Chapitre 7. Accompagnement et offrandes
p. 283‑305
Résumés
Vient ensuite, avec le chapitre 7, l’étude du matériel accompagnant le mort et des offrandes. Tous les objets rencontrés sont inventoriés par catégories et types ; leur représentation différenciée dans l’espace et le temps est analysée, de même que leurs associations. Des interprétations concernant les restes animaux sont proposées par A. Gardeisen.
Chapter 7 presents a study of grave goods and funerary offerings. The finds are classified by category and type and analysed with reference to associated objects and differential distribution in time and space. The chapter includes an analysis and interpretation of animal remains by A. Gardeisen.
Dann folgt im Kapitel 7 die Untersuchung der Grabbeigaben und der Opfergaben. Alle aufgefundenen Gegenstände werden nach Kategorien und Typen inventarisiert und nach räumlichen und zeitlichen Kriterien untersucht, ebenso wie ihre Verknüpfungen untereinander. A. Gardeisen schlägt bezüglich der Tierreste Interpretierungen vor.
En el capítulo séptimo se examinan el ajuar y las ofrendas. Todos los objetos descubiertos están inventariados por categorfasy tipos. La repartición tanto en el espacio como en el tiempo está analizada, así como las asociaciones. Armelle Gardeisen propone diversas interpretaciones de los restos animales.
Texte intégral
1Le mobilier et les restes d’animaux livrés par les sépultures protohistoriques des Grands Causses du Gévaudan sont ici envisagés sous l’angle du rituel. Ce qu’il importe de dégager, ce sont en effet les grandes lignes de la composition de ce matériel et la manière dont il est mis en œuvre. Le détail descriptif de ces éléments a été fourni dans le corpus des sépultures et nous tenterons dans ce chapitre de regrouper un certain nombre de remarques concernant la typologie de différentes catégories d’objets par phases et par causse ou par petite région, car nous n’avons pas affaire ici, rappelons‑le, à des « nécropoles » ou à de grandes réunions de sépultures, mais à de petits groupements et surtout à des tombes éparpillées sur plusieurs centaines de kilomètres carrés et échelonnées du Bronze final II au ive s. av. J.‑C.
2Il s’agira tout d’abord de dresser un inventaire des différentes catégories de matériel ayant laissé des traces qui accompagnent les défunts. Un classement en grandes séries fonctionnelles, seul susceptible de posséder une valeur de discrimination sociale, au sens large, a été adopté ici : parures du corps (chevelure, tête, cou, bras, jambes, doigts), accessoires d’habillement, instruments de toilette, armes, ustensiles et outils, vaisselle, restes d’animaux. La nature et la quantité de ces éléments seront prises en compte, mais également, dans la mesure où l’approche est possible, le traitement qu’ils ont subi et leur position dans la sépulture, et ceci en fonction de l’âge au décès et du sexe de l’intéressé lorsque ces données sont connues. Cela nous permettra, dans un second temps, d’examiner les associations de ces composants et de tenter de dégager un certain nombre de types d’assemblages qui tiennent compte à la fois du défunt, quand c’est possible, de la chronologie et de la situation géographique.
7.1 Les grandes catégories d’éléments accompagnant les défunts
7.1.1 La parure
7.1.1.1 La parure de la tête
3tabl. xxx
La chevelure
4Les accessoires servant à l’ornementation ou à la coiffure des cheveux sont attestés pour six défunts, qui n’ont pas été incinérés. Cette parure se présente sous deux formes.
5La mieux représentée est la spirale en bronze, destinée à maintenir des tresses. Cinq sépultures ont livré un, deux ou trois de ces objets. Pour quatre de ces défunts, le sexe anthropologique est connu : on a affaire dans trois cas à des individus féminins, deux femmes (sujet no 1 de Roumagnac 6 et Villeplaine 1) et une fille d’environ 10 ans (sujet no 1 du Vayssas 1). Cette coiffure n’est cependant pas l’apanage du sexe féminin puisqu’un des hommes du Vayssas 1 (sujet no 5) était également accompagné d’un tel objet.

TABL. XXX – Répartition des éléments de parure de tête (F : féminin ; M : masculin ; t.a. : taille adulte ; 1er : primaire ; 2e : secondaire ; NI : non incinéré ; Inc. : incinéré).
6Généralement, ces spirales ont été retrouvées à proximité du crâne (sujet no 1 de Roumagnac 6 et sujet no 3 du Vayssas 1) ou sur la poitrine (sujet no 5 du Vayssas 1 et Villeplaine 1), et ces derniers cas peuvent être la preuve d’un port des cheveux longs. Mais à Villeplaine 1, deux autres spirales avaient glissé dans une main ou au bas des jambes.
7Si l’on met à part Jouanas 19, au centre de la bordure méridionale du Sauveterre, les exemplaires retrouvés proviennent de la dépression de Séverac‑le‑Château et datent de la transition Bronze final IIIb/premier âge du Fer ou du début du premier âge du Fer, marquant peut‑être ainsi une coutume locale, circonscrite dans le temps.
8Pour sa part, la jeune femme du tumulus réutilisé de Dignas, au centre du Sauveterre, non loin de Jouanas, et à une époque légèrement antérieure, le Bronze final IIIb, portait une coiffure tout à fait exceptionnelle dans la région : une résille composite, richement ornée de cinquante‑quatre pièces de bronze (dix‑huit perles rubanées, trente tubes de tôle enroulée et six boutons à bélière), et fermée par une épingle à tête enroulée en bronze et un anneau ouvert, également en bronze.
Pendants d’oreille
9Le pendant d’oreille est difficile à identifier et à distinguer des autres parures, par exemple des éléments de collier. Ainsi aux Fons I, un anneau en schiste autour duquel s’enroule en spirale un fil de bronze ne peut être interprété comme pendant d’oreille que parce qu’il a été découvert « au niveau de l’oreille gauche » du défunt (Morel, Peyre 1965 : 5). En revanche, pour l’anneau et son pendentif en or provenant de l’enclos des Fonds, le doute subsiste entre parure d’oreille ou de collier. Il en va de même des anneaux formés d’un mince ruban en bronze effilé aux deux extrémités, trouvés dans deux tumulus, au Freyssinel VI (deux exemplaires finement ciselés) et au Bac VI (un exemplaire), sans que la position ait été notée : on ignore s’il s’agit de boucles d’oreille ou de bagues.
7.7.7.2 Parure du cou
10Seules deux défuntes, adultes probablement âgées, sont pourvues d’un torque, en bronze ou en fer, placé autour du cou. Toutes deux sont dans le même petit pays, celui de Séverac‑le‑Château, et presque contemporaines : Villeplaine 1 à la transition Bronze final IIIb/premier âge du Fer, et sujet no 1 du Vayssas 1 au tout début du premier âge du Fer. Il existe peut‑être un troisième torque, au Freyssinel XLI, mais cet exemplaire est douteux (tabl. xxxi).

TABL. XXXI – Répartition des éléments de parure du cou et de la poitrine (mêmes abréviations que dans le tabl. XXX).
7.1.1.3 Parure de la poitrine, colliers et pendentifs
11Colliers ou pendentifs sont attestés dans quatorze ou quinze monuments1, répartis sur l’ensemble du causse de Sauveterre, à l’exception d’un tumulus du Méjan, et échelonnés du Bronze final IIIb au ve ou ive s. av. J.‑C. (tabl. xxxi).
12Le plus souvent, dans huit tombes dont cinq à incinération, ces parures se composent d’un seul élément : une perle en or (Clapas des Pessaments), en ambre (Boisset 7) ou en pâte de verre (Dinas 8 et Champ Rond), ou bien un anneau en or (Les Lacs 14), en roche dure polie (L’Aumède Basse), en lignite (Bac VII) ou en pâte de verre (Bac I). Dans deux ou trois tombes, des éléments sont associés : soit un anneau et un pendant en or (enclos des Fonds) –à moins qu’il ne s’agisse d’un pendant d’oreille ?–, soit un anneau en bronze auquel est enfilé un maillon en bronze également (Roumagnac 6), soit encore un tube en tôle de bronze et deux perles en ambre (sujet no 3 du Vayssas 1).
13Enfin, dans trois tumulus la parure est plus riche :
– 65 pièces pour le sujet no 1 de Dignas (53 perles rubanées, une grande perle‑spirale, quatre petites perles‑spirales, un bouton conique avec annelet et un annelet en bronze, auxquels s’ajoutent trois perles en ambre et une en jayet) ;
– « près d’une centaine » de perles tubulaires en bronze pour Boisset 4 ;
– « plus de cent cinquante tout petits annelets de bronze, mêlés à des grains d’ambre » aux Blachères 2.
14Les colliers les plus complexes ont été trouvés auprès de cadavres en dépôt primaire non brûlé (Dignas, Blachères 2) ou incinéré sur place (Boisset 4). À l’inverse, la perle isolée provient le plus souvent, dans cinq cas sur huit, d’une tombe à incinération (incinération secondaire aux Lacs 14, Clapas des Pessaments, Bac I, Dinas 8, ou incinération sur place au Champ Rond). On ne peut donc exclure que des colliers ayant paré des corps brûlés aient été plus fournis, un certain nombre d’éléments ayant disparu ou étant restés dans le bûcher.
15La position de ces objets a été notée pour plusieurs défunts non incinérés : le thorax et le bras droit du cadavre no 1 de Dignas, au niveau du cou de celui de Roumagnac 6, près du sommet et du côté droit du crâne de celui du Vayssas 1, « vers le thorax » à L’Aumède Basse.
16Le sexe anthropologique a pu être déterminé pour trois des morts concernés par ces parures : il s’agit de deux femmes (sujets nos 1 de Dignas et de Roumagnac) et d’une jeune fille d’une dizaine d’années (sujet no 3 du Vayssas 1).
7.1.1.4 Parures des bras, avant bras et jambes
17Des objets de parure des bras, avant‑bras et jambes ont été découverts dans 50 monuments caussenards et ils concernent au moins 51 défunts (tabl. xxxii). Ils se répartissent en plusieurs grandes catégories :
– le bracelet et l’anneau de jambe, souvent impossibles à distinguer lorsque la position de l’objet sur le cadavre n’est pas connue, en bronze ou en fer, ouverts ou fermés ; ils constituent la série la plus fréquente puisqu’on les rencontre dans 42 tombes de tous les causses étudiés, réparties entre le Bronze final IIIb et le ve s. av. J.‑C. ;
– l’armille en bronze, dans au moins 9 tombes du Sauveterre, des Bondons et du Méjan au viie et surtout au vie s. av. J.‑C. ;
– le bracelet en lignite ou en roche schistoïde (dont on ne peut préciser la nature, les objets ayant disparu) dans 3 tombes du Sauveterre, datées du premier âge du Fer, de la seconde moitié du viie ou du vie s. av. J.‑C. ;
– enfin le bracelet formé de perles de bronze enfilées sur un lien dans une tombe du Sauveterre au Bronze final IIIb, mais identifiable seulement grâce au repérage de la position des pièces dans la sépulture.

