carrière retenus ici illustrent ces relations privilégiées : le premier avec son frère Pierre le second avec la couronne de France, indispensable alliée, et le troisième avec les Angevins.
40Nicolas Salleti, courrier pontifical, apparaît dans les comptes dès le 18 mars 1392. À la mort de Pierre de Genève (peu après le 20 mars 1392104), dont il était courrier et écuyer, il passe au service du pape, nouveau comte de Genève, en conservant sa fonction de messager. Son titre de chevaucheur demeure durant l’année 1392105, et ce n’est qu’à partir de février 1393 qu’il est intitulé courrier du pape106. Sur 17 mois, nous répertorions 12 missions, toutes sauf une à destination du comté de Genève (une fois auprès de la comtesse, mère du pape, une fois à Annecy, siège des comtes et les 9 autres missions ad partes gebennensis) ; l’exception reste liée aux préoccupations du pape-comte puisqu’elle mène les pas de Nicolas Salleti auprès de la comtesse de Savoie107.
41Gilles Viniani voit son destin se déployer en contact étroit avec l’administration royale française. Il apparaît le 17 novembre 1382108 comme simple licencié en droit civil. Ce n’est que le 16 juillet 1387 qu’il se voit décerner dans nos documents le titre de scribe pontifical, qu’il conserve au moins trois ans109 ; il est aussi connu durant cette période pour être le secrétaire d’Enguerrand de Handini110, gouverneur du Dauphiné111. Il est plus intéressant de détailler ce que les sources pontificales nous apprennent de l’action de Gilles Viniani une fois atteint le poste d’importance qui lui échoit en 1391112, celui de lieutenant du sénéchal de Beaucaire113. On ne relève pas moins de douze références dans les volumes de comptes entre avril 1391 et juillet 1394. Plus de la moitié de celles-ci (sept) renseigne sur l’activité de messagers entre Avignon et Nîmes, où il réside114. À deux reprises, le messager est chargé de convoquer Gilles auprès du pape, preuve que les liens restent bien réels115. Quatre paiements sont liés à l’agitation du seigneur des Baux, Raymond de Turenne : le 19 octobre 1392, la chambre rembourse au lieutenant du sénéchal de Beaucaire ses frais de voyage pour avoir accompagné le trésorier pontifical auprès des commissaires du roi chargés de régler l’affaire au plus vite116 ; le 22 novembre 1393 et le 25 juillet 1394, on lui rembourse des frais de publication des sentences royales, que l’on imagine bien évidemment favorables au pape117 ; le quatrième paiement solde deux sergents d’armes du roi de France que Gilles Viniani a envoyé en Auvergne régler quelque affaire liée au problème118. Pour finir, notons qu’on le rembourse le 25 juillet 1394 d’une avance payée à un capitaine de galée en partance pour Naples119. Ainsi, bien qu’aucune trace ne subsiste qui permette d’affirmer la conservation d’un poste officiel à la cour pontificale, le cordon ombilical n’est pas rompu, loin de là, même s’il est évident que Gilles Viniani consacre le plus clair de son temps au roi de France.
42Arnulphe La Caille apparaît comme secrétaire et familier du duc d’Anjou lorsqu’il reçoit une dispense de résidence de deux ans pour son canonicat de la cathédrale de Chartres, le 6 février 1382120. Trois ans plus tard, il prend prétexte de sa présence aux côtés de Louis d’Anjou, le fils cette fois-ci, pour demander et obtenir une nouvelle dispense de résidence pour son office de chantre dans la même cathédrale121. Il est à Aix, recevant trois courriers du pape entre avril et octobre 1391 pour les affaires de la chambre, probablement pour y centraliser les sommes destinées à la conquête du royaume de Naples. Reçu secrétaire du pape, il est envoyé au roi Louis II en novembre de la même année, à la tête de 20 000 florins122. Les deux autres références dans les comptes ne lui donnent que le titre de prévôt de la cathédrale d’Aix et concernent le paiement de son salaire123. Une carrière purement angevine dans ses préoccupations donc, mais ornée du titre, probablement honoraire, de secrétaire pontifical.
