Chapitre 3. Les mobiliers
p. 77-199
Résumés
Le premier objectif des études de mobilier est l’établissement de leur chronologie. Pour cela, on a sélectionné 26 ensembles clos de mobilier particulièrement riches (remplissages de fosses) que l’on a cherché à classer à l’aide de techniques de sériation. Afin de faciliter la lecture de ce chapitre, les ensembles ont été réindexés dans l’ordre créé par la sériation (F1 à F26) et leur mobilier céramique regroupé sur des planches présentées en fin de volume.
Les données retenues pour le traitement statistique concernent uniquement la céramique. Les autres catégories de mobilier, présentes de façon trop disparate pour être intégrées au même calcul, n’ont été utilisées que pour contrôler a posteriori la validité du classement. On a utilisé plus précisément le décompte des nombres de vases d’une vingtaine de catégories correspondant à des groupes de production bien caractérisés (céramique campanienne, terre sigillée de type italique...) ou, à défaut, définies par des critères techniques (mode de montage et de cuisson, finesse de l’argile) (tabl. vii, no 2). L’algorithme utilisé est l’analyse factorielle des correspondances. Les cartes factorielles obtenues (fig. 63) montrent que l’on obtient effectivement une bonne sériation avec, à première vue, la définition de trois étapes chronologiques que l’on identifie aux trois périodes qu’avait isolées Bessou (1976). Chaque période se caractérise par une représentation caractéristique des principales catégories de céramique (fig. 65). Une analyse plus fine permet de mettre en évidence deux moments mal représentés par nos ensembles de référence, l’un entre les périodes 1 et 2, l’autre entre les périodes 2 et 3. Le premier hiatus peut toutefois être comblé par des ensembles issus du site de Feurs. On propose aussi de subdiviser chaque période en deux sous périodes, que l’on désigne par le terme d’horizons. La stratigraphie (fig. 66) ne présente aucune incompatibilité avec ces résultats.
On distingue de prime abord les groupes de production caractérisés, qui correspondent pour la plupart (vases de type « Besançon » exceptés) à des importations méditerranéennes ou à des fabrications au répertoire d’inspiration méditerranéenne, et la céramique indigène, de fabrication régionale. Cette dernière, évidemment la plus abondante, fait l’objet d’une attention particulière, avec l’emploi d’un classement typologique détaillé déjà utilisé pour l’étude des séries issues du site de Feurs (Vaginay, Guichard 1988). Ce classement fait intervenir à un premier niveau la technique de fabrication (qualité de l’argile, mode de montage, présence d’une engobe, mode de cuisson), à un second niveau des critères morphologiques hiérarchisés (forme générale du récipient, indice d’ouverture, forme de l’embouchure, etc.).
L’évolution du répertoire de la céramique régionale est rapide et parfaitement cohérente avec celle observée à Feurs (fig. 121). Chaque horizon présente en effet des spécificités (fig. 65 et fig. 123 à 128). Le fait le plus marquant est la disparition progressive de la céramique modelée à la main au profit d’autres montées au tour, d’abord cuites en mode réducteur oxydant « A » (fin du iie s. av. J. C./début du ier s. av. J. C.) et ensuite en mode réducteur « B ».
La vaisselle d’importation occupe une part croissante du répertoire et témoigne d’une diversification des sources d’approvisionnement. Jusqu’à l’horizon 3, seules la céramique campanienne, la vaisselle à pâte claire de la basse vallée du Rhône et (plus rarement) la céramique grise catalane arrivent régulièrement. S’y ajoutent ensuite des gobelets à parois fines (à partir de l’horizon 4), la céramique sigillée italique (à partir de l’horizon 5). Les produits d’ateliers régionaux d’inspiration méditerranéenne deviennent également de plus en plus fréquents, jusqu’à conduire au renouvellement complet du répertoire : imitations de céramique campanienne à partir de l’horizon 2, remplacées ensuite, à l’horizon 5, par des imitations de céramique sigillée. Au même moment apparaissent gobelets et cruches. Plus généralement, on observe que le vaisselier roannais est radicalement transformé entre le début de l’horizon 4 et la fin de l’horizon 5 : amélioration des techniques de fabrication, abandon des techniques décoratives du iie s. (peinture, estampage, lissage), au profit d’autres plus mécaniques (molette, peigne). Cette transformation, engagée un demi-siècle avant la Conquête romaine, témoigne certainement d’une réorganisation des modes de production, désormais plus centralisés et plus préoccupés de rentabilité économique.
Une mention particulière doit être faite des vases dits « de Besançon », seule catégorie de céramique indigène qui témoigne d’un commerce organisé dès le iie s. av. J. C. Il s’agit de récipients faits avec une argile très chargée en dégraissant grossier de feldspath, généralement montés à la main et dotés d’une finition particulière (lèvre moulurée ou rainurée caractéristique et enduite de mica). On les considère comme des importations en provenance du Morvan, dont l’effectif est très important pendant pratiquement toute la durée étudiée (fig. 104). Les raisons de cet engouement demeurent incertaines, ces vases ayant certainement été utilisés comme pots à cuire, mais peut être aussi comme vases de transport.
Les amphores sont très nombreuses. La plupart appartiennent au groupe des amphores vinaires républicaines. Elles apparaissent en quantité notable à l’horizon 3 seulement. Elles se raréfient à l’horizon 6 et ne sont pas remplacées par d’autres. Malgré les difficultés que pose encore leur classement typologique, on réaffirme que l’évolution de la hauteur des lèvres aboutit à une sériation cohérente avec celle de la céramique. Cette sériation permet également de synchroniser la chronologie roannaise avec celle d’autres sites gaulois (tabl. xi).
La céramique est enfin un support épigraphique occasionnel (fig. 120). On a affaire uniquement à des anthroponymes (marques de propriété) qui permettent de mesurer le rythme de cet excellent marqueur de l’acculturation qu’est l’alphabétisation : transcription de noms indigènes en caractères grecs à partir de l’horizon 4, puis en en caractères latins à partir de l’horizon 5 .
Ce terme regroupe des catégories d’objets très variées : parures vestimentaires, vaisselle métallique, armement, outillage, quincaille, vestiges d’activités artisanales.
La collection de parures se caractérise surtout par une grande rareté de celles en verre (perles et bracelets) par rapport à celles en métal (fibules essentiellement). La nombreuse collection de fibules (86 ex.) montre la fréquence de l’utilisation du fer et l’existence de types régionaux (type à tête couvrante). Les fibules filiformes de schéma La Tène II, toujours en fer, caractérisent les horizons 1 et 2. Les fibules à pied ajouré de schéma La Tène III (Nauheim, à tête couvrante, filiformes) apparaissent à l’horizon 3. Les horizons ultérieurs sont moins bien documentés (fig. 129).
L’armement et, de façon plus surprenante, l’outillage sont très peu abondants. La seule activité de transformation bien documentée est le tissage, avec de très nombreux pesons de métier à tisser. On dispose également d’indices de travail des métaux (moules à la cire perdue et à alvéoles, rares scories). La fabrication de céramique sur le site est également rendue très probable par des spécificités du répertoire vis à vis de celui de Feurs et par l’importance qu’y prend cet artisanat au ier s. ap. J. C.
La collection de monnaies est nombreuse (250 monnaies gauloises). Elle comprend, fait exceptionnel, un grand nombre d’espèces possédant un contexte archéologique datable. Le faciès roannais se rattache sans ambiguïté au domaine éduo-séquane, caractérisée par la fréquence des monnaies de potin « à la grosse tête » (57 % des monnaies identifiées). Les données chronologiques (fig. 133) montrent l’existence d’une phase initiale de circulation (iiie s.) caractérisée par des oboles massaliètes, une phase ultérieure (horizon 1, première moitié du iie s.) où des imitations (régionales ?) s’ajoutent à ces oboles. Les monnaies de bronze coulé (potin) apparaissent à l’horizon 2 et dominent la circulation jusqu’à l’horizon 6, où elles commencent à être concurrencées par les espèces romaines.
Les sources d’approvisionnement en monnayage n’évoluent pas de façon sensible avant l’introduction massive des espèces romaines (fig. 131). Le cloisonnement régional de la circulation qui caractérise l’usage gaulois de la monnaie se maintient donc tout au long du ier s. av. J. C.
Trente ensembles de restes osseux ont été étudiés, qui totalisent plus de 14 000 restes. Globalement, la répartition des restes de grands animaux domestiques présente le faciès caractéristique des habitats groupés de la fin de la période laténienne en Gaule tempérée, avec toutefois une surreprésentation du bœuf et une sous représentation des caprinés (fig. 155). On observe aussi une régression régulière de la part du porc. Les bœufs et les porcs montrent, à période égale, une stature plus importante que celle relevée dans le nord de la France, sans que l’apport d’animaux étrangers de grande taille puisse être tenue pour responsable de cette amélioration. On a en revanche repéré un cas d’importation de cheval de grande taille, à l’horizon 4. Le mode de sélection des animaux de boucherie (prépondérance du bœuf, fréquence des sujets réformés à un âge avancé) donne l’image d’une alimentation carnée assez médiocre.
The first objective of the study of the finds was to establish a chronology. For this, twenty‑six particularly rich assemblages (pit fills) were selected and classified by seriation. In order to facilitate the reading of this section of the text, the assemblages have been re ordered according to the results (F1 F26) and the finds displayed in the same order on plates 1 95, at the end of this report.
Only the ceramics were selected for the statistical study. The other categories of finds were too variable to allow integration into the same calculations and are only used as a check on the validity of the classification afterwards. The numerous ceramics are divided into twenty categories corresponding to well defined production groups (Campanian, samian, etc.) or to groups defined by their technical characteristics (type of firing, methods of fabrication, préparation of clay etc.) (table vii, no 2). The algorithm used is correspondence analysis. The resulting graphs (fig. 63) show that a good sériation is effectively obtained with, at first glance, three chronological stages which correspond to the three periods defined by Bessou. Each period is characterised by the presence of distinctive ceramics from the principal categories (fig. 65). A doser analysis shows two gaps in our ceramic sequence: one between periods 1 and 2, and another between periods 2 and 3. The first hiatus may, however, be filled by the finds from the site of Feurs. A subdivision of each main period is proposed, to which we will assign the term « horizon ». The stratigraphy (fig. 66) is fully compatible with the results.
At first glance, we can distinguish well characterized groups which generally correspond to Mediterranean imports and to vessels inspired by Mediterranean styles. The remaining pottery, of (supposedly) regional manufacture, clearly the commonest category, is given special consideration. It is submitted to the detailed typological classification similar to that already developed for the study of the finds from the LIA site of Feurs (Vaginay, Guichard 1988). At its first level, this classification takes into account technical parameters (quality of the clay, method of assembly, presence of slip, and method of firing), and secondly uses hierarchical morphological criteria (general form of the container, aperture opening index, form of the rim, etc).
The evolution of the regional ceramic style is rapid and matches perfectly with that witnessed at Feurs (fig. 121). In effect, each horizon presents specified characteristics (fig. 65 and fig. 123‑128). The most striking feature is the slow disappearance of handmade pottery, replaced by wheel turned pottery. The latter is mainly fired in a reducing oxydizing atmosphere (« A ») (at the end of the 2nd century and the beginning of the 1st century BC), then in a reducing atmosphere (« B »).
The imported pottery forms an increasing percentage of the assemblage and witnesses a diversification of the kilns providing it. Up to horizon 3, there is only the regular importation of Campanian wares, Lower Rhône Valley wares (with a typical light, fine fabric) and (more rarely) grey Catalan jugs. Later thin walled beakers appear (from horizon 4) and Italie samian (from horizon 5) then. The regional products imitating Mediterranean forms become more and more frequent, until ther is a complete change of the assemblage. This starts during horizon 2 with imitation Campanian, in tum replaced, in horizon 5, by imitation samian. At the same time, beakers and Jugs also appear. More generally, a radical change is observed in the local pottery assemblage between horizons 4 and 5 – i.e an improvement in the manufacturing techniques, the abandonment of the decorative techniques of the 2nd century BC (painting, burnishing and stamping) in favor of other more mechanical techniques (rouletting, comb decoration), This transformation, which starts a half century before the conquest, shows evidence for the reorganisation of the modes of production, which are becoming more centralised and more concerned with profit. Particular mention must be made of the so called Besançon wares, the only category of indigenous pottery which witnesses a large scale commercial organisation in the 2nd century BC. These are handmade containers of a fabric containing large feldspar inclusions with a distinctive finish (lip moulded with a characteristic groove, coated in mica). They are considered as imports from the Morvan and are very common in all periods. The reasons for their popularity are uncertain: they seem to have been used mainly as cooking pots, and perhaps also as transport vessels.
There are large numbers of amphorae, the largest group being wine amphorae of Roman Republican type (Dressel 1). They are present mainly from horizon 3 onwards. Becoming rare by horizon 6, they are not replaced by other types. Despite the difficulties posed by their typology, the evolution of the shape of the rims tends to confirm the seriation carried out for the other ceramics. Equally, the results provide us with a synchronisation of the local chronology with other LIA sites.
This term groups together a highly varied selection of objects: Personal ornaments, metal vessels, weapons, tools, hardware and the evidence of craft activities. The assemblage of ornament is characterised throughout by the scarcity of glass objects (beads and bracelets) in relation to those in metal (essentially brooches). The large collection of brooches (86 ex.) shows the common use made of iron and the existence of regional types (especially one with the bow covering the spring). Filiform brooches of La Tène II construction, always in iron, characterise horizons 1 and 2. Those with a frame foot of La Tène III construction (filiform, covered spring and Nauheim types) appear in horizon 3. The later horizons are less well documented (fig. 129),
Weapons and, more surprisingly, tools as well, are very scarce. The only clearly identifiable craft production is that of weaving, with many loom weights. There is also slight evidence of metal working (lost wax and shaped moulds, and occasionaly slag). The manufacture of pottery is highly probable, based on distinctive ceramic styles which contrast with those from the site of Feurs and on the importance of this craft industry at Roanne in the 1st century AD.
The collection of Gallic coins found in the site is large (250). it includes, exceptionally, a large number of examples which were found in datable archaeological contexts. The distribution ties in unambiguously with the Aedui Sequani domain, characterised by high percentages of potin coins « à la grosse tête » (57 % of the identified coins). The chronologicai data (fig. 133) show the existence of an initial phase of circulation (3rd century) characterised by Marseilles minims. In a later phase (horizon 1, first half of 2nd century), imitations (régional?) are added to the minims. Cast bronze coins (« potin ») appear in horizon 2 and dominate the circulation until horizon 6, when Roman coinage starts competing with them.
The supply source of the coins does not change recognisably until the massive introduction of Roman coins (fig. 131). The regional division which characterises the usage of coins in LIA Gaul is maintained throughout the duration of the 1st century BC.
Thirty bone assemblages were studied, which totaled more than 14,000 individual fragments. Overall, the distribution of the large domestic animals presents the usual patterns encountered in temperate Gaul on large LIA settlements, despite the over representation of cattle and the underrepresentation of sheep (fig. 155). It is also possible to observe a regular regression on the part of pigs. The cattle and the pigs show, in the same period, a larger size than that reached in the north of France, which does not seem to be due to the introduction of foreign animals of better breed. An example of large sized imported horse is nevertheless noted, in horizon 4. The mode of selection of the animals for butchering (importance of beef, frequency of old individuals) gives an image of poor meat diet.
Erstes Ziel jeder Materialanalyse ist die Erstellungeinerzeitlichen Abfolge. Zu diesem Zweck haben wir 26 geschlossene und besonders reichhaltige Fundensembles (d.h. Grubenfüllungen) ausgewählt, die wir anschliessend mittels einer Seriation zu ordnen versuchten. Um die Lektüre dieses Kapitels zu erleichtern, wurden diese 26 Ensembles gemäss der durch die Seriation erstellten Ordnung neu mit F1 bis F26 bezeichnet. Die auf diese Weise geordnete Keramik findet sich auf den Tafeln am Schluss des Buches abgebildet.
Für die Statistik wurde nur die Keramik aufgenommen. Alle übrigen Fundkategorien sind für eine statistische Auswertung zu klein, sie wurden Jedoch am Schluss zu Kontrollzwecken herangezogen. Ausgezählt wurden die Gefässe von rund 20 gut definierten Keramikgattungen (z. B. Campana, italische Terra Sigillata) oder durch andere technische Eigenheiten charakterisierte Gefässgruppen (z. B. Herstellung, Brand, Überarbeitung) (Tabl. vii/2). Es wurde die faktorielle Korrespondenzanalyse angewendet.
Die auf diese Weise erstellten Tabellen (Fig. 63) zeigen eine gute Seriation mit auf den ersten Blick erkennbaren drei Zeitphasen, welche den drei Perioden von Bessou aus dem Jahre 1976 entsprechen. Jede dieser Perioden ist durch eine bestimmte Menge der wichtigsten Keramikgattungen definiert (Fig. 65). Eine Feinanalyse machte zudem deutlich, dass zwei Zeitspannen durch unsere Fundensembles schlecht abgedeckt werden: Die eine liegt zwischen Periode 1 und 2 und die andere zwischen Période 2 und 3. Die erste Lücke konnte durch Funde aus Feurs geschlossen werden.
Schliesslich wurde Jede Periode in zwei Unterperioden aufgeteilt, welche als Horizonte bezeichnet wurden. Die Stratigraphie (Fig. 66) steht in keinem Gegensatz zu den auf diese Weise gewonnenen Resultaten der Seriationsanalyse.
Die Keramik gliedert sich in zwei Hauptgruppen: Die erste umfasst die Importe, welche mit Ausnahme der Gefässe vom Typ Besançon aus dem Mittelmeergebiet stammen, sowie die vom Süden her inspirierten Gefässformen. Die zweite Gruppe umfasst die lokal gefertigte Ware. Die zahlenmässig grössere Gruppe der einheimischen Keramik wird gemâss der detaillierten und bereits in Feurs angewendeten Typologie aufgegliedert (vgl. Vaginay und Guichard 1988). Diese berücksichtigt als wichtigstes Kriterium die Herstellungstechnik (Tonqualität, Aufbau, Uberzug, Brenntechnik) und als zweites die Morphologie (Gesamtform, Mündung, Rand).
Die Entwicklung der regionalen Keramikformen erfolgte rasch und entspricht derjenigen, die bereits in Feurs beobachtet werden konnte (Fig. 121). Jeder Horizont weist charakteristische Eigenheiten auf (Fig. 65 und 123-128). Am auffälligsten ist die stetige Abnahme der von Hand aufgebauten Formen zugunsten der gedrehten Gefässe. Diese wurden zuerst reduzierend/oxidierend gebrannt (« A »; Ende 2./Beginn 1. Jh. v. Chr.), später nur noch reduzierend (« B »). Gegen die Mitte des 2. Jh. v. Chr. erscheinen erstmals von der Campana A inspirierte Schüsseln und Teller. In der 1. Hälfte des 1. Jh. v. Chr. findet dann ein tiefgreifender Formwandel statt; neu ist das massive Auftreten des Tellers mit Schrägrand, ein Derivât der Campana BForm. Zur gleichen Zeit ändert sich auch die Art des Dekors: Die im 2. Jh. beliebten Stempel , Glätt und Malverzierungen verschwinden zugunsten mehr mechanisch, mit Hilfe von Modeln und des Kamms angebrachten Techniken.
Die Importkeramik nimmt ständig zu und ist von ganz unterschiedlicher Herkunft. Bis Horizont 3 treffen nur die Campana, die helltonige Keramik aus dem untern Rhonetal und (seltener) die graue katalanische Ware regelmässig ein. Ab Horizont 4 tauchen Feine Becher und ab Horizont 5 italische Terra Sigillata auf. Zunehmend häufiger werden die mediterran beeinflussten Produktionen aus regionalen Werkstätten, bis diese schliesslich das ganze Repertoire dominieren: Ab Horizont 2 als Campana Imitationen, welche ab Horizont 5 von Sigillata imitationen abgelöst werden. Gleichzeitig erscheinen Becher und Krüge. Allgemein ist festzustellen, dass sich in Roanne die Keramik zwischen dem Beginn von Horizont 4 und dem Ende von Horizont 5 von Grund auf verändert. Diesem Wandel, ein halbes Jahrhundert vor der römischen Eroberung, liegt eine Neuorganisation der Produktionsmethoden zugrunde, welche auf eine zunehmende Zentralisierung und verstärkte Rentabilität ausgerichtet sind.
Besonders erwähnenswert sind die Töpfe vom Typ Besançon, die einzige einheimische Keramik, welche einen organisierten Handel ab dem 2. Jh. v. Chr. bezeugt. Es sind Gefässe aus einem sehr groben und reichlich mit Feldspath gemagerten Ton, die in der Regel von Hand aufgebaut und speziell überarbeitet sind. Sie stammen vermutlich aus dem Morvan und sind während der ganzen Besiedlungsdauer sehr gut vertreten (Fig. 104). Die Gründe für die Beliebtheit dieser Keramik sind nicht klar ; sicher wurde sie zum Kochen verwendet, möglicherweise auch als Transportbehälter für Lebensmittel.
Amphoren sind sehr häufig; meist handelt es sich um republikanische Weinamphoren. Erst ab Horizont 3 sind sie in bemerkenswerter Anzahl vertreten; mit Horizont 6 nehmen sie wieder ab und werden durch keine neue Form ersetzt. Ihre typologische Entwicklung bereitet noch immer Schwierigkeiten. Trotzdem entspricht ihre Auflistung gemäss der Höhe des Randes der Entwicklung der übrigen Keramik. Die sich daraus ergebende Seriation erlaubt es, die Chronologie von Roanne mit derjenigen anderer Fundstellen zu parallelisieren (Tabl. xi).
Vereinzelt festgestellte Inschriften geben Besitzernamen wieder. Sie liefern einen ausgezeichneten Indikator für die Alphabetisierung bzw. für die Akkulturation der Schreibenden: Die keltischen Namen sind ab Horizont 4 in griechischen und ab Horizont 5 in lateinischen Buchstaben geschrieben.
Das vorhandene Schmuckensemble ist vor allem durch die Seltenheit von Glasschmuck (Ringperlen, Armringe) gegenüber demjenigen aus Metall (hauptsächlich Fibeln) gekennzeichnet. Von den 86 Fibeln besteht ein grosser Teil aus Eisen; es kommen Formen vor, deren Verbreitung sich auf die Region beschränkt (z. B. Typen mit abgedeckter Spirale, Feugère 7a). Drahtförmige Eisenfibeln vom Mittellatèneschema erscheinen in den Horizonten 1 und 2, Fibeln vom Spätlatèneschema und mit Rahmenfuss (Nauheimer Fibeln, Fibeln Feugère 7a und drahtförmige Fibeln) in Horizont 3. In den jüngeren Abschnitten sind die Fibeln weniger gut vertreten (Fig. 129).
Waffen und (erstaunlicherweise) auch Werkzeuge und Geräte sind selten. Das einzige durch zahlreiche Webgewichte nachgewiesene Handwerk ist die Weberei. Einige wenige Elemente wie Gussformen und seltene Schlacken weisen auf metallverarbeitendes Gewerbe hin. Bei der Keramik kann aufgrund bestimmter Eigenheiten, die im Material von Feurs nicht vorkommen, auf lokale Produktion geschlossen werden.
Mit 250 keltischen Münzen ist der Bestand dieser Fundkategorie relativ gross. Bemerkenswert ist, dass ein grosser Teil in die Stratigraphie eingebunden und damit datiert werden kann. Das Ensemble von Roanne gehört zweifellos ins Umfeld des Häduer/Sequaner Spektrums, das charakterisiert ist durch das häufige Auftreten von Potinmünzen vom Typ« à la « grosse tête »(57 % der bestimmbaren Münzen). Die chronologische Abfolge (Fig. 133) zeigt eine Anlaufsphase mit massaliotischen Obolen im 3. Jh. und eine darauf folgende Phase (Horizont 1, erste Hälfte 2. Jh. v. Chr.) mit zusätzlichen (regionalen?) Obolen lmitationen. Potinmünzen erscheinen ab Horizont 2 und herrschen bis Horizont 6 vor, in weichem dann die römischen Münzen in Erscheinung zu treten beginnen.
Im Prinzip ândern sich die Münzen bis zum Auftreten des römischen Geldes kaum, was zum Ausdruck bringt, dass dem keltischen Münzumlauf noch im ganzen 1. Jh. v. Chr. enge Grenzen gesetzt war.
Dreissig Fundkomplexe mit über 14’000 Knochenfragmenten wurden untersucht. Die Verteilung der Haustierarten zeigt das für spätkeltische Siedlungen übliche Muster, wobei das Rind eher über und das Schaf eher unterrepräsentiert ist (Fig. 155). Die Anteile der Schweineknochen nehmen stetig ab. Rind und Schwein zeigen für den gleichen Zeitabschnitt in Roanne eine grössere Statur als in Nordfrankreich. Das Einkreuzen importierter Tiere lässt sich aber nicht belegen. Nachgewiesen ist hingegen in Horizont 4 die Einfuhr eines grosswüchsigen Pferdes. Die Auswahl des Schlachtviehs weist auf einen nur geringen Fleischkonsum hin.
Texte intégral
1Le premier objectif des études de mobilier est l’établissement de leur chronologie, qui tirera parti à la fois de sériations suivant différents critères typologiques et de la stratigraphie. Les données ainsi classées pourront ensuite être exploitées sous l’angle de l’histoire économique et de la caractérisation du faciès culturel.
2L’analyse sera conduite suivant les mêmes principes que ceux qui ont guidé l’étude du site de Feurs (Vaginay, Guichard 1988), situé dans la même aire culturelle que Roanne, le pays ségusiave. La confrontation des deux sites s’enrichit de leur complémentarité : à Feurs, on disposait d’ensembles clos de mobiliers de fort effectif, propices à une étude statistique, et, à Roanne, d’ensembles souvent plus modestes mais plus nombreux, liés à une stratigraphie qui permet de contrôler les hypothèses élaborées avec la seule aide de la sériation typologique. Surtout, alors que la fouille forézienne n’avait pas permis la mise en évidence d’ensembles clos postérieurs à La Tène D1, les découvertes roannaises illustrent abondamment La Tène D2 et la période augustéenne.
3Le mobilier provenant d’ensembles clos sera examiné en priorité. Vingt-six ensembles ont été retenus, qui s’échelonnent sur la durée des deux siècles pris en compte. Toutefois, afin de préciser le faciès du site, une documentation complémentaire a parfois été considérée. Cette documentation peut comprendre pour certaines catégories la totalité des objets découverts sur le site (c’est le cas pour la céramique à vernis noir « campanienne », les parures vestimentaires et les monnaies) ou seulement quelques objets illustrant des types absents dans les ensembles de référence (pour la céramique indigène en particulier).
4Le mobilier céramique a été regroupé par ensembles sur les planches d’illustrations situées en fin de volume, en respectant l’ordre de description suivi dans l’analyse : céramique indigène, vaisselle d’importation, amphores. Les autres mobiliers (instrumentum, monnaies) sont regroupés à la suite sur des planches indépendantes. Afin de permettre au lecteur de reconstituer rapidement l’inventaire complet des ensembles clos, on fournit à la fin de chaque série de planches de céramique relatives à chacun de ces ensembles la liste des planches où sont illustrés les autres mobiliers.
5Pour faciliter la consultation de l’ouvrage, les ensembles de référence ont été indexés d’emblée en suivant l’ordre chronologique qui est mis en place dans le paragraphe qui suit. Leur identification est donnée par le tableau vi.

TABL. VI ‒ Identification des ensembles clos de référence.
3.1 Chronologie relative des ensembles étudiés
3.1.1 Sériation chronologique
3.1.1.1 Méthode et définition des données
6Les ensembles de référence ont été choisis parmi les fosses qui ont livré un mobilier abondant, permettant d’étudier des associations, et qui, si possible, sont liées à d’autres par la stratigraphie. Les vingt-six ensembles finalement retenus ne comprennent donc qu’un échantillonnage de la documentation disponible sur le site, duquel on a éliminé les fosses qui livraient des données redondantes. Pour certains ensembles issus des fouilles des années 60, on s’est parfois permis d’exclure quelques objets manifestement étrangers au contexte, dans la mesure où la petite taille des fragments, leur isolement et leur usure (dans le cas de céramique) pouvaient expliquer une intrusion accidentelle. De même, les remplissages superficiels des fosses ont souvent été éliminés.
7L’étude comparative des ensembles pris en compte fait apparaître dès le premier coup d’œil un renouvellement complet des techniques de fabrication et du répertoire au cours de la période étudiée. Cette évolution permet d’établir sans difficulté un classement chronologique sommaire des ensembles, comme l’avait déjà fait Bessou (1976). On a toutefois choisi d’exposer ce classement de façon formalisée, par l’emploi de techniques de sériation, parce que les graphiques qu’elles permettent de produire font à notre avis mieux apparaître que tout discours la précision du résultat (ou, selon le point de vue opposé, ses limites).
8La sériation a été élaborée en tenant compte des seuls assemblages de céramique, qui livrent des associations statistiquement plus significatives que les objets de parure et les monnaies. On vérifiera dans les paragraphes correspondants que la chronologie ainsi établie n’est pas incompatible avec l’évolution typologique de ces dernières catégories.
9On s’efforce d’appliquer les méthodes statistiques développées pour l’exploitation des données du site de Feurs (Vaginay 1988 : 36), mais la plus grande fourchette chronologique prise en compte oblige à des précisions. On continue, dans la mesure du possible, de distinguer la céramique indigène (de production régionale probable) des « groupes de production » individualisés, d’origine méditerranéenne ou, plus rarement, gauloise, qui correspondent à des séries normalisées traduisant des modes de fabrication de type industriel. La prise en compte d’une période plus récente explique la plus grande diversité de ces groupes de production (qui seront chacun définis précisément dans le paragraphe qui leur est consacré).
10Ceux de type méditerranéen comprennent (mis à part les amphores) :
‒ la céramique campanienne à vernis noir (des types classiques « A » et « B oïde ») ;
‒ la céramique à enduit argileux non grésé orangé, probablement originaire pour la plus grande part de la moyenne vallée du Rhône ;
‒ la terre sigillée, qui est toujours de type italique dans les ensembles étudiés ;
‒ les bols hellénistiques à relief moulé ;
‒ la céramique grise catalane ;
‒ la céramique à paroi fine d’importation ;
‒ la céramique à pâte claire calcaire.
11Quatre autres groupes de production, gaulois ou d’origine incertaine (fabrications régionales de style méditerranéen) ont aussi été définis :
‒ les vases de type « Besançon » et les vases de conserve à col poissé, probablement de même origine ;
‒ les gobelets engobés (« butt-beakers ᛫) ;
‒ les plats à enduit rouge interne ;
‒ la céramique à engobe blanc.
12La céramique indigène est par ailleurs classée selon des critères technologiques –mode de montage et mode de cuisson (décrit selon la terminologie de Picon : 1973)–, qui permettent de créer dix catégories (cf. infra § 3.2.1.1).
13Les amphores se répartissent entre plusieurs types qui devraient être considérés comme autant de groupes de production. On n’en a cependant pas tenu compte pour la sériation parce que leurs tessons n’ont pas été systématiquement conservés dans les fouilles anciennes.
14Trois jeux de variables ont finalement été pris en compte :
‒ la représentation en nombre de tessons1 des vingt-deux différentes catégories de céramique cataloguées ci-dessus (tabl. vii, no 1) ;
‒ la représentation en nombre de vases des mêmes catégories (tabl. vii, no 2) ;
‒ la représentation des différentes catégories typologiques définies pour la céramique indigène (selon la morphologie et la décoration) (cf. infra § 3.2).

TABL. VII, no 1 ‒ Représentation des différentes catégories de céramique dans les ensembles de référence. 1 : en nombre de tessons ; 2 : en nombre minimum de vases.

TABL. VII, no 2
15La technique de sériation utilisée est l’analyse factorielle des correspondances, particulièrement bien adaptée au traitement de données qualitatives, ici la ventilation d’objets (tessons ou vases) selon des critères typologiques d’une part et différents lieux de découverte d’autre part2.
3.1.1.2 Résultats
16Les cartes factorielles obtenues pour chacun des trois jeux de variables présentent des caractéristiques semblables, ce qui nous autorise à ne présenter les résultats que pour un seul d’entre eux : la ventilation des vases par groupes de production et classes technologiques (données du tabl. vii, no 2).
17La projection des points représentatifs des fosses sur le premier plan de l’analyse factorielle (fig. 63, no 1) montre le phénomène sériel attendu, matérialisé par un nuage de point courbé au sein duquel les fosses sont classées des plus anciennes (en haut à gauche) au plus récentes.

FIG. 63 ‒ Résultats de l’analyse factorielle des correspondances appliquée aux décomptes de vases (données du tabl. VII). Projection sur le premier plan de l’analyse des points représentatifs des ensembles de référence (1) et des catégories de céramique (2). MF modelée fine ; MB modelée grossière mode B’ ; MA modelée grossière mode A ; TGA tournée grossière mode A ; TFA tournée fine enfumée mode A ; TCI tournée fine claire ; TGB tournée grossière mode B ; TFB tournée fine mode B ; P tournée fine peinte ; Mic tournée fine à enduit de mica ; Bes type Besançon ; VN à vernis noir ; VO à vernis orangé ; TS terre sigillée ; BR bols à relief moulé ; Cat grise catalane ; PF à parois fines ; Eng engobée à décor à la molette ; ERI à enduit rouge interne ; CC à pâte claire calcaire ; EBI à engobe blanc. (1 trois ensembles de Feurs, fosses 1, 2, 3 et 4, ont été introduits comme variables supplémentaires ; 2 deux catégories, présentes dans une seule fosse, n’apparaissent pas sur la carte factorielle).
18L’examen comparé des résultats obtenus avec les trois jeux de variables disponibles, dont la lecture est facilitée par leur transcription au moyen d’une classification hiérarchique ascendante (fig. 64), montre néanmoins que le nuage est toujours divisé en trois groupes de points assez distants. Cette division traduit surtout la variation brutale de la représentation des trois catégories de céramique les plus fréquentes quand on passe d’un groupe à l’autre (fig. 65) : le groupe 1 est caractérisé par une forte fréquence de céramique modelée cuite en mode primitif, le groupe 2 par une fréquence équilibrée de cette céramique et de la céramique fine enfumée cuite en mode A, tandis que le groupe 3 voit apparaître en masse la céramique fine cuite en mode B, tandis que les deux groupes concurrents n’occupent plus qu’une place très modeste. Ces sauts de représentation montrent que toute la durée de la période n’est pas représentée de façon homogène : à l’évidence, deux chaînons manquent.

FIG. 64 ‒ Classification hiérarchique ascendante des données de l’analyse factorielle relatives aux ensembles de référence.
Le classement utilise les moments de second ordre calculés sur les distances euclidiennes des projections dans le sous espace défini par les trois premiers axes de l’AFC.

FIG. 65 ‒ Évolution de la représentation (en nombre de vases) de trois catégories de céramique dans les ensembles de référence. 1 céramique modelée grossière cuite en mode B’ ; 2 céramique tournée fine enfumée cuite en mode A ; 3 céramique tournée fine cuite en mode B.
19L’existence de ces hiatus facilite en fait dans un premier temps le classement chronologique des fosses. De fait, les trois groupes que l’analyse factorielle met en évidence correspondent précisément aux périodes de Bessou. Pour s’en convaincre, il suffit de lire la note de travail suivante, inédite (archives du Centre de documentation archéologique de la Loire), où il énumère les critères de chaque période et, surtout, les fosses qui s’y rattachent :
« Du plus ancien au plus récent :
1 Il faut étudier ensemble les poches W, Xa [notre ensemble 10], p. 12 et Z qui représentent la période la plus haute : je dis premier demi-siècle av. J. C. et peut-être avant, 100 av. J. C. pour certains éléments.
Éléments de datation : [dans la marge : ] 100/ 70
– monnaies de Marseille ou potins gaulois
– fibules filiformes en fer, type Tène II et une de Nauheim (à l’orée de Xa)
– ornementation : au polissoir ou poinçon, assez rare au peigne, inexistante à la molette
– proportions : grande masse de céramique grossière.
2 Grouper les cléments des poches Xe [notre ensemble 16], P et B6
Éléments extérieurs de datation : [dans la marge : ] 50/ 25 ?
– monnaies : seulement deux potins gaulois
– fibules de bronze, à corde intérieure, qu’on ne peut franchement rattacher au type de Nauheim, quoiqu’elles s’en approchent (avant ou après ?)
– décoration : très abondante au peigne, assez fréquente à la roulette, oculée
– campanienne : assez nombreux débris noirs ou bruns
– proportions : très forte proportion de vases relativement fins, à la pâte plus fine
Groupe caractérisé par une masse de poteries noires, apparemment imitées de campaniennes, et dans lequel apparaît la jatte carénée sans pied ornée à la molette.
3 Grouper poches 24, S3 [notre ensemble 17], HIJK
Certainement en période gallo-romaine précoce
Éléments extérieurs : [dans la marge : ] 25/0
– monnaies : Germanus, Verca, monnaie au cavalier, Epasnactus, 2 potins, 1 as oncial romain très usé
– fibules : fibules « militaires » à ressort protégé, fibules de Nauheim
– décoration : vases engobés de rouge, brun, noir, orange, à la barbotine, à la roulette (bâtonnets)
– peinte : époque de la jatte carénée à panse rouge
Apparition de la cruche piriforme
Encore pas de mortiers, ni de vases de Roanne, ni de sigillée
4 Nous y arrivons avec le groupe suivant (voir poche 12, niveaux 4 et 5). ᛫
20L’intégration en variables supplémentaires des ensembles les plus représentatifs de Feurs (fosse 1, caractéristique de l’horizon 1 pour sa partie profonde et de l’horizon 2 pour sa partie superficielle, fosses 2, 3, de l’horizon 2 et fosse 4, de l’horizon 3) montre que le premier s’intègre bien parmi les fosses de la première période et que les deux autres sont projetés très près l’un de l’autre, dans l’intervalle entre les fosses des périodes 1 et 2. Ces deux fosses semblent donc combler un des hiatus de la documentation roannaise. Les résultats obtenus avec les différents jeux de variables montrent aussi que certaines fosses conservent une place immuable dans l’arbre issu de la classification hiérarchique, tandis que d’autres peuvent se décaler de quelques places. Les premières correspondent nettement à des ensembles très riches, présentant les meilleures associations, les autres à des fosses moins bien caractérisées par leurs associations. Il apparaît ainsi que l’on peut discerner une chronologie relative plus fine au sein de chaque période et distinguer (pour la commodité de la suite de l’exposé) six horizons successifs.
21Pour la période 1, l’analyse sépare bien un groupe de fosses anciennes (nos 1, 2, 5, et, de façon plus incertaine, nos 3 et 4) d’un autre plus récent (no 8, 10, et, de façon plus incertaine, nos 6, 7, 9). La fosse 1 de Feurs se rattache apparemment à ce second groupe. L’examen plus précis de son faciès montre toutefois des caractéristiques plus proches de celles des fosses les plus anciennes de Roanne (en particulier l’absence d’imitations de campaniennes, très abondantes dans la fosse 10) qui stigmatisent donc avec elle l’horizon 1. Son rajeunissement apparent par l’analyse factorielle s’explique en fait par l’absence de données séparées pour ses deux remplissages successifs. L’horizon 2 regroupe ensuite les fosses de la fin de la période 1 et les fosses 2, 3 de Feurs.
22La période 2 comprend des fosses nettement échelonnées dans le temps : nos 11‑12, puis no 14, enfin no 16 (où apparaît pour la première fois la céramique grise fine cuite en mode réducteur). Toutes sont plus récentes que celle qui caractérise la phase 3 de Feurs. On propose toutefois de regrouper cette dernière avec les nos 11 et 12 dans un horizon 3, parce qu’elles ont en commun une représentation de la céramique modelée nettement plus forte que les fosses plus récentes, ainsi que quelques formes et décors absents des fosses de l’horizon 2 (en particulier les décors au peigne). L’horizon 4 est ensuite surtout caractérisé par la fosse 16, au mobilier très abondant. On lui rattache aussi les nos 13‑15, moins riches, mais qui représentent un faciès intermédiaire avec celui de l’horizon 3.
23La période 3 est représentée par une fosse très riche (no 17) (dont l’assemblage se retrouve d’ailleurs à l’identique dans une autre fosse aussi importante du chantier Saint‑Joseph, non prise en compte ici), et par toute une série de fosses plus modestes et difficiles à classer précisément. Deux du moins (nos 19 et 20) présentent de fortes affinités avec la fosse no 17 avec laquelle elles caractérisent l’horizon 5. La fosse 18 s’y rattache avec moins de certitude. Parmi le lot restant, la fosse 26 est nettement la plus récente. Elle caractérise donc l’horizon 6, avec les fosses 24 et 25 qui s’en rapprochent. Les fosses intermédiaires (nos 21‑23) ont été rangées avec plus d’hésitation dans cet horizon.
24On aboutit finalement au découpage suivant (les caractères gras signalent les ensembles les plus représentatifs, un signe + ou –, un faciès plutôt récent ou ancien) :
‒ horizon 1 : 1, 2, 3, 4, 5, F1 ;
‒ horizon 2 : 6, 7, 8, 9, 10, F2‑3+ ;
‒ horizon 3 : F4 , 11, 12 ;
‒ horizon 4 : 13, 14 , 15 , 16 ;
‒ horizon 5 : 17, 18, 19, 20 ;
‒ horizon 6 : 21, 22, 23, 24, 25, 26+.
3.1.2 Données stratigrapiques
25Seul le chantier Saint-Paul a permis des observations suffisamment précises pour pouvoir être confrontées de façon valable avec la chronologie mise en place par la sériation des ensembles de mobiliers (fig. 66). On constate que la sériation ne conduit à aucune contradiction avec la stratigraphie. Celle-ci livre en effet plusieurs relations entre fosses attribuées à des horizons différents :
‒ entre les fosses 3, 4, 5 (horizon 1), la fosse 12 (horizon 3) et, de façon indirecte, la fosse 13 (horizon 4) et les fosses 23 et 24 (horizon 6) ;
‒ entre les fosses 11 (horizon 3) et 18 (horizon 5) ;
‒ entre les fosses 6 et 7 (horizon 2) et la fosse 22 (horizon 6).

FIG. 66 – Diagramme stratigraphique simplifié du chantier Saint-Paul.
26Signalons aussi que les données de la stratigraphie ne permettent pas de décider de la position exacte du remplissage profond de la fosse 12 (puits), de la fosse 11 et de l’état le plus récent de la maison S4. Ces ensembles pourraient aussi bien appartenir à la phase 2 qu’à la fin de la phase 1, comme le propose la figure 66, de façon cohérente avec la proximité relevée entre le mobilier de ces ensembles et celui de la fosse 13. On note aussi que deux fosses attribuées à l’horizon 2 se recoupent l’une l’autre (fosses 6 et 7), sans que leur mobilier permettent de discerner un décalage temporel de leur remplissage.
3.2 La céramique
3.2.1 Céramique indigène
27L’analyse de la céramique indigène de Feurs (Vaginay 1988) a montré le potentiel de ce mobilier pour l’établissement d’une chronologie fine et la caractérisation d’un faciès culturel régional de la fin de l’âge du Fer. On suit ici strictement le même cadre de classement, moyennant quelques adaptations et, surtout, des compléments requis par le plus grand champ chronologique pris en compte (cf. supra § 3.1.1.1).
3.2.1.1 Mode de classement
Catégories
28La première étape du classement se fait sur des bases purement technologiques :
‒ texture de la pâte (grossière ou fine);
‒ montage (modelage, tournage);
‒ cuisson (de type primitif, en atmosphère réductrice avec post cuisson oxydante, en atmosphère réductrice totale) (Picon 1973);
‒ traitement de surface (enfumage, peinture ou enduit avec du mica).
29Le tournassage (finition au tour lent) n’a pas été considéré comme un mode de montage spécifique car il ne permet pas d’isoler de catégorie cohérente au sein de la céramique modelée. Il est toutefois utilisé de façon presque systématique pour rectifier l’ouverture des vases.
30On doit finalement considérer dix catégories effectivement peuplées :
‒ céramique modelée fine cuite en mode primitif (B’) ;
‒ céramique modelée grossière cuite en mode primitif (B’) ;
‒ céramique modelée grossière cuite en mode réducteur oxydant (A) ;
‒ céramique tournée grossière cuite en mode réducteur oxydant (A) ;
‒ céramique tournée fine enfumée (cuite en mode A) ;
‒ céramique tournée fine claire (à pâte non calcaire, cuite en mode A) ;
‒ céramique tournée grossière cuite en mode réducteur (B) ;
‒ céramique tournée fine cuite en mode réducteur (B) ;
‒ céramique tournée fine peinte ;
‒ céramique fine claire à enduit de mica.
31Par commodité, nous avons introduit la notation par B’ du mode de cuisson primitif, en remarquant que celui-ci conduit généralement à des couleurs sombres (mais bien moins régulières que dans un four où le caractère réducteur de l’atmosphère est bien contrôlé). La distinction entre céramiques enfumées (cuites en mode A) et céramiques véritablement cuites à réduction est également très important d’un point de vue chronologique et, pour les séries auxquelles nous avons eu affaire, facile à réaliser. Les dernières se caractérisent par une pâte uniformément grise, présentant ou non un enfumage de surface. Les premières présentent en revanche une pâte zonée montrant que l’atmosphère est devenue oxydante en fin de phase de montée en température, tandis que le carbone s’est déposé ultérieurement, à température suffisamment basse, pour qu’il ne s’accompagne pas d’une réduction à cœur de l’argile.
32Des céramiques fabriquées régionalement (ou du moins en Gaule chevelue) ont par ailleurs été écartées de ce classement parce que l’on considère qu’elles représentent des groupes homogènes de production. Les caractéristiques de ceux-ci seront précisées dans les paragraphes qui leur sont consacrés.
Types morphologiques
33Le corpus de céramiques indigènes étudié à Feurs présentait une forte homogénéité due à la faible durée de la période représentée sur le site. Cette homogénéité disparaît à Roanne. La présence de nombreux types supplémentaires, dont une partie avait déjà été intégrée à la typologie (Vaginay 1988 : 38-48, 143-148), se double d’une difficulté supplémentaire. La période couverte par les horizons 4 à 6 voit en effet le répertoire des céramiques être renouvelé par l’appropriation de formes et de types décoratifs en provenance de l’aire culturelle méditerranéenne. La prise en compte de ces formes nouvelles dans le classement typologique s’avérait donc impossible, sous peine de lui faire perdre sa cohérence et son efficacité.
34Deux répertoires ont donc été distingués, l’un de tradition gauloise, l’autre spécifiquement gallo-romain.
35Le répertoire de tradition gauloise est analysé ici en référence à la typologie mise en place lors de l’étude de l’habitat gaulois de Feurs et complétée pour l’occasion. Le répertoire gallo-romain, qui remplace progressivement le premier à partir de l’horizon 4, comprend pour l’essentiel des formes de tradition méditerranéenne : cruches, pichets, marmites... Ces formes, inexistantes à Feurs parmi les productions régionales et présentes en petit nombre à Roanne dans les ensembles les plus récents, seront décrites sans recours à une grille typologique spécifique, sinon leur répartition en classes, selon quelques critères morphologiques très généraux. Leur description utilisera néanmoins autant que possible la même terminologie que celle utilisée pour les céramiques gauloises.
36Quelques ajustements dans la typologie ont été opérés, qui n’ont qu’une incidence très limitée sur la publication de 1988 dans la mesure où ils affectent un répertoire de formes très peu représenté sur l’habitat de Feurs du fait de leur datation « tardive ». Ils répondent à trois nécessités :
‒ corriger quelques erreurs qui s’étalent glissées dans la typologie initiale : redéfinition du type 3261, interversion des types 4113 et 4116 (erreur de numérotation sur les planches), suppression de l’anse dans le type 1411 (l’anse devenant une simple variante de ce même type) ;
‒ réattribuer des types mal définis en redéfinissant des formes des classes 3 et 5 et par là en changeant le numéro de quelques types : 3242 (qui devient le type 3282), 5124 (qui devient 5221), 5211 (qui devient 5311) ;
‒ renforcer la cohésion d’ensemble de la typologie en supprimant certains types qui appartiennent beaucoup plus au nouveau répertoire qui se met en place à l’époque augustéenne qu’au répertoire plus ancien ; de ce fait, les anciens types 5115 et 5125 sont supprimés et le type 3311 ne fait plus référence au bol peint de type Roanne.
37Des compléments qui permettent la prise en compte de types nouveaux ont aussi été ajoutés à cette typologie initiale. Ces types nouveaux se réfèrent à la fois à des objets étudiés dans cet ouvrage et à d’autres issus des cimetières antiques de Feurs et Roanne, dont la publication viendra ultérieurement.
38Afin de faciliter la lecture, on se doit de rappeler succinctement les principes de la typologie. Huit classes se divisent chacune en groupes et formes, et enfin en types, parfois eux‑mêmes dotés de variantes. Si le type d’un vase n’est pas déterminable en raison de sa fragmentation, on se contente de lui assigner son numéro de forme, voire de groupe ou de classe. Les différentes classes sont les suivantes ;
‒ 1 vases hauts fermés ;
‒ 2 vases hauts ouverts ;
‒ 3 vases bas fermés ;
‒ 4 vases bas ouverts ;
‒ 5 vases plats ouverts ;
‒ 6 couvercles ;
‒ 7 faisselles ;
‒ 8 autres formes particulières.
39La liste suivante expose les modifications et compléments apportés à la typologie (Vaginay 1988 : 39-41). On y a fait figurer en caractères gras les groupes, formes et types nouveaux ou modifiés.
401 vases hauts fermés
4111 panse large à courbure dissymétrique et ouverture large
42111 col droit simple
1111 lèvre évasée allongée linéaire, fond plat, panse lisse
1112 lèvre évasée en bourrelet arrondi, fond plat, panse lisse
1113 lèvre évasée triangulaire, fond plat, panse lisse
1114 lèvre évasée en bourrelet arrondi, fond plat (?), panse à baguettes
1115 lèvre horizontale allongée linéaire, fond plat, panse lisse
43112 col droit cannelé
1121 lèvre évasée en bourrelet, fond plat, panse lisse
1122 lèvre évasée allongée incurvée cannelée
44113 col droit à baguette
1131 lèvre évasée en bourrelet, fond plat, panse à baguettes
1132 lèvre évasée en bourrelet, fond plat, panse lisse
45114 col sans inflexion simple
1141 lèvre évasée allongée incurvée simple, fond plat, panse lisse
1142 lèvre évasée allongée incurvée cannelée, fond plat, panse lisse
1143 lèvre évasée en bourrelet cannelée, fond plat, panse lisse
1144 lèvre triangulaire cannelée, fond plat, panse lisse
1145 lèvre évasée allongée linéaire simple, fond plat, panse lisse
46115 col sans inflexion cannelée
1151 lèvre évasée allongée incurvée simple, fond plat, panse lisse
1152 lèvre évasée allongée incurvée cannelée, fond plat, panse lisse
1153 lèvre évasée allongée linéaire, fond plat, panse lisse
1154 lèvre évasée en bourrelet cannelée, fond plat, panse lisse
4712 panse large à courbure dissymétrique et ouverture très large
48121 col droit simple
1211 lèvre évasée en bourrelet simple, fond plat, panse lisse
1212 lèvre sans inflexion allongée linéaire simple, fond plat, panse lisse
1213 lèvre évasée allongée incurvée, fond plat, panse lisse
1214 lèvre évasée en bourrelet cannelé, fond plat, panse lisse
1215 lèvre triangulaire cannelée, fond plat, panse lisse
49122 col sans inflexion simple
1221 lèvre évasée allongée incurvée simple, fond plat, panse lisse
1222 lèvre évasée allongée incurvée cannelée, fond plat, panse lisse
1223 lèvre évasée en bourrelet arrondi, fond plat, panse lisse
1224 lèvre évasée en bourrelet cannelé, fond plat, panse lisse
1225 lèvre horizontale triangulaire cannelée, fond plat, panse lisse
50123 col sans inflexion cannelé
1231 lèvre évasée allongée incurvée simple, fond plat, panse lisse
1232 lèvre évasée allongée incurvée cannelée, fond plat, panse lisse
1233 lèvre évasée allongée linéaire, fond plat, panse lisse
1234 lèvre évasée en bourrelet simple, fond plat, panse lisse
1235 lèvre évasée en bourrelet cannelée, fond plat, panse lisse
1236 lèvre horizontale triangulaire cannelée, fond plat, panse lisse
51124 sans col
1241 lèvre évasée allongée linéaire, fond plat, panse lisse
1242 lèvre évasée allongée incurvée cannelée, fond plat, panse lisse
1243 lèvre évasée en bourrelet cannelé, fond plat, panse lisse
1244 lèvre horizontale triangulaire cannelée, fond plat, panse lisse
52125 col droit à baguettes
1251 lèvre évasée en bourrelet, fond plat, panse à baguettes
5313 panse large à courbure dissymétrique et ouverture resserrée
54131 col droit simple
1311 lèvre évasée en bourrelet simple, fond plat, panse lisse
1312 lèvre évasée en bourrelet simple, pied annulaire, panse lisse
1313 lèvre évasée en bourrelet simple, pied annulaire, panse à baguettes
1314 lèvre sans inflexion, fond resserré, panse lisse
1315 lèvre évasée en bourrelet, fond resserré, panse lisse
55132 col droit à épaulement
1321 lèvre évasée en bourrelet simple, fond plat, panse lisse
56133 col sans inflexion simple
1331 lèvre évasée allongée linéaire simple, fond plat, panse lisse
1332 lèvre évasée allongée linéaire cannelée, fond plat, panse lisse
1333 lèvre évasée allongée linéaire simple, pied annulaire, panse lisse
1334 lèvre évasée en bourrelet simple, fond plat cintré, panse à baguettes
1335 lèvre évasée en bourrelet, fond plat (?), panse lisse
57134 col sans inflexion cannelé
1341 lèvre évasée allongée incurvée simple, fond plat panse lisse
1342 lèvre évasée en bourrelet simple, fond plat, panse lisse
58135 col sans inflexion à baguettes
1351 lèvre évasée en bourrelet, fond plat, panse lisse
1352 lèvre évasée en bourrelet, fond plat, panse à baguettes
1353 lèvre évasée en bourrelet, pied annulaire, panse à baguettes
1354 lèvre évasée, fond resserré, panse à baguettes
1355 lèvre évasée allongée incurvée, fond (?), panse lisse
59136 col droit cannelé
1361 lèvre évasée en bourrelet, fond plat cintré, panse lisse
60137 col droit à baguettes
1371 lèvre évasée en bourrelet, pied annulaire, panse lisse
1372 lèvre évasée en bourrelet, fond plat cintré, panse à baguettes
6114 panse large à courbure dissymétrique et ouverture étroite
62141 col droit simple
1411 lèvre évasée en bourrelet, pied annulaire, variante à anse
63142 col rentrant
1421 lèvre sans inflexion, pied annulaire, variante à bec verseur
6415 panse élancée et ouverture resserrée
65151 col droit simple
1511 lèvre évasée en bourrelet, fond plat cintré, panse lisse
1512 lèvre évasée allongée ou bourrelet, fond resserré, panse lisse
1513 lèvre évasée allongée, pied annulaire, panse à baguettes
1514 lèvre évasée allongée, fond resserré, panse à baguettes
66152 sans col
1521 lèvre évasée en bourrelet simple, fond plat cintré, panse lisse
1522 lèvre évasée allongée, fond resserré, panse lisse
67153 col droit à baguettes
1531 lèvre évasée en bourrelet, pied annulaire, panse lisse
68154 col sans inflexion à cannelures
1541 lèvre évasée allongée, fond resserré, panse à baguettes
6916 panse élancée et ouverture étroite
70161 col droit à épaulement
1611 lèvre évasée en bourrelet, pied en couronne, panse lisse
1612 lèvre évasée en bourrelet, pied creux élevé, panse lisse
1613 lèvre évasée en bourrelet, pied creux élevé, anse et bec verseur
1614 lèvre évasée en bourrelet, fond resserré, panse lisse
71162 col droit à baguettes
1621 lèvre évasée en gouttière, fond resserré, panse à baguettes
1622 lèvre évasée en bourrelet, fond resserré, panse lisse
1623 lèvre évasée en gouttière, fond resserré, panse lisse
1624 lèvre évasée en bourrelet, fond resserré, panse à baguettes
1625 lèvre évasée en bourrelet, fond cintré, panse à baguettes
72163 col droit simple
1631 lèvre évasée en bourrelet, fond cintré, panse lisse
1632 lèvre évasée en bourrelet, fond resserré, panse lisse
1633 lèvre évasée incurvée, fond resserré, panse à baguettes, col court
73164 col sans Inflexion à baguettes
1641 lèvre évasée en bourrelet, fond resserré, panse à baguettes
74165 col sans inflexion
1651 lèvre évasée incurvée, fond resserré, panse lisse
1652 lèvre évasée incurvée, fond cintré, panse à baguettes
75166 sans col
1661 lèvre évasée linéaire, fond resserré, panse à baguettes
76167 col rentrant, liaison col panse anguleuse
1671 lèvre évasée incurvée, fond cintré, panse lisse
7717 panse à courbure régulière (tonnelet)
78171 sans col
1711 lèvre évasée en bourrelet, pied en couronne, panse lisse
7918 panse situliforme
80181 col rentrant
1811 lèvre verticale allongée linéaire, fond plat (?), panse lisse
1812 lèvre évasée en bourrelet arrondi, fond plat (?), panse lisse
8110 types partiels
1006 (pl. 19, nos 14 et 16)
1007 (pl. 15, no 9)
822 vases hauts ouverts
8321 panse cylindrique
84211 sans col
2111 lèvre évasée allongée linéaire simple, pied annulaire
2112 lèvre sans inflexion, fond plat
2113 lèvre sans inflexion, pied en couronne
85212 col droit
2121 lèvre évasée en bourrelet, fond plat (?)
8622 panse ouverte régulière
87221 col droit
2211 lèvre évasée allongée, fond plat (?)
2212 lèvre horizontale triangulaire, fond plat, panse lisse
88222 sans col
2221 lèvre sans inflexion, fond plat (?)
2222 lèvre droite, fond plat
8923 panse ouverte dissymétrique
90231 sans col
2311 lèvre sans inflexion, pied en couronne
913 vases bas fermés
9231 panse ouverte régulière
93311 col rentrant et fond plat
3111 lèvre évasée allongée incurvée simple
3112 lèvre évasée allongée incurvée cannelée
3113 lèvre évasée en bourrelet simple
3114 lèvre évasée en bourrelet cannelé
3115 lèvre allongée verticale simple
94312 col rentrant ou droit, fond tripode
3121 lèvre évasée allongée incurvée simple
9532 panse fermée à courbure dissymétrique
96321 col infléchi, fond plat cintré
3211 lèvre évasée allongée incurvée, liaison col panse continue
3212 lèvre évasée allongée incurvée, liaison col panse anguleuse
3213 lèvre évasée allongée incurvée, liaison col panse à baguettes
3214 lèvre évasée en bourrelet, liaison col panse à baguettes
97322 col infléchi, fond plat sans Inflexion
3221 lèvre évasée en bourrelet arrondi, liaison col panse anguleuse
3222 lèvre évasée en bourrelet arrondi, liaison col panse cannelée
3223 lèvre évasée en bourrelet, liaison col panse continue
3224 lèvre évasée en bourrelet arrondi, liaison col panse à baguettes
98323 col infléchi, pied en couronne
3231 lèvre évasée allongée incurvée simple
3232 lèvre horizontale allongée linéaire
3233 lèvre évasée en gouttière
3234 lèvre verticale
99324 col sans inflexion, fond plat cintré
3241 lèvre évasée incurvée simple
100325 col sans inflexion, pied en couronne
3251 lèvre évasée en bourrelet arrondi
101326 sans col, fond plat sans inflexion
3262 lèvre évasée en bourrelet
3261 lèvre évasée allongée incurvée simple
3262 lèvre évasée en bourrelet
3263 lèvre évasée en gouttière
3264 lèvre sans inflexion
102327 sans col, pied en couronne
3271 lèvre évasée en bourrelet arrondi
3272 lèvre évasée allongée linéaire simple
103328 col sans inflexion, fond plat sans inflexion
3281 lèvre sans inflexion
3282 lèvre évasée en bourrelet
3283 lèvre évasée allongée
3284 lèvre évasée en gouttière
3285 lèvre horizontale allongée linéaire
10433 panse fermée à courbure symétrique
105331 sans col, fond soulevé
1063311 lèvre évasée en bourrelet
3312 lèvre sans inflexion cannelée
107Type partiel
3001
1084 vases ouverts
10941 panse ouverte à courbure régulière
110411 sans col, fond plat
4111 lèvre rentrante allongée incurvée
4112 lèvre rentrante aplatie
4113 lèvre rentrante décorée
4114 lèvre sans inflexion allongée incurvée
4115 lèvre sans inflexion aplatie
4116 lèvre sans inflexion décorée
4117 lèvre sans inflexion arrondie, variante à bec verseur et anses
111412 col infléchi, fond plat
4121 lèvre évasée allongée incurvée simple
4122 lèvre évasée en bourrelet arrondi
4123 lèvre sans inflexion arrondie
112413 sans col, pied en couronne
4131 lèvre sans inflexion, panse lisse
4132 lèvre évasée en bourrelet arrondi, panse à baguettes
4133 lèvre sans inflexion, panse cannelée
113414 sans coi, piédestal
4141 lèvre rentrante en bourrelet arrondi
114415 col sans inflexion, fond plat ou soulevé
4151 lèvre sans inflexion
11542 panse cylindrique
116421 col droit, fond plat
4211 lèvre évasée allongée incurvée
4212 lèvre en bourrelet cannelée
4221 sans col, lèvre simple, pied en couronne
11743 panse ouverte à courbure dissymétrique
118431 sans col, fond plat
4311 lèvre triangulaire sans inflexion
4312 lèvre évasée arrondie
4313 lèvre sans inflexion arrondie
119432 sans col, pied en couronne
4321 lèvre horizontale allongée linéaire simple
120Type partiel
40010 (pl. 92, no 10)
1215 vases plats
12251 panse ouverte à courbure régulière, à tendance convexe
123511 à fond plat
5111 lèvre rentrante allongée incurvée
5112 lèvre rentrante en bourrelet arrondi
5113 lèvre verticale allongée incurvée
5114 lèvre sans inflexion
5115 lèvre rentrante aplatie
124512 à pied en couronne
5121 lèvre horizontale allongée linéaire ou incurvée (imitation Lamb. 36)
5122 lèvre sans inflexion
5123 lèvre rentrante
5124 lèvre évasée ou verticale allongée linéaire simple
12552 panse ouverte à courbure régulière à tendance rectiligne ou concave
126521 à fond plat
5211 lèvre verticale ou évasée
5212 lèvre rentrante
127522 à pied en couronne
5221 lèvre évasée ou verticale allongée simple ou incurvée (imitation Lamb. 5 7)
var. a – lèvre liée à la panse par un arrondi
var. b – gorge sous la lèvre
var. c – lèvre reliée à la panse par un angle vif
5222 lèvre évasée moulurée
5223 lèvre horizontale
12853 panse ouverte à courbure dissymétrique, liaison angulaire entre les deux parties de la panse
129531 â pled en couronne
5311 lèvre horizontale ou pendante simple
5312 lèvre évasée simple
13054 panse ouverte à courbure dissymétrique, liaison cannelée entre les deux parties de la panse
131541 à pied en couronne
5411 lèvre évasée simple
5412 lèvre évasée moulurée
1326 couvercles
13361 paroi horizontale
134611 lèvre sans inflexion arrondie
13562 paroi inclinée
136621 lèvre sans inflexion arrondie
622 lèvre sans inflexion cannelée
623 lèvre infléchie
1377 faisselles
1388 autres formes particulières
13981 vase support
82 tirelire
140La céramique indigène est présentée de façon systématique en suivant l’ordre des catégories technologiques et des classes morphologiques. On présente pour chaque catégorie au minimum : un histogramme montrant l’évolution de sa fréquence (calculée sur le nombre minimum d’individus), des tableaux typologiques et des tableaux de comptage par type. Les chiffres en italiques correspondent aux attributions douteuses. Les statistiques ne prennent en compte que le mobilier des ensembles de référence. On mentionne toutefois les exemplaires issus d’autres contextes qui illustrent des types ou des décors non représentés dans ces ensembles.
3.2.1.2 Céramique modelée fine
141Cette catégorie, dont les représentants sont abondants dans le premier horizon de l’occupation gauloise du site (cf supra § 1.5.2), est résiduelle dès l’horizon 1. Seuls quelques tessons isolés lui sont attribués : un col à épaulement (pl. 6, no 15), un fond plat provenant probablement d’une céramique de classe 3 (pl. 25, no 15), ainsi qu’un bord de forme indéterminée (fosse 13 ; non ill.). En plus, un vase incomplet (SP 50, horizon 2 ? ; pl. 96, no 1) s’y rattache par sa forme (groupe 161, épaulement très marqué) probablement dotée d’un pied haut creux à l’origine et sa finition (pâte fine, surface extérieure lissée, surface intérieure égalisée avec traces d’outil rayonnantes).
3.2.1.3 Céramique modelée grossière (mode B)
142Cette catégorie se retrouve en majorité dans les horizons anciens du site (fig. 67). Elle décroît ensuite régulièrement pour devenir très minoritaire, voire résiduelle, à partir de l’horizon 5.

