Les mangeurs de craies
Une histoire des instituteurs ouest-africains en situation coloniale
L’école normale William-Ponty, ouverte au Sénégal en 1903, a été pendant plusieurs décennies le creuset de l’élite politique et intellectuelle de l’Afrique occidentale française (AOF), une fédération créée en 1895 pour gérer administrativement huit colonies françaises d’Afrique de l’Ouest (appelées alors territoires). De ses bancs sont issues des figures prestigieuses et notamment ceux qu’on appelle les « Pères » des indépendances africaines : le Malien Modibo Kéita, le Nigérien Hamani Diori, le...
Éditeur : Éditions de la Maison des sciences de l’homme
Lieu d’édition : Paris
Publication sur OpenEdition Books : 20 décembre 2024
ISBN numérique : 978-2-7351-3095-5
DOI : 10.4000/12zes
Collection : Afrique(s)
Année d’édition : 2024
ISBN (Édition imprimée) : 978-2-7351-3065-8
Nombre de pages : 302
L'acquisition du capital scolaire
Trajectoires enseignantes en situation coloniale
Des « mangeurs de craies » aux « hommes assis »
L’école normale William-Ponty, ouverte au Sénégal en 1903, a été pendant plusieurs décennies le creuset de l’élite politique et intellectuelle de l’Afrique occidentale française (AOF), une fédération créée en 1895 pour gérer administrativement huit colonies françaises d’Afrique de l’Ouest (appelées alors territoires). De ses bancs sont issues des figures prestigieuses et notamment ceux qu’on appelle les « Pères » des indépendances africaines : le Malien Modibo Kéita, le Nigérien Hamani Diori, le Béninois Hubert Maga, le Sénégalais Mamadou Dia, l’Ivoirien Félix Houphouët-Boigny et bien d’autres encore. Mais au-delà de ces cas célèbres, l’école William-Ponty a aussi accueilli des centaines de diplômés anonymes : plus de 2 200 entre 1903 et 1947, une toute petite goutte pour une population de l’AOF estimée à environ 16 millions de personnes à la fin des années 1940. Appelés « Pontins », ils sont instituteurs pour la majorité mais aussi commis d’administration, médecins et vétérinaires. Ce livre propose de jeter un regard nouveau sur un pan mal exploré de la situation coloniale : comment des centaines de jeunes hommes d’Afrique de l’Ouest ont, individuellement aussi bien que collectivement, investi, embrassé, contesté, transformé la manière dont s’est forgée l’appartenance à une élite instruite formée par l’autorité coloniale en AOF.
IdRef : 10573618X
Jean-Hervé Jézéquel est directeur de projet de Crisis Group pour le Sahel. Il est chargé de mener des recherches approfondies et des actions de plaidoyer sur les questions politiques et sécuritaires qui prévalent dans la région du Sahel, notamment au Niger, au Mali et au Burkina Faso, afin d'œuvrer à la promotion de la stabilité et de la sécurité. Il est titulaire d'un doctorat obtenu en 2002 à l'École des hautes études en sciences sociales.
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