Treizième leçon*
22 germinal/11 avril
p. 499-510
Texte intégral
1Démonstration des principaux organes du bois
2La conformation intérieure des végétaux est moins connue que celle de la plupart des animaux, parce qu’il est plus difficile de développer leurs organes. On peut distinguer les viscères des grands animaux : on parvient à les détacher les uns des autres. Mais il est très difficile de reconnaître les parties intérieures des végétaux ; plus ils ont de volume, moins leurs organes sont apparents. Les différentes parties du tronc des arbres deviennent si dures, prennent tant d’adhérence les unes avec les autres, qu’elles semblent être réunies en une seule masse.
3Cependant on a commencé à décrire les principaux organes des plantes, et l’on est parvenu à reconnaître quelques-uns des moyens que la nature emploie pour la végétation. Ces connaissances doivent être regardées comme les vrais éléments de la botanique.
4On pourrait croire qu’il faudrait commencer cette étude par la germination des semences, passer ensuite au développement de la racine, de la tige et des branches et finir par les fleurs et les fruits. Mais cette marche, qui est la plus naturelle, serait la moins favorable pour arriver à la connaissance des différentes parties des végétaux.
5Les plantes ne montrent pas, au sortir du germe, toutes les différentes parties qu’elles feront paraître dans la suite comme la plupart des animaux au moment de leur naissance. Pour voir l’ensemble des diverses parties des tiges des végétaux, il faut les observer dans le tronc d’un arbre : c’est là que l’on peut les distinguer et connaître les rapports qu’elles ont entre elles. Si l’on commençait par observer la plume ou la radicule d’une plante qui vient de sortir du germe, on ne pourrait apercevoir que les rudiments des parties qui se développent à mesure que la plante prend de l’accroissement. Nous commencerons donc par l’exposition des parties qui forment le bois et l’écorce1.
Choix du bois le plus convenable pour la démonstration des principaux organes de cette substance
6Les organes des nouvelles pousses des plantes sont si faibles, ils ont si peu de consistance, qu’il serait difficile de les distinguer : comment pourrait-on reconnaître les rudiments de ces organes qui sont encore en mucilage et qui ne doivent se développer et s’affermir qu’avec l’âge ? Quoiqu’il y ait aussi beaucoup de difficultés à les séparer les uns des autres, sans les défigurer, lorsqu’ils sont entièrement formés et que le bois est parvenu au point de perfection et de solidité qu’il doit avoir, il est absolument nécessaire de l’observer à ce degré d’accroissement pour trouver tous ses organes complets. On a une preuve de cet état de perfection lorsqu’on aperçoit la couleur du bois, qui distingue le cœur de l’aubier, dans les arbres qui ont cette différence de couleur.
7Dans la suite, le bois commence à dépérir par la moelle et par les parties du cœur ; le temps de cette altération est appelé l’âge de retour, suivant l’expression des forestiers. Le signe qui l’indique consiste dans la cadranure2, marquée par des fentes dirigées comme les rayons d’un cercle. Elles partent de la moelle, mais elles ne s’étendent pas jusqu’à l’écorce. Il y a ordinairement deux ou trois de ces fentes ; elles ont quelque apparence des lignes d’un cadran, c’est pourquoi on dit que le bois est cadrané. Ce bois n’est pas bon pour l’observation de ses organes parce qu’ils sont en partie viciés. Il faut donc pour cette étude choisir un bois dont le cœur n’ait point de cadranure.
8Les bois les moins bons pour l’observation des organes de cette substance sont ceux dont le cœur ne diffère pas de l’aubier par la couleur.
Exposition abrégée des principaux organes du bois
9Avant de présenter les objets de la démonstration des principaux organes du bois, il est nécessaire de faire une exposition abrégée de ces organes, afin qu’il soit plus facile de les reconnaître et de les distinguer les uns des autres, lorsqu’on aura sous les yeux l’ensemble qu’ils forment par leur réunion dans un tronc d’arbre.
10Je vais exposer la situation et les caractères apparents des principaux organes du bois en huit articles.
- La moelle.
- Les couches annuelles.
- Les prolongements et les appendices médullaires.
- Le cœur et l’aubier.
- L’enveloppe cellulaire et les couches corticales.
- Les trachées.
- Les vaisseaux propres.
- L’épiderme.
I. La moelle
11Si l’accroissement des arbres était régulier, la moelle serait au centre du tronc où elle formerait un axe. Mais cet axe est porté du côté opposé à celui où le bois prend le plus de croissance, ce qui vient de l’abondance de la sève, attirée par une grosse racine ou une grosse branche.
