Non solum assumuntur ad partem sollicitudinis, sed quodammodo in plenitudinem potestatis : Clément VI et son Sacré Collège
p. 16-27
Texte intégral
1« Malgré ses éminents talents, il fut un désastre pour la papauté et l’Église ». C’est sur cette appréciation défavorable que finit l’article consacré à Clément VI dans le Lexikon des Mittelalters1. Talents et infortunes semblent indéniablement unis dans ce personnage qui, jusqu’à nos jours, subît un jugement aussi désavantageux pour sa personne que pour ses activités politiques2. Durant son pontificat, de 1342 à 1352, il eut à maintes reprises la possibilité de mettre en avant ses capacités sur une scène politique particulièrement agitée. « Clément VI est le dernier pape à tenir le rôle d’un arbitre des affaires européennes, mais il y rencontre plus de déboires que de sources de prestige » notait Jean Favier en 1994. Du conflit qui opposa l’Aragon à Majorque, à la lutte contre Louis de Bavière, en passant par la guerre franco-anglaise et l’imbroglio des querelles italiennes, l’ampleur des rivalités exigea l’intervention de la diplomatie pontificale dans l’Europe entière3.
2Clément VI compte parmi les plus grands orateurs de son temps. Né vers 1290 en Limousin, Pierre Roger eut une carrière ecclésiastique remarquable4. Il se fit connaître dès sa jeunesse, alors qu’il étudiait à Paris. Ses talents oratoires étaient hors du commun : maximus sermocinator verbi Dei5, vir insignis litteraturae6, homo facundus et litteratus7 furent les épithètes qu’on lui concéda8. Après avoir administré plusieurs évêchés et archevêchés9 – il gouverna notamment l’archevêché de Rouen, le plus riche de France – il fut créé cardinal au titre des saints Nérée et Achillée en 1338 et accéda, cinq ans plus tard, à la dignité pontificale10. En prenant en considération les sources curiales (plus exactement les lettres11 et les 24 volumes de suppliques12 relatives à son pontificat) ainsi que ses œuvres « littéraires » (ses sermons), on bénéficie d’un ensemble considérable d’informations13. Dans l’analyse suivante, je mettrai l’accent sur les sermones et collationes de ce pape exemplaire, ayant pour objectif d’illustrer, grâce à ces sources, l’équilibre délicat existant entre le pontife et ses collaborateurs les plus proches, les cardinaux.
3À l’heure actuelle, quelque 120 sermons émanant de Clément VI ont été repérés. Ces sermons ont été groupés dans divers manuscrits, sans tenir compte de la variété des genres sermo / collatio... si toutefois elle existe. Pour Clément VI le mot collatio s’applique plutôt à des allocutions solennelles, prononcées en référence à des événements politiques ou religieux particulièrement importants, lors de promotions cardinalices ou à l’occasion du retour de légats à la cour pontificale14. Les sermons faisant référence au rôle des cardinaux sont au nombre de treize. Ils sont inédits et imputables au genre collatio15. Ils permettent d’appréhender les divergences existant entre les conceptions d‘un pape imbu de son autorité et la pratique politique en curie16. Quel concours exact les cardinaux apportent-ils au gouvernement de l’Église ? Entre ses propres tendances autocratiques, qui portent atteinte aux prétentions oligarchiques des cardinaux, et sa propension à accroître leurs pouvoirs et leurs biens, quel équilibre Clément VI recherche-t-il ? Une étude des collationes peut-elle combler les lacunes laissées en ce domaine par la documentation officielle ?
4Il importe, de ce point de vue, de souligner l’importance du manuscrit 240 de la Bibliothèque Sainte-Geneviève17, qui contient la plupart des sermons de Clément VI. Selon toute vraisemblance, il doit son existence à la volonté du pape. Nous avons ainsi la chance de posséder ce qui, dans son activité de prédicateur, était considéré par lui comme le plus louable et digne d’être transmis, autant à cause de la forme, des circonstances dans lesquelles ils ont été prononcés, que des enseignements qu’ils contenaient. Le personnage, parvenu au sommet de la hiérarchie de l’Église, est soucieux de sa gloire posthume. Il se sert des sermons pour articuler ses pensées concernant morale et doctrine chrétiennes. À ce titre, ce manuscrit doit être considéré comme partie intégrante de la documentation officielle relative à son pontificat.
5L’analyse des collationes démontre qu’elles n’ont pas été conservées dans leur teneur originale. Il ne s’agit pas de l’exacte transcription des allocutions prononcées, mais plutôt de résumés, plus ou moins élaborés. Ces collationes font partie de cette catégorie de sermons, purement scolastiques, dont on déplore la lourde structure ramifiée, comprenant d‘innombrables divisions et subdivisions, parfois si complexes que le scribe se perd dans leur imbrication18. Ces collationes sont-elles le produit d’un ou de plusieurs rapporteurs19 ? Doivent-elles leur existence aux brouillons du pape, qui, on l’a dit, prit un intérêt personnel à la rédaction du manuscrit ? Divers indices donnent du poids à la deuxième hypothèse. Plusieurs lacunes dans les chaînes d’argumentation sont repérables. Elles s’expliquent aisément si l’on considère que le scribe, au moment de la rédaction, n’eut pas tous les brouillons correspondants en sa possession20.
6Les livres de comptes de la Chambre Apostolique apportent d’autres précisions. En 1346 et 1352, on donne diverses sommes à des scribes qui utilisèrent au moins 47 cahiers de parchemin pro quodam volumine de sermonibus domini nostri pape21. Le scribe du manuscrit quitte son anonymat à l’aide d‘un colophon : il s’agit de Jean Hessekint, chanoine de Saint-Pierre de Strasbourg22. A-t-il été chargé de réaliser un travail de documentation officielle sur l’activité oratoire du pape, une sorte de « Bulletin du Bureau de Presse du Saint-Siège » avant la lettre ? On est tenté de répondre par l’affirmative.