TABL. XXXII – Répartition des éléments de parure des bras, avant‑bras et jambes (mêmes abréviations que dans le tabl. XXX).
18Le nombre de ces objets par défunt varie d’un à vingt‑huit au moins :
– 1 objet : 24 défunts ;
– 2 objets : 11 défunts ;
– 3 objets : 2 défunts ;
– 4 objets : 1 défunt ;
– 5 objets : 2 défunts ;
– 8 objets : 1 défunt ;
– 12 objets : 1 défunt ;
– 14 objets : 1 défunt ;
– 15 objets : 1 défunt ;
– 21 objets : 1 défunt ;
– 28 objets : 1 défunt ;
– « plusieurs » ou « nombreux » objets : 5 défunts.
19D’un à huit objets, il s’agit soit de bracelets, soit de bracelets et d’armilles ou d’anneaux de jambes. Les lots de 12, 14 et 15 objets sont uniquement formés d’anneaux de jambes. Quant à ceux de 21 et de 28 objets, il s’agit uniquement d’armilles. Ces dernières peuvent être portées en faisceau ou en brassard, comme au Dévois de Villeneuve 1 où huit armilles sont maintenues groupées par un fil de bronze. Le port des anneaux aux jambes n’est attesté que dans quatre cas où la position a été relevée sur les restes du squelette, tous sur le Sauveterre au premier âge du Fer : Laval 10, Les Sarragats, nord de Saint‑Georges et Clapaslas.
20Dans les tombes à incinération, ces parures montrent souvent des traces de leur passage sur le bûcher (Le Freyssinel XXXIV, Clapas des Pessaments, Sec 18, et une partie des lots du Champ Rond et du Dévois de Villeneuve 1). Mais ce n’est pas toujours le cas et elles sont parfois exemptes de tels stigmates (Jas de Racoules 3, Le Freyssinel VI, Bac I, et, pour partie Champ Rond et Dévois de Villeneuve 1).
21Dix‑sept individus non incinérés portent ces objets aux membres supérieurs, le plus souvent à gauche qu’à droite (13 fois contre 8) :
– avant‑bras droit dans cinq cas : tumulus réutilisé de Dignas, sujets nos 1 et 2 ; Vayssas 1, sujet no 1 ; Les Fons I, La Rouvière 20‑1887 ;
– bras droit dans trois cas : Le Freyssinel XXXI, Chaumeils 4, dolmen du Pic de Rausas ;
– avant bras gauche dans trois cas : Vayssas 1, sujet no 1 ; Combe Sévène 1 ; Chamblon A2 ;
– coude gauche dans trois cas : Le Freyssinel XX, Les Lacs 16, Dinas 11 ;
– bras gauche dans sept cas : Le Freyssinel XVI, XXII, XXXI,
22Aven Armand 2, Les Fons I, Chaumeils 4 et Les Lacs 13. Parmi ces morts, il arrive donc que ces parures ornent les deux membres supérieurs à la fois (Vayssas 1, sujet no 1 ; Le Freyssinel XXXI ; Chaumeils 4 et Les Fons I). Le thorax est également indiqué une fois, pour le défunt de La Rouvière 20, paré aussi à l’avant‑bras droit ; mais s’agit‑il d’un déplacement postérieur à la mise au tombeau ?
23Lorsque le sexe est déterminable par l’anthropologie, on constate que ces objets sont portés par des hommes comme par des femmes. Toutefois, alors que celles‑ci peuvent être parées d’un seul exemplaire (tumulus de Dignas, Chamblon A2) comme de plusieurs (sujet no 1 du Vayssas 1), les défunts masculins ne sont équipés que d’un seul bracelet (adolescent du tumulus de Dignas, hommes de Combe Sévène 1 et du Moulin à Vent du Pradal). En revanche, la localisation de ces parures ne dépend pas du sexe du défunt : bras droit pour les femmes de Dignas et du Vayssas 1 (sujet no 1) et pour l’adolescent masculin de Dignas, et bras gauche pour les femmes (sujet no 1 du Vayssas 1 et Chamblon A2) comme pour l’homme de Combe Sévène 1. Aucune différence régionale ne transparaît dans ces coutumes.
7.1.1.5 Parure des mains
24Il semble que cinq tumulus aient livré des bagues, mais celles‑ci sont difficiles à identifier en tant que telles (tabl. xxxiii). Dans deux tombes abritant des corps non incinérés, cet objet a été observé « à la main du mort » : Champerboux‑Laval 7‑1883 (main droite), et Dévois de Villeneuve 2 (latéralité non précisable). Dans le premier cas, il s’agit d’un simple anneau de bronze, et dans l’autre, d’un ruban de bronze recourbé. Sans l’aide que constitue la notation de la situation sur le squelette, des anneaux de bronze en ruban fermé sont également interprétés comme bague au Freyssinel XXXII (incinération) et dans la sépulture inférieure des Fons III (défunt non incinéré). Enfin, dans l’incinération sur place de Boisset 4, le Dr Prunières signale la présence de deux bagues, l’une en bronze, l’autre en argent sertie d’un filet d’or. Le sexe anthropologique d’aucun de ces défunts ne peut être défini ; cependant, au Dévois de Villeneuve 2, il s’agit d’un adulte très robuste.

TABL. XXXIII – Répartition des éléments des doigts (mêmes abréviations que dans le tabl. XXX).
7.1.2 L’habillement
7.1.2.1 Épingles
25Six tumulus, abritant tous des défunts non brûlés, échelonnés du Bronze final IIIb à la fin du viie s. et tous situés sur le Sauveterre, ont livré une épingle chacun (tabl. xxxiv). Sauf une exception en fer, ces objets sont en bronze. Lorsque le type est précisé, ce sont des exemplaires à tête enroulée, en bronze ou en fer. Leur position a été observée dans les fouilles récentes. Dans le tumulus réutilisé de Dignas, cet accessoire maintient la résille enserrant la chevelure de la jeune femme. Au Vayssas 1, il se trouve au niveau de l’épaule droite de la défunte no 1. À Pomeyrol, il a été découvert au niveau de l’abdomen, mais « assez sensiblement au‑dessus des ossements ». L’examen ostéologique a permis la diagnose sexuelle de deux femmes (sujets nos 1 de Dignas et du Vayssas 1) ; à Pomeyrol, il s’agit d’un adulte robuste, mais accompagné d’un prématuré (femme morte enceinte ou en couches ?).

TABL. XXXIV – Répartition des accessoires d’habillement (mêmes abréviations que dans le tabl. XXX).
7.1.2.2 Fibules
26Treize monuments renfermaient une seule fibule, et trois autres deux fibules (tabl. xxxiv). Ils se répartissent depuis la transition Bronze final IIIb/premier âge du Fer jusqu’à la fin du VIe ou au début du ve s. av. J.‑C., sur le Sauveterre comme sur le Méjan.
27Lorsque le matériel osseux a pu être observé, on remarque que seuls des adultes sont concernés (Pomeyrol, Champ Rond, Les Conques 1, Dévois de Villeneuve 1), et ce sont également des adultes qui sont décrits ou suggérés dans les fouilles anciennes. Le sexe anthropologique n’a pas pu être déterminé.
28Dans onze cas, le mort n’est pas incinéré et pour six d’entre eux, la position de ces objets est indiquée avec plus ou moins de précision : un à l’épaule droite et un autre à la hanche gauche au grand tumulus de Chanac ; près du flanc gauche du corps, et ouverte, à Pomeyrol ; à côté de la jambe gauche aux Conques 1 ; à hauteur des chevilles au Freyssinel XIV ; « près des deux sujets » au Freyssinel ; « au milieu de la tombe » à la Cham de la Bazalgette 2.
29Quatre tombes à incinération concernées ont livré une ou deux fibules. Des traces de passage sur le bûcher ont été notées pour l’un des deux exemplaires du Dévois de Villeneuve 1. En revanche, on peut constater que la seconde fibule de cette tombe, tout comme les deux de l’incinération sur place du Champ Rond, ne présente pas de tels stigmates.
7.1.2.3 Autres éléments de l’habillement
30Des éléments divers agrémentent des pièces vestimentaires dans quatre ou cinq sépultures.
3188 petits anneaux doubles en bronze, disposés en rosace avec départ de bandes latérales, étaient fixés sur une ceinture ou un baudrier de cuir que portait l’adulte du Freyssinel XXXIV (site no 85) lorsqu’il a été incinéré sur place, dans la seconde moitié du viie s. 49 rivets et une applique circulaire en bronze proviennent du monument réutilisé de Combe Bougniel (site no 217), au Bronze final ou au premier âge du Fer, mais en l’absence de restes de défunt, on ignore la façon dont ils étaient mis en œuvre. Au Grand Lac 20 (site no 28) et à Roussac (site no 61), le Dr Prunières signale la présence de « boutons » en bronze, ainsi qu’en os dans le premier de ces tumulus (mais la forme de ces objets, qui ont disparu, et donc leur datation, de même que leurs conditions de dépôt nous sont complètement méconnues).
32Par ailleurs, des anneaux en bronze ont pu servir à la fermeture de vêtements ou de linceul. C’est peut‑être le cas pour les deux anneaux fermés découverts « dans la terre entourant la base du crâne » du défunt de la Cham de la Bazalgette 2 (site no 92) dans la seconde moitié du viie s. (Pauc 1963 : 42), ou encore, à la même époque, pour les douze anneaux de bronze, ouverts, sans jonction entre eux, formant une traînée entre les deux squelettes des Sarragats (site no 17).
7.1.3 Instruments de toilette
7.1.3.1 Rasoirs
33Douze tumulus, du Bronze final IIIb et du premier âge du Fer antérieur au vie s., qui se répartissent sur le Sauveterre, le Méjan et les Bondons, contenaient un rasoir chacun (tabl. xxxv). Toujours en bronze, onze sont des rasoirs en croissant ou à tranchant semi‑circulaire et un seul est un exemplaire discoïde recoupé (Combe Sévène 1).

