Prologue. L’Afrique en kaléidoscope

1À propos de l’Afrique, avec une redoutable constance, il se dit tout et le contraire de tout. Ainsi, en 1947 dans le premier numéro de Présence africaine, alors que les deux fédérations (Afrique occidentale française – AOF et Afrique équatoriale française – AEF) étaient partie intégrante de l’immense Union française, Jean-Paul Sartre, avec bien sûr l’acuité critique qui le caractérisait, écrivait sans détour « l’Afrique pour beaucoup d’entre nous n’est qu’une absence et ce grand trou dans la carte du monde nous permet de conserver une bonne conscience1 ». Et, bien plus tard, dans un tout autre contexte, un éminent sociologue, Manuel Castells, usant de la même métaphore, nous faisait savoir qu’elle « est le trou noir de la société de l’information2 ».

2Ce dernier et peu délicat propos est évidemment très actuel et concerne une question tout à fait spécifique. Mais beaucoup d’autres remarquables spécialistes des processus de globalisation en cours, notamment de « grands » économi