Avant-propos à l’édition française

1Des cerveaux de génie est la partie centrale d’une trilogie (même si elle n’était pas conçue d’emblée comme telle) consacrée à l’histoire culturelle du cerveau moderne. Homo cerebralis (1997) traite la genèse du cerveau moderne dans la période relativement brève située entre le XVIII^e siècle et la fin du XIX^e, et analyse l’imbrication discursive de différents champs scientifiques et de disciplines en devenir, telles la physiologie, la psychiatrie et l’anthropologie. Pour éviter tout malentendu : je ne prétends pas qu’il n’y a pas eu de cerveaux dans l’Antiquité ou au XVI^e siècle. Mais, si le mot existait à l’époque, ce que l’on entendait par là, la manière dont on se représentait sa structure et sa fonction, l’approche pratique et symbolique que l’on avait de cet organe, ce que l’on en faisait ou ce que l’on n’en faisait pas, tout cela était radicalement différent de ce qui s’est constitué à partir de 1800.

2Dans la troisième partie de cette trilogie, Der Geist bei der Arbeit (