Invariants et variabilités dans les sciences cognitives
« Comme toutes les sciences, les sciences cognitives sont confrontées à la variabilité des phénomènes qu'elles étudient, et cherchent à dégager de cette variabilité un ensemble de régularités, d'invariants, sur lesquels ancrer les connaissances. Cette quête d'invariance implique des choix quant aux formes de variabilité à prendre en considération. Certaines, jugées pertinentes pour l'objet d'étude, sont utilisées ou manipulées pour en extraire des invariants, tandis que d'autres, jugées sans i...
Éditeur : Éditions de la Maison des sciences de l’homme
Lieu d’édition : Paris
Publication sur OpenEdition Books : 4 juillet 2017
ISBN numérique : 978-2-7351-1897-7
DOI : 10.4000/books.editionsmsh.6672
Collection : Cognitique
Année d’édition : 2002
ISBN (Édition imprimée) : 978-2-7351-0966-1
Nombre de pages : 400
Jacques Lautrey, Bernard Mazoyer et Paul van Geert
IntroductionPremière partie: Génétique et neurosciences
Pierre L. Roubertoux et Michèle Carlier
Invariants et variants génétiques : les apports de la génomique dans l'étude des processus cognitifsPierre Buisseret
Structures anatomiques du cerveau : permanence, évolution et différences individuellesBernard Mazoyer et Nathalie Tzourio-Mazoyer
Variabilité anatomique et fonctionnelle des aires du langageChristian Xerri
Malléabilité des représentations du cortex somesthésique : mécanismes de plasticité et corrélats perceptifsDeuxième partie: Sciences du comportement
Michel Kreutzer
Comportement et cognition animale : le statut de la stéréotypie et de la variabilitéThéophile Ohlmann
Contraintes situationnelles et plasticité individuelle : compétences des systèmes vicariantsLaurence Rieben
Les différences individuelles dans l'apprentissage de la lecture et leurs implications pour l'écoleTroisième partie: Sciences du langage
Catherine Fuchs
Place et rôle de la variabilité dans les théories linguistiquesBernard Laks
Un exemple de modélisation des invariants et de la variabilité linguistiques : la Théorie de l’OptimalitéRené Carré et Jean-Marie Hombert
Variabilité phonétique en production et perception de parole : stratégies individuellesMichèle Kail
Variabilités en psycholinguistique développementaleQuatrième partie: Sciences sociales
Bernard Lahire
Les variations pertinentes en sociologieAlan P. Kirman
Invariant et variabilité : le point de vue de l'économisteAnne-Christine Taylor
Invariants et variabilité en anthropologieCinquième partie: Méthodologie et modélisation
Jean-Sylvain Liénard
Variabilité et multicatégorisationFrédéric Alexandre
Extraction d'invariants et prise en compte de la variabilité dans les réseaux de neurones artificielsUlman Lindenberger, Shu-Chen Li et Yvonne Brehmer
La variabilité dans le vieillissement comportemental : conséquence et agent du changement ontogénétiquePeter C. M. Molenaar
Variabilité interindividuelle et intra-individuelle dans le développement cognitifLes approches idiographiques et la Théorie des Systèmes Développementaux
Guy Theraulaz, Jacques Gautrais et Jean-Louis Deneubourg
Origines et fonctions de la variabilité chez les insectes sociaux« Comme toutes les sciences, les sciences cognitives sont confrontées à la variabilité des phénomènes qu'elles étudient, et cherchent à dégager de cette variabilité un ensemble de régularités, d'invariants, sur lesquels ancrer les connaissances. Cette quête d'invariance implique des choix quant aux formes de variabilité à prendre en considération. Certaines, jugées pertinentes pour l'objet d'étude, sont utilisées ou manipulées pour en extraire des invariants, tandis que d'autres, jugées sans importance, sont négligées ou neutralisées. Concernant ces choix, les opinions et les pratiques sont changeantes selon les époques, l'état d'avancement des disciplines ou les courants théoriques au sein d'une même discipline. Des formes de variabilité ignorées à une époque peuvent devenir intéressantes un peu plus tard.
Il semble précisément que nous soyons à une époque où le regard porté sur la variabilité évolue, notamment dans les sciences cognitives. La recherche d'universaux a souvent conduit à centrer l'analyse sur les tendances moyennes et à attribuer la variabilité observée autour de ces tendances aux erreurs de mesure ou à des bruits parasites sans grande importance. Or, dans beaucoup de disciplines concernées par la cognition, le rôle reconnu à la variabilité dans les mécanismes adaptatifs et, plus particulièrement, dans les processus d'auto-organisation, conduit à reconsidérer son statut. Cette évolution des idées suscite un regain d'intérêt pour l'étude des différentes formes de variabilité - intra-individuelle, interindividuelle, intergroupes, inter-langues, interculturelles, etc. - et conduit souvent à questionner, repenser, les invariants dans le domaine de la cognition. La recherche de nouvelles formes d'articulation entre les variabilités et les invariants apparaît donc comme un des thèmes émergents autour desquels peuvent se nouer - entre les sciences cognitives - des échanges fructueux aux plans épistémologique, théorique et méthodologique. »
Jacques Lautrey est professeur de Psychologie différentielle à l'Université Paris V.
Bernard Mazoyer dirige le Croupe d'Imagerie neurofonctionnelle de l'Université de Caen.
Paul van Ceert est professeur au Heymans Institute of Psychology à Croningen.
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
La cognition réparée ?
Perturbations et récupérations des fonctions cognitives
Roland Jouvent et Georges Chapouthier (dir.)
2008