FIG. 67 – Céramique modelée grossière cuite en mode B’ : évolution de la fréquence. Moyenne sur le nombre de vases dans les ensembles illustrant chaque horizon.
Classe 1
Morphologie
143266 vases ont été répertoriés, dont 103 identifiés appartenant à 30 types différents (tabl. VIII, fig. 68 et 69), 18 n’étant représentés qu’à 1 ou 2 exemplaires. 9 types sont un peu plus fréquents (de 4 à 6 ex. chaque fois). Les trois types les mieux représentés (1212, 8 ex. ; 1235, 10 ex. ; 1221, 19 ex.) se retrouvent dans plusieurs fosses d’époques différentes. La faible proportion des céramiques identifiées s’explique par la nécessité de connaître le diamètre maximum de la panse pour la détermination du type (mesure de l’indice d’ouverture).

TABL. VIII – Céramique modelée grossière cuite en mode B’, classe 1 : dénombrement par fosse.

FIG. 68 – Céramique modelée grossière cuite en mode B’, de classe 1 : types représentés à Roanne (de 1111 à 1215).
CDAL del.

FIG. 69 – Céramique modelée grossière cuite en mode B’, de classe 1 : types représentés à Roanne (de 1221 à 1812).
CDAL del.
144La plupart des céramiques sont des vases ovoïdes à ouverture très large (67 ex. soit les deux tiers des vases) ou large (24 ex. soit 23 %). Seuls 5 vases possèdent une ouverture resserrée. Les 6 derniers exemplaires identifiés sont des vases hauts situliformes (panse à ouverture régulière et col rentrant). Une céramique a un profil globuleux inhabituel : vase de type 1341 de la fosse 11 (pl. 46, no 1).
145Parmi les vases ovoïdes, 43 ont un col sans inflexion simple, 26 un col sans inflexion cannelé, 27 un col droit, 1 un col droit cannelé et 1 un col droit souligné par un épaulement ; sans compter un épaulement presque indiscernable qui apparaît régulièrement sur les vases de l’horizon 1. Les 3 derniers vases ovoïdes n’ont pas de col, la panse se rattachant directement à la lèvre. Les deux tiers des céramiques ont donc un col peu individualisé.
146Les lèvres des vases identifiés sont toutes, mis à part celles d’un type de vase situliforme (5 ex.), évasées, simples (66 %) ou cannelées (29 %). Cette distribution est confirmée par l’examen des lèvres appartenant à des vases de type indéterminé.
147La moyenne des diamètres d’ouverture (fig. 70), tous types confondus, est de 19,6 cm. Les groupes 11, 12 et 13 ont une moyenne proche de 20 cm, alors que celle des 6 céramiques situliformes (groupe 18) est de 11,5 cm. Celle des vases de type indéterminé, à 20 cm, est cohérente avec ces données. La dispersion des diamètres d’ouverture est importante (groupe 11 : 13 à 31 cm ; 12 : 7 à 33 cm ; 13 : 11 à 31 cm ; 18 : 9 à 13 cm), les vases les plus grands n’étant pas mesurables précisément (environ 36 cm et 40 cm pour deux d’entre eux). Un groupe de petits vases très ouverts (groupe 12) se concentre autour de 13 cm ; un autre exemplaire est nettement plus petit (fosse 22, type 1211, pl. 87, no 2). Les vases de type 1235 sont relativement grands (de 21 à 32 cm ; moyenne : 26 cm).

FIG. 70 – Céramique modelée grossière cuite en mode B’, classe 1 : dispersion des diamètres d’ouverture.
Finition et décor
148La surface intérieure est lissée (55 %) ou seulement égalisée (43 %), bien plus rarement peignée (2 %). Le col est généralement lissé (76 %), plus rarement égalisé (23 %) ; dans un cas, il est micacé. La finition de la surface extérieure de la panse se partage entre le grattage (35 %), le peignage (33 %), l’égalisage (21 %) et le lissage (11 %). Si la qualité de la finition intérieure est certainement liée à la fonction des récipients (conserve ou transport de liquides ou de solides, vase à cuire), il n’en est rien pour l’extérieur, ce qui explique cette diversité.
149La quasi‑totalité des vases possèdent un décor (14 seulement en sont sûrement dépourvu). Il se développe généralement à la liaison du col et de la panse mais couvre plus rarement la panse (14 ex.). Un cas de décor porté par la lèvre est également attesté (fosse 6, décor ondé pl. 20, no 14). Aucune nouveauté n’apparaît par rapport aux céramiques de Feurs : la majorité des décors sont des incisions ponctuelles simples (87 ex.), soit sous forme de grains de café (62 ex.), soit sous forme de bâtonnets (25 ex.), ou multiples, faites par impression d’un peigne (17 ex.). Quelques décors incisés linéaires, ondoyants (4 ex.) ou en arcatures (4 ex.), sont également attestés, mais en nombre bien moins important qu’à Feurs. Plusieurs vases (7 ex.) présentent des décors mixtes. D’autres types de décors présents à Feurs (certains motifs estampés, Impressions digitées, décor plastique) ne sont pas représentés à Roanne. Deux décors complexes proviennent du radier SP 13128 (horizon 3, pl. 96, nos 6 et 7) : des lignes ondées horizontales sont combinées avec des lignes ondées verticales et des incisions multiples.
150Deux groupes particulièrement homogènes peuvent être distingués. 5 vases de type 1113 de la fosse 16 ont une finition identique, inhabituelle : l’intérieur et le col sont égalisés, l’extérieur gratté sans décor (pl. 65, nos 1 à 4). Leur morphologie et leur finition rappellent celles des vases ovoides en céramique tournée grossière (cf. infra § 3.2.1.5). Le deuxième groupe comprend des vases de grande taille (diamètres d’ouverture de 17 à 33 cm), aux parois épaisses, à l’intérieur lissé ou très finement égalisé et à l’extérieur la plupart du temps non décoré, ou alors par des incisions couvrant la panse. Ces huit vases sont néanmoins de morphologie variable (types 1111, 1152, 1212, 1221, 1232, 1235, 1241, 1321) (pl. 13, no 1 : type 1235, pl. 17, no 1 : type 1111, pl. 20, no 1 : type 1212, pl. 23, no 1 : type 1232, pl. 28, no 2 : type 1241, pl. 28, no 3 : type 1152, pl. 36, no 6 : type 1235, pl. 46, no 1 : type 1321). Ce sont les seules corrélations repérées entre la forme, la finition et le décor.
151La plupart des couvercles modelés (cf. infra § 3.2.1.3), au demeurant peu nombreux, s’adaptent sur des vases ovoides de faible diamètre qui peuvent être considérés comme des vases à cuire.
Classe 2
152Les 16 vases identifiés, sur les 17 dénombrés appartenant à la classe 2, se rattachent à 4 types (fig. 71). Ils se retrouvent depuis l’horizon 1 jusqu’à l’horizon 5, mais principalement dans les horizons 1 et 2. Trois formes se distinguent :
– le type 2121 caractérisé par une panse cylindrique et un col droit ;
– les types 2211 et 2212 caractérisés par une panse ouverte régulière et un col peu marqué ;
– le type 2221, caractérisé par une panse cylindrique et une absence de col.

FIG. 71 –Céramique modelée grossière cuite en mode B’, de classe 2. 1 types représentés à Roanne, 2 dénombrement par fosse.
CDAL del.
153Les douze diamètres d’ouverture mesurés varient de 8 à 24 cm, avec une moyenne à 15,6 cm. La plupart sont compris entre 12 et 19 cm, ce qui rapproche ces vases des céramiques situliformes de la classe 1, et également des petits vases du groupe 12.
154Tout comme les céramiques de la classe 1, l’intérieur de la panse est égalisé ou lissé (et peigné dans un cas). L’extérieur de la panse est égalisé (5 ex.), peigné (4 ex.), gratté (4 ex.) ou lissé (2 ex.). Environ la moitié ne possède pas de décor (8 ex.). Les autres (7 ex.) sont décorés à la Jonction du col et de la panse par des incisions en forme de bâtonnets (5 ex.), de demi‑lunes (1 ex.) ou de chevrons (1 ex.).
155Globalement, cette classe est présente dans les horizons 1 à 5, mais l’examen de la répartition par type apporte quelques éléments complémentaires, malgré le faible échantillonnage. Les types 2211 et 2212, dont la panse ouverte régulière et le col peu marqué évoquent les formes hautes modelées des contextes les plus anciens du site, sont présents essentiellement dans les horizons 1 et 2. Le type 2221 n’est représenté par ailleurs que dans un contexte de l’horizon 5.
Classe 3
156Cette classe est très peu représentée (fig. 72). Un exemplaire, unique par sa forme (type 3212) se trouve dans la fosse 2 (pl. 8, no 13). Une autre jatte probablement ancienne (SP 15218, horizon 1 ou antérieur, pl. 96, no 3), de pâte assez fine, a un profil caréné rappelant très nettement le type 3212, normalement tourné. Les autres (5 ex. dont 4 identifiés) sont des marmites et apparaissent durant l’horizon 4, alors qu’on en connaît des exemplaires dès l’horizon 3 à Feurs (Vaginay 1988 : fig. 92, nos 17‑20, par exemple). Les trois formes complètes montrent un profil général ouvert et bas. Un pied décoré d’incisions ponctuelles sur une de ses faces (SP 13228, horizon 3 ?, pl. 96, no 4) appartient certainement à une marmite tripode de type 3121 comme on en retrouve un exemplaire à Feurs (Vaginay 1988 : fig. 108, no 23).

FIG. 72 – Céramique modelée grossière cuite en mode B’, de classe 3. 1 types représentés à Roanne, 2 dénombrement par fosse.
CDAL del.
157La surface intérieure est lissée ou égalisée. La surface extérieure est parfois grattée. Trois marmites possèdent un décor incisé simple à la base du col (bâtonnets ou grains de café).
Classe 4
158Les 131 exemplaires de classe 4 se scindent entre 10 types différents (fig. 73), dont un incomplet (type 4102). Six d’entre eux sont des écuelles profondes (122 ex.). Les autres sont bien moins fréquents.

FIG. 73 – Céramique modelée grossière cuite en mode B’, de classe 4. 1 types représentés à Roanne, 2 dénombrement par fosse.
CDAL del.
Écuelles (types 4111 à 4116)
159Elles se retrouvent dans la plupart des fosses, avec une nette prédominance dans celles des horizons 1 à 4. Seules la forme de la lèvre (décorée, arrondie ou aplatie) et son orientation (sans inflexion ou rentrante) différencient les types d’écuelles profondes de la classe 4. La majorité des lèvres est sans inflexion (80 %). Près des deux tiers d’entre elles (63 %) sont décorées, alors que seulement 23 % sont aplaties et 14 % arrondies. Les décors sont de deux types : impressions au doigt (62 ex.) ou décor incisé, ponctuel (9 ex.) ou linéaire (2 ex. : incision ondoyante). Une écuelle possède en plus de son décor incisé sur la lèvre, un autre décor incisé sur le haut de la paroi extérieure (fosse 10 ; pl. 37, no 14). La lèvre décorée d’une écuelle de type 4116 est également dotée de petites protubérances régulièrement réparties sur son pourtour (pl. 66, no 2). Les lèvres aplaties des types 4112 et 4115 peuvent aussi être cannelées (13 sur 30 ex.).
160Les écuelles à lèvre décorée (4113 et 4116) sont toujours de grande dimension : leur ouverture varie de 30 à 50 cm, 1 exemplaire difficilement mesurable avoisinant même 60 cm, avec une moyenne à 39,5 cm sur 17 exemplaires mesurés. Les écuelles à lèvre aplatie sont plus petites : ouvertures de 21 à 36 cm (sans tenir compte de l’exemplaire à fond épais de type 4115, mesurant 7 cm), la moyenne étant de 30 cm sur 9 écuelles mesurées. Il en va de même pour les écuelles à lèvre arrondie : ouverture de 15 à 35 cm avec une moyenne de 27 cm pour 11 exemplaires.
161La finition des écuelles à lèvre décorée est généralement grossière, comme on l’avait déjà constaté à Feurs. L’extérieur est gratté (35 %), sommairement égalisé (36 %), peigné (26 %) et exceptionnellement lissé (3 %). L’intérieur est un peu mieux fini et la plupart du temps égalisé (70 %), parfois aussi lissé (17 %) ou peigné (13 %). Leur teinte de surface, toujours sombre et irrégulière, semble s’expliquer autant par leur mode de cuisson que par leur fonction de vase à cuire.
162Les écuelles à lèvre arrondie ou aplatie sont mieux finies : l’extérieur est généralement lissé ou finement égalisé (86 %), parfois peigné (7 %) ou gratté (7 %), l’intérieur est également lissé, sauf 5 exemplaires égalisés et 2 exemplaires peignés. Deux écuelles portent un décor lissé intérieur rayonnant à l’intérieur, qui les rapprochent de celles de la classe 5.
Autres types
163Huit céramiques de la classe 4 ne sont pas des écuelles profondes (fig. 73). Deux types sont des jattes à panse ouverte à courbure régulière, à fond plat et à col infléchi (4121 et 4122), un type est une marmite (4212).
164Le type 4121 (lèvre évasée allongée incurvée simple ; 4 ex.) est présent dans les fosses 2, 10 et 15, avec des diamètres d’ouverture de 10 et 22 cm (pl. 9, no 1, pl. 37, nos 19‑20, pl. 63, no 3). L’extérieur et l’intérieur ont des finitions diverses (grattage, peignage, égalisage ou lissage).
165Le type 4122 (lèvre en bourrelet) est représenté par deux exemplaires dans les fosses 16 et 22 (pl. 65, no 11). Les diamètres d’ouverture sont de 16 et 22 cm. L’extérieur est gratté ou peigné et l’intérieur lissé. L’exemplaire de la fosse 16 a un décor incisé ponctuel (grains de café) à la liaison du col et de la panse.
166La marmite (type 4212 ; 1 ex. dans la fosse 17, pl. 72, no 1) se rapproche de celles de la classe 3 à ouverture légèrement refermée. Le col et l’intérieur sont égalisés, alors que l’extérieur est gratté.
167En plus de ces céramiques, une marmite à fond plat (type 4117, SP 29, horizon 4 ? ; pl. 96, no 2) avec un bec verseur et deux oreilles de préhension est un exemplaire unique ne trouvant aucune comparaison sur les sites de la région, mais en revanche fréquent dans le Midi (par exemple Py 1990a : 371). L’extérieur est égalisé et l’intérieur lissé.
Classe 5
Morphologie
168Les céramiques modelées de la classe 5 sont toutes des écuelles (forme 511) (fig. 74). Elles sont au nombre de 309, dont les deux tiers proviennent des horizons 1 et 2. Dans les ensembles récents, leur présence est sporadique et résiduelle.

FIG. 74 – Céramique modelée grossière cuite en mode B’, de classe 5. 1 types représentés à Roanne, 2 dénombrement par fosse.
CDAL del.
169Les trente exemplaires complets ont un rapport entre la hauteur et le diamètre qui varie de 0,24 à 0,34, la majorité se situant entre 0,25 et 0,30 (9 ex. seulement au‑delà de 0,30). Leurs proportions, homogènes, les distinguent donc nettement des écuelles de la classe 4. Plus des deux tiers (83 %) sont des écuelles à bord rentrant (type 5111) ; 11 % sont des écuelles à lèvre verticale allongée incurvée (type 5113) et 4 % des écuelles à lèvre à bourrelet arrondi (type 5112), tandis que les autres types (5114, 5115) ne sont représentés que par un ou deux exemplaires. Les types 5111 et 5113 sont toujours associés. En revanche le type 5112 apparaît surtout durant l’horizon 2, à l’exception de 3 exemplaires dans la fosse 12 (horizon 3). La seule écuelle de type 5114 attribuée avec certitude se trouve dans la fosse 4 (horizon 1), l’autre exemplaire possible étant usé (fosse 12). L’exemplaire de type 5115 (fosse 7) est la seule écuelle à lèvre aplatie. Elle se rapproche des écuelles profondes de la classe 4 par sa morphologie et sa finition plus grossière.
170Les diamètres d’ouverture varient de 16 à 40 cm (fig. 75). La moyenne est de 26,5 cm sur 213 écuelles mesurées. La dispersion est très forte, entre 18 et 35 cm. Les exemplaires de très grande taille sont cependant très rares, contrairement à la classe 4. Les écuelles de type 5111, les plus nombreuses, entrent logiquement dans la moyenne générale, alors que celles de type 5112 sont souvent plus grandes (30 cm) et celles de type 5113 plus petites (21 cm).

FIG. 75 – Céramique modelée grossière cuite en mode B’, types 5111 à 5115 : dispersion des diamètres d’ouverture.
Finition et décoration
171Les écuelles de la classe 5 ont une pâte de texture généralement fine et sont très soigneusement finies. Elles sont toutes finement lissées, avec souvent un aspect lustré à l’extérieur (mis à part 1 ex. égalisé de type 5115). L’intérieur est décoré au lissoir (86 %) ou entièrement lissé (14 %). Les décors sont constitués de lignes rayonnantes, qui alternent parfois avec des lignes ondoyantes. Sur 3 vases, les lignes sont disposées en biais et entrecroisées.
Classe 6
172Présents dès l’horizon 1, les 26 couvercles dénombrés se répartissent dans la plupart des fosses. Leur forme est tronconique et terminée par une lèvre sans inflexion arrondie (type 621), sauf pour 1 exemplaire dont la lèvre est cannelée (type 622 ; fosse 5) (fig. 76). Les 3 couvercles complets ont un bouton de préhension creux bien dégagé. Les 20 exemplaires mesurables du type 621 se dispersent de 10 à 31 cm, la moyenne étant de 18,5 cm. On peut donc supposer qu’ils couvraient principalement des pots relativement petits (de 10 à 20 cm de diamètre à l’ouverture), tout en dépassant souvent nettement du bord du vase, comme des marques d’usage le montrent.

FIG. 76 – Céramique modelée grossière cuite en mode B’, de classe 6. 1 types représentés à Roanne, 2 dénombrement par fosse.
CDAL del
173La finition est variable : égalisée (14 ex.), lissée (11 ex.) et peignée (3 ex.). L’exemplaire de la fosse 24 a un décor incisé linéaire formé de boucles enchaînées irrégulières.
174Un exemplaire unique est plat (type 611 ; fosse G1 12, horizon 3 ?, pl. 96, no 8) et de petit diamètre (7 cm).
Classe 7
175Une faisselle presque complète est conservée dans un niveau mal daté (SP 15350, pl. 96, no 5). Sa forme générale est celle d’une écuelle dont la panse est relativement droite. Un décor lissé sur l’intérieur de la panse augmente la ressemblance avec les écuelles de classe 5.
Dolia
176Dans 6 fosses (nos1, 6, 8, 11, 12 et 13) des horizons 1 à 3, des tessons de panse épaisse et une lèvre (fosse 8, pl. 30, no 13) sont sans doute à attribuer à des vases de stockage de très grande taille (dolia), qui demeurent extrêmement rares sur le site.
Formes indéterminées
177Plusieurs céramiques n’ont pu être identifiées. Il s’agit souvent de formes au profil peu marqué dont l’attribution à une classe s’avère difficile. Elles sont surtout fréquentes durant les premiers horizons. Plusieurs lèvres peuvent probablement se rattacher à la classe 2. Les fosses 1 et 25 ont aussi livré deux pieds annulaires (pl. 6, no 1). Un cylindre plein, cassé (fosse 17, non ill.) et un bord droit sans courbure discernable (fosse 7, pl. 23, no 12) sont totalement indéterminés. Une céramique dont il manque la lèvre et le fond, pourrait être un petit vase, probablement à fond épais (fosse 7, pl. 23, no 11).
3.2.1.4 Céramique modelée grossière (mode A ?)
178Cette catégorie correspond à des vases modelés à pâte grossière dont le mode de cuisson, incertain, semble différent du mode de cuisson primitif (B’). La pâte, très bien cuite, a en effet une surface de couleur rouge brun, avec parfois quelques nuances brunes, et un cœur souvent zoné. Ces vases semblent en tout cas être à l’origine d’une catégorie de céramique gallo‑romaine dont la cuisson suivant le mode A ne fait plus aucun doute et qui comprend surtout des vases de stockage. Vingt et un vases ont été dénombrés, dont les plus anciens apparaissent durant l’horizon 4 (fig. 77 et 78).

FIG. 77 – Céramique modelée grossière cuite en mode A : évolution de la fréquence. Moyenne sur le nombre de vases dans les ensembles illustrant chaque horizon.

FIG. 78 – Céramique modelée grossière cuite en mode A. 1 types représentés à Roanne, 2 dénombrement par fosse.
CDAL del
Vases de stockage
179Sont rangés sous ce vocable 18 vases fermés de forme haute ou basse (classe 1 ou 3), au fond plat sans inflexion, au col droit et à lèvre généralement horizontale, simple (triangulaire : 5 ex. ; allongée linéaire : 3 ex.) ou cannelée (triangulaire : 2 ex. ; ou allongée linéaire : 4 ex.). Ces vases sont de grande taille (6 ex. mesurés entre 34 et 47 cm, avec une moyenne à 40 cm).
180Ces céramiques possèdent une finition variée, avec une préférence pour l’égalisage, et ne sont jamais décorées. Le col est généralement égalisé (9 ex.) et parfois lissé (4 ex.). L’extérieur peut être égalisé (6 ex.), peigné (2 ex.) et parfois légèrement micacé (1 ex.). L’intérieur est lui aussi régulièrement égalisé (5 ex.) et parfois peigné (2 ex.) ou lissé (1 ex.).
Écuelles
181Trois écuelles profondes entrent également dans cette catégorie (types 4115 et 4116). La lèvre du type 4115 est cannelée, alors que celle du type 4116 porte des incisions ponctuelles. Le seul diamètre mesuré est de 37 cm. Les deux autres tessons semblent également appartenir à des vases de taille importante. La surface est égalisée, à un cas près (une écuelle 4116 à intérieur peigné).
3.2.1.5 Céramique tournée grossière (mode A)
182Le mode de cuisson des céramiques rangées dans cette catégorie n’est pas toujours facile à déterminer, leur couleur de surface étant rarement uniforme, ce qui semble dû autant à leur utilisation préférentielle comme pots à cuire qu’à un mode de cuisson mal contrôlé. Elles sont surtout fréquentes à partir de l’horizon 2, avec un pic durant l’horizon 3 (fig. 79).

FIG. 79 – Céramique tournée grossière cuite en mode A : évolution de la fréquence. Moyenne sur le nombre de vases dans les ensembles illustrant chaque horizon.
183La majorité des récipients sont des vases ovoides (classe 1), mais plusieurs formes nouvelles apparaissent à l’horizon 6 (marmite, écuelle et couvercle) (fig. 80).

FIG. 80, no 1 – Céramique tournée grossière cuite en mode A, de classe 1. 1 types représentés à Roanne, 2 dénombrement par fosse.
CDAL del.

FIG. 80, no 2
Classe 1
184Les 108 vases en céramique grossière dénombrés, dont 52 sont identifiés, se répartissent entre 12 types différents. Alors que 4 types suffisaient à caractériser le répertoire de la céramique tournée grossière forézienne, une plus grande diversité est attestée à Roanne. 4 types sont fréquents (représentés par au moins 5 vases). Parmi les types présents à Feurs, deux (types 1112 et 1211), sont largement représentés (19 ex.), un autre (type 1113) est attesté par 2 ou 3 exemplaires. Cette diversité s’explique seulement en partie par la chronologie plus longue du site de Roanne, puisque 9 types (y compris ceux existant en 1 ou 2 ex.) sont présents dans les fosses contemporaines de celles étudiées à Feurs. La proportion moindre des types 1113 et 1311 relève ainsi de faibles variations du répertoire entre Feurs et Roanne, tandis que les types 1111 et 1115 sont typiques d’une période plus récente que celle attestée à Feurs.
185Le type 1111 (lèvre allongée linéaire) est présent depuis la fin de l’horizon 3 jusqu’à l’horizon 5, avec 2 exemplaires antérieurs. Le type 1112 (lèvre en bourrelet arrondi) est caractéristique des horizons 1 à 3 (1 ex. est connu postérieurement). Le type 1113 (lèvre triangulaire) est présent dans les fosses des horizons 3 et 4, mais le peu d’exemplaires connus empêche toute certitude sur sa date de diffusion. Le type 1115 (lèvre horizontale allongée linéaire) est présent à partir de l’horizon 3. Le type 1211 (lèvre en bourrelet arrondi, ouverture très large) est présent uniquement dans la fosse 10 (horizon 2).
186Les diamètres d’ouverture sont peu dispersés : ils varient de 8 à 20 cm, la moyenne étant de 13,6 cm (fig. 81).

FIG. 81 – Céramique tournée grossière cuite en mode A, de classe 1 : dispersion des diamètres d’ouverture.
187Le col est généralement lissé (79 %) ou égalisé (19 %), plus rarement micacé (2 %, 3 ex.). L’extérieur de la panse est systématiquement égalisé alors que le lissage du col se prolonge sur le haut de la panse, où il est délimité par une ligne incisée. Quelques vases (9 ex., dont 2 non comptés) ont un décor à la liaison du col et de la panse, fait d’incisions ponctuelles (4 ex.), de lignes ondoyantes lissées (4 ex.) ou d’estampages (1 ex., pl. 51, no 3). Un exemplaire combine le décor lissé à la liaison col/panse avec un décor ondé au peigne couvrant la panse. Malgré le grand nombre de types représentés, l’homogénéité de la série transparaît donc de diverses manières : les vases sont assez trapus, à ouverture le plus souvent large ; le col est toujours droit et sa liaison avec la panse presque toujours soulignée par une ligne incisée, alors que la panse est égalisée.
Autres classes
188Quatre céramiques tournées grossières n’appartiennent pas à des vases ovoïdes mais possèdent le même traitement de surface. Il s’agit de deux couvercles (une de type indéterminé et une de type de 623), d’une marmite (type 3114) et d’une écuelle (type 5111).
3.2.1.6 Céramique tournée fine enfumée (mode A)
189La principale caractéristique de cette catégorie est un enfumage volontaire en fin de cuisson destinée à leur donner un lustre noir. Encore peu représentée durant l’horizon 1, elle est très fréquente de l’horizon 2 à l’horizon 4, pour être ensuite remplacée par des vases cuits en mode réducteur (fig. 82). L’évolution sensible de l’aspect des argiles traduit une amélioration progressive de la technique de cuisson : la part des argiles zonées (à âme grise) diminue graduellement (de 90 à 23 % pour les horizons 1 à 4) au profit des argiles uniformément oxydées. S’agissant de vaisselle de présentation, le répertoire de formes et de décors est particulièrement varié.

FIG. 82 – Céramique tournée fine enfumée cuite en mode A : évolution de la fréquence. Moyenne sur le nombre de vases dans les ensembles illustrant chaque horizon.
Classe 1
190Sur les 120 formes de la classe 1, qui se répartissent dans tous les horizons, avec une prédominance pour les quatre premiers, 33 sont identifiables (fig. 83). Tout comme pour les vases ovoïdes modelés, le faible taux d’identification s’explique par les critères typologiques pris en compte pour la détermination du groupe. Pour cette catégorie, la forme du pied et le traitement de la panse entrent également en ligne de compte, multipliant les difficultés d’identification. 13 types complets, dont 11 vases ovoïdes et 2 vases élancés, et 4 types incomplets sont attestés. Les 6 vases complets ont logiquement des proportions différentes selon le groupe auxquels ils appartiennent.

FIG. 83, no 1 – Céramique tournée fine enfumée cuite en mode A, de classe 1. 1 types représentés à Roanne, 2 dénombrement par fosse.
CDAL del.

FIG. 83, no 2
191Parmi les types incomplets, l’un doit être décrit plus précisément. Il s’agit peut être d’une forme haute fermée (fosse 4, pl. 15, no 15), élancée, comme un vase analogue en céramique peinte de la fosse 11 (pl. 49, no 1). La panse s’interrompt brusquement par une arête vive à laquelle vient se raccorder un col rentrant horizontal prolongé par une lèvre sans inflexion qui délimite une ouverture très resserrée. Le col est de plus doté de trois perforations effectuées avant cuisson et disposées en triangle. Des formes basses munies d’une carène vive et d’une ouverture très resserrée sont connues dans le répertoire de la céramique campanienne (forme Morel 7740) et de la terre sigillée (Conspectus : forme 51.3.2 ; Ritt. 13) et identifiées à des encriers. Outre leur hauteur, ces récipients se distinguent des 2 exemplaires roannais par l’absence de perforations.
192Trois lèvres massives peuvent appartenir à des vases fermés de grande taille ou à des vases supports (cf. infra). Les autres lèvres se rattachent toutes à des types attestés par des exemplaires identifiables.
193Sur 48 cols répertoriés, 7 sont à épaulement (principalement représentés dans l’horizon 1, avec un exemplaire dans l’horizon 2 et un autre dans l’horizon 3), 12 simples sans inflexion (principalement dans les horizons 1 et 2, avec 2 ex. dans l’horizon 3), 12 simples droits (principalement dans les horizons 2 et 3, avec 1 ex. dans l’horizon 1) et 19 à baguettes, (avec col infléchi ou non). Dans ce dernier cas, des baguettes supplémentaires ornent souvent la panse ; ce procédé décoratif est typique des horizons 3 et 4. Une évolution est donc sensible depuis les cols à épaulement jusqu’aux cols à baguette, en passant par les cols simples.
194Il faut encore mentionner quelques vases supplémentaires complets. Il s’agit d’abord de deux vases élancés. Le premier a un pied légèrement marqué (type 1511, G5 6, pl. 97, no 1). Le second se caractérise par des baguettes à la liaison du col et de la panse et par son fond cintré (type 1622, fosse 89, pl. 97, no 3). Un vase ovoide avec décor ondé au peigne est inhabituellement globulaire, son col étant marqué par de légères baguettes (type 1321, SP 13128, horizon 3, pl. 97, no 2). Enfin, deux vases à épaulement de l’horizon 2 (fosse 10, pl. 41, no 1 ; SP 15275, pl. 97, no 4) se distinguent par leurs dimensions exceptionnelles et, pour l’un, complet, un pied creux qui rappelle ceux de la céramique fine de La Tène ancienne, pour l’autre un décor lissé particulièrement complexe de frise d’esses enchaînées (analysé par Guichard 1994).
195La dispersion des diamètres d’ouverture (89 ex. mesurés) est importante, la majorité se trouvant entre 9 et 16 cm (fig. 84). Deux groupes sont cependant discernables, l’un centré à 9 cm, l’autre à 13 cm.

FIG. 84 – Céramique tournée fine enfumée cuite en mode A, de classe 1 : dispersion des diamètres d’ouverture.
196La paroi extérieure de la plupart des vases est lissée (à 4 cas près), à l’exclusion de la partie moyenne de la panse qui sert le plus souvent de support à un décor couvrant. Ces décors sont lissés (6 sur des formes identifiées et environ 23 ex. sur des formes non identifiées), ondés au peigne (10 ex. sur des formes identifiées et environ 8 sur des formes non identifiées), estampés de motifs en forme de demi‑lunes (3 ex. sur des formes identifiées et 1 ex. sur une forme non identifiée) ou d’arcatures (1 ex. sur une forme non identifiée), ou enfin imprimés à la molette (1 ex.).
197Les décors sont parfois propres à un type ou une époque. Le décor estampé en demi‑lunes est ainsi indissociable du type 1335 présent dans les fosses 7 (pl. 25, nos 11, 13) et 10 (pl. 41, no 2), datées de l’horizon 2. Les décors lissés se trouvent principalement dans les fosses de l’horizon 3, bien qu’ils apparaissent dès l’horizon 1.
198Le décor ondé au peigne, inexistant durant les horizons 1 et 2, est très fréquent durant les horizons 3 et 4. Il se perpétue jusqu’à l’horizon 6 (sur des vases cuits en atmosphère réductrice), avec une tendance à devenir plus serré et moins profondément incisé. Ce décor est porté le plus souvent par des vases de forme 135.
199Le décor à la molette apparaît dans la fosse 12 (horizon 3 ; pl. 51, no 4), mais demeure très rare sur des vases cuits en mode A alors qu’il est très fréquent sur certaines catégories plus récentes de vases cuits en mode B. Sur vases de la classe 1, la seule molette attestée est simplement composée d’une ligne étroite de carrés pleins.
Classe 3
200Sur les 47 vases appartenant à la classe 3, 29 sont identifiables et se rattachent à 8 types (fig. 85). Seuls les types 3212 et 3282 sont fréquents (respectivement 11 ex. et 10 ex.).

FIG. 85 – Céramique tournée fine enfumée culte en mode A, de classe 3. 1 types représentés à Roanne, 2 dénombrement par fosse.
CDAL del.
201La jatte de profil en S de type 3212 est présente dans les fosses des horizons 1 et 2, avec peut être quelques exemplaires résiduels dans l’horizon 3. La dispersion des diamètres d’ouverture (9 mesurés) est grande, de 10 à 24 cm. Quelques exemplaires complets permettent d’affiner sa description (SJ 99999 ; pl. 98, nos 1‑3). La carène peut être plus ou moins bien marquée, le pied est toujours légèrement cintré.
202Le type 3213, qui se distingue du précédent par une baguette à la liaison du col et de la panse est présent à un seul exemplaire à Roanne, alors qu’il est fréquent à Feurs et à Goincet dans le même contexte chronologique.
203Deux exemplaires provenant d’ensembles non étudiés (SJ 3008, horizon 4 et SP 16112 ; pl. 98, nos 4‑5) sont des jattes à pied annulaire et col infléchi (type 3231), avec col marqué d’une baguette dans un cas. Un autre exemplaire, avec col poursuivant la panse souligné par une baguette, se rapproche des précédents (type 3251, SJ 99999 ; pl. 98, no 6).
204La jatte de type 3282 en céramique enfumée est caractéristique de l’horizon 4 (un seul exemplaire est signalé dans une fosse étudiée de l’horizon 5). La forme générale est arrondie, le col et le pied poursuivant la courbure de la panse sans inflexion. Le col est souligné, dans certains cas, par des cannelures et le fond, ombiliqué, par deux fines rainures. Les diamètres d’ouverture (6 ex. mesurés) sont aussi étalés que ceux des jattes de type 3212.
205Quel que soit leur type, les vases sont tous lissés à l’extérieur et laissés bruts de tournage à l’intérieur. Les jattes à profil en S ne sont jamais décorées. Dans un cas, la paroi extérieure (fosse 3, pl. 11, no 14) porte des lignes horizontales lissées.
206À deux exceptions près, les décors apparaissent avec l’horizon 4 sur les autres jattes. Le décor ondé au peigne apparaît sur la panse de deux jattes de type 3282 (fosse 16, horizon 4), ainsi que sur des tessons isolés de la fosse 11 (horizon 3). Des décors à la molette (11 ex.) apparaissent durant l’horizon 4 sur des vases de types 3263 et 3282. Les molettes, généralement larges, présentent une certaine diversité : treillis de losanges, damier, métopes hachurés.
207Des décors estampés sont également attestés sur la paroi extérieure d’un vase (type 3282) de la fosse 16 (horizon 4, pl. 67, no 4) et sur la paroi intérieure d’un vase de forme indéterminée de la fosse 9 (horizon 2, pl. 35, no 3). Le décor de la première céramique est composé de deux rangs de lignes brisées placées verticalement ; alors que le deuxième est une succession d’arcs de cercle horizontaux (poinçon no 12).
Classe 4
208Sur les 95 exemplaires répertoriés, 7 seulement ne sont pas identifiés, dont 2 se rattachent à des types partiels (fig. 86). Les vases identifiés appartiennent surtout à une forme issue du répertoire de la céramique à vernis noir (type 4131, inspiré de la forme Lamb. 31/33 : 78 ex.). Les 5 autres types sont présents à moins de 3 exemplaires.

FIG. 86 – Céramique tournée fine enfumée cuite en mode A, de classe 4. 1 types représentés à Roanne, 2 dénombrement par fosse.
CDAL del.
Type 4131
209Cette coupe est présente principalement durant les horizons 2 à 4 (fig. 86). Les exemplaires de l’horizon 1 sont identifiés avec incertitude ; ils pourraient aussi appartenir à une forme sans pied annulaire attestée à Feurs à la même époque (type 5114 ; Vaginay, Guichard 1988 : fig. 31, no 8). Un premier groupe aux parois évasées (inclinées de moins de 75o avec l’horizontale) est nettement plus fréquent (52 ex.) qu’un autre aux parois droites (inclinaison supérieure à 75o ; 14 ex.). Comme à Feurs, le premier groupe est plus ancien, puisqu’il est quasi exclusif pour les fosses de l’horizon 2 (40 ex. sur 41), pour être ensuite progressivement supplanté par le second groupe (8 ex. sur 11 sont encore évasés durant l’horizon 3, et 9 ex. sur 12, soit la quasi‑totalité, ont les parois verticales durant l’horizon 4). Les diamètres d’ouverture varient de 12 à 29 cm, avec une valeur privilégiée à 22 cm (fig. 87).

FIG. 87 – Céramique tournée fine enfumée cuite en mode A, de classe 4 : dispersion des diamètres d’ouverture.
210Les parois sont toutes soigneusement lissées à l’intérieur et à l’extérieur. Sur 3 exemplaires à parois droites, le lissage extérieur consiste en de fines lignes lustrées (pl. 52, no 3 ; pl. 19, no 11 ; pl. 64, no 2). Sur 9 vases complets, ou presque, 4, datés de l’horizon 2, possèdent un fond décoré de motifs estampés (pl. 42, nos 1‑4) ; les 5 autres, datés des horizons 3 et 4 à un près, sont dépourvus de tout décor (pl. 31, no 1 ; pl. 52, no 3 ; pl. 64, no 2 ; pl. 68, no 6). Parmi les quatre autres vases complets n’appartenant pas à des fosses étudiées, deux possèdent à la fois un décor et des parois évasées (pl. 99, nos 1‑2) et les deux autres sans décor et des parois plus raides (pl. 99, nos3‑4). Il semble donc que les décors deviennent plus rares sur les exemplaires les plus récents. De nombreux fonds annulaires isolés à décor estampé sont également à rattacher à ce type. Ils seront étudiés conjointement avec ceux des vases de la classe 5.
Autres types
211Deux autres types (4132 et 4133) aux parois légèrement évasées pourvues d’une ou de plusieurs baguettes dérivent également des coupes Lamb. 31/33. Un exemplaire provenant du radier 13128 (horizon 3 ; pl. 98, no 7), possède une fine ligne incisée ondée sur le rebord intérieur de la vasque, comme c’est parfois le cas sur les prototypes à vernis noir.
212Les autres types (4122, 4311, 4313), aux parois verticales et au fond plat ou ombiliqué, se rapprochent des jattes de la classe 3. Pour tous, le lissage complet est de règle, y compris sur la paroi interne, à l’inverse de ce que l’on constate pour les formes fermées de la classe 3. 4 vases seulement sont ornés : deux à la molette (type 4311, pl. 84, no 1 ; type 4132, pl. 68, no 4), un d’estampages (type 4122 dans la fosse 19, non ill.) et un d’un décor estampé ocellé (type 4122 ; pl. 68, no 1).
Classe 5
213Sur les 143 exemplaires de la classe 5, 138 sont identifiables (fig. 88). Ils se répartissent pour la plupart entre des écuelles (68 ex.) et des imitations de céramiques à vernis noir (type 5121, inspiré de la forme Lamb. 36, 35 ex. ; type 5221, inspiré de la forme Lamb. 5/7, 25 ex.).

FIG. 88 – Céramique tournée fine enfumée cuite en mode A, de classe 5. 1 types représentés à Roanne, 2 dénombrement par fosse.
CDAL del.
Écuelles
214Les écuelles (forme 511) sont présentes principalement durant les horizons 2 à 4, mais apparaissent dès l’horizon 1. Elles sont particulièrement fréquentes pendant les horizons 3 et 4. Leur forme générale est proche de celle des écuelles modelées, mais elle est légèrement plus plate : sur les onze exemplaires complets, le rapport entre la hauteur et le diamètre ne dépasse en effet jamais 0,3. Tout comme pour les écuelles modelées, les types se différencient par leur lèvre. La plupart ont une lèvre rentrante simple (type 5111, 50 ex.) ou en bourrelet (type 5112, 12 ex.). Les autres ont une lèvre verticale simple (type 5113, 4 ex.), plus rarement une lèvre sans inflexion (type 5114, 1 ex. dans la fosse 5 et peut être une forme se rapprochant de ce type dans la fosse 11).
215La dispersion des diamètres à l’ouverture est très importante, de 13 à 28 cm, la moyenne sur 47 exemplaires mesurables étant de 21 cm (fig. 89). Néanmoins, près de la moitié (22 ex.) se regroupent entre 20 et 23 cm, avec une concentration à 23 cm. Les diamètres sont donc beaucoup plus petits que ceux des écuelles modelées de la même classe.

FIG. 89 – Céramique tournée fine enfumée cuite en mode A, de classe 5 : dispersion des diamètres d’ouverture.
216Si l’extérieur de la panse est toujours finement lissé, l’intérieur est généralement égalisé, ce qui permet de faire ressortir un décor lissé. Ce décor est très généralement constitué de bandes lissées concentriques réalisées au tour (15 ex., dont 7 ex. sur lesquels des lignes ondées se juxtaposent aux bandes lissées), bien plus rarement de lignes rayonnantes comme sur les écuelles modelées (2 ex.).
Assiettes de type 5121
217Le type 5121 reprend grossièrement la forme des patères Lamb. 36. Sur les 35 exemplaires dénombrés, la plupart se trouvent dans l’horizon 2 (22 ex.). Aucun ne provient des fosses les plus anciennes. Les 5 fragments postérieurs à l’horizon 4 sont sûrement résiduels.
218Ces assiettes sont caractérisées par un marli plus ou moins marqué, parfois réduit à un simple bourrelet externe. Le pied est annulaire et le fond parfois ombiliqué. Les 4 exemplaires complets montrent que le type correspond à des assiettes assez plates, aux proportions homogènes. Sur les 31 diamètres mesurables, s’étalant de 13 à 29 cm, 25 se concentrent entre 17 et 23 cm. La moyenne de 19,8 cm coïncide avec le diamètre le plus fréquent. La dispersion des diamètres est donc réduite, mis à part 3 exemplaires très petits (13 et 14 cm) et 3 exemplaires très grands (26 et 29 cm).
219La finition est toujours très soignée : le lissage systématique donne fréquemment un aspect lustré. Le fond de 3 des 4 assiettes complètes des fosses étudiées est décoré de motifs estampés (pl. 21, no 18 ; pl. 34, no 18 ; pl. 42, no 9). Un autre exemplaire complet, issu d’un ensemble non étudié, n’a pas de décor (fosse SP 16149, horizon 2 ? ; pl. 99, no 5). Beaucoup de pieds annulaires isolés avec ou sans décor estampé, se rattachent aussi à cette forme.
Assiettes de type 5221
220Cette assiette (25 ex.) s’inspire de la forme Lamb. 5/7 et est également attestée en céramique cuite en atmosphère réductrice.
221Les exemplaires cuits en mode A sont fréquents à partir de l’horizon 4.
222Les quatre exemplaires complets sont des assiettes très plates. Trois variantes peuvent être discernées à partir de la forme de la lèvre :
– a. la lèvre est reliée à la panse par un arrondi (1 ex. dans la fosse 13, 15 ex. dans la fosse 16 dont 3 à lèvre très courte, 4 ex. dans la fosse 17 et 1 ex. dans la fosse 18) ;
– b. la lèvre forme un ressaut avant de se rattacher à la panse (1 ex. dans la fosse 17) ;
– c. la lèvre est liée à la panse par un angle vif (1 ex. dans la fosse 25).
223La variante « a » est donc nettement prédominante dans cette catégorie ; elle caractérise principalement l’horizon 4. Les deux autres variantes, plus récentes, sont bien plus fréquentes en céramique cuite en mode B.
224Les 12 diamètres mesurables sont dispersés entre 15 à 32 cm, avec une moyenne à 21,3 cm. La surface est toujours lissée avec un grand soin. Le fond est parfois décoré de fines lignes incisées concentriques (pl. 58, no 7, pl. 69, no 3, ainsi que 3 fonds non comptés dans la fosse 16), d’impressions concentriques effectuées avec une molette étroite (pl. 58, no 16, pl. 69, no 1). Sur une assiette (pl. 69, no 1), deux bandes d’impressions à la molette alternent avec des bandes peintes en gris, rappelant un type de décoration fréquent sur la céramique campanienne A.
Autres types
225La plupart sont datés de l’horizon 4. Ils constituent un chaînon entre les écuelles tournées fréquentes à l’horizon 3 et les assiettes 5221 surtout fréquentes à l’horizon 5.
226Deux assiettes complètes à pied annulaire et lèvre rentrante (type 5123) des horizons 3 et 4 peuvent être considérées comme des hybrides, intermédiaires entre l’écuelle de forme 511 et l’assiette de type 5221. Elles possèdent un fond décoré, pour l’une de motifs estampés (pl. 48, no 6), pour l’autre de lignes incisées concentriques (pl. 64, no 8).
227Un autre type (5212 ; horizon 4 ; 1 ex.) est également proche des écuelles de forme 511, mais s’en distingue par un profil de panse à tendance concave le rapprochant de l’assiette 5221.
228Une assiette incomplète à panse à tendance convexe, lèvre sans inflexion mais marquée par une légère baguette, doit être restituée avec un pied annulaire et rattachée au type 5122 (SP 13228, horizon 2 ou 3 ; pl. 98, no 8).
229Le type 5311 (4 ex., principalement de l’horizon 4) est une assiette à courbure dissymétrique, dont les deux parties ont une liaison anguleuse, à pied en couronne et à lèvre horizontale. Un exemplaire complet (SJ 15401, pl. 98, no 10, non daté) porte sur le fond des restes de peinture grise.
230Ces vases sont dotés d’un lissage couvrant ou disposé en bandes concentriques serrées. Tous, à l’exception du type 5122, sont également attestés dans le répertoire de la céramique cuite en mode B.
Décors des classes 4 et 5
231Les vases des types 4131 et 5121 possèdent souvent un décor estampé sur le fond. Cette particularité régionale a déjà été observée en Forez. La diversité des décors (fig. 90) est cependant moins grande à Roanne qu’à Feurs, tant par le répertoire des timbres utilisés que par la diversité des compositions décoratives (Vaginay 1988 : 63‑64).

FIG. 90 – Céramique tournée fine enfumée cuite en mode A, de classe 4 ou 5. 1 types de décors représentés à Roanne, 2 dénombrement des bases à décor estampé.
CDAL del.
232Le type Aa (arcatures pointillées disposées bout à bout en couronne) est le plus fréquent (26 ex.) ; vient ensuite le type Ab (identique, sinon des petits cercles ajoutés au sommet des arcatures ; 4 ex. sur des imitations de campanienne et un exemplaire sur une assiette à lèvre en bourrelet de type 5123 ; pl. 48, no 6). Le type B (arcatures disposées parallèlement sur une couronne) n’est présent qu’à 1 exemplaire dans une fosse non étudiée (SP 13228 ; pl. 99, no 7). De nouvelles compositions sont en revanche attestées :
– (F) motifs de cercles estampés (poinçon no 11) disposés en couronne (1 ex. ; pl. 15, no 19) ;
– (G) décor mixte d’arcatures disposées comme dans le type Aa et de lignes incisées ondées (1 ex. ; pl. 42, no 4) ;
– (H) deux lignes concentriques de poinçons en forme de cercles pointillés (poinçon no 11) alternant avec de fines lignes incisées, celle de plus faible diamètre reliée au cercle central par des lignes incisées rayonnantes (variantes du type C ; 1 ex. sûr, horizon 2 ou 3, pl. 99, no 11) ;
– (I) lignes pointillées rectilignes formant une étoile aux branches nombreuses et étroites (3 ex. ; pl. 99, nos 1, 8‑9) ;
– (J) lignes courbes disposées en étoile et alternant avec des lignes rayonnantes de points incisés (1 ex., horizon 2 ou 3, pl. 99, no 10).
233Le type Aa, le seul bien représenté, est connu uniquement durant l’horizon 2, de même que les trois exemplaires de type I. De façon plus générale, les décors estampés deviennent très rares dès la fin de l’horizon 3 et peuvent être considérés comme résiduels par la suite.
Classe 6
234Un seul couvercle (de type 621) a été identifié (horizon 4 ; pl. 60, no 10). Son diamètre est de 23 cm et sa surface est égalisée. De par sa finition, il se rapproche de la catégorie des céramiques à pâte grossière.
Classe 7
235Un seul fragment de faisselle peut être signalé (fosse 16 ; non ill.). C’est un pied annulaire doté de perforations multiples, aux parois finement lissées.
Classe 8 : types particuliers
236Six vases peuvent être attribués au type original du vase support déjà présent à Feurs et apparemment rare en dehors du Forez (il est vrai que ses représentants peuvent fort bien passer inaperçus lorsqu’ils sont incomplets). Tous proviennent de fosses de l’horizon 2 (1 dans la fosse 6, 2 dans la fosse 7 et 4 dans la fosse 10). Quelques lèvres doivent aussi probablement être attribuées à la même forme. Un exemplaire complet est un simple cylindre évidé aux extrémités très évasées (pl. 22, no 1). Un autre exemplaire, incomplet, (pl. 42, no 19) possède, comme un vase de Feurs (Vaginay 1988 : fig. 100, no 1), un ressaut médian décoré de motifs estampés.
237Tous les vases présentent une surface extérieure lissée, la paroi intérieure étant laissée brute de tournage. Bien que peu d’exemplaires soient mesurables, les diamètres semblent se concentrer autour de 15‑17 cm.
3.2.1.7 Céramique tournée fine claire (mode A)
238On a considéré comme importations (et étudié séparément, au § 3.2.3.8 /nfra) les céramiques claires à pâte calcaire, dont l’origine locale est très improbable compte tenu de la géologie de la région. Les autres, à pâte non calcaire, sont considérées ici.
239Cinq vases à surface relativement claire sont attestés durant l’horizon 1 (fosses 1 et 2), mais il s’agit d’exemplaires isolés qui ne forment pas une catégorie homogène indépendante de la céramique enfumée. Les premières productions à surface totalement oxydée apparaissent seulement durant l’horizon 4 (avec 3 ex. de classe 1) et deviennent plus nombreuses pendant les horizons suivants (fig. 91). Certains de ces vases n’appartiennent plus au répertoire de tradition gauloise et seront donc décrits sans recours à la grille typologique habituelle (fig. 92).

FIG. 91 – Céramique tournée fine à pâte claire : évolution de la fréquence. Moyenne sur le nombre de vases dans les ensembles illustrant chaque horizon.

FIG. 92 – Céramique tournée fine à pâte claire. 1 types représentés à Roanne , 2 dénombrement par fosse.
CDAL del.
Classe 1
240Les vases ovoïdes de l’horizon 1 se caractérisent par un épaulement à la base du col, fréquent à la même époque en céramique enfumée.
241Les vases des horizons plus récents se répartissent entre 11 vases ovoïdes, 8 cruches ou pichets et 3 gobelets. Un seul des vases ovoïdes peut être déterminé ; il s’agit du type 1321, encore caractérisé par un col à épaulement. Les cruches et pichets ansés apparaissent avec l’horizon 5. En plus du pichet de type 1411 à col relativement large (diamètre extérieur de la lèvre : 9,5 cm), seules 4 embouchures de cruche sont conservées. Elles sont toujours très étroites (diamètre entre 5,5 et 7,5 cm) et munies d’une lèvre striée (pl. 90, no 6), en bourrelet (pl. 72, no 15), en gouttière (pl. 72, no 19) ou rectiligne, oblique et séparée du col par une large baguette (pl. 91, no 10). Une forme presque complète présente une panse globuleuse et un pied annulaire (pl. 91, no 10). Les deux anses conservées sont cannelées. Les surfaces sont toujours lissées.
242Un autre groupe dérive des gobelets à boire d’importation à parois fines. Un premier exemplaire est un vase ovoïde à lèvre en gouttière de la fosse 26, dont la panse est recouverte par un décor à la molette constitué de chevrons pointillés (pl. 95, no 25). Forme et décor se retrouvent à l’identique sur les vases engobés appartenant à un groupe de production bien individualisé imitant les vases à paroi lisse (cf. infra § 2.3.6.2). Un autre vase (fosse 24 ; pl. 91, no 9) est représenté par un tesson de panse décoré à la barbotine d’épingles en relief, classique sur certaines catégories de gobelets à parois fines du début de la période augustéenne. Le troisième exemplaire est un tesson de panse à décor lissé (fosse 26 ; non ill.).
Classe 3
24311 des 12 vases appartenant à cette classe sont identifiés. Ils se répartissent entre 3 types et apparaissent durant l’horizon 5.
244La jatte de type 3264 est attestée principalement en céramique à surface claire (7 ex.), mais également en céramique cuite en mode B. L’exemplaire complet montre qu’il s’agit d’une forme assez profonde, très arrondie, la lèvre et le fond ombiliqué continuant la courbe de la panse. Les diamètres à l’ouverture s’échelonnent de 11 à 22 cm.
245La jatte de type 3282, fréquente en céramique enfumée (mode A), n’existe qu’en 3 exemplaires en céramique oxydée. Ils proviennent tous trois de la fosse 21, donc postérieure à l’horizon 4, dont ce type était caractéristique lorsque enfumé. Les diamètres d’ouverture sont de 23 et 24 cm.
246Enfin le dernier type (3262) n’est présent qu’à un seul exemplaire, complet, dans la fosse 21. Mise à part sa lèvre en bourrelet marquée par une légère baguette, il est proche du type 3264.
247Tous ces vases possèdent une surface extérieure finement lissée et sont dépourvus de décor. Seuls 4 fragments isolés possèdent un décor, à la molette (3 ex.) ou lissé (1 ex.).
Classe 4
248Seul un vase de type non identifié est à signaler (fosse 10 ; non ill.).
3.2.1.8 Céramique tournée grossière (mode B)
249Cette catégorie prend le relais de celle des vases grossiers cuits en mode A, mais ne la supplante jamais (fig. 93 et 94).

FIG. 93 – Céramique tournée grossière cuite en mode B : évolution de la fréquence. Moyenne sur le nombre de vases dans les ensembles illustrant chaque horizon.

FIG. 94 – Céramique tournée grossière cuite en mode B, de classe 1. 1 types représentés à Roanne 2 dénombrement par fosse.
CDAL del.
Classe 1
250Sept vases ont été dénombrés, appartenant aux horizons 5 et 6. Ils se répartissent entre 5 types (1112, 1115, 1224, 1244, 1332) qui ne sont représentés que par un1 vase chacun mais présentent de fortes affinités de forme et de finition. Un des 2 vases complets a des proportions qui le mettent à la limite de la classe 3 (type 1244). Les cols sans inflexion et les lèvres cannelées distinguent ces vases ovoïdes de ceux en céramique grossière cuite en mode A. Seul un type (1112) s’en rapproche par son col droit et sa lèvre simple.
251La dispersion des diamètres à l’ouverture (de 8 à 28 cm) reflète celle des types (diamètres : 8, 11, 15, 16, 28 cm). Les cols sont pour moitié lissés, pour moitié égalisés. Les surfaces ne présentent jamais d’enfumage volontaire. Deux vases possèdent un décor d’incisions ponctuelles (grains de café ou bâtonnets) à la liaison du col et de la panse.
Classe 6
252Un couvercle (type 621) provient de la fosse 19 (pl. 80, no 2). Son diamètre est de 16 cm. Sa surface est égalisée.
3.2.1.9 Céramique tournée fine (mode B)
253Tout comme pour les céramiques à surface claire, cette catégorie, qui apparaît dans le mobilier de l’horizon 4, est très fréquente à l’horizon 5 et commence à être supplantée, par la céramique claire, à l’horizon 6 (fig. 95). Les formes généralement de tradition gauloise, reprennent ou développent d’autres formes déjà existantes en céramique enfumée cuite en mode A (fig. 96). Les formes non attestées dans ce répertoire traditionnel sont peu nombreuses et n’ont pas été intégrées à la typologie.

FIG. 95 – Céramique tournée fine cuite en mode B : évolution de la fréquence. Moyenne sur le nombre de vases dans les ensembles illustrant chaque horizon.

FIG. 96 – Céramique tournée fine cuite en mode B, de classe 1. 1 types représentés à Roanne, 2 dénombrement par fosse.
CDAL del.
254La céramique grise fine régionale du début de la période impériale comprend plusieurs groupes de production individualisables représentés dans les ensembles des horizons 5 et 6 (Genin et al. 1992). Le plus caractéristique est celui des vases en terra nigra, à pâte kaolinique, fabriqués dans la vallée de l’Allier, qui possèdent un répertoire propre composé de formes basses ou plates en partie dérivées du service 1 de la terre sigillée italique et sont généralement estampillées. Un autre groupe, précurseur du premier, est celui de la céramique « ardoisée » qui correspond lui aussi à un répertoire spécifique entièrement constitué de formes plates. La terra nigra atteint son apogée durant les horizons 7 et 8, avec des effectifs très importants à Roanne. La céramique ardoisée caractérise les horizons 5 et 6 mais demeure en revanche très rare. Le faible nombre de vases attribuables à ces groupes dans les ensembles étudiés justifie leur prise en compte dans ce paragraphe.
Classe 1
25562 vases se rattachent à cette classe, dont 44 se rapprochent des vases ovoïdes de tradition gauloise et 18 se rattachent au nouveau répertoire d’origine méditerranéenne (cruches, pichets et gobelets). Ces vases apparaissent durant l’horizon 4 et deviennent très fréquents par la suite.
256Les vases ovoïdes sont représentés par 7 types, attestés chacun par un ou deux récipients. 2 types (1132 et 1355) sont caractérisés par un col à baguette. Les autres types sont des vases dont le col est simple et le fond plat ou doté d’un anneau de pose.
257Les décors ondés couvrant la panse, alternant parfois avec des bandes horizontales lissées, sont les plus fréquents (4 ex.) ; les bandes lissées seules (2 ex.) et les décors à la molette (1 ex.) sont exceptionnels.
258Les pichets (le terme désigne des vases ansés à col large) sont au nombre de 14, dont 4 pourraient être rattachés au type 1411 par leur profil. Les 10 autres ont soit un long col cylindrique, soit un col tronconique souligné par un épaulement (1 ex.). Sur 6 d’entre eux le col est décoré (au lissoir ou à la molette). En plus, une anse est décorée d’incisions ponctuelles.
259La seule cruche répertoriée provient de la fosse 16 (pl. 69, no 17). Sa lèvre est évasée, allongée, incurvée ; son col est souligné par une baguette.
260Trois petits gobelets sont des imitations de vases à parois fines, comme l’indiquent leur forme générale, leur lèvre en gouttière ou le décor plastique d’épingles dont l’un d’entre eux est doté.
261Les pichets et vases ovoides ont des diamètres comparables, à savoir de 9 à 13 cm en majorité (fig. 97). Tous les vases présentent une paroi extérieure lissée. L’enfumage est généralement irrégulier et bien moins soutenu que sur les vases fins cuits en mode A.

FIG. 97 – Céramique tournée fine cuite en mode B, de classe 1 : dispersion des diamètres d’ouverture.
262En tenant compte des tessons décorés ne provenant pas des vases comptés, on peut considérer qu’environ la moitié des vases de la classe 1, tous types confondus, possédaient un décor, lissé (10 ex.) ou peigné (4 ex.).
Classe 3
263Les 58 vases de la classe 3 se répartissent depuis l’horizon 4 jusqu’à la fin de la période considérée (fig. 98). Seuls 16 ne sont pas identifiés, 8 types se partageant les 42 exemplaires restants. Les 5 types représentés à plus de 3 exemplaires sont les types 3261 (5 ex. possibles), 3262 (7 ex. possibles), 3263 (14 ex. possibles), 3264 (5 ex.) et 3282 (5 ex.). Les types 3261 et 3262, très proches, sont fréquents durant l’horizon 5 uniquement. Le type 3264, plus fréquent en céramique à surface oxydée, et le type 3282, qui prend le relais de son homologue en céramique enfumée cuite en mode A, n’apparaissent plus à la fin de l’horizon 6. Le type 3263 est en revanche plus fréquent à horizon 6 (et à l’horizon 7).

FIG. 98 – Céramique tournée fine cuite en mode B, de classe 3. 1 types représentés à Roanne, 2 dénombrement parfasse.
CDAL del.
264À l’exception des types 3233 et 3272, à pied annulaire, le fond, légèrement soulevé, prolonge toujours la panse sans inflexion. Certains bols des types 3261 et 3262, ont une carène relativement bien marquée divisant nettement la panse en deux parties. Les 3 jattes complètes de type 3263 et celle du type 3233, à lèvre en gouttière, sont assez profondes (H/d proche de 2/3) ; celle de type 3282 l’est moins. Le col est peu marqué (soit inexistant, soit sans inflexion), sauf pour le type 3233, et se termine par une lèvre arrondie (avec ou sans inflexion), en gouttière ou allongée linéaire (dans 1 cas).
265Les diamètres d’ouverture sont dispersés entre 10 à 27 cm, la moyenne sur 35 exemplaires étant de 19 cm.
266Tout comme pour les vases de cette classe en céramique enfumée cuite en mode A, la finition par lissage est de règle pour l’extérieur alors que l’intérieur est laissé brut de tournage. Les deux tiers ont également une surface extérieure noircie par enfumage.
267Les types 3263 et 3233 (lèvre en gouttière) ne sont jamais décorés, alors que le type 3282 l’est systématiquement.
268Les 16 décors répertoriés sur l’extérieur de la panse sont soit des décors à la molette (9 ex.), soit des décors lissés (4 ex.), soit des décors ondés au peigne (3 ex.). Au répertoire classique des décors à la molette (cf. supra § 3.2.1.6) s’ajoute un type nouveau, spécifique d’une catégorie de pichets (pl. 93, no 13) : métopes hauts et étroits remplis de hachures obliques. L’intérieur est parfois décoré de bandes lissées concentriques qui peuvent alterner avec des lignes ondées.
Classe 4
269Seuls 13 vases appartiennent à la classe 4, dont 4 non identifiés et 1 non repris dans la typologie (fig. 99). Trois des types répertoriés (4122, 4311, 4313) ont le même aspect général que les jattes arrondies de la classe 3, mais sont un peu moins fermés. De ce fait, l’intérieur des vases est lissé. Un exemplaire non identifié présente un décor extérieur estampé (fosse 20). Les diamètres oscillent entre 12 et 23 cm pour le type 4122 (diamètres : 12, 14, 21, 23 et 23 cm) ; il est de 19 cm pour le type 4311 et de 13 cm pour le type 4313.

FIG. 99 – Céramique tournée fine culte en mode B, de classe 4. 1 types représentés à Roanne, 2 dénombrement par fosse.
CDAL del.
270Le dernier type complet (4221) est un vase aux parois rectilignes légèrement évasées, au fond ombiliqué souligné intérieurement par une succession de saillies, (horizon 6 ; pl. 92, no 5). La finition lissée est très soignée. Son diamètre est de 23 cm et sa hauteur de 11,8 cm. Cette forme est largement répandue en Gaule à l’époque augustéenne, tout particulièrement en Aquitaine (Santrot 1979 : 105 106, forme 175 ; Boudet 1986 : 25, forme B2 ; Burnez et al. 1971 : 466 ; forme 6…), mais aussi jusqu’aux camps du limes germanique (cf. par exemple Schönberger, Simon 1976 : pl. 6). Elle est en revanche rare à Roanne. Un seul exemplaire supplémentaire, dont la morphologie correspond mieux au type « canonique » (parois concaves ornées de baguettes), est attesté dans une autre fosse de l’horizon 6 (Genin, Lavendhomme à paraître).
Classe 5
271Les 84 exemplaires proviennent des horizons 4 et postérieurs (fig. 100). Un fragment app artient aux productions de la vallée de l’Allier (terra nigra) et 7 assiettes et coupes à la catégorie de la céramique ardoisée.