7Six collationes ont été prononcées en consistoire lors de nouvelles créations cardinalices23. Sept sont liées au retour de cardinaux-légats en Curie24. Bien que Clément VI ne soit pas l’instigateur de ce dernier type de sermon, il est le premier à l’utiliser régulièrement25. Un legatus a latere dispose au cours de sa légation de préro gatives et de droits exceptionnels. Il est l’alter ego du pape, du moins en théorie. Pour Clément VI, l’officium legationis est mis au même rang que le regnum ; il égale en cela l’autorité souveraine la plus parfaite26. En réalité, ses pouvoirs sont définis par une série de bulles qui règlent précisément ses facultés27. Revenu en Curie, sa position change. Il réintègre son ancienne dignité, son rang subalterne. Clément VI d’ailleurs, semble convaincu qu’un cardinal ne peut déployer toutes ses qualités qu’au cours d‘une légation28. À ses yeux, les cardinaux, agissant en tant que nuntii, legati ou legati a latere, peuvent se prévaloir d’un rang supérieur à celui de leurs collègues29. Il ne recule pas devant la création d’un type d’émissaire qui n’est pas envisagé par le droit canonique : les nuntii a latere, qui disposent de prérogatives empruntées aux nonces et aux légats30. Toutefois, il n’opère pas un classement strict des émissaires pontificaux. À la différence des légats, les nonces participent aux distributions de la Chambre apostolique même en leur absence, tandis que les légats, surtout ceux a latere, disposent des prérogatives plus étendues. L’activité diplomatique déployée par un cardinal au service et pour le bien de l’Église est à ses yeux fondamentale et mérite une récompense digne des labeurs et fatigues endurés : la translation au rang de cardinal évêque31. La collatio marque la fin officielle d’une mission diplomatique. Tenue en consistoire, elle est l’occasion de faire valoir les dons rhétoriques du pontife, qualités linguistiques, certes – il ne faut jamais oublier que pour Clément beauté de la langue et vérité sont très proches l’une de l’autre32 – mais plus encore qualités diplomatiques et politiques.
8Il est incontestable que les papes avignonnais ont rempli le Sacré Collège de Gascons, de Quercynois et, en ce qui concerne Clément VI, de Limousins, avec l’intention évidente de créer une majorité d’auxiliaires qui leur seraient dévoués. Il est légitime de se demander si le pape réussit vraiment à marquer le collège de son empreinte. On a soutenu l’idée que pendant le pontificat de Clément VI, les droits cardinalices avaient progressé au détriment des prérogatives pontificales33. Mais, si le pape s’est entouré de personnages ambitieux, doués d‘intelligence, de loyauté, experts dans l’art de manier la diplomatie, il n’oublia pas pour autant de leur enseigner que leur attitude à son égard devait être fondée sur la soumission34.
9Clément VI ajoute vingt-cinq nouveaux membres au Sacré Collège, en quatre promotions. Quels principes les animent ? Huit consanguinei entrent dans le collège cardinalice35. Les autres, évêques, abbés36 et maîtres généraux des prêcheurs37, ont fait leurs preuves dans l’administration. Ses choix pourraient-ils être critiqués ? Dans ces occasions, il a recours à un procédé rhétorique connu : pour prévenir les reproches, il les intègre dans son discours. Clément VI justifie la promotion de son neveu, Pierre Roger, qui accède au cardinalat à 18 ans, par trois arguments : la jeunesse et la fragilité de l’élu, le moment insolite de sa création, le caractère unique de cette promotion38. Clément invalide les arguments contraires en utilisant d’abord le topos de puer - senex39 qu’il décrit exhaustivement. Enfin, il explique en cinq points la promotion unique de 1348 : les églises sont déjà suffisamment chargées ; le Sacré Collège comprend un nombre suffisant de membres ; les affres de la guerre limitent les revenus ; le concursus supplicantium, trop important, fait que les candidats se disqualifient mutuellement ; enfin, eu égard à la signification mystique du nombre ainsi atteint de cardinaux40. Suit la remarque précieuse, nous sommes en juin 1348, que le collège se compose alors de 24 cardinaux, auxquels s’ajoute un légat41. Les arguments avancés par le pape cachent assez mal ses intentions népotistes.
10La plupart des promotions cardinalices sont justifiées par des réflexions d’ordre ecclésiologique sur le rôle du cardinalat42. Clément VI n’invoque l’amicitia, qu’à l’occasion de la promotion de Guillaume Court en 1350. Il rappelle qu’ils se connaissent depuis quarante ans, ont logé à Paris dans la même rue, in vico straminum43, c’est-à-dire rue du Fouarre44. Mais, plus généralement, le pape se sert d’un langage convenu : il compare les cardinaux aux cardines terre, à des gigantes ; ils sont des étoiles au firmament. Ils ne brillent pas seulement par leur clarté, leur pureté, mais aussi par leur fermeté. Clément affirme ainsi que les cardinaux non solum assumuntur ad partem sollicitudinis, sed quodammodo in plenitudinem potestatis45. La certitude du pape quant aux qualités de ses sujets tient principalement dans leur humilité incommensurable. Il ne manque d’ailleurs pas de raffinement lorsqu’il leur fait savoir, par une citation tirée de Job, qu’ils ne doivent se courber que devant sa Majesté. Les mêmes idées sont exprimées dans la correspondance pontificale. Dans une lettre du 15 mars 1344, Clément exhorte Pierre Bertrand, nouvellement élu, à venir en Curie pour l’aider à porter son onus spiritualis regiminis. Le pape a besoin d’auxiliatores et de coadjutores, de potentes in opere et sermone, défendant la justice et la vérité, condamnant l’avarice46. Humilité, pureté, clarté et charité : Clément proclame inlassablement que ces quatre qualités sont indispensables à tous ceux qui œuvrent pour le bien de l’Église.
