Commémorer Austerlitz sur place ? Amitiés laborieuses des Tchèques (1895-1935) entre l’Autriche, la Russie et la France
p. 193-214
Texte intégral
Dieu sait pourquoi nous croyons honorer nos grands hommes en leur soustrayant presque tout ce qui a été chez eux un drame d’homme. Pourquoi remplaçons-nous des êtres vivants, intimement soudés, s’élevant au-dessus de leurs défauts, par des espèces de Fridolins abstraits et bien coiffés à l’allure héroïque ? […] À la place d’une réalité complexe et riche, nous mettons un kitsch patriotique. […] Gare à convertir le passé national en une pinacothèque de très nobles gypses académiques parfaitement convenus !
Karel ČaPek, en décembre 19331.
1Qu’un gisement mémoriel ait été au croisement de stratégies concurrentes du souvenir, rien de plus banal. Il en est autrement du site d’Austerlitz/Slavkov pour la société tchèque lors du premier centenaire, puis dans le maelström d’un engouement napoléonien au début des années 1930. Malgré une forte tendance au consensus, une société nationale plébéienne en voie de déchristianisation apparaît ici comme dépassée par un aléa géostratégique de 1805 et son puissant héritage symbolique. Deux conjonctures mémorielles offrirent en effet aux milieux ecclésiastiques, à la classe politique, puis à l’establishment militaire du nouvel État d’après 1918 l’occasion de mettre en œuvre des options foncièrement divergentes, en fonction des intéressements profonds mais mobiles du moment.
2Se trouvait-on là aux antipodes de Leipzig ? Le célèbre Völkerschlachtdenkmal, distant de 400 kilomètres à peine, a été dressé au même moment pour marquer le centenaire du prestige napoléonien en déclin. Or, en première approche, tout oppose octobre 1813 à décembre 1805. Au ras du sol, d’abord : une défaite indécise là ; une victoire foudroyante ici. Dans le miroir de la mémoire, les contrastes s’accusent : dans une morne plaine de Moravie, l’idée de monument, inattendue voire saugrenue pour marquer une défaite autrichienne, surgit dans l’imaginaire d’un jeune prêtre, intimement atteint à la vue d’os et de crânes sortant de terre ici et là ; le souci de sépulture se greffe sur une identité ethno-confessionnelle morave en phase de disparition. En l’absence de tout récit littéraire ou historiographique autochtone du désastre austro-russe, le projet d’un ossuaire qui serait doublé d’un lieu de culte pour célébrer un haut lieu de la mort réconciliatrice des trois armées est ainsi porté par un modeste comité d’ouailles et de notabilités locales, soucieuses d’étaler une loyauté austro-catholique mais totalement dépourvues de moyens susceptibles de répondre à l’ambition du président. Dans la métropole de la Saxe à l’inverse, l’idée d’un grand monument marquant le coup mortel assené à l’envahisseur et matérialisant la gloire émancipatrice des « guerres de libération » prend forme dès 1817, sous la plume d’Ernst Moritz Arndt : projets et débats s’éternisent au long du siècle tout en nourrissant un récit national majeur, avant de prendre une forme architecturale et politique démesurée, sous l’impulsion d’un vaste comité de personnalités animé d’une volonté nationale bien trempée. L’exaltation de l’esprit guerrier vaut alors autant à l’adresse de la France qu’à l’égard d’une Autriche jadis rivale, aujourd’hui en perte de vitesse2. Le seul point commun des monuments achevés en 1912-1913 aura donc été de vouloir induire un tourisme de masse débordant les frontières : un bel espoir en somme, à un jet de pierre de la fatale crise austro-serbe.
3Lieu, ou jeu de la mémoire ? Nous nous proposons d’observer ici deux temps forts dans la réactivation sur place du souvenir de 1805, pour mettre en perspective les ressorts spécifiques de cette double instrumentalisation prometteuse mais sans lendemain : ils semblent pourtant révélateurs des orientations successives d’une société nationale dans le jeu des puissances à l’échelle européenne.
Un mausolée de réconciliation, dans l’attente de la rédemption
4En 1895, l’impulsion première procède de l’expérience d’un jeune professeur de catéchisme : sous cet angle, Moravie et Bohême apparaissent inassimilables l’une à l’autre.
5Au tournant du siècle, la société tchécophone de Bohême, soit deux bons tiers environ des six millions et demi d’habitants du pays, offre en effet une image contrastée dans le domaine des grands récits ethnoconfessionnels. Alors que l’incroyance gagne du terrain dans les grandes villes à l’avantage de l’exaltation nationaliste, saint Wenceslas, duc assassiné en 929 et devenu patron du royaume, continue de susciter une adhésion massive dans le monde paysan : celle-ci est parfaitement compatible avec celle qu’induit la figure de Jan Hus, prédicateur brûlé vif en 1415 lors du concile de Constance. À l’échelle des anniversaires, l’hérétique a toutefois gain de cause, tant l’approche du cinquième centenaire du martyre cristallise une sorte d’axe identitaire inébranlable, puissamment alimenté par la rhétorique de partis politiques émergents, à la fois agnostiques et nationalistes3.
6En Moravie, pays appartenant à la couronne de Bohême mais reconnu comme un margraviat indépendant depuis plus de sept siècles, la donne apparaît tout autre pour les deux millions et demi d’habitants dont les élites, au milieu du xixe siècle, estiment n’être ni bohémiennes ni tchèques. En effet, l’indifférence ethnique des masses paysannes et l’absence de toute école secondaire laïque tchèque confèrent au clergé catholique une prépondérance qu’il ne connaît plus en Bohême4. En lieu et place du mythe de saint Wenceslas ou des récits issus de la Contre-Réforme, une génération de prêtres devant beaucoup au romantisme d’avant 1848 étoffe peu à peu un ancrage mythique à double focale, celui de la Grande-Moravie, évangélisée à partir de 863 par les missionnaires Cyrille et Méthode, deux frères grecs de Salonique célébrant en slavon. Partiellement fondé dans les sources mais radicalement remis en cause par la recherche5, ce large syndrome de représentations (cyrilometodějská idea) réserve à l’identité régionale un rôle d’exception. Inspiré de Byzance mais fidèle à Rome, le peuple chrétien slave de Moravie distinct des Tchèques doit par conséquent œuvrer en faveur d’un rapprochement entre l’ouest et l’est du continent européen6.