TABL. XXXV – Répartition des accessoires de toilette (rasoirs, scalptoria, éléments de trousse) (mêmes abréviations que dans le tabl. XXX).
34Le seul défunt dont les os ont pu être examinés, celui de Combe Sévène 1, est un homme. Et ce sont des individus adultes qui sont suggérés ou décrits dans les fouilles anciennes (Le Freyssinel XVII, Jouanas 17, Les Bondons I, Gargo 1 et La Condamine B1).
35Dans huit cas, le mort n’est pas brûlé et pour cinq d’entre eux, la localisation du rasoir est connue : au cou (Le Freyssinel XVII, Jouanas 17), à la poitrine (Les Bondons I) ou aux pieds (Combe Sévène 1), ou encore placé, volontairement ou non, « dans une fente de pierre plate délitée », mais non positionné par rapport aux restes humains (Gargo 1). Deux autres sépultures sont à incinération et le seul rasoir conservé qui en provient (Les Lacs 14) ne présente pas de trace de passage sur le bûcher.
7.1.3.2 Autres instruments de toilette
36Les autres instruments de toilette sont exceptionnels et n’apparaissent que dans trois, ou peut‑être quatre tumulus (tabl. xxxv).
37Le scalptorium, en bronze, n’est attesté que dans deux tombeaux au premier âge du Fer : Combe Sévène 3, qui abritait une femme d’après l’examen des os, et Frépestel. La pince à épiler en fer, sans doute accompagnée des autres éléments de la trousse de toilette, le scalptorium et la spatule, en fer également, n’est connue que dans le même groupe tumulaire, dans la tombe d’un homme cette fois (Combe Sévène 1, où ces objets sont déposés au niveau du bassin). Deux éléments d’une possible trousse de toilette proviennent aussi d’un autre tertre, Gargo 1 (à moins qu’il ne s’agisse d’instruments de gravure ?).
7.1.4 Armes
38L’armement apparaît dans dix‑huit monuments (tabl. xxxvi). Il ne s’agit jamais de l’équipement, plus ou moins complet, du guerrier, mais presque toujours d’une seule pièce – épée, poignard, pointe de flèche, de lance ou de javelot. Seules deux tombes ont livré deux éléments : une épée et un morceau d’une seconde épée ou d’un poignard à Rocherousse 1, et deux pointes de javelot à Dinas 9. Mais pour ces deux tombes fouillées par le Dr Prunières, on ignore le nombre de défunt par monument, ou même si ces pièces sont contemporaines ou appartiennent à plusieurs phases d’utilisation.

TABL. XXXVI – Répartition des armes (mêmes abréviations que dans le tabl. XXX).
39Il s’agit toujours d’armes offensives ; les pièces défensives n’ont jamais été signalées comme telles dans les fouilles anciennes, et les recherches récentes n’ont pas permis, jusqu’ici, d’en reconnaître la présence. Et pour certains de ces objets, pointes de flèches ou de lance, on ne peut savoir, en l’absence d’autres armes dans la tombe, si l’on a affaire à des armes de guerre ou seulement de chasse.
7.1.4.1 Épées et poignards
40L’épée est présente dans huit sépultures, toutes de la première moitié du premier âge du Fer, réparties sur tous les causses pris en compte (tabl. xxxvi). Dans un seul cas, il s’agit du type de Gündlingen, en bronze, muni de sa bouterolle (Rocherousse 1), et pour les autres d’une grande épée en fer, pourvue une fois de la bouterolle en bronze (Rasiguette). L’une de ces épées de fer porte les traces, imprimées dans la corrosion, du tissu qui l’enveloppait et devait le plus souvent remplacer le fourreau (Cham des Bondons 1). Un neuvième tertre, celui du col de La Vache, qui a fourni un morceau de lame en fer, est peut‑être à rattacher à ce groupe, mais il pourrait aussi s’agir d’un poignard.
41Tous les morts concernés sont des adultes. Seuls les os de quatre d’entre eux ont pu être examinés, et si le sexe n’est pas déterminable, trois de ces individus sont robustes ou très robustes (Rasiguette, Cham des Bondons 1 et col de La Vache). Des caractères de robustesse ont également été indiqués par le Dr Delisle et A. Viré pour le trépassé de l’Aven Armand 1 (1899 : 613).
42Dans un seul tombeau, Rasiguette, l’épée en fer accompagne un incinéré. Elle a été cassée en plusieurs morceaux, les deux plus importants étant rangés côte à côte, et la bouterolle en bronze, qui n’a pas subi l’action du feu, est disposée à l’extrémité de l’un d’eux, le tout à l’écart des os humains semble‑t‑il. Lorsque cette arme équipe des morts en dépôt primaire non brûlé, la position signalée le plus souvent est le dépôt au niveau du bras droit ou sur lui, pointe vers la tête (Le Freyssinel XII, Rocherousse, Aven Armand 1). Elle est inverse à la Cham des Bondons 1 : sur le bras droit, débordant au‑delà de l’épaule, mais pointe vers le coude. Aux Bondons I et aux Brousses 6, elle est simplement indiquée « à droite » du squelette, tandis qu’au col de La Vache, le fragment de lame se trouvait contre « la jambe gauche ». Au Freyssinel VIII, les morceaux de cette arme sont dispersés.
43Un « poignard » en fer a été signalé par le Dr Prunières à Laval 10 ; mais il n’a pas été décrit et a disparu depuis. Nous ignorons tout des conditions de dépôt et du défunt, non incinéré, qu’il équipait. Quant au poignard en bronze indiqué par ce chercheur au Royde 19, il doit être rapporté au Bronze ancien.
7.1.4.2 Armes de jet
44Quatre monuments ont livré une pointe de flèche, en bronze (dolmen du Roubiau, Grand Lac 20, Roussac), ou en fer (Les Fadarelles 15). Au Roubiau, il s’agit d’une pointe en tôle de bronze du type Le Bourget, trouvée dans la chambre du dolmen. Mais sur les autres sites, nous ne connaissons rien de ces objets découverts par le Dr Prunières, ni leur localisation dans la tombe ni les morts, là encore non brûlés, auprès desquels ils avaient été placés. Enfin, selon le Dr Prunières, une pointe de lance en fer et deux de javelots en bronze proviennent de deux tumulus, Chanac 21 et Dinas 9, et ces découvertes posent les mêmes problèmes d’interprétation (tabl. xxxvi).
7.1.5 Ustensiles et outils
7.1.5.1 Couteaux
45Un couteau en fer a été trouvé, toujours en un seul exemplaire, dans six tumulus, tous sur le Sauveterre (tabl. xxxvii). Aucun des défunts concernés n’a pu faire l’objet d’un examen ostéologique. Mais dans quatre cas, les fouilleurs signalent ou suggèrent des individus adultes (Le Freyssinel III, V, VIII et mas de La Bastide I).