11Matteo d’Aquasparta, qui, vers 1281, définissait les qualités indispensables d’un cardinal – rang auquel il accèdera d’ailleurs – exigeait déjà sublimitas, sanctitas et utilitas47. Nomina flatus sunt : les topoï que Clément se donne la peine d’alléguer seraient futiles s’il ne parvenait pas à leur donner une quelconque signification. La conception pontificale d’utilitas, par exemple, se trouve dans la collatio « Legatus fidelis sanitas », prononcée le 27 novembre 1348, pour clore la légation napolitaine de Bertrand de Déaux48, particulièrement infructueuse. À travers une brillante rhétorique, Clément VI salue l’infortuné. Il sauve ainsi les apparences, tout en établissant une sous-structure qui, elle, évoque sans détour son échec : le légat n’a pas rempli sa tâche. Le cardinal accède peut-être, quelques mois plus tard, au rang de cardinal-évêque, mais il disparaît de la scène politique49. On a maintes fois souligné les conceptions hiérocratiques de Clément VI50. Si l’on considère les hommes élevés par lui à la dignité cardinalice – expérimentés, mais surtout dévoués – si l’on considère la déférence et la soumission qui règnent au consistoire, on ne saurait être surpris de voir un Bertrand de Déaux, soucieux de ne pas trop s’exposer au cours de sa légation. Mais son attitude trop prudente ne peut pas contribuer à la réalisation des grands projets du pape. Tout comme Clément VI qui ne réussit pas à maintenir un juste équilibre entre de fortes conceptions autocratiques, répondant aux prétentions oligarchiques des cardinaux, et sa propension à accroître leurs pouvoirs et leurs biens pour leur permettre d’assumer au mieux leur part de gouvernement de l’Église universelle, Bertrand de Déaux ne réussit pas à choisir entre le rôle d‘un simple agent de liaison et une fonction éminente, celle du plus haut représentant de la diplomatie pontificale à Naples. Clément VI souhaite disposer d‘hommes aux qualités contradictoires, malléables, mais non dénués d’énergie et du sens de l’initiative.
12À la fin de son pontificat, il y a indéniablement une plus grande homogénéité au sein du Sacré Collège. Le favoritisme dont jouissent Limousins et consanguins y contribue. Mais, même avec les consanguinei, Clément poursuit une politique de compromis : seul un représentant de chaque branche de la famille entre au Sacré Collège51. Un seul cardinal créé par Clément VI réussit, de son vivant, à acquérir une puissance politique, à l’instar d’un Napoleone Orsini52 ou d’un Élie Talleyrand de Périgord53 : Guy de Boulogne, oncle du roi de France54.
13Les collationes cardinalices de Clément VI transmettent les idéaux politico-ecclésiologiques d’un pape qui défend la plenitudo potestatis, même si ses déclarations n’ont pas la rigueur de celles de Boniface VIII55. Le pape a besoin de collaborateurs compétents, qui pour le succès de leurs missions respectives doivent jouir d’une certaine autonomie, c’est à dire de compétences pontificales. Sous Clément VI, les cardinaux participent aux causae maiores, décisions en matière de foi et de juridiction, et aux décisions administratives, économiques et politiques de la Curie. Mais ils ne sont jamais en mesure d’agir de leur propre chef. Clément a utilisé dix cardinaux-légats qui ont déployé leurs talents au cours de treize légations ; mais il tenta d’influencer leurs démarches dans les moindres détails. Il y a incontestablement un certain vide dogmatique en ce qui concerne le cardinalat, constatation qui est aussi valable pour les compétences qui lui appartiennent de iure. À part le droit à l’élection du nouveau pontife, rien n‘est fixé statutairement. Le consistoire, « était, en quelque sorte, un champ clos où le pape et les cardinaux s’observaient, s’affrontaient dans un subtil équilibre de pressions et de concessions56 ».
14Certes, les cardinaux avaient acquis au cours de la première moitié du xive siècle de réels pouvoirs. La capitulation électorale de 1352 signale le désir du Sacré Collège de voir ses droits définitivement fixés57. Il l’exprima dans une circonstance qui n’était pas nécessairement agréable – la réunion du conclave était à cette époque une corvée pour des prélats habitués à vivre dans le luxe – mais dans une atmosphère moins austère que précédemment, puisqu’un an auparavant Clément VI avait décrété par la bulle Licet in constitutione58 quelques soulagements pour les cardinaux électeurs. Cela ne doit pas nous amener à penser que Clément VI se trouvait alors sous la tutelle d’un Sacré Collège disposant de pouvoirs sur le point d’être constitutionnellement fixés. Suivant le vieux principe du do ut des, Clément VI a peut-être donné le sentiment à ses cardinaux, auxquels il conféra une plus grande participation aux décisions de l’Église, qu’ils avaient gagné en puissance. Cela ne signifie pas qu’il renonçait à la plenitudo potestatis, bien au contraire. Les cardinaux qu’il a créés sont ses creaturae. Il les exhorte à suivre son exemple59.
15Les collationes de Clément VI véhiculent des thèmes hiérocratiques. Elles sont à la fois des instruments de pression, de domination et de conciliation, au sein d‘un Sacré Collège déchiré par des conflits d‘intérêts. Manifestations rhétoriques résultant du cérémonial développé de l’époque, les sermons de Clément VI sont également l’expression d’une volonté de formation politique au sommet de la hiérarchie. Ainsi caractérisée, l’œuvre oratoire de Clément VI revêt une importance réelle, tant au point de vue littéraire qu’au point de vue historique ou doctrinal.