7Dans le sillage de František Sušil (1806-1868), prêtre et collectionneur de chants populaires, tout un clergé affirme ainsi une identité à base ethno-confessionnelle ouverte aux idées d’un « unionisme » tel qu’il sera prêché notamment par Antonín Cyril Stojan (1851-1923), futur archevêque d’Olomouc/Olmütz. Ce clergé accueillera sans la moindre réticence le message de Léon XIII (et de son secrétaire d’État Mariano Rampolla del Tindaro, favorable aux Français et aux Russes) appelant à l’unité d’un christianisme ouvert aux Slaves qui acceptent la prééminence de Rome, fût-ce au prix de ralliements. À partir de 1894, cette ouverture7 attise encore davantage la tradition de Cyrille et Méthode, malgré les mises en garde d’un professeur de sociologie, protestant certes, qui n’y décèle qu’un mélange d’illusions et de contrevérités (Masaryk 1894). Pourtant, la révélation du champ de bataille trouve ici son assise et son exaltante espérance.
8Car, près de quatre-vingt-dix ans après la tuerie, des paysans affairés aux travaux des champs continuent d’y recueillir des ossements et des débris d’uniformes. Au calcul strict, le gros des six mille corps fut enseveli en une vingtaine de fosses communes dès avant la mi-décembre 1805. Alois Slovák (1859-1930), un prêtre de trente-cinq ans, professeur de catéchisme dans une Realschule de Brno/Brünn mais promeneur solitaire à ses heures, n’y voit à la Toussaint qu’une terre de morts :
[…] un vaste cimetière – long de quatre heures de marche, sur deux heures en largeur – un immense cimetière où reposent des milliers de disparus, des fils, des frères, des pères, sans que leurs tombes ne soient fleuries ni éclairées, sans que personne n’y prie… ! Ce sont là des [corps sans sépulture] des hommes tombés sur le vaste plateau de Pratzen8.
9La date approximative de la promenade importe peu ici9, bien que le contexte commande de choisir entre novembre 1894 et novembre 1895. Dès 1896, Slovák demande à l’évêché d’être libéré de sa charge d’administrateur du séminaire épiscopal pour plonger avec passion dans l’étude des guerres napoléoniennes : il donne aussitôt des conférences, tout en organisant des excursions d’élèves sur le champ de bataille, alors vierge ou presque de tout indice de mémoire. Si l’appartement de ce passionné d’histoire est orné d’un portrait de Napoléon, au-dessus d’une vaste carte d’état-major du terrain de bataille (Špatný 1995 : 22-23), son mobile premier, et définitivement exclusif, demeure celui de recueillir des ossements pour les conserver dans la paix réconciliatrice d’un ossuaire qui soit surmonté d’un lieu de culte œcuménique. À ses yeux, célébrer les rites funéraires catholique et orthodoxe à la fois sous une croix symbolisant la paix entre les camps adverses de jadis offrira un lieu de prière aux vivants mais, par-dessus tout, permettra d’apaiser la colère céleste dans l’attente de la rédemption et d’une résurrection ultime, le jour du Jugement dernier. L’architecture du lieu – qui allait devenir un mausolée faute d’avoir pu être consacré – et une abondante décoration Art nouveau, riche d’inscriptions bibliques univoques, doit absolument s’inscrire dans cette perspective eschatologique.
10La suite n’est qu’une affaire d’exécution, dans des circonstances qui appelleraient un examen plus détaillé, tant elles témoignent de divergences d’intérêt symptomatiques – autant dans le domaine diplomatique que sous l’aspect ecclésiastique et politique interne à la Cisleithanie10.
11Pour l’essentiel, le père Slovák rédige une brochure d’une centaine de pages s’appuyant sur les rares témoignages d’officiers publiés alors et sur quelques biographies de Napoléon. De plus, il parcourt plusieurs archives paroissiales dans les villages voisins du champ de bataille, ce qui lui permet entre autres de mettre en doute l’épisode célèbre des « étangs gelés » de Žatčany/Satschan et Měnín/Menitz, et des milliers de Russes qui y auraient trouvé la mort sous le feu écrasant de l’artillerie française : il est vrai que la relation remonte au bulletin de victoire rédigé le 3 décembre par l’Empereur en personne. Lorsqu’il manque de sources, Slovák recourt à La Guerre et la Paix (1869, traduit par Vilém Mrštík dès 1888), notamment pour le conseil de guerre allié du 1er décembre tenu à Křenovice ; il n’hésite pas davantage à emprunter à une fresque illustrée à succès sur la guerre austro-prussienne de 1866 pour donner du relief et de la couleur aux scènes de combat (Heller 1895).
12Aussi les deux mille premiers exemplaires ont-ils été vite vendus. Dès 1898, la seconde édition, élargie d’un bon tiers et tirée à dix mille exemplaires, est traduite par un moine augustinien de ses amis, toujours à compte d’auteur. Mais l’exploit éditorial est là : la seconde édition allemande est publiée par la très officielle Imprimerie papale du monastère de Rajhrad/Raygern, citadelle du catholicisme littéraire conservateur. Une version française, traduite de l’allemande par un éditeur de légendes syriaques et coptes, paraît en 1908 chez Henri Daragon, spécialisé dans l’héraldique (Slovák 1898a et b, 1908).