TABL. XXXVII – Répartition des couteaux et des fusaïoles (mêmes abréviations que dans le tabl. XXX).
46Pour les défunts en dépôt primaire non brûlé, le couteau est indiqué soit près de la tête (Le Freyssinel VIII), soit près de la main droite (mas de La Bastide I). Il est également localisé « au côté droit » du sujet du Freyssinel V, incinéré sur place de manière incomplète. Au Freyssinel IX, il se trou vait « au milieu » des os dispersés. Enfin, dans l’incinération primaire ou secondaire du Freyssinel XXXII, cet objet figure à la base des résidus du bûcher.
7.1.5.2 Fusaïoles
47Une fusaïole en terre cuite est présente dans cinq monuments, tous situés également sur le causse de Sauveterre (tabl. xxxvii). Cet usage est attesté dès le Bronze final II‑IIIa, à la transition Bronze final IIIb/premier âge du Fer et durant le premier âge du Fer. Il n’affecte que des défunts non brûlés. Un seul de ceux‑ci a pu faire l’objet d’un examen ostéologique : il s’agit d’une femme (sujet no 1 du Vayssas 1). Ailleurs, ce sont des individus adultes ou de taille adulte qui sont indiqués ou suggérés par les relations de fouille. Dans deux cas seulement, la position de cet objet est précisée : à l’épaule gauche de la morte du Vayssas 1, ou bien « près des corps » de la sépulture double du Freyssinel X.
7.1.5.3 Outillage lithique
48Quatre tumulus ont livré des objets en pierre dont la fonction instrumentale peut être caractérisée : percuteur, aiguisoir ou meule. Dans trois cas, l’étude ostéologique a pu être menée à bien, et il en résulte que ces objets accompagnent soit des hommes (Combe Sévène 1 et 10), soit un adulte robuste pourvu d’une épée (Cham des Bondons 1). Un percuteur en quartz était placé sous le bassin de l’homme de Combe Sévène 10. Un galet de schiste ayant servi d’aiguisoir se trouvait dans la chape du tumulus de Combe Sévène 1. Un morceau de meule en grès était planté, à la Cham des Bondons 1, près de l’extrémité proximale de l’épée, non loin de l’épaule droite du mort, un adulte robuste. Un fragment semblable provient aussi du Crès I.
7.1.6 La vaisselle
49En dehors des vases ossuaires, au demeurant très rares dans cette région (cf. supra, § 6.4.2.2.), deux sortes de récipients accompagnent les défunts des Grands Causses, mais dans des proportions très inégales : de la vaisselle métallique, dans de très rares cas, et des vases ou des morceaux de vases en céramique, dans la plupart des sépultures.
7.1.6.1 La vaisselle métallique
50La vaisselle métallique n’est présente que dans cinq ou six tombes (tabl. xxxviii). Il s’agit presque toujours de coupes arrondies convexes en tôle de bronze. Quatre tertres, Roumagnac 1, Dinas 9, col de La Vache et Rasiguette, en ont livré chacun une, tandis que le tumulus de l’Aven Armand 1 en renfermait deux. En outre, le Dr Morel (1961 : 121, 144, 145) signale au Bac VII des morceaux de « plaques incurvées [...] en tôle mince de fer ayant parfois une bordure plus épaisse », accompagnés de plusieurs anneaux et crochets en fer, le tout pouvant correspondre à un chaudron et sa crémaillère.

TABL. XXXVIII – Répartition de la vaisselle métallique (mêmes abréviations que dans le tabl. XXX).
51Le sexe des trois défunts dont les os ont été examinés, Roumagnac 1, col de La Vache et Rasiguette, n’a pas pu être déterminé. On a cependant affaire à des adultes, et les deux derniers sont robustes. Ce sont également des adultes ou des sujets de taille adulte qui sont décrits ou suggérés par les fouilleurs à Dinas 9, Bac VII ainsi qu’à Aven Armand 1 où le défunt présente des caractères de robustesse (Delisle, Viré 1899 : 613).
52Dans cinq des tumulus, le mort n’est pas brûlé, et dans quatre cas, la localisation de cette vaisselle a été notée : au pied droit du défunt pour la coupelle du col de La Vache, au pied gauche pour les deux exemplaires emboîtés l’un dans l’autre de l’Aven Armand 1, au bas ventre à Dinas 9. Quant aux restes du possible chaudron du Bac VII, ils se trouvaient « au niveau » des genoux et des coudes d’un individu signalé en position repliée (« accroupi, couché sur le côté droit » selon Morel 1961 : 121). Dans la seule sépulture à incinération secondaire concernée, Rasiguette, la coupelle se trouvait dans le même secteur du monument que les os, mais ne porte pas de trace d’un passage sur l’ustrinum.
7.1.6.2 La vaisselle céramique
53La présence de récipients ou seulement de morceaux céramiques intéresse la quasi‑totalité des tombes des Grands Causses du Gévaudan. Dans presque tous les cas, il s’agit de poterie non tournée. Toutefois, des vases tournés sont présents dans deux des rares tombes tardives de cette région : œnochoé grecque d’Occident à pâte grise monochrome des trois derniers quarts du VIe s. aux Fonds à Séverac‑le‑Château (mais ce récipient sert ici d’ossuaire) ; coupe carénée grise monochrome de la seconde moitié du ve s. av. J.‑C. du dolmen de Chapieu, sur le causse de Mende, probablement produite dans les Garrigues gardoises. Nous reviendrons plus loin sur l’insertion tardive de cette région dans les courants d’échanges qui affectent le sud de la Gaule à partir de la seconde moitié du viie s.
54Les pièces de vaisselle céramique sont rarement découvertes complètes. Ce ne sont souvent que des tessons, en général en petit nombre, et parfois même un unique fragment par vase. Les vases complets et les tessons, ou les lots de tessons découverts à la base des tertres marquent des dépôts volontaires et structurés, pouvant correspondre à des offrandes ou des contenants d’offrandes, ou encore à l’équipement des défunts. Mais dans certains cas, la localisation de ces objets peut conduire à s’interroger sur la signification de leur présence. Ainsi, on ne peut exclure que des tessons isolés retrouvés dans la chape tumulaire puissent seulement accompagner la terre entrant dans la composition du monument, présence accidentelle et non voulue par les survivants, ou peut‑être dépôt symbolique en provenance de l’habitat du défunt. Quoi qu’il en soit, nous ne sommes pas en mesure de faire la part entre ces différentes actions. La même question se pose d’ailleurs pour les trouvailles de morceaux d’os et de dents d’animaux isolés que recèlent fréquemment les calottes tumulaires.
55Par ailleurs, fournir un décompte de vases, entiers ou non, n’est pas toujours possible. En effet, nous ne disposons que rarement d’un inventaire complet des objets découverts, et dans le cas des recherches anciennes, le matériel a souvent disparu. En outre, le caractère partiel de certaines fouilles interdit aussi cette quantification. Dès lors, ces lacunes dans l’information sur de tels documents et/ou leur conservation nous obligent à distinguer trois séries de tombes :
– les fouilles récentes, depuis les années 1950, dont la documentation est conservée dans sa totalité ; tous les vases ou fragments de vases recueillis ont pu être examinés, ce qui permet un décompte par sépulture et l’appréciation de l’état dans lequel ces récipients furent déposés ;
– les fouilles du Dr Morel et de R. Pauc : nous disposons des relations du fouilleur signalant les vases ou les fragments, et souvent, succinctement, leur position ; mais seule une partie du matériel nous est parvenue, et nous sommes dans l’impossibilité de vérifier le nombre de récipients par tombe, de même que de préciser leur état, complet ou non ;
– les fouilles antérieures, et en particulier celles de J.‑L. Lescure, du Dr Prunières, de Fr. Delisle et A. Viré : ici, les indications sont trop lacunaires et le matériel conservé trop rare pour pouvoir être pris en compte.
56En fait, dans ce chapitre, seules peuvent être utilisées les fouilles récentes et celles du Dr Morel et de R. Pauc, et nous prendrons soin de distinguer les deux ensembles.
Le Bronze final
57Au Bronze final, si l’on excepte les urnes ossuaires des Combes I au Bronze final IIb et de la sépulture inférieure de Freyssinel IV au Bronze final IIIa, on trouve trois types de dépôts de vases céramiques (tabl. xxxix) :
– un ou deux vases complets : deux tombes, Combelongue 1 avec un gobelet et Le Freyssinel IV avec deux urnes (fouille Morel) ;
– un vase complet et un vase incomplet : une tombe, sépulture supérieure des Lacs III avec deux urnes (fouille Morel) ;
– tessons d’un à vingt‑cinq vases incomplets (coupes et/ou urnes), représentés chacun, le plus souvent, par un très petit nombre de morceaux : cinq tombes, sépulture inférieure des Lacs III, Débès de Caussignac, tumulus de Dignas, Drigas 2, Les Combes I (toutes, sauf Les Lacs III, fouillées récemment). En fait, le nombre de vases ne dépasse pas six dans quatre tombes, et même trois dans trois tombes sur les cinq.

TABL. XXXIX – Tableau synoptique du matériel céramique déposé dans les tombes du Bronze final II et III (en noir : vase complet ; en blanc : vase incomplet ; en grisé : in ignore si le vase est complet ou incomplet).
58Enfin, il existe un dépôt, Le Freyssinel I (fouille Morel), pour lequel subsiste un doute sur l’état de certains vases : l’un est incomplet, mais on ignore si les deux autres sont complets ou non.
59Les récipients mis en œuvre sont de formes variées : urnes, gobelets, coupes (tabl. xxxix). Lorsqu’un seul vase est concerné, on a affaire à une coupe (Les Lacs III inférieure) ou à un gobelet (Combelongue 1). Les deux lots de deux vases ne comprennent que des urnes (Les Lacs III supérieure, Le Freyssinel IV). Les mobiliers plus importants, à partir de trois récipients, incluent en revanche un éventail de formes variées où prennent place urne(s) et coupe(s) (Le Freyssinel I, Drigas 2, Dignas, Les Combes I). Le vase à boire, coupe ou gobelet, est présent dans les deux tiers des sépultures. Seul, il apparaît dans deux tombes (Combelongue 1 et Les Lacs III inférieure). L’association urne‑vase à boire, qu’il s’agisse de récipients complets ou de tessons, n’est pas systématique mais elle est attestée dans au moins la moitié des tombes, dans toutes les phases repérées du Bronze final (Les Combes I au Bronze final IIb, Drigas 2 au Bronze final IIIa, Le Freyssinel I au Bronze final II ou IIIa, et tumulus réutilisé de Dignas au Bronze final IIIb).
60La position de ces objets dans le monument est connue dans sept cas, et, que le mort soit incinéré (Les Combes I, Le Freyssinel IV) ou non (Combelongue 1, Les Lacs III supérieure, Le Freyssinel I, tumulus de Dignas et Drigas 2), elle est très variable. Diversité quand le mort n’est pas brûlé, avec les dispositions suivantes : « près du crâne » à Combelongue 1, « au niveau du thorax » aux Lacs III supérieure, « aux pieds » au Freyssinel I, « à la droite du mort » aux Lacs III supérieure, ou encore éparpillés dans la fosse sépulcrale pour la femme du tumulus réutilisé de Dignas, ou dispersés à la base de la chape du tumulus à Drigas 2. Mais diversité aussi pour les deux incinérations : au Freyssinel IV, les deux vases à offrandes, complets, sont regroupés avec l’ossuaire, et ces trois éléments sont « disposés en triangle » ; aux Combes I, quinze tessons appartenant à huit vases sont dispersés autour de l’ossuaire, dans la région sépulcrale délimitée par la couronne de pierres inclinées, parfois jusque sous celles‑ci, tandis que dix‑neuf autres fragments de dix‑sept vases sont éparpillés dans la calotte tumulaire.
61Le nombre de tombes connues du Bronze final est trop réduit pour permettre de déceler des nuances spatiales ou temporelles. Au contraire, leur répartition sur ces deux plans suggère plutôt que des pratiques fort proches ont existé dans tous les Grands Causses et à toutes les phases du Bronze final II et III. Toutefois, les deux seules sépultures à incinération, Le Freyssinel IV et Les Combes I, paraissent les mieux pourvues de l’ensemble, soit en vases complets, soit en nombre de récipients attestés par des tessons. Toutes les autres sont des dépôts primaires non brûlés.
La transition Bronze final IIIbs premier âge du Fer
62À la transition entre le Bronze final IIIb et le premier âge du Fer, le dépôt céramique ne marque pas de grand changement par rapport au Bronze final, du moins si l’on en croit les indices révélés par les cinq tombes datables de cette époque, qui toutes abritaient un défunt en dépôt primaire non incinéré. On y retrouve des compositions semblables (tabl. xl) :
– un seul vase complet (urne ou coupe) : deux tombes, Roumagnac 6 et Combe Sévène 2 (fouilles récentes) ;
– un vase complet et un vase incomplet (coupes) : une tombe, Villeplaine 1 (fouille récente) ;
– des tessons de vases incomplets (coupes et peut‑être urnes) : une tombe, Le Crès II (où le nombre d’exemplaires n’a pas pu être précisé).