Notes de bas de page
1 J. Lenzenweger, Clemens VI., dans Lexikon des Mittelalters, II, Munich-Zürich, 1983, col. 2143-2144.
2 De son vivant, il fut l’objet de sévères attaques ; voir par exemple, G. Mollat, Papes d’Avignon, dans Dictionnaire apologétique de la foi catholique, III, Paris, 1916, col. 1534-1563. Je prépare un article sur l’historiographie de son pontificat.
3 J. Favier, Papauté d’Avignon, dans P. Levillain (éd.), Dictionnaire historique de la papauté, Paris, 1994, p. 172-178, en particulier p. 174.
4 J. E. Wrigley, Clement VI before his pontificate: the early life of Pierre Roger (1290/91-1342), dans The Catholic Historical Review, 56, 1970-71, p. 433-473.
5 Aymeric de Peyrac, B. N. F. , Ms. lat. 4991 A, fol. 93v, cité dans D. Wood, Maximus sermocinator verbi Dei : the sermon literature of pope Clement VI, dans Studies in Church History, 11, 1975, p. 163.
6 Thomas Walsingham, Chronica Monasterii S. Albani (Historia anglicana), éd. H. T. Riley, I (1272-1381), Londres, 1838, p. 254.
7 Vita Caroli quarti, ed. E. Hillenbrand, Stuttgart, 1979, p. 84.
8 Era grannissimo teologo e fu bellissimo sermocinatore. Quanno esso teneva catedra per sermocinare overo desputare, tutto Parisci concurreva a vedere esso. Deh, como bello fu sermocinatore ! (Anonimo Romano, Cronica, éd. G. Porta, Milan, 1981, p. 66). Le texte, bien mutilé, du motet Petre clemens – lugentium, composé pour le couronnement de Clément VI par Philippe de Vitry, évoque son rôle de sermonis timpanum, corda tabis ad auris organum petis, cf. M. J. Johnson, The motets of the Codex Ivrea, Ph. D. Indiana University, II, 1955, p. 167-178.
9 Abbaye de Fécamp (1326) ; évêchés d’Arras (1328), de Sens (1329) et de Rouen (1330).
10 J. E. Wrigley, The Conclave and the Electors of 1342, dans Archivum historiae pontificiae, 20, 1982, p. 51-82.
11 Clément VI. (1342-1352). Lettres secrètes et curiales se rapportant à la France, éd. E. Déprez, J. Glénisson et G. Mollat, Rome, 1910-1961 ; Clément VI (1342-1352). Lettres secrètes et curiales intéressant les pays autres que la France, éd. E. Déprez et G. Mollat, Rome, 1960-1961. On regrettera la grande lacune constituée par l’absence d’inventaire analytique des Lettres communes de Clément VI ; voir B. Galland, La publication des registres de lettres pontificales par l’École française de Rome, dans Bibliothèque de l’École des chartes, 154, 1996, p. 625-634.
12 H. Diener, C. Schuchard, Über den Zusammenhang von Supplikenregistern, Thesaurarie und Kollektoren zur Zeit Clemens’ VI. (1342-1352), dans Quellen und Forschungen aus italienischen Archiven und Bibliotheken, 70, 1990, p. 234-327.
13 Un classement de l’œuvre oratoire de Clément VI est donné par G. Mollat, L’œuvre oratoire de Clément VI, dans Archives d’histoire doctrinale et littéraire du Moyen Age, 3, 1928, p. 239-274 ; P. Schmitz, Les sermons et discours inédits de Clément VI, dans Revue bénédictine, 41, 1929, p. 15-34 ; J. B. Schneyer, Repertorium der lateinischen Sermones des Mittelalters, IV (Autoren L-P), Münster, 1972, p. 757-769. Voir plus généralement A. Maier, Der literarische Nachlass des Petrus Rogerii (Clemens VI.) in der Borghesiana, dans Recherches de théologie ancienne et médiévale, 15, 1948, p. 332-356 ; 16, 1949, p. 72-98, rééd. Dans Id., Ausgehendes Mittelalter. Gesammelte Aufsätze zur Geistesgeschichte des 14. Jahrhunderts, II, Rome 1967, p. 255-315, avec Addenda, p. 503-517 ; D. Wood, Maximus sermocinator verbi Die... ; B. Guillemain, Les sermons des papes d’Avignon, dans Cahiers de Fanjeaux, 32, 1997, p. 295-312.
14 G. Mollat, Œuvre oratoire, p. 242 ; dans le même sens P. Jugie, Un discours inédit du cardinal Gui de Boulogne, dans Les prélats, l’Église et la société. Hommage à Bernard Guillemain, Bordeaux, 1994, p. 219 ; à voir aussi P. Fournier, Pierre Roger (Clément VI), dans Histoire littéraire de la France, 37, 1938, p. 226.
15 La plus grande partie de l’œuvre oratoire de Clément VI est encore inédite. J. B. Schneyer, Repertorium der lateinischen Sermones..., qui énumère 101 sermons, ne cite que huit éditions. Deux sermons – Desidero vos videre, prononcé devant les représentants de Rome à Avignon en 1343, et Te faciam principem super gentem magnam, écrit à l’occasion de la création de Louis de La Cerda comme prince des Îles Fortunées – ont fait l’objet d’une édition critique dans les trente dernières années (H. Schmidinger, Die Antwort Clemens’ VI. an die Gesandtschaft der Stadt Rom vom Jahre 1343, dans Miscellanea in onore di Monsignor Martino Giusti, II, Città del Vaticano, 1978, p. 323-365, rééd. dans Patriarch im Abendland. Beiträge zur Geschichte des Papsttums, Roms und Aquileias im Mittelalter. Ausgewählte Aufsätze von Heinrich Schmidinger. Festgabe zu seinem 70. Geburtstag, Salzburg, 1986, p. 125-167; D. Wood, The political theory of pope Clement VI. The-sis submitted for the degree of Doctor of Philosophy at the University of London, November 1975, Birkbeck College, Appendix, p. 560-589.
