2Dossier « Les traditions militaires : florilège » réalisé par trois documentalistes (Constance Lemans, Christine Majoulet et Lucie Moriceau) de l’Établissement de communication et de production audiovisuelle de la défense (ECPAD). Ce dossier est téléchargeable en ligne, la citation se trouve à la p. 18.
3Parmi les huit régiments composant la 11e brigade parachutiste, deux sont des régiments « troupes de Marine » : le 3e RPIMA et le 8e RPIMSA.
4 Pour une histoire des troupes de Marine, voir Lanclume (2002) et Poussin (2014 : 21-57).
5Cette phrase apparaît en ouverture du site internet consacré aux troupes de Marine : http://www.troupesdemarine.org/index2.htm [lien valide en juillet 2016]. Ce statut d’« unité d’élite » est abondamment mis en avant par les militaires appartenant à des régiments TDM. Il correspond également à une qualification officielle. De par leur engagement opérationnel, ces troupes ont été classées « unités d’élite » au milieu du XIXe siècle.
6Le terme désigne les membres de l’infanterie de Marine. À l’origine, son usage est dépréciatif : les « marsouins » sont « jugés inutiles, ils sont peu appréciés des marins qui leur attribuent ce surnom en raison du peu de vivacité de ce cétacé » (Poussin 2014 : 24). Aujourd’hui, le terme est largement revendiqué par les troupes de Marine.
7Le terme désigne les membres de l’artillerie de Marine.
8Les deux premières strophes du chant sont révélatrices : « Respectez l’armée coloniale / Qui boit du vin rouge / Les biffins, c’est comme les homards / Quand c’est cuit, c’est rouge / Putain d’biffin, qu’as-tu ? / As-tu d’la merde aux fesses ? / Putain d’biffin, qu’as-tu ? / As-tu d’la merde au cul ? »
9 L’instruction relative aux tenues et uniformes précise que les insignes peuvent rendre visibles six types d’appartenance : 1/ nationale (représentée par l’insigne de nationalité), 2/ à une grande unité (insigne de grande unité), 3/ à une arme, une subdivision d’arme ou un service particulier (matérialisée par le port du losange de manche), 4/ à un corps (insigne de corps), 5/ à une unité élémentaire (insigne d’unité élémentaire) et 6/ à une unité d’arme (plastron d’arme).
10Bien qu’il ne s’agisse pas d’un insigne, la « bande patronymique » (portée sur la poitrine du côté droit) donne également une indication précieuse : l’initiale du prénom et le patronyme complet de l’individu.
11Au quotidien, sur le treillis dit « de travail », le grade de l’individu est matérialisé par le port d’un carré de tissu, « scratché » à l’emplacement du sternum.
13 Signé Lance M. Baron, l’article était intitulé « Army tightens rules on hair, tattoos, makeup ».
15Dans leur ouvrage consacré aux origines du tatouage, Jérôme Pierrat et Éric Guillon (2000 : 156-157) reprennent des extraits du témoignage de C. Camaudi, qui effectue son service militaire dans les années 1885-1890 et tatoue ses camarades : « Sur un bouchon qui me servait de manche d’outil, j’avais enfoncé par le chas trois aiguilles dont j’avais réuni les pointes en triangle à l’aide d’un fil. Les trois pointes me servaient à la fois de plume gardant l’encre de Chine et de burin. […] L’épiderme se boursouflait et souvent je devais attendre deux ou trois jours avant de terminer un casque ou un simple cuirassier. Mais l’engouement était si grand que les braves bougres ne bronchaient pas et courageusement me disaient après deux heures de piqûres : “Va toujours, je t’assure que je ne sens rien.” Mais le lendemain, leur bras était tellement enflé qu’ils ne pouvaient même plus dégainer. »
16Aux dires de plusieurs de mes interlocuteurs, l’interdiction ne concernerait que les tatouages visibles lorsque l’individu porte l’uniforme. Or, la diversité des tenues militaires sème le trouble : un tatouage situé sur le mollet est par exemple « invisible » en treillis, mais devient apparent pour qui porte un short de sport réglementaire.
17Au sujet de la création d’insignes par les soldats durant la Grande Guerre, Christian Benoit (1997) note également la récurrence du thème animalier.
18Dans les sociétés européennes, la pratique du tatouage s’est largement étendue aux femmes dans la seconde moitié du XXe siècle. Dans les sociétés antiques du bassin méditerranéen, le tatouage est une pratique surtout féminine, dont la fonction est ornementale (Renaut 2008).
19 Notamment au sein de la communauté carcérale, comme l’attestent les travaux de Parenteau-Denoël (2003) ou de Solini, Neyrand & Basson (2011), mais également dans les espaces sportifs et ouvriers ou encore dans les groupes de jeunes hommes réputés délinquants, violents ou criminels.
20Interprétée par Fernandel dans le film Raphaël le tatoué (réalisé par Christian-Jaque en 1938), la chanson « Un dur, un vrai, un tatoué » illustre bien cette association du tatouage et de la virilité guerrière : « Je ne porte pas de perlouses / Je ne suis pas un nervi / Je trouve que ça fait tartouze / Et c’est pourquoi moi je vous le dis […] Je suis un dur, un vrai, un tatoué ! / Je fais pas des magnes, qu’est-ce qu’on y gagne ? / Pour les tournants, moi faut pas me les jouer / J’ai risqué le bagne, faut l’avouer / J’ai bouffé du cannibale / J’ai même digéré des balles / Il en faut pour que je m’emballe / Je sais discuter / Car des bataillons d’Afrique / Je porte la marque de fabrique / Et voilà tout le portrait / D’un tatoué, d’un dur, d’un vrai ! » On trouve une autre illustration de cette association du militaire au tatouage dans le film Le Tatoué (réalisé par Denys de La Patellière et sorti en 1968) ou dans la fameuse chanson « Mon légionnaire », créée en 1936 par Marie Dubas (sur des paroles de Raymond Asso et une musique de Marguerite Monnot) et rendue célèbre par Édith Piaf. Dans cette chanson, le militaire est décrit comme un bel homme insaisissable et voyageur au corps couvert de tatouages.