FIG. 100 – Céramique tournée fine cuite en mode B, de classe 5. 1 types représentés à Roanne, 2 dénombrement par fosse.
CDAL del.
Terra nigra
272Un fragment d’assiette à lèvre évasée aplatie et à fond plat (Genin et al. 1992 : fig. 4, no 9) provient de la fosse 26, la plus récente de celles qui représentent dans ce volume l’horizon 6 (pl. 95, no 12). D’autres ensembles clos du même horizon pris en compte dans le second volume (Genin, Lavendhomme à paraître) confirment l’apparition de ce groupe de production au milieu de l’époque augustéenne.
Céramique grise ardoisée
273Les premiers vases de ce type apparaissent durant l’horizon 5. Leur période d’utilisation ne se prolonge pas après l’horizon 6.
274Deux exemplaires (pl. 73, no 20 ; pl. 86, no 4) sont des assiettes à fond plat et à lèvre triangulaire qui reprennent la forme des assiettes à enduit rouge interne (cf. infra § 3.2.3.7). Un exemplaire (pl. 73, no 19) est une assiette très plate à pied en couronne et à lèvre moulurée triangulaire. Les 4 derniers exemplaires sont vraisemblablement des coupes carénées à pied en couronne qui se distinguent par la forme de la lèvre, pendante (pl. 77, no 5), évasée simple (pl. 88, no 14, pl. 90, no 16) ou horizontale et moulurée (pl. 88, no 12).
Autres céramiques
275Parmi les vases restants, 57 (soit 69 %) se rattachent au type 5221, les autres types n’étant attestés que par 1 ou 2 exemplaires.
276Les assiettes de type 5221 (imitation des formes Lamb. 5/7) sont très fréquentes dès l’horizon 4. Les trois variantes (cf. supra § 3.2.1.6) sont connues en céramique cuite à réduction. La première variante, à raccord arrondi, n’est présente que dans les fosses des horizons 4 et 5 (à l’exception d’un tesson résiduel, usé, dans la fosse 25). La deuxième variante, à raccord souligné par un ressaut, n’apparaît pas avant l’horizon 5. La troisième, à raccord anguleux entre la lèvre et la panse, se retrouve dans toutes les fosses où le type est attesté en céramique réduite, avec une prédominance pour les fosses postérieures à l’horizon 4, et est de loin la mieux représentée. Ces assiettes sont très plates (H/d variant de 0,14 à 0,2) ; leur diamètre se situe dans une fourchette comprise entre 17 et 36 cm, la moyenne sur 36 céramiques étant de 25 cm. Un premier groupe se situe entre 19 et 22 cm ; un deuxième, aux environs de 31 cm, correspond à des plats de grandes dimensions. Le lissage est soigné et les surfaces le plus souvent bien enfumées. 6 exemplaires (variante c) possèdent une pâte de texture très fine qui les met à la limite du groupe des céramiques grises ardoisées. Sur 20 vases, de fines lignes concentriques exécutées au brunissoir garnissent l’extérieur de la panse. Le fond est parfois marqué par des cercles lissés (6 ex.), par de fines lignes incisées concentriques (2 ex.) ou par un cercle ondé au peigne (1 ex.).
277Mis à part 5 écuelles à fond plat, les autres vases sont des assiettes à parois assez anguleuses et pied annulaire.
278Les écuelles à bord rentrant de types 5111 et 5113 s’inscrivent dans la tradition gauloise. Une écuelle de type 5113 a un décor de lignes concentriques lissées à l’intérieur. Son diamètre est de 23 cm.
279Les types 5122, 5123 et 5124, à bord plus ou moins droit mais à pied annulaire, sont intermédiaires entre l’écuelle et les assiettes de type 5221. Le type 5222 est une variante à lèvre moulurée de l’assiette 5221. Les types 5311 et 5312 sont des coupes à panse ouverte en deux segments raccordés par un angle vif. Leur diamètre varie entre 18 et 21 cm. L’exemplaire de type 5311 est peut‑être une céramique grise ardoisée, tout comme celui, complet, du type 5312 provenant de la fosse 18. Le type 5411 est une coupe à pied annulaire et panse segmentée en deux parties reliées par une cannelure, avec pied annulaire. Sa pâte très fine la rattache peut‑être à la production ardoisée. Pour tous ces types la finition est identique : lissage très soigné et surface généralement noircie.
Classe 6
280Un exemplaire unique de couvercle est inventorié, à pâte assez grossière et surface égalisée (type 621 ; fosse 19).
Classe 7
281Un fragment de faisselle à pied annulaire a été retrouvé dans la fosse 18. Les trous faits avant cuisson partent de l’extérieur vers l’intérieur. La surface extérieure de la panse est lissée.
3.2.1.10 Céramique peinte
282La céramique peinte est représentée par 1772 fragments dans les ensembles de référence (soit 8 % de la céramique, amphores exclues), et par 129 vases (soit 6 %). Sa fréquence connaît cependant des fluctuations significatives (fig. 101). Si elle est déjà abondante pendant l’horizon 1, sa représentation atteint un maximum seulement au cours de l’horizon 2. Ces taux sont cohérents avec ceux relevés sur les autres sites foréziens : 6 % des tessons dans les fosses de Feurs appartenant à l’horizon 1 et 11 % dans une fosse contemporaine de Goincet comprenant une proportion anormale de vaisselle fine (Vaginay, Guichard 1984), 8 % dans les fosses de Feurs de l’horizon 2 et 5 % dans celles du début de l’horizon 3.

FIG. 101 – Céramique tournée fine peinte : évolution de la fréquence. Moyenne sur le nombre de vases dans les ensembles illustrant chaque horizon.
283Les chiffres élevés enregistrés pour la période ancienne d’occupation du site (horizons 1 à 3) sont conformes à ceux attendus pour le faciès gaulois du nord du Massif central, qui englobe, outre le pays ségusiave, les territoires arverne et éduen (pour une vue d’ensemble sur le faciès ségusiave, voir Guichard et al. 1991, qui, en plus des découvertes provenant de fouilles d’habitat, prennent aussi en compte les séries issues des nécropoles des sites de Roanne et Feurs, ce qui ne sera pas fait ici). En revanche, les données roannaises ne permettent pas plus que celles de Feurs de préciser le contexte du développement de cette catégorie de vaisselle, puisque, dès l’horizon 1, elle est très fréquente et représentée par un répertoire spécifique de formes et de décors qui évolue peu avant la fin de l’horizon 3. On doit seulement rappeler que le niveau d’occupation laténien le plus ancien du site (cf. supra § 1.5.2) est totalement dépourvu de céramique peinte, sinon des fragments de quelques cruches qui paraissent importées de la moyenne vallée du Rhône. La céramique peinte est également absente du site forézien de Lijay, dont l’occupation est datée de La Tène B (Béfort et al. 1986). Les données régionales conduisent donc à penser que cette catégorie de céramique se développe au cours de la première phase de La Tène moyenne, voire à la fin de cette phase seulement, comme des séries issues d’autres régions du monde laténien permettent de le montrer (cf. en particulier les données du site de Manching, en Bavière ; Stöckli 1974 : 372 ; Lorenz 1991).
284La mise en évidence de niveaux d’occupation plus récents qu’à Feurs permet aussi d’apprécier l’évolution de ce répertoire ancien vers le répertoire gallo‑romain, sachant qu’à l’époque julio‑claudienne, la céramique peinte, avec un répertoire quasiment réduit à un type unique, le bol « de type Roanne », représente jusqu’à 20 % de la vaisselle sur le site.
285Cette évolution se traduit d’abord par une chute de la fréquence des vases peints, sensible dès le milieu de l’horizon 3 et suivie par le développement d’un nouveau répertoire. Il se caractérise par la rareté des formes hautes fermées (un seul type, 1632, est régulièrement attesté), remplacées par des jattes à profil globuleux, parmi lesquelles les prototypes des bols de type Roanne. Parallèlement, le répertoire décoratif s’appauvrit de manière très sensible. L’épanouissement d’un nouveau style d’ornementation original dont le support est le bol de type Roanne ne se fait qu’à l’époque Libérienne (Grand 1995).
286Les techniques de fabrication de la céramique peinte roannaise ne présentent pas d’originalité. Signalons seulement que les pâtes dures et très cuites, de tonalité orangée, sont présentes dès l’horizon 1, alors que les séries foréziennes de la même époque ont une plus grande homogénéité, avec des pâtes toujours tendres et de teinte plutôt beige. Tous les vases sont tournés, à l’exception d’un vase représenté seulement par deux tessons de paroi peints en blanc avec traces de décor brun, qui pourrait avoir été façonné suivant la même technique que les vases à piédestal de la couche ancienne (SJ 15313, horizon 1 ou 2).
287L’analyse du répertoire morphologique utilise la typologie mise en place pour décrire la céramique gauloise régionale (fig. 102). Néanmoins, on doit souligner que ce répertoire est assez spécifique (cf. en particulier les vases fuselés de type 1511 de la période ancienne ou les bols de type Roanne de la période récente). Alliée à la constatation que la technologie de la céramique peinte comprend un mode de cuisson particulier (mode A sans enfumage) que l’on ne retrouve pour presque aucune autre céramique contemporaine de production locale, cette originalité suppose que la fabrication de la céramique peinte est le produit d’un artisanat spécialisé.

FIG. 102, no 1 – Céramique tournée fine peinte. 1 types représentés à Roanne, 2 dénombrement par fosse.
CDAL del.

FIG. 102, no 2
Classe 1
288La classe 1 est la mieux représentée, avec 109 vases sur 154 (71 %). Néanmoins, une césure importante est discernable à la fin de l’horizon 3. Si cette classe est quasi exclusive pendant les horizons 1 à 3 (73 vases identifiés sur 74), elle devient en effet nettement minoritaire ensuite (12 vases sur 55).
289Le répertoire morphologique n’évolue pas pendant les horizons 1 à 3. Il comprend des vases ovoïdes (groupes 11, 12 et 13) et des vases fuselés (groupe 15). L’évaluation de la part respective des différents groupes est délicate. Seuls les vases fuselés à pied cintré de type 1511 sont assez facilement repérables à l’état de fragments, grâce à leur ouverture resserrée. Ils comptabilisent au moins 27 exemplaires. Inversement, les 44 vases non identifiés de classe 1 doivent correspondre en grande partie à des vases des groupes 11 à 13, sous représentés parmi ceux qui peuvent être identifiés : 5 exemplaires de type 1111, 1 exemplaire de type 1213 et 1 de type 1311. Les bases permettent de vérifier que les vases ovoïdes sont plus nombreux que ne le laisserait imaginer le décompte des lèvres : sur les 35 exemplaires dénombrés dans les ensembles des horizons 1 à 3, 10, à parois évasées, appartiennent à des vases ovoïdes et 16, à parois cintrées, à des vases fuselés.
290Les autres types attestés pendant la même période correspondent à des vases isolés. Parmi les formes hautes, il faut signaler 1 vase fuselé dépourvu de col (type 1521 ; pl. 16, no 4), 1 lèvre à bourrelet interne appartenant à un type fragmentaire (type 1006 ; pl. 19, no 20) également signalé dans des contextes de l’horizon 1 à Feurs et à Goincet, enfin 1 vase reconstituable de forme beaucoup plus originale (type 1621 ; pl. 49, no 1) qui sert de support à un décor animalier de style 4. La base et la panse de ce dernier sont absolument identiques à celles des vases fuselés de type 1511, tandis que le col, strictement horizontal et rentrant, se raccorde à la panse par un angle vif et ne ménage qu’une ouverture étroite à proximité de laquelle trois fines perforations effectuées avant cuisson sont disposées en triangle. Un vase fragmentaire à surface enfumée (pl. 15, no 15) pourrait également être attribué à ce type. Il faut enfin signaler un vase tonnelet (type 1711 ; pl. 101, no 2), dont la forme est fréquente dans la Gaule de l’Est et les régions rhénanes pendant La Tène C2 et La Tène D1. Cette forme est en revanche très rare en Forez (outre cet exemplaire, elle n’est attestée que par 3 autres en contexte funéraire).
291Le répertoire de la période récente (horizons 4 à 6) est également dominé par un type (1632), qui correspond à un vase fuselé à ouverture étroite et pied resserré, facilement identifiable, même à l’état fragmentaire, par le profil allongé de sa lèvre, par son pied caractéristique, voire par l’aspect de sa pâte, beaucoup mieux décantée que pour les vases peints plus anciens. Au moins 4 des 12 vases de la classe 1 dénombrés dans les fosses des horizons 4 à 6 lui sont rattachables.
Classe 2
292Un récipient incomplet (horizon 2 ou 3 ; pl. 102, no 1) est certainement identifiable à un gobelet cylindrique à fond plat (type 2111), connu en Forez par quelques autres exemplaires datables entre l’horizon 3 et l’horizon 5 (Goincet et nécropoles de Feurs et Roanne ; inédits). Cette forme peut être considérée comme l’antécédent d’un gobelet à parois cintrées (type 2311) connu à 2 exemplaires, dont un complet (horizon 6 : pl 95, no 14 ; horizon 3 ou 4 : pl. 102, no 2).
Classe 3
293Les types de la classe 3 sont rares avant l’horizon 4. En revanche, les jattes fermées de profil globulaire fournissent l’essentiel du corpus de la céramique peinte à partir de l’horizon 5. La forme la plus fréquente est une jatte à fond soulevé non marqué et rebord en bourrelet, dont la morphologie du col permet de distinguer deux variantes (types 3222 et 3282 ; 7 ex. dans les ensembles pris en compte). Cette Jatte, qui apparaît à la fin de l’horizon 5 pour disparaître à l’issue de l’horizon 6, est toujours peinte à l’extérieur d’un large registre rouge encadré de deux bandeaux blancs plus étroits. Aucun exemplaire n’a conservé de décor surpeint brun, qui devait cependant être la règle sur cette forme.
294Une autre forme, qui apparaît presque simultanément (ou peu de temps après), est le bol globulaire de type Roanne (forme essentiellement gallo‑romaine, non répertoriée dans la typologie ; 23 ex.). Il se distingue de la précédente par une lèvre en bourrelet plus proéminente, l’absence de col, une paroi extérieure généralement peinte uniformément en blanc (du moins sur les exemplaires anciens des horizons 5 et 6) et une pâte souvent plus brune et plus granuleuse. Néanmoins, certains exemplaires à bandeaux peints alternes ou à pâte de texture plus fine (par exemple : pl. 88, no 17, pl. 93, no 18) paraissent intermédiaires entre la jatte de type 3282 et le bol de type Roanne. Ce dernier s’inscrit donc dans la continuité du répertoire régional. Sa diffusion s’étend cependant à la moyenne vallée du Rhône et au Dauphiné, régions où les autres formes du répertoire forézien paraissent en revanche très rares. Des centres de production sont même attestés dans le département de l’Isère, à Vienne (Arcelin 1981b ; 50 52) et à Aoste (Laroche 1987 : 318). Il n’est donc pas exclu qu’une partie des exemplaires roannais soient à considérer comme des importations, ce que seules des analyses de pâte permettraient de préciser.
295Une série plus occasionnellement peinte (5 ex. à enduit uniforme blanc ou rouge) est celle des jattes à panse de courbure dissymétrique (types 3233, 3261, 3263, 3271), fréquentes en céramique cuite en mode B.
296Une dernière forme rare est la jatte à profil en s. Un premier exemplaire (type 3211, non daté ; pl. 102, no 3) possède une morphologie et une disposition du décor comparables à celles des vases ovoides des horizons 1 à 3. Un autre (type 3212, horizon 4 ; pl. 102, no 8) a un profil comparable à celui des jattes en céramique enfumée des horizons 1 et 2.
Classes 4 et 5
297On doit signaler deux coupes peintes (type 4131, qui reprend la forme Lamb. 31/33 de la céramique campanienne A). La première (horizon 4 ; pl. 70, no 17), assez fermée, comme le sont régulièrement les coupes les plus tardives de ce type produites en céramique enfumée (cf. supra § 3.2.1.6), est seulement décorée d’un aplat rouge à l’extérieur, sans trace de décor surpeint, tandis que l’intérieur n’est même pas lissé. La seconde (horizon 2 ? ; pl. 102, no 10), plus évasée, porte un décor animalier de style 3, caractéristique de cette forme (Guichard 1987 : 120 121). Un fragment isolé, sans trace de décor surpeint (fosse 10 ; non ill.) peut également se rapporter à la même forme.
298Les coupes à panse carénée, col droit et pied haut très étroit (type 4312), déjà signalées en Forez à Goincet (Vaginay, Guichard 1984 : fig. 16, no 3 ; horizon 1) et en contexte funéraire (nécropoles de Feurs et Roanne), sont également attestées par quelques fragments, dont un important, de l’horizon 1 à l’horizon 4 (horizon 1 ou 2, pl. 102, no 7 ; fosse 8, non ill. ; fosse 16, pl. 70, no 28).
299Un fragment (non daté, pl. 102, no 9) peut appartenir à une écuelle (type 5113) ou à une forme à pied creux plus exceptionnelle déjà signalée à Goincet (type 4141 ; Vaginay, Guichard 1984 : fig. 16, no 1 ; horizon 1).
300Un rebord peint en rouge semble appartenir à une assiette apparentée au type 5121 (horizon 6 ; pl. 93, no 23). Un pied annulaire, enfin, peint en rouge à l’intérieur et à l’extérieur, doit appartenir à une assiette issue du répertoire méditerranéen (horizon 5 ; pl. 77, no 13).
Ornementation
301Les pigments utilisés sont invariables pendant toute la période prise en compte. Seule la prédilection pour une peinture rouge plus sombre pendant les horizons 5 et 6 doit être signalée.
302Les vases sont d’abord recouverts de bandes alternée, s rouges ou blanches en aplat. Les vases à fond uni sont en effet rares : le fond peut être entièrement rouge ou blanc sur les vases de la classe 1 de la période ancienne (horizons 1 à 3), ou entièrement blanc sur les bols de Roanne. Pendant la période ancienne, la disposition classique comprend un large champ coloré rouge ou blanc encadré de deux bandeaux plus étroits de l’autre couleur. Le nombre de champs s’accroît à partir de l’horizon 4 sur les vases de type 1632 (Guichard et al. 1991 : 219, fig. 7). Néanmoins, des cas (peu nombreux) de bandeaux multiples sont attestés à Roanne dès l’horizon 1 (par exemple pl. 16, no 2), contrairement à ce que l’on avait observé à Feurs. Une autre solution, exceptionnelle (coupe de type 4312, SP 24, pl. 102, no 7), consiste à appliquer de fines bandes blanches horizontales sur le fond préalablement peint en rouge. Tous les vases, ou presque, étaient également le support d’un décor exécuté avec une peinture brune superposée à la couleur du fond, mais sa fragilité explique sa disparition fréquente : alors que 129 vases ont été dénombrés dans les ensembles pris en compte, 54 décors seulement ont pu être identifiés. Deux catégories seulement semblent n’avoir jamais reçu de décor. La première, peu nombreuse et déjà représentée en Forez, pourrait correspondre à la production d’un atelier roannais (Guichard, Picon, Vaginay 1991 : 227) ; il s’agit de vases fuselés à pied cintré et col très court ou inexistant (type 1521 et variante du type 1511), à extérieur entièrement couvert de peinture blanche (pl. 16, no 4 ; pl. 26, no 14 ; pl. 32, no 2 ; pl. 35, no 10 ; pl. 43, nos 3, 6). La seconde est celle des jattes à carène dissymétrique, plus récente.
303Les décors ont été classés en utilisant la même grille d’analyse que celle utilisée pour la série forézienne (Guichard 1988a : 70 71, fig. 63), qui privilégie la structure des compositions décoratives sur les motifs eux-mêmes, peu variés (fig. 103).

FIG. 103 – Céramique tournée fine peinte : typologie des décors géométriques représentés à Roanne, classés par modes de composition de complexité croissante.
CDAL del.
304Le répertoire représenté dans les fosses prises en compte pour la sériation comprend 24 décors animaliers et 36 décors géométriques, et, en se restreignant aux horizons 1 à 3, les seuls pendant lesquels les premiers sont attestés : 23 décors animaliers et 25 géométriques. La part effective des décors animaliers, certainement surévaluée dans ce décompte parce que leur identification est plus aisée à partir de petits fragments, doit en fait s’établir entre un quart et un tiers du répertoire pendant les horizons 1 à 3, pour disparaître totalement ensuite (on ne peut signaler que de menus fragments d’identification incertaine dans un contexte de l’horizon 4 ; pl. 70, nos19‑20, 24‑26).
305Parmi les décors animaliers, les quatre styles attestés en pays ségusiave (cf. Guichard 1987 ; 1994, qui prend en considération la plupart des vases mentionnés ci-après) sont représentés. Tous sont associés à des vases fuselés de type 1511, à l’exception d’un décor de style 4 porté par l’unique vase de type 1621 (pl. 49, no 1) et du seul représentant du style 3 (type 4131).
306Le style 1 (frise continue sur fond de résille) est de loin le plus fréquent (13 ex. et 4 supplémentaires dans des ensembles non pris en compte) ; il n’apparaît que pendant la durée des horizons 1 et 2, où il est majoritaire, conformément aux observations antérieures. Le style 2 (décor en métopes avec quadrupèdes plus ou moins stylisés dotés d’une ramure en forme de lyre), attesté en Forez de l’horizon 1 à l’horizon 3, est ici représenté surtout pendant l’horizon 2 (7 ex.). Le style 3, propre aux coupes peintes de type 4131, est signalé par un seul exemplaire certain (pl. 102, no 10). Le style 4 (frise continue sur fond brun traité en aplat) n’est représenté que par des tessons isolés (3 ex. en contexte des horizons 2 ou 3, dont 2 dans des ensembles de référence : pl. 43, no 15 ; pl. 49, no 1 ; pl. 101, no 7).
307Si le répertoire des décors animaliers ne présente donc aucune originalité par rapport à celui du Forez, il n’en va pas de même en revanche des décors géométriques.
308Le décor ponctué appliqué grâce à la technique de la réserve (les points réservés en blanc correspondent à des gouttes de cire ou de graisse déposées avant la peinture brune) est exceptionnel, tout autant que la forme du vase qui le supporte (vase‑tonnelet ; type 1711 ; pl. 101, no 2). La relative fréquence de ce décor –qui va d’ailleurs presque toujours de paire avec le tonnelet– dans plusieurs séries du centre est et de l’est de la Gaule (en pays éduen à Decize –Périchon, Péronnet 1989 : fig. 5, nos 25‑27– et au Mont Beuvray ; à Bâle –Furger‑Gunti, Berger 1980 : pl. 97, no 1771 ; pl. 113, no 1924 ; pl. 132, no 2123 ; pl. 150) permet d’envisager une origine étrangère pour ce vase.
309Le décompte des autres types de décors dans les ensembles de référence fait apparaître la prépondérance très nette du type 2, qui distingue les faciès roannais et forézien :
– type 1 (registres multiples) : 2 ex. ;
– type 2 (composition verticale) : 13 ex. ;
– type 3 (chevrons parallèles) : 1 ex. ;
– type 4 (damier) : 4 ex. ;
– type 5 (chevrons croisés) : 5 ex. ;
– type 6 (triangles accolés) : 0 ex. ;
– type 7 (rectangles parallèles et inclinés) : 2 ex.
310Cette prépondérance des décors organisés verticalement n’empêche pas une grande variété des compositions, qui se divisent souvent en larges métopes remplis de motifs complexes, parfois végétalisants (pl. 100, nos 4, 7) et d’aspect proche des décors animaliers de style 2.
311Parmi les compositions les plus élaborées, il faut aussi signaler trois décors de type 5 dont l’aspect semble résulter de l’interprétation de motifs tissés (tous des horizons 1 ou 2 ; pl. 100, no 12, pl. 101, no 1). Deux autres compositions originales qui peuvent être considérées comme des variations du type 7 (pl. 35, no 5 ; pl. 102, no 7 ; SP 24, horizon 1 ou 2) paraissent l’œuvre du même artisan.
312L’originalité du répertoire par rapport à celui de Peurs semble donc indiquer que la plupart des vases sont de fabrication locale, ce qui n’exclut pas nécessairement quelques exemples de transport d’objets à une cinquantaine de kilomètres de leur lieu de production. Cette hypothèse est confortée par des aspects de pâtes et des détails de finition souvent différents (en particulier la moins bonne attention prêtée à Roanne à l’application des couleurs de fond) et par la composition élémentaire des argiles (Guichard et al. 1991 : 224‑225).
313Parallèlement à la disparition du répertoire d’inspiration animalière, on constate l’appauvrissement de celui des décors géométriques à partir de l’horizon 4, au profit des compositions les plus simples, des types 1 et 2. Les quelques décors plus élaborés (pl. 84, no 9 ; pl. 95, no 14 ; pl. 100, no 5) préfigurent déjà le style d’ornementation des bols produits à Roanne au ier s. ap. J. C. (Grand 1995).
3.2.1.11 Céramique tournée fine à enduit de mica
314Cette catégorie, très marginale, apparaît à l’horizon 4, à l’inverse des sites de Feurs et de Goincet (Vaginay 1988 : 73), où elle est signalée dans les niveaux d’occupation anciens (horizons 1 à 3). Elle est représentée par 8 vases tournés à pâte fine. La moitié environ sont des formes hautes, toutes très fragmentaires (pl. 74, no 7 ; pl. 92, no 11, avec décor à la molette ; fosse 25 : lèvre évasée arrondie d’un vase de la classe 1 et col de cruche, non ill.). La classe 3 est illustrée par 2 bols à panse arrondie, col à baguette, lèvre en bourrelet et fond ombiliqué (type 3222 ; pl. 70, no 13 ; pl. 99, no 13) à col micacé et panse décorée à la molette puis recouverte d’engobe blanc. S’y rattachent également des tessons non identifiables (pl. 70, nos 14‑15 ; fosse 20 : un rebord, non ill.). La classe 4 est représentée par une coupe à paroi rectiligne légèrement évasée (type 4001 ; pl. 92, no 10).
315Les plus anciens vases de ce type proviennent de l’horizon 4.
3.2.2 Groupes de production de type gaulois
3.2.2.1 Vases de type « Besançon »
316On réunit sous ce terme des vases caractérisés par des particularités d’aspect et de forme facilement reconnaissables (Ferdière, Ferdière 1972). La pâte contient un dégraissant abondant et grossier de feldspath et de muscovite. L’embouchure des vases est toujours enduite de mica. La forme quasi exclusive est un vase ovoïde à ouverture large à très large, à col très court et lèvre systématiquement moulurée (132 ex. sur un total de 139). Ce groupe est fréquent pendant toute la durée prise en compte, avec d’abord une longue période (horizons 1 à 3) où ses effectifs sont stables (4 % de la vaisselle) puis une augmentation régulière jusqu’à l’horizon 5 (fig. 104). Il tombe en désuétude à la fin de l’horizon 6 (Genin, Lavendhomme à paraître).

FIG. 104 – Céramique de type « Besançon » et vases de stockage à col poissé : évolution de la fréquence. Moyenne sur le nombre de vases dans les ensembles illustrant chaque horizon.
317Deux sous catégories peuvent être distinguées par la technique de montage et la grossièreté relative de la pâte. La première (environ 60 % des vases) correspond à des vases de pâte très grossière et modelés. Aucun soin n’est apporté pour régulariser l’épaisseur et l’aspect de surface des parois. La seconde, dont la pâte est un peu plus fine, comprend des vases façonnés avec plus de soin et finis au tour (sinon entièrement tournés).
318Comme il n’est pas toujours aisé de classer les vases dans une de ces deux sous catégories, on ne proposera pas de distinction systématique. Toutefois, il est très rare qu’elles se rencontrent simultanément dans une même fosse. La première est en effet plus ancienne et se trouve principalement durant les horizons 1 à 3, tandis que la seconde apparaît seulement durant l’horizon 4.
319En raison de la proximité des formes avec celles du répertoire de la céramique modelée régionale de tradition gauloise, on utilise pour leur description la typologie qui a été élaborée pour la céramique indigène.
Classe 1
320Sur les 132 vases dénombrés, 88 sont identifiables et se répartissent entre 15 types (fig. 105). Cette variété apparente n’empêche cependant pas l’existence de régularités morphologiques.

FIG. 105, no 1

FIG. 105, no 2 – Céramique de type « Besançon » et vases à col poissé. 1 types représentés à Roanne (2 dénombrement par fosse.
CDAL del.
321L’ensemble se divise en effet en trois séries :
– une première série de 5 types, dont 4 sont représentés sur une longue durée : 1222 et 1225 (35 ex.) apparaissent dès l’horizon 1 et 1232 et 1236 (14 ex.) apparaissent à l’horizon 2. De toute évidence, ces formes ressortissent à une production très homogène caractérisée par des vases à ouverture très large (groupe 12) et par l’association de deux groupes fonctionnels : 1 vase à lèvre arrondie et de taille moyenne (types 1222 et 1232) et 1 vase de plus grande taille à lèvre triangulaire (types 1225 et 1236) ;
– une deuxième série de 3 types représentés seulement durant les horizons 4 à 6. Ils se rattachent tous à la forme 124, avec 2 types dominants : 1242 et 1243 (22 ex.) ;
– une dernière série hétérogène de 7 types tardifs (horizons 5 et 6) dont 2 seulement dominent légèrement : 1224 et 1142 (8 ex.).
322La dispersion des diamètres à l’ouverture (fig. 106) permet de mieux caractériser ces différentes séries et plus particulièrement de déterminer les deux principaux groupes fonctionnels. Les vases à lèvre en bourrelet sont toujours plus petits (diamètre à l’ouverture de 11 à 22 cm) que les vases à lèvre triangulaire (diamètre de 19 à 39 cm).

FIG. 106 – Céramique de type « Besançon », classe 1 : dispersion des diamètres d’ouverture.
323La finition des surfaces est très homogène : elle consiste généralement en une égalisation sommaire des parois intérieure et extérieure. Quelques vases (9 ex., des types 1222, 1225, 1236 et 1243) sont également en partie peignés à l’intérieur. On doit aussi noter que les vases finis au tour sont généralement plus petits que les vases modelés.
324Les décors incisés à la liaison du col et de la panse sont quasiment de règle jusqu’à la fin de l’horizon 3. La part des vases non décorés va ensuite croissant pour atteindre 65 % durant les horizons 5 et 6. Les décors se rangent pour la plupart entre trois types : rangées de bâtonnets parallèles inclinés (exclusivement sur le type 1225), rangées de chevrons et lignes horizontales. D’autres solutions sont plus rares : incisions en forme d’arcature (fosse SP 28, non étudiée, horizon 5) et incisions rectangulaires, tracées probablement avec un stylet plus large. Les vases de type 1225 sont toujours décorés de bâtonnets ou de chevrons et ceux de type 1222 de bâtonnets ou d’une ligne continue.
Autres classes
325Quelques vases supplémentaires (7 ex.) ont les mêmes caractéristiques de pâte et de finition. Il s’agit d’écuelles et de couvercles qui proviennent des fosses 17, 18 et 24 (horizons 5 et 6). Ils sont donc exceptionnels et apparaissent au moment où la morphologie des vases ovoides du même groupe de production se diversifie. Le rebord des écuelles profondes (types 4112 et 4115) et d’un couvercle (type 622) est enduit de mica, tandis que les autres vases (écuelle et couvercle non identifiés de la fosse 16) sont entièrement micacés.
326Les diamètres des écuelles sont de 21, 25 et 36 cm, alors que celui du seul couvercle mesurable est de 22 cm.
3.2.2.2 Vases de conserve à col poissé
327Les lèvres cannelées plates qui caractérisent les urnes de Besançon de grand module sont un des traits distinctifs d’un autre groupe de vases très homogène. Leur argile contient encore un abondant dégraissant feldspathique mais est complètement dépourvue de mica. Le col et l’intérieur de la panse sont toujours recouverts d’un mince enduit brun qui pourrait être de la poix. Sept vases répondent à cette description et apparaissent avec l’horizon 3 (1 dans la fosse 12 ; 1 dans la fosse 16, non ill., 3 dans la fosse 17 ; 1 dans la fosse 19 ; 1 dans la fosse 25). L’un possède un décor de bâtonnets verticaux incisés à la liaison du col et la panse, tandis qu’un autre au moins n’est sûrement pas décoré (fosse 25). Les récipients paraissent tous de très grandes dimensions au vu du module de la lèvre, ce que confirme la seule ouverture mesurable (39 cm).
328Ces vases sont bien attestés en domaine éduen, en particulier sur le Mont Beuvray (Déchelette 1904 : 79 80, pl. xix, fig. 14). L’étanchéification de leurs parois avec de la poix suggère une utilisation spécifique : transport ou conservation de denrées liquides.
3.2.3 Vaisselle d’importation et groupes de production de type méditerranéen
3.2.3.1 Céramique à vernis noir
329La céramique à vernis noir occupe une place très marginale dans la vaisselle utilisée à Roanne. Elle y parvient toutefois de façon régulière jusqu’à l’horizon 5 inclus (fig. 107), sa présence n’étant réellement appréciable qu’à l’horizon 4 (avec 2,5 % des vases dénombrés). Afin de préciser le faciès roannais, on a pris en considération, outre les 29 tessons issus des fosses de référence, l’ensemble des fragments livrés par le site (cimetière antique exclu). La collection complète se monte ainsi à 327 tessons et 162 vases identifiables (auxquels s’ajoutent 2 lampes à vernis noir).

FIG. 107 ‑ Céramique à vernis noir : évolution de la fréquence. Moyenne sur le nombre de vases dans les ensembles illustrant chaque horizon.
330La logique voudrait qu’à propos de fouilles stratigraphiques comme celles de Roanne, nous étudions cette céramique par strates ou par périodes. L’incertitude chronologique qui pèse sur un grand nombre des fragments examinés (multiples horizons possibles, ou datation archéologique indéterminée) nous le déconseille toutefois. Bien entendu, nous analyserons les enseignements chronologiques se dégageant de ce lot. Mais notre démarche initiale sera fondée principalement sur les « classes » céramiques (fabriques ou groupes de fabriques).
331Les formes sont énumérées de la plus évasée à la plus profonde, et, dans chaque forme, les fragments sont décrits en allant des fragments de bord à ceux de pied. Sauf exception, nous n’indiquons pas l’état de conservation des objets (généralement très fragmentaires, et dont la forme complète est très rarement reconstituable), ni le nombre des tessons qui se rapportent à un même « individu », non plus que les collages effectués. Les formes sont mentionnées d’après Morel 1981 (« F » pour les formes d’ensemble, « P » pour les profils de pieds) ou d’après Lamboglia 1952a (dans la nomenclature corrigée, en ajoutant « a », « b », etc., pour les diverses variantes d’une même forme). Sauf exception encore, les caractéristiques de la pâte et du vernis ne sont pas décrites pour la campanienne A ni pour le « cercle de la B » (pour ce dernier, la pâte est réputée chamois, épurée, un peu grenue, et le vernis d’un noir plus ou moins franc, souvent avec des nuances marron ou rougeâtres).
La campanienne A
332Elle est représentée par 47 exemplaires.
Patères à marli bombé F 1310 (Lamb. 36)
3331 (pl. 45, no 13)
Bord dont manque la lèvre.
SJ 3009. Fosse 10 (horizon 2).
3342 (pl. 103, no 1)
Bord. Campanienne A de bonne qualité.
SP 15197 (horizon 2 ou 3).
3353 (pl. 103, no 2)
Plusieurs tessons de paroi et de bord. Un trou de réparation.
SP 16045 (horizon 6 ou 7), 16080 (horizon 2 ou 3), 16115 (horizon 2 ou 3).
3364 (pl. 103, no 3)
Lèvre.
SP 13115 (horizon 3).
3375
Bord.
SP 14150 (horizon 4).
3386
Bord.
G1 11 (horizon 4).
Patères à lèvre redressée et incurvée F 2252 ou F 2255 (Lamb. 5)
3397 (pl. 103, no 4)
Plusieurs fragments permettant de reconstituer presque entièrement (à part le centre) le profil d’une grande patère.
Pied à section trapézoidale, de type plutôt tardif. Net disque d’empilement rouge, entouré par un creux circulaire résultant de l’arrachement du pied du vase supérieur sans doute légèrement collé lors de la cuisson. Un cercle Incisé. SJ 12006 (horizon 4).
3408 (pl. 103, no 5)
Bord.
SP 15106 (horizon 4).
3419 (pl. 103, no 6)
Bord. Qualité médiocre.
SJ 15240 (datation indéterminée).
34210 (pl. 103, no 7)
Bord.
SJ 15100 (datation indéterminée).
34311 (pl. 103, no 8)
Bord. Belle campanienne A à vernis très noir, brillant, épais, luisant, mais néanmoins rugueux et présentant les stries horizontales caractéristiques de cette céramique. La lèvre est remarquablement évasée pour la campanienne A (voir toutefois F 2255f 1, mais ici avec un évasement encore accentué) : peut‑être faut‑il penser plutôt à un bol F 2820 ?
G5 11 (horizon 1, 2, 3 ou 4).
34412
Bord et paroi d’une grande patère. Du « décor », il reste un cercle Incisé.
SJ 12006 (horizon 4).
Bols peu profonds à paroi légèrement carénée et lèvre un peu évasée F 2820 (notamment F 2825) (Lamb. 27 c)
34513 (pl. 103, no 9)
Bol à profil reconstituable, sauf l’extrême centre. Le vernis est d’assez bonne qualité à l’intérieur, avec des reflets bleutés (mais le tournassage a laissé de nettes côtelures), mauvais à l’extérieur. Au centre est conservée une partie du contour d’une rosette imprimée. SP 15236 (horizon 1 ou 2).
34614 (pl. 7, no 9)
Bord.
Fosse 1 (horizon 1).
34715
Bord.
G1 4 ? (horizon 3 ?).
34816
Bord.
G1 11 (horizon 4).
34917
Bord.
SP 14013 (postérieur à l’horizon 7).
35018 (pl. 103, no 10)
Bord et paroi.
G1 11 (horizon 4).
35119 (pl. 103, no 11)
Bord.
SP 14019 (horizon 5 ou 6).
Voir aussi supra 11 ; infra 35.
Bols profonds, paroi à courbe simple, F 2950 (Lamb. 31)
35220 (pl. 103, no 12)
Bord et paroi. Un filet horizontal surpeint en blanc à l’intérieur sous le bord.
SP 15307 (horizon 1, 2 ou 3).
35321 (pl. 103, no 13)
Paroi, près du bord (mais la lèvre manque). Un filet horizontal surpeint en blanc à l’intérieur sous le bord.
SJ 15291 (horizon 2 ?).
35422 (pl. 103, no 14)
Bord et paroi.
G5 7 (horizon 3 ou 4).
35523 (pl. 103, no 15)
Pied et fond de A ancienne. Pied relativement haut, oblique ; qualité médiocre. Le fond interne est très mal lissé. Décor surpeint en blanc, assez complexe, de type ancien : deux cercles concentriques, autour desquels rayonnent quatre groupes radiaux (tronqués par la cassure ?) d’au moins quatre points blancs : deux à la base, les deux autres (ou plus) alignés au‑dessus, en une sorte de pyramide.
SJ 15291 (horizon 2 ?).
35624 (pl. 103, no 16)
Pied et fond. Pied assez haut et oblique. Reste un cercle surpeint en blanc sur le fond interne.
SP 13111 (horizon 2 ou 3).
35725 (pl. 103, no 17)Pied et fond de très mauvaise A tardive. Pied petit, bas, à section trapézoidale, voire presque triangulaire. Vernis rouge plus ou moins foncé, à reflets métalliques cuivrés.
SJ 15600 (datation indéterminée).
Bols évasés, peu larges (F 2973, Lamb. 33) ou larges (F 2941 ou 2942)
35826 (pl. 71, no 5)
Bord. Qualité plutôt bonne.
Fosse 16 (horizon 4).
35927 (pl. 103, no 18)
Bord.
SP 13039 (horizon 5 ou 6).
36028 (pl. 103, no 19)
Bord.
SP 12101 (horizon 3 ou 4).
36129 (fig. 120, no 5)
Paroi d’un assez gros bol. Qualité moyenne. À l’extérieur, inscrit horizontalement, un graffito gravé après la cuisson, en grec : eukritoul […]
SJ 12006 (horizon 4).
36230 (fig. 120, no 6)
Paroi. Qualité médiocre. À l’extérieur, inscrit horizontalement, un graffito gravé après la cuisson, en grec : […] ? êna […].
SJ 15251 (horizon 5 ?).
Bols évasés et larges, paroi à courbe simple, F 2941 ou 2942
36331 (pl. 103, no 20)
Bord et paroi. Mauvaise qualité ; superficie mal lissée.
SJ 12008 (horizon 2 ou 3).
36432 (pl. 103, no 21)
Bord et paroi. Lèvre amincie. Vernis à reflets rougeâtres cuivrés, de type plutôt tardif.
SP 22098 (horizon 3 ou 4).
Bols, paroi à courbe simple, indéterminés
36533 (pl. 103, no 22)
Bord d’un bol évasé dont la paroi comporte une courbe légèrement accentuée près de la lèvre (variante à inflexion plus douce de F 2825 = Lamb. 27 c ?).
SJ 12008 (horizon 2 ou 3).
36634
Paroi d’un grand bol.
SP 12148. Fosse 11 (horizon 3).
Bol indéterminé
367C’est probablement à l’espèce F 2820 (notamment à la série F 2825 = Lamb. 27 c, voir supra), ou bien à l’une des espèces F 2610 ou 2640 (bol à courbe et contre courbe = Lamb. 28) qu’appartient, au vu de son décor, l’exemplaire suivant :
36835 (pl. 48, no 17)
Pied et fond. Fond externe non vernissé, sauf quelques coulées de vernis. Une rosette centrale formée d’un point entouré de huit points.
SP 12148. Fosse 11 (horizon 3).
Coupes hémisphériques à deux anses verticales à barrette transversale F 3131 (Morel 68 b ou c)
36936 (pl. 103, no 23)
Bord. Un sillon à l’extérieur sous la lèvre ; un filet surpeint en blanc à l’intérieur sous la lèvre. Le profil de la lèvre, la présence simultanée du sillon et du filet surpeint, plaident fortement en faveur de l’appartenance à la série 3131, malgré un bord relativement très évasé pour cette série (voir toutefois F 3131c 1 et 3131e 1, mais ici l’évasement semble encore accentué).
SJ 99999 (datation indéterminée).
Fragments notables divers
37037
Paroi. Un filet surpeint en blanc à l’intérieur.
G1 24 (horizon 2, 3, 4 ou 5).
37138
Paroi. Deux trous de réparation.
SP 13011 (horizon 5 ou 6).
37239
Petit fragment de paroi, retravaillé en jeton ?
SP 12148. Fosse 11 (horizon 3).
37340
Paroi. Un fragment peut être retravaillé en jeton.
G1 24 (horizon 2, 3, 4 ou 5).
37441
Fond. Du « décor », il reste un cercle incisé.
SJ 12000 (datation indéterminée).
37542
Fond, conservant un cercle incisé décoratif.
SP 14088 (horizon 5 ou 6).
37643
Paroi, deux fragments en campanienne A de belle qualité.
SP 16088, 16092 (horizon 1 ?).
37744
Paroi, campanienne de belle qualité.
SP 22065 (horizon 2).
37845 (pl. 103, no 24)
Pied et fond appartenant probablement à une patère. Campanienne A de bonne qualité, peut être brûlée. Pied haut et oblique. Du décor, restent une palmette (sur quatre palmettes radiales) et une zone de stries périphérique.
SP 14116 ? (horizon 4).
37946 (pl. 103, no 25)
Pied et fond de patère ou de bol large. Campanienne A de bonne qualité. Pied assez haut et oblique.
SP 11103 (horizon 1 ou 2).
38047 (pl. 103, no 26)
Pied de patère ou plutôt de bol, assez haut et oblique.
SJ 12007 (horizon 2 ou 3).
Autre fragment chronologiquement situé
381De la fosse 11 (horizon 3) : un fragment de paroi de patère (SP 12148).
Le cercle de la campanienne B
382On sait les difficultés soulevées par la nébuleuse de fabriques qui gravitent autour du noyau initial formé par la « vraie » campanienne B, descendante des belles productions de l’Étrurie septentrionale maritime à pâte calcaire et sonore, à vernis d’un noir profond ou à reflets bleutés, connues dès le iiie s. sous d’autres noms. La campanienne B s’est propagée sous des formes dégradées dans d’autres zones d’Étrurie même et sans doute en Italie du Nord d’une part, d’autre part en Italie centro méridionale et notamment en Campanie (particulièrement à Calès) et peut être en d’autres régions encore (sur l’atelier de campanienne « B oïde » de Calès Pezzasecca, Morel 1989 : 558). Cette prolifération s’est opérée selon des modalités typiquement étrusques, comportant une diffusion par voie souvent terrestre (et des ateliers situés à l’intérieur des terres), et un processus de transfert de main d’œuvre, voire de création de succursales, plus que de pure et simple imitation. En dehors des cas extrêmes (d’un côté la B étrusque évoquée ci‑dessus, de l’autre la B oïde caractérisée, avec son vernis à tendance métallique à nuances grises ou violacées, ses disques d’empilement rougeâtres à contour frangé, souvent une certaine lourdeur des vases, parfois des timbres en losange), c’est la plupart du temps une gageure que de prétendre déterminer l’origine des vases en l’absence d’analyses de laboratoire – même s’il apparaît que les campaniennes du cercle de la B découvertes en Gaule ont presque exclusivement, ainsi que l’a montré M. Picon, une origine campanienne, de la zone de Calès Teano (Morel, Picon 1994 : 33 34 et 37).
383Toutefois, dans le cas particulier de Roanne, le problème est compliqué par la présence assez exceptionnelle de fragments appartenant à cette nébuleuse et dont la qualité est assez bonne pour laisser penser qu’il pourrait s’agir à la rigueur de campanienne B étrusque. En sens inverse, le problème est aussi compliqué, d’une part par la présence à Roanne de productions apparentées, elles aussi, à ce groupe de la B, mais qui peuvent passer pour de franches imitations avec ce que cela implique de maladresse, d’autre part par le fait que certaines de ces productions interviennent tout à fait en fin de parcours de la céramique à vernis noir, à un moment où se répandent notamment des patères à fond plat, à paroi carénée, à bord oblique et assez haut, dont le vernis tend à s’écarter de ce qu’on appelle communément la couleur « noire » (elle‑même très variable du reste), et que l’on peut hésiter à situer à l’intérieur du « cercle de la B » (quoique tout à fait à sa périphérie), ou bien parmi les éléments précurseurs de la sigillée. Faute d’analyses de laboratoire, nous serons donc nécessairement contraint d’observer à cet égard une grande prudence, et une grande marge d’incertitude.
384Sauf indication contraire, les tessons inventoriés ici ont une pâte « chamois » (affectée souvent de diverses nuances qui vont du rosé au gris clair), plutôt dure, épurée et homogène ; et un vernis d’un noir peu profond, tendant souvent vers le brun ou le gris, voire le rougeâtre. Nous ne signalerons les caractéristiques de nos fragments que si elles s’écartent nettement de cette moyenne, en particulier, pour le vernis, vers un noir beaucoup plus franc.
385Le « cercle de la campanienne B » compte 95 exemplaires.
Patère à marli ondulé F1400 (notamment F 1441 et F 1443) (Lamb. 6)
38648 (pl. 104, no 1)
Bord et paroi (la lèvre manque).
Campanienne B oïde, ou plutôt B ? Pâte chamois avec des zones plus orangées, très homogène et épurée ; vernis franchement noir mais avec des reflets bleutés, assez luisant, nettement satiné, épais, solide.
SJ 15100 (datation indéterminée).
Patères à lèvre redressée avec un raccord incurvé, F 2255, F 2257, F 2258 (Lamb. 5)
38749 (pl. 104, no 2)
Bord en B oïde.
SJ 12046 (horizon 6 ou 7).
38850 (pl. 104, no 3)
Bord en B oïde. Lèvre épaissie vers l’extérieur. Vernis assez bon, mais très usé à l’extérieur.
SJ 15270 (datation indéterminée).
38951 (pl. 104, no 4)
Bord en B oïde.
SJ 4000 (datation indéterminée).
39052 (pl. 104, no 5)
Bord en B oïde.
SJ 12006 (horizon 4).
39153 (pl. 104, no 6)
Bord en B oïde. Diam. du bord 19,5 cm env. Pâte chamois tendant vers le gris.
SJ 4005. Fosse 16 (horizon 4).
39254 (pl. 104, no 16)
Bord et paroi en B ou B oïde (fragment non vu par nous).
SJ 15300 (datation indéterminée).
39355 (pl. 104, no 17)
Bord et paroi en B ou B oïde (fragment non vu par nous).
SJ 15300 (datation indéterminée).
39456 (pl. 104, no 7)
Bord en B oïde. Lèvre légèrement épaissie vers l’extérieur.
SP 22098 (horizon 3 ou 4).
39557 (pl. 104, no 8)
Bord en B oïde.
SP 15117 (horizon 2 ou 3).
39658 (pl. 104, no 9)
Bord en belle B oïde. Vernis foncé, noir tendant vers le gris, luisant ; pâte chamois ocre homogène et fine.
G5 8 (horizon 4 ou 5).
39759 (pl. 104, no 10)
Bord en bonne B oïde ou peut être plutôt en B. Vernis franchement noir, mat, solide.
G5 11 (horizon 1, 2, 3 ou 4).
39860 (pl. 104, no 11)
Bord en B oïde.
G5 10 (horizon 7 ou postérieur).
39961 (pl. 104, no 12)
Bord en bonne B oïde ou en B. Un trou de réparation.
G1 24 (horizon 2, 3, 4 ou 5).
40062 (pl. 104, no 13)
Bord en B oïde ou en céramique apparentée. Pâte chamois rosé ; vernis franchement noir, mat/luisant, rugueux, solide (quoique usé à la lèvre).
G1 4 (horizon 3).
40163 (pl. 104, no 14)
Bord en B oïde.
G5 7 (horizon 3 ou 4).
40264
Bord et paroi en bonne B oïde (ou en B ?). Vernis un peu métallique. Deux fragments recollés.
G5 11 (horizon 1, 2, 3 ou 4).
40365 (pl. 104, no 15)
Bord et paroi en B oïde.
G1 31 (horizon 2 ou 3).
404On peut encore classer dans ce groupe de formes les restes de deux autres patères : une en B oïde « ordinaire », une en bonne B oïde ou peut être en B.
Patères à lèvre redressée avec un raccord assez anguleux, F 2286 (Lamb. 7)
40566 (pl. 104, no 18)
Patère à profil reconstituable. B oïde ou cercle de la B. Pied à bourrelet du type P 141a (caractérisant généralement la campanienne B, la céramique arétine à vernis noir ou diverses « imitations », et datable autour de la première moitié du ier s. av. J. C.). Vernis absolument noir, mat, rugueux, assez usé. Décor : deux petits cercles vers le centre (très faiblement incisés), puis deux groupes de deux cercles délimitant une zone de grandes guillochures inclinées à plus de 45o vers la gauche.
Chât. 99 (« sans contexte : ramassage place du Château ») (datation indéterminée).
40667 (pl. 104, no 19)
Bord en bonne B oïde ou peut être en B. Pâte variant du chamois gris au gris clair ; vernis franchement noir, mat/luisant, très usé près du bord. Brûlé ?
SJ 4000 (datation indéterminée).
Patères indéterminées
40768
Fond d’une grande patère en B oïde. Du décor, dont manque le centre, restent deux groupes de deux cercles concentriques délimitant une zone de guillochures inclinées vers la gauche d’environ 45o.
SJ 15400 (datation indéterminée).
40869
Fond d’une grande patère plate en bonne B oïde ou peut être en B. Vernis franchement noir, mat/luisant. Du décor, restent deux cercles concentriques accolés.
SJ 1010 (horizon 2 ou 3).
40970
Fond d’une patère en bonne B oïde ou peut être en B. Vernis franchement noir. Du décor, restent deux sillons concentriques accolés.
SJ 99999 (datation indéterminée).
41071
Neuf fragments de fond de patère(s) en bonne B oïde ou peut être en B. Vernis franchement noir. Un fragment présente un élément de décor, un sillon très peu prononcé. Un autre semble retravaillé en jeton.
SJ 4000, 4005, 11013, 15251, etc. Un de ces fragments au moins (SJ 4005) fait partie de l’ensemble « fosse 16 » (horizon 4).
41172
Fond d’une grande patère en mauvaise B oïde. Du décor, restent deux vagues sillons concentriques accolés.
SJ 11013 (horizon 5).
41273
Fond d’une patère en B oïde. Du décor, restent trois sillons concentriques.
SP 14312. Fosse 13 (horizon 4).
41374
Fond d’une patère en B oïde. Décor : le centre manque ; au‑delà, un sillon + une zone de stries très inclinées à gauche + 2 sillons.
SP 14232 (horizon 2 ou 3).
41475
Fond d’une patère en B oïde. Du décor, reste un sillon.
SP 14023 (horizon 4 ou 5).
41576
Fond en B oïde. Vernis franchement noir, lisse et même graphiteux. Un trou de réparation.
SP 15095 (horizon 5 ou postérieur).
41677 (pl. 105, no 1)Fond d’une grande patère en bonne B oïde ou en B. Pâte chamois un peu rosé ; vernis franchement noir, très mat, très solide, assez beau. Décor : autour du centre manquant, un sillon + une zone de guillochures très fines inclinées de plus de 45o à gauche + deux sillons. G5 10 (horizon 7 ou postérieur).
41778
Fond d’une patère en B oïde. Du décor, reste une zone de guillochures extrêmement inclinées vers la gauche (presque perpendiculaires au rayon du vase, ce qui semble être une caractéristique de certaines B oïdes originaires sans doute de Campanie) + deux sillons vaguement tracés.
G5 10 (horizon 7 ou postérieur).
41879 (pl. 105, no 2)
Fond et pied d’une petite patère en B oïde. Pied à bourrelet du type P 145c (appartenant à une série plutôt ancienne, du iie s. en général). Décor : petit cercle incisé central + un cercle et deux autres cercles, délimitant une zone de stries très fines nettement inclinées à gauche.
SJ 12005 (horizon 6 ou 7).
41980
Fond et pied en mauvaise B oïde. Vernis usé, surface très rugueuse. Pas de décor visible.
SJ 12006 (horizon 4).
42081 (pl. 71, no 3)
Fond et pied d’une patère en bonne B oïde ou peut être en B. Pied à bourrelet P 121a 2 (appartenant à un type que nous daterions du IIe s.). Bonne qualité. Pâte chamois, homogène, très épurée ; vernis franchement noir, presque mat, assez satiné, avec un disque d’empilement plus gris et plus métallique, à contours irréguliers ; entièrement vernissé. Décor : un petit cercle au centre ; à distance, deux groupes de deux cercles assez vagues délimitant une zone de guillochures.
SJ 4005. Fosse 16 (horizon 4).
42182 (pl. 105, no 3)
Fond et pied en campanienne B oïde épaisse. Pied à bourrelet d’un type ne figurant pas dans Morel 1981, intermédiaire entre P 145a 1 et P 151a 1 (qui l’un et l’autre datent probablement du iie s.). Autour du centre manquant, un cercle incisé.
SJ 12006 (horizon 4).
42283 (pl. 105, no 4)
Fond et pied d’une grande patère en B oïde. Le pied, sans avoir de correspondant exact en Morel 1981, peut être classé dans le groupe P 153 (plutôt ancien) ; un sillon sous la surface de pose. Décor : un petit cercle central + à distance un cercle (vers l’intérieur) et deux cercles accolés (vers l’extérieur) délimitant une zone de guillochures courtes et larges très inclinées vers la gauche.
SJ 6004 (postérieur à l’horizon 7).
42384 (pl. 105, no 5)
Fond et pied en mauvaise B oïde à vernis noir marron plutôt pâle, mat et terne. Pied à bourrelet rattachable à la série P 141a, généralement datable autour de la première moitié du ier s.
SJ 15320 (datation indéterminée).
Mentionnons enfin les restes d’au minimum 18 autres patères du « cercle de la B » : 15 appartiennent à la campanienne B oïde ; trois, à une bonne B oïde ou à la B.
Bols peu profonds à pied large et bord redressé F 2300 (Lamb. 1)
42485 (pl. 105, no 6)
Bord et paroi en B oïde de belle qualité ou peut être en B. Deux vagues sillons horizontaux à l’extérieur sous la lèvre. Pâte chamois assez homogène, très épurée ; vernis franchement noir à reflets gris (presque mordorés), un peu métallique, solide sauf à la lèvre.
SJ 11013 (horizon 5).
42586 (pl. 105, no 7)
Bord à deux sillons horizontaux, en B oïde.
SJ 11013 (horizon 5).
42687 (pl. 105, no 8)
Bord en bonne B oïde à deux sillons sous la lèvre.
SJ 15320 (datation indéterminée).
42788 (pl. 105, no 9)
Bord en B oïde. Sous le bord, à l’extérieur, une gorge horizontale déterminant une lèvre un peu retroussée vers l’extérieur.
SP 12090 (datation indéterminée).
42889 (pl. 105, no 10)
Bord en B oïde, relativement évasé. Deux sillons horizontaux sous la lèvre.
SP 12101 (horizon 4 ou 5).
42990 (pl. 105, no 11)
Paroi, fond et pied en B oïde de qualité médiocre. Fond particulièrement épais. Pas de décor.
SJ 12005 (horizon 6 ou 7).
43091 (pl. 105, no 12)
Bord en bonne B oïde (ou plutôt en campanienne B ?). Un sillon horizontal sous la lèvre à l’extérieur. Pâte chamois très homogène et épurée ; vernis franchement noir, mat/luisant, un peu rugueux à l’intérieur.
G5 10 (horizon 5, 6, 7 ou postérieur).
43192 (pl. 105, no 13
Bord en B oïde. Un sillon horizontal sous le bord.
G1 24 (horizon 2, 3, 4 ou 5).
43293 (pl. 71, no 4)
Paroi, fond et pied en B oïde médiocre. Pied à section assez arrondie. Le centre manque ; autour, un groupe de deux sillons concentriques.
Fosse 16 (horizon 4).
43394 (pl. 105, no 14)
Paroi, fond et pied en B oïde médiocre. Méplat très marqué à l’extérieur autour du pied. Pied à section assez arrondie.
SJ 11013 (horizon 5).
43495 (pl. 105, no 15)
Paroi, fond et pied en mauvaise campanienne, imitant mal la forme Lamb. 1. Le pied est beaucoup moins trapézoïdal et oblique qu’il ne l’est généralement dans cette forme. Pâte chamois assez homogène, épurée ; exécrable vernis franchement noir, très mat, presque entièrement disparu, remplacé en grande partie par une série de taches noires, pâles et ternes de 4 à 5 mm de diamètre, ou par la surface de l’argile à nu. Sur la partie restante du fond, un sillon. La surface est irrégulière, avec, près du pied, au bas de la paroi externe, une protubérance semblant due à un ajout mal lissé. À un autre endroit, dans la même situation, la surface de la pâte est arrachée sur 2 à 3 mm de profondeur comme si dans cette zone le potier avait eu du mal à égaliser la surface, et y avait appliqué des ajouts qui ont tenu, ou non.
SJ 15310 (datation indéterminée).
43596 (pl. 105, no 16)
Fond et pied en B oïde. Une nette gorge autour du fond externe. Décor : autour du centre manquant, deux sillons concentriques.
SJ 12006 (horizon 4).
43697 (pl. 105, no 17)
Fond et pied en B oïde de mauvaise qualité. Autour du centre manquant, deux très vagues sillons concentriques.
SJ 12006 (horizon 4).
43798 (pl. 71, no 6)
Fond et pied en bonne B oïde. Pied à section arrondie.
Fosse 16 (horizon 4).
43899 (pl. 105, no 18)
Fond et pied d’un grand bol en B oïde de mauvaise qualité ou en imitation plus lointaine. La section du pied n’est pas trapézoïdale, mais rectangulaire oblique. Pâte chamois teintée de gris clair ; vernis noir à taches plus marron, extrêmement usé au centre à l’intérieur ; entièrement vernissé. Autour du centre manquant, deux sillons concentriques.
SJ 15310 (datation indéterminée).
439100 (pl. 105, no 19)
Fond et pied. Le fond est très épais. Pied à section nettement arrondie. Nous ignorons les caractéristiques techniques de ce fragment que nous n’avons pas eu en main. Deux sillons concentriques groupés.
SJ 12006 (horizon 4).
440101 (pl. 105, no 20)
Fond et pied d’un grand bol en B oïde caractéristique (vernis noir marron à rougeâtre, nettement métallique, un peu mordoré). Entièrement vernissé. Par endroits, une gorge anguleuse autour du fond externe. Décor : un petit cercle central + deux sillons concentriques.
SP 13109 (horizon 2 ou 3).
441102 (pl. 105, no 21)
Fond et pied en B oïde de mauvaise qualité. Fond interne usé. Autour du centre manquant, deux sillons concentriques groupés.
SP 15074 (horizon 5 ou 6).
442103
Fond en B oïde caractéristique, à disque d’empilement à reflets métalliques, dont le contour est irrégulier et comme frangé. Entièrement vernissé. Sur le fond externe, un graffito : une croix dans un cercle.
Hop 10 (horizon 5).
443Le matériel étudié comporte encore les fragments de 12 autres bols F 2300, tous attribuables à la campanienne B oïde (seul l’un d’eux, d’une qualité supérieure à la moyenne, pourrait à la rigueur être classé comme campanienne B).
Bol indéterminé
444104
Bord et paroi d’un bol évasé. Pâte chamois rose finement grenue ; vernis franchement noir, mat, plutôt solide (surtout à l’intérieur).
Comparable (avec une inflexion située un peu plus bas, mais le même bord biseauté) à Morel 1981, F 2941c 1 ; ou (avec une inflexion un peu moins anguleuse) à F 2942c 1 ; ou, mieux, à F 2942a 1, mais avec des caractéristiques techniques différentes (toutes ces pièces de comparaison sont datables dans le ier s.).
G5 10 (horizon 7 ou postérieur).
Pyxides à pied distinct et paroi évasée vers le haut, F 1220 (Lamb. 2)
445105 (pl. 105, no 22)
Paroi, fond et pied en B oïde ou plutôt en B. Le pied très oblique à section trapézoïdale est assez caractéristique des exemplaires d’origine étrusque. Pâte chamois ; vernis très noir, satiné, assez luisant à l’extérieur, plus pâle et beaucoup plus terne à l’intérieur ; entièrement vernissée.
SJ 3008 (horizon 4).
446L’appartenance des deux exemplaires suivants à cette forme est moins sûre :
447106
Fond en bonne B oïde (peut être en B ?). Ce fond est très surplombant à l’extérieur du pied, comme dans les séries F 1224 ou 1226. Vernis très noir.
SP 15116. Fosse 12 (horizon 3).
448107 (pl. 105, no 23)
Bord de pyxide (plutôt Lamb. 2 que Lamb. 3 ?) en B oïde. Une petite gorge à l’intérieur près de la lèvre.
G1 14 (horizon 5 ou 6).
Pyxides sans pied distinct, à base très large, à paroi évasée vers le haut, F 7500 (Lamb. 3)
449108 (pl. 105, no 24)
Petite pyxide presque intacte. Pâte chamois un peu grisâtre ; vernis noir pâle à olivâtre, mat, terne ; entièrement vernissée. Forme assez soigneusement façonnée. Très proche de F 7552a 1 (Morel 1981 : II, pl. 206), trouvé précisément à Roanne, Institution Saint‑Joseph (Bessou 1976 : 21, pl. 18, no 8) : il s’agit sans doute du même exemplaire, dessiné un peu différemment.
SJ 12006 (horizon 4).
450109 (pl. 105, no 25)
Paroi et fond. Pâte gris moyen, finement grenue ; vernis noir, pâle, terne, usé. G1 24 (horizon 2, 3, 4 ou 5).
451110
Petit fragment qu’il faut sans doute interpréter comme une partie du fond et de la base saillante d’une pyxide Lamb. 3, en bonne B oïde.
SP 11065 (horizon 5 ou 6).
Gobelet profond à deux anses verticales, F 3450 (Lamb. 10)
452Nous pensons devoir rattacher à cette forme le fragment suivant :
453111 (pl. 105, no 26)
Fond et pied en mauvaise B oïde, à vernis très usé. Pied à bourrelet du type P 152a. Sur le fond interne, un bombement très marqué. Fond externe en cône aplati.
SJ 12006 (horizon 4).
Productions diverses
454Outre 2 lampes à vernis noir, elles regroupent 20 vases.
Patère à bord redressé, distinct mais assez bas, dont la transition avec la paroi est arrondie ou très légèrement carénée, F 2250
455112 (pl. 105, no 27)
Bord. Pâte gris moyen, finement grenue ; vernis gris foncé, luisant, lisse, usé. SJ 12006 (horizon 4).
Patères à bord redressé, distinct mais assez bas, dont la transition avec la paroi est nettement carénée, F 2280
456113 (pl. 105, no 28)
Bord et fond. Pâte gris moyen, homogène, très légèrement plus ocre au cœur ; vernis très noir, graphiteux, épais, solide. Décor : le centre manque ; reste une zone de guillochures fines légèrement inclinées vers la gauche + un sillon. Les caractéristiques techniques rappellent d’assez près celles de la campanienne C sicilienne, mais ni le profil du bord, ni le décor (en particulier le type des guillochures) n’évoquent vraiment ce que nous savons de cette céramique.
Ce vase présente les mêmes caractéristiques techniques que 118 et 119.
SP 22098 (horizon 3 ou 4).
457114
Paroi au niveau de la carène et petite partie du fond. Pâte gris très clair ; vernis noir plus ou moins pâle, terne, usé.
SP 12140 (postérieur à l’horizon 7).
Patères indéterminées
458115
Paroi et fond. Pâte gris moyen, un peu bucchéroïde, avec des impuretés parfois grosses ; vernis très noir, mat, très usé à l’extérieur.
G1 6 (horizon 5 ou 6).
459116
Fond. Pâte gris moyen ; vernis noir pâle, mat, lisse, solide. Décor : autour du centre manquant, deux groupes de deux sillons concentriques.
SJ 12046 (horizon 6 ou 7).
460117
Fond d’une grosse patère plate. Pâte gris clair, homogène, dure ; vernis noirâtre, mat, terne, usé. Décor : autour du centre manquant, deux groupes de deux sillons concentriques. Un des fragments comporte deux trous de réparation.
SJ 12005 (horizon 6 ou 7).
Bol (ou pyxide) large à fond plat, raccord fond/ paroi extrêmement anguleux, bord s’évasant selon une courbe continue
461118 (pl. 105, no 29)
Fragments permettant de reconstituer la forme du vase (à l’exception de la lèvre). Probabilité d’une gorge à l’intérieur près de la lèvre. Pied large, sans sillon sous le plan de pose. Pâte gris moyen, homogène, très légèrement plus ocre au cœur ; vernis très noir, graphiteux, épais, solide. Décor : autour du centre manquant, deux sillons concentriques groupés. Les caractéristiques techniques rappellent d’assez près celles de la campanienne C, mais ni le profil du bord, ni le pied sans sillon, ni le décor n’évoquent vraiment ce que nous savons de cette céramique.
Plus qu’un bol, on est tenté d’y voir une extrapolation particulièrement large des pyxides F 1220, 1230 ou 1240. Cette forme trouve de proches parallèles dans nos séries F 1252, 1253 et 1254, qui appartiennent à la campanienne C (majoritairement), ou à d’autres classes à pâte grise, en particulier provençales, toutes productions dont la datation est fort incertaine.
Ce vase présente les mêmes caractéristiques techniques que 113, et appelle la même remarque : proche de la campanienne C, il ne peut cependant pas lui être attribué avec certitude.
SP 22093 et 22098 (horizon 3 ou 4).
462119 (pl. 105, no 30)
Petit fragment de bord d’un vase probablement analogue (identique ?) à 118. Lèvre évasée. Gorge à l’intérieur près de la lèvre. Mêmes caractéristiques techniques que le précédent.
SP 15074 (horizon 6 ?).
Bols indéterminés
463120
Bord et paroi de bol profond à bord légèrement évasé et à paroi un peu infléchie (vers le milieu de sa hauteur ? proche de la série F 2922 ?). Paroi plutôt mince. Pâte beige un peu orangé ; très mauvais vernis, marron clair et très usé à l’extérieur, orangé à l’intérieur, très mat. Peut‑être a‑t‑on affaire ici à un exemplaire de transition vers la sigillée.
SJ 15310 (datation indéterminée).
464121
Fond et pied d’un bol assez large dont la paroi était probablement carénée dans sa partie inférieure, à en juger par une cassure nette en ce point. Pâte gris clair plus ou moins nuancée de chamois, finement grenue ; vernis variant du noir au marron jaune, du lisse au rugueux, très mat, solide ; entièrement vernissé.
G1 39 (horizon 5 ou 6).
465122 (pl. 82, no 17)
Fond et pied. Pied relativement haut, incurvé. Pâte chamois ; assez beau vernis très noir, mat/luisant, lisse ; quelques parties non vernissées à la suite d’un vernissage par immersion. Sur le fond interne, deux sillons concentriques.
Fosse 19 (horizon 5).
Formes Indéterminées ou mal identifiables
466123 (pl. 105, no 31)
Fond de patère (ou de grand bol ?). Pâte ocre, épurée, vernis très noir, mat mais à taches brillantes, lisse, d’assez belle qualité quoique criblé de quelques trous. Décor de stries insolites, larges, en triangles ou en éventails, disposées sur un rang. Un trou de réparation.
SJ 12000 (horizon 1 ou 2).
467124 (pl. 105, no 32)
Fond et pied de patère (ou de bol ?). Peut‑être mauvaise B oïde, ou plutôt autre type de production. Dans la partie conservée, vernis variant du rouge clair au marron pâle ; fond externe non vernissé, avec des coulées de vernis. Décor : petit cercle central ; à distance, deux sillons groupés, en spirale.
G1 12 (horizon 3).
468125 (pl. 82, no 16)
Fond et pied de patère (ou de bol ?). Pied relativement haut, anguleux sur sa face externe, épaissi vers le bas. Petite gorge autour du fond externe. Pâte chamois un peu ocre, finement grenue ; vernis violacé bordeaux à taches plus noires, très lisse, voire un peu savonneux, solide. Deux sillons concentriques sur le fond interne. Céramique annonçant la sigillée ?
Fosse 19 (horizon 5).
469Mentionnons encore les fragments de trois autres vases. Parmi eux, un fragment à pâte grise ; et un autre, à pâte chamois, où subsiste une zone de guillochures inclinées à 45o vers la gauche, cernée vers l’extérieur par deux sillons concentriques.
Vases plastiques
470126 (fig. 108, no 1)
Deux fragments, provenant probablement mais pas sûrement d’un même vase plastique. Pâte chamois avec des zones plus orangées, épurée, homogène ; vernis franchement noir, mat, très usé (surtout sur le fragment a) ; sur la face interne, nettes traces laissées par les doigts lors du façonnage, a) Énigmatique. On pourrait y voir à la rigueur le bas d’un visage masculin. Dans cette hypothèse, on identifierait le bas du nez (sans narines) ; la bouche, soigneusement et vigoureusement modelée, un peu tombante, avec une lèvre inférieure épaisse soulignée par une fossette horizontale marquée ; le menton, très épais et arrondi (presque un « double menton ») ; partant du nez, de chaque côté de la bouche, une moustache épaisse, tombante et longue, traitée en relief avec des stries à l’estèque, comme la « guirlande » de b ; b) Sans doute un drapé vertical, d’où se détache, sur une zone lisse, une bande oblique en relief, striée à l’estèque (une guirlande ou une partie torsadée du vêtement ?).
SJ 12046 (horizon 6 ou 7).
471127 (fig. 108, no 2)
Fragment d’un vase plastique. Pâte chamois beige ; vernis marron tendant vers le rougeâtre, très mat, un peu usé. L’intérieur n’est pas vernissé et présente de grosses traces de doigts : l’argile a dû être pressée à la main (probablement, mais pas nécessairement, dans un moule). On remarque l’arrachement d’une anse.
Hop 10 (horizon 5).