16 R. Lützelschwab, Flectat cardinales ad velle suum? Clemens VI. (1342-1352) und sein Kardinalskolleg. Ein Beitrag zur kurialen Politik in der Mitte des 14. Jahrhunderts, Diss. Berlin, 2002, sous presse.
17 C. Kohler, Catalogue des manuscrits de la Bibliothèque Sainte-Geneviève, I, Paris, 1893, p. 146.
18 Voir par exemple, la collatio « Super montem excelsum » dite à l’occasion de la promotion de Guillaume Court à l’évêché de Tusculum (Ms. 240, fol. 454r-458r), dans laquelle le scribe ne réussit plus à la fin à rétablir l’ordre préalablement annoncé.
19 Sur le genre reportatio, voir l’œuvre magistrale de N. Bériou, L’avènement des maîtres de la parole, 2 vol. , Paris, 1998, en particulier t. I, p. 73-131.
20 Dans la collatio « Assumpsi michi duas virgas » (Ms. 240, fol. 523v-526r), Clément annonce quatre arguments pour étayer le choix de Pierre Bertrand, élevé par lui au cardinalat : ex parte Regine Francie, ex parte sui avunculi, ex parte nostra, ex parte sua. Mais on ne trouve une explication que pour les deux premiers points avancés (fol. 524v). La fin de la collatio « Legatus fidelis sanitas » (Ms. 240, fol. 434v-440r), prononcée lors du retour du cardinal Bertrand de Déaux en Curie, n’a pas été restituée (fol. 440r).
21 In quo sunt XXXVII sexterni, tam pro pergamenis, LXXXII flor., V sol., VI den., versés le 9 juin 1346 ; Item sunt scripte tam collationes quam sermones de novo facte per dominum nostrum papam post alios magnos sermones qui sunt in uno magno volumine III librorum ; in quibus quidem collationibus seu sermonibus de novo factis sunt X sexterni, 9 novembre 1352 (F. Ehrle, Historia bibliothecae Romanorum Pontificum, I, Rome, 1890, p. 163-165 ; voir aussi G. Mollat, op. cit., p. 262).
22 Hii sunt et secuntur sermones quos compilavit et fecit sanctissimus in Christo pater et dominus noster, dominus Clemens papa sextus, existens abbas Fiscanensis, episcopus Attrabatensis, archiepiscopus Senonensis, archiepiscopus Rothomagensis, cardinalis et papa, scripti per me Johannem, dictum Hessekint, canonicum ecclesie S. Thomae Argentinensis (Ms. 240, fol. 31r). Pour l’identification de ce personnage, voir C. Schmidt, Histoire du chapître de Saint Thomas de Stras-bourg pendant le Moyen Âge, Strasbourg, 1860, p. 276. Hessekint obtint la dignité de chanoine en 1351 et mourut en 1363.
23 Il s’agit des collationes suivantes : 1. « Obsecro vos ego », octobre 1342, création du cardinal Guillaume de la Jugie (Ms. 240, fol. 242v-244v ; G. Mollat, op. cit., n. 72) ; 2. « Assumpsi michi duas virgas », 19 mai 1344, création de Pierre Bertrand, évêque d’Arras et de Nicolas de Besse, évêque de Limoges (Ms. 240, fol. 523v-526r ; G. Mollat, op. cit., n. 50) ; 3. « Fecit in domo », 4 novembre 1348, translation de Élie Talleyrand de Périgord et de Bertrand de Déaux aux évêchés d’Albano et de Sabine (Ms. 240, fol. 444v-449r ; G. Mollat, op. cit., n. 62) ; 4. « Loquere tu », vers 1 juin 1344, création de Nicolas de Besse (Ms. 240, fol. 526r-528r ; G. Mollat, op. cit., n.70 ; 5. « Super montem excelsum », 25 octobre 1350, promotion de Guillaume Court à l’évêché de Tusculum (Ms. 240, fol. 454r-457r ; G. Mollat, op. cit., n. 77) ; 6. « Videntibus illis », 5 juin 1348, création de Pierre Roger (Ms. 240, fol. 416r-420v ; G. Mollat, op. cit., n. 79).
24 Il s’agit des collationes suivantes : 1. « Egrediebatur et intrabat », 5 septembre 1345, retour du cardinal Aymeric de Châtelus, légat en Italie et dans le royaume de Naples (Ms. 240, fol. 420r-424r ; G. Mollat, op. cit., n. 59) ; 2. « Et iste bonus est nuncius », octobre 1343, retour de Bernard d’Albi (Ms. 240, fol. 68r-70r ; G. Mollat, op. cit., n. 60) ; 3. « Hii sunt viri », 1347, retour des cardinaux Annibal de Ceccano et Étienne Aubert, légats en France et en Angleterre (Ms. 240, fol. 449r-454r ; G. Mollat, op. cit., n. 66) ; 4. « Homo quidam nobilis », juin 1350, retour du cardinal Guy de Boulogne, légat en Lombardie et en Hongrie (Ms. 240, fol. 440v-444v ; G. Mollat, op. cit., n. 67) ; 5. « Ibant et revertebantur », janvier 1343, retour des cardinaux Pierre Desprez et Annibal de Ceccano, légats en France (Ms. 240, fol. 60r-63r ; G. Mollat, op. cit., n. 68) ; 6. « Legatus fidelis », 17 novembre 1348, retour du cardinal Bertrand de Déaux, légat en Sicile ; Ms. 240, fol. 434v-440r, G. Mollat, op. cit., n. 69 ; 7. « Sicut frigus nivis », novembre 1343, retour du cardinal Guillaume Court, légat en Italie (Ms. 240, fol. 247v-251r ; G. Mollat, op. cit., n. 76).