13Désormais établie, la notoriété du « professeur Slovák », expert en histoire militaire, lui permet de lancer avec succès, en novembre 1899, une association sans affiliation confessionnelle explicite dont l’assise ne va toutefois guère au-delà des limites du champ de bataille. Parmi ses quatre-vingts membres, on dénombre 16 maires de villes et villages, 9 paysans et 8 enseignants du primaire, mais aussi 5 anciens militaires, 6 prêtres, et 10 gérants d’exploitation dans l’agroalimentaire local11. En élisant un comité, tous suivent l’homme d’Église qui propose de bâtir, pour le centenaire, « un haut monument en briques dominé par une puissante croix, symbole de paix, ayant en dessous une chapelle avec autel destinée à sacrifier une “offrande de paix” en faveur des soldats morts dont les cendres, retrouvées, reposeront dans le caveau de l’ossuaire12 ».
14Nous voici à pied d’œuvre. Comment construire le monument, avec quels moyens budgétaires et politiques ? À la différence de celui de Leipzig, le Comité écarte toute collecte de fonds publique. Trois grappes de problèmes gardent par conséquent leur part d’énigme, à défaut d’un examen des dossiers dans l’administration impériale, tant à Vienne qu’à Saint-Pétersbourg.
15Dans quelles circonstances, et au prix de quels raisonnements Slovák a-t-il d’abord admis ou sollicité des membres d’honneur, tous autrichiens, dans son Comité ? Deux figures d’ecclésiastiques s’imposaient, aussi bien l’évêque de Brno (Paul de Huyn, 1868-1946, issu d’une famille de généraux et de hauts fonctionnaires) que le prieur du monastère bénédictin de Rajhrad (Benedikt Korčian, 1840-1912, un lettré fin et conciliateur) ; de même les représentants de deux grands lignages du pays, les Mitrovský et les Žerotín, d’autant que Karl Emmanuel von Žerotín (1850-1934) est alors gouverneur de Moravie ; s’y joint un avocat d’affaires en instance d’anoblissement, député catholique-conservateur à la diète de Moravie et au parlement de Cisleithanie (Josef Kudela von Jelínkov, 1845-1913). Si la cour et le gouvernement impérial n’acceptent le Comité qu’à partir de 1905, ils le font à un niveau embarrassant pour son président : un vieux Feldmarschallleutnant familier des services sanitaires est certes bienvenu (Eduard Mingazzi von Modigliano, 1828-1906), à la différence de l’auteur de manuels d’histoire officiels pour le secondaire, nommé au Comité par décision gouvernementale (Franz Sobek, 1844-1913). L’archiduc Friedrich von Habsburg enfin (1856-1936) est, lui, propriétaire d’un domaine voisin du champ de bataille mais, officier général de l’armée k.u.k. (kaiserliche und königliche), il y assume des fonctions suprêmes13. Or il devient le Protektor du monument à construire : la présence de telles figures a-t-elle fait partie d’un compromis maîtrisé par le père Slovák ?
16De façon analogue, il convient de s’interroger sur les préalables des appuis financiers et politiques des grandes puissances, dont la chronologie même demande à être établie de façon plus rigoureuse14. Une fois encore, le père Slovák prend l’initiative d’aller négocier à Vienne, à lui tout seul, avec les deux ambassades. Certes, il s’agit d’un enjeu somme toute mineur, le Comité ayant chiffré le coût à cent mille couronnes. Le contact que Slovák noue avec l’ambassade de Russie au début de la guerre russo-japonaise s’inscrit dans le contexte d’une volonté d’entente réciproque entre Vienne et Saint-Pétersbourg, qui avait été efficacement servie par l’ambassadeur Piotr Alexeïevitch Kapnist (1839-1904), une grande figure austrophile dans la diplomatie tsariste. Il demeure que l’ambassadeur promet d’entrée de jeu de prendre à sa charge la moitié du montant (dont la totalité allait venir du budget de la Guerre), en échange d’un projet russe propre du monument à construire… Slovák semble avoir transigé : Saint-Pétersbourg obtient la rédaction distincte du panneau commémorant les morts russes (il est vrai qu’en décembre 1805, ils représentèrent plus de la moitié du total). Le panneau en russe sera ainsi le seul à ne pas faire explicitement état des victimes autrichiennes et françaises du conflit : l’omission, qui saute aux yeux encore aujourd’hui, possède une singulière résonance au terme de quatre décennies d’usages soviétiques en matière de mémoire de guerre.
17Les deux autres anciens belligérants tardèrent toutefois à se décider : leurs mobiles respectifs gagneraient à être cernés de plus près. Le gouvernement français concourut pour onze mille couronnes et le conseil municipal de Paris pour près de mille (les deux versements représentant 11,5 % du total), tandis que la contribution autrichienne (35,8 %) résulta d’une dynamique singulière15.
18On n’en sait hélas pas davantage sur les réactions des uns et des autres au sein de l’administration épiscopale dont Slovák est issu. Fonctionnaire salarié par le pays de Moravie, l’homme d’Église se révèle vulnérable devant les jugements dont il fait l’objet au sein du consistoire épiscopal, compétent en matière de catéchisme. Offrant des gages incontestables de loyauté austro-catholique conservatrice, le professeur alimentant ses leçons d’exemples de la littérature nationale prête toutefois le flanc à la critique, d’autant qu’il ne s’interdit pas de mettre en cause les complaisances du haut clergé à l’égard de l’aristocratie16. En 1905-1907, le consistoire lui réitère des paroles de satisfaction, voire de reconnaissance pour ses homélies hebdomadaires dans l’ancienne église des Jésuites comme pour ses heures de catéchisme, avant que ne commencent à se multiplier les occasions de sèches critiques, puis des interdictions pures et simples d’emploi de plusieurs manuels de catéchisme ou de littérature tchèque17, pourtant licites en principe, sinon approuvés auparavant en haut lieu. En somme, un diocèse antimoderniste a pu sévèrement peser pour faire décliner au sein du clergé des penchants à la spécificité morave, qui fut un article de foi voici un quart de siècle. Sans en avoir les moyens, l’évêché cherche à contenir l’évolution de la littérature « tchèque », si perméable aux thèmes nationaux « hussites » et perçue jusque-là par les conservateurs moraves comme proche, mais nettement distincte de la leur (Řepa 2001).
