Discours sur un feuilleton imaginaire

1Le court texte que j’ai choisi – pour mentionner quelques-unes des raisons qui, comme je me dispose à l’expliquer, font que je l’apprécie – est un morceau de prose autonome, tout en ne l’étant pas vraiment. Il se trouve dans Illusions perdues. C’est ainsi que s’intitule le premier des deux longs romans dans lesquels Balzac représente, dans un bruissement semblable au grand orchestre qui dans le même temps commence à jouer, l’ascension et la chute d’un jeune homme du nom de Lucien Chardon, qui ultérieurement portera celui de de Rubempré. Ce morceau de prose est un feuilleton écrit par Lucien et retranscrit au beau milieu du récit, son premier article comme le dit Balzac lui-même. Il l’écrit après la première d’une pièce de boulevard grâce à laquelle il entre en contact avec le monde du journalisme et noue une liaison avec la comédienne principale. Cette dernière est décrite avec tant de grâce que l’héroïne du second roman consacré à Lucien, Splendeurs et misères des courtisanes