25 Secundo quia audivimus quod in regressu legati vel nuncii non fuit [...] tales collationes fieri consuetum licet dominus Benedictus fecerit in regressu domini Cardinalis Hyspani et de Monte Faventio et in regressu Cardinalium Penestrini et Tusculani (« Et iste bonus est nuntius », Ms. 240, fol. 69v).
26 Modo videtur michi quod legationis officium, maxime legati a latere sicut fuit cardinalis qui hodie reversus, recte potest dici regnum... (« Homo quidam nobilis », Ms. 240, fol. 440vb) ; voir R. Pletl, Irdisches Regnum in der mittelalterlichen Exegese. Ein Beitrag zur exegetischen Lexikographie und ihren Herrschaftsvorstellungen (7.-13. Jahrhundert), Francfort-sur-le-Main, 2000, p. 61-108.
27 Les études du rôle des légats dans les derniers siècles du Moyen Âge sont assez rares ; G. Mollat, Contribution à l’histoire du Sacré Collège de Clément V à Eugène IV, dans Revue d’histoire ecclésiastique, 46, 1951, p. 566-594 ; K. Guggenberger, Die Legation des Kardinals Pileus in Deutschland 1378-1382, Munich, 1907 ; H. J. Brandt, Kardinal Philippe d’Alençon (1338/39-1397). Zur Biographie eines päpstlichen Legaten römischer Obödienz für Deutschland während des Großen abendländischen Schismas, dans Ecclesia peregrinans. Josef Lenzenweger zum 70. Geburtstag, Wien, 1986, p. 119-132 ; C. Schuchard, Päpstliche Legaten und Kollektoren nördlich der Alpen, dans S. de Rachewitz et J. Riedmann (éd.), Kommunikation und Mobilität im Mittelalter, Sigmaringen, 1995, p. 261-275 ; B. Studt, Legationen als Instrument päpstlicher Reform- und Kreuzzugspropaganda im 15. Jahrhundert, dans G. Althoff (éd.), Formen und Funktionen öffentlicher Kommunikation im Mittelalter, Stuttgart, 2001, p. 421-453.
28 Dans la collatio « Egrediebatur et intrabat » Clément VI décrit la carrière ecclésiastique du cardinal Aimeric de Châtelus dont le sommet est atteint lorsqu’il assume la fonction de légat. Sic iste de archiepiscopo factus episcopus, posmodum in cardinalem et legatum Sedis Apostolicae est assumptus (Ms. 240, fol. 423rb).
29 Habet enim potestatem infra terminos sue legationis in omnibus casibus qui non sunt a iure retenti [...]. Ipse enim maior quocumque in legatione sua existente et potestate et auctoritate, et nullus eo superior nisi solus papa (« Homo quidam nobilis », Ms. 240, fol. 441ra).
30 Videte tertio nuncios complacentes assistentia et propinquitate ad attrahendum quia dicitur quod sunt in conspectu domini terre stantes, ad litteram nuncii de latere nostro (« Hii sunt viri », Ms. 240, fol. 452ra).
31 A nobis eciam hodie coronabitur corona iusticie, quia promovebitur ad episcopatum Tusculanum qui sibi debetur forte non solum de congruo, ymmo eciam de condigno ... (« Super montem excelsum ascende », Ms. 240, fol. 457vb).
32 Unde videtur michi quod inter cetera eloquium dicitur habere pulchritudinem ex quattuor, secundum similitudinem pulchritudinis corporalis. Primo qundo habet veritatem existentie, secundo quando habet sublimitatem eminentie, tercio quando habet virtuositatem efficacie, quarto quando habet claritatem intelligentie. Eloquium enim merito dicitur pulchrum (« Nephtalim cervus emissus », en l’honneur de Saint Augustin, Ms. 240, fol. 162r).
33 J. Lulvès évoque plus exactement une verwandtschaftlich-kameradschaftliche Intimität entre pape et cardinaux (Die Machtbestrebungen des Kardinalats bis zur Aufstellung der ersten päpstlichen Wahlkapitulationen, dans Quellen und Forschungen aus italienischen Archiven und Bibliotheken, 13, 1910, p. 95).
34 Sed tercio habeo fiduciam imperandi ex debito facture. Vos enim factura et creatura nostra et ad statum istum et ad omnia beneficia que habetis et unquam habuistis, factor autem habet imparare facture ... (« Obsecro vos », Ms. 240, fol. 243rb).
35 Première promotion du 20 septembre 1342 : Hugues Roger, Adémar Robert, Bernard de la Tour ; deuxième promotion du 19 mai 1344 : Pierre Bertrand le jeune, Nicolas de Besse ; troisième promotion du 28 mai 1348 : Pierre Roger de Beaufort ; quatrième promotion du 17 décembre 1350 : Raymond de Canilhac, Pierre de Cros.
36 Gilles Rigaud, créé le 17 décembre 1350.
37 Gérard de Daumar, créé le 20 septembre 1342 ; Jean des Moulins, créé le 17 décembre 1350.
38 Causam admirationis que videtur michi esse triplex, prima etatis fragilitas et teneritudo, secunda temporis non servata qualitas et consuetudo, tertia elevationis singularitas et solitudo... (« Videntibus illis elevatus est », Ms. 240, fol. 417r).