19Le Comité n’ayant pu tenir le délai du centenaire, le projet de monument peut tirer avantage du report. En 1906-1907, Slovák consacre ses congés d’été à des enquêtes aux archives du ministère de la Guerre à Vienne ; de même il se rend au château d’Orlík, chez les Schwarzenberg, où l’on conserve un plan de la bataille dressé sur ordre de Napoléon. Enfin et surtout, il confronte les impressions et connaissances rapportées de divers champs de bataille dont il a examiné les monuments et la statuaire funéraires. Curieusement, son horizon reste éminemment autrichien : Wagram (1809), Kulm (1813), Custozza (1848), Magenta et Solférino (1859), Sadowa/Königgrätz (1866), éventuellement la banlieue de Prague (1757) (Sáňka 1932 : 42). Comment interpréter l’absence de Leipzig, alors le champ de bataille le plus actif d’Europe ? Est-ce là la preuve suprême d’un patriotisme autrichien ? Les sources semblent muettes.
20Pour le choix de l’architecte, le Comité vise très haut en sollicitant à la fois le Viennois Otto Wagner (1841-1918), une gloire consacrée, et le Pragois Josef Fanta (1856-1954), qui a déjà recueilli ses premiers prix prestigieux. Le premier, intéressé et aimable mais débordé, se dit prêt à faire partie du jury, quitte à passer la commande à l’un de ses élèves, ce dont le Comité ne veut pas. Le second accepte mais, lui aussi très sollicité en plein mouvement Sécession, ne croit guère au sérieux de la commande, puis fait attendre le Comité jusqu’en 1907 avant de livrer ses six esquisses (Hanák 2005). À ce point, les membres d’honneur du Comité ont-ils été consultés ? Il est plus vraisemblable que les préférences de Slovák, à elles seules, aient été déterminantes. Le Comité opte alors pour le Monument de paix (Mohyla míru18 : nom proposé par Fanta), aux dépens notamment d’un flamboyant Monument de la mort dont la voûte emprunte fort à celle de la gare François-Joseph à Prague, alors en voie d’achèvement sous les ordres du même architecte19.
21En accord avec le sculpteur Čeněk Vosmík, Fanta aura suivi le Comité sur les deux points majeurs : il a donné forme au souci de rite funéraire ouvrant sur la rédemption et la résurrection ; il a imprimé à la croix une dimension œcuménique, au prix d’un patent emprunt à l’orthodoxie russe20.

Fig. 26 : Le mausolée construit en 1910-12 (architecte Josef Fanta, sculpteur Čeněk Vosmík ; état de 2003).
22De l’ambition originelle d’une médiation entre orthodoxes et catholiques, il ne reste en somme qu’un anachronisme dérisoire : parmi les quatre mâles lutteurs s’appuyant sur le pavois de leurs patries respectives, l’Autriche, la Russie et la France se dressent de concert avec une « Moravie », dont chacun des observateurs s’emploie depuis à justifier à sa façon la présence, à moins qu’il ne la passe sous silence. Slovák lui-même admet que cette statuaire de guerriers bien vivants fait résonner « une autre note » que celle de l’ensemble du monument21. Il demeure que le pays où jadis l’aléa d’une guerre de poursuite fit s’entrechoquer les trois plus grandes armées du continent figure, pétrifié, sur un pied d’égalité, au rang de grande puissance.
23Au total, le cône en quadrilatère aux lignes incurvées est achevé largement à contretemps, en été 1912. Les milieux pacifistes d’Autriche-Hongrie, à commencer par ceux de Brno, ne veulent pas en entendre parler22 : l’homme d’Église ne les aurait-il jamais sollicités ? De son côté, le consistoire épiscopal se déclare opposé à la consécration d’un lieu de rituel « schismatique », ce qui induit un refus de l’administration impériale des cultes à Vienne23. Or les tentatives d’accommodements entreprises par Slovák n’aboutissent pas avant l’été 1914 : la chapelle ne sera par conséquent jamais consacrée.
24Il est malaisé de supputer dans quels termes, au sein du Comité, on aurait posé l’alternative de l’ossuaire commun et de la tombe militaire individuelle qui prévaut à partir de la guerre de Crimée et de celle de Sécession. De même sommes-nous condamnés à la conjecture au sujet d’une éventuelle anticipation de l’hécatombe dont les prémices étaient pourtant là24. Quoi qu’il en soit, le père Slovák a spontanément su anticiper la devise de la Revue des études napoléoniennes et de son animateur, Édouard Driault, affichée à partir de 1912 : « En dehors de toute politique, en accord avec les pouvoirs publics. » Le slogan a-t-il eu une portée analogue en Autriche-Hongrie ?
Un cube de la victoire : usages concurrents du souvenir
25La seconde figure napoléonienne de Moravie implique un nombre d’acteurs bien plus considérable, et des enjeux sensiblement plus sérieux. Aussi le propos sera-t-il sommaire à l’excès : dans le sillage d’une prépondérance française qui s’exerce en Europe centrale dès l’automne 1918 en faveur de la nouvelle Tchéco-Slovaquie25, le souvenir de la Grande Armée se résume apparemment à une suite d’usages contrariés ou, pour le moins, symptomatiquement contradictoires.
26Au lendemain de la guerre, le mausolée a en effet été frappé d’un oubli obstiné. Les élites militaires et politiques tchécoslovaques trouvent dans un engagement mineur de juillet 1917, sur le front de Galicie, un puissant aliment symbolique pour la volonté d’indépendance : la victoire de Zborov, obtenue contre l’armée austro-hongroise par une brigade de 3 500 hommes au prix de 167 morts, commande dès lors une avalanche d’écrits, d’images et de représentations, remarquablement servis par un régime républicain et une armée qui se veulent résolument démocratiques (Galandauer 2002 ; Wingfield 2003). En tout cas, cette référence obligatoire atténue l’écho de toute réminiscence napoléonienne en Tchécoslovaquie : le centenaire de la mort de l’Empereur passe presque inaperçu alors que, dans la Pologne voisine, tout l’establishment militaire et politique concourt, en mai 1921, à fortement marquer le rôle de celui qui en 1807 avait créé ex nihilo le duché de Varsovie26. De plus, l’armée tchécoslovaque est parcourue d’un clivage douloureux : les uns servirent la monarchie jusqu’au bout, tandis que les autres réussirent à en déserter les rangs à la faveur des combats, en Italie mais surtout en Russie, pour s’engager dans la guerre du côté allié. Un récit militaire fondateur est alors indispensable, tandis que les civils (tchèques) communient aisément dans l’exaltation de Jan Hus, voire de saint Wenceslas, icône catholique certes, mais elle aussi foncièrement martyre27.