12La moelle est reconnaissable en ce qu’elle est composée de vésicules, qui sont plus grandes au centre de la moelle que vers sa circonférence. On donne aussi à ces vésicules les noms de cellules d’utricules et de parenchyme, qui sont tous synonymes3. Dans une jeune pousse d’arbre, la moelle est tendre, succulente et verte ; ensuite elle devient blanche dans la plupart des arbres ; dans les branches de deux ans, elle paraît desséchée ; avec l’âge, le canal médullaire diminue peu à peu de diamètre, et enfin dans les gros arbres, on ne voit plus ni canal, ni substance médullaire, même dans ceux qui avaient le plus de moelle étant jeunes. Il y a des variétés dans la moelle de différentes espèces d’arbres pour la figure et la grandeur des vésicules et leur quantité : les arbres qui ont beaucoup de moelle n’ont pas toujours de grandes vésicules, elles sont très petites dans le sureau.
13Dès qu’une nouvelle pousse sort d’un bouton, elle a déjà des indices de son épiderme et des autres parties qui doivent se développer et se fortifier dans la suite. Mais le volume de la moelle est à proportion le plus grand.
II. Les couches annuelles
14La première des couches annuelles enveloppe la moelle, les autres se forment successivement chaque année : on les voit sur la coupe transversale du tronc comme des anneaux de différentes épaisseurs et plus ou moins irréguliers. Une grande partie de chacune de ces couches consiste dans des faisceaux de filets ligneux et longitudinaux qui forment une sorte de réseau, parce qu’ils s’écartent et se rapprochent les uns des autres, au point de se toucher à différentes distances. On regarde ces filets ligneux comme des vaisseaux qui charrient la sève4. En supposant que la sève fasse dans les plantes les fonctions de la lymphe dans les animaux, on donne à ces filets la dénomination de vaisseaux lymphatiques5. Mais on ne sait pas s’ils sont des tuyaux creux, comme les vrais vaisseaux, ou si ces filets, quoique solides étant réunis en faisceau, laissent entre eux des vides qui peuvent faire les fonctions des vaisseaux. Un réseau formé par les vaisseaux de la sève est appelé réseau ligneux. Il a très peu d’épaisseur, cependant le bois est en grande partie formé par ces vaisseaux appliqués circulairement les uns sur les autres.
15J’ai trouvé un réseau de fibres ligneuses dans les plantes grasses : ayant coupé transversalement un tronçon de gros cierge du Pérou6, j’aperçus dans le milieu de la coupe une ligne circulaire qui me parut être de consistance plus ferme que les autres parties. Je soupçonnai qu’elle pouvait être composée de fibres ligneuses. Quelques jours après, ce tronçon de cierge étant un peu desséché, je vis que les parties molles de la coupe s’étaient retirées, et que la ligne dure les débordait, était formée par des petits cylindres. Alors je mis le tout tremper dans l’eau. Au bout de quelques jours, l’eau perdit sa transparence ; et après deux ou trois semaines j’essayai de retirer le morceau de cierge en le saisissant par les petits cylindres qui étaient durs et saillants. La substance molle qui les environnait dans le reste de leur longueur s’en détacha peu à peu en se délayant dans l’eau. Alors je vis avec plaisir que j’en avait retiré une gaine de neuf lignes de diamètre, formée par des faisceaux de fibres ligneuses, blancs et disposés en forme de réseaux. Je distinguais les fibres à œil nu. Elles me paraissaient opaques et brillantes comme de la soie ; mais en les observant au microscope, je vis qu’elles étaient transparentes. Les plus grosses de celles que j’ai mesurées avec un micromètre appliqué au microscope avaient un quarante-sixième de ligne en diamètre et les plus petites un soixante-dixième.
16En enlevant l’écorce de bois à dentelle7, on aperçoit à l’œil nu les réseaux dont elle est composée, quoique leurs mailles soient fort serrées. On peut séparer aisément ces réseaux les uns des autres et élargir les mailles en étendant les réseaux dans leur largeur. Les faisceaux de fibres paraissent opaques et sont brillants comme ceux du cierge de Pérou. Les fibres étant séparées les unes des autres, et vues au microscope, sont aussi transparentes, mais beaucoup plus fines.
III. Les prolongements et les appendices médullaires
17Ces prolongements viennent en effet de la moelle8. Ils sont composés comme elle de vésicules qui ont ordinairement moins de volume, peut-être parce qu’elles ont été plus comprimées dans leur formation. Je le présumerais volontiers par l’idée que j’ai de cette formation. On ne doute pas que les prolongements médullaires ne soient produits par la moelle, c’est pourquoi on les a aussi appelés productions médullaires.
18Je pense qu’un corps vésiculaire, tendant à s’étendre de tous les côtés, et étant entouré dans une nouvelle pousse par des filets longitudinaux qui font résistance, introduit de place en place entre ces filets des vésicules qui les éloignent et qui forment des mailles : le nom d’insertions donné par un auteur célèbre aux prolongements médullaires indique cette formation. Si l’on se figure les effets que doivent produire ces insertions de vésicules entre les vaisseaux séveux, on verra que les mailles qu’elles forment doivent être placées sans ordre et avoir des figures irrégulières et oblongues.