FIG. 108 – Céramique à vernis noir : vases à décor plastique. 1 SJ 12046 (horizon 6 ou 7) ; 2 Hop 10 (horizon 5 ou 6).
Lampes
472128 (pl. 105, no 33)
Fragment d’une lampe, permettant de reconstituer l’essentiel de la forme, sauf le disque, le bec et l’anse. Forme à peu près cylindrique, se rétrécissant toutefois légèrement vers le bas, où la paroi s’incurve vers le pied. Le bord est nettement surélevé par rapport au disque probablement très concave. Le pied est un peu distinct. Pâte chamois ; vernis rouge clair usé. L’objet est très brûlé, avec des traces de suie.
On pourrait penser éventuellement à un « encrier » (à comparer avec Cerulli Irelli 1977 : 55, et pl. xxviii, 10).
Mais l’hypothèse « lampe » est de loin la plus vraisemblable. En ce cas, les éléments de comparaison sont : Howland 1958 : no 509, p. 122, et pl. 19 et 45 (mais avec un moindre rétrécissement près du pied), fin du iie s. début du ier s. av. J. C. ; Deneauve 1969 : pl. ix, no 225 (mais qui n’a pas de pied distinct), iie s. av. J. C. ; Gualandi Genito 1977 : nos 102 et 103, p. 65-66, pl. 8, 20 (mais sans pied distinct et avec un profil plus nettement cylindrique), ier s. av. J. C.
SP 12135 (horizon 3, 4, 5 ou 6).
473129 (pl. 82, no 15)
Fragment d’une lampe bitronconique. Pied un peu débordant, fond externe légèrement concave. Paroi plutôt mince. Pâte gris assez clair, homogène ; vernis noir.
Éléments de comparaison : Howland 1958 : no 519, p. 125, et pl. 19, 45 (mais avec une carène moins marquée), fin du IIe s. début du Ier s. av. J. C. ; Deneauve 1969 : pl. IX, no 176 (mais avec une carène plus accentuée et un pied non débordant), IIIe IIe s. av. J. C. ; Espérou 1978 : 72, no 25 (mais avec un pied moins marqué), lampe en campanienne grise, deuxième moitié du ier s.?
Fosse 19 (horizon 5).
Observations chronologiques
474Un certain nombre de ces fragments sont situés dans des niveaux, ou « horizons », bien repérés. Ce qui nous intéresse ici n’est pas tant de vérifier la concordance entre la datation habituellement retenue pour telle forme de telle classe et l’horizon de trouvaille (ce phénomène étant perturbé par de nombreux paramètres difficilement mesurables, depuis la durée d’usage jusqu’aux remaniements subis par les couches archéologiques) que de déterminer si l’ordre d’apparition des divers types ou classes (pour le sens de ces mots, voir Morel 1981 : 22‑23), ou encore la proportion des diverses classes, correspondent à peu près à ce que nous attendons. La réponse est affirmative dans l’ensemble.
475L’horizon 1 (160‑140 ?) ne comporte que deux exemplaires de campanienne A, dont l’appartenance à cette période n’est d’ailleurs pas sûre : un bol 27 c (14), et deux fragments d’un vase dont le vernis est de belle qualité (43).
476L’horizon 2 (130‑120 ?) ne comporte lui aussi que deux exemplaires de campanienne A, dont une patère 36 (1). Là encore un de ces deux vases (44) se distingue par la qualité de son vernis.
477Si nous considérons les exemplaires pour lesquels la datation indiquée est « horizon 1 ou 2 » (160 ?-120 ?), on constate également l’absence du « cercle de la B ». Nous avons là, en campanienne A, un bol 27 c décoré d’une rosette (13) et un pied de type ancien, nettement haut et oblique (46). L’unique exemplaire qui, dans ce groupe de sept vases ensevelis probablement avant 120, n’appartienne pas à la A est le no 123, caractérisé par son décor de stries insolites et de cercles.
478Pour voir apparaître la campanienne B, il faut attendre l’horizon 3 (110 100), ou encore le lot appartenant à l’horizon 2 ou 3 (130 ?‑100). Dans cet ensemble, la A continue à montrer certains signes d’une relative ancienneté : notons le bol à rosette 35, le pied de type plutôt ancien 47. Les formes sont surtout des patères 36, et des bols (profonds, Lamb. 31, ou larges, Lamb. 27 c). Quant à la campanienne B au sens large, elle fait alors une entrée en force dans le vernis noir roannais, puisque dans notre échantillonnage les vases de cette classe représentent déjà en nombre les deux tiers de ceux de A. Les patères y coexistent avec les bols Lamb. 1, la B oïde caractérisée avec de possibles exemplaires de campanienne B étrusque, les décors de cercles et de stries avec ceux de simples cercles. Notons la pyxide Lamb. 2, peut être en B (106). C’est aussi alors qu’apparaissent vraiment les campaniennes « diverses », avec une pâte grise (comme tel fragment à pâte gris clair et à vernis franchement noir et assez luisant, non catalogué ici), ou bien avec un vernis variant du rouge au marron (124).
479La situation bascule au début du ier s. av. J. C. Le « cercle de la B » prend alors nettement le dessus sur la A. Cela est sensible dans l’horizon 4 (80‑70), tandis que l’équilibre règne à cet égard dans le maigre lot imputable à l’horizon 3 ou 4 (110‑70). Pour la A, on trouve alors des reliquats des époques antérieures, notamment avec le fond 45 de bonne A à décor de palmettes. En revanche, avec les reflets cuivrés de son vernis, un exemplaire comme le bol 32 ne surprend pas dans ce contexte. Les formes identifiables sont les patères Lamb. 5 et Lamb. 36, les bols Lamb. 27 c et Lamb. 31 : ce qui est banal. Il est plus intéressant d’observer que le décor de sillons sur campanienne A n’apparaît à Roanne que dans l’horizon 4, avec les deux exemplaires 7 et 12. Ce type de décoration très rudimentaire fait son apparition sur la campanienne A au plus tard au milieu du iie s., comme le démontrent les trouvailles de Carthage (Morel 1990a : 63). Il est curieux que ce genre de décor qui devient dès lors fréquent sur campanienne A ne soit attesté à Roanne que 70 à 80 ans plus tard. Notons aussi que c’est dans cet horizon que se situe le fameux graffito grec eukritoul […] (29).
480Le « cercle de la B » continue alors à montrer une relative diversité : bols Lamb. 1, patères Lamb. 5 et Lamb. 7, gobelet à anses Lamb. 10, pyxide Lamb. 2. Ici encore les décors de sillons et de guillochures voisinent avec ceux de sillons seuls ; la B oïde caractérisée avec la possible B étrusque ou en tout cas une céramique de qualité (71, 105, ainsi que des fragments de patère de la fosse 17) ; un pied typique plutôt du IIe s. (82) avec des pieds de bols Lamb. 1 abâtardis, à section arrondie (93, 98, 100). Quant aux céramiques « diverses », elles sont rarissimes dans l’horizon 4 : un seul exemplaire, 112, à pâte grise. Elles sont plus nombreuses dans le groupe « horizon 3 ou 4 » : trois exemplaires, dont deux, 113 et 118, proches de la campanienne C sans y appartenir sûrement, et le troisième (un petit fragment non catalogué ici) avec un vernis très noir et un peu savonneux, c’est à dire lui aussi proche de celui de la C.
481Dans l’horizon 5 (40‑30) ou dans l’ensemble horizon 4 ou 5 (80‑30), la campanienne A ne subsiste que par deux fragments tout au plus, dont un (qui n’appartient pas sûrement à l’horizon 5) porte un graffito grec (30). Le « cercle de la B » est toujours bien représenté, mais avec un répertoire fortement appauvri : patère Lamb. 5 (et d’une façon générale nombreuses patères de forme non précisable dans leur état actuel), bols Lamb. 1 généralement médiocres. On trouve encore une céramique de qualité, peut être de la campanienne B (85). Les trois exemplaires décorés se contentent tous de sillons concentriques, sans guillochures (72, 75, 85). Les campaniennes diverses sont peu abondantes (et 125 est plutôt une présigillée). Il faut ajouter à cela plusieurs exemplaires de présigillée plus caractéristiques (cf. infra § 3.2.3.2). Mentionnons encore une lampe (129), et le fragment de vase plastique à vernis noir 127, malheureusement non interprétable quant à sa forme.
482Le lot horizon 5 ou 6 (40‑10) est ici le dernier où nous puissions nous attendre à trouver encore de la campanienne en situation. La A y présente des traits plutôt tardifs : un exemplaire à « décor » de sillons (42), un fragment qui porte deux trous de réparation (38). Le « cercle de la B » continue à montrer une relative diversité, dans sa qualité comme dans ses formes (patères non précisables, bol Lamb. 1, pyxides Lamb. 2 et Lamb. 3). Les campaniennes diverses comportent deux exemplaires à pâte grise (115 et 121).
483Avec les périodes suivantes, horizon 6 (20‑10) et horizon 6 ou 7 (20 av. J. C. 20 ap. J. C.), nous sommes désormais à l’extrême marge de la campanienne. La campanienne A a disparu. Dans le cercle de la B, où les formes sont des patères (plutôt Lamb. 5) et un bol Lamb. 1 sans décor (90), notons une patère à guillochures (79). Quant aux céramiques diverses, elles comportent encore des vases à pâte grise (116, 117).
484L’horizon 7 (20 ap. J. C.) ne comporte plus de campanienne, comme on peut s’y attendre. Quant à la présence non négligeable de céramiques à vernis noir dans les strates cataloguées « postérieures à l’horizon 7 », elle relève manifestement du résiduel.
485D’autres exemplaires de campanienne appartiennent à des niveaux que les fouilleurs ont définis plus largement, en indiquant une hésitation possible entre trois ou quatre horizons. Ces données doivent naturellement être exploitées avec la plus grande prudence. Bornons‑nous à noter à cet égard quelques faits peut être intéressants.
486La rubrique « horizon 1, 2 ou 3 » (160?‑100) ne comporte qu’un seul exemplaire à vernis noir : c’est un bol Lamb. 31 en A, avec un filet blanc sous le bord, par conséquent un élément assez ancien (20). La rubrique « horizon 1, 2, 3 ou 4 » (160‑70) comporte deux exemplaires de A pour 5 de B ; il s’agit surtout, pour le cercle de la B, d’exemplaires de bonne qualité, qu’on peut soupçonner d’appartenir peut‑être à la B étrusque (59, 64, ainsi que deux fragments non catalogués ici).
487À l’opposé, dans les ensembles commençant avec l’horizon 5 (40‑30), le cercle de la B l’emporte nettement sur la A (10 ex. contre 3). Les campaniennes diverses, pratiquement inexistantes, semblent ressortir à la transition vernis noir sigillée.
488Mais surtout, on doit déplorer de ne pouvoir préciser l’horizon dans lequel ont été trouvés les deux exemplaires de campanienne A les plus « méditerranéens » et potentiellement les plus anciens : la probable coupe F 3131 (36), et surtout le fond de bol à décor peint relativement complexe (23), attribué de façon incertaine à l’horizon 2. Le second de ces vases, en tout cas, nous paraît avoir été sans aucun doute fabriqué, et vendu, antérieurement à l’horizon 1 (160 140 ?) de Roanne.
489Mentionnons enfin les fragments de campanienne inventoriés ici qui ont été trouvés dans des fosses de référence :
– fosse 1 (horizon 1) : 14 ;
– fosse 10 (horizon 2) : 1 ;
– fosse 11 (horizon 3) : 34, 35, 39, et un fragment de patère en campanienne A ;
– fosse 13 (horizon 4) : 73 ;
– fosse 16 (horizon 4) : 26, 53, 81, 93, 98 ;
– fosse 19 (horizon 5) : 122, 125, et la lampe 129.
La consommation
490Le point de vue de l’utilisateur peut être considéré ici de deux façons : le répertoire des formes, et la « vie » des vases à vernis noir à travers leur usage.
491Le répertoire des formes de la campanienne de Roanne fait d’abord ressortir une monotonie certaine, qui est du reste, surtout à l’exportation, celle des grandes campaniennes « universelles ». Patères et bols en sont les deux principales composantes. Sans prétendre à une statistique rigoureuse, et tout en soulignant que les chiffres donnés ci‑dessous sont entachés d’une marge d’incertitude en fonction du grand nombre de formes indéterminées et des regroupements de fragments qu’il serait éventuellement possible d’effectuer, on peut constater que sur l’ensemble du lot étudié (soit 164 vases), les patères représentent 76 exemplaires (soit 46 %), et les bols 58 exemplaires (soit 35 %). On sait du reste que l’assiette plate est la forme dont les indigènes, en Gaule interne comme ailleurs, sont sans doute le plus redevables aux potiers méditerranéens (Morel 1981 : 496).
492Parmi les patères, les assiettes à bord relevé représentent, et de très loin, la majorité, avec 31 exemplaires assurés des formes Lamb. 5 ou 7 (ou assimilées), contre 7 exemplaires des autres formes (Lamb. 6, 36, etc.). Parmi les bols, la forme Lamb. 1 se taille la part du lion, avec 31 exemplaires (ce qui va bien sûr de pair avec la domination de la B oïde, d’autant plus qu’il s’agit pratiquement de la seule forme de bol représentée dans le « cercle de la B » en dehors de la B de belle qualité et de l’arétine à vernis noir). Les 23 bols en campanienne A se répartissent, quant à eux, entre quatre formes au moins.
493Pour le reste, on notera une représentation relativement forte des pyxides, avec les formes typiques Lamb. 2 (105, 106) et Lamb. 3 (108, 109, 110), outre un fragment pouvant appartenir à l’une ou l’autre de ces formes (107). Cette remarque est renforcée par la présence de deux vases (118 et 119), dont le premier à coup sûr, le second sans doute, représentent une variante de la pyxide F 1250 typique de la campanienne C : variante certes très large (et qui à ce titre n’est plus véritablement une pyxide), mais qui garde de la pyxide le profil extrêmement anguleux, à l’intérieur comme à l’extérieur.
494D’autres formes, enfin, sont attestées plus épisodiquement. Il est intéressant de relever la présence très probable de deux vases à boire à anses de type plutôt « méditerranéen » : la coupe F 3131 en campanienne A (36) et le gobelet profond Lamb. 10 en campanienne B ou B oïde (111).
495Quant à la vie des vases à travers leurs usages, on peut l’analyser à partir de quatre facteurs.
Les graffiti
496Quand on considère un bien comme précieux, on tend davantage à y marquer son nom pour affirmer son droit de propriété : pour la céramique, notamment, par des graffiti. De ce point de vue, les possesseurs de campanienne de Roanne sont étonnamment discrets. Notre lot comporte trois graffiti seulement. Le premier, une croix dans un cercle (103), n’attire aucune remarque particulière. Mais les deux autres (29 et 30) sont en grec. M. Lejeune y voit des graffiti gallo‑grecs, tout en signalant les difficultés que soulève leur interprétation (Lejeune 1985 : 344‑346 : pour 30, « usage (rare) de êta pour e » ; pour 29, l’explication proposée est assez acrobatique et recourt à un supposé hybride gréco gaulois, avant de mener à la conclusion suivante : « quelque explication qu’on en cherche, ce mot hybride fait problème »). À notre avis, les deux graffiti peuvent parfaitement se lire comme des noms grecs plutôt que comme des inscriptions gallo grecques. Le no 29, eukritoul […], pourrait se rapporter à un Eukritos fils de L […]. Par exemple, dans le sanctuaire massaliète de l’Acapte près d’Hyères, à la même époque, les anthroponymies en Eu... ne manquent pas, et on relève un nom mutilé […] kritos (Coupry, Giffault 1982 : 364‑365 et 369). On y note aussi un Lib (ys ?) et un Likinos : or la deuxième lettre du nom du père supposé pourrait bien être un iota. Le no 30, […] ? éna […], ferait penser à un anthroponyme en Athêna… (on en trouve aussi à l’Acapte : Coupry, Giffault 1982 : 362), si la forme de la bribe de lettre précédant le êta, qui n’apparaît pas sur l’illustration (fig. 120, no 6), ne déconseillait plutôt cette supposition. Mais on trouve aussi, à l’Acapte, un Archênax (Coupry, Giffault 1982 : 362) : or la lettre mutilée qui précède le êta pourrait être un chi (voir une bonne photo dans Lejeune 1985 : 345, fig. 283). Bien entendu, ce sont là de simples exemples d’hypothèses possibles parmi beaucoup d’autres. Ces graffiti pourraient en tout cas se rapporter, selon nous, à des Grecs séjournant ou passant sur le site de Roanne : peut‑être des Marseillais, liés, ou non –ce n’est pas une hypothèse nécessaire– à un commerce de la campanienne A qui semble bien avoir eu en Marseille sa principale porte d’entrée vers la Gaule (Morel 1986 : 339‑350, passim ; Morel 1990b : 291‑292). On observera en tout cas que ces deux graffiti grecs sont gravés, à une époque où désormais la B l’emporte largement, sur la céramique hellénisante qu’est la campanienne A, et pour laquelle les Massaliètes éprouvaient une prédilection.
L’usure
497Il est des sites, comme Entremont, où les vases à vernis noir ont subi une usure extrême, qui dans de nombreux cas a fait disparaître le vernis et attaqué la pâte elle-même sur le fond interne des vases (Morel 1985 : 184). On peut hésiter à attribuer ce facteur, soit à un mode particulier d’usage (emploi assidu du couteau...), soit au fait qu’on aurait usé les vases jusqu’à la corde. En tout cas, rien de tel à Roanne. Aucune usure particulière (sinon celle, de nature souvent différente, du vernis à l’extérieur du vase et notamment sur la lèvre, que nous signalons çà et là). Deux vases seulement (deux bols Lamb. 1 en B oïde) présentent sur le fond interne une usure accentuée (99 et 102).
Les réparations
498À mi‑chemin entre Carthage, où la céramique n’est jamais réparée en cas de cassure (du moins pas au moyen de trous permettant de fixer des agrafes ou des liens), et Entremont et d’autres sites provençaux, où elle est réparée à outrance (Morel 1985 : 184), Roanne présente une situation intermédiaire, puisqu’on ne compte dans le lot étudié pas moins de sept exemplaires présentant des trous de réparation, équitablement répartis entre les classes de campanienne et entre les périodes (3, 38, 61, 76, 117, 123, outre un fragment de B oïde non catalogué ici).
Les jetons et autres remplois de la céramique désormais cassée (bouchons, etc.)
499Un seul cas de découpage comme jeton d’un vase de campanienne cassé nous paraît sûr dans le lot examiné ici (il s’agit d’un petit fragment de B oïde non catalogué ici). Les autres (39, 40, 71, et un fragment de B oïde non catalogué), sont douteux. Ici encore, en tout cas, ce phénomène est réparti entre les classes de campanienne et les périodes.
500Ainsi donc, tout se passe comme si la céramique à vernis noir était à Roanne une vaisselle non pas très fréquente, certes, mais parfaitement entrée dans les mœurs, et ne présentant pas pour ses possesseurs une valeur très particulière qui aurait justifié des précautions spéciales dans l’usage, une durée d’emploi exceptionnelle, ou de nombreuses et difficiles réparations après cassure. Toutefois, il ne s’agit pas d’une vaisselle absolument banale, puisque le nombre d’exemplaires réparés n’est pas négligeable (mais il faudrait ici une comparaison avec d’autres classes de vaisselle de Roanne, car l’acharnement thérapeutique peut être un trait de mœurs local s’appliquant à toutes les céramiques indistinctement). Il faut souligner aussi un certain décalage vers le bas de la chronologie de ces céramiques par rapport à ce qu’on observe sur d’autres sites, qui pourrait faire penser, entre autres hypothèses possibles, que leur enfouissement s’est effectué en général après une durée d’usage plutôt longue.
Regard d’ensemble sur la céramique à vernis noir de Roanne
Les fournisseurs
501En ce qui concerne la répartition entre les grandes catégories de céramique, la situation roannaise reproduit celle à laquelle nous ont habitués bien d’autres sites du littoral méditerranéen et de l’arrière‑pays proche ou lointain : au début du iie s., exclusivité quasi absolue de la campanienne A (tout juste corrigée, sur quelques sites côtiers comme Carthage ou Carthagène, Tarragone ou Marseille, par l’apparition de campanienne B étrusque dès le deuxième quart du ie s.) ; puis, le iie s. tirant à sa fin, apparition bientôt massive du « cercle de la B », généralement sous forme d’imitations plus ou moins fidèles de la B étrusque ; enfin, surtout au ier s., présence discrète de la campanienne C ou de céramiques à pâte grise assez semblables à cette dernière. Notons que ce tableau ne concerne guère le domaine de Marseille, où la campanienne A règne en maître jusqu’à une époque particulièrement tardive, indice menu mais peut être significatif de la solidarité hellénique entre Neapolis et Massalia (Morel 1988 : 349 350).
502C’est bien la situation que l’on constate à Roanne. Ce qui pourrait poser un problème à propos de ce site, c’est peut‑être –en tenant compte des dates proposées pour les divers « horizons »– un décalage de la chronologie vers le bas, que nous avons déjà souligné à plusieurs reprises.
503Venons‑en aux ateliers fournisseurs. Comme d’habitude, la campanienne A ne pose guère de problèmes, et son origine napolitaine paraît assurée. Il serait intéressant de parvenir à identifier à l’intérieur de la production napolitaine les divers ateliers qui ont dû exister parallèlement (on en connaît déjà au moins deux [Morel 1986 : 342]) : mais on n’en est pas encore là.
504Bien évidemment, les « productions diverses » comportent plus d’inconnues. Deux principales difficultés apparaissent ici : 1) parmi les nombreux exemplaires à pâte grise, des vases très proches de la campanienne C aussi bien par leurs caractéristiques techniques (113, 118, 119) que par leurs tendances formelles (118 et 119 encore), mais que nous hésitons à considérer sans vérification comme siciliens de Syracuse ou des environs ; 2) des vases qui annoncent la sigillée et qui en tout cas se situent sur la ligne de partage entre la campanienne proprement dite et les premiers ateliers de sigillée ou de proto sigillée gaulois. La plupart de ces vases sont traités infra (§ 3.2.3.2) (mais voir ici 120, 125).
505Comme d’habitude aussi, c’est le « cercle de la B » qui soulève les plus graves incertitudes. Voici quelques remarques à ce propos. Tout d’abord nous n’avons relevé à Roanne aucun exemple de campanienne B étrusque absolument caractérisé ; tout au plus la qualité de certains exemplaires laisse‑t‑elle planer un doute à ce sujet, de même que le profil de certains pieds (voir 59, 61, 66, 67, 69, 70, 71, 77, 81, 85, 91, 105, 106). Ensuite, malgré le grand nombre de fonds de campanienne B oïde, on ne note aucun de ces timbres « en losange » qui sont typiques du seul atelier de B oïde repéré avec certitude, celui de Calès. Enfin, plusieurs fragments présentent l’aspect visuel le plus typique de la B oïde (101, 103, etc.). Au total, pour le « cercle de la B », l’échantillonnage de Roanne présente une nette diversité, faisant penser à une pluralité de fournisseurs. Signalons, entre autres caractéristiques qui reviennent avec une certaine fréquence, des pieds de forme Lamb. 1 qui, fort différents des pieds canoniques très obliques, à section trapézoïdale et amincis vers le bas, présentent une section épaisse, arrondie, peu oblique (93, 94, 98, 100). Notons enfin que le « cercle de la B » est beaucoup mieux attesté à Roanne que dans la voisine Feurs, où il ne représente que 10 % environ des fragments à vernis noir (11 sur 107), probablement pour des raisons chronologiques (Morel 1988 : 93 94 et 96).
Le « faciès Roanne »
506Il nous est déjà arrivé de souligner l’intérêt tout particulier de la campanienne de Roanne (Morel 1985 : 183, 185). L’examen plus approfondi de cette céramique nous confirme dans cette impression. Cet intérêt tient, d’abord, à l’abondance relative de cette céramique exotique sur ce site de l’arrière‑pays très lointain de la façade méditerranéenne de la Gaule. Roanne, avec les quelque 327 tessons de campanienne du lot que nous avons pu étudier, est sans doute le site de Gaule interne le mieux approvisionné en cette céramique, hors des grands axes fluviaux Rhône Saône et Aude Garonne. En particulier –si sommaire que soit ce genre de comparaison–, les fouilles de Roanne ont fourni nettement plus de campanienne que les fouilles voisines de Feurs, lesquelles ont donné quelque 107 fragments à vernis noir ou assimilés (Morel 1988).
507On doit noter ensuite la durée exceptionnelle de la présence de la campanienne à Roanne, puisque nous allons du fragment 23, manifestement très ancien et que nous daterions, au plus tard, des environs de l’an 200, jusqu’au fragment 25 – probablement un des exemplaires les plus typiques de cette campanienne A très tardive qui est exceptionnelle en Gaule interne (Morel 1985 : 183), et jusqu’aux formes de transition entre le vernis noir et la sigillée. À cet égard, notre lot confirme que la campanienne A est mieux représentée en Gaule interne qu’on ne le pense communément, et nous devrions ajouter aujourd’hui Roanne aux sites de Gaule interne qui ont reçu cette céramique dans la première moitié de ce siècle (Morel 1985 : 182 183). L’ancienneté de la campanienne à Roanne n’est pas sans parallèle, notons le, sur les sites assez proches que sont Clermont Ferrand Aulnat/La Grande Borne et Clermont Ferrand Gerzat/Le Pâtural, dans le Puy‑de‑Dôme, où l’on a même trouvé des pièces au moins aussi anciennes qu’à Roanne, voire, à La Grande Borne, un fragment de coupe Lamb. 42 Bb probablement plus ancien (Morel 1990b : 290‑291). Il ne nous appartient pas d’apprécier la chronologie proposée par les fouilleurs pour les divers « horizons » de Roanne, mais signalons simplement deux soupçons : peut être faudrait‑il remonter quelque peu la chronologie des divers horizons, vers le début comme vers la fin ; il est très probable que la campanienne A est apparue à Roanne avant l’horizon 1 (160‑140 ?) des fouilles de Saint‑Joseph, de Saint‑Paul et de la rue Gilbertès.
508Enfin les deux graffiti en grec, peut‑être massaliètes, renforcent la conclusion suggérée par la présence à Roanne, fût‑ce en quantités très faibles, de céramiques aussi variées que les bols à reliefs, les gobelets à paroi mince cloutés, la céramique à vernis rouge interne, la céramique grise de la côte catalane, les lampes à vernis noir, les vases plastiques à vernis noir... : très à l’intérieur de la Gaule, Roanne voit converger vers elle des trafics méditerranéens d’origines diverses.
3.2.3.2 Céramique à vernis orangé
509Sont rangées dans cette catégorie des céramiques à pâte calcaire fine, généralement cuites en mode A, à vernis argileux non grésé de couleur irrégulière, orangée à brune, plus rarement noire ou cuivrée. Les fragments de cette catégorie se distinguent normalement assez aisément de la céramique à vernis noir d’origine italique et de la terre sigillée.
510On décompte seulement 18 tessons appartenant à 4 vases dans les ensembles de référence, qui ont tous été livrés par des fosses des horizons 5 et 6 (fig. 109). Un recensement plus complet des découvertes du site permet de chiffrer celles‑ci à 85 tessons, qui correspondent à un nombre minimum de 17 vases.

FIG. 109 – Céramique à vernis orangé : évolution de la fréquence. Moyenne sur le nombre de vases dans les ensembles illustrant chaque horizon.
511Le contexte le plus ancien dans lequel cette catégorie apparaît est un remblai (SJ 12006) dont l’établissement paraît achevé à la fin de l’horizon 4. Un seul ensemble clos postérieur à l’horizon 6 en a livré, mais il s’agit d’une fosse (SP 26, datée de l’horizon 8) qui en a recoupé une plus ancienne (fosse 26) contenant d’autres tessons du même vase.
512Le répertoire ne comprend que des formes basses : assiettes (13 vases et au moins 72 fragments) et coupes (5 vases) :
– assiette à rebord rectiligne oblique et pied annulaire (Goudineau 1968, forme 1) : 12 exemplaires dont 3 complets. Le fond semble toujours doté d’un décor guilloché. Deux variantes peuvent être distinguées, la première (la plus nombreuse) à lèvre courte (fosse 17, pl. 74, no 16 ; pl. 106, nos 11‑12, 14, 17‑19), la seconde à lèvre longue (fosse 25, pl. 93, no 24 ; pl. 106, nos 10, 13). Dans un cas, la lèvre est précédée d’un très léger ressaut extérieur (fragments d’une seule assiette répartie dans plusieurs fosses : fosse 26, SP 28, SP 26 ; pl. 106, no 16) ;
– assiette à rebord mouluré (Goudineau 1968, forme 12) : 1 fragment de rebord (pl. 106, no 8) ;
– coupe à lèvre oblique et carène saillante (Goudineau 1968, forme 2) : 3 exemplaires fragmentaires (pl. 106, nos 1‑3), non datés, sauf le troisième (horizon 5 ?) ;
– coupe à paroi ondulée : 2 exemplaires dont 1 complet (pl. 106, nos 5‑6 ; le premier vase semble cuit en mode B contrairement aux précédents). La forme n’a pas d’équivalent exact dans le répertoire archaïque de la terre sigillée ; elle se rapproche en revanche de productions de Gaule méridionale dérivées de la forme Lamb. 8Bc du répertoire de la céramique campanienne A (par exemple Arcelin 1991 : 219‑220).
513Ces céramiques à vernis de mauvaise qualité dont le répertoire de formes coincide avec celui de la terre sigillée archaïque de type italique –ce qui explique leur dénomination fréquente d’« imitations de sigillée » ou de céramique « pré‑arétine »– sont signalées en divers lieux de Méditerranée occidentale au ier s. av. J. C. Les centres de production sont certainement multiples. Plusieurs ont déjà été identifiés en Languedoc (par exemple Bram, Narbonne ; Bémont, Jacob 1986), en Provence (Arles, Arcelin 1991 : 220) et dans la moyenne vallée du Rhône (Lyon/Loyasse, Saint‑Romain‑en‑Gal). Les comparaisons doivent être établies en priorité avec les produits des officines les plus proches, de Lyon (pour lesquelles on ne dispose encore que de publications préliminaires) et de Saint‑Romain‑en‑Gal.
514De fait, le répertoire se retrouve presque entièrement parmi les productions de Saint‑Romain‑en‑Gal (Desbat, Savay Guerraz 1986), d’où sont vraisemblablement originaires la plupart des exemplaires roannais. L’analyse d’ensembles clos de mobilier de Lyon et de Vienne (Desbat et al. 1989 ; Desbat 1990) permet d’évaluer leur durée d’utilisation dans la région de production à partir de la céramique sigillée qui leur est associée. Le contexte le plus ancien qui a été mis en évidence (fouille du Clos du Verbe Incarné à Lyon) est caractérisé par l’association de formes archaïques et du service 1A. Il est daté dans la fourchette 40‑20 av. J. C. et mis en rapport avec la première urbanisation du site de Lyon, dans les années qui suivent la fondation de la colonie, en 43. Les céramiques à vernis orangé apparaissent ensuite pendant toute la durée du règne d’Auguste (voire même au‑delà à Vienne). Le répertoire conserve pendant toute cette période un caractère archaïque, avec une large prédominance des assiettes Goudineau 1 et des coupes Goudineau 2, mais il intègre aussi au moment où elles apparaissent des formes des services 1B et 2. Leur forte représentation dans la moyenne vallée du Rhône (presque équivalente à celle de la terre sigillée pendant toute la durée du règne d’Auguste), opposée à leur absence totale des camps du limes germanique, pourtant largement approvisionnés en terre sigillée par les ateliers lyonnais, montre qu’elles sont produites pour le marché local. Il n’est donc pas certain que la courbe de fréquence roannaise reproduise strictement celle établie pour la moyenne vallée du Rhône. De fait, on ne possède pas, à Roanne, d’indice probant d’une utilisation prolongée au‑delà du milieu du règne d’Auguste, ni par les données stratigraphiques, ni par les formes utilisées, qui appartiennent toutes au répertoire archaïque. En revanche, les contextes roannais bien datés les plus anciens où elles apparaissent (horizon 5) –si l’on exclut un tesson de l’horizon 4, issu d’un remblai de datation lâche– semblent contemporains de ceux de la moyenne vallée du Rhône. Cette datation s’accorde bien également avec les données issues de régions plus lointaines. L’épave Planier 3, probablement déjà coulée en 47 av. J. C. (Tchernia 1990 : 296), a livré une assiette Goudineau 1 isolée. Les exemples sont ensuite assez nombreux de datations pendant la période qui précède immédiatement l’établissement des premiers camps du limes (40‑15 av. J. C.), comme les fosses de Trèves/ Petrisberg ou, dans la même région, la tombe A de Goeblange/Scheiereck (Luxembourg).
3.2.3.3 Terre sigillée
515Les vases en terre sigillée n’apparaissent que dans les fosses de l’horizon 6 (fig. 110), encore y sont‑ils très peu nombreux : moins de 25 fragments, soit 11 vases. Tous sont identifiables à des productions de type italique. Cette rareté (à comparer par exemple au taux de 15 % du total des vases signalés à Lyon dans un contexte de la décennie 20‑10 av. J. C. par Desbat 1990) est un réel obstacle à l’établissement d’une chronologie précise des mobiliers augustéens du site.

FIG. 110 – Terre sigillée : évolution de la fréquence. Moyenne sur le nombre de vases dans les ensembles illustrant chaque horizon.
516On dénombre 1 assiette (fosse 22, pl. 89, no 2) et 1 coupe (fosse 25, pl. 93, no 25) du service 1A, 2 coupes (fosse 21, pl. 86, no 14 ; fosse 26, pl. 95, no 16), 1 assiette (fosse 26, pl. 95, no 17) et 1 plat (fosse 26, pl. 95, no 21) du service 1B, ainsi qu’1 coupe (fosse 26, pl. 95, no 19), 1 assiette (fosse 26, pl. 95, no 20) et 1 plat (fosse 26, pl. 95, no 18) apparentées au service 1C. À cela s’ajoutent 1 fragment de tasse ansée Haltern 14 (fosse 25, pl. 93, no 27), 1 pied de plat à décor guilloché (fosse 26, pl. 95, no 22) et 1 fragment de paroi de coupe non identifiée (fosse 24). La seule estampille livrée par les fosses étudiées est portée par un fond d’assiette de forme indéterminée (fosse 26, pl. 95, no 23) ; elle se lit, sur deux lignes : STEP […]/SEX. A […] (T et E liés, haste du P seule visible). Elle est issue de l’atelier de Sex. Avillius Stephanus, potier d’Italie centrale (?), dont des timbres sont signalés à Rome (Oxé, Comfort 1968 : no 302b).
517La fosse 26, bien isolée par l’analyse factorielle, présente donc le faciès le plus récent (service 1C). Les faibles effectifs en cause ne permettent pas de considérer comme significative l’absence de service 2, mais celui‑ci est présent à Roanne dans des ensembles clos et des couches d’occupation augustéennes, en particulier sur le site du cimetière antique, dont le mobilier paraît légèrement plus récent que celui des fosses de l’horizon 6. Il faut se contenter de noter que la présence de service 1C fournit un terminus post quem situé vers 20‑15 av. J. C. et celle du service 1B vers 25 av. J. C. La tasse Haltern 14 s’accommoderait d’une datation précoce (cf. Desbat et al. 1989 : 99, tabl. VII, no 22).
3.2.3.4 Bols hellénistiques à relief moulé et vernis argileux
518Le site de Roanne a livré un seul récipient entrant dans cette catégorie, à vernis brun orangé (fosse 16, horizon 4, pl. 71, no 10). Assez bien représentés sur le littoral méditerranéen de la France (Bats 1988a : 148‑149, avec bibliographie ; Py 1990a : 594), ces bols produits en Méditerranée orientale sont en revanche très peu fréquents en Gaule chevelue : outre celui de Roanne, des exemplaires isolés ont été recensés à Feurs (Morel 1988 : 96) et Besançon (Morel 1992 : 216). Leur diffusion s’étendrait sur un peu plus d’un siècle, à partir de 150 av. J. C.
3.2.3.5 Céramique grise catalane
519Une petite cruche bitronconique (fosse 10, horizon 2, pl. 45, no 12), à pâte grise fine et sonore très caractéristique, est attribuable à ce groupe de production. Si la forme apparaît dès le ive s., certaines caractéristiques de notre exemplaire le rattachent aux séries du iie s. : col très élancé et décor de baguettes (Aranegui, Gascó 1985 ; Bats 1988a : 154‑155). La diffusion de ces vases en Gaule méridionale est surtout importante au iie s. Plusieurs découvertes récentes, à Clermont Ferrand et Riom dans le Puy‑de‑Dôme, ainsi qu’à Feurs (Morel 1988 : 97), montrent que quelques exemplaires ont également été acheminés à la même époque dans le nord du Massif central. La nécropole antique de Roanne a également livré un vase de même type, mais de taille plus réduite et surtout de pâte plus grossière, qui pourrait signaler une production tardive (Poncet 1981 : 30, fig. 3, no 4).
3.2.3.6 Céramique à parois fines
520Contrairement aux céramiques à vernis noir et à vernis orangé, n’ont été considérés ici, sauf exception, que les vases provenant des ensembles de référence. Le faible nombre de vases recensés (17) n’interdit pas une certaine variété, inhabituelle en Gaule chevelue. En plus de cela, doivent être pris en compte des vases de plus grandes dimensions et aux parois plus épaisses (3 ex.) qui forment un groupe homogène dérivé des céramiques à parois fines. On rappelle aussi que le répertoire de la céramique produite localement comprend quelques formes plus ou moins directement inspirées des vases à parois fines (cf. supra § 3.2.1.7, 3.2.1.9).
Céramiques à parois fines d’importation
521Elles apparaissent à l’horizon 4 (fig. 111). Le groupe le plus ancien signalé à Roanne est celui des gobelets fuselés à décor clouté, d’origine italique probable (Marabini Moevs 1973 : formes 1 et 2), présent à un exemplaire dans une fosse de l’horizon 4 (fosse 16, pl. 71, no 7) et à un fragment de paroi dans une fosse de même date non prise en compte, SJ 3008.

FIG. 111 – Céramique à parois fines d’importation : évolution de la fréquence. Moyenne sur le nombre de vases dans les ensembles illustrant chaque horizon.
522Les gobelets fuselés à haut rebord en gouttière, décor à la barbotine et vernis argileux non grésé, sont un peu mieux représentés : deux exemplaires à vernis brun orangé dans l’horizon 5 (fosse SJ 15261 non étudiée mais strictement contemporaine de la fosse 17, pl. 106, nos 20‑21) ; un exemplaire dans l’horizon 6 (fosse 21, pl. 86, no 15), à pâte verdâtre avec traces de vernis gris.
523Les gobelets ovoïdes à rebord en gouttière (Marabini Moevs 1973 : forme 4 ; Grataloup 1988 : forme 7), dépourvus de vernis, sont également assez fréquents : base appartenant probablement à ce type dans l’horizon 4 (fosse 16, pl. 71, no 8) ; rebord isolé et fragments de paroi d’un gobelet d’assez grande taille à décor d’épines proéminentes dans l’horizon 5 (fosse 17, pl. 74, no 19) ; base et paroi d’un gobelet à décor d’épines dans l’horizon 6 (fosse 21, pl. 86, nos 15, 16).
524Les gobelets à décor moulé de type Aco (Grataloup 1988 : forme 3) sont assez régulièrement représentés : fragments de paroi dont un avec représentation miniature d’une déesse d’abondance (fosse 17, pl. 74, nos 20‑21 ; fosse 18, pl. 78, no 5) pour l’horizon 5 ; fragment plus important, avec signature T. C. AVIUS entre deux masques de profil se faisant face, attribuable à l’atelier de Lyon/La Muette (fosse 22, pl. 89, no 3) et fragment de paroi à décor limité par une frise végétale (fosse 25, pl. 93, no 26) pour l’horizon 6.
525Les gobelets lisses produits (entre autres) à Lyon pendant la période augustéenne sont peu nombreux. On ne peut mentionner qu’un gobelet tonneau (Grataloup 1988 : forme 1), à lèvre raide évasée, pâte siliceuse très cuite (presque grésée), col brun, intérieur et extérieur rouge, dans un contexte (évolué) de l’horizon 6 (fosse 26, pl. 95, no 24). Une autre forme caractéristique du répertoire augustéen lyonnais (gobelet cylindrique à vernis argileux ; Grataloup 1988 : forme 2) n’apparaît que dans une fosse de datation plus tardive (SP 16048, horizon 7, pl. 106, no 22).
526Parmi les formes moins habituelles, on doit signaler une coupe à anses surmontées de pouciers, à pâte siliceuse beige, non vernie (Marabini Moevs 1973 : formes 28 et 29 ; Desbat et al. 1989 : fig. 69, no 55 pour un exemplaire à glaçure plombifère, peut être lyonnais), qui provient d’une fosse de l’horizon 4 (fosse 16, pl. 71, no 11). Une coupe ansée de l’horizon 5, à haut rebord en gouttière et pâte ocre non vernie (fosse 19, pl. 82, no 18), semble faire partie du même groupe de production que les gobelets ovoïdes à rebord en gouttière (Marabini Moevs 1973 : formes 16 et 25).
527Les fragments non identifiés provenant de fosses sont une paroi à décor guilloché et vernis rouge non grésé (fosse 16, horizon 4, pl. 71, no 9) et une paroi à décor guilloché et pâte beige (fosse 25, horizon 6, non ill.).
528La succession des différents types de gobelets à parois fines recensés en Méditerranée occidentale à la fin de la période républicaine et pendant la période augustéenne semble bien établie (voir dernièrement : Vegas 1990). Les données roannaises s’intègrent parfaitement dans ce schéma : première phase (horizon 4) caractérisée par les gobelets à décor clouté, deuxième phase (horizon 5) associant gobelets à rebord en gouttière et gobelets moulés, troisième phase (horizon 6) pendant laquelle, à côté des mêmes types, apparaissent plusieurs types nouveaux, en particulier les gobelets tonneaux.
529Les indices de datation sont assez précis pour cette catégorie de céramique. Les données régionales (Lyon et Vienne), alliées au mobilier des camps du limes germanique, montrent que les gobelets à rebord en gouttière et ceux à décor moulé sont caractéristiques d’un horizon qui s’achève vers 158‑10 av. J. C. Ils sont à ce moment‑là remplacés par différents types de gobelets lisses qui ont tous été produits à Lyon (Grataloup 1988 : formes 1, 2, 5, 8). La datation des gobelets à décor clouté est en revanche plus floue. Il faut certainement rabaisser, ou du moins rallonger, jusqu’au milieu du ier s. av. J. C. la fourchette très haute proposée par Marabini Moevs (Vegas 1990 : 95). Son absence totale des contextes de la moyenne vallée du Rhône datés dans la fourchette 40 20 av. J. C. précise la période de la fin de sa diffusion.
530La variété des formes représentées à Roanne est donc assez exceptionnelle. Néanmoins, elle peut rendre compte d’un faciès généralisé au nord du Massif central, puisque la même diversité a été reconnue sur au moins un site de cette région, l’oppidum de Gergovie, près de Clermont Ferrand (Guichard et al. 1994). Une mention spéciale doit être faite des gobelets fuselés à rebord en gouttière, décor à la barbotine et vernis argileux, qui sont totalement absents en Italie centrale et en Espagne. Cette série, peut‑être de production gauloise, semble également manquer dans l’horizon qui précède immédiatement celui des camps d’Oberaden et Rödgen, si du moins on se fie à la documentation de la moyenne vallée du Rhône (stratigraphie de la rue des Farges à Lyon). Elle semble donc disparaître plus précocement que les gobelets ovoïdes présentant le même type de rebord.
Gobelets engobés de fabrication gauloise
531Ces gobelets (butt beakers ou encore « de type Beuvray »), de dimensions très variables, sont caractérisés par une panse ovoïde, une ouverture surmontée par une lèvre en gouttière plus ou moins allongée et toujours soulignée par une baguette externe. La paroi est ornée d’un décor à la barbotine (épines), à la molette ou guilloché. L’argile des exemplaires roannais est toujours siliceuse. Les vases sont le plus souvent entièrement engobés, à l’intérieur comme à l’extérieur. Un procédé de rangement particulier dans le four (vases directement empilés, sans cales) permettait de donner simultanément deux teintes à l’engobe, rouge à l’intérieur et à la partie basse de la paroi externe, brune pour le reste de la paroi externe.
532À Roanne, ce type de vase est surtout abondant dans les couches d’occupation de la première moitié du ier s. ap. J. C. (Genin, Lavendhomme à paraître). Une tessonnière associée à un four, repérée en 1987 au nord de l’agglomération, montre d’ailleurs qu’il était fabriqué sur place à l’époque tibérienne, dans un atelier qui produisait simultanément des bols peints. Il apparaît néanmoins dès l’horizon 5 (fond engobé, avec amorce de décor à la barbotine ; fosse 17, pl. 74, no 18) pour se poursuivre pendant l’horizon 6 (2 ex. ; fosse 21, pl. 86, no 17 et fosse 22, pl. 89, no 4).
533Les vases hauts inspirés des gobelets à rebord en gouttière ont connu une grande vogue en Gaule (Gaule méridionale exclue). On les trouve dans la moyenne vallée du Rhône, où un atelier de production a été repéré à Saint‑Romain‑en‑Gal (Desbat, Savay Guerraz 1986 : pl. 7, nos 14 à 20 ; il s’agit de vases à pâte calcaire), en Gaule centrale (Galliou 1981), en Gaule du Nord Est, sur la façade ouest du Massif central (Lauranceau et al. 1988 : 221‑223)… Dans toutes ces régions, leur production s’étend de l’époque augustéenne à l’époque claudienne. Leur diffusion ne serait pas antérieure à la dernière décennie avant le changement d’ère sur le limes germanique si l’on se fiait au seul mobilier des camps. Ils sont en effet présents à Haltern, mais pas à Oberaden et Rödgen (Schönberger, Simon 1976 : pl. de comparaison 6). Néanmoins, on les trouve en pays trévire dans la tombe A de Goeblange/Scheiereck, probablement antérieure à ces derniers camps (Haffner 1974). Régionalement, un fragment est signalé dans un contexte lyonnais qui paraît antérieur à 20 av. J. C. (Desbat et al. 1989 : fig. 72, no 16), ce qui conforte la datation ancienne d’un exemplaire roannais. Il est d’ailleurs raisonnable de penser que la production de ces gobelets commence avant que ne cesse la diffusion des gobelets à parois fines qu’ils imitent, vers 10 av. J. C.
3.2.3.7 Assiettes à enduit interne rouge
534Ces céramiques sont facilement reconnaissables : il s’agit d’assiettes à fond plat dotées d’une lèvre triangulaire ou plus rarement en amande (1 ex.). Le mode de finition est également caractéristique : paroi intérieure recouverte d’engobe rouge, paroi externe du fond striée. Elles sont attestées par douze exemplaires dans les ensembles de référence (fig. 112), qui appartiennent toutes aux horizons 5 (fosse 17, pl. 74, no 22 ; fosse 19, pl. 82, nos 19‑20 ; fosse 20, pl. 84, no 13) et 6 (fosse 21, pl. 86, no 18), à l’exclusion d’un individu dans un ensemble de l’horizon 4, mais qui paraît contenir quelques objets intrusifs plus récents (fosse 15, pl. 64, no 17).

FIG. 112 – Plats à enduit rouge interne : évolution de la fréquence. Moyenne sur le nombre de vases dans les ensembles illustrant chaque horizon.
535Ces assiettes sont dérivées de modèles italiques mais leurs caractéristiques techniques (pâte beige, dure, micacée et dépourvue de minéraux volcaniques, engobe d’aspect identique à celui de la céramique peinte régionale) et morphologiques signalent des imitations régionales, d’ailleurs non destinées à passer au feu, contrairement aux prototypes. Ceux‑ci semblent avoir été introduits en Gaule avant le milieu du ier s. (épave d’Albenga). Il sont en tout cas fréquents dans la moyenne vallée du Rhône dès la décennie 30‑20, voire dès la décennie précédente (par exemple Desbat et al. 1989).
3.2.3.8 Céramique à pâte claire calcaire
536Les céramiques tournées à pâte claire calcaire sont représentées de façon assez régulière pendant toute la période couverte par les fosses étudiées, avec 115 tessons représentant 21 vases (fig. 113). Il s’agit dans tous les cas d’importations, qui recouvrent plusieurs groupes de production plus ou moins bien caractérisés.

FIG. 113 – Céramique à pâte claire calcaire : évolution de la fréquence. Moyenne sur le nombre de vases dans les ensembles illustrant chaque horizon.
537Un premier lot, à pâte tendre, fine et beige, parfois jaunâtre ou verdâtre, correspond à des productions de Gaule méridionale ou d’Italie (Bats 1988a : 167‑186 ; Py 1990a : 554‑555, 583‑588). Il comprend des cruches et un mortier, qui apparaissent, à une exception près, dans des contextes antérieurs à l’horizon 5. Les cruches sont représentées par 1 exemplaire à col cylindrique haut et étroit (fosse 1, horizon 1, pl. 7, no 11), caractéristique de la seconde moitié du iie s. dans la région nîmoise (Py 1990a : 584, doc. 180, nos 3, 4), 1 exemplaire à col plus large et lèvre épaissie (fosse 19, horizon 5, pl. 82, no 21), caractéristique du ier s., et par au moins 3 autres individus de forme indéterminable (fosse 11, pl. 48, no 16 ; fosse 14, pl. 62, no 10 ; fosse 16, pl. 71, no 12). D’autres formes de vases fermés sont représentées par un fond plat (fosse 2, horizon 1, pl. 10, no 7) et surtout par les fragments répartis entre deux fosses (14 et 15, horizon 4, pl. 62, no 9) d’une cruche globulaire à pâte verdâtre et col cylindrique tronqué, probablement produite à Arles (information P. Arcelin). Le mortier, à lèvre triangulaire et pâte fine (fosse 7, horizon 2, pl. 27, no 3) est sans doute une production massaliète (Bats 1988a : 185, forme 623).
538Trois autres mortiers, à inclusions plus grossières et à lèvre allongée à face externe concave (fosse 17, horizon 5, non ill.) (fosse 25, horizon 6, pl. 94, nos 2‑3) ont peut–être une origine italique (Bats 1988a : 163‑164). Leur datation habituelle (deuxième moitié du ier s. av. J. C.) est cohérente avec celle des contextes roannais où ils apparaissent.
539Un dernier lot, caractérisé par une pâte très fine orangée, correspond sans doute à un groupe de production homogène qui n’apparaît que dans des contextes postérieurs à l’horizon 4. Il comprend au moins 4 vases fermés, dont 1 cruche à col cylindrique étroit et lèvre striée (fosse 25, horizon 6, pl. 94, no 1) et 1 vase ovoïde à col rentrant dans une fosse de même datation non prise en compte (SP 28 ; non ill.). Les autres individus sont représentés par des fonds plats (fosse 18, horizon 5, pl. 78, no 6) ou soutenus par un anneau bas (fosse 22, pl. 89, no 6 et fosse 26, non ill.).
540Des représentants du premier lot, caractérisé par une pâte très pâle, ont déjà été repérés dans des contextes régionaux, en particulier à Goincet (lèvre de mortier Bats 623 et cruche dans une fosse datée de l’horizon 1 ; Vaginay, Guichard 1984 : 203) et à Feurs (48 fragments appartenant à environ 18 récipients, pour la plupart dans des fosses réparties entre l’horizon 1 et l’horizon 3 ; Morel 1988 : 97 98). Cette vaisselle, qui comprend surtout des cruches complémentaires des vases à boire du répertoire de la céramique italique à vernis noir, est donc acheminée régulièrement dès le plein iie s. dans le nord‑est du Massif central. Contrairement à la céramique à vernis noir, représentée de façon aussi marginale à la même époque, son utilisation épisodique n’a pas suffi à provoquer l’apparition d’une vaisselle indigène s’inspirant de son répertoire : la production des formes ansées commence localement à une date avancée du ier s. av. J. C.
541L’origine du dernier lot, à pâte orangée fine, est vraisemblablement la moyenne vallée du Rhône. Des vases de même forme et possédant une pâte de même aspect sont en effet fréquents dans les ensembles tardo‑républicains et augustéens des sites de Lyon et Vienne. Les cruches à col étroit et lèvre striée sont ainsi attestées dès la période 40‑20 av. J. C. à Lyon (Desbat et al. 1989 : 115, fig. 73, no 24). Des représentants du même groupe de production ont déjà été signalés en Forez (à Feurs) dans des contextes de la seconde moitié du règne d’Auguste (Vaginay, Valette 1982 : 58, fig. 15, nos 8, 9).
3.2.3.9 Céramique à engobe blanc
542Le vocable de « céramique à engobe blanc » se réfère uniquement à des cruches tournées à pâte non calcaire et pourvue d’un engobe argileux extérieur. Malgré son faible effectif –119 tessons pour 19 vases dans les ensembles de référence– ce lot réunit des objets présentant une assez grande diversité de matière et de forme. Il ne s’agit donc apparemment pas d’un groupe de production cohérent. Ses représentants apparaissent seulement dans des contextes postérieurs à l’horizon 3 (fig. 114). Les cruches à col cylindrique large et lèvre en bourrelet, caractéristiques du ier s. av. J.–C. dans le répertoire de la céramique à pâte claire calcaire, sont la forme la plus fréquente, avec sept exemplaires (fosse 16, pl. 71, nos 15‑17 ; fosse 24, pl. 92, no 15). Les cruches de modèle plus évolué et voué à une vie bien plus longue, à col étroit et lèvre moulurée ou striée, sont représentées par 3 exemplaires (fosse 16, pl. 71, no 13 ; fosse 22, pl. 89, no 5).

FIG. 114 – Céramique à engobe blanc : évolution de la fréquence. Moyenne sur le nombre de vases dans les ensembles illustrant chaque horizon.
543Bien que leur modèle soit méditerranéen, les cruches engobées à pâte siliceuse semblent totalement absentes des séries de Gaule méridionale et de la moyenne vallée du Rhône datables du ier s. av. J. C. Une adoption précoce de ce répertoire –avant le milieu du ier s.– par des artisans du nord est du Massif central est donc à envisager, comme produit de substitution de la céramique à pâte calcaire. À l’appui de cette hypothèse, on doit noter la fréquence des cruches engobées à pâte siliceuse relevée en Auvergne sur l’oppidum de Gergovie, site désaffecté au milieu du règne d’Auguste (Hatt 1945 : 167 ; Guichard et al. 1994), et, plus généralement, l’abondance des cruches à engobe blanc parmi les productions des ateliers arvernes au ier s. ap. J. C.
3.2.4 Amphores
3.2.4.1 Données quantitatives
544Les tessons d’amphores représentent une part très importante du mobilier des couches d’occupation roannaises des iie et ier s. av. J. C. : 35 % des 57 000 tessons recensés dans les couches antérieures au changement d’ère du chantier Saint‑Paul, ou encore 23 % des 19 400 tessons provenant des fosses prises en compte pour la sériation (en excluant celles pour lesquelles les tessons d’amphores n’ont pas été conservés systématiquement). La répartition de ces fragments est très variable au sein des ensembles étudiés. Il n’est pas possible de traduire ces fluctuations directement en termes d’évolution de l’approvisionnement puisque leur abondance au sein de dépôts détritiques reflète tout autant la diversité des conditions d’enfouissement (ainsi le lot de céramique du puits du chantier Saint‑Paul –fosse 12– est constitué à 68 % de tessons d’amphores). Des tendances générales peuvent néanmoins être dégagées (fig. 115).

FIG. 115 – Amphores : évolution de la fréquence. Moyenne sur le nombre de tessons dans les ensembles illustrant chaque horizon (fosse 12 exclue).
545La fréquence des tessons d’amphores est faible dans les horizons 1 et 2 : ils sont totalement absents de certaines fosses de l’horizon 1 (fosses 4 et 5) et ne représentent jamais plus de 5 % des effectifs dans les fosses de l’horizon 2. Ils sont très abondants pendant les horizons 3 et 4. Leur fréquence est en revanche moindre dans les fosses des horizons 5 et 6. Ce phénomène, explicable par l’arrêt des importations d’amphores vinaires républicaines, est observé plus tardivement si on prend aussi en compte le mobilier des couches d’occupation. En effet, les tessons d’amphores représentent encore globalement 40 % du mobilier céramique des contextes datables de la seconde moitié du ier s. av. J. C. qui découle de leur utilisation massive et durable comme matériau de construction et d’assainissement.
546Au sein de la collection, les amphores vinaires italiques de la période républicaine se taillent la part du lion, avec 79 % des 25 600 tessons d’amphores du chantier Saint‑Paul (tous contextes confondus gaulois et gallo romains) ou encore 99,5 % des 4 430 tessons provenant des ensembles de référence. L’étude de cette famille d’amphores doit donc être privilégiée.
3.2.4.2 Bases typologiques du classement des amphores vinaires républicaines
Préliminaire méthodologique
547Les amphores vinaires italiques de la période républicaine ont fait l’objet de tentatives de classement répétées depuis un siècle. Cette famille, de durée de vie de plus de deux siècles et produite dans de multiples centres, comprend en effet de nombreuses variantes de forme. Le principal problème typologique est de discerner parmi cette diversité ce qui reflète des tendances générales propres à chaque étape de l’évolution et ce qui résulte de la seule dispersion des ateliers. Sa résolution requiert la disponibilité d’une documentation appropriée, c’est à dire de lots d’objets complets –qui seuls permettent une attribution typologique non ambiguë– , datés et statistiquement représentatifs des amphores en circulation à une date donnée. Cette documentation idéale n’existe pas. On dispose seulement de deux types de données très différentes, que l’on doit utiliser de façon complémentaire :
– des lots d’amphores complètes provenant d’épaves, qui témoignent de la production d’un ou de quelques ateliers au moment du naufrage ; la datation de l’événement peut parfois être approchée à partir des associations de mobilier ;
– des lots d’amphores fragmentaires provenant de dépôts détritiques d’habitat qui peuvent fournir une image précise des sources d’approvisionnement d’un site et, lorsque du mobilier leur est associé, s’inscrire par sériation dans la chronologie relative propre au site et à sa région.
548La documentation provenant d’épaves ne peut donc suffire à elle seule à établir précisément l’évolution morphologique de la famille d’amphores considérée parce qu’elle ne fournit ni ensembles d’amphores sériables, ni associations de mobilier suffisamment régulières pour assurer précisément la datation de chaque lot (sauf exception). La seule démarche possible consiste à :
– établir à partir du mobilier des épaves un classement typologique formel des amphores en variétés ;
– décrire pour chaque variété ainsi définie les limites de variation des caractéristiques secondaires accessibles sur le mobilier fragmentaire des sites terrestres, en premier lieu les mensurations à partir desquelles peuvent être définies des classes de lèvres ;
– sérier les ensembles de mobilier du site ou de la région considéré(e) en utilisant la représentation relative des différentes classes de lèvres ;
– contrôler la cohérence de la sériation avec la chronologie relative établie sur le même site à partir des autres types de mobilier ;
– établir une datation des différentes étapes de l’évolution à partir de critères extérieurs (dont les associations sur les épaves).
549Les différents classements typologiques qui ont déjà été proposés s’entendent au moins sur le nombre de variétés principales à distinguer (quatre, soit : amphores gréco italiques, Dressel 1A, Dressel 1B et Dressel 1C), sinon sur les limites précises à attribuer à chaque variété (cf. par exemple le tableau comparatif de Metzler et al. 1991 : 86). Cette imprécision est sans doute due pour beaucoup à l’inexistence de données accessibles et statistiquement représentatives de la morphologie des amphores en provenance de la vingtaine d’épaves qui forment la base des études typologiques des amphores vinaires des iie et ier s. : moins d’une centaine de profils publiés, généralement à une échelle très réduite, et aucun tableau typométrique exhaustif. Il en résulte l’impossibilité à déterminer sur des bases rigoureuses la limite de validité des paramètres exploitables (étape 3) et des difficultés pour établir ensuite (étape 5) la jonction entre la sériation obtenue et les données des épaves. Quelles que soient les réserves que l’on a pu formuler à leur sujet (en particulier : Tchernia 1986 : 313, n. 7), la possibilité d’effectuer des sériations cohérentes basées sur des profils de lèvres est en effet démontrée depuis longtemps (voir par exemple : Lamboglia 1952b : 162 163 ; Stockli 1979 : 119 121 ; Aulas 1983 ; 1988 ; dernièrement : Hénon 1995). La mise en œuvre des sériations requiert seulement la prise en compte d’échantillons statistiquement représentatifs des objets en circulation à une époque donnée. Leur efficacité témoigne de l’existence de tendances générales d’évolution des formes de lèvres, et non pas d’une évolution strictement linéaire, tout à fait inconcevable pour des récipients fabriqués dans des centres de production nombreux et dispersés. Pour ne prendre qu’un exemple, la variété des lèvres des amphores en usage à un moment donné est parfaitement illustrée par la série du fossé lyonnais du Clos du Verbe Incarné dont le comblement a sûrement été rapide (quelle qu’ait été sa fonction).
550En suivant une voie déjà tracée par d’autres (par exemple Stöckli 1979 : 119, tabl. 6 ; Metzler et al. 1991 : 85‑86), nous tenterons donc d’établir la correspondance entre les classes déterminées à partir des objets fragmentaires dont nous disposons –essentiellement les lèvres– et les variétés morphologiques identifiées à partir d’amphores complètes, afin de permettre la comparaison avec le mobilier des épaves. Néanmoins, la médiocrité de la documentation publiée sur les cargaisons d’épaves –la seule que nous ayons exploitée (fig. 116)– oblige encore à se contenter de définitions provisoires, qui doivent être précisées par la prise en compte d’ensembles de référence de plus fort effectif.