27Or le père Slovák se résout mal à admettre le désintérêt du nouvel État, qu’il a accepté de servir d’entrée de jeu28, quitte à faire enlever à l’intérieur du mausolée le panneau d’inauguration célébrant Friedrich et François-Joseph et à le faire remplacer par un propos faisant état de la « patrie libérée » grâce à Masaryk29. En 1922, il rédige encore une version resserrée de la brochure de 1898, aussitôt éditée en français et en allemand par l’office du tourisme de Brno, mais rien n’y fait. L’année suivante, il finit par accepter de léguer le monument à cet office pour y présider une « commission du monument », maigre consolation face à la morgue de l’État et des collectivités locales.
28Il revient au maréchal Louis Franchet d’Esperey (1856-1942) de bousculer le désintérêt des républicains tchécoslovaques, trop accaparés par la mémoire victorieuse de la dernière guerre en date. Officier proche de Lyautey auquel il va succéder à l’Académie, opposé lui aussi au Cartel des gauches, mais couvert de gloire depuis la percée du front bulgare en septembre 1918 et devenu membre du Conseil supérieur de la défense nationale, Franchet entreprend en novembre 1927 une visite privée du champ de bataille. Sur le tertre de Žuráň d’où Napoléon, balayant d’un regard le vaste théâtre, orchestra le triomphe de la Grande Armée, il suggère au chef de l’état-major tchécoslovaque (Jan Syrový) et au ministre agrarien de la Défense (František Udržal), en présence du chef de la Mission militaire française (Louis-Eugène Faucher), de construire à bonne distance du mausolée un monument marquant la victoire française. Syrový acquiesce sur-le-champ30, tandis qu’un architecte ayant travaillé pour le ministère de la Défense s’exécute peu après. Vojtěch Kerhart, auteur en 1927-1928 de trois statues du président Masaryk, conçoit ici un simple cube (voir fig. 27), destiné à marquer ce haut lieu du génie manœuvrier.

Fig. 27 : Le cube inauguré en 1930 (architecte Vojtěch Kerhart ; état de 2005).
29L’inauguration du cube portant le plan des corps d’armée au matin du 2 décembre et la célèbre proclamation du lendemain représentent en juillet 1930 un tournant du souvenir napoléonien en Tchécoslovaquie31. Dès lors se met en branle, dans le discours des uns et des autres, un argumentaire amalgamant la force militaire de la France républicaine et la valorisation de l’héritage révolutionnaire de l’Empire pour les peuples assujettis sous les Habsbourg, le tout s’achevant par des marques de gratitude et de reconnaissance à l’adresse de la Mission militaire pour son œuvre d’instruction et d’organisation entreprise depuis 191832.
30Deux stratégies mémorielles cherchent désormais à cohabiter. Celle de la municipalité de Slavkov qui, dès le mois d’août suivant, met sur pied une commission du tourisme préparant pour juillet 1931 une Exposition napoléonienne, promise à une réussite marquante dans le pays. La commission municipale présidée par l’éditeur et publiciste Jaroslav Gregor (1901-1968) se double dès 1932 d’une agence de publicité et de voyages, appelée opportunément Club des amis de la France ; en 1933, elle donnera naissance à une Société napoléonienne de Brno, éditrice de recueils d’études et de brochures touristiques, avant d’organiser en plein air des « Jeux napoléoniens » bisannuels à grand spectacle (Gernešová 2005).
31La seconde actualisation du passé procède des milieux littéraires et politiques de la droite nationaliste pragoise. Ceux-ci fondent fin 1931 une Société napoléonienne de Prague, présidée par František Skácelík (1873-1944), médecin, écrivain et journaliste ; la vice-présidence et le secrétariat général reviennent à Jan Maria Augusta (1897-1939), poète d’orientation symboliste et fondateur d’une Ligue des hommes libres soucieuse de renouveler la vie publique sur la base du principe monarchiste. Or les napoléonisants pragois, disposant de quelques soutiens dans les milieux francophiles d’avant guerre (parmi les plus connus, la femme peintre Zdeňka Braunerová, le poète Josef Svatopluk Machar ou l’écrivain et collectionneur Emanuel Lešehrad), s’assurent des appuis de poids au sein de la Mission militaire française. Bien malgré cette dernière, la Société devient l’un des instruments de pression mobilisés par le Parti national-démocrate, vivement hostile au président Masaryk et à son inamovible ministre des Affaires étrangères, Edvard Beneš. De plus, le cercle dirigeant de la Société s’affiche comme l’interlocuteur quasi officiel de la Société des études napoléoniennes de Paris qui, constituée en mai 1921 sous l’impulsion de l’historien Édouard Driault, donne naissance à des structures éphémères appelées à encadrer les manifestations d’anniversaire des napoléonisants français33.
32On le voit, les admirateurs de l’Empereur agissent en fonction de mobiles spécifiques. À Paris où le rôle des historiens professionnels au sein de la Société continue de s’affirmer grâce à Driault et à Philippe Sagnac, la raison d’être est celle d’une meilleure connaissance de l’Empire, du service à la mémoire de Napoléon et, subsidiairement, de l’urgence du retour des cendres du roi de Rome ; à ce titre, l’entourage de Driault attend beaucoup, à tort, de l’influence à Vienne de leurs coreligionnaires tchécoslovaques. À Prague, c’est la légitimité du régime et de son personnel qui est en cause aux yeux de bien des protagonistes de la Société (à commencer par František Hlaváček, Lev Borský et Jan Maria Augusta) ; tout au plus sont-ils prêts à collaborer à l’éducation militaire de la jeunesse pour lui inculquer des valeurs de bravoure et cultiver l’esprit de sacrifice, quitte à forger la volonté de résistance d’une « nation tchécoslovaque » alliée de la France34.