39 E. R. Curtius, Europäische Literatur und lateinisches Mittelalter, Tubingue-Bâle, 111993, p. 108-112.
40 Sed respondeo quod ista solitudo et singularitas facta est in presenti propter quinque. Primo ad vitandum gravamen ecclesiarum que multum gravarentur in cardinalium multiplicatione. Secundo, quia collegium est sufficienter instructum in omni sapientia, prudentia, experientia et doctrina. Tercio, quia tanta est indispositio hodie propter guerras, propter peccata nostra unde ingruentes quod illi qui sunt vix possunt habere de beneficiis suis omnibus, unde valeant sustentari. Quarto, quia tantus est concursus supplicantium quod mutuo se impediunt per concursum. Quinto propter misticam significacionem. (« Videntibus illis », fol. 419va).
41 Ut ista sedes sit sedes nostra in cuius circuitu sunt XXIIII seniores sedentes, id est XXIIII cardinales qui nunc sunt, non computato legato, quia ergo iste numerus sic congruus est (Ibid., fol. 419v) ; Virtus etiam omnis in medio. Iste ergo istum situm tam virtuosum in numero cardinalium, ad litteram tenet. Habet enim XII super et XII post, et ipse recte in medio (Ibid., fol. 250v).
42 Voir en général J. Lecler, Pars corporis papae... Le Sacré Collège dans l’ec clésiologie médiévale, dans L’homme devant Dieu. Mélanges offerts au Henri de Lu-bac, II, Paris, 1963, p. 183-198.
43 Et sunt bene XL anni quod nos cognoscimus eum cum nos essemus puerulus in vico straminum Parisius et ipse in sacra theologia erat iam bacallarius vel cursor biblicus (« Super montem excelsum », Ms. 240, fol. 458 ra) ; voir aussi L. Thorndike, University records and life in the Middle Ages, New York, 1949, p. 175, 241-242.
44 G. Mollat, op. cit., p. 271.
45 Unde qui ad istum statum assumuntur, sicut assistentes summo ierarche in ecclesiastica ierarchia, toti mundo habent consulere, totum mundum iudicare et dirigere, toti mundo influere, toti mundo proficere. Domini enim sunt cardines terre et posui super eos orbem, I Reg II (2,8). Isti enim sunt gigantes qui portant orbem, qui solum curvantur coram vicario Jhesu Christi, Iob IX (9,13). Non solum assumuntur ad partem sollicitudinis, sed quodammodo in plenitudinem potestatis. Merito ergo celo comparantur (« Videntibus illis », Ms. 240, fol. 416va). Il serait sans nul doute audacieux, d’un point de vue ecclésiologique, de concéder aux cardinaux une participation à la plenitudo potestatis sans faire les réserves nécessaires. Déjà l’Hostiensis avait souligné dans la Lectura, rédigée pendant le conclave de Viterbe (1268-1271), que les cardinaux ne seraient appelés qu’in expressione plenitudinis potestatis, voir R. Benson, Plenitudo potestatis : evolution of a formula, dans Studia Gratiana, 14, 1967, p. 195-217 ; voir de plus G. B. Ladner, The concepts of « Ecclesia » and « Christianitas » and their relation to the idea of papal « plenitudo potestatis » from Gregory VII to Boniface VIII, dans Sacerdozio e regno da Gregorio VII a Bonifacio VIII, Rome, 1954, p. 49-77 ; A. Hof, Plenitudo potestatis und imitatio imperii zur Zeit Innocenz’ III., dans Zeitschrift für Kirchengeschichte, 66, 1954-55, p. 39-71 ; B. Tierney, Foundations of the conciliar theory, Cambridge, 1955, p. 141-149 ; J. Watt, The theory of papal monarchy in the thirteenth century, New York, 1965, p. 75-105 ; J. Watt, The use of the term plenitudo potestatis by Hostiensis, dans S. Kuttner et R. Ryan (éd.), Proceedings of the Second International Congress of Medieval Canon Law, Cité du Vatican, 1965, p. 161-187 ; W. D. Mac Cready, Papal plenitudo potestatis and the source of temporal authority in late medieval papal hierocratic theory, dans Speculum, 48, 1973, p. 654-674.
46 Clément VI (1342-1352). Lettres secrètes et curiales se rapportant à la France, éd. E. Déprez, J. Glénisson et G. Mollat, Rome, 1910-1961, no 726.
47 L. J. Bataillon, Le cardinalat vu par un futur cardinal : un sermon de Matthieu d’Aquasparta, dans Archivum franciscanum historicum, 87, 1994, p. 129-134.
48 G. Mollat, Bertrand de Deaulx, jurisconsulte et pacificateur des États de l’Église au xive siècle, dans Archivum historiae pontificiae, 6, 1968, p. 393-397 ; G. Giordanengo, Droit féodal et droit romain dans les Universités du Midi : l’exemple de Bertrand de Deux, dans Mélanges Robert Aubenas, Montpellier, 1974, p. 343-349.
49 « Fecit in domo » rend hommage au nouveau cardinal-évêque de Sabine. En s’appuyant sur les deux formes patronymiques Deo – Deucio Clément VI arrive à instituer une relation étroite entre cardinal et Dieu même : Alius autem dicitur de Deo vel de Deucio ut sit Deus non natura, sed participacione, quadam potentia et auctoritate que attribuitur Patri, quadam sapientia et claritate que attribuitur Filio, quadam clementia et bonitate que attribuitur Spiritui Sancto, quadam influencia et utilitate. Vel possumus dicere quod est de Deo, de Deo quidem cognominatus, a Deo confortatus, in Deo collocatus, cum Deo elevatus, in Deum transformatus, ad Deum ordinatus. Non prosequor (Ms. 240, fol. 449ra). Ces jeux étymologiques, dont le pape se sert souvent, signalent une certaine difficulté pour désigner les qualités spécifiques des élus. La translation au rang de cardinal-évêque, instrument permettant de rémunérer un service, ne suit pas toujours les règles du cérémonial qui veut que l’ancienneté soit toujours prise en considération.
50 D. Wood, Clement VI. The pontificate and ideas of an Avignon Pope, Cambridge, 1989 (Cambridge studies in medieval life and thought, 4th series, 14).