19Au sortir de la moelle, la plupart des prolongements sont frangés. Ils semblaient avoir été vacillant dans leur direction. Ils paraissent peu compacts : leurs bords sont grenus, peut être parce qu’on y entrevoit les inégalités d’un corps vésiculaire. La plupart de ces prolongements médullaires ont la même forme dans toutes les couches annuelles du cœur et de l’aubier. Ils sont fort minces, en passant d’une couche annuelle à une autre, ou ils disparaissent. Il y en a de fourchus et d’autres de figure fort irrégulière. On a donné à ces prolongements la dénomination d’appendices médullaires.
20Les prolongements connus sous ce nom, ou sous les noms d’insertions ou de productions médullaires, sont plus épais et plus apparents que les appendices médullaires, leur substance paraît être plus comprimée et leurs bords plus unis. Ils sont dirigés à peu près comme les rayons d’un cercle dont la moelle serait le centre et l’écorce la circonférence ; aussi les a-t-on comparés aux lignes horaires d’un cadran. Mais la plupart de ces prolongements sont courbes.
21Lorsqu’on a coupé transversalement un tronc ou une branche d’arbre, on voit peu de prolongements sortir de la moelle. Il y en a qui ne s’étendent ni jusqu’à la moelle, ni jusqu’à l’écorce, et plusieurs vont jusqu’à l’écorce sans aller jusqu’à la moelle. Je crois que tous les prolongements médullaires seraient apparents dans toute leur étendue, si la scie avait suivi leurs contours. Pour s’en convaincre, il faut considérer une coupe longitudinale prise sur la maille ; on y voit les prolongements coupés sur leur longueur et leur largeur et les contours de leurs bords. Si l’on traçait sur ces prolongements des lignes perpendiculaires au canal de la moelle, on reconnaîtrait que des coupes qui suivraient ces lignes ne laisseraient paraître les prolongements que de la manière dont on les aperçoit sur les coupes transversales du bois.
22Lorsqu’un tronçon de chêne est coupé et poli dans une direction qui passe par le centre de la moelle, et qui par conséquent suit autant qu’il est possible la direction des prolongements et des appendices médullaires, on dit vulgairement que ce bois est fendu sur la maille. On reconnaît les prolongements médullaires par de grandes plaques irrégulières et de couleur brune qu’ils forment, tandis que les appendices médullaires ne paraissent que par petites plaques brunes et carrées, disposées régulièrement entre des fibres ligneuses, de manière que l’on se représente aisément les appendices médullaires, passant entre ces fibres comme la trame d’une étoffe dans la chaîne.
IV. Le cœur et l’aubier
23On distingue dans le bois de la plupart des arbres le cœur et l’aubier. Le cœur est marqué sur la coupe transversale du bois par une couleur différente de celle de l’aubier ou au moins plus foncée ; c’est le bois le plus dur et le meilleur par sa durée. On regarde l’aubier comme un bois imparfait ; il est sujet à être piqué des vers ; il faut le retrancher dans les ouvrages de quelque conséquence. L’aubier environne le cœur comme une enveloppe circulaire. L’épaisseur varie dans différents arbres par plusieurs circonstances, et aussi dans le même arbre et sur la même coupe transversale. Les couches annuelles sont distinctes sur le cœur et l’aubier. On voit que la couleur qui marque le cœur ne suit pas la même couche et qu’il y a plusieurs couches qui sont en partie de la couleur de l’aubier, et en partie de celle du cœur. Cette observation semble prouver que cette différence de couleur vient non seulement de l’âge, mais aussi de toutes les circonstances qui peuvent accélérer la végétation de l’arbre et lui donner plus de solidité et de densité d’un côté que de l’autre.
V. L’enveloppe cellulaire et les couches corticales
24Cette enveloppe cellulaire est placée entre l’épiderme et l’écorce9. Elle est très mince, elle a une couleur verte ; sa substance est vésiculaire comme la moelle, mais ses vésicules sont plus petites.
25Les couches corticales remplissent l’espace qui est entre l’enveloppe cellulaire et l’aubier ; elles forment l’écorce. Cette partie de l’arbre contient des réseaux ligneux et une substance vésiculaire qui remplit ces mailles comme dans le bois. Mais les mailles des réseaux de l’écorce sont plus grandes et par conséquent la substance cellulaire plus volumineuse.
26Pour avoir quelque idée de la formation de l’écorce, il faut d’abord la considérer dans un rameau d’un an. Alors elle ne consiste qu’en une couche de réseaux ligneux, dont les prolongements de l’enveloppe cellulaire remplissent les mailles. Dans la seconde année, l’écorce s’accroît par une seconde couche de réseaux ligneux, placée entre la première couche et l’aubier, et ainsi de suite dans les autres années. Cependant, les couches de l’écorce ne sont jamais aussi nombreuses que les couches annuelles du bois. La nouvelle couche se formant entre la précédente et le bois qui ne peut pas reculer, il faut que les anciennes couches corticales s’étendent, pour faire place à la nouvelle.