FIG. 116 – Amphores : variation de mensurations sur quelques lots provenant de cargaisons d’épaves. 1 Briande ; 2 Le Grand Congloué 1 ; 3 La Chrétienne C ; 4 Giannutri ; 5 La Ciotat ; 6 Cap Roux ; 7 Le Grand Congloué 2 ; 8 Cavalière ; 9 Grand Ribaud A ; 10 Spargi ; 11 Carqueiranne ; 12 Albenga ; 13 La Madrague ; 14 La Jeaume Garde A ; 15 Dramont A.
Les amphores de type Dressel 1C ont été exclues des statistiques.

FIG. 117 ‒ Amphores. 1 comparaison entre les limites des classes de lèvres définis par Aulas (1983) et celles utilisés ici, 2 répartition des 192 lèvres dans les classes 1 à 3.
Critères typologiques
551Gréco italiques
Les amphores des épaves du Grand Congloué 1 (Benoît 1961 ; Long 1987), de Briande (Gallia, 27, 1969 : 472‑473) et de La Chrétienne C (Joncheray 1976) sont considérées comme la norme du modèle gréco italique (hauteur inférieure à 90 cm, lèvre haute de 2 à 3 cm et inclinée de moins de 60o avec l’horizontale).
552D’autres épaves, comme celles de Giannutri (Lamboglia 1964) et de La Ciotat (Benoît 1958 : 24‑26), contiennent des amphores un peu plus hautes (environ 90 cm), de morphologie pratiquement identique, qui font la transition avec la variété Dressel 1A. Les amphores de Giannutri et La Ciotat sont en effet considérées respectivement comme gréco italiques et de type Dressel 1A par leurs inventeurs (Tchernia 1986 : 311 312).
553Dressel 1A
Les limites de la variété Dressel 1A sont imprécises, certains auteurs préférant même se contenter d’une définition négative : lui sont attribuables toutes les amphores qui ne peuvent être classées comme gréco italiques, Dressel 1B ou Dressel 1C (Tchernia 1986 : 320). On s’entend néanmoins pour distinguer des variantes marginales et des amphores répondant « plus parfaitement » à la définition du type, comme celles appartenant aux cargaisons des épaves suivantes : Le Grand Congloué 2 (Benoît 1961 ; Long 1987), Cavalière (Charlin et al. 1978), Spargi (en partie) (Lamboglia 1961 ; Pallarés Salvador 1979 ; Tchernia 1986 : 313), Le Grand Ribaud A (Carrazé 1975), pour ne mentionner que les ensembles pris en compte dans les mensurations. Si l’on élimine des variations extrêmes exceptionnelles –amphores à lèvre très étroite et inclinée du Cap Roux (Joncheray 1974), ou très hautes–, les mensurations du type oscillent entre les limites suivantes : 90 et 105 cm pour la hauteur totale, 3 et 6 cm pour la hauteur de la lèvre, 50 et 95o pour l’inclinaison de la lèvre. Au sein de ces fourchettes, des intervalles plus étroits paraissent pouvoir être déterminés, qui ne mettent de côté qu’un effectif réduit d’amphores (provenant du Grand Congloué et du Grand Ribaud A) : entre 3 et 5 cm pour la hauteur de la lèvre et 50 et 85o pour son inclinaison.
554Dressel 1B et Dressel 1C
Les deux dernières variétés (Dressel 1B et 1C) se distinguent par leur hauteur nettement plus importante. Les amphores vinaires républicaines de hauteur située entre 105 et 110 cm semblent en effet être très peu nombreuses3. Il n’est donc pas indispensable de discerner des séries de transition entre celles‑ci et les Dressel 1A. Les amphores Dressel 1C, à panse fuselée, sont généralement associées aux Dressel 1A, comme à Cavalière ou au Grand Ribaud A, tandis que les amphores Dressel 1B, à épaule très anguleuse, apparaissent dans un groupe d’épaves distinct, globalement plus récent : La Madrague (Tchernia et al. 1978), Albenga (Lamboglia 1952b), La Jeaume Garde A (Carrazé 1972), Dramont A (Benoît 1958 : 17–23 ; 1960 : 51–52 ; Santamaria 1975), Carqueiranne (Carrazé 1976), Le Grand Avis (Gallia, 27, 1969 : 473–474), Planier 3 (Tchernia 1970), Plane 1 (Lequément, Liou 1976)… Les deux variétés disposent d’une lèvre haute (plus de 4,5 cm) et presque verticale (inclinaison supérieure à 75o), voire rentrante. Leurs lèvres peuvent néanmoins se distinguer à partir des diamètres d’ouverture, inférieur à 15 cm pour le type Dressel 1C, supérieur à 15 cm pour l’autre type.
555On se tiendra donc aux critères suivants :
– amphore gréco italique : critère distinctif : hauteur inférieure à 90 cm ; morphologie générale : amphore ventrue à panse arrondie ; caractéristiques secondaires : lèvre de hauteur inférieure à 3 cm et d’inclinaison inférieure à 65o ;
– amphore Dressel 1A (pas de limite tranchée avec le type précédent) : critère distinctif : hauteur entre 90 et 105 cm ; morphologie générale : amphore moyennement fuselée à épaule assez anguleuse ; caractéristiques secondaires : lèvre de hauteur comprise entre 3 et 6 cm et d’inclinaison comprise entre 50 et 95o (les valeurs supérieures à 5 cm et 85o demeurant très peu fréquentes) ;
– amphore Dressel 1B : critère distinctif : hauteur supérieure à 110 cm et diamètre d’ouverture supérieur à 15 cm ; morphologie générale : amphore à épaule très anguleuse et col élevé ; caractéristiques secondaires : lèvre de hauteur supérieure à 4,5 cm et d’inclinaison supérieure à 75o ;
– amphore Dressel 1C : critère distinctif : hauteur supérieure à 110 cm et diamètre d’ouverture inférieur à 15 cm ; morphologie générale : amphore fuselée à panse peu carénée ; caractéristiques secondaires : lèvre de hauteur supérieure à 4,5 cm et d’inclinaison supérieure à 75o.
556L’exploitation du mobilier fragmentaire de Roanne utilise surtout deux paramètres : la hauteur et l’inclinaison des lèvres, comme l’avait déjà fait Chr. Aulas pour d’autres ensembles régionaux (Aulas 1983 ; 1988). La modification apportée ici concerne la définition des classes de lèvres élaborée à partir de ces mensurations (fig. 117). Aulas avait en effet déterminé des classes disjointes (au nombre de 4), procédure qui facilite la sériation mais a l’inconvénient de rendre très difficile la jonction avec le classement usuel, puisque ses classes ne recouvrent pas celle des quatre variétés d’amphores. Nous conservons donc seulement trois classes de lèvres, dont les limites nous semblent coincider approximativement avec celles des caractéristiques métrologiques des trois variétés suivantes : gréco italique, Dressel 1A et Dressel 1B.
3.2.4.3 Sériation des amphores vinaires républicaines
557Les ensembles de référence ont livré 147 lèvres mesurables (tabl. ix). Leur très inégale répartition est un obstacle à leur sériation (tabl. x). Afin de disposer de données statistiquement plus valables, on a considéré plusieurs ensembles complémentaires, qui permettent de disposer finalement d’une collection de 192 lèvres (tabl. xi).

TABL. IX – Amphores : mensuration des 192 lèvres de Roanne.

TABL. X – Amphores : dénombrement par fosse. Pour les ensembles de fort effectif, on a fait figurer la moyenne de la hauteur et de l’inclinaison des lèvres d’amphores vinaires républicaines.

TABL. XI – Amphores : comparaison du faciès des lèvres d’amphores vinaires républicaines des horizons roannais avec quelques séries de Gaule chevelue.
Les chiffres mis en regard des classes sont des fréquences.
558La comparaison des moyennes de hauteur et d’inclinaison des lèvres, tout autant que leur répartition au sein des groupes morphologiques, montrent une progression cohérente avec l’ordre chronologique établi pour les ensembles4. Les valeurs moyennes de la hauteur et de l’inclinaison des lèvres croissent en effet assez régulièrement (l’horizon 5 présente la seule irrégularité relevée, explicable par le très faible effectif disponible et, au sein de celui‑ci, une forte proportion de mobilier résiduel). Cette progression est confortée par l’examen de la répartition entre les différents groupes. Les lèvres attribuables en grande probabilité à des amphores gréco italiques sont très peu nombreuses (4 ex.) et confinées dans les fosses les plus anciennes (horizons 2 et 3). Le type Dressel 1A est certainement présent durant l’horizon 2 et quasi exclusif pendant l’horizon 3 (notamment dans la fosse 12). Les amphores Dressel 1B sont présentes avec certitude à partir de l’horizon 4 seulement, et encore pas dans l’ensemble le plus ancien (fosse 13). Un exemplaire complet, intermédiaire entre les types Dressel 1A et Dressel 1B, est également attesté dans une fosse (SJ 3008 ; pl. 108, no 1) strictement contemporaine de la fosse 16, qui caractérise le faciès de l’horizon 4. Les amphores Dressel 1B sont présentes à l’horizon 5 et majoritaires dans les quelques ensembles étudiables de l’horizon 6 (en particulier dans la fosse 25).
559L’étude des autres éléments de forme (épaules et pointes), issus des contextes pris en compte, ne modifie ni ne précise réellement ces données. Les pointes des fosses 2 et 6 peuvent appartenir à une amphore gréco italique évoluée ou à une amphore Dressel 1A ancienne (cf. plusieurs exemplaires identiques dans la fosse 12). Les pointes très hautes (partie pleine approchant 20 cm de hauteur) et massives caractéristiques des amphores Dressel 1B sont totalement absentes des ensembles des horizons 3 et 4 (dans ces ensembles leur hauteur n’excède jamais 15 cm). Dans le même groupe de fosses, les épaules sont encore majoritairement arrondies, mais plusieurs exemplaires anguleux témoignent du dernier stade d’évolution de la variété Dressel 1A.
3.2.4.4 Timbres et marques sur amphores républicaines
560Timbres sur amphores
Est donné ici le catalogue exhaustif des timbres sur amphores vinaires républicaines découvertes à Roanne, qui est l’un des plus importants disponibles en Gaule pour ce type d’amphores avec 80 exemplaires recensés (contre environ 190 et 80 pour les deux plus importantes collections publiées, en provenance des oppida du Mont Beuvray et d’Essalois).
561L’inventaire dressé il y a quelques années (Aulas 1981) a été complété avec les nouveaux exemplaires mis au jour et, parfois, avec des précisions sur le contexte archéologique et les références bibliographiques. Chaque notice comprend, dans l’ordre, la lecture du timbre, sa position sur l’amphore, les caractères morphologiques connus de l’amphore –essentiellement la hauteur (H.), l’inclinaison (i.) et le diamètre d’ouverture (D.) de la lèvre–, les dimensions du cartouche, le contexte archéologique, le numéro de catalogue d’Aulas (1981) et l’indication des autres lieux de découverte. Seuls les exemplaires non publiés par Aulas font l’objet de relevés graphiques (fig. 118).

FIG. 118 – Amphores : épigraphie sur amphores Dressel 1 (éch. 1/1). 1 estampilles non répertoriées par Aulas (1983) ; 2 opercule en mortier de chaux (cf. aussi fig. 119) ; 3 : marques peintes à l’ocre sur cols. Les numéros sont ceux du catalogue du § s.2.4.4.
CDAL del
5621
ACA (seul le C est certain)
Sur lèvre ; H. 48 mm, i. 79o, D. 18 cm. Cartouche 23 x 16 mm.
SP 14080, horizon 5 ou 6.
5632
ACA (rétrograde)
Sur lèvre ; H. 30 mm, i. 55o, D. 16 cm. Cartouche 28 x 15 mm.
Saint‑Joseph ; Aulas 1981 : no 47. Mont Beuvray (Laubenheimer 1991 : no 14), oppidum d’Essalois (Loire) (Preynat 1992 : no 4).
5643
A.CA [
Sur lèvre ; H. 52 mm, i. 99o, D. 18 cm. Cartouche ? x 20 mm.
G2 4, horizon 4 ou 5 ; Aulas 1981 : no 25.
Cf. Callender 1965 : no 15 (ACAE) ? = Montedoro.
5654
ACIME OVIN (lecture incertaine) Sur haut de panse.
Cartouche 65 x 13 mm. Saint‑Joseph ; Aulas 1981 : no 48. Cf. Callender 1965 : no 1411 (timbres aux noms d’Ovinius et d’Acime) = Terracine ; Tchernia et al. 1978 : 36 37 (ACIME, associé à d’autres timbres présents à Terracine) = épave de La Madrague de Giens.
5665
Al
3 exemplaires sur départ d’anse. Cartouche 23 x 16 mm, 22 x ? mm.
Saint‑Joseph ; Aulas 1981 : nos49, 50, 51.
5676
Al [(ou AN [, avec lettres liées) Sur départ d’anse.
Cartouche 15 x ? mm.
Fosse 12, horizon 3.
Cf. Laubenheimer 1991 : no 22 ? = Mont Beuvray.
5687
AIAS
Sur lèvre ; H. 33 mm, i. 39o.
Cartouche 29 x 10 mm.
Saint‑Joseph (Restaurant) ; Aulas 1981 : no 39.
Cf. Callender 1965 : no 56 (A.I.S.) ? = Lectoure, Heddernheim, Arles.
5698
ARTEMO
4 exemplaires sur lèvre ; H. 60 mm, i. 93o, D. 18 cm ; H. 60 mm, I. 90o, D. 19 cm ; H. 48 mm, i. 91o, D. 18 cm ; H. 56 mm, i. 89o, D. 20 cm.
Cartouche courbe 41 x 12 mm, 43 x 10 mm.
G2 4, horizon 4 ou 5 ; fosse 16, horizon 4 ; Aulas 1981 : nos 26, 52, 53, 54. Le Crêt Châtelard (Loire) (Déchelette 1895 : no 673), Chézieu (Loire) (Gorce 1973 : 28), épave I de l’île Plane à Marseille (Lequément, Liou 1976 : 588), Alise Sainte Reine (Callender 1965 : no 129).
5709
BA
Sur départ d’anse.
Cartouche 23 x 14 mm.
Fosse 12 (fig. 118, no 3).
Mont Beuvray, Lyon, Lectoure (Gers) (Laubenheimer 1991 : no 48).
57110
BARNE [ou BARVE [(A et R liés, N et E liés)
2 exemplaires sur lèvre ; H. 50 mm, i. 83o, D. 19 cm ; H. 46 mm, i. 83o, D. 18 cm.
Cartouche ? x 19 mm.
Fosse 12, horizon 3 ; fosse 13, horizon 4.
57211
C [
2 exemplaires ; sur départ d’anse et sur haut de panse.
Cartouche 21 x ? mm et ? x 20 mm.
Saint‑Joseph (Aulas 1981 : no 79) ; fosse 12.
57312
CL. SEX
Sur lèvre : H. 35 mm, i. 78o, D. 17 cm. Cartouche 25 x 9 mm.
Saint‑Joseph ; Aulas 1981 : no 55. Oppidum de Montfo à Magalas (Hérault) (cf. Laubenheimer 1991 : no 60).
57413
C. SEX
2 exemplaires sur lèvre : H. 28 mm, i. 87o, D. 17 cm ; H. 42 mm, i. 76o, D.? Cartouche 33 x 13 mm.
G2 4, horizon 4 ou 5 (Aulas 1981 : no 27) ; SP 13115, horizon 3.
Mont Beuvray, Tournus (Saône et Loire) (Laubenheimer 1991 : no 60).
57514
DHI
Sur lèvre incomplète.
Cartouche incomplet.
Saint‑Joseph ; Aulas 1981 : no 56.
57615
D10
Sur lèvre ; H. 50 mm, i. 86o, D. 18 cm.
Cartouche 21 x 14 mm.
G1 ; Aulas 1981 : no 1.
Chézieu (Loire) (Gorce 1973 : 28), oppidum d’Essalois (Loire) (Preynat 1992 : no 20) ; cf. aussi Laubenheimer 1991 : no 67 = Mont Beuvray (DIOC), Pamiers (Ariège), Seurre (Côte d’Or) (DIOCI), Exmes (Orne) (DIOC).
57716
DIOC. LIB (D incertain, I et B liés)
Sur lèvre ; H. 42 mm, i. 76o, D. 19 cm.
Cartouche ? x 21 mm.
Saint‑Joseph ; Aulas 1981 : no 57.
Cf. no 14 supra.
57817
DIONCAR
Sur lèvre ; H. 60 mm, i. 97o, D. 18 cm.
Cartouche 65 x 25 mm.
Saint‑Joseph ; Aulas 1981 : no 58.
Épave à Fos sur Mer, Mont Beuvray
(Laubenheimer 1991 : no 68).
57918
DK ou DR
Sur départ d’anse.
Cartouche 25 x 16 mm.
Saint‑Joseph ; Aulas 1981 : no 59.
Cf. Laubenheimer 1991 : no 70 ? = région de Cosa (Étrurie), épave I de l’île Plane à Marseille, Fos sur Mer, Mont Beuvray.
58019
EC
Sur départ d’anse.
Cartouche 25 x 16 mm.
Saint‑Joseph ; Aulas 1981 : no 60.
Oppidum d’Essalois (Loire) (Preynat 1992 : no 25), Mont Beuvray (Laubenheimer 1991 : no 77).
58120
FAR. D rétro (F incertain)
Sur lèvre ; H. 62 mm, i. 99o, D. 18 cm.
Cartouche 40 x 17 mm.
G5 ; Aulas 1981 : no 14.
Cf. Preynat 1992 : no 30 (FAR rétrograde) = oppidum d’Essalois (Loire).
58221
F.E.D.
Sur lèvre ; H. 62 mm, i. 95o.
Cartouche 30 x 20 mm.
G5 ; Aulas 1981 : no 15.
58322
FORTIS (lecture incertaine)
Sur lèvre ; H. 45 mm, i. 91o, D. 18 cm.
Cartouche 38 x 14 mm.
Saint‑Joseph ; Aulas 1981 : no 61.
Cf. Callender 1965 : no 662 (FORTIS) ? = Brindisi.
58423
HERM [
Sur lèvre ; H. 42 mm, i. 63o.
Cartouche 40 x 12 mm.
G2 4, horizon 4 ou 5 ; Aulas 1981 : no 28.
Cf. Callender 1965 : no 1411 (timbre d’Hermo) ? = Terracine.
58524
HG
Sur départ d’anse.
Cartouche 20 x ? mm.
SP 15095, horizon 5 ou postérieur.
58625
IE
Sur départ d’anse.
Cartouche 18 x 14 mm.
Saint‑Joseph ; Aulas 1981 : no 62.
58726
IE [
Sur haut de panse.
Cartouche ? x 25 mm.
G5 ; Aulas 1981 : no 16.
Cf. Callender 1965 : no 735 (IE [) ? = Mont Beuvray.
58827
K.G.P.
Sur lèvre ; H. 63 mm, i. 90o, D. 16 cm.
Cartouche 40 x 20 mm.
G1 ; Aulas 1981 : no 2.
58928
L
Sur cul ; amphore républicaine probable.
Cartouche ? x 8 mm.
G1 ; Aulas 1981 : no 3.
Mont Beuvray, Vieille Toulouse (Haute Garonne) (Laubenheimer 1991 : 97).
59029
L et K (lecture incertaine)
Deux timbres différents sur les départs d’anses d’une même amphore.
Cartouches 16 x ? mm et 20 x 15 mm.
Saint‑Joseph ; Aulas 1981 : no 63.
Cf. no 27 supra.
59130
LVCA. LIB
Sur lèvre ; H. 48 mm, i. 90o.
Cartouche 35 x 20 mm.
G5 ; Aulas 1981 : no 17.
59231
M
2 exemplaires sur lèvre ; H. 46 mm,
i. 92o, D. 18 cm ; H. 49 mm, i. 90o, D. 19 cm.
Cartouche 13 x 11 mm, 14 x ? mm.
G1, Saint‑Joseph ; Aulas 1981 : no 4, 65. Agde (Hérault), Eysses (Lot et Garonne), La Curade à Coulounieix Chamiers (Dordogne), Mont Beuvray, Rome, oppidum de La Lagaste (Hérault), Villeneuve Saint‑Germain (Aisne)... (Laubenheimer 1991 : no 102).
59332
MANI ou NANI (les deux premières lettres liées)
Sur lèvre ; H. 52 mm, i. 89o, D. 18 cm.
Cartouche 37 x 13 mm.
Nouvelle Poste ; Aulas 1981 : no 43.
59433
MI ou MV ? (lettres liées)
Sur lèvre ; H. 45 mm, i. 95o, D. 18 cm.
Cartouche 14 x 14 mm.
Saint‑Joseph ; Aulas 1981 : no 67.
Cf. Laubenheimer 1991 : no 120 ? = Parrinia (Étrurie), Ouveillan (Aude), Genève, oppidum de Pommiers à Soissons (Aisne), oppidum de Villeneuve Saint‑Germain (Aisne), Alise Sainte Reine (Côte d’Or), Mont Beuvray ; Preynat 1992 : no 52 = oppidum d’Essalois (Loire).
59534
NAN ou NVN
Sur lèvre ; H. 51 mm, i. 85o, D. 19 cm.
Cartouche 32 x 18 mm.
G2 4, horizon 4 ou 5 ; Aulas 1981 : no 29.
Cf. Lequément, Liou 1976 : 588 ? = épave de Plane 1 à Marseille.
59635
ODEL ou ODEI (lecture incertaine) Sur col.
Cartouche 31 x 17 mm.
G1 ; Aulas 1981 : no 5.
Cf. Callender 1965 : no 1247 (ODEL, à Agen) ou no 1260 (OPEI, à Alise Sainte Reine) ?
59736
OIII (seule la première lettre est certaine)
Sur lèvre ; H. 51 mm ; i. 85o ; D. 19 cm.
Cartouche 36 x 18 mm.
Fosse 13, horizon 4.
59837
PAPI (lecture incertaine)
Sur lèvre ; H. 54 mm, i. 87o, D. 17 cm.
Cartouche 33 x 23 mm.
Saint‑Joseph ; Aulas 1981 : no 68.
Cf. Callender 1965 : no 1229 (PAPI [) = Genève.
59938
PH [
Sur lèvre ; H. 56 mm, i. 91o, D. 20 cm.
Cartouche 21 x ? mm.
Saint‑Joseph ; Aulas 1981 : no 69.
Cf. Laubenheimer 1991 : no 137 (PHIL) = oppidum du Cayla (Aude), Mont Beuvray ; Hénon 1995 : no 16 (PH [) = Villeneuve‑Saint‑Germain (Aisne) ; Preynat 1992 : nos 61 62 (PHI) et 63 (PHIL) = oppidum d’Essalois (Loire).
60039
PI
Sur départ d’anse.
Cartouche 22 x 18 mm.
Saint‑Joseph ; Aulas 1981 : no 70.
Oppidum d’Essalois (Loire) (Callender 1965 : no 1328).
60140
Q.BET.H
Sur lèvre ; H. 41 mm, i. 79o, D. 16 cm.
Cartouche 25 x 10 mm.
G5 ; Aulas 1981 : no 18.
60241
RG
Sur départ d’anse.
Cartouche 22 x 16 mm.
Restaurant 1979 ; Aulas 1981 : no 40.
60342
SABINA
Sur haut de panse.
Cartouche 56 x 10 mm.
G5 ; Aulas 1981 : no 19.
Épave de La Madrague de Giens
(Tchernia et al. 1978 : 36 37), Terracine (Callender 1965 : no 1411), Xanten (Callender 1965 : no 1556b).
60443
SE (S inversé)
Sur départ d’anse.
Cartouche 27 x 23 mm.
Hôpital ; Aulas 1981 : no 33.
Rome, Clermont Ferrand (Callender 1965 : no 1588), Chézieu (Loire) (Gorce 1973 : 28).
60544
SES [
Sur lèvre ; H. 41 mm, i. 68o, D. 18 cm.
Cartouche ? x 19 mm.
Saint‑Joseph ; Aulas 1981 : no 73.
Timbre de Sestius, originaire de Cosa, connaissant une très large dispersion (Laubenheimer 1991 : no 151, avec bibliographie).
60645
SES et caducée
Sur lèvre ; H. 35 mm, i. 70o.
Cartouche 32 x 18 mm.
Saint‑Joseph ; Aulas 1981 : no 74.
Il s’agit d’une des variantes des timbres de Sestius (cf. no 44 supra).
60746
TE
Sur lèvre ; H. 55 mm, i. 89o, D. 20 cm.
Cartouche 30 x 24 mm.
Saint‑Joseph ; Aulas 1981 : no 75.
Vieille Toulouse (Haute Garonne) (Callender 1965 : no 1705).
60847
XL
Sur départ d’anse.
Cartouche 23 x ? mm.
Saint‑Joseph ; Aulas 1981 : no 76.
60948
]A
Sur lèvre ; H. 47 mm, i. 80o, D. 17 cm.
Cartouche de contour indiscernable.
Fosse 12, horizon 3.
61049
]AC
Sur lèvre ; H. ≥ 54 mm, i. 102o,
D. 19 cm.
Cartouche ? x 17 mm.
Saint‑Joseph ; Aulas 1981 : no 78.
61150
]B.D.D (B incertain)
Sur lèvre ; H. 60 mm, i. 101o, D. 19 cm.
Cartouche 18 x ? mm.
Saint‑Joseph ; Aulas 1981 : no 77.
Cf. Laubenheimer 1991 : no 54 (C.D.D.) ? = Mont Beuvray.
61251
]C. F
Sur lèvre ; H. 58 mm, i. 89o, D. 19 cm.
Cartouche ? x 25 mm.
G5 ; Aulas 1981 : no 22.
61352
]E [
Sur lèvre ; H. 52 mm, i. 86o, D. 19 cm.
Cartouche 37 x 22 mm.
G2 4, horizon 4 ou 5 ; Aulas 1981 : no 31.
61453
]MC ou] MO
Sur lèvre ; H. 57 mm, i. 90o.
Cartouche 12 x ? mm.
Saint‑Joseph ; Aulas 1981 : no 66.
Cf. Callender 1965 : no 1039 (MC, à Montbrison) ou ARTEMO (no 8, supra) ?
61554
]N
Sur lèvre ; H. 48 mm, i. 85o, D. 19 cm. Cartouche 29 x ? mm.
G5 ; Aulas 1981 : no 21.
61655
]NI/]C. CLI (sur deux lignes)
Sur haut de panse.
Cartouche ? x 23 mm.
G5 ; Aulas 1981 : no 20.
61756
]POENI (P incertain)
Sur lèvre incomplète.
Cartouche ? x 13 mm.
Saint‑Joseph ; Aulas 1981 : no 72.
61857
]VII
Sur départ d’anse.
Cartouche incomplet.
Saint‑Joseph ; Aulas 1981 : no 82.
61958
Ancre
3 exemplaires sur lèvre ; H. 38 mm, i. 70o ; H. 40 mm, i. 67o, D. 15 cm ; H. 40 mm, i. 65o, D. 16 cm.
Cartouche 10 x 16 mm.
G1 (Aulas 1981 : no 10) ; fosse 12, horizon 3 (2 exemplaires).
Montfo (Hérault), Ensérune (Hérault), Vieille Toulouse (Haute Garonne), oppidum de Jœuvre (Loire), Chézieu (Loire), oppidum du Titelberg (Luxembourg), Mont Beuvray (Laubenheimer 1991 : no 176).
62059
Croix
Sur lèvre ; H. 45 mm, i. 84o, D. 19 cm.
Cartouche 17 x ? mm.
G1 ; Aulas 1981 : no 9.
Cf. Laubenheimer 1991 : no 181.
62160
Croix
Sur panse.
Cartouche 18 x 13 mm.
SP 13115, horizon 3.
62261
Croix double
Sur lèvre ; H. 54 mm, i. 87o, D. 20 cm.
Cartouche 27 x 21 mm.
Saint‑Joseph ; Aulas 1981 : no 84.
62362
Étoile à 8 rais
Sur lèvre ; H. 39 mm, i. 66o, D. 18 cm.
Cartouche ? x 17 mm.
Fosse 13, horizon 4.
Oppidum de l’Ermitage à Alès (Gard), oppidum d’Essalois (Loire), Mont Beuvray (Laubenheimer 1991 : no 187).
62463
« Fourche »
1 exemplaire sur lèvre ; H. 43 mm, i. 83o, D. 17 cm.
Cartouche 17 x 10 mm.
G5 ; Aulas 1981 : no 23.
Oppidum de Montfo à Magalas, Nîmes,
Besançon (Laubenheimer 1992 : 210, no 24).
62564
Gouvernail
2 exemplaires sur lèvre ; H. 42 mm,
i. 84o, D. 16,5 cm (amphore complète, H. 107 cm) ; H. 44 mm, i. 88o, D. 17 cm. Cartouche 18 x 13 mm, 17 x 13 mm. Hôpital, Saint‑Joseph ; Aulas 1981 : nos 35, 87.
62665
Palme
2 exemplaires sur lèvre ; H. 54 mm,
i. 86o, D. 18 cm ; H. 54 mm, i. 93o, D. 18 cm.
Cartouche ? x 20 mm, 30 x 18 mm.
Saint‑Joseph ; Aulas 1981 : nos 88, 89.
Oppidum d’Essalois (Loire) (Preynat 1992 : S4, S5).
62766
Triangle
Sur lèvre ; H. 45 mm, i. 74o.
Cartouche triangulaire 28 x 15 mm.
G1 ; Aulas 1981 : no 8.
62867
Trident
2 exemplaires sur lèvre ; H. 41 mm,
i. 55o, D. 16 cm ; H. 49 mm, i. 78o, D. 19 cm.
Cartouche 20 x 18 mm, 25 x 14 mm.
G1, Saint‑Joseph ; Aulas 1981 : no 11, 85.
Épave à Agde (Hérault), Pamiers (Ariège), Mont Beuvray (Laubenheimer 1991 : no 190).
629Timbre imprimé sur opercule de mortier (fig. 118 et 119)

FIG. 119 – Opercule de pouzzolane de la fosse 12 (cf. aussi fig. 118).
cl. l. M.
630QSATRIQF [(= Q (uinti) SATRI Q (uinti) F (ilii) ; A, T et R liés)
La fin de l’inscription est imprimée sur un fragment différent, apparemment jointif du premier.
Fosse 12, horizon 3.
Une marque proche, Q. SATRI. MF. (avec lettres non liées), est signalée à plusieurs exemplaires sur des opercules de l’épave de Porquerolles/La Jeaume Garde A, associée à des amphores Dr 1B (Hesnard, Gianfrotta 1989 : cat. B31).
631Marques peintes (fig. 118)
632AM [/ III (A et M liés, M incertain) Sur panse.
SP 13098, horizon 7 ?
633N/ III (première ligne incertaine) Sur haut de col.
Fosse 12, horizon 3.
634SP llll/F
Sur haut de col d’amphore Dressel 1B complète (pl. 108, no 1) ; H. totale 109 cm, H. lèvre 52 mm, i. 90o.
SJ 3008, horizon 4.
635Tl
Sur lèvre ; H. 35 mm, i. 77o, D. 14 cm.
Saint‑Joseph ; Aulas 1981 : no 90.
636]H
Sur panse.
SP 15095, horizon 5 ou postérieur.
3.2.4.5 Autres types d’amphores
637Les amphores vinaires républicaines sont très largement majoritaires parmi le mobilier des ensembles clos pris en compte pour la sériation. Les autres types sont représentés par seulement une trentaine de tessons (0,5 % du total des tessons d’amphores), qui correspondent à huit individus (5 % du total). Ils ne sont présents que dans les horizons les plus récents : 5 tessons (0,7 %) et 2 individus (10 %) pour l’ensemble des fosses de l’horizon 5, 25 tessons (3 %) et 6 individus (14 %) pour celles de l’horizon 6.
638Les huit individus décomptés sont répartis de la façon suivante :
– fosse 18 : lèvre d’amphore Dressel 7 11 (pl. 78, no 12) ; fragments de col et de paroi d’une amphore à pâte micacée beige rosé, probablement d’origine marseillaise (pl. 78, no 13) ;
– fosse 26 : fragment de paroi d’amphore Dressel 7 11 ;
– fosse 25 : fragments de paroi d’une amphore Dressel 20 (?) et d’une amphore Dressel 7 11 ;
– fosse 24 : col d’une amphore Dressel 7‑11 ; lèvre d’une amphore Pascual 1 (pl. 92, no 16) ; épaule d’une amphore Dressel 2 4 orientale (pl. 92, no 17).
3.2.4.6 Comparaison avec le faciès d’autres sites de Gaule chevelue
639Les lots d’amphores étudiés de façon exhaustive sont encore peu nombreux, ce qui limite les possibilités de comparaison. Le tableau de comparaison (cf. supra tabl. xi) privilégie les ensembles clos (fossés lyonnais du Clos du Verbe Incarné et de l’Hôpital Sainte Croix) ou chronologiquement homogènes (sites à occupation présumée courte de la tombe de Clémency et des oppida de Condé sur Suippe et Villeneuve‑Saint‑Germain).
640On doit d’abord noter que ce tableau valide l’hypothèse d’ensembles constitués sur une brève durée (à l’exclusion de celui issu des fosses roannaises de l’horizon 5, manifestement peu représentatif), puisque les faciès sont très variables et peuvent faire l’objet d’une sériation. Celle‑ci permet d’ordonner les ensembles et, par voie de conséquence, de synchroniser les systèmes chronologiques des différentes régions impliquées. La série regroupant le mobilier forézien rattaché aux horizons 2 et 3 (Aulas 1988) s’intercale comme attendu entre les séries roannaises provenant des mêmes horizons. L’importante série de l’oppidum de Condé sur Suippe, dans l’Aisne (Hénon 1995) se place immédiatement à la suite. Celle du fossé du Clos du Verbe Incarné, à Lyon (Genin, Picon 1989 et documentation inédite5), est sensiblement plus évoluée (inversion des proportions des rubriques « cl. 2 » et « cl. 2 ou 3 »), Le mobilier de l’horizon 4 présente de fortes affinités avec elle, tout en présentant un faciès moyen un peu plus récent : mêmes mensurations moyennes, forte représentation des lèvres pouvant appartenir autant à la classe 2 qu’à la classe 3 et quasi absence des exemplaires certains de la classe 3. Les séries des horizons 5 et 6 peuvent enfin être mises en regard d’ensembles plus récents qui recèlent à coup sûr une forte proportion d’amphores Dressel 1B, comme l’oppidum suession de Villeneuve‑Saint‑Germain (Hénon 1995), la tombe trévire de Clémency (Metzle et al. 1991 : 78 87) et le mobilier du fossé lyonnais de l’Hôpital Sainte Croix (Mandy et al. 1990), où le type Dressel 1A a semble t il complètement disparu.
3.2.4.7 Chronologie des importations et apport des amphores à la datation
641Les données roannaises ne permettent pas d’apprécier précisément la date des dernières importations d’amphores vinaires républicaines parce que la fréquence de leurs tessons dans les couches du Ier s. av. J. C. conduit à un « bruit de fond » considérable jusque dans les fosses de l’extrême fin du siècle. Il en résulte en particulier qu’à datation égale, les ensembles roannais doivent présenter un faciès plus large et apparemment plus ancien que celui de sites à occupation courte. Contentons‑nous donc de constater que la généralisation d’une nouvelle variété (Dressel 1B) à l’horizon 5 suppose le prolongement des importations massives jusqu’à ce moment‑là (mais on ignore si le type Dressel 1B est déjà majoritaire à la fin de l’horizon 4, représenté seulement par des fosses dont les amphores n’ont pas été systématiquement conservées). L’horizon 5 serait donc sûrement antérieur aux années 30‑20 av. J.–C., période à laquelle sont placés des niveaux d’occupation d’agglomérations de Gaule romaine totalement dépourvus d’amphores vinaires républicaines (en particulier à Lyon ; Desbat 1990).
642Les premières importations de types considérés comme caractéristiques de la période augustéenne sont en revanche plus précisément cernées, bien qu’elles correspondent à des approvisionnements beaucoup plus épisodiques : horizon 5 pour les amphores Dressel 7‑11, horizon 6 pour les amphores Pascual 1, Dressel 2/4 (orientale) et Dressel 20. On considère que les deux premiers types ont pu être importés dès le milieu du siècle et sont en tout état de cause fréquents en Gaule dès la décennie 30‑20, tandis que le dernier type y est attesté depuis 20 av. J. C. environ (par exemple Desbat, Martin Kilcher 1986).
643Les ensembles de mobilier roannais permettent ensuite de distinguer plusieurs étapes dans l’approvisionnement en amphores vinaires républicaines, qui se traduisent par des variations de l’effectif et de la forme des amphores. L’évolution morphologique s’inscrit de façon cohérente parmi la documentation déjà disponible en Gaule chevelue. Le volume des importations correspond également aux tendances déjà observées dans le nord‑est du Massif central (Aulas 1988 : 89‑90) : très faible pendant les horizons 1 et 2, soutenu pendant les horizons 3 et 4 et en baisse à partir de l’horizon 5.
644Le faciès de l’horizon 3 est bien caractérisé par l’abondant mobilier du puits SP 11 (fosse 12), où les seules variétés représentées sont sans doute les amphores Dressel 1A et Dressel 1C. Il présente des caractères plus anciens que celui du fossé du Clos du Verbe Incarné à Lyon, qui se rapproche plus de celui du début de l’horizon 4 et semble encore presque totalement dépourvu d’amphores de la variété Dressel 1B. Cette dernière constitue la cargaison d’une série assez fournie d’épaves que l’on date vers 75‑65 pour les plus anciennes et peu après le milieu du siècle pour les plus récentes, alors que les datations proposées pour les épaves contenant des amphores Dressel 1A « typiques » (comme Cavalière, Spargi ou Le Grand Congloué 2) oscillent toutes entre la fin du iie s. et la première décennie du ier s. (Tchernia 1990).
645La vaisselle à vernis noir associée aux amphores dans les cargaisons d’épaves permet de contrôler les rapprochements effectués avec les horizons roannais. La céramique campanienne B est très majoritaire sur les épaves à amphores Dressel 1B, la céramique campanienne A n’y figurant que très rarement, en tout cas jamais comme fret. D’autres mobiliers qui apparaissent à Roanne au cours de l’horizon 5 (et dans le comblement du fossé lyonnais de Sainte Croix) peuvent également l’aire partie du chargement des mêmes épaves : plats à vernis argileux de forme Goudineau 1 (Plane 1, Planier 3), assiettes à enduit rouge interne et gobelets ovoïdes à parois fines et rebord en gouttière (Albenga).
646Les épaves à amphores Dressel 1A datées de la fin du iie s. et du début du ier s. contiennent aussi fréquemment (et souvent en association) de la céramique campanienne A tardive et de la céramique campanienne B. Au même faciès appartient encore un gobelet à décor clouté du Grand Congloué II. L’ensemble se rapproche donc de l’horizon 4 roannais, qui voit l’apparition de la céramique campanienne B et de ces gobelets.
647Le faciès à céramique campanienne A tardive caractéristique de l’horizon 3 est associé sur les épaves à des amphores de morphologie plus ancienne (épave de Giannutri en particulier) dont la datation proposée se situe en plein iie s.
648En fin de compte, les rapprochements effectués entre le mobilier des épaves et celui des différents horizons chronologiques mis en évidence à Roanne présentent une cohérence parfaite. L’utilisation stricte des datations proposées pour les épaves (Tchernia 1990) conduirait à proposer la fourchette de 75‑65 pour le début de l’horizon 5, tandis que les importations (du début) de l’horizon 4 seraient caractéristiques des environs de 100 av. J. C. On peut néanmoins suggérer que la fourchette proposée pour la datation des épaves à Dressel 1A typiques, qui ne s’étend pas au‑delà de 90, peut être prolongée de deux décennies sans pour autant perturber celle des épaves à amphores Dr 1B.
649Dans ces conditions, le mobilier du fossé de Lyon et du début de l’horizon 4 peuvent être tenus comme caractéristiques du premier quart du ier s.6 et celui de l’horizon 3 du quart de siècle précédent (en tout cas d’une période antérieure à 90). Les quelques lèvres étudiables des ensembles roannais les plus anciens ne s’opposeraient pas à une datation en plein iie s. Selon les mêmes données, l’horizon 5 doit s’achever vers 30 au plus tard.
3.2.5 Graffiti sur céramique
650Les couches d’occupation de Roanne antérieures au changement d’ère ont livré une modeste collection de graffiti à la pointe sèche sur céramique. Une douzaine d’inscriptions alphabétiques correspondent sans doute à des marques de propriété. Le reste (treize retenus dans la liste qui suit) consiste en motifs figuratifs (représentations de fibules et d’un quadrupède) ou géométriques. Notre catalogue inclut tous les graffiti du site utilisant l’alphabet grec7, quelle que soit leur datation, ainsi que l’ensemble de ceux qui peuvent être datés d’une période antérieure à la fin de l’horizon 6.
651Le mérite de la série roannaise est du moins de permettre de discerner avec une certaine précision les étapes de diffusion de l’écriture dans la société indigène du centre est de la Gaule, qui paraît avoir été, parmi celles de Gaule tempérée, la plus précocement réceptive à cette pratique (Lejeune 1985 : 2, fig. 1).
652Les inscriptions alphabétiques (fig. 120) apparaissent seulement au cours de l’horizon 4 avec les documents nos 1, 2, 8 (et peut être les nos 5 et 7, de datation plus lâche), qui utilisent au moins pour cinq d’entre eux l’alphabet grec, toujours pour noter des anthroponymes gaulois (avec toutefois une incertitude pour les documents nos 5 et 6, d’apparence grecque ; cf. l’opinion de J. P. Morel à ce sujet, supra § 3.2.3.1). L’alphabet grec est encore utilisé sur un document de l’horizon 5 (no 10) et sur un autre probablement un peu plus récent (no 11). L’alphabet latin apparaît certainement à une date plus récente, avec le document no 3, daté de l’horizon 5. Un autre (no 4), dans lequel l’alphabet latin note un anthroponyme gaulois, pourrait aussi dater de la période augustéenne, quoique son support puisse accepter une datation un peu plus tardive.

FIG. 120 – Graffiti sur céramique (éch. 1/2).
CDAL del.
653Les graffiti non alphabétiques ne requièrent pas de commentaire particulier, sinon les représentations de fibules, dont on dispose d’une petite série dans l’iconographie de la fin de la période laténienne : graffiti sur céramique de Clermont Ferrand Aulnat/La Grande Borne, dans le Puy‑de‑Dôme et de l’oppidum de Staré Hradisko en Moravie (Périchon 1987 ; Cizmar 1992), séries monétaires de Gaule belgique (séries Scheers 27 et 191).
6541 (fig. 120, no 1 ; pl. 69, no 11)
A [
Début de graffito sur épaule de vase en céramique tournée fine enfumée (mode A) de la classe 3.
Fosse 16 (horizon 4).
6552 (fig. 120, no 2)
]βιρα |
Graffito en caractères grecs. Abréviation de Biracos.
Sur l’épaule d’un vase tourné fin enfumé (mode A) de classe 1.
SJ 3008 (horizon 4) ; Lejeune 1985 : 344, G 228.
6563 (fig. 120, no 3)
CELTICA
Graffito en caractères latins.
Sous le fond d’une assiette tournée fine (mode B), de type 5221 (Ø 32 cm).
SJ 15261 (horizon 5) ; Lejeune 1985 : 343, fig. 280.
6574 (fig. 120, no 4)
FARDV MONISICNO [S
Graffito qui semble en caractères latins : le R et le S sont particulièrement significatifs, mais, ici, le S est douteux. Le patronyme pourrait être aussi Monuicno [s] ; il s’agit en tout cas du dérivé patronymique celtique en ikno . Pour le premier mot, cf. Fardi (CIL V 5067 = Clas, Val di Non). Le F est inexistant en celtique, de même probablement que le nom, mais on trouve des cas d’emploi de F pour V (par exemple Flatucia, sur le plomb du Larzac).
Sous le fond d’un vase haut à piédouche en céramique fine grise.
Chantiers Gilbertès, pas de contexte (probablement entre l’horizon 5 et l’horizon 7 d’après le support).
6585 (fig. 120, no 5)
ευκριτουλ |
Graffito en caractères grecs. Lettre incomplète après le λ (second λ ou α). Dérivation d’un Eucrito d’apparence grecque (calque grec d’un Sucrito gaulois ?).
Paroi externe d’une assiette en céramique à vernis noir (patère Lamb 27B en céramique campanienne A). SJ 12006 (horizon 4 ou 5) ; Lejeune 1985 : 344 345, G 231.
6596 (fig. 120, no 6)
]ηνα [
Graffito en caractères grecs. Fragment d’un nom non identifiable. Avant le ɳ, trait oblique appartenant à un k (?).
Paroi externe d’une assiette en céramique à vernis noir (patère en campanienne A).
SJ 4000 (datation indéterminée) ; Lejeune 1985 : 344, G 230.
6607 (fig. 120, no 7)
και [(ι incomplet)
Graffito en caractères grecs. Début de nom en Cai .
Paroi externe de bol en céramique tournée fine cuite en mode B, de classe 3 ou 4, à décor ocellé.
SJ 12006 (horizon 4 ou 5) ; Lejeune 1985 : 344, G 229.
6618 (fig. 120, no 8)
λοον
Graffito en caractères grecs. Début d’un nom en Lou (avec notation normale de la diphtongue par οον, et non ω ν comme en Bourgogne) ou Lov ,
Sur épaule de vase en céramique tournée fine enfumée (mode A) de forme 135 à décor lissé.
Fosse 16 (horizon 4) ; Lejeune 1985 : 345, G 232.
6629 (fig. 120, no 9)
μαγα
Graffito en caractères grecs. Début de nom en Maga ,
Sous le fond d’une assiette en céramique tournée fine (mode B), classe 5.
SJ 99999 (datation indéterminée) ; Lejeune 1985 : 345, G 233.
66310 (fig. 120, no 10 ; pl. 76, no 12) ριοντιιον (?)
Graffito en caractères grecs. Finale de datif (d’appartenance) de thème en io . Incertitude de lecture pour la première lettre (proche d’un D latin) et les deux premiers 1 : on pourrait aussi envisager de lire ουουτιιου. Pour l’élément d’anthroponyme riu , cf. le patronyme ptovjiaviog (Lejeune 1985 : G.183, Collias, Gard).
Paroi externe d’un bol en céramique tournée fine (mode B), type 3282, à décor à la molette.
Fosse 18 (horizon 5).
66411 (fig. 120, no 11)
]τοκομ [
Graffito en caractères grecs. Partie de nom probablement tri composé, comme Nerto com brogios, Nerto co maros, etc. Sur panse de bol de classe 3 ou 4 en céramique fine claire.
SJ 12046 (horizon 6 ?) ; Lejeune 1985 : 345, G 234.
66512 (fig. 120, no 12 ; pl. 69, no 2)
Graffito alphabétique (?)
Sur paroi interne d’assiette tournée fine enfumée (mode A) de type 5221.
Fosse 16 (horizon 4).
66613 (non ill.)
Croix
Sur paroi externe d’écuelle modelée (mode B’) de type 5111.
SP 15353 (horizon 2).
66714 (pl. 25, no 7)
Croix
Sous un fond d’écuelle modelée de forme 511.
Fosse 7 (horizon 2).
66815 (pl. 64, no 8)
Croix
Sur la paroi externe d’une écuelle en céramique tournée fine enfumée (mode A) de forme 5123.
Fosse 15 (horizon 4).
66916 (non ill.)
Croix
Sur la paroi externe d’une céramique tournée fine (mode B).
Hop 76 10 (horizon 5).
67017 (fig. 120, no 13)
Fibule
Représentation schématique (ressort non figuré).
Sur paroi externe de vase en céramique tournée fine enfumée (mode A) de la classe 1, à décor ondé au peigne.
SJ 3008 (horizon 4).
67118 (fig. 120, no 14, pl. 43, no 13)
Fibule
Représentation fragmentaire dont ne demeure discernable qu’un ressort long (s’il s’agit bien de cela), qui permettrait d’identifier un type de fibule caractéristique des horizons 1 et 2 (cf. infra § 3.3.8.1).
Sur paroi externe de vase peint de type 1511.
Fosse 10 (horizon 2).
67219 (fig. 120, no 15)
Motif géométrique
Sur épaule de vase en céramique tournée fine enfumée (mode A) de forme 135, à décor ondé au peigne.
Fosse 10 (horizon 4).
67320 (fig. 120, no 16)
Motif géométrique
Sur paroi externe d’assiette en céramique tournée fine enfumée (mode A) de type 5221.
G1 4 (horizon 3).
67421 (pl. 77, no 2)
Motif géométrique
Sur paroi externe d’assiette en céramique tournée fine (mode B) de type 5312.
Fosse 18 (horizon 5).
67522 (fig. 120, no 17 ; pl. 43, no 1)
Motif géométrique
Sur paroi externe de vase peint de type 1511 à décor en damier.
Fosse 10 (horizon 2).
67623 (fig. 120, no 18)
Motif géométrique
Sur col de vase ovoide de classe 1 à décor ondé au peigne.
Hop 76 10 (horizon 5).
67724 (fig. 120, no 19)
Quadrupède
Sur paroi externe de vase haut peint.
SJ 15261 (horizon 5).
3.2.6 La céramique : synthèse
3.2.6.1 Évolution du répertoire
678À l’issue de cette présentation analytique de l’ensemble des céramiques, il ne paraît pas inutile de tenter de résumer et de dégager les grands traits de l’approvisionnement du site durant la durée de l’occupation, soit une période de plus d’un siècle et demi. L’évolution est en effet suffisamment marquée du début à la fin de cette période, les traits caractéristiques assez nombreux et les éléments de comparaison avec le site de Feurs suffisamment abondants (fig. 121) pour mériter que l’on s’y attarde un peu. On s’abstiendra en revanche de comparaison précise avec les régions limitrophes, ne disposant pour aucune d’entre elles de collection de référence publiée avec le même souci d’exhaustivité.

FIG. 121 – Évolution comparée entre les sites de Roanne et de Feurs pour quelques catégories et types particuliers. 1 nombre minimum d’individu ; 2 pourcentage.
679L’étude des céramiques indigènes livrées par les sites de la fin de l’âge du Fer passe souvent au second plan, quand elle n’est pas simplement éludée, au profit des productions importées mieux connues, moins surabondantes et, partant, plus immédiatement utilisables comme critères de datation. Les nombreuses pages consacrées ici aux céramiques indigènes témoignent de la conviction que, bien au contraire, celles‑ci peuvent apporter une masse d’informations irremplaçables, pour peu qu’elles constituent un échantillonnage suffisamment important et fassent l’objet d’une analyse poussée. Pour s’en convaincre, il suffit de souligner, en se cantonnant à la chronologie, que l’étude des seules céramiques d’importation, alliée à celle des objets de parure et des monnaies, n’auraient pas suffi, dans notre cas, à établir une sériation des ensembles de mobilier disponibles sur des bases statistiquement fiables.
680Tout d’abord, d’un simple point de vue méthodologique, il paraît important de souligner que le répertoire des céramiques indigènes connaît une évolution rapide (à quelques catégories près) et en cela ne se distingue guère des céramiques importées. Ce constat soulève une première question, qui est de s’interroger sur les facteurs déterminants de cette évolution : souci d’adapter les formes et les techniques de fabrication des récipients à l’évolution des fonctions, modification du cadre économique et social de production ou de consommation ? Il a aussi pour incidence de donner une valeur chronologique importante à de nombreux types de céramiques indigènes, pour peu qu’il s’agisse de formes suffisamment fréquentes et que soient croisés les critères techniques (pâte, montage, cuisson), les critères morphologiques et les critères « esthétiques ᛫ (mode d’ornementation). L’évolution de la représentation des types fréquents suit ainsi généralement une courbe « normale » comprenant trois phases : apparition, optimum, disparition. L’ampleur de l’échantillonnage pris en compte permet même de mettre à plusieurs reprises en lumière le caractère purement résiduel des exemplaires des types les plus communs dans certains ensembles : par exemple les jattes à profil en S de type 3212 et 3213 en céramique tournée fine enfumée à partir de l’horizon 3, les bols hémisphériques 4131 et les écuelles à bord rentrant à partir de l’horizon 5… Dans ces cas là, on peut avoir affaire soit à des exemplaires anciens conservés en usage durant une période longue, soit à des fragments issus de sédiments rebrassés et venus « polluer » des contextes postérieurs. Les deux phénomènes sont sans doute présents mais impossibles à distinguer, sauf cas toujours très rares de traces manifestes d’utilisation longue (très forte usure ou réparation) ou de remontage de plusieurs fragments.
681De ce point de vue, l’analyse comparée des mobiliers issus des couches d’occupation et de ceux issus des structures fossoyées est riche d’enseignements : à âge égal, une couche d’occupation livre toujours un spectre de mobilier plus large, qui s’explique par une part plus importante de mobilier résiduel (environ 10 à 20 % du total). Le décalage est particulièrement visible pour la céramique modelée (fig. 122). Seuls les premiers horizons (1 et 2) montrent une représentation homogène dans les fosses et dans les couches d’occupation : n’étant précédées que d’une faible occupation antérieure, ces dernières n’ont pas été polluées de façon significative. Les couches d’occupation des horizons postérieurs présentent en revanche des effectifs de céramique modelée nettement plus forts que les fosses contemporaines. Ce phénomène est bien connu (cf. par exemple Desbat 1991) mais son importance est rarement estimée de façon quantitative.

FIG. 122 – Évolution comparée de la proportion de céramique modelée (estimée en proportion du nombre de tessons par horizon, amphore exclue) dans les couches d’occupation du chantier Saint‑Paul (en gris) et dans les structures fossoyées (en noir).
682Les aspects les plus marquants du répertoire peuvent être rappelés à grands traits. En effet, on ne doit pas se laisser leurrer par la longueur du classement typologique présenté plus haut (§ 3.2.1.1) : à côté d’un certain nombre de types représentés par seulement quelques exemplaires (voire un seul), on peut facilement mettre en évidence des types dominants dans chaque catégorie définie par sa technique de montage et de cuisson.
Céramique grossière
683La céramique grossière modelée à cuisson primitive se prête particulièrement bien à ce genre d’étude statistique avec quelque 795 vases identifiés. Des types particulièrement fréquents apparaissent dans chaque classe bien représentée :
– classe 1 : types 1212, 1221, 1235 (36 % des vases identifiés dans la classe) ;
– classe 4 : types 4114, 4115, 4116 (75 % des vases) ;
– classe 5 : types 5111, 5113 (96 % des vases).
684Ce répertoire comprend essentiellement des vases à cuire : pots (classe 1) et marmites (classe 4), pour 36 %, contre 56 % d’écuelles, dont la fonction est moins strictement définie. Quelques formes sont plutôt caractéristiques des phases récentes. C’est le cas en particulier des marmites (types 4122, 4212 et forme 311), qui apparaissent seulement à l’horizon 4.
685La céramique grossière tournée cuite en mode A est présente surtout à partir de l’horizon 3. Elle est nettement dominée par des pots ovoïdes de la classe 1 (108 ex. sur 112). Quatre types seulement sont bien représentés (1111, 1112, 1115, 1211). On peut considérer ces vases comme des remplaçants des pots à cuire en céramique modelée. Signalons toutefois une différence morphologique avec ceux‑ci, à savoir le rétrécissement général de l’ouverture (rareté des exemplaires du groupe 12). La céramique grossière tournée cuite en mode B est caractéristique des horizons 5 et 6, où elle prend manifestement le relais de la catégorie précédente. De fait, elle ne comprend que des pots de la classe 1 et des couvercles.
Céramique fine enfumée
686La céramique tournée fine enfumée cuite en mode A est, comme nous l’avons déjà rappelé, surtout fréquente dans les horizons 2 à 4. Son répertoire est riche, avec 295 vases dénombrés. Les formes basses et plates (classes 3, 4 et 5) y sont nettement dominantes (87 %). Pour la classe 1, trois types dominent (1335, 1352, 1353) ; les deux derniers, à profil rythmé de baguettes horizontales et décor au peigne ou à la roulette, caractérisent les horizons 3 et 4.
687La classe 3 est dominée par un type de jatte à profil en S (3212) qui est issu d’un répertoire ancien et a disparu dès l’horizon 3. Une autre forme, très différente (3282), apparaît en revanche à l’horizon 4 pour se prolonger jusqu’à l’horizon 6.
688Un seul type fréquent appartient à la classe 4, le bol (4131) dérivé de la forme Lamb. 31 (78 des 90 vases identifiés dans cette classe). Une évolution est discernable dans sa forme : paroi évasée à l’horizon 2, qui tend ensuite à se redresser pour devenir verticale à l’horizon 4. Elle porte parfois, surtout à l’horizon 2, un décor estampé interne.
689La classe 5 est fortement représentée et dominée par quatre types : 5111 (50 ex.), 5112 (12 ex.), 5121 (25 ex.) et 5221 (25 ex.). Chaque forme est associée à une séquence chronologique précise :
– l’écuelle (5111, 5112) ne dépasse pas l’horizon 4 (sa disparition suit avec un décalage celle de son homologue en céramique modelée) ;
– l’assiette à marli (5121) est caractéristique des horizons 2 à 4 ;
– l’assiette à bord oblique (5221) apparaît à l’horizon 4 et devient très fréquente aux horizons 5 et 6, où elle apparaît en plus dans la catégorie de la céramique grise.
690Il est tentant, à partir de ce constat, de proposer une filiation doublée d’une évolution dans les usages : l’écuelle est remplacée progressivement par une forme issue du répertoire méditerranéen (5121), elle même abandonnée par la suite au profit d’une autre forme de même origine. L’évolution se poursuit, en mettant en jeu de nouvelles catégories (céramique grise, céramique ardoisée et terra, nigra). On doit également souligner que l’assiette à marli (5121) forme un service avec le bol (4131) (même source d’inspiration, même datation, même décor estampé).
Céramique fine grise
691La céramique tournée fine cuite en mode B est caractéristique des horizons 5 et 6, où elle prend à l’évidence le relais des céramiques enfumées. Comme pour cette dernière, le répertoire est dominé par les formes basses et plates (82 %).
692La classe 1 comprend deux formes principales, dérivées du répertoire méditerranéen : pichets et gobelets dérivés de formes à parois fines.
693La classe 3 est très bien représentée (58 ex. sur 148), ce qui traduit l’émergence tardive de plusieurs types de jattes à panse convexe et rebord peu dégagé, dont certains sont aussi représentés avec d’autres types de cuisson. Ces jattes prennent sans doute le relais de formes plus anciennes (écuelles profondes et jattes à profils en S). Cinq types sont particulièrement fréquents (3261 à 3264, 3282).
694La classe 4 est peu représentée, avec un seul type notable, le bol hémisphérique (4122).
695La classe 5 est largement dominée par l’assiette à bord oblique (5221) (57 ex. sur 80). Deux groupes homogènes de formes basses et plates à cuisson réductrice ont été isolés de cette catégorie sous les dénominations de céramique ardoisée et de terra nigra. Elles deviendront surtout fréquentes à l’horizon 6 pour la première, à l’horizon 8 pour la seconde.
Céramique peinte
696La représentation de la céramique peinte suit une évolution anormale, avec deux périodes de grande fréquence encadrant une période de désaffection centrée sur l’horizon 4 (cf. supra fig. 101). Le premier pic de fréquence, à l’horizon 2, correspond à l’apogée du vase fuselé (1511) (23 des 27 vases peints de cet horizon) ; il est souvent associé à un décor animalier. Le second pic correspond à l’émergence du « bol de Roanne » (23 ex.), associé à quelques formes plus rares (1111, 1632 et 3282).
Céramique fine claire
697La céramique tournée fine à pâte claire (non calcaire) n’apparaît qu’à l’horizon 4 en tant que production bien individualisée ; sa présence n’est pas significative avant l’horizon 6. Cette catégorie, appelée à se développer encore par la suite (Genin, Lavendhomme à paraître), a un répertoire quasiment réduit à des formes méditerranéennes : cruches et gobelets dérivés de formes à parois fines, à l’exception de quelques jattes (3264 et 3282).
698Les mêmes données peuvent encore être présentées de manière transversale, de façon à faire apparaître les traits caractéristiques du répertoire de la céramique indigène de chaque horizon.
Horizon 1. (fig. 123)
699– prépondérance de la céramique modelée (70 %) ;
– rareté des écuelles tournées à bord rentrant ;
– quasi absence des bols (4131) et assiettes à marli (5121) imitant la céramique campaniennc ;
– quelques jattes à profil en S (3212) ;
– fréquence des décors lissés et peints (dont décor animalier).

FIG. 123 – Sélection de types de mobiliers représentatifs de l’horizon 1.
CDAL del.
Horizon 2. (fig. 124)
700– fléchissement de la céramique modelée (60 %) au profit de la céramique tournée fine enfumée (22 %) ;
– rareté persistante des écuelles tournées à bord rentrant ;
– apparition brutale des imitations de campanienne (12 %) ;
– maximum de fréquence de la céramique peinte (10 %) ;
– fréquence des décors lissés.

FIG. 124 – Sélection de types de mobiliers représentatifs de l’horizon 2.
CDAL del.
Horizon 3. (fig. 125)
701– céramique tournée fine enfumée (40 %) encore en croissance par rapport à la céramique modelée ;
– fréquence des écuelles tournées à bord rentrant (13 %) et des pots ovoïdes en céramique tournée grossière (11 %) ;
– fréquence persistante des imitations de campanienne (9 %), sans changement notable du répertoire ;
– apparition du décor au peigne (fréquent) et à la molette (plus rare) ;
– recul de la céramique peinte (3 %) mais persistance des décors animaliers.

FIG. 125 – Sélection de types de mobiliers représentatifs de l’horizon 3.
CDAL del.
Horizon 4. (fig. 126)
702– recul persistant de la céramique modelée (27 %) ;
– stabilité de la céramique tournée fine enfumée (42 %) ;
– apparition de la céramique tournée fine grise (7 %) et claire (1 %) ;
– fréquence des écuelles tournées à bord rentrant (7 %) ;
– persistance des bols (4131) et assiettes à marli (5121) parmi le répertoire des imitations de campanienne, mais apparition en masse d’une nouvelle assiette, à bord oblique (5221) (5 %) ;
– fréquence des vases à panse scandée de baguettes (1352, 1353) ;
– fréquence des décors au peigne et à la molette ;
– disparition des décors peints animaliers.

FIG. 126 – Sélection de types de mobiliers représentatifs de l’horizon 4.
CDAL del.
Horizon 5. (fig. 127)
703– disparition presque totale de la céramique modelée et de la céramique tournée fine enfumée ;
– prépondérance de la céramique fine grise (38 %) et apparition de la céramique « ardoisée ᛫ ;
– présence toujours faible de la céramique fine claire (3 %) ;
– disparition des écuelles tournées à bord rentrant, des bols (4131) et des assiettes à marli (5121) ;
– apparition discrète des cruches et pichets ansés ;
– fréquence des décors au peigne et à la molette ;
– augmentation de fréquence de la céramique peinte (9 %), apparition des bols peints.

FIG. 127 – Sélection de types de mobiliers représentatifs de l’horizon 5.
CDAL del.
Horizon 6. (fig. 128)
704– importance croissante de la céramique d’importation ;
– recul de la céramique grise fine (27 %) ;
– augmentation de fréquence de la céramique fine claire (8 %), qui se développera encore ultérieurement ;
– recul très net des assiettes à bord oblique (5221) ;
– apparition des gobelets à boire ;
– place stable des bols peints.