43À la lecture de ces quinze exemples, on conçoit plus aisément le nœud intriqué de relations qui mêle les cours des puissants en cette fin de xive siècle. Si Jean de Brogny est entièrement absorbé par le service du pape, sans concession à quiconque, c’est bien que celui-ci lui permet d’atteindre les sommets. Pour les personnages de rang moyen et inférieur, le cumul est une solution de rechange largement répandue. Sans charge d’âme et ne concernant finalement que les administrations elles-mêmes, il n’y a pas à s’étonner que le cumul laïc que nous mettons ici en lumière n’ait pas provoqué le même concert de protestations que son pendant ecclésiastique.
44Partie à la chasse aux filières, aux carrières type, notre recherche s’appliquait à reconstituer les destins de l’ensemble des personnes ayant tenu un office à la cour de Clément VII ; elle ne nous a permis d’obtenir que de très maigres résultats : à peine un curialiste sur dix avait occupé plus d’un poste. Il nous a donc fallu admettre que la conception habituellement admise de l’administration pontificale ne permet pas de décrire la réalité de ce qu’elle fut.
45L’analyse des résultats, ainsi que quelques exemples particulièrement visibles, nous ont alors amené à formuler l’hypothèse d’un cumul de fonctions administratives, pendant laïc du cumul des bénéfices tant reproché aux clercs du temps. L’hypothèse n’était pas entièrement nouvelle, mais alors qu’elle servait principalement à expliquer le flou – apparent – de certaines attributions de titre dans les sources de la pratique, elle nous a semblé d’une importance cruciale pour expliquer la déconvenue de nos préconceptions.
46Le présent texte ouvre à présent la discussion sur ce point. Doit-on considérer le cumul de charges comme une réalité marginale124, doit-on au contraire le mettre au centre de notre approche du système de carrières pontificales à la fin du système avignonnais125 ? Le lecteur le sait maintenant, nous penchons pour la seconde option et avons tenté de soutenir cette opinion par une double approche : d’une part une analyse quantitative, qui permet de relever des éléments importants de non-conformité entre la réalité reconstituée et le paradigme actuel ; d’autre part une démarche qualitative à travers l’exposé d’une quinzaine de trajectoires qui illustre les différentes stratégies possibles à l’intérieur et partiellement à l’extérieur de la curia romana. À l’issue de ce parcours, nous espérons avoir construit une hypothèse recevable et souhaitons que celle-ci puisse maintenant être confrontée à d’autres réalités que celle de la curie avignonnaise du schisme. Qu’en est-il sous Jean XXII, Clément VI, Pie II ? Comment ce phénomène se révèle-t-il à Paris, à Barcelone, à Londres ? Seules de nouvelles recherches permettront de le dire.
Notes de bas de page
1 Les registres dits d’Avignon 205 à 279 et ceux dits du Vatican 291 à 309. Voir J. Serra-Estelles, Los registros de suplicas y letras pontificias de Clemente VII de Aviñon (1378-1394) ; Estudio diplomatico, Rome, 1988 (Publicaciones del instituto español de historia eclesiastica monografias 29).
2 Les Introitus et Exitus en premier lieu (337, 338 et 350 à 371), mais aussi des volumes épars des Collectoriae, des Obligationes et Solutiones et des pièces diverses (Instrumenta Miscellanea). Je renvoie à ma thèse, à paraître, pour la discussion précise et la présentation de ces documents.
3 B. Guillemain, La cour pontificale d’Avignon (1309-1376), Paris, 1962 (Bibliothèque des Écoles françaises d’Athènes et de Rome, 201).
4 Elle comprend l’ensemble des gardes d’honneurs et de parades dont s’entoure le souverain pontife, en plus des hommes d’armes directement à son service : huissiers, écuyers, portiers, etc.