27La substance de l’écorce n’est pas aussi serrée, ni aussi dure que celle du bois. Lorsque les couches corticales ne sont pas bien vieilles, elles peuvent se relâcher et s’étendre pour faire place aux nouvelles, qui se forment chaque année contre l’aubier, car il ne peut pas céder de son côté en se resserrant. Mais à un certain âge, les couches corticales deviennent trop sèches et trop raides pour s’étendre ; elles se cassent et se gercent. Enfin, les injures du temps détruisent peu à peu l’épiderme et les couches extérieures de l’écorce des vieux arbres : c’est pourquoi il y a moins de couches corticales que de couches annuelles.
28Les gerçures des vieux arbres, par exemple de l’acacia, sont larges et profondes, elles représentent encore les mailles des réseaux ligneux de l’écorce. A tous les âges, les réseaux de cette partie des arbres sont plus distincts que ceux du bois. On les a aperçus les premiers, et on est parvenu à tirer de leurs mailles la substance cellulaire qui les remplit.
VI. Les trachées
29Il y a dans le bois des vaisseaux auxquels on a donné le nom de trachées, parce qu’on les a comparés aux trachées des insectes, par rapport à leur structure et à leur fonction10. Ces vaisseaux sont des tuyaux dirigés longitudinalement sous la figure d’une colonne torse. Ils sont formés par une bande étroite, mince, transparente et de couleur argentine. Elle est courbée en spirale, de manière que ses bords se touchent à chaque tour, et forment un tuyau dont les surfaces sont intégrales, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur : si l’on tire par un bout la bande qui forme une trachée, cette bande s’allonge de manière qu’elle ressemble à un tire-bourre.
30On voit les orifices des trachées sur la coupe transversale d’un tronc de chêne, d’orme, d’acacia, etc. Ils sont rangés circulairement entre les couches annuelles. On en voit aussi dans l’épaisseur de ces couches, mais ils sont plus petits.
31Duhamel n’a pu voir les trachées que dans les jeunes branches herbacées du rosier11. Pour les découvrir, il conseille d’enlever l’écorce, de prendre un morceau du corps ligneux, de rompre doucement ce morceau et de tirer, dans des sens opposés, les deux pièces en partie détachées. Alors on aperçoit, entre ces deux pièces, des filaments très fins en forme de tire-bourre. Ces filaments, vus au microscope, ont paru comme des bandes brillantes, roulées en hélice ou tire-bourre.
32J’ai vu les trachées entières et dans leur état naturel. Pour cet effet, déchirez longitudinalement un morceau de bois de chêne ou autre et exposez-le au soleil ; vous y verrez des points brillants et rangés par files, qui sont les trachées. Le brillant n’est pas continu, parce qu’il y a une petite dépression à chaque tour de spirale aux endroits où les bords de la lame, dont la trachée est composée, se touchent. Ces dépressions font paraître les trachées sous la forme d’une file de vésicules brillantes. Elles sont encore plus apparentes à l’aide d’une loupe.
33Aucun des auteurs qui se sont occupés de l’organisation de l’écorce des arbres n’y a vu des trachées, d’où l’on a soupçonné que l’écorce était de nature différente de celle du bois. Cependant j’ai vu dans l’écorce et dans l’épiderme du chêne des parties brillantes, comme celles des trachées du bois. Ces parties brillantes sont plus rares et moins apparentes dans l’écorce, mais leur disposition est la même. Elles sont rangées par files longitudinales, qui paraissent formées de globules brillants et qui ressemblent aux trachées du bois12.
34Ces observations me font présumer qu’il y a des trachées dans l’écorce. Mais pour en être assuré, il faudrait avoir déroulé la lame spirale qui les forme.
VII. Les vaisseaux propres
35On a donné la dénomination de vaisseaux propres à ceux qui charrient une liqueur particulière à chaque espèce de plante13. On a comparé cette liqueur au sang des animaux pour ses fonctions ; mais ce n’est qu’une présomption qui demande des preuves. On reconnaît la liqueur des vaisseaux propres sur la coupe transversale du bois et de l’écorce, par sa couleur et son odeur qui varient dans différentes espèces de plantes. Elle est blanche dans le figuier, rouge dans l’artichaut, jaune dans l’éclaire14, etc. Cette liqueur paraît en gouttelettes sur les orifices des vaisseaux propres et indique leur disposition circulaire près de l’épiderme, derrière l’enveloppe cellulaire, ou près du corps ligneux. Il y en a aussi dans l’épaisseur de l’écorce, de l’aubier, du bois et de la moelle. Ils sont d’un vert foncé dans plusieurs arbres.