TABL. XL – Tableau synoptique du matériel céramique déposé dans les tombes de la transition Bronze final/premier âge du Fer (mêmes conventions que dans le tabl. XXXIX).
63Par ailleurs, un tertre, Le Freyssinel X (fouilles Morel), a livré au moins un vase incomplet et deux autres récipients dont on ignore l’état, complet ou non.
64Dans presque tous les cas où la forme est connue, on a affaire à des coupes, l’urne n’apparaissant sûrement qu’une fois (Roumagnac 6). L’association urne‑vase à boire n’est pas attestée pour le moment ; mais étant donné le petit nombre de tombes dont nous disposons, on s’abstiendra de toute conclusion quant à une éventuelle évolution.
65Ces objets sont déposés près du corps, mais en différents endroits :
– près de la tête : à 40 cm environ à sa gauche au Crès II ; derrière son sommet à Villeplaine 1 et Le Freyssinel X ;
– près de l’épaule gauche : Le Freyssinel X ;
– entre les jambes : dans le creux du membre inférieur droit fléchi à Villeplaine 1 ;
– près des pieds : à Combe Sévène 2 ; à gauche du pied gauche à Roumagnac 6.
66Les sépultures de cette époque ne sont attestées que sur le Sauveterre, mais elles se répartissent en différents secteurs de ce causse, aussi bien à l’ouest, dans le Sévéragais (Roumagnac 6, Villeplaine 1, Le Crès II), que dans le centre (Combe Sévène 2) ou au nord‑est (Le Freyssinel X), montrant par là, de ce point de vue, une indéniable unité sur l’ensemble de ce territoire.
Le premier âge du Fer
67Pour l’ensemble du premier âge du Fer, la documentation est plus abondante, et cela autorise un examen différencié des fouilles récentes (36 défunts dont le matériel est individualisé, réparti dans 34 monuments) et des recherches plus anciennes du Dr Morel et de R. Pauc (28 tumulus).
Les fouilles récentes
68Là encore, le dépôt céramique ne semble pas marquer de grand changement par rapport aux périodes antérieures, Bronze final et transition Bronze final/premier âge du Fer. Il est en effet composé de manière semblable (tabl. XLI) :
– un seul vase complet : 3 tombes ;
– deux vases complets : 2 tombes ;
– un vase complet et deux vases incomplets : 1 tombe ;
– tessons d’un seul vase incomplet : 9 tombes ;
– tessons de plusieurs vases incomplets, jusqu’à 7 ou 10 : 18 tombes. Mais là encore, dans la presque totalité des cas (17 tombes) le nombre de vases ne dépasse pas 5, il ne dépasse pas 3 pour 13 tombes, et 2 pour 9 tombes.
69En outre, deux monuments contenaient les restes d’un vase incomplet et de deux autres vases complets ou non.
70Comme par le passé, les formes de récipients mis en œuvre sont variées et aucune règle ne se dégage. Certes, dans les trois dépôts formés d’un seul vase complet, on a affaire à une coupe, mais lorsque l’unique vase est incomplet, il s’agit aussi bien d’une coupe (Combe Sévène 1, Combes de L’Aumède Haute, Serre de Cabrié 5, Dévois de Villeneuve 1) que d’une urne (Chamblon A6, Serre de Cabrié 1 et 4, Jas de Salgas). Lorsque deux vases sont concernés, il peut s’agir de récipients de même type (deux urnes à Rasiguette ou aux Fonds, deux coupes à La Condamine B1 ou aux Combes III), ou bien de catégories différentes (urne et coupe complètes pour le sujet no 4 du Vayssas 1 ; urne et coupe incomplètes à Valbelle C3, Le Serre Sec, Moulin à Vent du Pradai ; urne et gobelet au Jas de Racoules 3). À partir de trois récipients, urne(s), coupe(s) et parfois gobelet(s) sont associés, complets ou représentés par des tessons. Seul Chamblon A4 n’a fourni que des restes d’urnes.
71Le vase à boire, coupe ou gobelet, non accompagné d’une urne, figure auprès de huit défunts (sujets nos 1 et 5 du Vayssas 1, Roumagnac 1, Combe Sévène 1, Combes de L’Aumède Haute, Serre de Cabrié 5, Dévois de Villeneuve 1, Les Combes III). L’association urne‑vase à boire est assurée dans au moins dix ensembles pour lesquels les formes sont connues (sujet no 1 du Vayssas 1, Valbelle C3, Le Serre Sec, Moulin à Vent du Pradal, Jas de Racoules 3, Chamblon A2, Serre de Cabrié 3, Gargo 3, Chamblon A7, Cham des Boudons 1). Mais on ne peut l’exclure dans six autres tombes où la forme de certains vases n’est pas identifiable (Dévois de Villeneuve 3, col de La Vache, Combe Sévène 10, Jas de Racoules 1, Gargo 1 et La Condamine B1). Cette association intéresse donc entre le quart et la moitié des défunts, mais le vase à boire est de toute façon présent dans les trois quarts des cas.
72Pour deux des trois incinérations sur place décrites, Dévois de Villeneuve 1 et Les Fonds, les éléments de vases sont répartis sur le bustum. Dans le troisième monument où ce mode de traitement du cadavre a été pratiqué, Combe Sévène 4, la situation est plus complexe : une urne complète est posée au centre de l’aire d’incinération, l’ouverture obturée par une dallette, les tessons d’une urnette sont éparpillés à la base du tumulus sur l’aire d’incinération et à ses abords, ceux d’une coupe sont dispersés plus haut, dans la partie inférieure de la calotte.
73Dans les deux cas d’incinération secondaire pour lesquels la position des restes céramiques est connue, tumulus de Rasiguette et fosse du Serre Sec, ceux‑ci gisent dans la région où se trouvent aussi les os humains.
74Lorsqu’il s’agit d’un cadavre en dépôt primaire non incinéré, plusieurs positions sont signalées :
– près de la tête : au côté droit pour le sujet no 1 du Vayssas 1 ; au côté gauche pour le sujet no 4 du Vayssas 1 ; près de son sommet au Serre de Cabrié 1, Pomeyrol, Cham des Bondons 1 ; sous une dalle sur laquelle repose la tête au Serre de Cabrié 3 ; autour et sous le crâne à Combe Sévène 10 ;
– dans le secteur où se trouvait le crâne avant son prélèvement au Moulin à Vent du Pradal ;
– près de l’épaule droite : Cham des Bondons 1 ;
– sur le thorax : Dévois de Villeneuve 2 ;
– au niveau du bassin : Combe Sévène 10 ;
– sur les jambes : sujets nos 4 et 5 du Vayssas 1 ;
– des pieds au bassin : Combe Sévène 1 ;
– aux pieds : Dévois de Villeneuve 2 ;
– dispersés autour du corps : Combe Sévène 10 ;
– dans la calotte tumulaire, mais non loin du crâne : Serre de Cabrié 5 (à 0,5 m de lui et 0,3 m au‑dessus) ;
– éparpillés à la base du tertre : Serre de Cabrié 3, Gargo 1, Gargo 3 inférieure ;
– éparpillés dans la calotte tumulaire : Gargo 1 et 3, Les Combes III.
75On retrouve ici la même variété qu’au Bronze final et à la transition Bronze final/premier âge du Fer, avec cependant une nette prédilection pour les alentours du crâne.
76Dans le cas de monuments dépourvus d’os humains (Serre de Cabrié 2 et 4), les tessons sont éparpillés à la base du tertre. Avec les tombes le plus précisément datées à l’intérieur du premier âge du Fer, on ne remarque pas de changement au fil du temps. Il ne semble pas non plus exister de nuance par causse et le type de traitement du corps ne semble pas avoir d’incidence en ce domaine (tabl. xli).