FIG. 128 – Sélection de types de mobiliers représentatifs de l’horizon 6.
CDAL del.
3.2.6.2 Modes de production et de consommation
705La céramique est potentiellement un des meilleurs matériaux permettant d’accéder à la connaissance du mode d’organisation d’une activité de transformation. Mais on sait aussi la difficulté à remonter d’une simple étude « stylistique » (au sens le plus large) d’une collection d’objets à la reconstitution précise de l’échelle de production (activité familiale, spécialisée, saisonnière...) et du mode d’écoulement de la production (efficacité des réseaux commerciaux, incidence respective du style –comme marqueur culturel– et de l’adaptation à la fonction dans le choix des consommateurs...). Seule la fouille d’ateliers permettrait de répondre de façon valable à certaines de ces interrogations. En l’absence de ces ateliers, la diversification des approches permet de pallier certaines difficultés et d’éviter quelques bévues. La céramique peinte en donne un bon exemple. L’étude du répertoire décoratif permet de constater à la fois la haute qualité technique des productions, alliée à l’existence d’une certaine spécialisation (on ne cuit pas la céramique peinte avec les autres catégories de vaisselle de table, qui subissent toujours une finition par enfumage), le caractère répétitif des décors, y compris les plus sophistiqués, et la répartition de ces décors sur des sites de consommation éloignés de plusieurs dizaines de kilomètres. Il n’y a qu’un pas, aisément franchi, pour en conclure que l’on a affaire à une production très organisée, issue d’ateliers très peu nombreux et diffusant leur production à grande distance. Pourtant, l’analyse chimique des argiles, effectuée sur une série de vases à décor très élaboré, montre une réalité toute différente (Guichard et al. 1991) : chaque foyer de peuplement important (en l’occurrence Roanne, Feurs, Goincet) dispose d’ateliers qui fabriquent de la céramique peinte et, même, reproduisent parallèlement les mêmes décors, aussi complexes soient‑ils. Le déplacement d’objets de plusieurs dizaines de kilomètres depuis leur lieu de fabrication n’est pourtant pas exclu, mais, s’agissant de cas isolés, il n’est pas du tout évident qu’il faille l’interpréter comme le résultat d’une « exportation » suivant une logique commerciale.
706Cet aspect des études céramologiques doit donc être abordé avec la plus grande circonspection, surtout lorsque l’on n’a pas procédé à des analyses minéralogiques (qui se heurtent dans notre cas à l’uniformité de l’environnement géologique des centres de peuplement laténiens reconnus dans le pays ségusiave) ou chimiques. Constatons tout de même que la technique de fabrication est directement liée à la fonction des récipients : aux horizons 3 et 4, la partition entre céramique modelée et céramique tournée se superpose exactement à celle entre vaisselle utilitaire (de préparation culinaire et de réserve) et vaisselle de présentation. Elle reflète sans doute en partie l’organisation des modes de production, sans que l’on puisse préciser davantage. On peut en revanche aller un peu plus loin dans une autre voie. On constate en effet que la sélection des catégories montées au tour (et peut être produites par des ateliers mieux organisés) ne résulte pas tant d’un calcul de productivité et de rentabilité (auquel cas les artisans auraient choisi de fabriquer en priorité des pots à cuire et des écuelles de cuisine qui sont les formes les plus largement consommées et dont le modeste module est parfaitement adapté au tournage) que de la conviction d’ajouter de la valeur à de la vaisselle de table en lui faisant subir le tournage. On en tiendra encore pour preuve l’utilisation virtuose du tour développée par les potiers au tournant des iie et ier s. et la multiplication des artifices inconcevables sans cet outil : profils élancés, pieds très galbés, profusion des baguettes et cannelures décoratives. L’explosion de l’artisanat de la céramique peinte procède de la même logique de production, qui privilégie la qualité de l’objet au détriment de sa rapidité d’exécution. La mise en application de cette logique culmine à la fin du iie s., avec l’apparition de décors peints très sophistiqués.
707Un basculement se produit au ier s. av. J. C. Ses prémices s’observe dès l’horizon 4 et il est consommé à la fin de l’horizon 5. Il voit d’abord l’amélioration et la diversification des techniques de fabrication. Les argiles, mieux décantées, acquièrent souvent une extrême finesse pour la vaisselle de présentation. L’emploi du tour devient général, sinon pour les récipients de très grande taille et la catégorie très marginale des vases de type Besançon (sur laquelle nous reviendrons plus longuement). Dans le domaine de la cuisson, la meilleure maîtrise du caractère réducteur ou oxydant de l’atmosphère permet de fabriquer de la céramique grise à cœur ou, au contraire, uniformément claire. Des techniques décoratives purement mécaniques (molette, peigne) se développent au détriment d’autres, plus lentes à mettre en œuvre (estampage et surtout peinture). Enfin, le répertoire des formes se renouvelle profondément. Les traditionnelles écuelles à bord rentrant (types 5111, 5112, 5113) disparaissent. Des formes nouvelles d’origine méditerranéenne font leur apparition dans l’officine du potier : vase à provision de type dolium, marmite, pichet et cruche. La vaisselle plate de présentation adopte la cuisson réductrice et ajuste son répertoire à celui, en pleine évolution, des céramiques dont elle s’inspire : les formes empruntées à la campanienne A (4131, 5121) sont remplacées par celles empruntées à la campanienne B (5221).
708La préoccupation de rentabilité semble donc se faire jour dans le demi‑siècle qui précède la conquête romaine. On assiste alors vraisemblablement à une concentration des moyens de production. On serait même tenté d’aller plus loin et de proposer que cette époque voit la mise en place des centres de production spécialisés dont on connaît un si grand nombre au ier s. ap. J. C. Cette étape est en effet suivie d’une autre, qui voit la multiplication des « groupes de production » homogènes, qui paraissent refléter une industrie organisée en ateliers (ou groupes d’ateliers) à la production normalisée.
709L’évolution ultime des céramiques dérivées du répertoire de la céramique campanienne est particulièrement révélatrice à cet égard (Genin et al. 1992). L’amélioration des techniques de fabrication s’accompagne d’une normalisation de plus en plus poussée du répertoire qui aboutit au milieu de l’époque augustéenne à une production très stéréotypée, apparemment fabriquée seulement dans la basse vallée de l’Allier, la terra nigra (désignation que nous réservons à cette catégorie bien définie de productions). Outre le caractère traditionnel de son répertoire et de sa technique, deux indices témoignent de l’archaïsme de la logique commerciale qui sous‑tend sa fabrication : sa diffusion strictement régionale et l’inscription d’anthroponymes non romanisés sur les timbres des vases, qui va à l’encontre du souci affiché à la même époque par les fabricants régionaux de terre sigillée de « faire du Romain ».
710La même constatation peut être faite pour la céramique peinte : les productions hétérogènes du iie s. av. J. C. sont remplacées par d’autres disposant d’un répertoire appauvri mais plus normalisé dans la première moitié du siècle suivant ; d’autres leur font suite (les « bols de Roanne ») qui profiteront comme la terra nigra de la prospérité économique de la période julio‑claudienne tout en conservant les mêmes caractères archaïques d’organisation (Grand 1995).
711Les céramiques à engobe blanc, enfin, témoignent de l’appropriation par des artisans gaulois d’un répertoire complètement étranger de cruches et de pichets, fabriqués en adaptant des techniques traditionnelles (l’engobe blanc, pour obtenir la teinte que seule peut acquérir à la cuisson une argile calcaire) sans doute dès avant le milieu du ier s. av. J. C.
712Une attention particulière doit finalement être accordée aux vases dits de « type Besançon », qui témoignent très certainement d’un mode de production original. Ce groupe est représenté de façon notable pendant toute la durée considérée, de l’horizon 1 à l’horizon 6, avant de disparaître assez rapidement par la suite, Sa durée d’utilisation est donc bien plus importante que le suggérait la première étude, déjà ancienne, qui leur a été consacrée (Ferdière, Ferdière 1972). Ses représentants sont majoritairement des vases de la classe 1. On a vu que l’ensemble se divise en trois séries :
– une première série de vases à ouverture très large et col sans inflexion, représentés sur la longue durée. Il s’agit d’une production homogène associant deux groupes à valeur fonctionnelle, des vases de grand module à lèvre triangulaire et des vases de plus faible module à lèvre arrondie ;
– une seconde série de vases dépourvus de col qui n’apparaît que tardivement ;
– enfin, une série hétérogène de types tardifs, qui montre sans doute la diversification des sources d’approvisionnement.
713Ces différents constats permettent de poser à la fois la question de la datation de ces céramiques, celle de leur(s) fonction(s) et celle de leur(s) lieu(x) de production.
714L’homogénéité apparente et l’originalité du groupe ont fait pencher, dès sa mise en évidence, pour une production centralisée et diffusée à grande distance. Les observations récentes conduisent à proposer un schéma beaucoup plus nuancé, qui tient compte de la très longue durée de vie du groupe (Amelin, Chartrain 1993). La période ancienne serait effectivement caractérisée par une production, sinon centralisée, du moins concentrée dans une région restreinte que des études minéralogiques demeurées inédites identifient au Morvan (P. Tyers, cité par les mêmes). Ultérieurement (à partir de l’époque augustéenne), des ateliers dispersés, surtout dans le Bassin parisien, auraient fabriqué des imitations, alors que l’usage de cette céramique s’éteignait dans sa région d’origine.
715La collection roannaise relève essentiellement de la période ancienne. Une cartographie sommaire des découvertes récentes tend à conforter l’hypothèse d’un foyer situé dans le Morvan. Elle permet aussi de préciser le rythme de sa diffusion. Celle‑ci semble initialement (c’est à dire au iie s. av. J. C., horizons 1 à 3 de Roanne) ne pas dépasser beaucoup les marches du territoire éduen, à l’intérieur duquel elle apparaît en très grande quantité. Elle représente en effet 5 % du répertoire de cette époque à Roanne et 17 % de celui de Verdun sur le Doubs (Barrai 1992), à la limite occidentale du territoire séquane. Elle est en revanche totalement absente du site de plaine de Clermont Ferrand Aulnat/ La Grande Borne, en Basse Auvergne, abandonné à la fin du iie s., quasiment absente à Feurs, à 35 km au sud de Roanne (un seul tesson dans une collection étudiée en comprenant 20 000), et aussi apparemment sur le site de Levroux, en Berry, dans les couches d’occupation du site des Arènes (Buchsenschutz et al. 1994). Elle représente seulement 4 % du vaisselier à Besançon dans une phase d’occupation longue d’un siècle qui commence vers 120 av. J. C. (Humbert 1992 : 218). À l’intérieur du territoire éduen (et à Roanne), sa consommation reste massive jusqu’à l’époque augustéenne, tandis que sa diffusion se fait aussi progressivement plus lointaine au cours du ier s. avant J. C., comme le montre l’inventaire des découvertes qui a été dressé pour la France centrale (Ferdière, Ferdière 1972). La diversification des types observée à Roanne durant les horizons 4 à 6 va dans le sens d’une multiplication des lieux de production dès cette époque. Elle s’accompagne de l’apparition d’un groupe de grands vases de conserve (et de transport ?) enduits de poix sur leur surface intérieure et sur le col et de mêmes caractères technologiques.
716Si l’on retient l’hypothèse de céramiques produites initialement dans le Morvan seulement (ou d’ailleurs dans tout autre région éloignée du centre de consommation de Roanne), on obtient le cas de figure unique d’un produit industriel fabriqué en grande série et transporté massivement à grande distance plusieurs décennies avant l’organisation du réseau de distribution des amphores à vin italiques en Gaule centrale et plus d’un siècle avant le début de la diffusion massive des produits des ateliers de céramique gallo romains les plus performants. La céramique de type Besançon nous éclaire donc plus que tout autre catégorie de céramique sur l’échelle que pouvait atteindre une activité de transformation dans la Gaule centrale du iie s. av. J. C.
717Les modalités d’organisation de la production et de la distribution nous échappent toutefois totalement, tout comme les motifs du succès de ces vases fort peu séduisants. Une de leur utilisation habituelle semble avoir été celle de pots à cuire, bien que l’on ait du mal à imaginer qu’ils ont fait l’objet d’un transport à grande distance pour ce seul usage (la même question se pose d’ailleurs pour des productions méridionales de la fin du second âge du Fer, dites des Alpilles, possédant les mêmes caractéristiques ; Arcelin 1979 ; Py 1990a : 397‑411). En témoignent les traces de coups de feu que portent la plupart d’entre eux, l’existence (à date tardive) de grandes jattes de même aspect qui n’ont pu avoir d’autre fonction et l’augmentation de l’effectif des vases de type Besançon lorsque disparaissent les pots à cuire traditionnels en céramique modelée à l’horizon 4 et surtout à l’horizon 5 (avant que ne se mette en place un nouveau répertoire en céramique tournée grossière, à partir de l’horizon 6) (cf. supra fig. 104).
718Ce rapide tour d’horizon des céramiques indigènes et de tradition gauloise du site de Roanne montre bien tout le parti que l’on peut tirer d’une analyse précise de ces mobiliers. Encore avons nous éludé certaines questions que des études plus poussées permettraient certainement de faire avancer. Nous pensons en particulier à la minéralogie des argiles (dans le but de mieux comprendre l’organisation de la production) et l’enregistrement précis des traces d’utilisation (afin de mieux caractériser la fonction de chaque type individualisé de façon purement formelle). Nous sommes également handicapés par le manque de documentation de comparaison collectée et publiée dans le même esprit. La même démarche conduite à l’échelon plus large de la Gaule du Centre Est ou au moins de quelques cités limitrophes donnerait sans doute une vue beaucoup plus précise de l’organisation croissante de la production que l’on soupçonne au ier s. av. J. C. sans pouvoir réellement l’apprécier. Tout en considérant comme totalement irréaliste (et superflue) la systématisation de ce type d’étude, il nous semble donc indispensable que soit encouragée la constitution dans chaque région de catalogues raisonnés systématiques qui puissent servir de référence, à partir des données d’un certain nombre de sites bien explorés.
3.3 L’instrumentum
719Faute de mieux, on a choisi arbitrairement le terme d’instrumentum pour nommer ce paragraphe (bien que la céramique soit le témoignage privilégié de l’instrumentum domesticum). Les catégories d’objets étudiées ici sont en effet très hétéroclites. Elles recouvrent les parures vestimentaires, l’armement, divers ustensiles d’usage domestique et l’ensemble des indices matériels d’activités artisanales (outillage, déchets de fabrication...). Parmi ces objets, certains peuvent être considérés comme « datants » (en particulier les parures vestimentaires), tandis que les autres ne peuvent apporter aucune information chronologique précise. Ces différences nous ont conduit à adopter des critères de sélection variables suivant les catégories. L’ensemble des objets du site appartenant à des types de parures en usage avant la fin de l’horizon 5 ont été pris en compte, quelle que soit leur provenance stratigraphique. Les autres objets n’ont été considérés que lorsque le contexte stratigraphique permettait d’en assurer la datation avant la fin de l’horizon 6. Le chantier le plus récent (Saint‑Paul) est donc sur représenté pour certaines catégories, parce que les indications de provenance du mobilier des chantiers plus anciens (Gilbertès et Saint‑Joseph) sont souvent manquantes ou imprécises.
720Les objets en fer, toujours très concrétionnés, ont généralement été dessinés à partir de radiographies, éventuellement complétées par un nettoyage mécanique ponctuel pour préciser certains détails morphologiques (présence de perles sur les pieds de fibules de schéma La Tène II…).
721La synthèse des données exposées dans ce paragraphe recouvre en premier lieu des considérations de chronologie, puisque la définition des phases d’évolution de la culture laténienne s’appuie surtout sur des catégories d’objets prises en compte ici (fibules, parures annulaires et armes). Il s’agira donc de confronter le cadre chronologique mis en place à Roanne avec ceux communément utilisés. On examinera ultérieurement le faciès révélé par les parures vestimentaires et les activités de production attestées par l’outillage et les déchets de fabrication.
3.3.1 Parures vestimentaires et objets de toilette
3.3.1.1 Bracelets en verre
722On s’est efforcé de se conformer à la typologie élaborée à partir de la documentation du site de Manching (Gebhard 1989a ; 1989b). Rappelons qu’elle repose sur un corpus de formes (nos 1‑95) constitué à partir du classement en groupes d’Haevernick (1960), qui permet, par croisement avec la couleur des objets, de définir des séries (nos 1‑16). Néanmoins, plusieurs groupes d’Haevernick n’étant pas documentés à Manching, les séries définies par Gebhard ne permettent pas de classer certains objets, que l’on caractérise alors seulement par leurs numéros de groupe et de forme.
723Sauf mention explicite du contraire, les datations des types suivent celles proposées dans la synthèse de Gebhard (1989b). La chronologie des parures en verre laténiennes fait en effet l’objet d’un large consensus, ce qui n’est pas leur moindre intérêt !
724La série comprend 20 objets dont 3 datables de La Tène C2 et 14 de La Tène D1 d’après leur forme et leur couleur. Son ampleur est faible en comparaison des quelque 600 exemplaires (dont 400 de La Tène C) de Manching ou 187 (dont 168 de La Tène C) de Nages, mais analogue à celles des anciennes fouilles de Bâle/Usine à Gaz (34 ex. dont 4 de La Tène C2 ; Furger Gunti, Berger 1980), de Levroux (20 ex., dont 12 de La Tène C ; Tilliard 1989) ou de Feurs (8 ex., dont 3 datables de La Tène C2). Nous devons donc nous abstenir de tout commentaire autre que chronologique sur l’éventail de types représentés.
725Bracelet incolore à application interne d’une feuille jaune opaque, à trois côtes dont celle du centre, large et cannelée, est pourvue d’un décor estampé au peigne.
Type non répertorié par Gebhard et Haevernick.
La forme s’intègre au groupe 8a (forme 30). Un exemplaire identique, décor mis à part, est catalogué à Manching (Gebhard 1989b : pl. 28, no 365). Ce bracelet se rapproche des séries 25, 26 et 28, dont la production recouvre pour Gebhard La Tène C1b et La Tène C2, tandis que les associations du Plateau suisse semblent indiquer une datation réduite à La Tène C2 (Kaenel, Müller 1989 : 126). Deux bracelets de Nages appartenant au groupe 6a (forme identique à celle‑là, sinon l’absence de cannelures sur la côte centrale) et de même couleur sont dotés d’un décor estampé au peigne, mais cette fois en chevrons (Feugère, Py 1989 : nos 186‑187 = « forme 96 »), L’un est daté par la stratigraphie vers 250‑200, l’autre vers 150, confirmant une datation assez haute dans La Tène C.
1 ex. : G1 39 (horizon 1 à 3 ; pl. 109, no 1).
726Bracelet bleu cobalt à cinq côtes larges décorées de zigzags Jaune pâle.
Série 14 (variante large), groupe 7b. Cette série est datée de La Tène C2. 1 ex. : SP 12114 (horizon 2 à 5 ; pl. 109, no 2).
727Bracelet violet à cinq côtes étroites.
Forme 20, groupe 7a.
Les bracelets de cette forme sont datés de La Tène C2, mais ils apparaissent généralement en verre bleu cobalt (série 17). L’utilisation du verre violet paraît exceptionnelle (un seul exemplaire à Manching : Gebhard 1989b, pl. 32, no 413) et pourrait indiquer une datation plutôt tardive au sein de cette phase.
1 ex. : SP 22097 (horizon 2 ou 3 ; pl. 109, no 3).
728Bracelet de couleur bleu vert intense à section étroite en D.
Série 34, groupe 3a.
La forme de ce bracelet (forme 4) caractérise la phase La Tène D1. La couleur, peu fréquente, semble le produit des expérimentations techniques qui marquent la transition de La Tène C2 vers La Tène D1.
1 ex. : SP 13167 (horizon 2 ou 3 ; pl. 109, no 4).
729Bracelet ambré à section en D.
Série 35, groupe 3a.
Cette série, comme les deux suivantes, est caractéristique de la phase La Tène D1.
1 ex. : SJ 99999 (large, couleur très saturée ; non daté ; pl. 109, no 5).
730Bracelet violet à section en D.
Série 36, groupe 3a.
8 ex. : G1 20 (étroit ; horizons 1 à 3 ; pl. 109, no 6), G1 22 (étroit ; après l’horizon 7 ; pl. 109, no 7), SJ 12008 (2 ex. larges ; horizon 2 ou 3 ; pl. 109, nos 8, 9), SJ 14008 (2 ex. larges ; horizon 2 ou 3 ; pl. 109, nos 10, 11), SP 13140 (large ; horizon 2 ou 3 ; pl. 109/12), fosse 3 (large ; horizon 1 ou 2 ; pl. 109/13).
731Bracelet bleu cobalt à section en D.
Série 38, groupes 3a et 3b.
1 ex. de couleur un peu moins saturée que la normale et avec application de filets jaune (SP 14208) appartient au groupe 3b.
7 ex. : G1 39 (large ; non daté ; pl. 109, no 14), G1 999 (large ; non daté ; pl. 109, no 15), G5 2 (large ; horizons 2 à 4 ; pl. 109, no 18), SJ 99999 (large ; non daté ; pl. 109, no 16), SP 10016 (large ; non daté ; pl. 109, no 17), SP 50 (large ; horizon 2 ; pl. 109, no 19), SP 14208 (large, filets jaune ; horizons 3 à 5 ; pl. 109, no 20).
3.3.1.2 Bracelets en lignite
732Les bracelets en lignite sont quasiment inexistants à Roanne : seulement 3 exemplaires. Leur représentation par rapport aux bracelets en verre est donc en valeurs relatives nettement moindre qu’au village des Arènes de Levroux (26 ex. contre 20 en verre ; Bouyer, Buchsenschutz 1983 : 79), mais analogue à celle de Manching (65 ex. contre 600 en verre ; Stöckli 1974), le site de Feurs livrant un chiffre intermédiaire, avec 6 ex. contre 8 en verre. Ceci est d’autant plus surprenant que les principaux sites d’exploitation de la matière première du centre de la France, à Montcombroux et Buxières les Mines (Allier), sont éloignés de seulement 50 et 100 km à vol d’oiseau. La répartition spatiale des découvertes de Manching laissait supposer que les bracelets à section circulaire étaient plutôt caractéristiques de la plus ancienne phase d’occupation du site, à savoir La Tène C1 (Stöckli 1974), mais les découvertes nombreuses de Levroux, site où l’horizon le mieux représenté paraît être La Tène C2, semblent indiquer que leur utilisation se prolonge au moins jusqu’à la fin de cette phase en Gaule du Centre. Le site de Feurs a, quant à lui, livré un exemplaire en contexte de La Tène C2 et un autre en contexte de La Tène D1 (Guichard 1988b : 152).
733Les exemplaires roannais appartiennent au type de section grossièrement circulaire, qui a été fabriqué durant tout l’âge du Fer. Les bracelets décorés, comme l’un de ceux présentés ici, ou de profil complexe, sont très rares. Les seules comparaisons possibles avec le décor de stries périphériques signalé à Roanne se réfèrent à des objets plus anciens, datés surtout du Hallstatt D : site fortifié de la Heuneburg (Baden Württemberg) (Sievers 1984 : pl. 19, nos 306 309, pl. 26, no 340), atelier de Chalucet (Haute Vienne) (Chevillot 1976 : série 3, pour laquelle l’auteur recense 3 exemplaires supplémentaires en Bourgogne).
734Bracelet lisse de section circulaire 2 ex. : SP 13171 (horizon 1 ou 2 ; pl. 109, no 21), fosse 5 (horizon 1 ; pl. 109, no 22).
735Bracelet de section circulaire orné de stries périphériques profondes gravées par tournage.
1 ex. : SP 14358 (horizon 1 ou 2 ; pl. 109, no 23).
3.3.1.3 Parures annulaires métalliques
736Les parures annulaires en alliage cuivreux ou en fer sont peu nombreuses (11 ex.). Elles se répartissent entre trois types, trois objets appartenant à des parures filiformes non reconstituables. Le premier est un bracelet à décor plastique obtenu par la technique de la cire perdue (exemplaire unique), le deuxième, plus fourni (8 ex.), correspond à un bracelet en tôle tubulaire, le troisième est un bracelet filiforme à épissures (exemplaire unique). Les bracelets en tôle sont certainement sous représentés dans le catalogue qui suit, pour n’avoir probablement pas été systématiquement conservés à la fouille ; ceux en bronze sont souvent écrasés et toujours trop corrodés pour pouvoir conserver un décor.
737Malgré sa position stratigraphique, le bracelet à décor plastique pourrait se rattacher à des séries laténiennes datables du iiie s. (Béfort et al. 1986 : 37 ; pour les comparaisons, voir aussi Perrin 1990 : 44).
738Le bracelet à épissures, dont l’utilisation se prolonge à l’époque romaine, apparaît dans le monde continental à La Tène C2 (Van Endert 1991 : 11‑12, avec mention de deux contextes funéraires de cette période dans le sud de l’Allemagne). D’autres contextes anciens pour ce type d’objet pourraient être ceux du dépôt de Lauterach et de la tombe 1 de la nécropole de San Bernardo à Ornavasso (Tessin), à la charnière du iie s. et du ier s., si du moins on se fie à la datation des monnaies consulaires qu’ils contiennent (Guillaumet 1990 : 159‑161). Son apparition fréquente parmi les mobiliers d’oppida, alliée à une datation dans la seconde moitié du ier s. à Nages (Tendille 1979 : 76‑77, type 9) et à son absence dans plusieurs gisements dont l’occupation s’achève à La Tène D1 (en particulier à Feurs), tendraient en fait à rajeunir la diffusion du type dans les régions occidentales du monde laténien. Régionalement, le contexte le plus ancien est celui d’une tombe à inhumation de Clermont Ferrand, datable de la fin de La Tène D1 (Loison et al. 1991 : fig. 8, nos 6‑4). La situation stratigraphique de l’exemplaire roannais (horizon 2) tend donc à contredire cette hypothèse.
739Les bracelets formés d’un tube métallique enfermant une armature en matériau périssable ou en fer apparaissent dès le Hallstatt D. Une série très bien représentée dans l’ensemble du monde laténien et généralement dotée de décors géométriques obtenus par gravure apparaît à La Tène C2 et devient très fréquente à La Tène D1 (Van Endert 1991 : 5‑9, avec un répertoire des contextes funéraires de La Tène C2). Ce type ne semble cependant diffusé qu’à partir de La Tène D1 dans les régions occidentales du monde laténien, comme le montrent les associations de la vallée de la Moselle (Bantelmann 1972 : 106 ; voir aussi les exemplaires des nécropoles de Wederath et Horath), du Massif central (4 ex. en contexte de La Tène D1 à Feurs ; Guichard 1988b : 152) et du Languedoc oriental (Tendille 1979 : 75‑76, type 8). Même si toute trace de décor a disparu, la plupart des fragments de Roanne appartiennent certainement à ce type, à l’exclusion de 2 exemplaires de section plus faible et munis d’un tenon d’assemblage en fer, moins caractéristiques (voir par exemple un exemplaire identique en contexte du Hallstatt D sur le site de la Heuneburg Sievers 1984 : pl. 9, no 139).
740Rappelons enfin que les fragments d’un moule à la cire perdue font connaître un autre type de bracelet en usage à Roanne (cf. infra § 3.3.6.2 et pl. 119, no 10).
741Bracelet filiforme en bronze, à décor répété quatre fois d’excroissances allongées imitant la technique du grènetis, propre à l’orfèvrerie, et séparées de protubérances plus étroites ornées de la même façon.
1 ex. : SJ 7003 et 12004 (deux fragments jointifs ; Bessou 1976 : pl. 10, nos 54‑55 ; horizon 7 ou postérieur ; pl. 109, no 24).
742Anneaux tubulaires fermés.
8 ex. : G1 4 (tôle d’alliage cuivreux ; non figuré ; horizon 3) ; G1 12 (tôle d’alliage cuivreux ; non figuré ; horizon 3) ; SP 13093 (tôle d’alliage cuivreux ; horizon 3 ou 4 ; pl. 109, no 25), SP 14065 (tôle d’alliage cuivreux ; non figuré ; horizon 5 ou 6), fosse 12 (bracelet de faible section en tôle d’alliage cuivreux enserrant une âme en fer formant tenon ; horizon 3 ; pl. 109, no 26), fosse 4 (anneau en fer de faible section, avec tenon d’assemblage en fer ; horizon 1 ; pl. 109, no 27), fosse 24 (tôle d’alliage cuivreux ; non figuré ; horizon 6) ; SP 16131 (tôle d’alliage cuivreux ; non figuré ; horizon 1 à 3).
743Bracelet filiforme à épissures.
1 ex. : fosse 7 (bronze ; horizon 2 ; pl. 109, no 28).
744Bracelet filiforme de type indéterminé. 3 ex. : SJ 12010‑14016 (fer ; horizon 1 ou 2 ; pl. 109, no 29), SP 13152 (bronze ; horizon 1 à 3 ; pl. 109, no 30), fosse 12 (bronze ; horizon 3 ; pl. 109, no 31).
3.3.1.4 Perles en verre
745Les perles en verre sont pe nombreuses (11 ex.). Dix appartiennent des types de La Tène D. Une autre, cannelée, est d’origine romaine. On utilise pour les classer la typologie élaboré pour l’étude des séries de Manchin (Gebhard 1989b : 168‑174), en rappelant aussi le groupe selon le classement d’Haevernick (1960). Le classement de perles (celles à yeux sont exclues) se fait comme celui des bracelets, en croisant la donnée de la couleur de base et de l’existence éventuelle d’un décor appliqué (séries I à XII) avec la nature du décor (catégories A à F) et la morphologie des perle (formes a à g).
746Comme le rappelle Gebhard (1989b 178‑179), les grosses perles sont surtout fréquentes à La Tène D. Seules les perles en verre incolore à feuille jaune intérieure (de la série I) ont certainement une origine plus ancienne. Contrairement aux bracelets, la production de certaines catégories (au moins celle à décor spiralé : catégorie B) se prolonge pendant La Tène D2. Les cartes de répartition ne sont pas encore assez remplies pour que l’on puisse se permettre de discerner des tendances régionales.
747Grosse perle en verre translucide incolore à légère tendance vert jaunâtre.
Type IIId, groupe 21.
1 ex. : fosse 7 (horizon 2 ; pl. 109, no 32).
748Perle en verre bleu cobalt, presque sphérique.
Série VI (les mensurations sortent du cadre des formes définies par Gebhard).
1 ex. : fosse 12 (verre assez poreux ; horizon 3 ; pl. 109, no 33).
749Perle assez grêle en verre bleu cobalt.
Type VIg, groupe 22.
1 ex. : SP 13167 (horizon 2 ou 3 ; pl. 109, no 34).
750Grosse perle en verre bleu cobalt avec mouchetures de verre opaque blanc.
Type VIIDe, groupe 24.
1 ex. : SJ 15100 (non daté ; pl. 109, no 35).
751Grosse perle en verre ambré avec applications croisées de verre opaque blanc (filets en spirale) et de verre translucide violet (filets concentriques). Type IXEe, groupe 25.
1 ex. : fosse 12 (horizon 3 ; pl. 109, no 38).
752Grosse perle en verre bleu cobalt avec applications croisées de verre opaque blanc (filets en spirale) et de verre translucide bleu (filets concentriques). Type VIIE(e), groupe 25.
2 ex. (G5 11 ; horizons 2 à 4 ; pl. 109, nos 36, 37), dont 1 de diamètre inhabituellement élevé.
753Grosse perle en verre violet.
Type Xe, groupe 21.
1 ex. : SJ 12026 (horizon 4 ; pl. 109, no 39).
754Grosse perle en verre violet très saturé avec applications hélicoïdales jaune.
Type XIBe, groupe 23.
1 ex. : fosse 12 (horizon 4 ; pl. 109, no 40).
755Grosse perle en verre violet avec applications croisées de verre jaune en bandes rayonnantes et de verre translucide violet en filets concentriques.
Type XIEe, groupe 25.
1 ex. : SJ 99999 (non daté ; pl. 109, no 41).
756Perle cannelée en verre bleu clair.
1 ex. : fosse 24 (horizon 6 ; pl. 109, no 42).
3 3.1.5 Perles en matériaux divers et pendeloques
757Perle façonnée par tournage dans un os long
SJ 12008 (horizon 2 ou 3 ; pl. 109, no 43).
758Petite perle en bronze
SJ 12008 (horizon 2 ou 3 ; pl. 109, no 44).
759Perle (?) en terre cuite grossière
SJ 11013 (horizon 5 ; pl. 109, no 45).
760Anneau large, tourné, en bois de cerf
SP 12179 (horizon 4 ou 5 ; pl. 109, no 46).
761Espaceur (?) en bronze
SJ 14008 (fil enroulé en spirale serrée ; horizon 2 ou 3 ; pl. 109, no 47).
762Pendeloque en bronze coulé, à décor mouluré
SJ 3013 (horizons 2 à 4 ; pl. 109, no 48).
763Les pendeloques en bronze sont peu communes à la fin de la période laténienne (elles sont présentes par exemple dans deux tombes féminines de La Tène D1 à Wederath : no 1205, 1216, no 2 [Haffner 1978] et à Horath, tombe 98 [Miron 1986 : 70 71]).
3.3.1.6 Fibules
764Les fibules sont en nombre suffisamment important pour permettre de caractériser précisément le faciès roannais et de contrôler la chronologie relative des ensembles de mobilier établie à partir de l’étude de la céramique. 86 exemplaires sont pris en compte. On a exclu du catalogue les types qui appartiennent essentiellement à une période postérieure, dans la mesure où ils n’apparaissent pas à Roanne dans des contextes sûrement plus anciens que la fin de l’horizon 5.
765C’est d’abord le cas des fibules à charnière, dont l’existence en Gaule est incertaine avant l’horizon des camps du limes, sinon dans le contexte très particulier des fossés d’Alésia (Duval 1974). Parmi celles‑ci, le type d’« Aucissa » (Feugère 1985 : type 22) est en effet de très loin le plus fréquent sur tous les camps augustéens. Les types à protège ressort sont déjà représentés à Dangstetten (vers 15‑10 av. J. C.) par une fibule de type Langton Down (Fingerlin 1971 : fig. 9, no 3) et une autre à arc plat en « queue de paon » (Fingerlin 1971 : fig. 9, no 1). Des données complémentaires qui permettent de dater l’apparition de cette technologie sont fournies par la fibule à queue de paon découverte à Amiens dans un contexte contemporain de l’occupation de Dangstetten, voire un peu plus ancien (Massy, Molière 1979 : 127‑128), par 1 autre exemplaire de l’horizon 3 supérieur de la fouille de la cathédrale de Bâle, également daté de l’avant dernière décennie du ier s. av. J. C. (Furger Gunti 1979 : fig. 37, no 10), et aussi par la fibule à disque médian rapporté et ressort protégé de la tombe A de Goeblange/Scheiereck (Luxembourg), certainement un peu plus ancienne que l’horizon de Dangstetten (Haffner 1974 : 69). Enfin, les fibules de type « pseudo Tène II », surtout fréquentes dans la première moitié du ier s. ap. J. C., ne semblent pas apparaître avant la fin du règne d’Auguste (Feugère 1985 : 196‑197, type 3b).
766L’ensemble du corpus comprend finalement 28 fibules de schéma La Tène II (types [4] et [7]), 39 de types de La Tène D1 (types [5] variante 1, [6] variante 1 et [8] variante 1) et 19 de types de La Tène D2 (types [1] à [3], [6] variante 2, [9] à [11]).
767Le nombre de fibules en fer risque d’être sous‑estimé parce que l’examen des lots de mobilier métallique n’a été effectué systématiquement que pour les unités stratigraphiques du chantier de Saint‑Paul sûrement datées d’avant la fin de l’horizon 5. En l’absence d’un tel tri méticuleux, au cours duquel les objets suspects sont soumis à un décapage mécanique sommaire et, le cas échéant, à la radiographie, plus de la moitié des fibules en fer peuvent en effet demeurer inaperçues.
768On utilise un classement purement morphologique, suivant une méthode préconisée récemment à propos d’un corpus de mobilier très semblable au notre (Guillaumet 1984), en renvoyant aussi autant que possible à la typologie élaborée par Feugère (1985).
7691 – Fibule à ressort nu et corde externe, arc filiforme de section aplatie, pied ajouré dans le prolongement de l’arc (Feugère 5b).
L’arc s’emmanche sur le ressort perpendiculairement à l’ardillon et le ressort est à 4 spires.
1 ex. en fer : SJ 99999 (Bessou 1976 : pl. 6, no 6 ; non daté ; pl. 110, no 1).
7702 – Fibule à ressort nu et corde externe, arc filiforme de section carrée, pied ajouré dans le prolongement de l’arc (Feugère 2).
L’arc s’emmanche sur le ressort perpendiculairement à l’ardillon et le ressort est à 4 spires.
1 ex., en fer : SJ 12005 (Bessou 1976 : pl. 6, no 8 ; horizon 6 ou 7 ; pl. 110, no 2).
7713 – Fibule à ressort nu et corde externe, arc filiforme de section ronde décoré d’une perle médiane moulurée dans un cas, pied ajouré dans le prolongement de l’arc (Feugère 4a, 4c, 6b).
2 ex. : SP 12011 (fer ; non daté ; pl. 110, no 3), SP 16042 (bronze ; horizon 6 ou postérieur ; pl. 110, no 4).
7724 – Fibule à ressort nu et corde externe, arc filiforme de section circulaire, et pied rabattu sur l’arc et fixé par un anneau (Feugère 1).
Il s’agit des fibules de type « La Tène II ». Les 28 exemplaires rencontrés sont en fer. La série de fibules de Feurs avait permis de distinguer trois variantes à partir de la longueur du ressort et de la morphologie du pied (Guichard 1988b : 152, fig. 123). La même classification ne peut s’appliquer efficacement ici en raison du peu d’exemplaires complets. On se contente donc de ranger les fibules selon le nombre de spires du ressort. On remarque également que, comme à Feurs, tous les exemplaires sont de petite taille. Le pied est complet dans 7 cas, dont 4 où il est trapézoïdal et 3 où il est triangulaire. Par ailleurs, 2 exemplaires possèdent une petite perle décorative sur le pied. La bague qui maintient le rabat du pied sur l’arc peut être solidaire de celui là (7 cas) ou indépendante (4 cas). Elle est le plus souvent moulurée.
773Ressort à 4 spires : 7 ex. : SJ 3013 (bague indépendante ; Bessou 1976 : pl. 6, no 1 ; horizons 2 à 4 ; pl. 110, no 5), SJ 12037 (bague solidaire du pied ; Bessou 1976 : pl. 6, no 7 ; horizon 1 à 3 ; pl. 110, no 6), SJ 12008 (horizon 2 ou 3 ; pl. 110, no 7), SJ 12010 (Bessou 1976 : pl. 7, no 13 ; horizon 1 ou 2 ; pl. 110, no 8), SP 13115 (exemplaire complet, pied à extrémité pointue décoré d’une perle, bague solidaire du pied ; horizon 3 ; pl. 110, no 9), SP 13161 (horizon 1 à 3 ; pl. 110, no 10), fosse 3 (horizon 1 ou 2 ; pl. 110, no 11).
774Ressort à 6 spires : 13 ex. : SJ 3013 (pied trapézoidal ; Bessou 1976 : pl. 6, no 3 ; horizons 2 à 4 ; pl. 110, no 12), SJ 14008 (bague indépendante ; Bessou 1976 : pl. VI, no 4 (?) ; horizon 2 ou 3 ; pl. 110, no 13), SJ 14008 (bague indépendante ; horizon 2 ou 3 ; pl. 110, no 14), SJ 12006 (horizon 4 ou 5 ; pl. 110, no 15), SJ 12010 14016 (horizon 1 ou 2 ; pl. 110, no 16), SJ 99999 (2 ex. ; non datés ; pl. 110, nos 17, 18), SP 13166 (horizons 1 à 3 ; pl. 110/19), SP 14215 (horizons 1 à 3 ; pl. 110/20), SP 14371 (bague solidaire du pied ; horizon 1 ou 2 ; pl. 110, no 21), SP 14374 (pied trapézoïdal ; horizon 1 ou 2 ; pl. 110, no 22), fosse 12 (bague solidaire du pied ; horizon 3 ; pl. 110, no 23), SP 16080 (horizon 2 ou 3 ; pl. 110, no 24).
775Ressort à 8 spires : 3 ex. : SJ 99999 (non daté ; pl. 110, no 25), fosse 4 (bague solidaire du pied ; horizon 1 ; pl. 110, no 26), fosse 6 (exemplaire complet, pied trapézoïdal décoré d’une petite perle, bague solidaire du pied, cheville en bois dans l’axe du ressort ; horizon 2 ; pl. 110, no 27).
776Ressort à plus de 8 spires : 1 ex. : SP 15326 (ressort étroit à 14 spires ; horizon 1 ou 2 ; pl. 110, no 28).
777Ressort manquant : 3 ex. : SJ 3013 (pied pointu, bague solidaire du pied ; Bessou 1976 : pl. 6, no 5 ; horizons 2 à 4 ; pl. 110, no 29), SJ 12010 (pied pointu, bague indépendante ; Bessou 1976 : pl. 6, no 2 ; horizon 1 ou 2 ; pl. 110, no 30), SJ 14008 (pied trapézoidal ; Bessou 1976 : pl. 6, no 10 ; horizon 2 ou 3 ; pl. 110, no 31).
7785 – Fibule à ressort nu et corde externe, arc plat triangulaire et pied ajouré dans le prolongement de l’arc (Feugère 7a). Il s’agit des fibules dites « à tête couvrante », ainsi dénommées parce que le sommet de l’arc masque le ressort. Leur carte de répartition montre deux zones de concentration très nettes en Languedoc et en Forez (Feugère 1985 : 234‑235 ; Guichard 1988b : 153), les exemplaires provenant d’autres régions se réduisant à quelques unités (à ceux mentionnés dans les travaux cités ci‑dessus, on doit ajouter l’oppidum de Manching, avec trois fibules [Gebhard 1991 : groupe 27 var. c, d]). Elles apparaissent à la fois en bronze (2 ex.) et en fer (8 ex.). L’arc est le plus souvent décoré par gravure dans le même style que les fibules de Nauheim (mais, à un exemplaire près, cette observation n’est plus possible sur les objets de Roanne). Le ressort est à 4 ou 6 spires. On a joint à ce type une fibule en fer à corde externe et arc plat dont le sommet, très coudé, ne vient pas couvrir le ressort.
779Variété 1 : 10 ex. : fosse 16 (fer ; Bessou 1976 : pl. 8, no 28 ; horizon 4 ; pl. 111, no 1), SJ 12006 (fer ; horizon 4 ou 5 ; pl. 111, no 2), SJ 14008 (fer ; Bessou 1976 : pl. 8, no 19 ; horizon 2 ou 3 ; pl. 111, no 3), SJ 14008 (fer ; Bessou 1976 : pl. 8, no 29 ; horizon 2 ou 3 ; pl. 111, no 4), SJ 14008 (fer ; horizon 2 ou 3 ; pl. 111, no 5), SJ 99999 (2 ex. ; fer ; non datés ; pl. 111, nos 6, 7), SJ 99999 (bronze ; non daté ; pl. 111, no 8), SP 15106 (bronze ; horizon 4 ; pl. 111, no 9), fosse 12 (fer ; horizon 3 ; pl. 111, no 10).
780Variété 2 : 1 ex. : SJ 14005 (fer ; horizon 4 ou 5 ; pl. 111, no 11).
7816 – Fibule à ressort nu et corde interne, arc filiforme de section circulaire et pied ajouré dans le prolongement de l’arc. Le ressort est à 4 spires, le pied est toujours très court. Deux variétés doivent être distinguées, la première à arc tendu, courbure régulière et pied trapézoidal (Guichard 1988b : 152, types 3b et 3c ; Feugère 4c1, 6b), la seconde à arc s’emmanchant sur le ressort perpendiculairement à l’axe de l’ardillon et se prolongeant par un coude et à pied triangulaire (Feugère 4c2 ; dans un cas, l’arc est décoré d’une perle). Les deux variétés totalisent 16 fibules, dont 10 en fer.
782Variété 1 : 11 ex. : SJ 11010 (bronze, objet perdu non figuré ; horizon 6 ou 7), SJ 14008 (fer ; Bessou 1976 : pl. 7, no 17 ; horizon 2 ou 3 ; pl. 111, no 12), SJ 99999 (fer (?) ; objet perdu ; Bessou 1976 : pl. 7, no 20 ; non daté ; pl. 111, no 13), SP 15095 (fer ; horizon 5 ou postérieur ; pl. 111, no 14), fosse 12 (3 ex. ; fer ; horizon 3 ; pl. 111, nos15 à 17), fosse 12 (bronze ; horizon 3 ; pl. 111, no 18), SP 15130 (bronze ; horizon 3 (?) ; pl. 111, no 19).
783Variété 2 : 3 ex. : SJ 14004 (fer ; Bessou 1976 : pl. 6, no 9 ; horizon 6 ou 7 ; pl. 111, no 20), SJ 14004 (fer ; Bessou 1976 : pl. 7, no 16 ; horizon 6 ou 7 ; pl. 111, no 21), SJ 99999 (fer ; objet perdu non figuré ; Bessou 1976 : pl. 7, no 15 ; non daté).
784Variété indéterminée : 2 ex. : fosse 11 (fer ; horizon 3 ; pl. 111, no 22), fosse 13 (bronze ; horizon 3 ; pl. 111, no 23).
7857 – Fibule à ressort nu et corde interne, arc filiforme de section circulaire et pied rabattu sur l’arc (Feugère 3a). Le ressort est à quatre spires et le pied triangulaire. 1 ex. en fer : SJ 12006 (Bessou 1976 : pl. 6, no 12 ; horizon 4 ou 5 ; pl. 111, no 24).
7868 – Fibule à ressort nu et corde interne, arc trapézoïdal et pied ajouré dans le prolongement de l’arc.
Le ressort est à 4 spires et le pied court. Une première variété, à arc tendu et pied trapézoïdal, inclut la fibule dite « de Nauheim » (Feugère 5a) et la fibule à arc plus grêle dite « de Lauterach ». Une seconde variété, à arc dont l’extrémité, aplatie en demi‑cercle, recouvre le ressort, est la fibule dite « à coquille » (Feugère 7c), non représentée dans la série roannaise. Le variété 1 est en revanche représentée par 16 exemplaires en bronze et trois en fer.
787Variété 1 : 19 ex. : G1 4 (bronze ; type de Lauterach ; horizon 3 ; pl. 111, no 25), SJ 14008 (fer ; Bessou 1976 : pl. 7, no 18 ; horizon 2 ou 3 ; pl. 111, no 26), SJ 99999 (fer ; Bessou 1976 : pl. 8, no 25 ; non daté ; pl. 111, no 27), SJ 99999 (6 ex. ; bronze ; objets perdus ; Bessou 1976 : pl. 7, nos 21 23, 23bis, pl. 8, nos 24, 26, 27 ; non datés ; pl. 111, no 28, pl. 112, nos 1 à 5), fosse 11 (bronze ; horizon 3 ; pl. 112, no 6), fosse 11 (bronze ; horizon 3 ; pl. 112, no 7), SP 14137 (bronze ; horizon 4 ; pl. 112, no 8), SP 14140 (bronze ; horizon 5 ou 6 ; pl. 112, no 9), SP 14140 (bronze, très corrodé ; non figuré ; horizon 5 ou 6), fosse 12 (3 ex. ; bronze ; horizon 3 ; pl. 112, nos 10‑12), SP 16086 (fer ; horizon 5 ou 6 ; pl. 112, no 13).
7889 – Fibule à ressort nu et corde interne, arc trapézoïdal de section variable et pied ajouré dans le prolongement de l’arc (Feugère 7b, fibule « à coquille »).
L’arc s’emmanche sur le ressort perpendiculairement à l’axe de l’ardillon et se prolonge par un coude à angle droit ; il s’épaissit brusquement au‑dessus du ressort et le recouvre en partie ; le ressort est à 4 spires et le pied est triangulaire. Dans deux cas, l’arc est orné d’une perle.
4 ex. en bronze : SJ 5004 (Bessou 1976 : pl. 8, no 35 ; horizon 4 ; pl. 112, no 14), SJ 11010 (Bessou 1976 : pl. 8, no 34 ; horizon 6 ou 7 ; pl. 112, no 15), SJ 99999 (arc décoré d’une perle ; Bessou 1976 : pl. 8, no 33 ; non daté ; pl. 112, no 16), SJ 14005 (arc décoré d’une perle ; horizon 4 ou 5 ; pl. 112, no 17).
78910 – Fibule à ressort nu et corde externe, avec un ergot de fixation pour la corde, arc trapézoïdal et pied ajouré dans le prolongement de l’arc (cf. Feugère 14). L’arc s’emmanche sur le ressort perpendiculairement à l’axe de l’ardillon et se prolonge par un coude à angle droit.
2 ex. en bronze : G1 22 (après l’horizon 7 ; pl. 112, no 18), fosse 22 (horizon 6 ; pl. 112, no 19).
79011 – Fibule à ressort nu et corde externe, avec un ergot de fixation pour la corde, arc interrompu et pied ajouré dans le prolongement de l’arc.
La morphologie de l’arc permet de distinguer plusieurs variétés.
791Variété 1 : l’arc est rectangulaire, formé d’une partie cintrée et d’une partie rectiligne séparées par un petit disque médian (Feugère 15a).
2 ex. en bronze : SJ 99999 (2 ex. ; Bessou 1976 : pl. 9, nos 37, 38 ; non datés ; pl. 112, nos 20‑21).
792Variété 2 : l’arc est formé d’une partie triangulaire à base appuyée sur le ressort, séparée d’une partie rectangulaire rectiligne par un disque médian entouré de deux « ailettes » (cf. Feugère 13b, fibule « à ailettes »).
1 ex. en bronze, pourvu d’un décor estampé de palmettes : fosse 24 (horizon 6 ; pl. 112, no 22).
793Variété 3 : l’arc est formé d’une partie triangulaire à sommet appuyé sur le ressort, séparée par un disque médian d’une partie filiforme (Feugère 10a2). 2 ex. en bronze, dont 1 d’identification incertaine : SJ 99999 (Bessou 1976 : pl. 9, no 36 ; non daté ; pl. 112, no 23), SJ 99999 (Bessou 1976 : pl. 9, no 39 ; non daté ; pl. 112, no 24).
794Variété 4 : l’arc est formé d’une partie triangulaire massive à sommet appuyé sur le ressort sur laquelle vient se greffer un pied rectangulaire étroit (cf. Feugère 10a, « Kragenfibel »).
1 ex. en bronze, très corrodé : fosse 17 (Bessou 1976 : pl. 10, no 47 ; horizon 5 ; pl. 112, no 25).
795L’exemplaire qui correspond à la variété 2 appartient plus précisément à une série dont l’aire de diffusion semble restreinte à la Suisse occidentale et à la Bourgogne, caractérisée par un arc large et parfois un décor de palmettes estampées analogue à celui de Roanne (Ettlinger 1973 : type 10 et pl. 5, no 1).
796Fragments de fibules de type indéterminé.
1 objet : pied de fibule en fer, allongé et trapézoïdal : SP 24 (horizon 1 ou 2 ; pl. 112, no 26).
3.3.1.7 Éléments de ceintures
797Passants métalliques
Outre une série d’anneaux en bronze ou en fer qui appartiennent plus ou moins vraisemblablement à l’équipement vestimentaire, des ceintures en cuir sont attestées par plusieurs passants métalliques munis d’un crochet. Ces crochets font souvent partie des systèmes de suspension d’épées de la fin de la période laténienne, après la disparition des chaînes métalliques de La Tène C1 (Brunaux, Lambot 1987 : 128‑129 ; Rapin 1990 : 289). Cette association est en effet démontrée par la documentation d’origine funéraire (par exemple : Graue 1974 : 58‑59 ; Rapin 1988 : 66‑72). Ainsi à Wederath, nécropole la plus importante disponible pour La Tène D au nord des Alpes, quatre des six passants publiés à ce jour proviennent de tombes à épée (tombes 263, 301, 776, 1216, no 1). Dans la même nécropole, quatre tombes à épée présentent un système de suspension réduit à de simples anneaux, revenant ainsi à un modèle répandu à La Tène B, et les douze dernières n’en possèdent aucun témoignage.
798Quatre variétés peuvent être distinguées dans la série roannaise, qui semblent toutes appartenir à des séries de La Tène D.
799Variété 1
Passant formé d’un fil métallique épais forgé en forme de cœur et terminé par un crochet.
4 ex. en fer : SJ 3013 (horizons 2 à 4 ; pl. 113, no 1), SP 16050 ? (horizon 6 ou 7 ; pl. 113, no 2), SP 12138 (horizon 2 ou 3 ; pl. 113, no 3), SP 13120 (horizon 2 ou 3 ; pl. 113, no 4), ainsi que des empreintes bien lisibles répétées sur le flanc d’un peson de métier à tisser (?) en terre cuite : SJ 15220 (non daté ; cf. infra pl. 118, no 58).
Cette variété, la plus simple, est bien attestée à La Tène D (Wederath, tombes 20, 308, 1216, no 1, Horath, Biewer… ; Miron 1986 : 70).
800Variété 2
Passant formé d’un anneau circulaire sur lequel est directement fixé un bouton. 2 ex. : SJ 12006 (fer ; horizon 4 ou 5 ; pl. 113, no 5), SJ 99999 (bronze ; non daté ; pl. 113, no 6).
Ce type apparaît encore dans des contextes du ier s. av. J. C., en particulier à Alésia (Rapin 1988 : pl. 38, no 12 ; voir aussi Chapotat 1970 : pl. 2, nos l 2 ; Guichard 1988b : fig. 133, no 7).
801Variété 3
Passant formé d’un anneau circulaire sur lequel se greffe dans le même plan une partie pleine triangulaire terminée par un bouton.
1 ex. : SP 15131 (fer ; horizon 3 ; pl. 113, no 7).
1 exemplaire de Nages est daté de la seconde moitié du ier s. av. J. C. (Tendille 1980 : 106).
802Variété 4
Passant formé d’un anneau circulaire sur lequel se greffe dans le même plan une partie triangulaire terminée par un bouton, décorée de cornes ou d’ajours.
1 ex. : SJ 99999 (fer ; Bessou 1976 : pl. 13, no 13 ; non daté ; pl. 113, no 8).
Cette variété est la plus évoluée. Elle est néanmoins attestée dès les environs de 100 av. J. C. (tombe à épée de Nîmes/Le Chemin de la Ranquette [Tendille 1980 : 105‑106]), puis au milieu du ier s. à Alésia (Rapin 1988 : pl. 38, no 12).
803Anneaux métalliques
14 ex. en contexte stratigraphique datable, dont 5 en bronze : fosse 8 (horizon 2 ; pl. 113, no 9), fosse 14 (horizon 4 ; pl. 113, no 10), SP 13228 (horizon 2 ou 3 ; pl. 113, no 11),
SP 15106 (horizon 4 ; pl. 113, no 12), fosse 7 (horizon 2 ; pl. 113, no 13) ; 9 en fer : SJ 11009 (horizon 6 ou 7 ; pl. 113, no 14), SJ 12046 (horizon 6 ou 7 ; pl. 113, no 15), SJ 15250 (horizons 4 à 6 ; pl. 113, no 16), SP 50 (horizon 2 ; pl. 113, no 17), SP 12083 (horizon 4 à 6 ; pl. 113, no 18), fosse 5 (2 ex. ; horizon 1 ; pl. 113, nos 19, 20), fosse 25 (horizon 6 ; pl. 113, no 21), fosse 24 (horizon 6 ; pl. 113, no 22).
3.3.1.8 Instruments de toilette
804Les objets qui entrent dans cette catégorie sont peu nombreux. Ils comprennent les éléments des classiques trousses de toilette (pincettes, sondes, curettes). On y a également joint les forces, puisque les exemplaires roannais, de faibles dimensions, doivent en priorité être identifiés à des objets de toilette. Cette fonction se déduit en effet d’une abondante documentation d’origine funéraire, qui montre plus précisément que c’est un élément typique du mobilier des tombes masculines, souvent associé à des pièces d’armement – pour la période considérée, voir par exemple les tombes 203, 470, 624, 978 et 1082 à Wederath, la tombe 3 de Trèves/Olewig, la tombe A de Goeblange/Scheiereck, la tombe 5 de Beaucaire/Les Marronniers (cf. dernièrement Py 1990a : 767, nos 38, 43) ; plus généralement, voir Lorenz 1978 : 110 (vue d’ensemble pour La Tène ancienne), Piana Agostinetti 1983 : 118 (pour la fin de la période laténienne dans le Tessin), Jacobi 1974 : 87‑89.
805Forces
3 ex. (en fer) : SJ 11013 (Bessou 1976 : pl. 13, no 7 ; horizon 5 ; les deux lames étant conservées, l’objet a dû être cassé à la fouille ; pl. 113, no 23), SJ 11013 (Bessou 1976 : pl. 13, no 0 ; lame isolée ; horizon 5 ; pl. 113, no 24), SJ 14008 (Bessou 1976 : pl. 13, no 8 ; lame isolée ; horizon 2 ou 3 ; pl. 113, no 25).
806Pincettes
2 ex. : SJ 12008 (bronze ; horizon 2 ou 3 ; pl. 113, no 26), fosse 4 (fer ; horizon 1 ; pl. 113, no 27).
807Cet objet, de conception très simple, traverse tout l’âge du Fer (Tendille 1981 ; 63). Il est également typique des panoplies de tombes masculines. Le type étroit présent à Roanne pourrait prendre la suite à La Tène D1 d’un type à base plus large, que l’on retrouve dans de nombreux ensembles de mobilier de La Tène C2 (Jacobi 1974 : 95 96 ; Bantelmann 1972 : 106). L’analyse des contextes régionaux ne s’oppose pas à cette hypothèse : un exemplaire large est présent à Poncins/Goincet dans une fosse de l’horizon 1, un autre, étroit, à Feurs dans une fosse de l’horizon 3 (Guichard 1988b : 152).
808Éléments de trousse de toilette 1 ex. certain : fosse 10 (bronze ; horizon 2 ; pl. 113, no 28) ; 1 ex. possible : fosse 24 (fer ; horizon 6 ; pl. 113, no 29).
809Le premier objet, à extrémité arrondie, est généralement considéré comme une sonde. C’est un élément fréquent des panoplies de toilette de la fin de La Tène (Jacobi 1974 : 96, pl. 29, nos518, 522 ; Chapotat 1970 : pl. 11, no 7, 8 ; Furger Gunti, Berger 1980 : pl. 12, no 264 ; Van Endert 1991 : 66). Ces panoplies sont remplacées dans la seconde moitié du ier s. av. J. C. par de nouveaux instruments d’origine méditerranéenne qui comportent une sonde et, à l’extrémité opposée, une spatule (par exemple Tendille 1981 : 72‑73).
3.3.2 Armement
810Comme l’on pouvait s’y attendre sur un site d’habitat, où l’essentiel du mobilier recueilli provient de rejets domestiques, l’armement est très rare et surtout représenté par des objets réduits à l’état de fragments.
3.3.2.1 Épées et fourreaux
811Quatre fragments de fourreaux sont identifiables, ainsi qu’un fragment de lame.
812Bouterolles
3 ex. en fer : SJ 14016 (horizon 1 ou 2 ; pl. 113, no 30), SP 15127 (horizon 2 ou 3 ; pl. 113, no 32), SP 21 (horizon 5 ou 6 ; pl. 113, no 31).
813Ces 3 bouterolles sont suffisamment bien conservées pour pouvoir être datées approximativement. La plus ancienne est certainement SJ 14016, massive et renflée. Elle doit être attribuée à La Tène B. La suivante dans l’ordre chronologique est SP 15127. La gorge plus mince, terminée en pointe et dotée de griffes destinées à maintenir la tôle du fourreau, est caractéristique des fourreaux de La Tène C. La plus récente, SP 21, est situable à La Tène D, comme l’indique la forme arrondie de la pointe de l’épée qu’elle enveloppait et le renforcement de l’extrémité de la gorge, qui ne s’accompagne pas d’un épaississement dans le plan transversal comme sur les bouterolles de La Tène B. De tels fourreaux à pointe mousse et à barrettes transversales (Ici disparues) sont attestés au tournant du IIe s. et du Ier s. (parmi les plus anciens, celui de la tombe de Nîmes/Le Chemin de la Ranquette est sans doute le mieux daté ; Py 1981 : 161‑167) et demeurent le type unique pendant toute la durée de La Tène D. Ils apparaissent ainsi dans le mobilier des fossés d’Alésia (Sievers 1994 : 276, fig. 5, no 2). Des exemplaires évolués sont encore en usage à la fin du ier s. av. J. C., comme le montrent par exemple la tombe B de Goeblange/Scheiereck (Haffner 1974 : fig. 3, no 15) et celle de Fléré la Rivière (Ferdière, Villard 1993 : 60, fig. 1 61).
814Fragment de tôle de fourreau
SP 15326 (fer ; horizon 1 ou 2 ; pl. 114, no 1).
815Tronçon de lame d’épée
SJ 11013 (fer, très corrodé ; horizon 5 ; pl. 114, no 2).
3.3.2.2 Armes de jet
816Cette rubrique comprend 2 fers de lance ou de javelot, ainsi qu’une pointe à douille beaucoup plus petite qui doit être identifiée à une flèche. Ce dernier type d’arme, rare en milieu laténien, est attesté à Alésia (Duval 1970).
817Fers de lance à douille
2 ex. : SJ 12008 (Bessou 1976 : 13, no 5 ; horizon 2 ou 3 ; pl. 114, no 3) ; l’objet a été réutilisé comme couteau (?) : tranchant émoussé, douille écrasée, SJ 15280 (Bessou 1976 : pl. 13, no 6 (?) ; non daté ; pl. 114, no 4).
818Fer de flèche à douille
SP 28 (horizon 6 ; pl. 114, no 5).
3.3.2.3 Boucliers
819Plusieurs fragments d’armatures de bouclier peuvent être identifiés : tronçons de gorges de protection périphériques et umbo.
820Gorges métalliques de boucliers
4 fragments : fosse 17 (horizon 5 ; pl. 114, no 8), SJ 12006 (horizon 4 ou 5 ; pl. 114, no 6), SP 13093 (horizon 3 ou 4 ; pl. 114, no 9), SP 15268 (horizon 5 ou 6 ; pl. 114, no 7).
821Umbo de bouclier
1 ex. : G4 7 (fer ; horizon 2 ou 3 ; pl. 114, no 10).
Cet umbo a subi plusieurs mutilations avant son enfouissement : martelage de la coque, tronçonnage d’une aile. Il correspond au type VI de Rapin (1988 : 72‑73, 81), caractérisé par des ailettes très longues, rectangulaires ou légèrement évasées (comme c’est le cas ici), très fréquent sur les sanctuaires picards à La Tène C2.
3.3.3 Harnachement et charronnage
822Mors de filet
SJ 11012 (fer ; Bessou 1976 : pl. 13, no 2 ; horizons 2 à 4 ; pl. 115, no 1). Le mors de filet à gros anneaux latéraux fermés est de loin le type le plus répandu dans la civilisation laténienne depuis la fin de La Tène B ; il disparaît au début de l’époque romaine (Jacobi 1974 : 175‑182 ; Werner 1988 : type XIV). La variété à canon rigide, comme celui‑ci, est moins fréquente que celle à canon articulé. Elle est présente à 1 seul exemplaire à Manching (Jacobi 1974 : pl. 49, no 770), contre 14 de l’autre type.
823Élément de mors de bride (?)
SJ 99999 (fer ; non daté ; pl. 115, no 2). Cet objet légèrement cintré, de section quadrangulaire à un bout et circulaire à l’autre, doté de deux perforations allongées, trouve son équivalent à Manching, avec l’identification hypothétique à un élément de mors ou de chenet (Jacobi 1974 : 240, pl. 80, nos 1583‑1587) et sur le site de sanctuaire de La Villeneuve au Châtelot (Aube) (Duval 1994 : 112, avec l’identification à un marteau à double emmanchement).
824Tronçon de bandage de roue
SJ 11013 (fer ; horizon 5 ; pl. 115, no 3).
3.3.4 Vaisselle
825On range dans cette catégorie la vaisselle métallique de présentation. Les récipients utilitaires (seilles, chaudrons) sont décrits dans le paragraphe suivant.
826Éléments de passoire
SP 12098 (doigtier d’anse en bronze ; horizons 3 à 5 ; pl. 115, no 4), SJ 12006 (poucier d’anse ; horizon 4 ou 5 ; pl. 115, no 5).
827Les passoires à vin dotées d’une anse en deux parties, dont chacune est attestée à Roanne, sont un mobilier très caractéristique du ier s. av. J. C. et très largement diffusé, qui peut avoir été importé du monde méditerranéen. Les contextes les plus anciens où elles apparaissent appartiennent encore certainement au iie s. (Guillaumet 1990 ; 158 ; ibid 1991 : 92). Elles sont utilisées jusqu’à l’époque augustéenne.
828Tasse ansée
SP 13109 (bronze ; horizon 4 ; pl. 115, no 6).
Cet objet inhabituel est complet, mais écrasé et très corrodé. Sa restitution n’est donc pas entièrement certaine : si le diamètre du fond est mesurable précisément et si les parois sont sûrement cintrées, un profil un peu plus évasé n’est pas exclu. Par son aspect général, il se rattache à la famille des gobelets métalliques tardo républicains à parois concaves, probablement produits en Italie (Feugère 1991). Il s’en distingue néanmoins par deux aspects, sa contenance anormalement réduite et surtout sa technologie et sa finition très sommaires. Alors que ces récipients sont presque toujours chaudronnés d’une seule pièce, la tasse de Roanne est formée d’une feuille de métal enroulée en cylindre à laquelle a ensuite été ajusté et soudé un fond indépendant. L’anse possède un galbe habituel mais se limite à un simple ruban sommairement forgé, alors que la norme correspond à des anses au décor élaboré obtenu à la fonte. Ces anomalies suggèrent que l’objet est seulement une imitation (régionale ?) des récipients italiques.
3.3.5 Outillage domestique
3 3.5.1 Ustensiles culinaires et liés au foyer
829On ne considère ici que l’équipement métallique. On rappelle que les accessoires en terre cuite liés au chauffage et à la cuisson (braseros, chenets) ont été présentés plus haut (§ 2.3.2.2).
830Éléments de seilles
Fosse 12 (attache d’anse en fer ; horizon 3 ; pl. 115, no 7) ; fosse 25 (crampon d’assemblage ; horizon 6 ; pl. 115, no 8). L’attache d’anse est un objet tout à fait classique (Jacobi 1974 : pl. 38, nos 644‑648), qu’il n’est pas surprenant de découvrir dans le comblement d’un puits. Son profil montre qu’elle s’adaptait à une seille évasée d’un diamètre d’ouverture voisin de 25 cm. Le crampon serait tout aussi banal s’il ne conservait des traces ligneuses qui doivent être identifiées aux vestiges de deux douelles jointives d’un récipient légèrement conique, qu’il maintenait serrées.
831Éléments de fourchette à chaudron
SJ 11013 (fragment de manche en fer ; horizon 5 ; pl. 115, no 9), SP 13163 (extrémité de manche ; horizon 2 ou 3 ; pl. 115, no 10).
Bien que fragmentaire, la tige SJ 11013 peut être identifiée à un manche de fourchette à cause de sa torsion caractéristique, destinée à lui donner plus de rigidité. L’identification du second fragment est également peu douteuse (Perrin 1990 : fig. 151, no 223, 224, 226).
832Extrémité de manche de tisonnier
SJ 1010 (fer ; horizon 6 ou 7 ; pl. 115, no 11). Jacobi 1974 : pl. 30, 31.
833Élément de gril (?)
Fosse 11 (fer ; horizon 3 ; pl. 115, no 12).
834Chaudron
SP 15218 (horizon 1 ; pl. 116, no 1). Comme c’est très souvent le cas, la cuve du chaudron, en bronze, a disparu. Il ne demeure donc que la collerette sommitale en fer, à laquelle demeurent fixés les petits rivets en cuivre qui maintenaient la cuve. C’est un cylindre d’un diamètre de 36 cm et d’une hauteur de 8 cm. Le rebord, massif et de profil anguleux, s’explique par l’enroulement de la tôle qui forme la collerette sur une forte armature de section carrée. Les deux anneaux de suspension ont été arrachés. Leur emplacement est marqué par une perforation d’un diamètre de 8 mm encadrée de gros rivets à tête cylindrique. Cette disposition, qui ne semble pas la plus fréquente, se retrouve exactement sur le chaudron de la tombe B de Goeblange/Scheiereck (Metzler et al. 1991 : fig. 88, no 7) : les deux rivets permettent de fixer une tôle de renforcement interne (disparue à Roanne) et servent de butoir aux anneaux de suspension. Ni la morphologie, ni la technologie ne peuvent donner d’indications précises de datation. Jacobi (1974 : 145‑148) suggère seulement que la section carrée de l’armature du rebord est plutôt caractéristique de La Tène C, tandis qu’elle serait plus souvent trapézoïdale par la suite.
3.3.5.2 Couteaux, aiguisoirs et pierre à découper
835Parmi les cinq couteaux répertoriés, celui à soie plate et anneau appartient à un type qui semble plutôt caractéristique du iie s. dans le Midi, où il serait remplacé au ier s. par d’autres, sans anneau terminal (Tendille 1982 : 46‑52). Il demeure cependant le type le plus fréquent à La Tène D dans le monde continental (Jacobi 1974 : 116‑121 ; Perrin 1990 : 55‑57). Le couteau à soie effilée, à lame plus courte et plus étroite devait sans doute avoir un usage différent des lourds couteaux à anneau, plus appropriés à la découpe de la viande (Jacobi 1974 : 122‑123). Le dernier type, à soie plate et perforée, n’a pas de comparaison dans les grandes séries de référence de la fin de la période laténienne.
836L’aiguisoir parallélépipédique en grès de grain fin (matériau de provenance non régionale) est un mobilier classique de la fin de la période laténienne. Ceux taillés dans une anse d’amphore sont plus originaux. L’identification de la pierre à découper repose sur son usure, due à un usage de longue durée, et aux nombreuses traces de couteau que porte sa surface supérieure.
837Couteau à manche plat terminé par un anneau, fermé ou ouvert (fer)
3 ex. : SJ 14008 (Bessou 1976 : pl. 13, no 3 ; horizon 2 ou 3 ; pl. 116, no 3), HOP76/10 (horizon 5 ou 6 ; pl. 116, no 2), SP 22096 (horizon 3 ; pl. 116, no 5).
838Couteau à manche rectangulaire étroit perforé à son extrémité (fer)
SP 22097 (horizon 2 ou 3 ; pl. 116, no 4).
839Petit couteau à soie (?)
SP 13154 (fer ; horizon 2 ou 3 ; pl. 116, no 6).
840Aiguisoirs
3 ex. : SJ 14023 (grès à grain fin ; horizon 1 ; pl. 116, no 8), SP 13228 (anse d’amphore réutilisée ; horizon 2 ou 3 ; pl. 116, no 7), fosse 12 (anse d’amphore réutilisée ; horizon 3 ; pl. 116, no 9).
841Pierre à découper Fosse 10 (calcaire à grain fin ; horizon 2 ; pl. 119, no 1).
3.3.5.3 Meules et mortiers
842Le nombre de meules et mortiers en pierre considérés dans ce paragraphe (16 fragments de meules et 6 fragments de mortiers) est réduit pour deux raisons : leur ramassage n’a sans doute pas été systématique sur les chantiers les plus anciens et la plupart des fragments conservés de ces chantiers ont perdu toute indication de provenance stratigraphique. Qui plus est, un bon nombre de fragments du chantier Saint‑Paul avaient été réutilisés comme calage de poteau et sont de ce fait difficilement datables. Les statistiques sont donc peu utilisables et le dénombrement proposé ici est certainement largement au‑dessous de la réalité.
843Les meules sont toutes du type rotatif. Les mortiers sont des objets en forme de coupelle basse circulaire, souvent façonnés avec soin (pied avec couronne de pose bien dégagée), déjà connus dans le nord du Massif central (Guichard 1988b : 150). Leur apparition dans les mêmes horizons que les meules rotatives suppose une utilisation autre que le broyage des céréales, pour lequel ces dernières sont beaucoup plus efficaces.
844Trois matériaux sont attestés, du basalte à texture bulleuse (7 meules rotatives, 1 mortier), du grès de texture fine à moyenne (6 meules rotatives, 5 mortiers) et du calcaire (2 meules rotatives). Le site de Feurs ne présente pas la même diversité, le seul matériau attesté y étant le basalte.
845Aux différences de matériaux s’ajoutent des différences morphologiques qui s’expliquent par l’existence de plusieurs ateliers alimentant le marché régional. Les catilli des meules en basalte sont en effet toujours cylindriques, de hauteur variable, et munis d’un rebord périphérique légèrement marqué sur leur face supérieure, tandis que ceux des meules en grès ont un profil beaucoup plus arrondi. Le calcaire est quant à lui un matériau de substitution de qualité médiocre pour cet usage, de provenance locale dans au moins un des deux cas (calcaire jaune à entroques de la vallée du Sornin).
846Les meules en basalte apparaissent dès l’horizon 1 et sont utilisées Jusqu’à la fin de l’époque romaine sans évolution de forme. Les meules en grès sont également attestées depuis la même époque, mais semblent en revanche disparaître à l’époque romaine : les couches romaines de la fouille de Saint‑Paul ont livré plusieurs meules en basalte, mais seulement une meule en grès (encore s’agit il plus précisément d’une molasse d’origine locale).
847Fragments de catilli de meules en basalte
7 ex. : SP 11103 (2 ex. ; horizon 1 ou 2, pl. 117, nos 1, 2), SP 15130 (horizon 3 ; pl. 117, no 3), fosse 25 (3 ex. ; horizon 6 ; pl. 117, nos 4‑6), SP 22052 (horizons 2 à 5 ; pl. 117, no 7).
848Fragments de catilli de meules en grès
4 ex. : SP 16149 (horizon 2 ; pl. 117, no 11), SP 11103 (horizon 1 ou 2 ; pl. 117, no 9), fosse 12 (horizon 3 ; pl. 117, no 8), fosse 25 (horizon 6 ; pl. 117, no 10).
849Fragment de meta de meule en grès
SP 13115 (horizon 3 ; pl. 117, no 12).
850Fragments de catilli de meules en calcaire
2 ex. : SP 13045 (horizon 5 ou 6 ? ; calcaire jaune à entroques ; pl. 117, no 13), fosse 25 (horizon 6 ; calcaire grossier blanc rosé ; pl. 117, no 14).
851Fragment de mortier en basalte
SP 22052 (horizons 2 à 5 ; pl. 117, no 15).
852Fragments de mortiers en grès
5 ex. : SP 12128 (horizon 5 ou 6 ; pl. 117, no 17), SP 45 (horizon 6 ; pl. 117, no 16), SP 14113 (horizon 4 ; pl. 117, no 18), SP 15130 (horizon 3 (?) ; pl. 117, no 19), fosse 12 (horizon 3 ; pl. 117, no 20).
3.3.6 Activités artisanales
853Les activités artisanales ont laissé des vestiges très peu nombreux, qu’il s’agisse de matière première, de rebuts de fabrication ou d’outillage. On n’a pu mettre en évidence aucun secteur qui leur soit spécifiquement dévolu. La seule activité de transformation bien représentée est le tissage, qui pouvait prendre place dans le cadre domestique.
3.3.6.1 Filage et tissage
854Le filage de la laine est attesté par seulement quatre fusaïoles. Les pesons, dont le rôle est de tendre les fils de trame sur des métiers à tisser verticaux, sont en revanche nombreux : 62 exemplaires.
855Fusaïoles en terre cuite
4 ex. : SJ 4005‑5004 (horizon 4 ; pl. 119, no 2), SP 13152 (horizons 1 à 3 ; pl. 119, no 3), SP 14245 (horizon 1 ou 2 ; pl. 119, no 4), SP 14393 (occupation gauloise initiale ; pl. 119, no 5).
856Pesons de métier à tisser
62 ex. (tabl. xii ; pl. 118).
857Le façonnage et la cuisson des pesons sont de qualité très variable ; quelques exemplaires n’ont même pas été cuits. 59 ont une section grossièrement carrée et un profil légèrement tronconique, les 3 autres (dont 2 incomplets) ont une section circulaire. Parmi ceux de section carrée, 15 présentent la particularité curieuse de ne pas être perforés, l’information étant manquante pour 13 exemplaires incomplets. La destination de ces pesons non perforés semble néanmoins peu douteuse en raison de leur forme, rigoureusement identique à celle des exemplaires perforés, des marques qu’ils portent parfois, que l’on retrouve également sur les pesons perforés, et de leur association avec ces derniers dans une fosse (SP 13228 : quatre pesons perforés et un non perforé). On doit donc supposer que les faisceaux de fils étaient dans ce cas enroulés autour des blocs d’argile ou que ceux‑ci étaient suspendus dans des sacs. Les pesons de section carrée présentent souvent une marque sur leur face supérieure : une croix dans huit cas, trois points estampés dans quatre autres, alors que dix‑neuf ne sont pas marqués. Ce genre de marque, attestée sur des pesons d’origine géographique très variée (cf. par exemple : V. Chapot, in Daremberg, Saglio 1877 s.v. textrinum ; Sievers 1984 : 53‑54) servait sans doute au repérage des différents types de fils de trame dans le cas d’armures complexes.