VIII. L’épiderme
36Le nom d’épiderme a été donné à l’enveloppe extérieure du tronc, des branches et des autres parties des arbres par comparaison avec l’épiderme qui recouvre la peau des animaux. Aussi les mots de cuticules, de surpeau et d’épiderme sont synonymes15.
37L’épiderme est mince, sec et acide. On le détache aisément des arbres qui sont en sève. On l’enlève difficilement, lorsqu’il n’y a point de sève abondante, et il adhère plus fortement aux branches sèches. Mais il se détache de lui-même sur celles qui sont pourries.
38L’épiderme a différentes couleurs sur diverses espèces d’arbres, et à différents âges ; il est blanc, gris, cendré, roux ou vert, etc. Le plus souvent, il a de la transparence. Ainsi la couleur de l’enveloppe cellulaire qu’il recouvre, doit influer sur la sienne.
39L’épiderme paraît n’être qu’une membrane unique sur les jeunes branches de la plupart des arbres. Cependant, sur d’autres, on a vu des indices d’une seconde membrane plus mince, plus verte et plus succulente que la première. On en a enlevé sur le bouleau au moins six bien distinctes et peut-être en trouverait-on un plus grand nombre. On présume que l’épiderme est formé par des vésicules desséchées ; en effet il recouvre l’enveloppe cellulaire.
40Il s’étend en tout sens, jusqu’à un certain point, à mesure que l’arbre grossit ; ensuite il se déchire et enfin il n’est plus sur les gros troncs que par lambeaux morts et desséchés, qui tombent avec le temps.
41L’épiderme doit empêcher le dessèchement de l’enveloppe cellulaire. À l’aide du microscope, on a vu dans l’épiderme des points lumineux que l’on a soupçonnés être de petits trous qui pouvaient donner issue à la transpiration16.
Manière de façonner un tronçon de tige ou de branche d’environ deux pouces et demi de diamètre, sur cinq pouces de longueur
42Sciez le tronçon à l’équerre sur chaque bout, en ménageant l’écorce et polissez ces coupes, l’inférieure sera la première face (n° 1, pl. 2).
43Pour faire la seconde face (n° 2, pl. 1), il faut scier longitudinalement la partie supérieure du tronçon sur la longueur d’un pouce sept lignes ; cette coupe doit passer par le centre de la moelle. Ensuite on fait une coupe transversale qui tombe à angle droit sur la partie inférieure de la coupe longitudinale et l’on polit ces deux coupes.
44On trace sur la coupe transversale au crayon, une courbe EGF, entre deux couches annuelles, à environ quatre lignes de distance du centre de la moelle ; à un pouce sept lignes de la première coupe transversale, on en fait une seconde de la même manière, et l’on enlève en déchirant à l’aide d’un ciseau le bois qui est entre les deux coupes transversales jusqu’à la courbe E G F tracée sur la première de ces deux coupes, et jusqu’à l’alignement CD de la coupe longitudinale polie : c’est ainsi que l’on forme la troisième face (n° 3).

Planche 1 Bibliothèque de l’École normale supérieure.

Planche 2 Bibliothèque de l’École normale supérieure.
45Polissez ce qui reste de la seconde coupe transversale et tracez à environ quatre lignes de distance de la courbe de la troisième face, une autre courbe OVX sur le milieu d’une couche annuelle. Coupez ce bois à l’aide du ciseau, sur la longueur d’un pouce sept lignes, en suivant, autant qu’il est possible, la direction des fibres ligneuses. On polira le reste de la quatrième face (n° 4), en suivant l’alignement de la seconde et de la troisième.
46La partie inférieure du tronçon, qui déborde au devant de la quatrième face, est de différentes épaisseurs, elle aura jusqu’à deux lignes. Mais il faut qu’elle n’ait qu’environ une demi-ligne dans quelque endroit un peu étendu, comme R U S, afin que l’on puisse voir le jour au travers des trachées.
47La cinquième face (n° 5) est à l’équerre de la seconde ; ainsi, elle coupe à angle droit les prolongements médullaires. Elle doit avoir trois quarts de pouce, y compris l’écorce, à l’endroit qui se trouve à trois pouces au-dessus de son extrémité inférieure.
48La sixième face (n° 6, pl. 2) est une coupe dirigée obliquement, depuis l’extrémité supérieure du tronçon. Elle commence à une ligne de distance de la seconde face et aboutit à trois lignes au-dessus de l’extrémité inférieure du tronçon.
49La septième face (n° 7) est couverte d’un bout à l’autre par l’écorce.