TABL. XLI – Tableau synoptique du matériel céramique déposé dans les tombes du premier âge du Fer (fouilles récentes). (mêmes conventions que dans le tabl. XXXIX).
Les fouilles du Dr Morel et de R. Pauc
77Les fouilles de Ch. Morel et de R. Pauc reflètent une image fort proche de celle que fournissent les recherches récentes, malgré les imprécisions concernant le nombre total de récipients par sépulture et l’état de ceux‑ci :
– un seul vase signalé, complet ou non : 9 tombes (urne, aussi bien que gobelet, coupe ou écuelle carénée) ;
– deux vases signalés, complets ou non : 11 tombes (avec association de deux coupes, ou deux urnes, ou bien deux gobelets, ou encore urne et coupe ou coupe et écuelle carénée) ;
– trois vases signalés, complets ou non : 6 tombes (avec associations variées ; trois urnes, trois coupes ou bien urnes et coupes) ;
– quatre vases signalés, complets ou non : 1 tombe (trois coupes et un vase de forme inconnue).
78Le vase à boire, coupe ou gobelet, non accompagné d’une urne est présent dans dix tombes (Le Freyssinel V, VI, XI, XII, XVII, XIX, XX, XXI, XXIII et XXXII). Il est associé à l’urne dans six autres sépultures (Le Freyssinel III, VIII, XV, XXXI, XXXIV et L’Aumède Basse). Enfin, dans quatre autres monuments, il est présent aux côtés d’un (ou plusieurs) vase(s) dont on ignore la forme (Le Freyssinel XIV, XVI, XXII et XL).
79Concernant les tertres à incinération fouillés par le Dr Morel, la localisation des restes des récipients n’est connue que pour trois d’entre eux. Les deux incinérations sur place, Le Freyssinel V et XXXIV, reproduisent un schéma semblable, avec dépôt des vases à la fois à la tête (coupe ou écuelle carénée) et aux pieds (urne au Freyssinel XXXIV et coupe au Freyssinel V). En outre, des tessons d’un troisième vase sont dispersés sur l’aire de crémation au Freyssinel XXXIV. Pour l’incinération (primaire ou secondaire ?) du Freyssinel XXXII, les restes céramiques sont signalés « dispersés avec les ossements ».
80Pour les corps déposés non brûlés, nous retrouvons les mêmes cas de figure que dans les fouilles récentes, avec là encore une nette prédilection pour la tête :
– près de la tête : « derrière la tête » au Freyssinel III (sur ce site, dans « une niche de blocs calcaires »), XII, XIII, XVI, XVII, XVIII et XXII ; « devant la face » d’un sujet en décubitus latéral droit replié : Bac II supérieure ; « près de la tête » : Le Freyssinel VIII et XX ; « derrière la tête et à sa gauche » : Le Freyssinel XXXI ; « derrière la tête et de chaque côté » : Le Freyssinel XIV ;
– près du bras droit : Le Freyssinel XVII, XXXI ;
– au niveau du thorax : Bac II supérieure ;
– entre les jambes : Le Freyssinel XXIII et XV ;
– entre les chevilles : Le Freyssinel XXII ;
– près des pieds : L’Aumède Basse, Bac II supérieure, Le Freyssinel V ;
– dispersés en deux zones : Les Fons I (à 0,5 m des pieds et à 1 m à la gauche du corps) ;
– dispersés « un peu partout » : Le Freyssinel III, VIII, XXXI, et L’Aumède Basse ;
– dispersés « un peu partout » dans la calotte tumulaire : Cham Bazalgette 2 et 3.
81Enfin, dans un tertre dépourvu d’os humains, Le Freyssinel XXI, les tessons de vase sont placés au centre et à mi‑hauteur de la calotte tumulaire.
La fin du premier et les débuts du second âge du Fer
82Les très rares tumulus attestés pour cette période ne marquent pas en ce domaine de différence notable avec ceux qui précèdent. Les deux incinérations sur place du Champ Rond et du Serre del Moussu, datées de la fin du vie ou de la première moitié du ve s., renferment, éparpillés sur l’aire d’incinération, respectivement des tessons de dix et trente‑cinq récipients. Quant au tumulus des Conques 1, qui a reçu au ive s. un dépôt primaire non incinéré, il a livré, à hauteur de l’épaule droite du défunt, une coupe complète.
7.1.7 Objets divers en pierre
83La présence d’éléments en pierre allogène a été signalée dans plusieurs monuments : des « galets de rivière » au Bac I, III, V et IX, mas de La Bastide II et Le Viala 2 ; des « fragments de schiste » au Freyssinel VII et XXXI, à la Plaine de Villeneuve, au Serre del Moussu et au Dévois de Villeneuve 2 ; des « fragments de quartz » au Freyssinel XXIII ; et des « fragments de granité » au Freyssinel XXIII et au Bac IX. La situation de ces objets n’est jamais précisée. Leur fonction nous échappe complètement. Enfin, le monument à coffre du Bac VI, réutilisé au début du second âge du Fer semble‑t‑il, renfermait une petite pierre plate calcaire portant des gravures énigmatiques, qui constitue un document unique à ce jour dans les tombes de la région.
7.1.8 Les restes animaux
84Les restes, intrusifs, de microfaune mis à part, 45 tumulus ou tertres ont livré des os d’animaux, et pour 43 d’entre eux, ces pièces sont identifiables2. Elles ont fait l’objet d’une étude particulière d’Armelle Gardeisen, doublée d’une réflexion sur la signification de leur présence en ces lieux (cf. infra annexe). Nous en utiliserons ici les conclusions. En fonction des os présents et de la nature des assemblages osseux, quatre grandes catégories de dépôts peuvent être distinguées dans les monuments des Grands Causses : les reliefs d’un repas funéraire, l’offrande d’un animal ou d’une partie de celui‑ci, les déchets de découpe qui peuvent signaler dans certains cas le dépôt d’une peau, enfin le vestige unique, dont la raison de la présence dans la tombe n’est pas forcément funéraire. Les animaux concernés sont la plupart du temps domestiques, et, à l’exception des déchets de découpe, les ovins‑caprins occupent la première place3. Ces dépôts ne marquent aucune spécificité chronologique ou régionale par causse, et paraissent accompagner indifféremment hommes, femmes, adultes robustes ou non.
7.1.8.1 Les restes de consommation
85Dans 13 à 18 tumulus ou tertres, les pièces osseuses, par leur nombre et les possibilités de nourriture carnée qu’elles suggèrent, évoquent un repas funéraire consommé par les vivants. Elles se rapportent aux espèces suivantes :
– sanglier peut‑être au Serre de Cabrié 3 et 5, et au Freyssinel XXXI ;
– mouton et chèvre à Villeplaine 1, Vayssas 1 (?), Roumagnac 1, Combe Sévène 1, 4 et 10, Pomeyrol, Les Aires 1, Chamblon A2, Jas de Salgas et Gargo 1 ;
– porc peut‑être à Roumagnac 1 et à la Cham des Bondons 1 ;
– oiseau galliforme sauvage à Combe Sévène 10.
7.1.8.2 L’offrande d’un animal ou d’un quartier de viande
86Dans un petit nombre de monuments, quatre ou six tumulus ou tertres, l’association de plusieurs os appartenant à une partie riche en viande, ou à plusieurs, paraît attester l’offrande d’un animal entier ou d’une portion de celui‑ci, épaule, gigot ou bas de patte. On y rencontre :
– le lièvre aux Aires 2 ;
– peut‑être le mouton ou la chèvre à Pomeyrol ;
– le bœuf à Gargo 2 ;
– le porc à Roumagnac 1 et Chamblon A2, et peut‑être à la Cham des Bondons 1 et au Serre del Moussu.
7.1.8.3 Les déchets de découpe
87Quatre tumulus ont livré des restes crâniens et de bas de patte qui correspondent à des déchets de découpe. Cela concerne deux espèces, le cheval (Combe Sévène 10) et surtout le chien (Chamblon A6, Dévois de Villeneuve 2 et Plaine de Villeneuve). Pour cette dernière, la présence du crâne, de la queue et des extrémités des quatre pattes permet d’évoquer le dépouillage et le dépôt de la peau dans la sépulture.
7.1.8.4 Le vestige unique
88Le reste unique, soit un os ou une dent isolée, soit un morceau de crâne ou une extrémité de patte, est le plus fréquemment attesté. On le trouve dans 28 à 31 tumulus ou tertres. Il intéresse de nombreuses espèces, sauvages ou domestiques :
– cervidé : peut‑être au Freyssinel XXXI (?) ;
– sanglier : Le Grès I ;
– lièvre : Pomeyrol ;
– lapin : Les Aires 1 ;
– équidé : Le Freyssinel IV, Les Aires 2, Chamblon A4, Dévois de Villeneuve 2 et Jas de Salgas ;
– mouton ou chèvre : Villeplaine 2, Roumagnac 9 (?), L’Aumède Haute, Cham des Bondons 1, Chamblon A4, A7 et A8, Gargo 2, Jas de Salgas (?), La Fajole C1, Valbelle C3, Dévois de Villeneuve 2, Champ Rond (?) et Serre de Cabrié 1 ;
– bœuf : Vayssas 1, Combe Sévène 4, Pomeyrol, Chamblon A4, Dévois de Villeneuve 1 et Moulin du Pradal ;
– porc : Vayssas 1, Combe Sévène 4 et 10, Pomeyrol, Chamblon A4, et Moulin du Pradal ;
– chien : Le Crès IV, Vayssas 1, Combe Sévène 2 et 4, Les Aires 2, Chamblon A4, A6 et A8, et Valbelle C3 ;
– oiseau galliforme sauvage du genre perdrix ou caille : Villeplaine 1, Combe Sévène 1 et 4, Chamblon A2 et A8, et Les Aires 1, ou indéterminé à Combe Sévène 2 et Pomeyrol.
89La présence d’un tel élément osseux isolé, dans un tumulus ou un tertre, est problématique. Résulte‑t‑elle d’une cause accidentelle, par exemple os contenu dans la terre entrant dans la composition du monument ? Ou bien est‑elle liée à une intention funéraire précise, dépôt symbolisant une petite partie d’un repas funéraire, un animal appartenant au défunt ou encore un concept concernant la mort ? Le plus souvent, il est impossible de trancher, sauf lorsqu’on peut discerner un choix spécifique et/ou une répétition.
90C’est ainsi que le caractère exceptionnel du cheval dans les gisements du Bronze final III du sud de la France (cf. infra § 8.4.1) confère à la présence des trente‑trois dents de cet animal dans le tumulus du Freyssinel IV un statut très probablement particulier, de l’ordre du dépôt volontaire. Il en va de même de la découverte répétitive d’humérus d’oiseau, toujours galliformes sauvages lorsque la détermination précise peut être faite, dans sept tumulus et un tertre, alors même qu’un seul cas d’une autre forme de dépôt de restes d’oiseau a été repéré jusqu’ici dans cette région (reliefs de repas à Combe Sévène 4). Pour les dents d’équidé du Freyssinel IV, on peut hésiter sur l’intention ayant présidé au dépôt : désir de rappeler l’importance de cet animal dans la vie de ce défunt et de continuer ce lien au‑delà de la mort, ou bien rôle symbolique psychopompe du cheval ? Nous aurons l’occasion de revenir sur ce cas dans le chapitre suivant. Pour les os d’ailes d’oiseau, alors qu’aucune autre pièce issue de bas morceaux de cet animal n’est jamais attestée et que d’autres os, comme le fémur, peuvent se conserver aussi bien, la fonction symbolique paraît devoir être privilégiée, plutôt que le simple reste de repas funéraire. Dans de nombreuses sociétés antiques ou traditionnelles, l’oiseau et plus particulièrement l’aile représentent en effet la légèreté spirituelle et l’élévation de la terre vers le ciel ou l’au‑delà (Chevalier, Gheerbrant 1973, 1 : 29).
7.2 Les associations de matériel accompagnant les défunts
91Il va de soi que l’étude des associations ne peut concerner que les tombes individuelles ou les sépultures multiples pour lesquelles la relation à chaque défunt peut être appréciée, et dont la totalité du matériel est connue ou a été signalée. En sont donc exclus les tertres dépourvus d’os humain, les monuments enfermant plusieurs défunts lorsque la localisation des objets et offrandes n’a pas été notée, ceux dont le matériel ostéologique n’a pas pu être examiné et/ou dont le mobilier n’a pas été décrit ou signalé dans sa totalité ou a disparu. L’indigence de nos connaissances sur les restes du mort et sur son mobilier concerne d’ailleurs souvent les mêmes tombes, et au premier chef celles qui ont été fouillées au xixe s.
Le Bronze final
92Neuf sépultures s’échelonnant du Bronze final IIb au Bronze final IIIa peuvent être considérées comme complètes (tabl. xlii).

TABL. XLII – Tableau synoptique des associations de mobilier déposé dans les tombes du Bronze final II et III (A : adulte ; t.a. : taille adulte ; grac. : gracile ; rob. : robuste ; ado : adolescent ; inc. 2e : incinération secondaire ; non inc. : défunt non incinéré).
93Plus de la moitié de ces défunts est pourvue d’un seul objet ou d’une seule catégorie de matériel d’accompagnement :
– parure seule (un bracelet) : sujet no 2 du tumulus réutilisé de Dignas ;
– dépôt céramique seul, sous forme d’un ou deux vases complets, et/ou des tessons d’un à six ou même vingt‑cinq récipients : Les Combes I, Les Lacs III supérieure, Les Lacs III inférieure, Drigas 2 et Combelongue 1.
94Trois morts seulement sont accompagnés d’un matériel relevant de deux ou trois catégories :
– dépôt céramique + dépôt de faune (dents de cheval) : Le Freyssinel IV ;
– dépôt céramique + ustensile (fosaïole) + dépôt de faune (crâne de suidé) : Le Freyssinel I ;
– dépôt céramique + parure (résille de tête, collier, bracelet) : sujet no 1 du tumulus de Dignas.
95Dans les tombes de cette époque, aucune arme n’est attestée. Les deux seules incinérations du lot, des incinérations secondaires, ne sont pourvues que de matériel céramique (Les Combes I et Le Freyssinel IV), et, dans un cas, d’offrande animale (Le Freyssinel IV). D’autre part, la faiblesse de l’échantillonnage ne permet pas de percevoir une éventuelle évolution durant le Bronze final, ni de particularismes locaux.
La transition Bronze finals premier âge du Fer
96Sept défunts sont connus pour la période de transition Bronze final/premier âge du Fer (tabl. xliii), mais dans la tombe double du Freyssinel X, le matériel appartenant à chacun ne peut pas être distingué.

TABL. XLIII – Tableau synoptique des associations de mobilier déposé dans les tombes de la transition Bronze final/premier âge du Fer (750‑600) (mêmes abréviations que dans le tabl. XLII).
97Seule l’unique incinération secondaire (sujet no 2 de Roumagnac) est dépourvue de tout objet d’accompagnement ou offrande. Pour les autres morts, le dépôt céramique est présent dans tous les cas, composé d’un ou deux vases, complets ou non, et de trois récipients pour la tombe double du Freyssinel X. Ce dépôt n’est jamais seul. Il est accompagné :
– d’objets de parure (spirales à cheveux, pendeloque ou torque) : sujet no 1 de Roumagnac 6 et Villeplaine 1 ;
– d’un objet de parure (bague), d’une pièce d’habillement (fibule) et d’un ustensile (fosaïole) : Le Freyssinel X (mais il s’agit d’une tombe double) ;
– d’os de faune : Combe Sévène 2 et Le Crès IV (si la présence de ces restes marque bien un dépôt volontaire).
La première moitié du premier âge du Fer (750‑600)
98Vingt‑six trépassés peuvent être rapportés à la première partie du premier âge du Fer, seconde moitié viiie et vie s. (tabl. xliv).

TABL. XLIV – Tableau synoptique des associations de mobilier déposé dans les tombes de la première partie du premier âge du Fer (750‑600) (* : on ignore à quel sujet de la tombe multiple se rapportent les os d’animaux ; mêmes abréviations que dans le tabl. XLII).
99L’un des morts du Vayssas 1, le sujet no 2, a été enseveli dépourvu de tout objet d’accompagnement ayant pu laisser des traces durables. C’est le seul de cette région, aussi démuni, attesté pour cette période. Mais la place chronologique des restes osseux dépourvus d’objets d’accompagnement est rarement connue, et il faut des conditions bien particulières, comme celles de ce tumulus, pour pouvoir connaître la datation de tels individus. Aussi, la représentativité de ce cas, non seulement alors mais encore dans l’évolution des rites depuis le Bronze final II, ne peut‑elle être précisée.
100Cinq autres défunts ne sont accompagnés que par un à quatre vases, complets ou non : sujet no 4 du Vayssas 1, Le Freyssinel XIII, Bac II supérieure, et peut‑être aussi par une offrande animale au Serre de Cabrié 3 et au Jas de Salgas.
101Les vingt autres sont munis d’assemblages très variés mais presque toujours limités en nombre d’objets :
– parure (trois objets) + pièce d’habillement (une épingle) : sujet no 3 du Vayssas 1 ;
– parure (une spirale à cheveux ou un bracelet) + dépôt céramique (un à trois récipients complets ou non) : sujet no 5 du Vayssas 1, Le Freyssinel XX, XXII, Aven Armand 2, auxquels on ajoutera Le Freyssinel XXXI (avec une parure plus riche, huit bracelets et un dépôt de faune) ;
– pièce d’habillement (une fibule ou un anneau) + dépôt céramique : Le Freyssinel XL et Serre de Cabrié 1 ;
– objet de toilette (un rasoir, seul ou accompagné d’une trousse de toilette) + dépôt céramique (un à trois vases complets ou non) : Le Freyssinel XVII, Combe Sévène 3 ;
– ustensile (couteau) + dépôt céramique (restes de deux vases) : Le Freyssinel III ;
– arme (une épée) + dépôt céramique (restes d’un vase) : Le Freyssinel XII ;
– arme (une épée) + vaisselle métallique (deux coupes) ; Aven Armand 1 ;
– pièce d’habillement ? (un anneau) + ustensile de toilette (un scalptorium) + dépôt céramique (un vase) : Combe Sévène 3 ;
– arme (une épée) + ustensile (un couteau) + dépôt céramique (trois vases complets ou non) : Le Freyssinel VIII ;
– arme (une épée) + ustensile ? (un fragment de meule) + dépôt céramique (trois vases complets ou non) + possible dépôt de faune : Cham des Bondons 1 ;
– arme (une épée) + vaisselle métallique (une coupe) + dépôt céramique (deux vases complets ou non) : Rasiguette ;
– objets de toilette (rasoir + trousse de toilette) + dépôt céramique + dépôt de faune (relief de repas funéraire ?) : Gargo 1 ;
– parure (un bracelet et une bague) + pièce d’habillement ? (un anneau) + ustensile (un couteau) + dépôt céramique (un vase complet ou non) : Le Freyssinel XXXII ;
– parure (un torque et deux bracelets) + pièce d’habillement (une épingle) + ustensile (une fusaïole) + dépôt céramique : sujet no 1 du Vayssas 1 ;
– arme (une épée) + parure (un bracelet) + vaisselle métallique (une coupe) + dépôt céramique (un vase) + offrande animale (Roumagnac 1).
102On le voit, les dépôts semblables sont rares, pas plus de quatre ou cinq, qui ne sont constitués que par de la céramique. Pour les autres, les assemblages sont tous différents mais ne regroupent de toute façon qu’un nombre limité d’objets ou d’offrandes, guère plus de six. Cependant, par rapport aux périodes précédentes, Bronze final II et III et transition Bronze final/premier âge du Fer, cet accompagnement apparaît alors un peu plus diversifié. Une fraction importante de ces morts (six sur vingt‑six, soit 23 %) est désormais équipée d’une épée, et cette arme fait son apparition dès les tous débuts du premier âge du Fer, dans la seconde moitié du viiie s. (Rasiguette, Cham des Bondons 1, Le Freyssinel XII), aussi bien sur le causse Noir et le Sauveterre que sur le plateau des Bondons.
103Dans la composition de ce matériel accompagnant les morts, on ne distingue pas de différence sensible entre causses. Au contraire, les cinq défunts de la tombe du Vayssas 1 montrent, réunies dans une même unité de lieu et de temps, des modalités très diverses : absence de mobilier pour le sujet no 2, deux vases pour le no 4, un vase et une parure pour le no 5, une parure et une épingle pour le no 3, parures, épingle, fusaïole et vase pour le no 1. La diversité en ce domaine ne résulte pas du lieu. Les variations ne semblent pas dépendre non plus du traitement du cadavre : les deux seuls défunts incinérés, ceux de Rasiguette et du Freyssinel XXXII, sont pourvus d’un équipement situé dans le haut de la gamme.
La seconde moitié du viie s.
104Dix‑sept sépultures considérées comme complètes peuvent être datées de la seconde moitié du viie s. ou des environs de 600 (tabl. xlv).