TABL. XII – Pesons de métier à tisser : contextes stratigraphiques. Les numéros renvoient aux illustrations de la pl. 118.
858Le seul peson de section circulaire complet n’est pas perforé. Les deux autres, fragmentaires (et donc d’identification incertaine), sont décorés pour l’un de cannelures verticales profondes, pour l’autre de motifs estampés obtenus par impression d’une boucle de ceinture d’un type fréquemment rencontré à La Tène D (cf. supra § 3.3.1.7).
859Les pesons perforés pyramidaux et de section quadrangulaire sont attestés en Europe tempérée depuis la fin de l’âge du Bronze (Ferdière 1984 : 218‑227 ; Guichard 1985 pour un contexte régional du Hallstatt D : quatorze pesons regroupés dans une fosse d’incinération [?]) mais semblent apparaître beaucoup plus tardivement dans le Midi (Py 1990a : 454‑459). À Roanne, aucun n’est sûrement daté d’après l’époque augustéenne.
3.3.6.2 Métallurgie
860Tous les chantiers ont livré des indices de métallurgie, suffisants pour indiquer l’activité d’artisans sur le site, mais ils n’ont pas mis en évidence de zone réservée à cette activité. Ainsi, la conservation systématique des déchets métallurgiques sur le chantier le plus récent (Saint‑Paul) n’a pas permis de récolter plus de 2 kg de scories de fer. Le travail des alliages cuivreux (et peut être des métaux précieux) est également signalé par une faible quantité de déchets métallurgiques et par quelques fragments de creusets et de moules.
861Lingot de fer
Fosse 3 (horizon 1 ou 2 ; pl. 119, no 6). Ce lingot massif, d’une longueur de 45 cm et d’un poids de 3,78 kg, est doté d’une forme inhabituelle. Alors que les lingots de la période laténienne de forme allongée (dits currency bars) ont généralement une extrémité effilée, qui permettait leur manipulation avec une pince, celui‑ci présente au même emplacement une sorte de large gouge. L’autre différence tient à la masse de l’objet, beaucoup plus conséquente que celle des currency bars et plus proche de celle des lingots bipyramidaux, qui sont l’autre type largement représenté pendant la période laténienne. Jacobi (1974 : 248‑253) remarque que des détails de morphologie doivent dénoter des centres de production différents. Le faible nombre de lingots de fer laténiens recensés en France (cf. le vide de la carte de répartition de Jacobi 1974 : 251, pl. 57, en partie comblé depuis par diverses publications recensées par Mangin 1992) empêche cependant de préciser cette hypothèse à partir de l’exemplaire de Roanne. Ne nous étant pas livré à une enquête systématique sur ce type d’objet, nous ne pouvons citer qu’une comparaison probante, avec un lingot du site de Saint‑Jean Trolimon/Tronoën (Finistère), d’ailleurs non identifié comme tel dans l’article qui le mentionne (Duval 1990 : fig. 9, no 5). Cet objet possède en commun avec l’exemplaire roannais l’extrémité en forme de gouge, mais il est en revanche plus mince et moins long (30 cm). Le faciès général du site suggère une datation à La Tène B ou à La Tène C. Signalons encore que des currency bars de type habituel sont également attestés dans le cadre régional, dans les dragages de la vallée de la Saône, sur le site de Clermont Ferrand/ Aulnat (Puy‑de‑Dôme) (Périchon 1983 : 43, fig. 7, no 11) et probablement sur le site forézien de Lijay, dès La Tène B (Béfort et al. 1986 : fig. 5, no 15).
862Ébauche de fabrication (?)
Fosse 4 (tige massive en bronze ; horizon 1 ; pl. 119, no 7).
863Moules à alvéoles
Fosse 1 (horizon 1 ; pl. 119, no 8), SJ 3008 (horizon 4) ou 3013 (horizons 2 à 4 ; pl. 119, no 9).
864Les moules à alvéoles sont classiques sur les sites de la fin de la période laténienne (plus précisément de La Tène D). Les analyses montrent qu’ils étaient utilisés en métallurgie (et particulièrement en orfèvrerie), sans doute pour des usages bien plus larges que la seule préparation de flans monétaires, comme on l’a longtemps cru (Chevallier et al. 1993, avec bibliographie).
865Moules à cire perdue
G5 7 (3 fragments ; horizon 3 ou 4 ; pl. 119, nos10, 11), G5 12 (horizons 5‑6 ; pl. 119, no 12).
Ces 3 fragments de moules ont servi à fabriquer des objets en métal par la technique de la cire perdue. Deux d’entre eux appartiennent au même moule, celui d’un bracelet spiralé à section circulaire et à extrémités bouletées. Les bracelets spiralés coulés constituent un type d’objet bien connu de La Tène B2 C1 (Kaenel 1991 : 204 ; Krämer 1985 : pl. 40, no 4 ; Brunaux et al. 1985 : 99, en particulier no 4324). Ils doivent être distingués des modèles lisses obtenus par forgeage, plutôt caractéristiques de La Tène 02 et de La Tène D1 (par exemple Bantelmann 1972 : 98 et Haffner 1978 : pl. 298, no 1 pour les régions rhénanes) et déjà attestés en Gaule centrale (Collis 1980 pour 1 exemplaire du Puy‑de‑Dôme en contexte de La Tène D1).
866Un autre fragment montre une tige de section circulaire assez massive (diamètre de 7 mm environ) qui devait aussi appartenir à une parure annulaire (torque ou bracelet). La tige est dotée d’un décor de filets sinueux longitudinaux en léger relief qui s’interrompt sur un décor plus proéminent mais non restituable. Le décor de filets appliqués s’apparente au faux filigrane, en vogue dans le monde laténien au iiie s., par exemple sur des bracelets d’Obríství, en Bohême (Kruta 1975 : 70 et fig. 64, no 2), et de Munich/Obermenzing, en Bavière (Krämer 1985 : pl. 58, no 15). Le dernier fragment n’est pas identifiable.
3.3.6.3 Travail des matières animales
867Le travail du bois de cerf est attesté par quelques objets inachevés et déchets de taille, qui ne suffisent pas à localiser et à caractériser un atelier. Un dernier objet (SJ 12006) pourrait être l’ébauche d’un dé à jouer de forme allongée, objet fréquent sur les sites laténiens.
868Rebuts de fabrication en bois de cerf
3 objets : fosse 16 (départ d’andouiller refendu et scié ; horizon 4 ; pl. 119, no 13), SJ 99999 (extrémité d’andouiller épannelée ; non daté ; pl. 119, no 14), SJ 12006 (objet parallélépipédique ; horizon 4 ou 5 ; pl. 119, no 15).
3.3.6.4 Outillage divers
869Balance à fléau
SJ 99999 (bronze ; non daté ; pl. 120, no 1).
Les petites balances à fléau sont un mobilier classique de La Tène D (par exemple Jacobi 1974 : pl. 29, nos 500–512 ; Van Endert 1991 : 59) et vraisemblablement surtout destiné à la pesée des monnaies. C’est un instrument facilement transportable. Quelques exemplaires, comme celui de Roanne, possèdent un fléau articulé, repliable en trois, qui facilitait encore le rangement (1 exemplaire sur l’oppidum d’Altenburg Rheinau, mentionné par Jacobi 1974 : 85 ; une tombe masculine de La Tène D de la nécropole de Wederath en possède également un, d’un type un peu différent [Haffner 1978 : pl. 297, no 2, tombe 1178]).
870Hache à douille
SJ 12010 (fer ; Bessou 1976 ; pl. 13, no 1 ; horizon 1 ou 2 ; pl. 120, no 2).
871Douilles
SJ 14005 (fer ; horizon 4 ou 5 ; pl. 120, no 3), SP 16068 (fer ; horizons 2 à 4 ; pl. 120, no 4).
872Coin
Fosse 7 (fer ; horizon 2 ; pl. 120, no 5).
873Burin
Fosse 13 (fer ; horizon 3 ; pl. 120, no 6).
874Poinçon
Fosse 16 (os ; horizon 4 ; pl. 120, no 7).
875Galets polissoirs
SJ 1010 (petit galet allongé possédant une facette polie à une extrémité ; horizon 2 ou 3 ; pl. 120, no 8), SP 13202 (galet de basalte poli sur une face ; horizon 1 ou 2 ; non ill.), SP 15224 (galet de basalte poli sur une face ; horizon 1 ou 2 ; non ill.).
3.3.7 Quincaille, objets divers
3.3.7.1 Éléments de serrures
876Éléments de serrure à ressort
Fosse 12 (platine en fer ; horizon 3 ; pl. 121, no 1), fosse 25 (clavette à ressort incomplète en fer ; horizon 6 ; pl. 121, no 2), SP 29 (clavette à ressort incomplète (?) en fer ; horizon 4 ou 5 ; pl. 121, no 3).
877Ce type de serrure comporte trois pièces métalliques : une clavette à ressort qui assure le verrouillage de la porte, une clef à griffes multiples qui viennent repousser une lame du ressort (la clavette SP 16049 en possède quatre ; Jacobi 1974 : pl. 46, nos 744, 747) et une platine de protection munie de deux entrées perpendiculaires, l’une pour la clavette, l’autre pour la clef (Jacobi 1974 : 162‑166). La clavette peut être plate avec ressort sur une face, comme à Roanne, et généralement munie d’un anneau de suspension (Jacobi 1974 : pl. 45, nos 727, 728) ou de section étroite et munie de deux lames de ressort opposées (Jacobi 1974 : pl. 45, no 729). Ce mécanisme peut être appliqué au verrouillage de portes, de coffrets (Haffner 1978 : tombes 207 et 276 de Wederath, datées de La Tène D1 ; Ferdière, Villard 1993 : fig. 2 21, nos1 4 : tombe de Dun sur Auron, datée de La Tène D) ou d’entraves (Jacobi 1974 : 164, pl. 1122). Il ne semble pas attesté de façon certaine avant La Tène D.
878Clef à crochet
SP 22096 (fer ; horizon 3 ; pl. 121, no 4). Cette clef, simplement formée d’une tige métallique coudée en équerre, terminée par un anneau de suspension, appartenait à une serrure dont le mécanisme, rudimentaire, consistait à faire glisser une traverse horizontale (Jacobi 1974 : 153‑156).
879Fragment de platine de serrure
SJ 14008 (fer ; horizon 2 ou 3 ; pl. 121, no 5).
3.3.7.2 Rivets
880Rivets à tête bombée lisse
SJ 14008 (fer ; horizon 2 ou 3 ; pl. 121, no 6), SJ 99999 (fer ; Bessou 1976 : pl. 13, no 14 ; non daté ; pl. 121, no 7), SP 15313 (fer ; horizon 1 ou 2 ; pl. 121, no 8).
881Rivet à tête bombée, striée et décorée d’émail rouge
SP 13030 (bronze ; horizon 5 ou 6 ; pl. 121, no 9).
882Cet objet, fréquent sur les oppida, est typique de La Tène D (ou plus précisément de La Tène D2 ?) (Challet 1992 : 118‑123).
3.3.7.3 Quincaille
883Crochets de suspension
4 ex. (en fer) : SJ 7007 (horizon 6 ou 7 ; pl. 121, no 10), SJ 99999 (non daté ; pl. 121, no 11), fosse 16 (horizon 4 ; pl. 121, no 12), fosse 12 (horizon 3 ; pl. 121, no 13).
884Ces crochets d’usage domestique, au profil très caractéristique, apparaissent régulièrement dans les collections de mobilier de La Tène D (par exemple : Jacobi 1974 ; 234, pl. 65).
885Crampons d’assemblage de planches
8 ex. (en fer) : SJ 11013 (2 ex. ; horizon 5 ; pl. 121, nos17, 21), SJ 12006 (horizon 4 ou 5 ; pl. 121, no 15), SP 29 (horizon 4 ou 5 ; pl. 121, no 16), fosse 30 (horizon 6 ; pl. 121, no 14), fosse 12 (horizon 3 ; pl. 121, no 18), SP 16059 (horizon 6 ou 7 ; pl. 121, no 19), SP 22056 (non daté ; pl. 121, no 20).
886L’assemblage par crampons est très fréquent dans la menuiserie de la fin de la période laténienne (Jacobi 1974 : 235 ; Guichard 1988b : 151, fig. 122).
887Élément de chaîne
Fosse 12 (fer ; horizon 3 ; pl. 121, no 22). Jacobi 1974 : pl. 57, nos 857, 858, 861.
888Chaînettes
G1 12 (bronze ; horizon 3 ; pl. 121, no 23), SP 22096 (bronze ; horizon 3 ; pl. 121, no 24).
889Élément de charnière de coffret (?)
SJ 14005 (fer ; horizon 4 ou 5 ; pl. 121, no 25).
Cet objet comprend une pièce en oméga, dont les extrémités effilées devaient être fixées dans une planche en bois, et, accrochée à celle‑ci, une tige rectiligne.
890Anneau de suspension de récipient (?)
SP 13093 (fer ; horizon 3 ou 4 ; pl. 121, no 26).
891Patte de fixation d’anneau de récipient (?)
SP 15174 (fer ; horizon 1 ou 2 ; pl. 121, no 27).
892Petite cuillère (?)
Fosse 18 (fer ; horizon 5 ; pl. 122, no 1).
893Tiges rectilignes plates
Fosse 12 (ensemble de 3 tiges en fer ; armature de seille (?) ; horizon 3 ; pl. 114, nos2‑4), SP 45 (fer ; horizon 6 ; non illustré)
894Fer plat avec rivet de fixation
SP 28 (horizon 6 ; pl. 122, nos 5, 6).
895Fers massifs percés
SP 13093 (horizon 3 ou 4 ; pl. 122, no 7), fosse 25 (horizon 6 ; pl. 122, no 8).
3.3.7.4 Objets en os
896Fragment de couvercle de coffret
SP 22098 (horizon 3 ou 4 ; pl. 12, no 9). Cette plaque rectangulaire était à l’origine assemblée au moyen de deux tenons fins à une autre semblable pour former le couvercle. Elle est décorée d’un filet gravé périphérique et percée de deux petits trous transversaux (système de fermeture ?).
897Douille taillée dans un os long, épaissie à une extrémité
SP 15095 (horizon 5 ou postérieur ; pl. 114, no 10).
898Petite plaque fragmentaire de contour en demi‑cercle
Fosse 12 (horizon 3 ; pl. 122, no 11).
899Pion à jouer ou à compter
SJ 11013 (horizon 5 ; pl. 122, no 12).
900Ces pions, inconnus en contexte laténien, deviennent fréquents à l’époque romaine.
3.3.7.5 Objet en terre cuite
901Petite masse allongée en argile, mise en forme sur un axe cylindrique : SP 14393 (occupation gauloise initiale ; pl. 122, no 13).
3.3.8 Synthèse : problèmes de chronologie
902L’examen des parures vestimentaires permet de replacer les horizons roannais dans le cadre plus large de l’évolution de la culture matérielle laténienne. On reprendra pour cela une argumentation déjà exposée à propos du site de Feurs (Guichard 1988b : 153‑155) en la confrontant avec les nouvelles données dont l’inventaire vient d’être livré.
903La documentation roannaise couvre une fourchette chronologique plus large que celle disponible à Feurs (réduite aux horizons 1 à 3). Néanmoins, les chiffres montrent que la période absente à Feurs (horizons 4 et 5), qui correspond grosso modo à La Tène D2 et au début de la période augustéenne, est plus médiocrement représentée. On dispose ainsi de 19 fibules de types de La Tène D2, contre 40 de La Tène D1 (sans compter les 28 fibules de schéma La Tène II, dont une partie était encore en service à La Tène D1). Les conclusions seront donc beaucoup moins précises quant à l’évolution du répertoire après la fin de La Tène D1. On ne dispose en particulier d’aucune fibule à ressort protégé ou à charnière dans des contextes datés à coup sûr d’avant l’horizon 7, bien que la diffusion de ces types soit plus ancienne (cf. supra § 3.3.1.6).
3.3.8.1 La Tène D2
904Le faible nombre de parures attribuées à des types de cette période ne permet pas de préciser de façon significative le découpage chronologique élaboré à partir de la céramique. Le système le plus précis auquel on puisse se référer est celui mis en place dans les régions rhénanes à partir de la documentation funéraire (en particulier par Haffner 1974 et Miron 1986), tandis que la meilleure analyse d’un site d’habitat de cette période demeure celle effectuée à propos du site de Bâle (Furger Gunti 1979), encore que le corpus de mobilier pris en compte est trop peu abondant pour permettre aux résultats de bénéficier d’une réelle valeur statistique.
905Qui plus est, les datations disponibles à partir de l’horizon 6, grâce à d’autres types de mobilier (céramique d’importation, monnaies), rendent moins nécessaire une approche détaillée à partir des parures.
906Les seules fibules appartenant à des types de La Tène D2 et sûrement datables des horizons 4 et 5 sont deux fibules à coquille (horizon 4 pour l’une, horizon 4 ou 5 pour l’autre) dont le profil général permet le rattachement à l’horizon 5 de Haffner (1974), ainsi qu’une fibule à collerette (Kragenfibel ; horizon 5), type rare en dehors des régions rhénanes, dont l’apparition est située à la même période.
3.3.8.2 La Tène D1
907La distribution des types caractéristiques de La Tène D1 (fig 129, nos 2‑4) est centrée sur l’horizon 3. Plus précisément :
– aucune fibule de ces types ne provient de contextes bien datés sûrement plus anciens ;
– les fibules provenant de contextes sûrement plus récents que l’horizon 3 sont au nombre de 8 sur 25 objets datés (30 %), dont 3 font partie d’ensembles clos de l’horizon 4 ;
– la répartition des types de fibules attribués à La Tène D2 (fig. 129, no 5) montre que le premier exemplaire bien daté apparaît dans une fosse de la fin de l’horizon 4 (fibule à coquille, type [9]).

FIG. 129 – Fibules : répartition chronologique de quelques types. 1 fibules de schéma La Tène ll ; 2 fibules à tête couvrante ; 3 fibules filiformes de schéma La Tène Di ; 4 fibules de Nauheim ; 5 fibules de La Tène D2. En grisé objets de datation précise ; en blanc objets de datation imprécise, dont le « poids » a été réparti sur plusieurs horizons.
908Ces données sont cohérentes avec celles acquises à Feurs : les fibules de types de La Tène D1 n’y apparaissent jamais dans les fosses antérieures à l’horizon 3, tandis qu’elles sont nombreuses dans celles de cet horizon (15 ex.) et jamais associées à des types plus récents. On note aussi que, tout comme à Feurs, aucun indice ne permet de supposer que la fibule à tête couvrante apparaît à une date plus ancienne que la fibule de Nauheim, ainsi qu’une découverte du Languedoc le suggère (fibule de Nages ; Feugère 1985 : 234).
909La dispersion des bracelets tubulaires en bronze (fig. 130, no 4) conforte encore ce point de vue. Comme à Feurs (4 ex., tous en contexte de l’horizon 3), ces parures sont caractéristiques de l’horizon 3 : sur sept exemplaires datés, aucun n’est sûrement antérieur à l’horizon 3 et 2 seulement sont certainement plus récents.

FIG. 130 – Parures vestimentaires : répartition chronologique de quelques types. 1 bracelets en verre de La Tène C ; 2 bracelets en verre de La Tène D1 ; 3 perles en verre ; 4 bracelets tubulaires en bronze ; 5 passants de ceinture. En grisé objets de datation précise ; en blanc objets de datation imprécise, dont le « poids » a été réparti sur plusieurs horizons.
910La répartition des bracelets en verre (fig. 130, nos 1‑2) mérite un examen plus précis. Les séries considérées comme typiques de La Tène D1 (séries 35 à 38) montrent une dispersion centrée sur les horizons 2 et 3, avec au moins 2 exemplaires qui ne sont sûrement pas postérieurs à l’horizon 2. Ces derniers sont en effet issus d’ensembles clos (fosses 3 et SP 50) contenant un assemblage de céramique modeste (respectivement 370 et 400 tessons), mais suffisant pour exclure une datation plus tardive (à cause, en premier lieu, d’une très forte représentation de la céramique modelée). Ces bracelets apparaissent donc à Roanne avant les fibules de Nauheim (à Feurs, les deux bracelets de ces séries proviennent d’une fosse de l’horizon 3).
911La répartition des perles en verre (fig. 130, no 3) est en revanche sans surprise. Toutes se répartissent entre les horizons 3 et 4, à l’exception d’un exemplaire situé dans l’horizon 2, dont l’ancienneté relative dans la série est confortée par sa couleur (verre translucide incolore).
3.3.8.3 La Tène C
912Les objets de l’instrumentum datables d’une période plus ancienne que celle de La Tène C2 sont très peu nombreux à Roanne. On ne peut citer qu’un bracelet à décor plastique, d’identification incertaine (cf. supra § 3.3.1.3) et une bouterolle de fourreau (cf. supra § 3.3.2.1).
913Un important ensemble de mobilier doit en revanche être rattaché à La Tène C2. Plusieurs auteurs, parmi ceux qui ont cherché récemment à mieux caractériser cette phase culturelle (Meduna 1970 ; Polenz 1971 ; Suter 1984 ; Miron 1986), ont insisté sur les précautions à prendre dans l’utilisation de ce terme, tant les types de fibules qui servent à définir la séquence ne sont pas universels comme pourront l’être les fibules de Nauheim à la période suivante. Parmi les autres catégories d’objets à valeur chronologique, les bracelets en verre présentent en revanche beaucoup d’avantages, à cause de l’uniformité des types rencontrés à travers toute l’aire laténienne (qui s’explique probablement par le faible nombre et la grande diffusion des ateliers de production), mais ils présentent l’inconvénient d’être souvent beaucoup moins fréquents que les fibules. C’est ainsi le cas à Roanne, où l’on est contraint d’examiner en priorité la typologie de ces dernières.
914De fait, les fibules de schéma La Tène II sont très fréquentes sur le site (24 ex, datables par le contexte stratigraphique). Elles se répartissent quasi exclusivement dans les horizons 1 à 3 (fig. 129, no 1) et ont l’exclusivité pendant les horizons 1 et 2. Plus précisément, 9 exemplaires sont sûrement antérieurs à la fin de l’horizon 2, tandis que 3 seulement sont sûrement postérieurs à cet horizon. Le type devient donc marginal pendant l’horizon 3 (un seul exemplaire précisément daté de cet horizon, contre 12 de type de La Tène D1) et disparaît ensuite. Ces données sont parfaitement cohérentes avec celles des autres sites foréziens (Feurs et Goincet), où sont signalés 8 exemplaires en contexte de l’horizon 1 (à l’exclusion de toute autre), 6 en contexte de l’horizon 2 et 6 (contre 15 appartenant à d’autres types) en contexte de l’horizon 3.
915Toutes ces fibules sont en fer et de faibles dimensions, leur longueur ne dépassant pas 70 mm. Leur variété n’est donc en rien comparable à celle de l’Europe centrale (cf. par exemple Gebhard 1991, qui distingue plus de vingt variantes sur le site de Manching), où sont en particulier attestées des fibules de plus grand module et à arc massif (type dit de Mötschwil) caractéristiques de la dernière phase de La Tène C. Néanmoins, l’étude de la série de Feurs avait permis de discerner certains détails morphologiques de valeur chronologique :
– le ressort très long et étroit, caractéristique de l’horizon 1 (3 ex. à Feurs et à Goincet) ;
– le profil anguleux de l’arc et du pied, caractéristique de l’horizon 3 (3 ex. en contexte de l’horizon 3).
916Une seule fibule roannaise présente un ressort très long et étroit (SP 15326). Elle provient d’une fosse au mobilier céramique peu abondant qui se rattache à l’horizon 1 ou à l’horizon 2. Aucune, en revanche, ne possède un arc de profil anguleux. La plupart des fibules présentent un ressort à faible nombre de spires (4 à 8) et à corde externe, un arc de profil en arc de cercle et un pied à extrémité pointue.
917Deux nouvelles variantes apparaissent cependant à Roanne : l’une est représentée par une petite fibule complète à corde interne (cf. supra § 3.3.1.6, type [7]) qui provient d’un contexte récent (horizon 4 ou 5), l’autre par des fibules à perle annulaire sur le pied, quasi indiscernables en raison de leur taille minuscule. Cet avatar tardif d’un décor très fréquent pendant la première partie de La Tène C est présent à Roanne dans des contextes des horizons 2 et 3 (pl. 110, nos 9, 27). Par ailleurs, une fibule incomplète à arc aplati et ressort à corde externe, classée à la suite des fibules à tête couvrante (type [5] variante 2), pourrait aussi bien se rattacher au groupe des fibules de schéma La Tène II.
918Les autres mobiliers apportent peu d’indications supplémentaires. Les bracelets en verre de types de La Tène C2 sont seulement au nombre de 3 et aucun ne provient d’un ensemble précisément situable dans la chronologie du site (fig. 130, no 2). Les autres données foréziennes viennent combler (très modestement) cette lacune, avec quelques parures en verre rattachées à l’horizon 1 : 1 bracelet bleu cobalt du groupe 8 (forme 30 ; Guichard 1988b : fig. 133, no 14), 1 bracelet des séries 14 ou 18 (Guichard 1988b : fig. 133, no 17), 1 bracelet bleu assez clair de section aplatie (cf. forme 5) à applications de filets jaunes longitudinaux (Guichard 1988b : fig. 126, no 6) et 1 perle de type Id (verre incolore à feuille jaune ; Vaginay, Guichard 1984 : fig. 19, no 1).
919En l’absence d’horizon plus ancien bien caractérisé sur le site –on a déjà souligné que la première couche gauloise correspondait à une occupation diffuse étalée sur une longue période–, force est de reproduire ici le constat effectué à propos du site de Feurs : l’horizon 1 est sûrement situé dans la séquence que l’on désigne habituellement par commodité La Tène C2. Il n’est cependant pas possible de la mettre précisément en regard de séquences définies dans d’autres régions du monde laténien, ce qui présente un réel handicap pour le dater précisément. Ces difficultés résultent de l’état d’avancement de la recherche : la sériation des parures et des armes provenant de contextes funéraires devient ardue et beaucoup moins précise au IIe s. à cause de la nature des objets étudiés (fibules en fer peu décorées et donc peu typiques...) et de la raréfaction de la documentation, tandis que les sites d’habitat de la fin de la période laténienne disposant de couches d’occupation du plein IIe s. (du moins ceux pour lesquels la documentation a été publiée de manière exhaustive) sont encore très peu nombreux et très dispersés.
3.4 Les monnaies
920Les fouilles menées depuis plus de trente ans sur le site du vicus de Rodumna ont livré plus de 250 monnaies gauloises (sans prendre en compte les découvertes effectuées sur le cimetière antique qui lui est associé, qui feront l’objet d’une publication séparée). Une bonne partie (168 monnaies) a été étudiée récemment (Gentric, Poncet 1985). La fouille de l’institution Saint‑Paul a depuis augmenté la collection de 72 espèces supplémentaires. Le réexamen de l’ensemble de la documentation des chantiers antérieurs ayant permis de préciser le contexte archéologique d’un grand nombre de monnaies déjà publiées, en particulier celles de la fouille de l’institution Saint‑Joseph, il nous a semblé préférable de donner ici le catalogue complet des monnaies gauloises trouvées à Roanne. Outre les monnaies de l’institution Saint‑Paul, le catalogue a été complété par 4 monnaies provenant d’autres chantiers récents (rue Albert Thomas 1988 ; rue de Charlieu 1990) et 19 autres de chantiers plus anciens qui avaient échappé à la première publication. De celle‑ci, ont été éliminées 10 monnaies provenant du cimetière (fouilles de 1976 et 1983) et un exemplaire de la rue Gilbertès catalogué comme monnaie fruste (Gentric, Poncet 1985 : no 114) qui s’avère, après nettoyage plus poussé, être une tête de petit rivet.
921Afin de préciser le contexte de la fin de la circulation du monnayage gaulois, ont aussi été cataloguées systématiquement les monnaies impériales du site frappées avant la fin du règne d’Auguste (qui comprennent évidemment les monnaies romaines retrouvées en contexte stratigraphique antérieur à la fin de l’horizon 6), soit 132 espèces. La collection prise en compte s’élève finalement à 384 espèces (tabl. xiii).