33Aussi le IIIe Congrès napoléonien international35 qui, avec une forte présence française, se tient à Prague fin octobre 1933 conjointement au quinzième anniversaire de l’indépendance tchécoslovaque, marque-t-il l’apogée de l’engouement subit pour le souvenir de l’Empire dans le pays. Prudent, ne pouvant s’abstenir, le gouvernement opte pour des formes de patronage indirect, tandis que la présidence d’honneur peuplée de dizaines de noms illustres venant de toute l’Europe contribue à neutraliser l’activisme de la droite autoritaire tchèque. La lettre de salutations que le ministre Beneš adresse à la présidence du Congrès36 marque du coup la limite de l’appui nuancé qu’un régime démocratique était à même d’accorder à une manifestation organisée par des napoléonisants pour ainsi dire fondamentalistes et dont les thèmes, spontanément bonapartistes, peinaient à s’accorder sur le plan international.
Une mémoire introuvable ?
34En décembre 1933, Karel Čapek craignit que les places publiques de son pays ne puissent devenir autant de panthéons de Fridolins. Sans doute n’a-t-il pas imaginé des espaces mémoriels en pleine campagne, tout aussi vulnérables devant des actualisations du souvenir obéissant à des logiques incompatibles.
35De plus, les emplois de la bataille de 1805 dans la mémoire locale de 1897 et de 1930 supposaient des assises historiques concrètes qui à l’évidence firent défaut. L’aléa d’une guerre de poursuite ne pouvait avoir davantage de portée, alors que les objectifs de chacune des actualisations répondaient à des impératifs décalés. En tout cas, l’éclat d’Austerlitz n’avait pas eu, en soi, d’écho immédiat dans le processus d’émancipation de la société nationale morave ni tchèque37, à la différence de ce que furent le duché de Varsovie ou la bataille de Leipzig dans la mémoire historique des élites polonaises et allemandes, jusqu’à la Grande Guerre à tout le moins (Schmidt 1986 ; Dufraisse 1991 ; Schulze 2001). L’instrumentalisation de cet épisode devait inévitablement s’en ressentir, malgré le crédit que purent, un temps, faire naître ses artisans successifs.
36Il n’est pas interdit de méditer sur le sort ultime du buste du père Slovák, inauguré devant le mausolée en septembre 1935 : à l’approche du front, fin avril 1945, un paysan tint à le sauvegarder chez lui, en laissant le socle en place. Or, les combattants repartis, l’administration du village s’est servie de ce dernier pour honorer la mémoire des soldats soviétiques tombés dans l’assaut du plateau de Prace/Pratzen. Serait-ce là un retour à l’idée d’origine, celle d’une médiation morave entre orthodoxes et catholiques, ou un outrage lointain infligé à la mémoire du grand stratège français ?
Références bibliographiques
Note sur les sources
37Pour cette esquisse de la problématique, nous n’avons pu examiner la correspondance diplomatique de l’ambassade de Russie ni celle de l’ambassade de France à Vienne, pas plus que les fonds pertinents du Kriegsarchiv autrichien (1901-1914) ou ceux du ministère de la Défense nationale tchécoslovaque (1927-1935).
38Les papiers d’Alois Slovák ont connu des aléas administratifs malaisés à cerner. Aux Archives du pays de Moravie à Brno (Moravský zemský archiv) où ils ont été déposés dès 1931, on ne garde que trois cartons, sous la cote G 64 (la correspondance de 1880-1892, des brouillons d’homélies jusqu’en 1923, etc.). Les Archives du district de Vyškov conservées à Slavkov gardent, dans le fonds NAD 616, quelques fragments d’écrits du prêtre, conjointement aux papiers du Club des amis de la France (1934-1939) et de la Société napoléonienne de Brno (1934-1938). Les Archives de la ville de Brno possèdent, parmi les fonds Établissements scolaires, les papiers administratifs relatifs au professeur de catéchisme qu’il fut de 1887 à 1923 (les fonds M. 57 et M. 85). Nous n’avons pas sollicité les riches archives du diocèse de Brno dont les deux évêques – František Bauer (1882-1904) et Paul de Huyn (1904-1916) – ont marqué les débats d’alors par un persistant activisme antimoderniste, anticipant ainsi l’encyclique « Pascendi dominici gregis » de Pie X (septembre 1907).
39Les associations de napoléonisants à Paris, Prague et Brno ont laissé des traces par le biais d’imprimés et des fonds personnels de plusieurs acteurs intellectuels, politiques ou littéraires (nous n’avons pu les examiner : E. Driault, Ph. Sagnac, J. M. Augusta, F. Skácelík, E. Lešehrad, F. Hlaváček, J. Gregor, etc.). Rétablie dès janvier 1990, la Société napoléonienne de Tchécoslovaquie sise à Brno s’est abstenue de changer de nom après la séparation de 1993. Elle publie un Bulletin ČSNS (34 livraisons, en tchèque, entre 1997 et 2005) : axé prioritairement sur le bicentenaire de la bataille, il illustre le souci permanent de mettre en valeur la moindre trace matérielle ou symbolique du conflit mais reproduit à l’occasion d’utiles pièces ou témoignages, certes sujets à caution, sur l’activisme mémoriel incessant des admirateurs moraves et tchèques de l’Empereur, tout au long du xxe siècle.
40À Slavkov enfin, les Archives historiques de la ville conservent des débris de fonds personnels recueillis ailleurs, en particulier sur le Comité de 1899 et la construction du mausolée. Sur le champ de bataille, les Archives régionales de šlapanice (www.muzeumbrnenska.cz) sont le propriétaire-gérant actuel du mausolée (Mohyla míru), contraint de composer avec l’agence de publicité Dava, maître d’œuvre médiatique du bicentenaire à l’amont comme à l’aval (www.austerlitz2005.com).