5 La cuisine, la paneterie, la bouteillerie et la maréchalerie.
6 La rote, dont le nom officiel est curia causarum sacri palacii (pour plus de détails, voir B. de Lanversin, Rote (tribunal de la), dans P. Levillain, Dictionnaire historique de la papauté, Paris, 1994, p. 1490-1493.
7 B. Guillemain, Les carrières des officiers pontificaux au xive siècle, dans Le Moyen Âge, 18, 1963, p. 565-581.
8 Genèse et débuts du grand schisme d’Occident (1362-1394). Actes du colloque d’Avignon, 25-28 septembre 1978, Paris, 1980.
9 Aux origines de l’État moderne : le fonctionnement administratif de la papauté d’Avignon. Actes de la table ronde d’Avignon, 22-24 janvier 1988, Rome, 1990 (Collection de l’École française de Rome, 138).
10 C. Schuchard, Die päpstlichen Kollektoren im späten Mittelalter, Tübingen, 2000 (Bibliothek des Deutschen Historischen Instituts in Rom, 91).
11 S. Weiss, Die Versorgung des päpstlichen Hofes in Avignon mit Lebensmitteln (1316-1378), Berlin, 2002. Je remercie A. Koller de m’avoir signalé cet ouvrage.
12 On trouve bien dans les lettres quelques condamnations dirigées contre l’un ou l’autre des officiers de Grégoire XI « passés à l’Intrus », mais ce sont des exceptions face aux très nombreux exemples de carrières ininterrompues que les sources permettent de reconstituer. Pour s’en convaincre, se référer par exemple à J. Favier, Les finances pontificales à l’époque du grand schisme d’Occident (1378-1409), Paris, 1966, p. 39-135, au sujet du personnel financier.
13 Le premier exemple que nous ayons repéré concerne une exemption de toute charge sur la maison avignonnaise de Bernard de Goutant, dit de Badafol, damoiseau du diocèse de Sarlat et écuyer du pape. La lettre est datée (datum) du 10 janvier 1387, et notée comme expédiée (exp.) le 1er mai de la même année. L’absence d’indication pour la date de transmission nous incline à penser que la missive lui a été remise le même jour (Reg. Aven. 245, fol. 489v). Voir J. Serra-Estelles, Los registros..., p. 119-129.
14 Reg. Aven. 215, fol. 287.
15 Sur cette question de l’antidatation, voir en particulier R.-C. Logoz, Clément VII, Lausanne, 1974, p. 209-213 ; M. Maillard-Luypaert, Papauté, clercs et laïcs : le diocèse de Cambrai à l’épreuve du Grand Schisme (1378-1417), Bruxelles, 2001, p. 392-394.
16 Pour l’ensemble des questions concernant les efforts financiers de Clément VII, se rapporter à J. Favier, Les finances...
17 La bibliographie le concernant est loin d’être négligeable. Nous renvoyons à L. Binz, Le népotisme de Clément VII et le diocèse de Genève, dans Genèse..., p. 109-110.
18 Ibid., p. 110-111.
19 J. Favier, Les finances..., p. 709.
20 Voir P. Jugie, chapelain pontifical (Moyen Âge), dans P. Levillain, Dictionnaire historique de la papauté, p. 342-343 et sa bibliographie.
21 Reg. Aven. 251, fol. 501v.
22 Collect. 457, fol. 153. Nous n’avons pu consulter ce précieux document que sur microfilm. Cet accès n’a pas facilité le repérage du foliotage. Nous prions nos lecteurs de bien vouloir nous excuser en cas d’erreur et leur conseillons de poursuivre leurs recherches sur les pages avoisinant celle ici indiquée.
23 Reg. Aven. 261, fol. 512v.
24 Ont été préalablement exclus de ce groupe les personnages dont la deuxième charge apparaît comme une extension automatique de la première, à l’image des auditeurs de la rote qui sont tous chapelains du pape. De même, n’ont pas été retenus ceux dont l’aspect honorifique de la seconde charge est évident : ainsi Guy de Salanova, qui est connu parfois comme écuyer et parfois comme écuyer d’honneur. Par contre, on a conservé Jean de Boulogne, officier en cuisine et sergent d’armes, malgré la forte probabilité que son second titre soit honorifique. Nous reviendrons sur la question de la distinction entre carrière et cumul pour de plus amples développements.
25 Par exemple Jean Canoti, d’abord scribe des lettres en chancellerie en mars 1387 (Intr. et Ex. 362, fol. 97v), au service de Guillaume Thonerat, à l’office de la cire en avril de la même année (ibidem, fol. 103v), puis responsable de cet office au mois de juillet (ibidem, fol. 130).
26 Par exemple, B. Guillemain, Les carrières..., p. 575.
27 Le 18 avril 1379 (Reg. Aven. 224, fol. 533v), le 18 juillet 1379 (Intr. et Ex. 353, fol. 20), le 16 décembre 1379 (Intr. et Ex. 352, fol. 32v), le 20 novembre 1380 (Intr. et Ex. 354, fol. 58), le 14 septembre 1381 (Intr. et Ex. 354, fol. 129v) et le 31 août 1384 (Reg. Aven. 236, fol. 510v).
28 Le 21 novembre 1385 (Intr. et Ex. 360, fol. 54v) et le 16 janvier 1386 (Intr. et Ex. 360, fol. 71).
29 Le 23 mai 1387 (Reg. Aven. 251, fol. 342, 347v et 484) et le 27 juin 1387 (Reg. Aven. 251, fol 392v).
30 Le 18 décembre 1388 (Intr. et Ex. 365, fol. 58v) et le 17 mai 1389 (Intr. et Ex. 365, fol. 146).
31 Le 10 juillet 1389 (Intr. et Ex. 365, fol. 165).
32 Le 28 août 1389 (Intr. et Ex. 365, fol. 183v) et le 11 novembre 1389 (Intr. et Ex. 366, fol. 56v).
33 Le 6 janvier 1390 (Intr. et Ex. 366, fol. 80v).
34 Le 26 janvier 1390 (ibid., fol. 85v).
35 Le 10 juin 1390 (ibid., fol. 149v).
36 Le 25 février 1391 (Intr. et Ex. 367, fol. 107) et le 7 juin 1391 (ibid., fol. 158v).
37 Le 19 décembre 1391 (Intr. et Ex. 369, fol. 54).
38 Le 15 mars 1392 (Intr. et Ex. 369, fol. 81).
39 Le 29 juillet 1392 (Intr. et Ex. 369, fol. 126v) et le 19 juin 1393 (Intr. et Ex. 370, fol. 120v).
40 Le 15 mars 1392 (Intr. et Ex. 369, fol. 81).
41 Le 19 juin 1393 (Intr. et Ex. 370, fol. 120v).
42 Le 25 février 1391 (Intr. et Ex. 367, fol. 107).
43 Le 19 décembre 1391 (Intr. et Ex. 369, fol. 54).
44 Par exemple le 17 mai 1389 (Intr. et Ex. 365, fol. 146).
45 Il est ainsi huissier majeur le 28 août 1389 (Intr. et Ex. 365, fol. 183v) et écuyer le 29 juillet 1392 (Intr. et Ex. 369, fol. 126v), alors qu’il s’agit dans les deux cas de lui donner un peu d’argent de mandato pape alors qu’il se rend ad partes suas. Dans le cas ici présent, il nous faut admettre, soit que lui est alors accordé un titre de façon fantaisiste, soit que la formulation peu explicite dissimule une mission pontificale spécifique.
46 Dont la carrière est présentée infra, p. 780.
47 Voir néanmoins la porosité des milieux de chancellerie vis-à-vis des familiae cardinalices dans la communication de P. Jugie. Nous formons ici le vœu que des recherches prosopographiques puissent mettre en lumière les relations des milieux pontifical et princiers ou royaux au début du schisme.