TABL. XIII – Monnaies prises en compte par l’étude : répartition par chantier.
3.4.1 Constitution du catalogue
922Les monnaies gauloises sont présentées par catégories (or et statères, argent, potin, bronze frappé) et, au sein de chacune, par région d’émission (Sud, Centre Est, Est et Nord Est, Centre, indéterminées). La description de chaque type est suivie d’une courte bibliographie (non exhaustive) où figurent obligatoirement les références traditionnelles au catalogue de la Bibliothèque nationale (Muret, Chabouillet 1889), à l’atlas des monnaies gauloises de La Tour (1892) et au traité des monnaies gauloises de Blanchet (1905) ; parmi les autres références, il faut noter la publication des monnaies gauloises trouvées dans les fossés des camps romains du site d’Alésia (Colbert de B. 1955), qui donne un terminus ante quem pour un certain nombre de types, ainsi que les publications de S. Scheers (1977 ; 1978), qui donnent une bibliographie complète. Enfin une courte notice propose une attribution et une datation d’après les travaux les plus récents.
923Chaque espèce est dotée d’un numéro de catalogue (no 1 à 252), suivi de précisions sur la nature du métal (arg. = argent, arg. f. = argent fourré, billon, br. = bronze, pot. = bronze coulé ou « potin »), éventuellement d’indications typologiques complémentaires pour le droit et le revers, puis des renseignements métrologiques (poids en grammes, module et épaisseur en millimètres, direction du coin de revers par rapport au coin de droit exprimée en heures –pour les monnaies frappées–), la localisation de la trouvaille en stratigraphie et enfin, le cas échéant, le numéro du catalogue publié en 1985. Toutes sont illustrées (pl. 123 à 133).
924À ce premier catalogue, fait suite celui des monnaies romaines provenant des fouilles récentes et émises avant la fin du règne d’Auguste (no 1 à 133). Comme la plupart ont été récemment décrites (Rémy 1985), on s’est contenté du descriptif et d’une bibliographie sommaire, en renvoyant à ce travail pour une bibliographie plus complète ou une discussion plus détaillée de la datation.
3.4.2 Les monnaies gauloises
3.4.2.1 Or et statères
925Statère éduen de type Chenôve
D : tête à gauche ou à droite, à grosses boucles parallèles ;
R : cheval galopant à gauche ou à droite conduit par un aurige oiseau, avec sous les pattes des objets divers qui peuvent être une roue, une lyre ou un triscèle. Fischer 1982
926Ces monnaies épaisses, au droit fortement convexe, appartiennent au groupe des statères en bas or du trésor de Chenôve (Côte d’Or) sûrement émis par les Ædui. La faiblesse du poids et de l’aloi ont conduit à leur assigner une date d’émission peu antérieure à la guerre des Gaules (vers 70 60). Mais, si l’on considère avec Colbert de Beaulieu (1973) que les Ædui ont adopté l’étalon du denier vers 80, il faudrait admettre que cette date constitue un terminus ante quem pour l’émission de ces monnaies relevant de l’étalon du statère. 2 exemplaires ont été trouvés à Roanne, qui ne possèdent pas de contexte stratigraphique.
9271 : SJ 15270 ; contexte indéterminé ; non daté ; 4,72 g ; 15,5‑15,8 mm ; 3,8 mm ; ? ; br. ; usé/cheval à gauche, timon, triscèle ; Gentric, Poncet 1985 : no 2.
9282 : G5 99 ; contexte indéterminé ; non daté ; 6,93 g ; 17,9‑18,7 mm ; 4,35 mm ; ? ; br. ; usé/cheval à droite ; aurige et timon visibles ; Gentric, Poncet 1985 : no 1.
929Statère coriosolite
D : tête à droite, chevelure hérissée de boucles à crochets ;
R : cheval à droite à tête d’oiseau surmonté d’une barre verticale.
LT : XXII 6598 et LT : XXVI J 20 ; Colbert de B. 1973 : 101‑117 ; Gruel 1981 ; Scheers 1978 : nos 459‑480, p. 110‑111, pl. XXIII.
930Ce type est représenté par un demi‑statère qui appartient, d’après le revers, à la dernière des six classes (classe typologique II) du monnayage d’argent des Coriosolitae. D’après Gruel (1981), ces monnaies sont composées d’un alliage argent cuivre étain avec une forte diminution de la teneur en argent dans les dernières classes, ce qui est visiblement le cas de notre exemplaire. Le monnayage coriosolite a par ailleurs très peu circulé avec une aire de diffusion limitée à l’ouest de la Gaule et au sud de la Bretagne, ce qui fait de notre exemplaire de Roanne, avec quelques autres –Lattes (Gard) (Py 1990b : 381), Ampurias (Catalogne) (Richard 1972b), Tarragone (Richard 1977), oppidum de Jœuvre (Loire) (inédit)–, une exception à signaler. La datation proposée par les numismates pour cette dernière classe du monnayage coriosolite (juste avant la guerre des Gaules) est en contradiction avec la datation stratigraphique (horizon 1 ou 2).
9313 : fosse 3 ; horizon 1 ou 2 ; 2,13 g ; 17,3 mm ; 2,6 mm ; ? ; billon coupé en deux.
3.4.2.2 Argent
932Monnaies frustes
933Les monnaies d’argent frustes comprennent 8 monnaies de très petit module en argent à bas titre, probablement identifiables à des oboles, et 4 monnaies de poids plus élevé (no 4, 13 à 15). Les oboles proviennent toutes, sauf une, des horizons 1 et 2.
9344 : RTR 701 ; fosse ; postérieur à l’horizon 7 ; 13,0 mm ; 1,6 mm ; ? ; arg. ; tête à droite/.
9355 : SJ 12010 ; couche d’occupation ; horizon 1 ou 2 ; 8,5 mm ; ? ; ? ; arg. ; ébréchée ; obole.
9366 : SJ 99999 ; contexte indéterminé ; 7.5 mm ; ? ; ? ; arg. ; ébréchée ; obole.
9377 : fosse 4 ; horizon 1 ; 0,03 g ; 7,4 mm ; 0,3 mm ; ? ; arg. à bas titre, obole.
9388 : fosse 4 ; horizon 1 ; 0,05 g ; 9,0‑9.8 mm ; 0,5 mm ; ? ; arg. à bas titre, obole.
9399 : fosse 5 ; horizon 1 ; 0,06 g ; 8.6 mm ; ? ; ? ; arg. à bas titre, cassée, obole.
94010 : fosse 3 ; horizon 1 ou 2 ; 0,10 g ; 9,5 mm ; 0,8 mm ; ? ; arg. f., obole.
94111 : SP 14393 ; couche d’occupation ; première occupation gauloise ; 0,13 g ; 10,0 mm ; 1,2 mm ; ? ; arg. cassée, obole.
94212 : SP 14340 ; couche d’occupation ; horizon 1 ou 2 ; 0,32 g ; 9,8‑11,5 mm ; 0,8 mm ; ? ; arg., obole.
94313 : SP 15218 ; fosse ; horizon 1 ; 0,33 g ; 9,7‑9,9 mm ; 1,6 mm ; ? ; arg. à bas titre, cassée.
94414 : SP 12073 ; contexte indéterminé ; horizon 5 ou 6 ; 0,64 g ; 7,9‑8,6 mm ; 1.9 mm ; ? ; arg. (?).
94515 : G4 99 ; contexte indéterminé ; 1,83 g ; 14,2‑16,3 mm ; 4,2 mm ; ? ; br., sans doute saucée à l’origine ; tête à gauche avec des traces d’argent sur l’aile du nez/éprouvée ; Gentric, Poncet 1985 : no 118.
946Obole massaliète
947D : tête d’Apollon à gauche ;
R : roue à quatre rayons, M A dans deux des quatre cantons.
LT : II ; Rolland 1961 ; Brenot, Sias 1981 ; Gentric 1981.
948Les douze oboles de Roanne sont d’abord remarquables par leur mauvaise qualité. Leur poids est parfois très faible et leur relief usé, ce qui peut s’expliquer par la longue durée de circulation. Seule la moitié de cet ensemble est en bon argent (nos16, 18, 20, 21, 24, 27). Les nos 17, 19, 22 et 26 sont des monnaies fourrées ou à bas titre et les nos 23 et 25 ne montrent même plus de trace d’argent.
949Malgré la faiblesse de leur poids, les exemplaires nos 18, 20, 21, 24 et 27 semblent typologiquement appartenir aux séries émises entre le ive et le iie s. av. J.– C., dont le poids théorique est de 0,62 g (Brenot, Sias 1981 : 22 et 26) ; tous appartiennent à la première occupation gauloise. Les nos 17, 19 et 26 pourraient appartenir à une série identifiable par la chevelure à crochets et de grosses lettres au revers, de poids réduit (0,40 à 0,50 g) et qui nous avait semblé caractéristique du ier s. av. J. C. (Gentric 1981 : 14 17), mais elles ont été trouvées à Roanne dans des contextes qui paraissent plus anciens (horizon 1 ; horizon 1 ou 2). Le no 23 est une imitation.
95016 : SJ 3007 ; remblai ; horizon 5 ou 6 ; 9,0 mm ; ? ; ? ; arg. ; ébréchée ; fruste/moyeu, M et A non bouletés.
95117 : fosse 4 ; horizon 1 ; 0,06 g ; 8,3‑10,0 mm ; 0,5 mm ; ? ; arg. f. ; chevelure en boucles à crochets/ illisible.
95218 : SJ 12010 ; couche d’occupation ; horizon 1 ou 2 ; 0,17 g ; 10,1 mm ; 0,7 mm ; 7h ; arg. cassée ; tête à gauche/légende inversée A M, lettres non bouletées ; Gentric, Poncet 1985 : no 7.
95319 : SP 13185 ; couche d’occupation ; horizon 1 ou 2 ; 0,17 g ; 7,0‑10,0 mm ; 0,8 mm ; ? ; arg. f. ; chevelure en boucles à crochets/oxydé.
95420 : SP 14393 ; couche d’occupation ; première occupation gauloise ; 0,20 g ; 8,2‑10,0 mm ; 0,9 mm ; 4h ; arg. ; cheveux courts sans favoris/moyeu bouleté, M A non bouletées en lettres fines, la barre du A droite.
95521 : SP 14393 ; couche d’occupation ; première occupation gauloise ; 0,20 g ; 9.5‑10,1 mm ; 0,8 mm ; 10h ; arg. ; tête usée à cheveux courts/moyeu bouleté, M A non bouletées en lettres fines.
95622 : SJ 12010 ; couche d’occupation ; horizon 1 ou 2 ; 0,26 g ; 9,2‑10,0 mm ; 0,9 mm ; 1h ; arg. f. ; tête à gauche/roue pointée, M non bouletée, A peu visible relié par un trait oblique au rayon vertical, rameau dans le canton supérieur droit ; Gentric, Poncet 1985 : no 6.
95723 : G1 23 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 0,33 g ; 11,1‑12,2 mm ; 0,7 mm ; ? ; br. ; tête à gauche à chevelure rayonnante/roue non pointée avec dans un des cantons un petit arc de cercle reliant deux rayons ; Gentric, Poncet 1985 : no 9.
95824 : SP 14393 ; couche d’occupation ; première occupation gauloise ; 0,34 g ; 9.6‑10,9 mm ; 1,0 mm ; ? ; arg. ; cheveux courts sans favoris, grènetis/moyeu bouleté, lettres non visibles.
95925 : fosse 12 ; horizon 3 ; 0,34 g ; 8.6‑9,5 mm ; 1,2 mm ; ? ; br. ; illisible/ moyeu non bouleté, M A non bouletées.
96026 : SJ 12008 ; couche d’occupation ; horizon 2 ou 3 ; 0,42 g ; 9,1‑9,3 mm ; 1,4 mm ; 4 5h ; arg. f. ; tête à gauche, chevelure en boucles à crochets, favoris/roue non pointée, M A peu visibles bouletées, autre lettre (oméga ?) ou différend dans le canton supérieur gauche ; Gentric, Poncet 1985 : no 8.
96127 : SJ 14030 ; couche d’occupation ; première occupation gauloise ; 0,61 g ; 10,6‑11,6 mm ; 1,4 mm ; 4h ; arg. ; tête à gauche/roue pointée, M A non bouletées ; Gentric, Poncet 1985 : no 5.
962Obole à la croix (?)
D : oxydé ;
R : 2 globules visibles dans deux des cantons, autres motifs non visibles. Richard 1972 et Richard 1975.
Une obole de l’horizon 1 pourrait appartenir à l’ensemble des monnaies à la croix, d’après sa typologie.
96328 : fosse 4 ; horizon 1 ; 0,07 g ; 9,1 mm ; 0,6 mm ; ? ; arg. f. cassée.
964Monnaie de la vallée du Rhône au cheval libre
D : tête à gauche, la chevelure est stylisée en trois bandes parallèles de traits obliques et de chevrons ;
R : cheval galopant à gauche avec au‑dessus de lui un rameau stylisé peu visible.
Muret, Chabouillet 1889 : 2637‑2644 et 2893‑2895 ; LT : VI var ; Deroc 1983 : 6, 46, 58.
965Cette monnaie appartient à la classe II d’un monnayage émis par les Cavari de la basse vallée du Rhône à partir de 90 av. J. C., date compatible avec celle du contexte de l’exemplaire roannais (horizon 2 ou 3).
96629 : SP 15151 ; contexte indéterminé ; horizon 2 ou 3 ; 2,04 g ; 13,0‑14,6 mm ; 1,9 mm ; 12h ; arg.
967Monnaie de la vallée du Rhône au cavalier
D : tête casquée à droite, légende en caractères latins, grènetis ;
R : cavalier à droite, la lance en arrêt avec au‑dessous une légende en caractères latins, grènetis.
Muret, Chabouillet 1889 : 5715‑5944 ; LT : VII XVIII ; Colbert de B. 1973 : 296‑298 ; Deroc 1983 : 8‑9, 19‑20, 25, 47‑52, 59‑61, pl. IX‑X.
968Les monnaies au cavalier, au type très romanisé, sont considérées par Deroc (1983) comme un monnayage régional émis par des chefs locaux de la vallée du Rhône, sous l’autorité de Rome. Celles à légende COMA pourraient appartenir aux séries les plus anciennes (groupe I ou II de Deroc 1983), émises à partir de 75‑70 av. J.–C. Celles à légende DVRNACVS/ AVSCROCVS appartiennent à une série plus légère et plus tardive (groupe IV, émis à partir de 65‑60 av. J.‑C.). Ces datations sont cohérentes avec le contexte des 4 exemplaires roannais (aucun n’est antérieur à l’horizon 5).
96930 : G1 40 ; contexte indéterminé ; horizon 5 ou 6 ; 1,49 g ; 14,4‑15,0 mm ; 2,0 mm ; ? ; arg. f. ; droit oxydé/[C] OM [A] sous les pattes du cheval ; Gentric, Poncet 1985 : no 10.
97031 : SP 14008 ; remblai ; postérieur à l’horizon 7 ; 1,50 g ; 13,0‑13,2 mm ; 2,3 mm ; 11h ; arg. f. ; /AUSC.
97132 : SJ 7007 ; fosse ; horizon 6 ou 7 ; 1,75 g ; 13,9‑16,4 mm ; 1,6 mm ; 10h ; arg. ; DVRNAC [VS] ou [OS] devant le visage/AVSCROC [VS] ou [OS] entre les pattes du cheval ; Gentric, Poncet 1985 : no 11.
97233 : SP 13027 ; remblai ; postérieur à l’horizon 7 ; 1,90 g ; 13,0‑15,0 mm ; 2,6 mm ; 11h ; arg. f. ; O devant le nez/CO (?).
973Monnaie éduenne à la lyre
D : tête à droite à larges mèches, grènetis ; R : cheval à droite avec trois points disposés en triangle au‑dessus et une lyre au‑dessous.
Muret, Chabouillet 1889 : 4854‑4865 ; LT : XV ; Scheers 1978 : 48‑49, pl. IX, nos 163‑166.
974Cette monnaie appartient au groupe des deniers éduens à la lyre, émis d’après les numismates vers 80 av. J. C., ce que ne contredit pas le contexte des 2 exemplaires roannais (horizon 4 pour le plus ancien).
97534 : SP 14113 ; couche d’occupation ; horizon 4 ; 0,60 g ; 11,6‑12,3 mm ; 2,0 mm ; arg. f. ; oxydé/trois points au‑dessus du cheval, différend indéterminé en dessous.
97635 : SJ 15200 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 1,44 g ; 11,6‑12,6 mm ; 2,3 mm ; 1h ; arg. f. ; droit très excentré vers la gauche, seule le profil est visible/pas de différend visible au‑dessus du cheval, pas de timon ; Gentric, Poncet 1985 : no 12.
977Monnaie éduenne à la tête casquée
D : tête casquée à gauche ;
R : cheval galopant à gauche, avec deux cercles, au‑dessus et au‑dessous.
Muret, Chabouillet 1889 : 5096‑5252 ; LT : XVI ; Scheers 1978 : 49‑50.
978Ces monnaies de poids moyen de 1,8 g constituent certainement la deuxième série de monnaies d’argent émises par les Ædui dans la première moitié du ier s. av. J. C., après le type à la lyre.
(Muret, Chabouillet 1889 : 5096‑5252) et avant ceux comportant les noms de chefs cités par César. Un exemplaire provient des fossés d’Alésia. Le contexte des 3 exemplaires roannais est tardif (horizon 5 ou postérieur).
97936 : SJ 15310 ; contexte indéterminé ; horizon 5 ou 6 ; 0,71 g ; 11,9 mm ; 2,0 mm ; arg. f. ; cassée ; illisible/cheval à gauche peu visible ; identification incertaine en raison de l’état de conservation ; Gentric, Poncet 1985 : no 15.
98037 : SJ 15900 ; contexte indéterminé ; horizon 5 ou 6 ; 1,18 g ; 12,7‑14,1 mm ; 3,2 mm ; 1h ; arg. f. ; en partie oxydé/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 14.
98138 : SJ 15280 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 1,45 g ; 12,4‑14,0 mm ; 2,3 mm ; 8h ; arg. f. ; /partie supérieure oxydée ; Gentric, Poncet 1985 : no 13.
982Monnaie éduenne à légende DVBNOREX
D : tête laurée à droite, chevelure en fines boucles linéaires parallèles, une tresse descendante le long de la nuque, légende DVBNOCOV devant le visage ;
R ; guerrier marchant à gauche tenant des deux mains un sanglier enseigne, à droite la légende DVBNOREX.
Muret, Chabouillet 1889 : 5026‑5034 ;
LT : XV ; Colbert de B. 1962a : 429‑430 ; Colbert de B. 1973 : 20, 90, 274, 311.
983Ce monnayage a été émis par le chef éduen Dumnorix cité à plusieurs reprises par César, associé à un autre magistrat monétaire. 4 exemplaires proviennent des fossés d’Alésia. Celui de Roanne provient d’un contexte contemporain de sa date d’émission (horizon 3 ou 4).
98439 : G1 11 ; fosse ; horizon 3 ou 4 ; 1,50 g ; 12,48‑14,0 mm ; 1,8 mm ; 2h ; arg. ; [DVB] NOC [OU]/usé, [DU] BNOR [EX] ; Gentric, Poncet 1985 : no 17.
985Monnaie helvète au rameau
D : rameau composé d’une tige centrale et de quatre palmes de chaque côté, grènetis ;
R : cheval à gauche, avec un demi‑cercle au‑dessus et quelques traces d’une légende au‑dessous : lambda très étiré, A, Y.
Muret, Chabouillet 1889 : 9338‑9343 ;
LT : XXXVIII ; Colbert de B. 1962a : 445‑446, no 65, var. b.
986Cette monnaie est attribuée aux Helvetii.
98740 : SP 11053 ; couche d’occupation ; horizon 5 ou 6 ; 1,86 g ; 13,9‑15,1 mm ; 2,8 mm ; 9h ; br. autrefois saucé, quelques traces d’argent.
988Monnaie séquane à légende TOGIRIX
D : tête casquée à gauche devant la légende TOGIRIX ;
R : cheval galopant à gauche avec un reptile entre les pattes et, au‑dessus, la légende TOGIRI ou TOGIRIX
Muret, Chabouillet 1889 : 5546‑5601 ;
LT : XVI ; Colbert de B. 1962b ; Colbert de B. 1973 : 230, 272‑276, 312, 342‑343.
989Ces monnaies ont été émises par le chef séquane Togirix, sans doute au service de César qui lui donnera les tria nomina (Muret, Chabouillet 1889 : 5632 à légende Q. IVLIVS TOGIRIX). Elles sont les plus fréquentes dans les fossés d’Alésia. Leur aire de dispersion très étendue ne peut être le fait des seuls Sequani. On a proposé qu’elles aient été utilisées par l’armée romaine (Colbert de B. 1973 : 33, 309). Un seul des 2 exemplaires roannais est pourvu d’un contexte datable, tardif (horizon 6 ou 7).
99041 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 1,46 g ; 12,0‑13,2 mm ; 2,4 mm ; 11h ; arg. f. ; [TOGIR] IX/lézard, TOGIRI ; Gentric, Poncet 1985 : no 18.
99142 : SJ 12005 ; remblai ; horizon 6 ou 7 ; 1,47 g ; 12,9‑14,3 mm ; 1,6 mm ; 6h ; arg. ; usé, pas de légende visible, on distingue seulement la tresse s’échappant du casque/TOGI [R] I ; Gentric, Poncet 1985 : no 19.
992Monnaie du Centre Est à légende SEQVANOIOTVOS
A : tête à chevelure bouclée à gauche ;
R : sanglier marchant à gauche avec au pourtour la légende SEQVANOIOTVOS.
Muret, Chabouillet 1889 : 5329‑5366 ;
LT : XVI ; Colbert de B. 1955, no 25 ; Colbert de B. 1973 : 230, 274‑275, 312.
993Il s’agit d’une espèce émise à partir de 80 av. J. C. par les Sequani ou les Ædui, représentée à Roanne par 2 exemplaires de contexte tardif (horizon 6 et postérieur).
99443 : SP 12016 ; couche d’occupation ; postérieur à l’horizon 7 ; 1,25 g ; 15,4‑16,2 mm ; 2,6 mm ; ? ; arg. f. ; tête globuleuse peu visible/légende non visible.
99544 : SJ 11010 ; remblai ; horizon 6 ou 7 ; 1,50 g ; 11,2‑14,5 mm ; 2,2 mm ; 2h ; arg. ; chevelure usée/[SEQV] AN [OIOTVOS] lettres très peu visibles ; Gentric, Poncet 1985 : no 21.
996Monnaie lingone à légende KALETEDOY
D : tête casquée à gauche à triple tracé frontal, deux mèches de cheveux sur la nuque, grènetis ;
R : légende KALETEDOY.
Muret, Chabouillet 1889 : 8174‑8308 ; LT : XXXII ; Colbert de B. 1955, no 62 ; Colbert de B. 1966 ; Colbert de B. 1973 : 227‑233, 271‑275, 312‑313 ; Scheers 1978 : 57‑59.
997Cette monnaie de diffusion très large a été émise par les Lingones à partir de 80 av. J. C. Son représentant roannais provient d’un contexte nettement plus récent (horizon 5 ou 6).
99845 : SP 13060 ; contexte indéterminé ; horizon 5 ou 6 ; 1,80 g ; 13,5 mm ; 2,4 mm ; ? ; arg. f. ; /oxydé.
999Monnaie de l’Est à légende SOLIMA
D : tête à gauche, avec devant la face la légende SOLIMA ;
R : cheval galopant à gauche avec au‑dessous un dauphin et au‑dessus la légende SOLIMA en lettres grecques et sigma lunaire ou en lettres latines.
Muret, Chabouillet 1889 : 9021‑9043 ; LT : XXXVII ; Blanchet 1905 : 391, fig. 391 ; Colbert de B. 1973 : 350 ; Scheers 1975 : 65 no 203.
1000Cette monnaie a été émise par un peuple de l’est de la Gaule, peut‑être les Leuci ou les Lingones. 6 exemplaires ont été trouvés dans les fossés d’Alésia. Elle est seulement représentée à Roanne par 1 exemplaire provenant de la nécropole antique (Gentric, Poncet 1985 : 22).
1001Monnaie biturige au glaive
D : tête à gauche avec chevelure divisée en trois grosses mèches ;
R : cheval à gauche, la patte antérieure levée, avec un glaive au‑dessus et un cercle pointé au‑dessous.
Muret, Chabouillet 1889 : 4103‑4106 ; Blanchet 1905 : 412‑413 ; Colbert de B. 1955, nos 139‑140 ; Scheers 1978 : 67‑68 ; Nash 1978 : 210‑214, nos 503‑506.
1002Cette monnaie a été attribuée aux Bituriges ou aux Lemovices. Les cartes de répartition semblent conforter la première hypothèse. 6 exemplaires ont été retrouvés dans les fossés d’Alésia. Celui de Roanne provient d’un contexte plus tardif (horizon 5 ou 6).
100346 : SJ 12036 ; fosse ; horizon 5 ou 6 ; 1,71 g ; 12,7 14,2 mm ; 1,9 mm ; 4h ; arg. ; Gentric, Poncet 1985 : no 23.
1004Monnaie arverne anépigraphe
D : tête à gauche à chevelure bouclée, nez droit et oreille apparente ;
R : cheval galopant à droite, motif inidentifiable au‑dessus, chien marchant à droite au‑dessous.
Muret, Chabouillet 1889 : 3825‑3828 ; Nash 1978 : 156, no 391.
1005Cette monnaie d’argent de poids élevé a certainement circulé en même temps que certains statères (Muret, Chabouillet 1889 : 3717 = Nash 1978 : no 384 est typologiquement très proche), avant la guerre des Gaules. De fait, le contexte de l’unique exemplaire roannais est nettement antérieur à cette date (horizon 2 ou 3).
100647 : SJ 14008 ; couche d’occupation ; horizon 2 ou 3 ; 2,14 g ; 13,0 mm ; ? ; 2h ; arg. ; Gentric, Poncet 1985 : no 24.
1007Monnaie éduenne (?)
D : tête casquée à gauche ;
R : cheval galopant à gauche, avec au‑dessus une volute à deux boucles fortement dissymétriques.
À notre connaissance, cette monnaie n’appartient pas à un type connu.
1008D’après sa typologie, l’attribution aux Ædui semble plausible (LT : XV 5049, XVI 5138). Sa métrologie élevée indique une datation haute qui est confortée par le contexte de l’exemplaire roannais (horizon 2 ou 3).
100948 : SJ 12008 ; couche d’occupation ; horizon 2 ou 3 ; 2,25 g ; 12,2‑13,0 mm ; 2,4 mm ; arg. ; Gentric, Poncet 198 : no 25.
3 4.2.3 Bronze coulé
1010Monnaies frustes
Les monnaies frustes de bronze coulé, très nombreuses (78 ex.), doivent en priorité être attribuées au type « à la grosse tête » qui représente à lui seul 83 % des monnaies de ce type identifiables. Les potins frustes sont signalés dans plusieurs ensembles clos de datation ancienne : 1 exemplaire est sûrement rattaché à l’horizon 1 (no 113), 5 autres à l’horizon 2 (nos 57, 67, 72, 79 et 118).
101149 : SJ 12005 ; remblai ; horizon 6 ou 7 ; 21,5 mm ; ? ; ? ; pot.
101250 : SJ 12036 ; fosse ; horizon 5 ou 6 ; 23,0 mm ; ? ; ? ; pot.
101351 : SJ 99999 ; contexte indéterminé ; 19,0 mm ; ? ; ? ; pot.
101452 : ROP 2008 ; fosse ; horizon 6 ; 21,0 mm ; 7,0 mm ; ? ; pot. ; fruste ; type 1 probable.
101553 : RTR 999 ; contexte indéterminé ; ? ; ? ; ? ; pot. ; cassée.
101654 : fosse 27 ; fosse romaine ; horizon 6 ; 19,0 mm ; ? ; ? ; pot. ; cassée.
101755 : G1 12 ; fosse ; horizon 4 ; 15,5 mm ; ? ; ? ; pot. ; petit module.
101856 : fosse 38 ; fosse ; horizon 8 ; 17,5‑20,3 mm ; 4,4 mm ; ? ; pot.
101957 : fosse 10 ; horizon 2 ; 23,0 mm ; ? ; ? ; pot.
102058 : fosse 16 ; horizon 4 ; 18,5 mm ; ? ; ? ; pot. ; probablement de type 1.
102159 : SJ 5002 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 16,0 mm ; ? ; ? ; pot.
102260 : SJ 11000 ; contexte indéterminé ; ? ; 18,0‑18,2 mm ; 2,0 mm ; pot. ; Gentric, Poncet 1985 : no 142.
102361 : SJ 12027 ; fosse ; horizon 1, 2 ou 3 ; 19,1 mm ; 3,7 mm ; ? ; pot. ébréché ; probablement du type 1.
102462 : SJ 12036 ; fosse ; horizon 5 ou 6 ; 18,6 mm ; 3,3 mm ; ? ; pot. ; probablement pas du type 1.
102563 : SJ 12036 ; fosse ; horizon 5 ou 6 ; 18,7 mm ; 2,4 mm ; ? ; pot. ; probablement du type 1.
102664 : G5 10 ; couche d’occupation ; horizon 5 ou 6 ; 1,44 g ; 18,8 mm ; 2.9 mm ; ? ; demi‑pot. ; globules/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 122.
102765 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 1,48 g ; 12,0‑17,3 mm ; 2,9 mm ; ? ; pot. cassé ; Gentric, Poncet 1985 : no 123.
102866 : fosse 24 ; horizon 6 ; 1,58 g ; 16,0‑16,3 mm ; 3,5 mm ; ? ; pot.
102967 : fosse 10 ; horizon 2 ; 1,71 g ; 10,0‑17,8 mm ; 3,6 mm ; ? ; demi‑pot. ; Gentric, Poncet 1985 : no 124.
103068 : SJ 11015 ; fosse ; horizon 2, 3 ou 4 ; 1,79 g ; 3,8 mm ; ? ; ? ; pot. cassé ;/animal à gauche ; Gentric, Poncet 1985 : no 125.
103169 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 2,02 g ; 16,2‑18,2 mm ; 3,3 mm ; ? ; pot. ; Gentric, Poncet 1985 : no 126.
103270 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 2,20 g ; 15,7‑20,0 mm ; 3,0 mm ; pot. ;/animal à gauche ; Gentric, Poncet 1985 : no 127.
103371 : SP 16000 ; contexte indéterminé ; 2,25 g ; 13,0‑16,5 mm ; 5,5 mm ; ? ; pot.
103472 : fosse 10 ; horizon 2 ; 2,26 g ; 17.5‑19,0 mm ; 3,4 mm ; ? ; pot. ; Gentric, Poncet 1985 : no 128.
103573 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 2,35 g ; 16,4‑17,9 mm ; 2,7 mm ; ? ; pot. ; Gentric, Poncet 1985 : no 129.
103674 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 2,40 g ; 15,0‑17,9 mm ; 3,9 mm ; ? ; pot. ; Gentric, Poncet 1985 : no 130.
103775 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 2,42 g ; 17,6 mm ; 2,3 mm ; pot. ; Gentric, Poncet 1985 : no 131.
103876 : SP 16068 ; contexte indéterminé ; horizon 2, 3 ou 4 ; 2,47 g ; 18,0 mm ; 5.9 mm ; demi‑pot., type 1 (?).
103977 : SJ 14008 ; couche d’occupation ; horizon 2 ou 3 ; 2,51 g ; 16,9 mm ; 3,4 mm ; pot. ; Gentric, Poncet 1985 ; no 132.
104078 : SJ 11013 ; fosse ; horizon 5 ; 2,56 g ; 16,6 mm ; 3,4 mm ; pot. ; Gentric, Poncet 1985 : no 133.
104179 : fosse 8 ; horizon 2 ; 2,58 g ; 16.3‑17,0 mm ; 4,5 mm ; pot. ; Gentric, Poncet 1985 : no 134.
104280 : SJ 13005 ; couche d’occupation ; horizon 3, 4 ou 5 ; 2,59 g ; 19,0 mm ; 3.3 mm ; pot. cassé ; Gentric, Poncet 1985 : no 135.
104381 : G5 11 ; contexte indéterminé ; horizon 2, 3 ou 4 ; 2,62 g ; 15,9‑17,1 mm ; 5,2 mm ; pot. ; Gentric, Poncet 1985 : no 136.
104482 : G5 11 ; contexte indéterminé ; horizon 2, 3 ou 4 ; 2,63 g ; 16,0‑20,0 mm ; 5,0 mm ; pot. ; Gentric, Poncet 1985 : no 137.
104583 : G1 39 ; contexte indéterminé ; 2,75 g ; 16,7‑18,2 mm ; 3,6 mm ; pot. ; Gentric, Poncet 1985 : no 139.
104684 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 2,75 g ; 15,0‑18,6 mm ; 7,3 mm ; pot. ; Gentric, Poncet 1985 : no 138.
104785 : fosse 19 ; horizon 5 ; 2,76 g ; 17.3‑19,4 mm ; 3,3 mm ; pot. ; Gentric, Poncet 1985 : no 140.
104886 : SJ 11015 ; fosse ; horizon 2, 3 ou 4 ; 2,77 g ; 19,6 mm ; 2,9 mm ; pot. cassé ; Gentric, Poncet 1985 : no 141.
104987 : SJ 3003 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 2,94 g ; 18,2 mm ; 3,2 mm ; pot. cassé ; Gentric, Poncet 1985 : no 143.
105088 : SJ 14008 ; couche d’occupation ; horizon 2 ou 3 ; 2,95 g ; 17,7 mm ; 3.4 mm ; pot. ; Gentric, Poncet 1985 : no 144.
105189 : G1 40 ; contexte indéterminé ; horizon 5 ou 6 ; 3,00 g ; 18,0‑18,6 mm ; 3,6 mm ; pot. ; Gentric, Poncet 1985 : no 145.
105290 : G4 99 ; contexte indéterminé ; 3,00 g ; pot. ; Gentric, Poncet 1985 ; no 146.
105391 : G1 21 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 3,03 g ; 16,0‑18,0 mm ; 4,5 mm ; pot. ; Gentric, Poncet 1985 : no 147.
105492 : SJ 14005 ; couche d’occupation ; horizon 4 ou 5 ; 3,09 g ; 18,1 mm ; 2,8 mm ; pot. ; Gentric, Poncet 1985 : no 148.
105593 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 3,13 g ; 17,2‑20,0 mm ; pot. ; Gentric, Poncet 1985 : no 149.
105694 : SJ 12007 ; couche d’occupation ; horizon 2 ou 3 ; 3,21 g ; 17,5 mm ; 3,1 mm ; pot. ; Gentric, Poncet 1985 : no 150.
105795 : G5 11 ; contexte indéterminé ; horizon 2, 3 ou 4 ; 3,35 g ; 17,7‑19,2 mm ; 3,6 mm ; pot. ; Gentric, Poncet 1985 : no 151.
105896 : SP 22052 ; contexte indéterminé ; horizon 2, 3, 4 ou 5 ; 3,36 g ; 17.4‑18,0 mm ; 3,7 mm ; pot. ; deux grosses boucles visibles/.
105997 : SJ 15310 ; contexte indéterminé ; 3,40 g ; 18,4‑19,2 mm ; 3,0 mm ; pot. ; Gentric, Poncet 1985 : no 152.
106098 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 3,47 g ; 16,8‑18,0 mm ; 3,2 mm ; pot. ; Gentric, Poncet 1985 : no 153.
106199 : fosse 14 ; début horizon 4 ; 3,60 g ; 17,9‑19,0 mm ; 3,2 mm ; pot. ; Gentric, Poncet 1985 : no 154.
1062100 : G1 23 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 3,60 g ; 19,7‑20,5 mm ; 3,8 mm ; pot. ; Gentric, Poncet 1985 : no 155.
1063101 : SP 15117 ; remblai ; horizon 2 ou 3 ; 3,60 g ; 18,8 mm ; 3,6 mm ; pot. cassé.
1064102 : SJ 14008 ; couche d’occupation ; horizon 2 ou 3 ; 3,62 g ; 16,5‑18,2 mm ; 2,9 mm ; pot. ; Gentric, Poncet 1985 : no 156.
1065103 : fosse 11 ; horizon 3 ; 3,66 g ; 20,6‑21,2 mm ; 5,3 mm ; pot., type 1 (?).
1066104 : SP 13086 F45 ; fosse ; horizon 6 ; 3,69 g ; 18,2 mm ; 4,4 mm ; pot.
1067105 : SP 15095 ; fosse ; horizon 5 ou postérieur ; 3,76 g ; 17,1 mm ; 6,7 mm ; pot.
1068106 : G5 2 ; fosse ; horizon 2, 3 ou 4 ; 3,83 g ; 17,7‑20,8 mm ; 4,4 mm ; pot. ; Gentric, Poncet 1985 : no 157.
1069107 : SJ 14005 ; couche d’occupation ; horizon 4 ou 5 ; 3,85 g ; 18,0‑19,3 mm ; 4,6 mm ; pot. ; Gentric, Poncet 1985 : no 158.
1070108 : SP 13085 ; couche d’occupation ; horizon 5 ou 6 ; 3,94 g ; 15,8‑16,8 mm ; 5.8 mm ; pot.
1071109 : SP 12014 ; couche d’occupation ; postérieur à l’horizon 7 ; 4,08 g ; 17,7 mm ; 5,8 mm ; pot., type 1 (?).
1072110 : SJ 14008 ; couche d’occupation ; horizon 2 ou 3 ; 4,20 g ; 20,0‑21,6 mm ; 5.9 mm ; pot. ; Gentric, Poncet 1985 : no 159.
1073111 : fosse 12 ; horizon 3 ; 4,20 g ; 18,7 mm ; 6,1 mm ; pot., type 1 (?).
1074112 : SJ 11013 ; fosse ; horizon 5 ; 4,21 g ; 18,2 mm ; 3,2 mm ; pot. ébréché ; Gentric, Poncet 1985 : no 160.
1075113 : fosse 4 ; horizon 1 ; 4,46 g ; 19,0 mm ; 6,5 mm ; pot., type 1 (?).
1076114 : SP 15074 ; remblai ; horizon 5 ou 6 ; 4,53 g ; 23,5 mm ; 6,5 mm ; pot., type 1 (?).
1077115 : SP 15106 ; couche d’occupation ; horizon 4 ; 4,54 g ; 20,0 mm ; 5,3 mm ; pot., type 1 (?).
1078116 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 4,56 g ; 18,2‑21,3 mm ; 8,8 mm ; pot. ; Gentric, Poncet 1985 : no 161.
1079117 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 4,57 g ; 21,9 mm ; 7,3 mm ; pot. ; Gentric, Poncet 1985 : no 162.
1080118 : fosse 10 ; horizon 2 ; 4,69 g ; pot. cassé ; Gentric, Poncet 1985 : no 163.
1081119 : SP 11073 ; fosse ; postérieur à l’horizon 7 ; 4,69 g ; 21,0‑24,0 mm ; pot., type 1 (?).
1082120 : G1 40 ; contexte indéterminé ; horizon 5 ou 6 ; 4,70 g ; 20,5‑20,9 mm ; 5,0 mm ; pot. ; Gentric, Poncet 1985 : no 164.
1083121 : SJ 11010 ; remblai ; horizon 6 ou 7 ; 4,89 g ; 18,2‑20,0 mm ; 5,6 mm ; pot. ; Gentric, Poncet 1985 : no 165.
1084122 : SP 13140 ; fosse ; horizon 2 ou 3 ; 5,02 g ; 17,2 mm ; 6,0 mm ; pot.
1085123 : fosse 12 ; horizon 3 ; 5,04 g ; 19,6‑21,7 mm ; 4,5 mm ; pot., type 1 (?).
1086124 : G5 99 ; contexte indéterminé ; 5,17 g ; 20,6‑21,6 mm ; 4,4 mm ; pot. ; Gentric, Poncet 1985 : no 166.
1087125 : SP 10021 ; contexte indéterminé ; 5,23 g ; 19,8‑22,9 mm ; 7,0 mm ; pot., type 1 (?).
1088126 : SP 14137 ; couche d’occupation ; horizon 4 ; 9,31 g ; 23,2 mm ; 10,7 mm ; pot., type 1 (?).
1089Potin du Centre Est à la grosse tête
D : grosse tête à gauche occupant tout le flan, profil grossièrement esquissé, œil en creux, bandeau simple, double ou triple, appendice sous le menton ;
R : taureau cornupète simplifié à gauche, queue relevée au‑dessus du dos, patte postérieure reliée au trait d’exergue.
Muret, Chabouillet 1889 : 5368‑5385 ; LT : XVI ; Blanchet 1905 : 246, fig. 102 ; Colbert de B. 1955 : 73, no 175 ; Colbert de B. 1967 : 24‑25 ; Furger Gunti, Von Kaenel 1976 ; Gentric, Poncet 1985 : 20‑22, fig. 4 6 ; Scheers 1978 : 55‑56, no 202‑206.
1090Ces potins dont l’aire de circulation est très étendue sont attribués traditionnellement aux Sequani ou aux Ædui. Ils forment de loin le monnayage gaulois le plus fréquent sur le site (77 ex. identifiés). Ils sont attestés à Roanne depuis l’horizon 2 (nos 127, 149, 161, 178) et peut être dès l’horizon 1 (no 156, dont l’appartenance au comblement de la fosse 5 n’est pas totalement certain), ce qui conforte une datation ancienne de l’origine du type, proposée à partir de contextes archéologiques de Gaule orientale (Polenz 1982 : 151). Des variantes régionales seraient sans doute définissables au sein de cet ensemble. Deux groupes sont aisément discernables parmi la série roannaise. Le plus fréquent est à deux bandeaux au droit (36 ex.). Un autre, à trois bandeaux (14 ex.), correspond généralement à des monnaies au flan plus mince et au relief en méplat plus soigné (Gentric, Poncet 1985 : 21‑22). Sa fréquence à Essalois avait autrefois suggéré à plusieurs auteurs son attribution aux Ségusiaves (Colbert de B. 1965 : 83, avec bibliogr.).
1091127 : fosse 10 ; horizon 2 ; 20,0 mm ; pot. ; double bandeau/.
1092128 : SJ 12008 ; couche d’occupation ; horizon 2 ou 3 ; 20,5 mm ; 3,5 mm ; pot. ; fruste/.
1093129 : SJ 12008 ; couche d’occupation ; horizon 2 ou 3 ; 18,0 mm ; 3,0 mm ; pot. ; cassé ; fruste/.
1094130 : SJ 12037 ; couche d’occupation ; horizon 1, 2 ou 3 ; 21,0‑21,7 mm ; 5.2 mm ; pot. ; fruste/.
1095131 : SJ 15800 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 17,5‑19,2 mm ; 3,6 mm ; pot. ébréché ; triple bandeau/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 84.
1096132 : G1 40 ; contexte indéterminé ; horizon 5 ou 6 ; 1,65 g ; 18,4 mm ; 2,0 mm ; 3h ; pot. cassé ; double bandeau/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 73.
1097133 : SJ 14008 ; couche d’occupation ; horizon 2 ou 3 ; 2,39 g ; 18,2 mm ; 2.8 mm ; pot. ; triple bandeau/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 74.
1098134 : fosse 14 ; début horizon 4 ; 2,47 g ; 17,5 mm ; 3,8 mm ; pot. cassé ; triple bandeau/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 85.
1099135 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 2,53 g ; 18,5‑19,5 mm ; 3,2 mm ; 3h ; pot. ; double bandeau/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 48.
1100136 : SJ 15310 ; contexte indéterminé ; horizon 5 ou 6 ; 2,53 g ; 16,2‑17,9 mm ; 2.9 mm ; pot. ; usé/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 90.
1101137 : SJ 15310 ; contexte indéterminé ; 2,63 g ; 17,7‑18,2 mm ; 2,3 mm ; 3 4h ; pot. ; triple bandeau/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 75.
1102138 : SJ 15210 ; contexte indéterminé ; 2,83 g ; 18,2 mm ; 2,7 mm ; 2 3h ; pot. ; usé/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 87.
1103139 : SJ 15301 ; fosse ; horizon 4 ou 5 ; 2,93 g ; 18,4‑18,6 mm ; 2,8 mm ; 3 4h ; pot. ; triple bandeau/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 76.
1104140 : SJ 3007 ; remblai ; horizon 5 ou 6 ; 3,02 g ; 18,0 mm ; 2,4 mm ; pot. ; double bandeau/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 49.
1105141 : G1 21 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 3,03 g ; 18,9‑19,4 mm ; 2,5 mm ; 3h ; pot. ; usé/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 91.
1106142 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 3,05 g ; 17,0‑18,9 mm ; 2,8 mm ; 10h ; pot. ; double bandeau/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 50.
1107143 : SP 12020 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 3,10 g ; 16,2‑18,0 mm ; 4,3 mm ; pot. ; usé/.
1108144 : SJ 3007 ; remblai ; horizon 5 ou 6 ; 3,12 g ; 19,7 mm ; 2,9 mm ; pot. cassé ; double bandeau/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 72.
1109145 : HOP 1 ; fosse ; postérieur à l’horizon 7 ; 3,13 g ; 17,2‑18,6 mm ; 3.2 mm ; 3h ; pot. ; triple bandeau/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 77.
1110146 : fosse 17 ; horizon 5 ; 3,22 g ; 19,6 mm ; pot. cassé ; usé/ ; Gentric, Po‑ncet 1985 : no 102.
1111147 : SJ 13005 ; couche d’occupation ; horizon 3, 4 ou 5 ; 3,23 g ; 18,4 mm ; 2,8 mm ; pot. ; usé/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 92.
1112148 : SJ 4004 ; fosse ; horizon 4 ou 5 ; 3,27 g ; 18,7 mm ; 2,7 mm ; 2h ; pot. ; triple bandeau/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 78.
1113149 : fosse 10 ; horizon 2 ; 3,40 g ; 18,0 mm ; 4,4 mm ; pot. ; triple bandeau/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 79.
1114150 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 3,41 g ; 17,7 mm ; 3,0 mm ; 3h ; pot. ; double bandeau/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 51.
1115151 : SJ 15310 ; contexte indéterminé ; 3,41 g ; 20,0‑20,5 mm ; 3,0 mm ; 3 4h ; pot. ; double bandeau usé/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 89.
1116152 : SJ 11013 ; fosse ; horizon 5 ; 3,42 g ; 17,9‑18,9 mm ; 2,8 mm ; 9h ; pot. ; double bandeau/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 52.
1117153 : G1 40 ; contexte indéterminé ; horizon 5 ou 6 ; 3,44 g ; 18,2‑18,5 mm ; 2,8 mm ; 3h ; pot. ; triple bandeau/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 80.
1118154 : G1 40 ; contexte indéterminé ; horizon 5 ou 6 ; 3,45 g ; 17,0‑18,0 mm ; 2.8 mm ; 9h ; pot. ; triple bandeau/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 81.
1119155 : SJ 12006 ; remblai ; horizon 4 ou 5 ; 3,53 g ; 17,5‑19,2 mm ; 3,0 mm ; 9h ; pot. ; double bandeau (?) usé/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 88.
1120156 : fosse 5 ; horizon 1 ; 3,60 g ; 18.2‑18,4 mm ; pot. ; double bandeau/.
1121157 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 3,61 g ; 17,2‑18,4 mm ; 3,7 mm ; pot. oxydé ; double bandeau/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 53.
1122158 : G5 99 ; contexte indéterminé ; 3,62 g ; 18,7‑19,0 mm ; 3,3 mm ; 3h ; pot. ; triple bandeau/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 82.
1123159 : G1 22 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 3,70 g ; 18,3‑18,8 mm ; 4,0 mm ; pot. oxydé ; double bandeau/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 54.
1124160 : G4 99 ; contexte indéterminé ; 3,72 g ; 19,8‑21,8 mm ; 5,5 mm ; pot. ; usé/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 94.
1125161 : fosse 10 ; horizon 2 ; 3,72 g ; 17,0‑18,0 mm ; 4,2 mm ; pot. ; usé/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 93.
1126162 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 3,72 g ; 18,2‑18,9 mm ; 2,9 mm ; 3h ; pot. ; double bandeau/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 55.
1127163 : SJ 12037 ; couche d’occupation ; horizon 1, 2 ou 3 ; 3,74 g ; 18,8 mm ; 3,2 mm ; 2 3h ; pot. ; usé/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 95.
1128164 : G1 21 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 3,80 g ; 19.2‑21,0 mm ; 3,0 mm ; 3h ; pot. ; usé/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 96.
1129165 : G1 24 ; contexte indéterminé ; horizon 2, 3 ou 4 ; 3,82 g ; 17,8‑18,7 mm ; 2,9 mm ; 9h ; pot. ; double bandeau/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 56.
1130166 : SP 15002 ; contexte indéterminé ; 3,83 g ; 17,8 mm ; 3,6 mm ; pot.
1131167 : SP 13093 ; remblai ; horizon 2, 3 ou 4 ; 3,84 g ; 20,0 mm ; 21,4 mm ; 4,8 mm ; pot. ; oxydé/.
1132168 : SP 13081 ; contexte indéterminé ; 3,88 g ; 20,0 mm ; 4,0 mm ; pot. ; double bandeau/.
1133169 : G1 6 ; fosse ; horizon 4 ou 5 ; 3,92 g ; 18,7 mm ; 2,9 mm ; 9h ; pot. ; double bandeau/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 57.
1134170 : fosse 26 ; horizon 6 ; 3,95 g ; 19,3 mm ; 3,4 mm ; pot.
1135171 : SJ 15310 ; contexte indéterminé ; 3,99 g ; 18,7‑20,1 mm ; 3,0 mm ; 9‑10h ; pot. ; double bandeau/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 58.
1136172 : SP 22000 ; contexte indéterminé ; 4,00 g ; 17,0‑18,7 mm ; 3,0 mm ; pot.
1137173 : SP 15149 ; fosse ; horizon 1, 2 ou 3 ; 4,02 g ; 19,0 mm ; 3,6 mm ; pot.
1138174 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 4,04 g ; 18,3‑19,2 mm ; 3,3 mm ; 3h ; pot. ; double bandeau/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 59.
1139175 : SJ 12005 ; remblai ; horizon 6 ou 7 ; 4,13 g ; 19,2 mm ; 4,0 mm ; pot. ; usé/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 97.
1140176 : SP 15002 ; contexte indéterminé ; 4,13 g ; 19,3‑19,6 mm ; 5,3 mm ; pot.
1141177 : SP 16028 ; contexte indéterminé ; 4,17 g ; 18,8‑20,0 mm ; 3,9 mm ; pot. ; double bandeau/.
1142178 : fosse 16 ; horizon 2 ; 4,23 g ; 19,3‑20,2 mm ; 4,1 mm ; pot. ; double bandeau/.
1143179 : SJ 12008 ; couche d’occupation ; horizon 2 ou 3 ; 4,34 g ; 18,0 mm ; 19,6 mm ; 3,7 mm ; 9‑10h ; pot. ; double bandeau/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 61.
1144180 : G1 99 ; contexte indéterminé ; 4,43 g ; 20,0‑20,2 mm ; pot. ; usé/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 98.
1145181 : SJ 12005 ; remblai ; horizon 6 ou 7 ; 4,47 g ; 18,8‑21,2 mm ; 3,8 mm ; pot. ; double bandeau/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 62.
1146182 : SP 15117 ; remblai ; horizon 2 ou 3 ; 4,50 g ; 19,7 mm ; 4,1 mm ; pot.
1147183 : G1 6 ; fosse ; horizon 4 ou 5 ; 4,64 g ; 18,3‑19,0 mm ; 3,8 mm ; pot. ; double bandeau/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 63.
1148184 : G5 99 ; contexte indéterminé ; 4,73 g ; 19,0‑19,4 mm ; 3,9 mm ; 9h ; pot. ; triple bandeau/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 83.
1149185 : G1 40 ; contexte indéterminé ; horizon 5 ou 6 ; 4,75 g ; 19,8‑20,2 mm ; 3.3 mm ; pot. cassé ; bandeau unique/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 86.
1150186 : G1 40 ; contexte indéterminé ; horizon 5 ou 6 ; 4,98 g ; 18,3‑19,2 mm ; 3,1 mm ; 9h ; pot. ; double bandeau/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 64.
1151187 : SJ 15210 ; contexte indéterminé ; horizon 5 ou 6 ; 5,00 g ; 18,0‑19,8 mm ; 4,3 mm ; pot. ; double bandeau/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 65.
1152188 : SP 13207 ; couche d’occupation ; horizon 1, 2 ou 3 ; 5,02 g ; 19,0‑20,4 mm ; 4,1 mm ; pot. ; double bandeau/.
1153189 : SJ 13005 ; couche d’occupation ; horizon 3, 4 ou 5 ; 5,06 g ; 19,0‑19,8 mm ; 5,0 mm ; pot. oxydé ; double bandeau/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 67.
1154190 : G4 4 ; fosse ; postérieur à l’horizon 7 ; 5,08 g ; 18,9‑19,0 mm ; 4,2 mm ; 8h ; pot. ; usé/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 99.
1155191 : fosse 11 ; horizon 3 ; 5,12 g ; 19,8‑20,0 mm ; 4,7 mm ; pot. ; triple bandeau/.
1156192 : G1 40 ; contexte indéterminé ; horizon 5 ou 6 ; 5,14 g ; 19,7‑20,0 mm ; 5,0 mm ; 9h ; pot. ; usé, tête plus petite que le flan/queue en creux ; Gentric, Poncet 1985 : no 100.
1157193 : SJ 11010 ; remblai ; horizon 6 ou 7 ; 5,17 g ; 19,3‑19,5 mm ; 4,0 mm ; 2h ; pot. ; double bandeau/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 68.
1158194 : SJ 12008 ; couche d’occupation ; horizon 2 ou 3 ; 5,35 g ; 19,8 mm ; 3.7 mm ; 3h ; pot. ; double bandeau/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 69.
1159195 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; horizon 4 ? ; 5,38 g ; 17,9‑20,2 mm ; 3,6 mm ; 3h ; pot. ; double bandeau/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 70.
1160196 : fosse 13 ; fin horizon 3 ; 5,42 g ; 20,2‑21,8 mm ; 5,1 mm ; pot. ; triple bandeau/oxydé.
1161197 : SP 14113 ; couche d’occupation ; horizon 4 ; 5,54 g ; 20,2 mm ; 4,4 mm ; pot. ; double bandeau/.
1162198 : G2 99 ; contexte indéterminé ; 5,61 g ; 19,6‑20,0 mm ; 4,6 mm ; 9h ; pot. ; double bandeau/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 71.
1163199 : SP 14137 ; couche d’occupation ; horizon 4 ; 6,01 g ; 21,2 mm ; 5,5 mm ; pot. ; oxydé/.
1164200 : SJ 15280 ; contexte indéterminé ; horizon 5 ou 6 ; 6,02 g ; 19,0‑20,8 mm ; 4.8 mm ; pot. ; usé/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 101.
1165201 : G4 99 ; contexte indéterminé ; 7,33 g ; 18,9‑19,9 mm ; 5,7 mm ; 3h ; pot. ; double bandeau, tête plus petite que le flan et relativement réaliste/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 47.
1166202 : SP 13167 ; remblai ; horizon 2 ou 3 ; 7,45 g ; 22,9 mm ; 6,8 mm ; pot. ; double bandeau/.
1167203 : SP 16046 ; couche d’occupation ; postérieur à l’horizon 7 ; 7,60 g ; 19,6‑20,3 mm ; 3,9 mm ; pot. ; double bandeau/.
1168Potin du Centre Est à la grosse tête (variante avec taureau à droite)
D : grosse tête à gauche occupant tout le flan, profil grossièrement esquissé, œil en creux, bandeau, appendice sous le menton ;
R : taureau cornupète simplifié à droite, queue relevée au‑dessus du dos, patte postérieure reliée au trait d’exergue.
1169204 : fosse 14 ; début horizon 4 ; 2,93 g ; 18,7‑20,3 mm ; 3,4 mm ; 3h ; pot. ; usé/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 104.
1170205 : G1 40 ; contexte indéterminé ; horizon 5 ou 6 ; 4,60 g ; 20,0‑20,5 mm ; 2.5 mm ; 3h ; pot. ; tête à double bandeau peu visible/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 103.
1171Potin éduen à légende SEGISV
D : tête occupant tout le flan, traversée par un bandeau vertical, au profil évoqué par la légende SEGISV (ou SELISV ou SELISVC) tracée en grosses lettres gravées en creux ;
R : animal à droite surmonté d’un personnage debout.
Muret, Chabouillet 1889 : 4628‑4632 ; LT ; VII ; Blanchet 1905 : 57, 138, 157, 205, 409, pl. III/21 ; Vaussanvin 1987.
1172Ces potins particulièrement nombreux en Bourgogne ont probablement été émis par les Ædui et non par les Segusiavi comme le veut l’attribution traditionnelle. D’après Vaussanvin (1987), la légende doit être lue SELISVC. Les 4 exemplaires roannais sont de datation tardive (horizon 5 et postérieur).
1173206 : SP 13014 ; couche d’occupation ; horizon 5 ou 6 ; 2,67 g ; 19,5‑20,5 mm ; 2,8 mm ; pot.
1174207 : SP 10041 ; remblai ; postérieur à l’horizon 7 ; 3,14 g ; 20,7 mm ; 4,3 mm ; pot. ; légende non visible/.
1175208 : SP 13095 ; fosse ; horizon 5 ou 6 ; 3,26 g ; 20,3‑21,2 mm ; 2,3 mm ; pot.
1176209 : G1 40 ; contexte indéterminé ; horizon 5 ou 6 ; 3,57 g ; 19,5‑19,9 mm ; 2.6 mm ; pot. ; [SEG] ISV/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 44.
1177Potin arverne au long cou
D : tête globuleuse à gauche ;
R : quadrupède à gauche au long cou sans tête, sur ligne de terre, pattes simplifiées en un seul tracé antérieur ou postérieur repliées sous le corps, queue relevée en S sur le dos ; sur certains exemplaires, deux globules dans le champ sous le cou.
Nash 1978 : 231 (type 5C) et nos 594‑596 ; Gentric 1981 : 39‑45.
1178Ces monnaies dont le revers est inspiré des petits bronzes massaliètes au taureau cornupète sont très abondamment représentées sur les sites de la région de Clermont Ferrand (Guichard et al, 1993), mais leur aire de diffusion s’étend largement vers le sud de la France, ce qui nous avait laissé supposer une origine méridionale du type ; elles sont au nombre de 5 à Roanne, dont 2 seulement sont datées, tardivement.
1179210 : SJ 15230 ; contexte indéterminé ; horizon 5 ou 6 ; 1,24 g ; 14,9 mm ; 2,4 mm ; 9h ; pot. ébréché ; bandeau en fort relief/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 107.
1180211 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; ? ; 1,25 g ; 15,6 mm ; 4.1 mm ; pot. cassé ; cou bien visible/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 108.
1181212 : EM 9999 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 1,64 g ; 14,5 mm ; 3,3 mm ; 3h ; pot. cassé ; bandeau et cou en T renversé/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 109.
1182213 : G4 99 ; contexte indéterminé ; 2,18 g ; 14,3‑16,0 mm ; 3,0 mm ; 10h ; pot. ; Gentric, Poncet 1985 : no 110.
1183214 : SJ 3007 ; remblai ; horizon 5 ou 6 ; 2,77 g ; 15,5‑16,4 mm ; 3,0 mm ; pot. ; tête usée et cou très mince ; Gentric, Poncet 1985 : no 111.
1184Potin du Centre à la tête diabolique
D : tête à gauche surmontant un cou frêle, œil en creux, bouche en croissant ;
R : animal à gauche, queue recourbée au‑dessus du dos, longue patte postérieure disposée en oblique parallèle au membre antérieur replié sous l’abdomen.
Muret, Chabouillet 1889 : 5764 ; Blanchet 1905 : 250, fig. 115 ; Colbert de B. 1970 ; Colbert de B. 1973 : 242‑244.
1185Ces monnaies, de typologie très proche de celle des potins au long cou, ont été émises dans le centre de la France, par les Bituriges ou les Turones. Leur aire de diffusion est très large. Elles sont représentées par 2 exemplaires à Roanne, dont 1 daté de l’horizon 4 au plus tard.
1186215 : SJ 11012 ; remblai ; horizon 2, 3 ou 4 ; 1,96 g ; 15,2 mm ; 3,1 mm ; pot. ébréché ; Gentric, Poncet 1985 : no 105.
1187216 : SJ 12004 ; remblai ; horizon 7 ou postérieur ; 2,00 g ; 15,0‑16,2 mm ; 3.1 mm ; 9h ; pot. ; Gentric, Poncet 1985 : no 106.
1188Potin rème au personnage au torque
D : personnage marchant à droite tenant un glaive et un torque ;
R : animal marchant à droite, motif indéterminé au‑dessus.
Muret, Chabouillet 1889 : 8124‑8132 ; LT : XXXII ; Blanchet 1905 : 386‑387, fig. 395 ; Scheers 1978 : 147‑148, nos 699‑707, pl. XXXVI.
1189Cette monnaie a été émise par les Remi. On a proposé pour le revers une imitation du denier de César à l’éléphant (entre 53 et 49 av. J. C.), qui ne serait pas incompatible avec la datation de l’unique exemplaire roannais (horizon 5). Cette monnaie apparaît cependant dans de nombreux contextes archéologiques datés du iie s. (Guichard et al. 1993).
1190217 : fosse 17 ; horizon 5 ; 3,05 g ; 19,3 mm ; 3,0 mm ; 10h ; pot. cassé ; Gentric, Poncet 1985 : no 45.
1191Potin du Nord Est au rameau
D : rameau constitué de quatre globules horizontaux ici non visibles, d’au moins six globules verticaux et de huit mèches ondulées ;
R : cheval à droite avec un globule au‑dessus et un globule au‑dessous. Muret, Chabouillet 1889 : 8618‑8635 ; LT : XXXV ; Scheers 1983 : 168‑170, 735‑748, pl. xxiv, no 683.
1192Ce potin appartient à la classe IV des potins au rameau émis par les Nervii ou un de leurs peuples clients qui pourrait être les Atuatuci. La date d’émission traditionnellement proposée se situe entre la conquête et 30 av. J. C. Il est représenté par 1 exemplaire à Roanne, non daté.
1193218 : SP 22027 ; couche d’occupation ; 5,03 g ; 20,6‑21,3 mm ; 3,1 mm ; pot.
1194Potin leuque au sanglier
D : tête à gauche au nez pointu et saillant ;
R : sanglier à gauche avec entre les pattes un motif composé de trois demi‑cercles liés entre eux, ici peu visible.
Muret, Chabouillet 1889 : 9090, 9099‑9104 ; Scheers 1983 : 165, 716‑729, pl. XXIII, no 670.
1195Cette monnaie appartient à la classe II des potins au sanglier attribués aux Leuci. L’exemplaire roannais provient avec certitude d’un contexte de l’horizon 1, ce qui conforte la datation ancienne du type proposée à diverses reprises (La Tène D1 pour Polenz 1982 : 151 ; La Tène C2 pour Kellner 1990 : 35‑36).
1196219 : fosse 4 ; horizon 1 ; 3,91 g ; 18,3‑19,4 mm ; 4,2 mm ; pot.
1197Potin du Nord Est (?)
D : tête à gauche, les cheveux redressés sur la tête en mèches parallèles ;
R : animal, croix sous le ventre.
Muret, Chabouillet 1889 : 7924‑7929 ; Scheers 1977 : 179, 801‑802, pl. XXV, no 717.
1198Cette monnaie est de provenance incertaine en raison du faible nombre de provenances connues. On a proposé son attribution aux Bellovaci, mais des analogies ont été reconnues avec des monnaies données aux Senones et aux Suessiones. L’exemplaire roannais provient d’un contexte de l’horizon 4 ou de l’horizon 5.
1199220 : SJ 12006 ; remblai ; horizon 4 ou 5 ; 2,02 g ; 13,7‑15,4 mm ; 3,0 mm ; pot. (?) ; Gentric, Poncet 1985 : no 43.
1200Potin non identifié
D : tête à gauche à boucles en croissants opposés ;
R : aigle, ailes déployées (?).
1201Cette monnaie n’a pas été identifiée.
1202221 : SJ 15220 ; contexte indéterminé ; 3,90 g ; 16,3 mm ; 3,4 mm ; pot. ; Gentric, Poncet 1985 : no 42.
1203Potin non identifié
D : une barre verticale sépare un globule à gauche de deux grosses mèches courbes à droite ;
R : barre horizontale renflée au centre accostée d’un cercle ou torque.
1204Cette monnaie n’a pas été identifiée.
1205222 : SJ 15261 ; fosse ; horizon 5 ? ; 4,02 g ; 17,8 mm ; 3,7 mm ; pot. ; Gentric, Poncet 1985 : no 46.
1206Potin non identifié
D : tête casquée très simplifiée à gauche ;
R : lignes courbes en relief vigoureux.
1207Cette monnaie n’a pas été identifiée.
1208223 : SP 99999 ; contexte indéterminé ; ? ; 2,63 g ; 13,8‑14,5 mm ; 3.4 mm ; pot.
3.4.2.4 Bronze frappé
1209Monnaies frustes
9 monnaies frustes peuvent être classées comme bronzes frappés gaulois. L’une, de datation ancienne (no 226 ; horizon 2), n’a pas été prise en compte dans certains diagrammes (fig. 133) en raison de son identification incertaine (monnaie frappée ou potin ?).
1210224 : G5 99 ; contexte indéterminé ; 17,0 mm ; 3,3 mm ; br. scyphate ; Gentric, Poncet 1985 : no 121.
1211225 : fosse 8 ; horizon 2 ; 0,34 g ; 11,2‑11,8 mm ; 2,2 mm ; br. frappé (ou potin ?) ; Gentric, Poncet 1985 : no 112.
1212226 : G2 99 ; contexte indéterminé ; 0,49 g ; 12,2‑12,5 mm ; 2,6 mm ; br. ; Gentric, Poncet 1985 : no 113.
1213227 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 0,94 g ; 14,5 mm ; 1,7 mm ; br. ; Gentric, Poncet 1985 : no 115.
1214228 : SJ 15210 ; contexte indéterminé ; 1,19 g ; 13,5‑14,5 mm ; 1,7 mm ; br. ; Gentric, Poncet 1985 : no 116.
1215229 : fosse 24 ; horizon 6 ; 1,46 g ; 17,4 mm ; 2,2 mm ; br. ; /un annelet visible.
1216230 : SJ 15301 ; fosse ; horizon 4 ou 5 ; 1,65 g ; 16,2‑17,3 mm ; 2,0 mm ; br. ; Gentric, Poncet 1985 : no 117.
1217231 : SJ 14008 ; couche d’occupation ; horizon 2 ou 3 ; 1,90 g ; 13,5‑15,1 mm ; 2,3 mm ; br. ; Gentric, Poncet 1985 : no 119.
1218232 : SJ 14005 ; couche d’occupation ; horizon 4 ou 5 ; 2,39 g ; 14,7‑18,0 mm ; 2,8 mm ; br. ; Gentric, Poncet 1985 : no 120.
1219Monnaie de Marseille au taureau cornupète
D : tête laurée à droite ;
R : taureau cornupète à droite.
1220Le petit bronze au taureau cornupète paraît émis dès avant la fin du iiie s. (Py 1990b : 379‑280) mais n’est largement diffusé qu’à partir de la fin du iie s. L’un des 2 exemplaires roannais (no 228) appartient à une émission bien caractérisée par la typologie du droit et du revers (voir en particulier le taureau aux pattes postérieures parallèles et à la queue relevée horizontalement) et par l’existence de deux séries marquées au droit par les lettres xi et sigma que l’on retrouve à l’exergue du revers accompagnées d’une autre lettre (Gentric 1987 : série 10). Cette émission semble caractériser la première moitié du ier s. L’autre exemplaire paraît être une imitation. Les deux sont datés des horizons 2 ou 3.
1221233 : SJ 15101 ; fosse ; horizon 2 ou 3 ; 0,76 g ; 12,6‑13,0 mm ; 1,6 mm ; 9h ; br. ; /traces de légende ; imitation ? ; Gentric, Poncet 1985 : no 27.
1222234 : SJ 12008 ; couche d’occupation ; horizon 2 ou 3 ; 1,65 g ; 14,0 mm ; 3,0 mm ; 5h ; br. ; /T à l’exergue ; Gentric, Poncet 1985 : no 26.
1223Monnaie éduenne anépigraphe
D : tête casquée à droite et fer de lance devant la face ;
R : quadrupède à droite buvant dans un vase, arbuste en arrière‑plan.
Muret, Chabouillet 1889 : 5092‑5095 ; LT : XVI ; Blanchet 1905 : 410, fig. 433.
1224Cette monnaie est attribuée aux Ædui. Le seul exemplaire roannais n’est pas daté.
1225235 : SJ 15000 ; contexte Indéterminé ; 2,34 g ; 15,0‑15,8 mm ; 2,4 mm ; 4h ; br. scyphate ; Gentric, Poncet 1985 : no 28.
1226Monnaie arverne à légende MOTVIDIACA
D : tête à gauche ;
R : hippocampe à gauche, légende MOTVIDIACA au‑dessus et à droite.
Muret, Chabouillet 1889 : 3990‑4005 ;
LT : XII ; Blanchet 1905 : 129, 422 ; Colbert de B., Dayet 1962 : 30, no 7 ; Nash 1978 : 168‑169, fig. 438.
1227Cette monnaie sûrement attribuée aux Arverni a aussi été largement diffusée dans le Midi. Le contexte des 2 exemplaires roannais est tardif. Un troisième exemplaire y avait été recueilli au XIXe s. (il s’agit de Muret, Chabouillet 1889 : 3994 ; Colbert de B. 1965 : 81).
1228236 : SJ 15310 ; contexte indéterminé ; horizon 5 ou 6 ; 1,57 g ; 16,2‑16,7 mm ; 1.7 mm ; 2h ; br. ; /pas de légende visible ; Gentric, Poncet 1985 : no 32.
1229237 : G1 40 ; contexte indéterminé ; horizon 5 ou 6 ; 2,63 g ; 17,3‑18,0 mm ; 2.7 mm ; br. ; droit et revers usés ; Gentric, Poncet 1985 : no 33.
1230Monnaie arverne à légende VERCA
D : tête à gauche avec devant la légende VERCA (V et E liés), le pied des lettres tourné vers l’extérieur ;
R : cheval marchant à droite avec un petit cercle perlé pointé au‑dessus.
Muret, Chabouillet 1889 : 3936‑3947 ; LT : XII ; Blanchet 1905 : 421, fig. 462 ; Colbert de B. 1962a : 444‑445 ; Scheers 1978 : 47 48, no 161.
1231On a proposé d’attribuer cette monnaie au chef arverne Vercassivellaunus, mentionné par César (contra Colbert de B. 1962a). Elle est en tout cas absente des fossés d’Alésia. L’exemplaire roannais est tardif (horizon 5 ?).
1232238 : SJ 15261 ; fosse ; horizon 5 ? ; 0,89 g ; 13,0‑14,9 mm ; 10h ; br. ; VERC [A]/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 34.
1233Monnaie arverne au guerrier à légende EPAD
D : buste casqué à droite avec devant des traces de la légende EPAD ;
R : guerrier debout tenant de la main gauche un bouclier rond.
Muret, Chabouillet 1889 : 3900‑3906 ; LT : XII ; Scheers 1969 : 28‑29, 128‑130, pl. III/36 ; Scheers 1978 : 46‑47, no 150‑160.
1234Ce bronze a été frappé par le chef arverne Epasnactus après 52 av. J. C. Aucun exemplaire roannais n’est antérieur à l’horizon 5.
1235239 : fosse 17 ; horizon 6 ou 7 ; 1,75 g ; 15,0‑16,0 mm ; 2,3 mm ; 7h ; br. ; légende non visible ; Gentric, Poncet 1985 : no 29.
1236240 : SJ 12036 ; fosse ; horizon 5 ou 6 ; 2,07 g ; 15,3‑15,5 mm ; 2,1 mm ; 4h ; br. ; [EP] AD/ ; Gentric, Poncet 1985 : no 30.
1237241 : SP 22072 ; contexte indéterminé ; horizons 5 6 ; 2,49 g ; 15,7‑16,9 mm ; 2,4 mm ; 1h ; br.
1238Monnaie biturige à légende ABVD0S
D : tête à gauche à larges boucles ;
R : cheval au galop à gauche avec au‑dessus trois cercles pointés et au‑dessous la légende ABVDOS.
Muret, Chabouillet 1889 : 4154‑4155, 4158‑4170 ; LT : XIV/4183 var. ; Blanchet 1905 : 412 ; Scheers 1978 : 61‑62, no 236 ; Nash 1978 : 207‑208, var. D, no 479.
1239Ces bronzes sont liés typologiquement aux statères à légende ABVDOS (Muret, Chabouillet 1889 : 4146‑4154) ou SOLIMA (Muret, Chabouillet 1889 : 4196‑4197) dont ils sont certainement contemporains. Ils font partie des découvertes des fossés d’Alésia. Le contexte de celui de Roanne est plus récent (horizon 5).
1240242 : G1 40 ; contexte indéterminé ; horizon 5 ou 6 ; 2,66 g ; 16,1 mm ; 2,2 mm ; 12h ; br. ;/ABVD0S, A au‑dessus des antérieurs, B et V peu visibles ; Gentric, Poncet 1985 : no 35.
1241Monnaie carnute à l’aigle
D : tête à droite à boucles triangulaires et points ;
R : aigle et aiglon ailes déployées, étoile et croix, serpent, grènetis.
Muret, Chabouillet 1889 : 6088‑6107 ; LT : XIX ; Colbert de B. 1955 : no 156 ; Scheers 1978 : 80‑81, no 304‑312.
1242Ces monnaies ont été émises par les Carnutes avant 52 av. J. C. Le contexte des 2 exemplaires roannais est plus récent.
1243243 : G5 12 ; contexte indéterminé ; horizon 5 ou 6 ; 2,59 g ; 15,6 mm ; 2,6 mm ; 11h ; br. ébréché ; Gentric, Poncet 1985 : no 36.
1244244 : SP 10036 ; remblai ; postérieur à l’horizon 7 ; 3,89 g ; 16,6‑17,3 mm ; 3,1 mm ; 3h ; br. ; /étoile et croix peu visibles.
1245Monnaie trévire (?) à l’œil
D : œil et cils stylisés vus de profil ;
R : cheval réaliste galopant à gauche.
Muret, Chabouillet 1889 : 8818‑8819 ; Scheers 1977 : 431‑433, pl. 30, no 4, pl. IX, no 238.
1246Le motif de l’œil a fait attribuer ce bronze attesté à 1 exemplaire à Roanne aux Treviri, mais, pour Colbert de Beaulieu (1965 : 81‑82), le traitement réaliste se distingue de celui des autres émissions trévires (Scheers 1977 : pl. VIII IX, nos 222‑237).
1247245 : SJ 15250 ; contexte indéterminé ; horizon 4, 5 ou 6 ; 5,40 g ; 16,0‑16,7 mm ; 3,9 mm ; br. ; Gentric, Poncet 1985 : no 37.
1248Monnaie trévire (?) à légende GERMANVS INDUTILLI L.
D ; tête laurée à droite ;
R : taureau chargeant à gauche avec au‑dessus la légende GERMANVS et à l’exergue INDVTILLI L.
Muret, Chabouillet 1889 : 9245‑9265 ; LT : XXXVII ; Scheers 1977 : 180‑181, 809‑821, pl. XXXVI, nos 739‑741.
1249Le début de l’émission de ce bronze se situe entre 10 et 8 av. J. C, ce qui n’est pas incompatible avec la datation des 3 exemplaires roannais. Sa diffusion est très large en Gaule.
1250246 : NP 1 ; fosse ; horizon 6 ; Cabotse, Périchon 1966 : 50.
1251247 : SJ 15400 ; contexte indéterminé ; horizon 4, 5 ou 6 ; 2,05 g ;
125216,0‑16,9 mm ; 1,8 mm ; 8h ; br. ; /GIRMANUS INDVTILLI [L] ; Gentric, Poncet 1985 : no 39.
1253248 : SJ 15260 ; contexte indéterminé ; horizon 4, 5 ou 6 ; 2,34 g ; 16,2‑16,7 mm ; 2,2 mm ; 12h ; br. ; /GERMANUS INDVTILLI [L] ; Gentric, Poncet 1985 : no 38.
1254Monnaie non identifiée
D : oxydé ;
R : cheval à gauche, crinière et museau bouletés, queue abaissée.
1255249 : G5 11 ; contexte indéterminé ; horizon 2, 3 ou 4 ; 1,42 g ; 17,0‑17,3 mm ; 1,7 mm ; br. légèrement scyphate ; Gentric, Poncet 1985 : no 40.
1256Monnaie non identifiée
D : rayons bouletés (?) ;
R : cavalier portant une lance à droite.
1257250 : SJ 3001 ; contexte indéterminé ; 4,34 g ; 16,8‑18,4 mm ; 2,5 mm ; br. Jaune ; Gentric, Poncet 1985 : no 41.
1258Monnaie non identifiée
D : tête peu visible à larges boucles occupant tout le flan ;
R : cheval marchant à droite, triscèle devant le poitrail.
1259251 : SP 14137 ; couche d’occupation ; horizon 4 ; 2,86 g ; 15,5‑17,2 mm ; 2,5 mm ; br.
1260Monnaie non identifiée
D : personnage agenouillé tenant une lance (?) ;
R ; bovidé à droite (?).
1261Cette monnaie est frappée sur un flan quadrangulaire.
1262252 : SP 15117 ; remblai ; horizon 2 ou 3 ; 1,89 g ; 11,4‑12,5 mm ; 3,1 mm ; br.
3.4.3 Les monnaies romaines antérieures à la mort d’Auguste
3.4.3.1 Argent
1263Monnaies frustes
On a rangé dans cette catégorie 2 monnaies qui paraissent être des deniers républicains frustes.
12641 : SJ 12006 ; remblai ; horizon 4 ou 5 ; 1,58 g ; 17,1 mm ; 1,3 mm ; arg. f., ébréchée, imitation ; Rémy 1985 : no 20.
12652 : SJ 4001 ; contexte indéterminé ; 3,22 g ; 16,5 mm ; 1,4 mm ; arg. f., imitation ; Rémy 1985 : no 21.
1266Quinaire de C. Egnatuleius (Rome, 97 av. J. C.)
D : tête laurée d’Apollon à droite, derrière C. EGNATVLEI CF Q ;
R : Victoire écrivant sur un bouclier attaché à un trophée ; carnyx à côté du trophée et Q dans le champ ; ROMA à l’exergue. Crawford 1974 : no 333.
1267L’exemplaire roannais est daté de l’horizon 7.
12683 : G1 23 ; contexte indéterminé ; horizon 7 ; 1,44 g ; 15,5 mm ; 1,3 mm ; arg. ; Rémy 1985 : no 5.
1269Quinaire de Q. Titius (90 av. J. C.)
D : buste de la Victoire drapée à droite ;
R : Pégase à droite ; en dessous Q. TITI. Crawford 1974, no 341/3.
1270L’exemplaire roannais est daté du ier s. ap. J. C.
12714 : EM 9999 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 1,43 g ; 12,4 mm ; 2,0 mm ; arg. f., imitation ; Rémy 1985 : no 18.
1272Denier de L. Rubrius Dossenus (Rome, 87 av. J. C.)
D : Jupiter barbu et lauré à droite, sceptre sur l’épaule ; en dessous DOSSEN ;
R : quadrige à droite traînant un char de triomphe ; au‑dessus Victoire avec couronne ; à l’exergue L RVBRI. Crawford 1974 : no 348/1.
1273L’exemplaire roannais n’est pas daté.
12745 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 3,53 g ; 17,3 mm ; 1,7 mm ; arg. ; Rémy 1985 : no 6.
1275Denier de C. Piso Frugi (Rome, 67 av. J. C.)
D : tête d’Apollon à droite avec une palme à l’arrière ;
R : cavalier à droite avec palme ; contremarque en forme de croix au‑dessus ; C. PISO. (L) F. FRVG. Crawford 1974 : no 408.
1276L’exemplaire roannais n’est pas daté.
12776 : SP 11061 ; contexte indéterminé ; 2,34 g ; 17,8 mm ; 1,4 mm ; 6h ; arg. f. éprouvée ; /C. PISO. [L.] F. FRVG.
1278Denier de C. lulius Cæsar (Afrique, 47‑46 av. J. C.)
D : tête de Venus à droite portant un diadème ;
R : Enée portant le palladium dans la main droite et Anchise sur l’épaule gauche ; CAESAR verticalement à droite. Crawford 1974 : no 458/1.
1279L’exemplaire roannais est daté du ier s. ap. J. C.
12807 : SP 11022 ; remblai ; postérieur à l’horizon 7 ; 2,63 g ; 19,8 mm ; 2,4 mm ; 12h ; arg. f. éprouvée.
1281Quinaire de M. Porcius Cato (Afrique, 47 46 av. J. C.)
D : tête de Liber portant un collier de lierre ; en dessous M CATO PRO PR ;
R : Victoire assise à droite tenant une patère et une palme ; à l’exergue VICTRIX. Crawford 1974 : no 462/2.
1282L’exemplaire roannais, daté des horizons 4 ou 5, a été perdu peu de temps après sa frappe.
12838 : G2 4 ; fosse ; horizon 4 ou 5 ; 1,70 g ; 14,1 mm ; 2,1 mm ; arg. ; Rémy 1985 : no 8.
1284Denier de C. Iulius Cæsar (44 av. J. C.)
D : tête de Vénus à droite ;
R : trophée à droite ; à terre deux boucliers, deux lances, un carnyx ; à gauche un chariot breton ; CAESAR à gauche, IMP à droite.
Crawford 1974 : no 482.
1285L’exemplaire roannais n’est pas daté.
12869 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 0,95 g ; 1,7 mm ; arg. f., demi‑monnaie, imitation ; Rémy 1985 : no 19.
1287Denier de C. Vibius Varus (Rome, 42 av. J. C.)
D : tête laurée de Liber à droite ;
R : autel avec un masque posé dessus et un thyrse posé contre ; à droite, une panthère bondissante ; à l’exergue, C. VIBIVS ; à droite VARVS. Crawford 1974 : no 496/36.
1288L’exemplaire roannais n’est pas daté.
128910 : SJ 4001 ; contexte indéterminé ; 17,2 mm ; 1,6 mm ; arg. ; usé, tête féminine à droite ; usé, léopard bondissant, ARVS ; Rémy 1985 : no 21 (?)
1290Denier non identifié
D : tête d’Apollon à droite, une mèche de cheveux derrière la nuque ; en dessous, (Q) MX ou MA (liés) λ ; étoile devant le buste ;
R : illisible.
1291Cette monnaie provient d’un contexte du ier s. ap. J. C.
129211 : SP 11022 ; remblai ; postérieur à l’horizon 7 ; 2,00 g ; 19,0 mm ; 2,0 mm ; arg. f.
1293Quinaire d’Auguste (Rome, 29 av. J. C.)
D : tête d’Auguste à droite ; CAESAR IMP Vll ;
R : Victoire sur un autel entre deux serpents ; ASIA RECEPTA.
Mattingly, Sydenham 1968 : no 18.
1294L’exemplaire roannais provient d’un contexte du Ier s. ap. J. C.
129512 : RHOP 3049 ; postérieur à l’horizon 7 ; 14,0 mm ; 1,0 mm ; arg.
1296Denier d’Auguste (Rome, vers 29‑27 av. J. C.)
D : tête nue d’Auguste à droite ;
R : trophée ; IMP CAESAR.
1297Mattingly, Sydenham 1968 : no 33.
1298L’exemplaire roannais provient d’un contexte contemporain de sa frappe (horizon 4, 5 ou 6).
129913 : G1 16 ; fosse ; horizon 4, 5 ou 6 ; 2,43 g ; 16,8 mm ; 2,0 mm ; arg. ; Rémy 1985 : no 23.
1300Denier d’Auguste (Cordoue, vers 17 12 av. J. C.)
D : tête laurée d’Auguste à droite ;
R : Capricorne à droite tenant un globe auquel est attaché un gouvernail ; sur son dos une corne d’abondance ; AVGVSTVS.
Mattingly, Sydenham 1968 : no 266.
1301L’exemplaire roannais provient d’un contexte du Ier s. ap. J. C.
130214 : G1 21 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 3,34 g ; 17,8 mm ; 2,0 mm ; arg. ; Rémy 1985 : no 29.
1303Denier d’Auguste (Lyon, 15 av. J. C.)
D : tête nue d’Auguste à droite ; AVGVSTVS DIVI F ;
R : taureau cornupète à droite ; à l’exergue IMP X.
Mattingly, Sydenham 1968 : no 327.
1304L’exemplaire roannais n’est pas daté.
130515 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 3,12 g ; 20,3 mm ; 2,8 mm ; arg. ; Rémy 1985 : no 60.
1306Denier d’Auguste (Lyon, 2 av. J. C. 2 ap. J. C.)
D : tête laurée d’Auguste à droite ; CAESAR AVGVSTVS DVI F PATER PATRIAE ;
R : Caius et Lucius, debout de face, drapés d’une toge, posant la main sur un bouclier ; derrière chaque bouclier, une haste ; au‑dessus, simpulum et lituus ; CL CAESARES AVGVSTI F COS DESIG PRINC IWENT.
Mattingly, Sydenham 1968 : no 350.
1307L’un des 2 exemplaires roannais est daté du ier s. ap. J. C., l’autre n’est pas daté.
130816 : Aq 84 26 ; fosse ; postérieur à l’horizon 7 ; 18,8 mm ; 1,9 mm ; arg. f.
130917 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 3,53 g ; 17,6 mm ; 1,7 mm ; arg. f. ; Rémy 1985 : no 105.
3.4.3.2 Bronze
1310Monnaies frustes
Les seules monnaies frustes prises en compte sont celles qui peuvent être identifiables à des as républicains (nos 22‑23) ou à des as de Nîmes (4 ex.) par leur module ou leur sectionnement en deux. Un des as républicains frustes provient d’un contexte de l’horizon 5, les autres as datables sont postérieurs (horizon 6 et au‑delà).
131118 : RHOP 4011 ; remblai postérieur à l’horizon 7 ; 29,0 mm ; 3,0 mm ; br. ; demi‑monnaie ; fruste.
131219 : ROP 2001 ; remblai postérieur à l’horizon 7 ; 31,5 mm ; 3,0 mm ; br. ; demi‑monnaie (as) ; fruste.
131320 : ROP 2003 ; remblai ; 20,0 mm ; 3,0 mm ; br. ; demi‑monnaie ; fruste.
131421 : RTR 120 ; contexte indéterminé ; horizon 6 ou 7 ; 28,8 mm ; 3,8 mm ; br. ; demi‑monnaie.
131522 : SJ 7007 ; fosse ; horizon 5 ; 29,3 mm ; 3,6 mm ; br. ; fruste (as républicain).
131623 : SP 10000 ; contexte indéterminé ; ? ; 7,52 g ; 15,5‑32,3 mm ; 3,1 mm ; br. ; demi‑monnaie (coupée), as républicain.
1317As avec Janus et proue de navire (Rome, période républicaine, après 211 av. J. C.)
D : tête de Janus bifrons ;
R : Proue de navire à droite.
1318Sur les 5 exemplaires, la légende est illisible. Le plus ancien est daté de l’horizon 4.
131924 : SJ 3008 ; fosse ; horizon 4 ; 27,0 mm ; 3,5 mm ; br. ; demi‑monnaie (cassée).
132025 : G5 10 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 9,20 g ; 3.3 mm ; br. ; demi‑monnaie ; Rémy 1985 : no 4.
132126 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 11,80 g ; 4,0 mm ; br. ; demi‑monnaie ; Rémy 1985 : no 2.
132227 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 11,98 g ; 3,5 mm ; br. ; demi‑monnaie ; Rémy 1985 : no 3.
132328 : G5 10 ; contexte indéterminé ; horizon 6 ou 7 ; 13,40 g ; 4,6 mm ; br. ; demi‑monnaie ; Rémy 1985 : no 1.
1324As (?) d’Octavien (Italie, vers 38 av. J. C.)
D : tête nue d’Octavien à droite ; CAESAR ;
R : tête laurée de César à droite ; DIVOS. Grueber 1970 : no 535/1.
1325L’exemplaire roannais n’est pas daté.
132629 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 7,30 g ; 2,8 mm ; br. ; demi‑monnaie ; imitation (?) ; Rémy 1985 : no 7.
1327As (?) d’Octavien (Narbonne, vers 40 av. J. C.)
D : tête d’Octave à droite ; CAESAR ;
R : proue de vaisseau à droite, supportant un habitacle et munie d’un mât.
Giard 1983 ; Amandry et al. 1986.
1328L’exemplaire roannais provient d’un contexte datable des horizons 6 ou 7.
132930 : G5 10 ; contexte indéterminé ; horizon 6 ou 7 ; 10,60 g ; 4,5 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 9.
1330As (?) d’Octavien (Vienne, vers 31 av. J. C.)
D : têtes nues adossées de César et d’Octavien ; DIVI IVLI IMP CAESAR DIVI F ;
R : proue de vaisseau à droite ; au‑dessus CIV.
Mattingly, Sydenham 1968 : 43.
1331L’exemplaire roannais provient d’un contexte du ier s. ap. J. C.
133231 : G4 7 ; fosse ; postérieur à l’horizon 7 ; 9,60 g ; 4,0 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 10.
1333As (?) d’Octavien (Lyon, vers 30 28 av. J. C.)
D : Têtes adossées de César portant une couronne de laurier et d’Octavien ; IMP CAESAR DIVI F DIVI IVLI ;
R : proue de navire ornée d’un dauphin ; au‑dessus meta ; à l’exergue COPIA. Mattingly, Sydenham 1968 : 43.
1334Le plus ancien contexte des 7 exemplaires roannais est l’horizon 5 ou 6.
133532 : G1 23 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 4,62 g ; 2.8 mm ; br. ; tiers de monnaie ; Rémy 1985 : no 15.
133633 : G1 23 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 9,19 g ; 3.9 mm ; br. ; demi‑monnaie ; Rémy 1985 : no 16.
133734 : fosse 33 ; fosse ; horizon 8 ; 11,89 g ; 29,9 mm ; 2,8 mm ; br. ébréché ; Rémy 1985 : no 13.
133835 : G5 10 ; contexte indéterminé ; horizon 6 ou 7 ; 19,84 g ; 32,5 mm ; 4,0 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 14.
133936 : SJ 12036 ; fosse ; horizon 5 ou 6 ; 20,83 g ; 30, 0 mm ; 3,1 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 11.
134037 : G5 10 ; contexte indéterminé ; horizon 6 ou 7 ; 21,89 g ; 32,5 mm ; 4,8 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 17.
134138 : G1 40 ; contexte indéterminé ; horizon 5 ou 6 ; 22,80 g ; 30,0 mm ; 4.8 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 12.
1342As (?) d’Auguste (Nîmes, 28 27 av. J. C. [?]/14 15 ap. J. C.)
D : têtes adossées d’Agrippa portant la couronne rostrale et d’Auguste ; IMP DIVI F ; [PP dans le champ] ;
R : crocodile enchaîné à un palmier accosté d’une couronne ; COL NEM. Muret, Chabouillet 1889 : 2740 2817 ; Mattingly, Sydenham 1968 : 44 ; Giard 1971.
1343Les as de Nîmes au crocodile ont été émis en trois séries de 27 av. J. C. à 14/15 ap. J. C. La première série (antérieure à 9 av. J. C.?) ne porte pas la mention PP au droit. L’hypothèse d’une datation basse (à partir de 18 ou 16 av. J. C.) a été suggérée récemment par Christol et Goudineau (1988). Ces monnaies sont très nombreuses à Roanne (39 ex. sûrs et 4 probables). Aucune ne provient avec certitude de contextes antérieurs à l’horizon 7.
134439 : RTR 120 ; contexte indéterminé ; horizon 6 ou 7 ; 27,0 mm ; 3,6 mm ; br. ; deuxième série.
134540 : RTR 604 ; fosse ; horizon 7 ; 26,0 mm ; 3.8 mm ; br. ; série indéterminée.
134641 : RTR 701 ; fosse ; postérieur à l’horizon 7 ; 25,4 mm ; 3,8 mm ; br. ; série indéterminée.
134742 : Aq 71 9999 ; contexte indéterminé ; br. ; très concrétionnée, série indéterminée ; Rémy 1985 : no 59.
134843 : SJ 8003 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 25,5 mm ; 3.4 mm ; br. ; monnaie cassée ; série indéterminée.
134944 : SJ 14003 ; remblai ; horizon 6 ou 7 ; > 26,0 mm ; 3,1 mm ; br. ; demi‑monnaie (coupée) ; série indéterminée (imitation ?).
135045 : SJ 14003 ; remblai ; horizon 6 ou 7 ; 24,4 mm ; 3,3 mm ; br. ; demi‑monnaie (coupée) ; série indéterminée.
135146 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 24,9 mm ; 3,1 mm ; br. ; demi‑monnaie (cassée) ; série indéterminée.
135247 : G5 99 ; contexte indéterminé ; 2,3 mm ; 3,0 mm ; br., demi‑monnaie cassée, série indéterminée, imitation (?) ; Rémy 1985 : no 58.
135348 : G1 23 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 3,38 g ; 2,0 mm ; br. ; demi‑monnaie, première série, imitation (?) ; