1 Lichtenberg 1973, p. 9. Pour Lichtenberg, cette idée était tellement précieuse qu’il n’y renonça pas même après s’être détourné de la physiognomonie. Vers la fin de sa vie, vers 1795, il revint une fois encore sur le thème des malades mentaux : « De la folie des gens [à] Bedlam, on devrait pouvoir tirer plus de conclusions sur ce qu’est l’être humain qu’on ne l’a fait jusqu’ici. » (Lichtenberg 1992b, p. 67). [Sauf mention contraire, les traductions des textes allemands sont d’Olivier Mannoni.]
2 Cf. Stukenbrock 2001.
3 Bacon 2000, p. 148-149 ; sur la signification de l’unicité, cf. Canguilhem 1979 ; Daston et Park 1998.
4 Cité d’après Canguilhem 1968, p. 218.
5 Herde 1892, p. 182.
6 Cf. par exemple Moravia 1977 ; Obermeit 1980 ; Schings 1994 ; Fox, Porter et Wokler 1995 ; Kaufmann 1995, Strickland 1998, Hoffmann 2006.
7 J’emprunte cette notion à Schneider 1996, p. 173.
8 Sur l’histoire du concept de race et du racisme, cf. aussi, pour la période récente, Hannaford 1996 ; Graves 2001 ; Geulen 2004.
9 Sur l’organe de l’âme, cf. Hagner 1997, p. 25-61 ; sur l’esprit animal, cf. Solmsen 1961 ; sur la théorie des ventricules, cf. Bruyn 1982 ; Kutzer 1998, p. 133-145.
10 Tyson 1751, p. 54.
11 Willis 1681, p. 92.
12 Heurnius 1594, p. 100-101. Je remercie Michael Kutzer qui m’a permis d’accéder au texte de Heurne.
13 Cf. l’introduction de Martin Franzbach à la réédition de Huarte 1968 ; Schings 1977, p. 18-20.
14 Huarte 1968, p. 75-82.
15 Ibid., p. 32-37.
16 Sur Descartes et la théorie de l’organe de l’âme, cf. Hagner 1997, p. 25-32.
17 Les « esprits animaux » (N. d. T.).
18 Descartes 1989, p. 123.
19 Fontenelle 1966, p. 91-93.
20 Fontenelle 1997, p. 263-272. Cf. aussi Fontenelle 1989, p. 285.
21 Dubos 1770, p. 14-15. Sur Dubos et son influence, cf. Ortland 2001, p. 682-683, ainsi que (avec une attention particulière sur Lessing) Schmidt 1985, vol. I, p. 74-86.
22 Dubos 1770, p. 17.
23 Dieckmann 1941, p. 161.
24 Descartes 1989, p. 55.
25 On en trouve des exemples actuels, quoique animés par des intentions différentes, chez Jauch 1998 et Smith 2002.
26 Schings 1977, p. 15.
27 La Mettrie 2000, p. 30, 76. Jauch (1998, p. 424) souligne à fort juste titre que pour La Mettrie, ce n’était pas la machine, mais l’animal qui était le modèle de l’être humain. La Mettrie n’avait rien à voir avec les automates lourdauds de Vaucanson.
28 La Mettrie 1796, p. 126-130.
29 La Mettrie 2000, p. 31, 36, Boerhaave 1727, p. 267.
30 Tissot 1768, p. 40, 55 ; Meckel 1766, p. 65-72. Cf. Kutzer 1998, p. 193-196.
31 Duff 1777, p. 142-147 ; Platner 1772, p. 285-286. Sur le rapport entre génie et mélancolie à l’époque des Lumières, cf. Schings 1977 ; Schmidt 1985, p. 105-119.
32 Lessing in Huarte 1968, Vorrede, sans pagination.
33 Flögel 1778, p. 31.
34 Ibid., p. 13-58 ; Sulzer 1771, p. 459 ; Abel 1995, p. 186 ; Meiners 1786, p. 100-106.
35 La Mettrie 2000, p. 80 sq.
36 Cf. l’éloge de Newton par Fontenelle 1729. Sur le scientifique comme génie, cf. Fabian 1967, sur Newton comme génie au XVIIIe siècle, cf. Fara 2002, chapitre VI.
37 Blumenberg 1981, p. 199 ; id. 2007, p. 205.
38 Cf. Gray 1991, dont j’ai beaucoup utilisé les réflexions. Cf. aussi Riha et Zelle 1991 ; Brittnacher 1995 ; Stadler 1996, et diverses contributions in Pestalozzi et Weigelt 1994. On trouve des aperçus sur l’histoire de la physiognomonie chez Madlener 1988 ; Schmölders 1995 ; Campe et Schneider 1996 ; von Arburg 1999.