Échantillon de tiges d’arbres coupés ou déchirés de manière à fait paraître leurs organes en différents sens, avec la citation des espèces d’arbres où chaque organe est plus apparent
50La démonstration des objets de l’histoire naturelle facilite beaucoup l’intelligence de leurs descriptions, et supplée même ce qu’elles laissent à désirer, parce qu’il y a des choses si peu apparentes que l’on ne peut pas les décrire, quoiqu’il soit possible de les apercevoir. Souvent les termes manquent pour exprimer des choses que l’on voit distinctement. La description des organes des plantes étant fort sujette à ces inconvénients, il est d’autant plus nécessaire de perfectionner la démonstration de ces organes. C’est ce qui m’a déterminé à couper et à déchirer des portions de tiges d’arbres, de manière à faire paraître leurs organes en différents sens : j’ai eu en vue d’épargner par ce moyen de la peine et du temps pour l’étude de l’organisation des plantes. J’ai recherché dans un grand nombre d’espèces d’arbres celles où certains organes sont encore plus apparents que dans le chêne, que j’ai toujours préféré à choses égales.
DÉMONSTRATION DES PRINCIPAUX ORGANES DE PLANTES
Arbres à réseaux ligneux
PREMIERE FACE DES ÉCHANTILLONS. Coupe transversale des arbres à réseaux ligneux
51Sureau I. La moelle.
52Sureau 2. Les vésicules de la moelle.
53Sureau 3. Les trachées de la moelle.
54Chêne 4. Les productions médullaires dans le bois.
55Chêne 5. Des indices de production médullaires dans l’écorce.
56Chêne 6. Les appendices médullaires.
57Chêne 7. Les trachées des appendices médullaires.
58Chêne 8. Le cœur du bois.
59Chêne 9. L’aubier.
60Chêne 10. La place du liber.
61Chêne 11. L’écorce extensible.
62Chêne 12. L’écorce gercée.
63Sureau 13. Le tissu cellulaire.
64Prunier 14. L’enveloppe cellulaire.
65Prunier 15. L’épaisseur de l’épiderme.
66Chêne 16. Les couches annuelles du bois.
67Peuplier d’Italie 17. Les feuillets des couches annuelles.
68Sureau 18. Les couches corticales.
69Chêne 19. Les cavités des grosses trachées du bois.
70Chêne 20. Les cavités des petites trachées.
71Sapin 21. Les cavités des vaisseaux propres vides ou remplies.
DEUXIEME FACE. Coupe longitudinale prise sur la maille et polie
72Sureau 22. La coupe longitudinale de la moelle polie. Sureau 23. Les vésicules de la moelle.
73Chêne 24. La coupe longitudinale polie des productions médullaires. Chêne 25. Le cœur et l’aubier du bois.
74Chêne 26. Les fibres ligneuses qui passent longitudinalement entre les cellules ou les appendices médullaires.
75Chêne 27. La coupe longitudinale des grosses trachées.
76Chêne 28. La coupe longitudinale des petites trachées.
77Prunier 29. La coupe longitudinale polie de l’épiderme.
78Chêne 30. La coupe longitudinale polie de l’écorce gercée.
79Chêne 31. La coupe longitudinale polie de l’écorce extensible.
80Chêne 32. Le brillant des trachées dans l’écorce.
81Sapin 33. Les vaisseaux propres.
82Chêne 34. Le brillant des trachées dans la tranche de l’épiderme.
TROISIEME FACE. Coupe longitudinale déchirée à l’endroit des grandes cavités des trachées
83Chêne 35. Un grand nombre de trachées du bois entières.
84Peuplier d’Italie 36. Les feuillets des couches annuelles de l’écorce.
85Sapin 37. Les vaisseaux propres.
QUATRIEME FACE. Coupe longitudinale polie à l’endroit d’une couche annuelle
86Chêne 38. Les mailles du réseau ligneux entre les productions médullaires.
CINQUIEME FACE. Coupe longitudinale polie prise hors de la maille
87Chêne 39. Les productions médullaires coupées transversalement.
88Chêne 40. Coupe des trachées du bois.
SIXIEME FACE. Coupe oblique polie, prise de haut en bas et de dedans en dehors
89Chêne 41. Les productions médullaires coupées obliquement.
90Chêne 42. Les cavités des grosses trachées coupées obliquement.
91Chêne 43. Les couches annuelles coupées obliquement.
SEPTIEME FACE. Prunier 44. La face extérieure de l’épiderme.
92Prunier 45. La face intérieure de l’épiderme.
93Prunier 46. L’enveloppe cellulaire.
94Prunier 47. La face extérieure de l’écorce.
95Prunier 48. La face intérieure de l’écorce.
96Prunier 49. La face extérieure de l’aubier.
97Chêne 50. Le brillant des trachées dans l’écorce.
98Chêne 51. Idem, dans l’épiderme.
Observations sur la démonstration des organes du bois
99J’ai préféré pour la démonstration des organes du bois des tronçons d’environ deux pouces et demi de diamètre, parce qu’on les manie facilement. Mais comme on n’en a pas toujours de cette dimension avec leur écorce qui y est nécessaire, il y aura peu d’inconvénient à en faire façonner de plus petits et de plus gros.