48 En guise d’illustration, voici deux exemples d’inscription dans les comptes. Dans les deux cas, on peut constater que le paiement est effectué par la chambre avant que la mission ne soit entamée. Les mentions sont rarement plus explicites en ce qui concerne les buts précis de la mission. Le 9 novembre 1385, Michel Martin, courrier du pape, est envoyé en urgence (festinanter) à Montpellier pour y quérir le médecin du pape, Jean de Tournemire. On lui avance 5 florins courants pour le voyage (Intr. et Ex. 360, fol. 51v). Le 8 avril 1386, Jean Meygle, dit Sathanian, courrier du pape, est envoyé à Buda, en Hongrie, avec une missive pontificale. On lui avance 60 francs (Intr. et Ex. 360, fol. 91v).
49 Il faut toutefois nuancer cette affirmation. Dans certains cas, en effet, les comptes enregistrent un paiement global pour toute une série de missions, sans préciser le détail. Le plus souvent, pourtant, l’ensemble des missions soldées est inscrit de façon explicite, même quand un seul personnage, marchand ou maître des courriers, obtient un remboursement global.
50 Par exemple celui de François Begosset, rôtisseur du pape, qui est mentionné pour la première fois dans les comptes le 27 février 1381 pour le paiement de ses gages (Intr. et Ex. 354, fol. 78v). Il est nommé courrier trois ans plus tard, le 27 avril 1384 (Collect. 457, fol. 129). Cela ne l’empêche pas d’apparaître encore à plusieurs reprises dans les comptes pour des paiements liés à ses activités dans la cuisine commune, et sans mention de son office de courrier : nouveau paiement de gages le 25 août 1385 en compagnie des autres membres de la cuisine (Intr. et Ex. 359, fol. 159) ; règlement de frais de chirurgien pour une blessure à la main survenue dans l’exercice de ses fonctions culinaires le 17 juillet 1389 (Intr. et Ex. 365, fol. 167v) ; nouveau payement collectif de gages une semaine plus tard (ibid., fol. 171v) ; remboursement de menus frais le 20 décembre 1393 (Intr. et Ex. 371, fol. 50v) et, pour finir, paiement du prix d’une veste pour son office le 16 avril 1394 (ibid., fol. 59v).
51 Intr. et Ex. 367, fol. 158v ; 369, fol. 91 et 115v ; 371, 50 et 59v.
52 Collect. 457, fol. 133.
53 C. Eubel, Hierarchica catholica medii aevi, Münster, 1913, p. 28 ; Reg. Aven. 279, fol. 146v.
54 R.-C. Logoz, Clément VII, p. 178.
55 On relève huit mentions, de peu d’intérêt, entre janvier 1389 et décembre 1393 (Intr. et Ex. 365, fol. 78v et 170v ; 367, fol. 93 ; 369, fol. 80 et 101v ; 370, fol. 65 et 130 ; 371, fol. 49v).
56 Reg. Aven. 238, fol. 477, datée du 3 mai 1384. Puisque nous disséquons les « fausses » carrières, notons que nous n’avons aucune raison de nous méfier de Pierre Sicard dont la trajectoire est mal documentée mais que nous connaissons exclusivement comme huissier à la porte de fer, nommé le 17 septembre 1379 (Collect. 457, fol. 122) et remplacé en 1384 par Mermet Dapchier. Il ne semble donc pas possible dans l’état de la recherche d’affirmer que certains offices sont réservés aux cumulards alors que d’autres continuent à recouvrir un contenu réel. Comme c’est la cas à de nombreuses reprises, on fait preuve de souplesse, certains diraient d’opportunisme, pour récompenser les fidèles.
57 Reg. Aven. 245, fol. 389.
58 Pas moins de 85 mentions que l’on épargne au lecteur entre les registres d’Intr. et Ex. 338, 351, 352, 353, 354, 359, 360, 362, 365, 366 et 367 (1383-1391).
59 L’apparition d’un autre tailleur dès 1392 (première mention dans l’Intr. et Ex. 369, fol. 96v), Pierre Grallet, vient renforcer cette hypothèse. De son côté, le barbier vit jusqu’à la fin du règne et voit ses gages être réglés très régulièrement sans que le nom de Pierre Grallet se trouve jamais adjoint au sien.