39 Lavater 1775-1778, vol. II, p. 143.
40 Ibid., p. 149.
41 Ibid., vol. IV, p. 219.
42 Cf. ibid., p. 237-246.
43 Ibid., p. 240.
44 Ibid., p. 281-283.
45 Sur Camper, cf. Meijer 1989.
46 Lavater 1775-1778, vol. I, p. 46. Cf. la caractérisation physiognomonique de La Mettrie par Lavater, qui ne prenait pas de gants : « Ne nous laisse pas nous ennuyer. Esprit moqueur, espiègle, une sensualité crasse, dégoulinante, dirais-je. Le visage se tient là comme parmi les enfants de Dieu devant le Seigneur. Quelle bestialité – d’emblée captive des ruses du menteur et meurtrier. La partie inférieure du visage a abandonné la dernière goutte de sentiment religieux au profit de la volupté » (ibid., vol. III, p. 279).
47 Cette citation et les suivantes ne sont pas identifiées par des notes spécifiques, mais d’après la numération des Sudelbücher d’après Promies. Le Sudelbuch F se trouve in Lichtenberg 1973, p. 457-644.
48 Lichtenberg 1972, p. 272-273.
49 Ibid., p. 267-268.
50 Je me réfère ici au livre de Lélut (1846). Sur l’accident de calèche, cf. p. 152-153, 264-265 ; sur les hallucinations d’abîme s’ouvrant d’un seul côté, cf. p. 165-166, p. 319 ; c’est sans doute Jean-Jacques Boileau (1737, p. 206-207), qui a le premier relaté cette histoire. Le rapport d’autopsie est reproduit p. 186-187.
51 La Mettrie 2000, p. 97.
52 Mon propos n’est pas ici d’écrire une histoire de l’asymétrie cérébrale. J’ai tenté de le faire, pour le début du XIXe siècle, in Hagner 2001a ; sur la seconde moitié du XIXe siècle, cf. Harrington 1986.
53 Weikard 1775, p. 78-79.
54 Soemmerring 1784, p. 24. Sur le contexte dans lequel a été écrit ce texte et sur sa réception, cf. Oehler-Klein 1998. Sur les liens entre l’anatomie de Soemmerring et la physiognomonie, cf. de la même, 1990.
55 Soemmerring 1784, p. 4.
56 Cf. Henschen 1966, p. 74-81.
57 Lavater 1775-1778, vol. IV, p. 246.
58 Ibid., vol. II, p. 22-23 ; vol. IV, p. 463.
59 Sur la collection de Lavater, cf. diverses contributions in Mraz et Schögl 1999.
60 Sur la tradition du memento mori, cf. Frye 1979 ; sur l’anatomie baroque, cf. Hansen 1996.
61 La gravure sur cuivre en montre encore beaucoup plus, comme le fait ressortir Oehler-Klein (1998, p. 41-43). Jacobi, lié d’amitié avec Soemmerring, avait interprété la profession de foi spinoziste de Lessing comme un sacrifice de la vérité au profit de la bonne cause supposée. La gravure devait symboliser cette contradiction : Soemmerring, impassible et concentré, mesure le crâne et constate que les Noirs ont un crâne moins développé que les Blancs, bien que la « bonne cause » à tête de méduse lui suggère de constater que l’Africain est égal à l’Européen.
62 Soemmerring 1785, p. 51 ; cf. Jacobi 1786, p. 110-121.
63 Lavater 1775-1778, vol. IV, p. 92.
64 Goethe à Blumenbach, 19 novembre 1793, in Dougherty 1984, p. 94-95.
65 Winckelmann 1825, p. 34-35 ; Lavater 1775-1778, vol. IV, p. 172-173.
66 Moritz 1792-1793, vol. I, p. 214. Goethe, 1993a, p. 565.
67 Goethe 1993a, p. 590.
68 Lors de l’ouverture de la tombe de Raphaël, en 1834, il s’avéra en effet que le crâne conservé à l’académie n’était pas celui de l’artiste.
69 Blumenbach 1798, p. 2. On trouve chez Spengel 1880, un inventaire de la collection qui se prolongea après la mort de Blumenbach en 1840.
70 Blumenbach 1806, p. 66.
71 Cf. Shapin 1994, notamment chapitre vi.
72 Blumenbach 1790a, p. 27. Sur l’anthropologie de Blumenbach, cf. Dougherty 1990 ; Hannaford 1996, p. 203-213.
73 Blumenbach 1790b, p. 18.
74 Blumenbach 1798, p. 150.
75 Ibid., p. 144.
76 Blumenbach 1790b, p. 9 ; du même 1798, p. 145-147.
77 Lavater 1771, p. 121.
78 Lichtenberg à Blumenbach, septembre 1793, in Lichtenberg 1992a, p. 159. Blumenbach décrit le crâne de l’Australien in Blumenbach 1798, p. 153.