100J’ai pris par préférence le bois de chêne, parce qu’il est le plus commun et parce qu’on en trouve dans nos bûchers. Mais il y a des objets de démonstration que l’on n’y verrait que difficilement ; dans ce cas j’indique d’autres bois. Sur 51 observations il y en a 30 que l’on peut faire sur le chêne, 9 sur le prunier, 7 sur le sureau, 3 sur le sapin et 2 sur le peuplier d’Italie.
PREMIERE FACE
1011. La moelle.
1022. Les vésicules de la moelle.
1033. Les trachées de la moelle.
104Ces trois objets sont plus apparents sur le sureau que sur le chêne parce que le sureau a beaucoup de moelle ; les trachées sont très remarquables par leur brillant ; j’en ferai mention plus au long n° 27.
1055. Des indices de productions médullaires dans l’écorce.
106Ces indices sont très apparents dans le chêne vert. Mais on les aperçoit aussi dans le chêne.
10713. Le tissu cellulaire de l’écorce est plus sensible dans le sureau que dans le chêne, parce que l’écorce du sureau est plus épaisse.
10814. L’enveloppe cellulaire.
10915. L’épaisseur de l’épiderme.
110On voit plus facilement ces deux objets sur le prunier que sur le chêne, parce que l’enveloppe cellulaire du prunier a une belle couleur verte qui la distingue de l’épiderme.
11117. Les feuilles des couches annuelles.
112Il est bien prouvé que les couches annuelles sont composées de feuillets. Je les ai bien vus sur le bois d’un peuplier d’Italie, mais ce qui les rendait plus distinctes, c’est que ce bois était altéré par vétusté.
11318. Les couches corticales.
114Ces objets sont plus apparents dans l’écorce du sureau que dans celle d’aucun des autres arbres dont j’ai observé l’écorce : je les ai vues aussi sur le chêne.
11521. Les cavités des vaisseaux propres vides ou remplies.
116On aperçoit ces cavités dans beaucoup d’arbres. On voit la substance qu’elles renferment sur les arbres résineux. J’en ai vu plusieurs gouttelettes sur la coupe de l’écorce et du bois du thuya. J’indique le sapin pour cette observation parce que c’est un arbre plus commun.
DEUXIEME FACE
11722. La coupe longitudinale de la moelle.
11823. Les vésicules de la moelle.
119Il est plus facile de faire ces observations sur le sureau que sur le chêne, par les raisons que j’en ai déjà données plus haut.
12024. La coupe longitudinale polie des productions médullaires.
12126. Les fibres qui passent longitudinalement entre les cellules des appendices médullaires. Les productions et les appendices médullaires ont une couleur différente de celles des fibres du réseau ligneux à travers lequel elles passent, de manière que les fibres ligneuses sont dirigées comme la chaîne et les appendices médullaires comme la trame d’une étoffe. Ces appendices sont chatoyants et pour ainsi dire dorés dans quelques espèces d’arbres tels que les bois satinés et les excroissances ligneuses.
12227. La coupe longitudinale des grosses trachées.
123Les grosses trachées sont placées entre les couches annuelles et forment des cercles qui séparent ces couches. On voit leurs cavités sur la coupe horizontale. La coupe longitudinale fait paraître des fentes en partie brunes qui renferment les trachées. La couleur brune vient des vésicules des appendices médullaires. Les trachées sont très reconnaissables par leur couleur argentine.
Supplément à la démonstration des principaux organes du bois
124Je me suis permis de donner une nouvelle description des prolongements et des appendices médullaires, et quelques conjectures sur leur formation au sortir de la moelle et sur la formation des mailles des réseaux ligneux. On resterait à jamais dans l’ignorance sur le développement des choses qu’il n’est pas possible d’observer au temps de leur formation, si l’on ne suppléait à l’observation par des conjectures vraisemblables.
125J’ai commencé l’exposition des principaux organes du bois par la moelle, j’ai continué cette exposition jusqu’à l’écorce. Ensuite j’ai passé à l’enveloppe cellulaire, je suis revenu jusqu’au bois et j’ai fini par l’épiderme. Au contraire la plupart des auteurs qui ont traité cette matière, ont commencé par l’épiderme. Je crois qu’à peu près dans le même temps la moelle et l’épiderme se forment dans le bouton et dans la nouvelle pousse17 ; l’épiderme et la moelle dépérissent aussi à peu près au même âge. Lorsqu’un arbre est sur le retour, la moelle se dessèche et les premières couches du cœur perdent de leur compacité et se fendent. Lorsqu’un arbre est parvenu à un certain point de grosseur, l’épiderme et les couches corticales les plus anciennement formées cessent d’être extensibles, se gercent et dans la suite se détruisent. La moelle est la partie la plus volumineuse et la plus apparente d’une jeune pousse, c’est ce qui m’a déterminé à commencer par l’exposition de cet organe.