TABL. XLV – Tableau synoptique des associations de mobilier déposé dans les tombes de la seconde moitié du VIIe s. av. J.‑C (mêmes abréviations que dans le tabl. XLII).
105Comme pour le lot datable de la première partie du premier âge du Fer (750‑600), globalement antérieur, on y trouve une forte proportion (7 sur 17) de défunts seulement accompagnés du dépôt céramique, avec, dans la plupart des cas, une possible offrande animale (Cham de la Bazalgette 3, Le Freyssinel XXI), et avec peut‑être un dépôt de faune (Chamblon A2, A4, A6, A7 et Gargo 2).
106Pour les dix autres trépassés de ce demi‑siècle, les associations sont toujours très variables, mais elles ne dépassent pas trois catégories d’objets, soit une certaine limitation par rapport au lot précédent antérieur :
– parure (un bracelet) + dépôt céramique (restes d’au moins deux vases) : Le Freyssinel XVI ;
– pièce d’habillement (une fibule et deux anneaux) + dépôt céramique (restes de trois vases) : Cham de la Bazalgette 2, auquel s’ajoute peut‑être Pomeyrol qui contenait des restes de faune (dépôt volontaire ?) ;
– objet de toilette (un rasoir) + dépôt céramique (restes de trois vases) : La Condamine B1 ;
– ustensile (meule) + dépôt céramique (restes de quatre vases) : Gargo 3 (mais tombe triple au mobilier non différencié par défunt) ;
– parure (pendeloque et deux bracelets) + dépôt céramique (restes de deux vases) + faune (relief de repas) : Les Fons I ;
– parure (un bracelet) + pièce d’habillement (ceinture à anneaux) + dépôt céramique (restes d’au moins trois vases) : Le Freyssinel XXXIV ;
– objets de toilette (rasoir et trousse de toilette) + ustensile (aiguisoir) + dépôt céramique (un vase incomplet) + faune (relief de repas et aile d’oiseau) : Combe Sévène 1.
107Comme aux autres périodes, aucune différence ne se remarque dans la composition de ces assemblages entre les causses du Sauveterre et Méjan, ici les seuls documentés. Quant aux six tombes à incinération du lot, elles se distribuent à tous les niveaux de la gamme ; le type de traitement du cadavre ne paraît donc pas influer sur la composition du matériel funéraire.
Le vie s.
108Les six tombes datées du vie s. dont on a une connaissance suffisamment complète (tabl. xlvi) possèdent un mobilier ou des offrandes tout à fait semblables dans leur composition à ceux de la fin du viie s. ou des environs de 600 :
– parure + dépôt céramique (restes d’un ou deux vases) : Les Fonds, Le Freyssinel VI, L’Aumède Basse, Combes de L’Aumède Haute ;
– pièce d’habillement (une fibule) + dépôt céramique (restes d’au moins quatre vases) + dépôt de faune : Le Freyssinel XIV ;
– parure (28 bracelets) + pièces d’habillement (deux ou trois fibules) + dépôt céramique (une coupe incomplète) + peut‑être dépôt de faune : Dévois de Villeneuve 1.

TABL. XLVI –Tableau synoptique des associations de mobilier déposé dans les tombes du VIe s. av. J.‑C. (mêmes abréviations que dans le tabl. XLII).
109L’évolution sensible à la fin du viie s., marquée par la disparition des assemblages les plus variés, semble trouver confirmation au siècle suivant. De plus, une autre évolution transparaît : on ne rencontre plus de tombes à arme après le milieu du vii s. Les grandes épées en fer, dites « hallstattiennes », ne sont pas remplacées à la fin du vii et au vi s. par les poignards à antennes pourtant présents dans les régions voisines, dans les Garrigues languedociennes (Dedet 1992 : 184) ou le Quercy (par exemple dans la nécropole du Frau de Cazals dans le Tarn‑et‑Garonne ; Pajot 1986), pas plus que par les armes de jet.
Le premier âge du Fer (750‑500)
110Pour les treize sépultures, considérées comme complètes, non datables précisément à l’intérieur du premier âge du Fer (tabl. xlvii), on retrouve une forte proportion de cas (6 sur 13) où le mobilier est formé uniquement du dépôt céramique : Le Serre Sec, Le Freyssinel XVIII, et, peut‑être avec dépôt de faune, Valbelle C3, Le Freyssinel XV, La Fajole C1 et Chamblon A8. Pour le reste, la diversité des assemblages s’impose également :
– dépôt céramique (restes d’un à sept ou dix vases) + dépôt de faune : Combe Sévène 10, Serre de Cabrié 5 ;
– parure (bracelet) + dépôt céramique (restes d’au moins trois vases) : Moulin à Vent du Pradal ;
– pièce d’habillement (fibule) + dépôt céramique (restes d’un vase) : Le Freyssinel XIX ;
– ustensile (un couteau) + dépôt céramique (restes de deux vases) : Le Freyssinel V ;
– pièce d’habillement ? (un anneau) + objet de toilette (scalptorium) + dépôt céramique (un vase incomplet) : Combe Sévène 3 ;
– arme (une épée ou un poignard) + vaisselle métallique (une coupe) + dépôt céramique (restes de cinq vases) : col de La Vache ;
– pièce d’habillement (une épingle) + ustensile (un couteau) + dépôt céramique : mas de La Bastide II.

TABL. XLVII – Tableau synoptique des associations de mobilier déposé dans les tombes du premier âge du Fer non datables précisément (750‑500) (mêmes abréviations que dans le tabl. XLII).
Notes de bas de page
1 La parure du tumulus au nord de Saint‑Georges pose problème. Le Dr Prunières (1883 : 368) signale : « pendeloque en bois de cerf, grains de collier en os. Dents percées naturelles et simulacre de dents en jayet ». Mais le monument lui ayant livré des « sujets inhumés », l’homogénéité de ce lot reste sujette à caution.
2 Pour plusieurs tumulus fouillés anciennement, nous disposons seulement des identifications proposées par les fouilleurs, le matériel osseux ayant disparu depuis. Ces déterminations sont donc à considérer avec la prudence qui s’impose en pareil cas. Elles concernent Champerboux 2‑1887, Le Freyssinel I, IV, XIV, XV, XXXI et Les Fons I.
3 On ignore dans quelle mesure la représentation des espèces attestées dans ces sépultures reflète le spectre faunique des habitats caussenards contemporains, faute de pouvoir connaître ce dernier. Elle est toutefois conforme à ce que l’on connaît aux mêmes époques dans les habitats du Languedoc oriental.
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Mottes castrales en Provence
Les origines de la fortification privée au Moyen Âge
Daniel Mouton
2008
Géoarchéologie de sites préhistoriques
Le Gardon (Ain), Montou (Pyrénées-Orientales) et Saint-Alban (Isère)
Dominique Sordoillet
2009
L’enceinte des premier et second âges du Fer de La Fosse Touzé (Courseulles-sur Mer, Calvados)
Entre résidence aristocratique et place de collecte monumentale
Ivan Jahier (dir.)
2011
Lyon, Saint-Georges
Archéologie, environnement et histoire d’un espace fluvial en bord de Saône
Grégoire Ayala (dir.)
2012
Les gisements précolombiens de la Baie Orientale
Campements du Mésoindien et du Néoindien sur l’île de Saint-Martin (Petites Antilles)
Dominique Bonnissent (dir.)
2013
L’Îlot du palais de justice d’Épinal (Vosges)
Formation et développement d’un espace urbain au Moyen Âge et à l’époque moderne
Yves Henigfeld et Philippe Kuchler (dir.)
2014
Bettencourt-Saint-Ouen (Somme)
Cinq occupations paléolithiques au début de la dernière glaciation
Jean-Luc Locht (dir.)
2002
Campements mésolithiques en Bresse jurassienne
Choisey et Ruffey-sur-Seille
Frédéric Séara, Sylvain Rotillon et Christophe Cupillard (dir.)
2002
Productions agricoles, stockage et finage en Montagne Noire médiévale
Le grenier castral de Durfort (Tarn)
Marie-Pierre Ruas
2002