60 Sur ces questions, voir J. Favier, Les finances... et P. Genequand, Les recettes et les dépenses de la caisse centrale de la papauté d’Avignon sous Clément VII (1378-1394) : édition des résultats comptables et analyses, dans Mélanges de l’École française de Rome, Moyen Âge, 114, 2002, p. 391-524.
61 Par exemple le 18 juillet 1379 (Intr. et Ex. 353, fol. 19v).
62 Supra, p. 765.
63 Supra, p. 766.
64 Reg. Aven. 225, fol. 628v.
65 K.-H. Schäfer, Die Ausgaben der apostolischen Kammer unter den Päpsten Urban V. und Gregor XI. : 1362-1378, p. 602, 639 et 654.
66 Intr. et Ex. 351, fol. 44v.
67 Intr. et Ex. 371, fol. 69v.
68 Du moins si l’on en croit le Collect. 457 qui attribue ce diocèse d’origine à son fils Antoine (fol. 95) au moment de la nomination de celui-ci comme sergent d’armes, le 31 décembre 1378.
69 Intr. et Ex. 359, fol. 73.
70 Supra note 68.
71 Reg. Aven. 242, fol. 330v.
72 On trouve aussi les orthographes suivantes : Repoing (la plus fréquente), Repondi et Rampoul.
73 J. Favier, Les finances..., p. 485-488 et 497-501.
74 Intr. et Ex. 351, fol. 67.
75 Intr. et Ex. 366, fol. 183v.
76 Ce poste, qui le met à la tête de l’un des offices domestiques, lui vaut d’être très régulièrement cité dans les comptes à partir de cette date, le plus souvent pour une avance ou un remboursement des frais d’achats de vin.
77 Intr. et Ex. 350, fol. 36.
78 Ibid., fol. 58 et 83v.
79 Intr. et Ex. 338, fol. 109v.
80 Intr. et Ex. 359, fol. 102.
81 Collect. 457, fol. 108v.
82 C. Eubel, Hierarchica..., p. 320.
83 Intr. et Ex. 365, fol. 91.
84 Collect. 362, fol. 11.
85 Intr. et Ex. 365, fol. 164 ; 366, 115v et 146v.
86 Intr. et Ex. 366, fol. 203, retraçant le remboursement d’une avance qu’il avait consentie à trois courriers pontificaux.
87 Intr. et Ex. 369, fol. 64v.
88 Intr. et Ex. 370, fol. 103v.
89 Le 6 janvier 1393, Intr. et Ex. 370, fol. 71v.
90 Reg. Aven. 215, fol. 170v.
91 Reg. Aven. 259, fol. 360v.
92 Intr. et Ex. 353, fol. 11v et Collect. 362, fol. 151v.
93 Reg. Aven. 220, fol. 486 ; 215, fol. 170v.
94 Pierre de Moissac, scribe dès 1323 et chapelain du cardinal dès 1362 ; Jean Belhomme, abréviateur et scribe des lettres depuis le pontificat de Clément VI et chapelain de Pierre de Monteruc entre 1356 et 1362 ; il est par la suite promu à l’enregistrement des suppliques (serait-ce un nouveau cas de cumul ?) ; Osto Roger est recruté à l’aumônerie ; Jean de Burgo est scribe du pape et chapelain du cardinal ; Nicolas Clément est abréviateur, puis scribe à la chancellerie, finalement chapelain du cardinal ; Jean Le Soyeur est connu entre 1370 et 1375 pour un poste de scribe ; il est aussi chantre de la chapelle privée du vice-chancelier ; Jean Mercier, abréviateur, puis scribe de 1361 à 1370, sert Pierre de Monteruc comme secrétaire ; Jean de Nivelles, abréviateur en 1366 est aussi chapelain du cardinal ; Pierre Rodolphe, enfin, est scribe en 1376, mais surtout camérier du vice-chancelier (J. Verger, L’entourage du cardinal Pierre de Monteruc (1356-1385), dans Mélanges de l’École française de Rome, Moyen Âge, Temps modernes, 85, 1975, p. 515546).