126Mais au lieu d’aller progressivement de la moelle jusqu’à l’épiderme, j’ai cru plus à propos de suivre deux routes opposées. La marche de la nature, dans la crue d’un tronc d’arbre, me les a indiquées. La couche annuelle qui a été formée la première enveloppe la moelle ; la seconde couche entoure la première, et ainsi de suite jusqu’à la dernière qui termine l’aubier. Donc la crue18 de cette partie du tronc s’étend de dedans en dehors. Au contraire, la couche corticale qui a été formée la première se trouve sous l’épiderme ; la deuxième couche est en arrière contre la première et ainsi de suite, jusqu’à la dernière qui touche à l’aubier. Donc l’écorce s’accroît de dehors en dedans. C’est à ce point de jonction du bois et de l’écorce que se fait une grande opération de la nature par la formation d’une nouvelle couche d’aubier et d’une nouvelle couche d’écorce19.
Notes de bas de page
1 Sur les structures dont il est question dans les leçons 13 à 15, voir l’annexe, « Structure du bois », p. 614.
2 Maladie du bois se traduisant par des fentes disposées en cadran.
3 Les termes « cellule » et « utricule » désignent les petites loges limitées par une paroi rigide et contenant chacune initialement une cellule au sens moderne (qui n’est pas observée ici : les cellules meurent et il ne reste que la paroi). Le mot « parenchyme » est utilisé depuis l’Antiquité pour désigner des tissus spongieux comme celui des poumons ou de la rate. Il passe en botanique au xviie siècle, avec la même valeur générale. Notons qu’il ne recouvre pas exactement le terme actuel d’anatomie végétale (voir l’annexe « Structure du bois ». p. 620).
4 Ces vaisseaux transportent en effet la sève brute.
5 Terme emprunté à Duhamel du Monceau.
6 Ce cactus d’Amérique du Sud, Cereus peruvianus, atteint 15 m de haut et 20 cm de diamètre.
7 Cet arbrisseau de la famille des thyméléacées, Lagetta lintearia, pousse aux Antilles. Son liber se présente en plusieurs couches qui forment une sorte de dentelle.
8 Les « prolongements » et « appendices médullaires » correspondent aux rayons ligneux, c’est-à-dire à du parenchyme secondaire dirigé de manière radiale.
9 Il s’agit probablement du phelloderme ou du parenchyme cortical, formations effectivement chlorophylliennes visibles chez certaines espèces.
10 Il s’agit des vaisseaux du xylème qui possèdent une paroi épaissie et lignifiée en spirale, ce qui évoque la structure des trachées respiratoires des insectes.
11 Henri Louis Duhamel du Monceau (1700-1782), La Physique des arbres, où il est traité de l’anatomie des plantes et de l’économie végétale pour servir d’introduction au Traité complet des bois et des forêts, 1re partie, Paris. Guérin et Delatour, 1758, p. 43. Naturaliste français, académicien, il réalisa divers travaux en botanique et en agronomie, en particulier des expériences sur les mouvements de la sève et la croissance des arbres. Son étude de la physiologie des végétaux fut entreprise en collaboration avec Buffon, avec lequel il se brouilla par la suite.
12 Ces « trachées » de l’écorce correspondent probablement aux départs plus ou moins obliques des vaisseaux du xylèmes dans les rameaux de l’arbre.
13 Il s’agit des différents types de vaisseaux contenant des composés secondaires, latex, etc.
14 C’est la chélidoine ou « herbe-aux-verrues », qui produit un latex jaune orangé vif.
15 Daubenton appelle ici « épiderme » un ensemble de formations superficielles comprenant du parenchyme et du liège, ce que l’on nomme communément l’écorce de l’arbre (il nomme pour sa part le liber « écorce »). L’épiderme au sens moderne correspond à une seule couche cellulaire, visible essentiellement dans les organes jeunes, alors que la cuticule n’est que le revêtement cireux externe de cette couche.
16 Il s’agit probablement en effet des lenticelles, invisibles à l’œil nu sur de jeunes rameaux.
17 Daubenton veut traduire ici le fait qu’au début de la croissance d’une tige ou d’un rameau, on ne trouve que des tissus primaires, c’est-à-dire un parenchyme médullaire au centre (« moelle ») et un parenchyme cortical à la périphérie (« épiderme »). À la limite entre les deux, figurent des éléments conducteurs (xylème et phloème) primaires (voir l’annexe « Structure du bois », p. 620).
18 La « crue » du tronc correspond à son augmentation de taille.
19 Le « point de jonction » en question correspond à la couche du cambium, qui forme en permanence l’écorce et le bois. Cet aspect sera développé dans la leçon suivante.
Notes de fin
* Ces observations ont été lues à l’Académie des sciences en 1792, je les ai communiquées à trois professeurs qui en ont fait usage dans des cours publics.
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