41Nous tenons à remercier les collaborateurs des archives publiques : ils ont tous bien voulu répondre à nos sollicitations.
Bibliographie
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Notes de bas de page
1 Lors d’un débat sur la statuaire des héros de l’indépendance de 1918 : « O poměru k hrdinům », Lidové noviny, no 625, 14 décembre 1933, p. 9. Repris dans Čapek 1991 : 154.
2 Pour des travaux récents sur le monument de la banlieue sud-est de Leipzig, voir Hoffmann 1994 ; Keller et Schmid 1995 ; Oehme et al. 2005.
3 Voir les travaux de Cynthia Paces, notamment 2001. On n’aura pas oublié le renouveau de l’historiographie tchèque depuis une vingtaine d’années, impulsé sur ce point par Vladimír Macura (1945-1999), Jiří Rak,Vít Vlnas et bien d’autres : voir Hojda et Pokorný 1996 ; Fasora et al. 2005. Rappelons enfin en marge qu’à partir de 1895 se déploie, à Prague pour l’essentiel, le vaste débat sur le sens de l’histoire tchèque : s’il voit s’opposer avec virulence nombre de grandes figures d’intellectuels œuvrant dans la philosophie, la sociologie et l’historiographie nationales, il ne touche guère à l’imaginaire des classes populaires. (Voir la note suivante.)
4 Pour une fine analyse des spécificités confessionnelles de la Bohême tchèque, voir Ducreux 1990.
5 Voir Hadler 1999. Plus généralement, voir les travaux abondants du médiéviste Dušan Třeštík, pourfendeur inlassable des récits enfermant la communauté nationale des xixe et xxe siècles dans un repli exclusif.
6 Dans ce sens, ces dispositions favorables à l’égard de la Russie des tsars sont distinctes aussi bien de la russophilie des groupes d’intellectuels songeant vers 1810-1820 à l’unité des Slaves que de la profonde vague d’un « néo-slavisme » pro-russe qui balaie Bohême et Moravie vers 1905-1910. Voir Vyšný 1977 ; Vlček 2002.
7 Les textes de base sont ici la lettre apostolique « Praeclara gratulationis » du 20 juin, le décret « Orientalium dignitas » du 30 novembre, enfin l’encyclique « Christi nomen » du 24 décembre 1894.
8 Slovák 1897 : 112. Passage clé de l’avant-dernière page de la brochure, il sera mis en évidence dans les éditions et traductions ultérieures du prêtre.
9 En l’absence d’indices formels, la fourchette va de la Toussaint de 1885 à celle de 1897 (Sáňka 1932 : 39 ; Jan Špatný, Bulletin ČSNS, 10, mars 2000 : 24 ; Ferbyová 2001, etc.). Les évocations de napoléonisants comme les brochures touristiques d’aujourd’hui reprennent l’une d’elles, au gré d’aléas difficiles à percer.
10 Les études existant sur le sujet ont pour point commun de soustraire l’entreprise au contexte et d’occulter les oppositions – à l’exception de celle des « autorités autrichiennes » qui, depuis 1918, ont bon dos sous bien des plumes – un cas de figure qui est un sujet en soi.
11 Le relevé nominal dressé vers 1906 par Slovák, et conservé aux Archives historiques de la ville de Slavkov (cote M. 132), a été publié par Jan Špatný, dans le Bulletin ČSNS no 10, mars 2000 : 24-26.
12 Résolution sans date, votée au début de 1901 (Slovák 1923 : 77) ; voir Sokolnice a slavkovská bitva, Sokolnice, Obecní úřad, 2000, p. 28. Pour l’appel de février 1901, lancé au nom des « chrétiens, patriotes autrichiens », Časopis Matice moravské, 25 (1901), p. 211.
13 Inspecteur général en 1905, commandant suprême deux ans plus tard, chef des armées austro-hongroises d’août 1914 à février 1917. Personnage controversé bien avant la guerre, il devint dès 1903 l’incarnation du « marquis de sang » chez le poète Petr Bezruč, qui dénonce sur un ton pathétique, dans ses Chants de Silésie, l’exploitation des mines de houille du pays par l’aristocratie allemande d’Autriche.
14 Dans les écrits consacrés au monument, les données circulent d’un auteur à l’autre, souvent de façon implicite, alors qu’on se garde d’ausculter la logique qui sous-tend les appuis respectifs.
15 Volontiers occultée parmi les auteurs tchèques, alors qu’elle fut seule à relever d’un véritable fund raising : François-Joseph intervint en dernier (pour 10 000 couronnes, au moment où la construction s’achevait), tandis que l’archiduc Friedrich fut le premier (2 000 dès 1905, versés au titre de sa charge de Protektor). L’administration militaire, les honvéds hongrois y compris, réunit 4 370 couronnes, divers nobles et prélats 3 000 couronnes, tout comme la diète de Moravie, tandis qu’une collecte privée donna 5 247 couronnes. Les villes de Vienne et de Budapest, trop parisiennes sans doute, ne donnèrent que 1 000 couronnes chacune, si l’on en croit un relevé global de Slovák datant de décembre 1915. Voir Ustohal 1995 : 47-48 ; Slovák 1912 : 22 ; Sáňka 1932 : 41.
16 Ainsi lors d’une homélie dans sa ville natale : propos repris in extenso dans Narodnínoviny (Boskovice) du 3 août 1904 ; cité par Hugo Sáňka (1932 : 21).
17 La présence d’un seul poème jugé austrophobe peut ainsi appeler l’opprobre, alors que se resserre la censure néo-thomiste obstinément hostile à tout modernisme. Dans le diocèse de Brno, le théologien Josef Pospíšil (1845-1926), très proche de l’évêque, incarne ainsi, sous l’habit d’un grand docteur, un dogmatisme inflexible. Slovák fait l’objet de plusieurs convocations où il tente de défendre non pas des tendances modernistes, mais une liberté de choix d’exemples édifiants en matière littéraire. Pour le contexte, voir les travaux de Pavel Marek, en particulier 2003, et de Martin C. Putna (1998).
18 Le terme de mohyla n’a apparemment pas d’équivalent en français : identique en slovaque et en ukrainien, et s’écrivant mogila en russe, bulgare, serbo-croate et polonais, le vocable renvoie à un tertre ou un tumulus funéraire. En Europe occidentale, il est qualifié de cairn, Friedensdenkmal ou monument.
19 Appelée gare Wilson durant l’entre-deux-guerres, elle est aujourd’hui « gare centrale » tout en ayant conservé son allure stylée du début du siècle. Pour les réalisations de Josef Fanta, voir Wittlich 1982.
20 Là encore, l’occultation prévaut chez les historiens du monument, avant d’être répétée à l’envi par les auteurs de brochures et autres guides : les calques sont obscurément qualifiés de « vieux-chrétiens » ou « antiquement chrétiens » (starokřest’anský).
21 Cela avant même son achèvement, dans l’article « Mohyla na bojišti slavkovském », Suaz : Věstník Zemského svazu pro povznesení návštěvy cizincůna Moravěa ve Slezsku, II, no 2, 1912, p. 24.
22 Il n’y a pas la moindre mention du monument ni de sa construction dans la Friedens-Warte de Vienne, alors que la section de Brno (Jednota mírová pro Moravu/Friedensliga für Mähren) se révèle comme l’une des plus actives de Cisleithanie, grâce à des conférenciers de premier plan (Jindřiška Wurmová, František Pražák, Alexandr Batěk, František Kameníček), pour l’essentiel des enseignants agnostiques proches des partis politiques de centre-gauche et très présents dans la rubrique activiste de la revue (Friedens-Warte : Blätter für internationale Verständigung und zwischenstaatliche Organisation, Vienne, année 1899 et suivantes).
23 Voir Sáňka 1932 : 44. Inutile de rappeler ici combien le prétendu panslavisme des Tchèques, Moravie et Bohême confondues, fut alors agité en guise d’épouvantail commode, notamment dans les milieux panallemands de toute la Cisleithanie, mais aussi en Hongrie.
24 Voir Vovelle 1983 ; Becker 1994 ; Winter 1995 ; et la production historiographique impulsée par ces pionniers. Pour un état franco-britannique de la question, commode et pénétrant, voir Prost et Winter 2004.
25 Voir les travaux d’Antoine Marès sur le sujet, en particulier 1978 et 1983. Voir aussi le volume d’actes Bâtir une nouvelle sécurité, Centre d’études d’histoire de la défense, 2001.
26 Bien avant l’indépendance, Bonaparte devint en effet une figure intouchable aux yeux du futur maréchal Piłsudski et de son entourage : voir Zahorski 1974 (enjeux successifs résumés dans « La légende napoléonienne en Pologne », Annales historiques de la Révolution française, 53, 1981, p. 572-598) ; Nieuwazny 2001, ainsi que les biographies du maréchal parues ou republiées en Pologne depuis 1989.
27 Voir Pynsent 1994, en particulier le chap. IV, et Placák 2002.
28 Malade à partir de 1918, il fit imprimer son homélie d’adieu : l’amour de Dieu et celui de la République avancent désormais du même pas, avec l’exaltation de Jan Hus et une dévotion pathétique du président Masaryk : « Poslední exhorta », du 2 mars 1919, fonds Alois Slovák, Archives du district de Vyškov.
29 Le panneau d’origine sera remis en place en juin 1995 – nous laissons ici de côté l’historique mouvementé des autres inscriptions : les changements, si flagrants qu’ils aient été, demandent à être situés au plus près, avant 1939 comme après 1945.
30 Martin 1930 : 551 ; Ustohal 1995 : 19-20. Pour les nouvelles d’agence du voyage privé du maréchal entre Katowice (industrie sidérurgique) et Plzeň/Pilsen (industrie d’armement), voir Le Temps du 27 novembre au 1er décembre 1927.
31 « Le monument aux morts français d’Austerlitz », Le Temps du 7 juillet 1930 ; « Le monument d’Austerlitz », L’Illustration des 9 et 23 août 1930, p. 534 et 592.
32 Le 5 juillet, le discours d’inauguration du nouveau ministre agrarien de la Défense, Karel Viškovský, se révèle un modèle du genre, d’autant qu’il s’agit de marier ces thèmes avec l’opportunité du plan Briand, que Prague accepte le jour même du 14 juillet. Pour le discours de Viškovský et la brève réponse du général Mittelhauser, ancien chef de la Mission militaire, voir le Bulletin ČSNS no 10, mars 2000, p. 27-28.
33 Revue des études napoléoniennes, no 1, 1912 et suivantes, passim. Voir, parmi beaucoup d’autres, Petiteau 1999, chap. iv de la première partie, et Jourdan 2004.
34 Plusieurs contributions à Napoleon : sborník prací, recueil des études [sic], Prague, Napoleonská společnost, 1932, appelleraient une exégèse attentive au maniement contradictoire des thèmes nationalistes. Maître d’œuvre du volume, Augusta y développa abondamment (sous le titre « Napoleon a český nacionalismus », p. 63-125) la conférence qu’il avait prononcée en octobre 1932 à Paris (Augusta 1932).
35 Le premier se tint à Paris en juin 1921 (centenaire de la mort de Napoléon), tout comme le deuxième, en octobre 1932 (centenaire de celle de l’Aiglon).
36 Publiée in extenso dans Sborník Napoleon [publié pour le 190e anniversaire de la bataille], Slavkov, Československá napoleonská společnost, 1995, p. 18-19. Manœuvrier dans un autre registre, Beneš y déploie un savoir de sociologue attentif à l’épaisseur historique des faits sociaux, objets de commémorations.
37 La mémoire des guerres napoléoniennes dans le pays ne saurait toutefois se réduire à un constat si plat : voir Fasora et al. 2005, troisième et quatrième parties, en particulier les contributions de Jiří Rak, Milan Řepa et Hana Gernešová. Pour le contexte, voir Raková et Lequesne 2006.
Auteur
Institut européen de l’université de Genève
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2009