51 P. R. Thibault, Pope Gregory XI. The failure of tradition, New York-Londres, 1988, p. 7-8.
52 C. A. Willemsen, Kardinal Napoleon Orsini (1263-1342), Berlin, 1927 ; G. Tabacco, Papa Giovanni XXII e il cardinale Napoleone Orsini di fronte alla cristianità europea, dans C. Alzati (éd.), Cristianità ed Europa. Miscellanea di studi in onore di Luigi Prosdocimi, Rome-Fribourg-Vienne, 1994, p. 155-173 ; F. Allegrezza, Organizzazione del potere e dinamiche familiari. Gli Orsini dal Duecento agli inizi del Quattrocento, Rome, 1998.
53 N. P. Zacour, Talleyrand : The cardinal of Périgord (1301-1364), Philadelphie, 1960.
54 P. Jugie, Le cardinal Gui de Boulogne (1316-1373). Biographie et étude d’une « familia »cardinalice, École nationale des chartes, Positions des thèses, Paris, 1986 (Archives Nationales de France, Sign. AB XXVIII 331).
55 Les altercations de Boniface VIII avec les deux cardinaux Colonna, relevés de leur dignité cardinalice en 1297, sont à l’origine d’une série d’écrits définissant les fonctions du cardinalat. Un Memoriale de 1306, attribué au cardinal Pietro Colonna, exprime plus particulièrement les conceptions bonifaciennes. Nombreux sont les emprunts de Clément VI. Il n’était peut-être pas évident sous Boniface VIII que les cardinaux, peculiares filii Romani pontificis, agissent en tant que necessarii, non voluntarii, consiliarii [...] Romano pontifici, coniudices sibi coassidentes et consistentes continue (J. Coste, Boniface VIII en procès. Articles d’accusation et dépositions des témoins (1303-1311). Édition critique, introduction et notes, Rome, 1995, p. 311-331 ; A. Rehberg, Kirche und Macht im römischen Trecento, Tubingue, 1999, p. 56-62). La situation était radicalement différente en 1342.
56 P. Jugie, Consistoire, dans P. Levillain (éd.), Dictionnaire historique de la papauté, Paris, 1994, p. 469.
57 J. Lulvès, Päpstliche Wahlkapitulationen. Ein Beitrag zur Entwicklungsgeschichte des Kardinalats. Vortrag, gehalten am 12. August 1908 in der VI. Sektion des Internationalen Kongresses für Historische Wissenschaften zu Berlin, dans Quellen und Forschungen aus italienischen Archiven und Bibliotheken, 12, 1909, p. 212-235 ; Id., Die Machtbestrebungen des Kardinalats... ; Id., Die Machtbestrebungen des Kardinalkollegiums gegenüber dem Papsttum, dans Mitteilungen des Instituts für österreichische Geschichtsforschung, 35, 1914, p. 455-483 ; W. Ullmann, The legal validity of the papal electoral pacts, dans Ephemerides iuris canonici, 12, 1956, p. 246-279 ; E. Pasztor, Funzione politico-culturale di una struttura della Chiesa : il Cardinalato, dans Aspetti culturali della società italiana nel periodo del papato avignonese, Todi, 1981 (Convegni del Centro di Studi sulla spritualità medievale, 19), p. 217-222 ; P. Prodi, Il sacramento del potere. Il giuramento politico nella storia costituzionale dell’Occidente, Bologne, 1992, p. 186-206 ; T. M. Krüger, Überlieferung und Relevanz der päpstlichen Wahlkapitulationen (1352-1522). Zur Verfassungsgeschichte von Papsttum und Kardinalat, dans Quellen und Forschungen aus italienischen Archiven und Bibliotheken, 81, 2001, p. 228-255.
58 Lettres closes, patentes et curiales se rapportant à la France, no 5137 (6 décembre 1351) ; Le cérémonial papal de la fin du Moyen Âge à la Renaissance, éd. M. Dykmans, III, Bruxelles-Rome, 1983, p. 280-81.
59 Et iste Nicolaus est filius meus ratione cognationis, ratione nutritionis et ratione vocationis. Placeat Deo quod sit ratione imitationis. Videlicet ut ipse imitetur nos in bonis ut ipse dicat nobis illud quod legitur Ier XVII (Io 17,4) : Opus consummavi quod dedisti michi ut faciam. (« Assumpsi michi duas virgas », Ms. 240, fol. 525rb).
Auteur
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Le Thermalisme en Toscane à la fin du Moyen Âge
Les bains siennois de la fin du XIIIe siècle au début du XVIe siècle
Didier Boisseuil
2002
Rome et la Révolution française
La théologie politique et la politique du Saint-Siège devant la Révolution française (1789-1799)
Gérard Pelletier
2004
Sainte-Marie-Majeure
Une basilique de Rome dans l’histoire de la ville et de son église (Ve-XIIIe siècle)
Victor Saxer
2001
Offices et papauté (XIVe-XVIIe siècle)
Charges, hommes, destins
Armand Jamme et Olivier Poncet (dir.)
2005
La politique au naturel
Comportement des hommes politiques et représentations publiques en France et en Italie du XIXe au XXIe siècle
Fabrice D’Almeida
2007
La Réforme en France et en Italie
Contacts, comparaisons et contrastes
Philip Benedict, Silvana Seidel Menchi et Alain Tallon (dir.)
2007
Pratiques sociales et politiques judiciaires dans les villes de l’Occident à la fin du Moyen Âge
Jacques Chiffoleau, Claude Gauvard et Andrea Zorzi (dir.)
2007
Souverain et pontife
Recherches prosopographiques sur la Curie Romaine à l’âge de la Restauration (1814-1846)
Philippe Bountry
2002