95 Ibid., p. 538.
96 M. Dykmans, Du conclave d’Urbain VI au Grand Schisme. Sur Pierre Corsini et Bindo Fesulani, écrivains florentins, dans Archivium historiae pontificae, 13, 1975, p. 207-230.
97 Collect. 457, fol. 83.
98 Reg. Aven. 269, fol. 285v.
99 M. Dykmans, Du conclave..., p. 215, 218, 223.
100 Ajoutons aux renseignements de M. Dykmans, les mentions suivantes : le 19 août 1388, Bindo obtient une exemption de ses annates pour une église rurale au diocèse de Carpentras (Collect. 362, fol. 272) et le 2 septembre 1393, deux autres pour deux prieurés séculiers aux diocèses de Vabres et de Rodez (Collect. 371, fol. 167).
101 Collect. 457, fol. 131v.
102 Ibid., fol. 102v.
103 Ibid., fol. 88.
104 Le 20 mars, Hugues Salamonis, huissier mineur du pape, est envoyé festinantissime (alors qu’on se contente en principe de festinanter pour les urgences) auprès de la mère du pape à Genève pour qu’elle se hâte de venir en Avignon : Pierre se meurt (Intr. et Ex. 369, fol. 83).
105 Intr. et Ex. 369, fol. 82, 88v, 94, 120 et 150v.
106 Intr. et Ex. 370, fol. 84, 88, 90v, 101, 104v, 135v et 144v.
107 Le 18 mars 1393 (Intr. et Ex. 370, fol. 88).
108 Intr. et Ex. 356, fol. 59.
109 La dernière mention date du 13 mai 1390 (Intr. et Ex. 366, fol. 130v).
110 La carrière de ce personnage, plus connu sous le nom d’Enguerrand d’Eudin, est énoncée par G. Dupont-Ferrier, Gallia regia. État des officiers royaux, des bailliages et des sénéchaussées de 1328 à 1515, I, Paris, 1942, p. 268 et III, 1947, p. 303-304. Il est sénéchal de Beaucaire de 1378 (peut-être 1379) à 1385, puis gouverneur du Dauphiné de novembre 1385 à sa mort survenue le 6 mars 1391.
111 Intr. et Ex. 362, fol. 129.
112 Première mention conservée le 9 avril 1391 : Intr. et Ex. 367, fol. 132.
113 À la lecture de la Gallia regia, on relève que cet office n’est qu’exceptionnellement entre les mains d’un ecclésiastique. Gilles est lieutenant de 1390 à 1393, avant de devenir à l’été 1394 le premier lieutenant-général de la sénéchaussée, un poste semble-t-il créé pour lui (Gallia regia..., I, p. 282-283).
114 Sept occurrences, deux fois en direction du pape (Intr. et Ex. 367, fol. 132 ; 371, fol. 82v) et cinq fois en sens inverse (367, fol. 209 ; 369, fol. 144v ; 370, 56v ; 371, fol. 84v et 85v).
115 Le 23 septembre et le 25 décembre 1392 (Intr. et Ex. 369, fol. 144v ; 370, fol. 56v).
116 Intr. et Ex. 369, fol. 153v.
117 Intr. et Ex. 371, fol. 77 et 86v.
118 Intr. et Ex. 371, fol. 79.
119 Intr. et Ex. 371, fol. 85v.
120 Reg. Aven. 231, fol. 131v.
121 Reg. Aven. 242, fol. 213. Il est alors spécifié que la dispense est valable trois ans.
122 Le 26 novembre 1391 (Intr. et Ex. 369, fol. 45v).
123 Intr. et Ex. 369, fol. 91v et 97v.
124 C’est l’avis de J. Verger (L’entourage..., p. 538).
125 M. Maillard-Luypaert relève qu’« un familier [des cardinaux] sur sept est aussi au service du souverain pontife » (Papauté, clercs et laïcs..., p. 325).
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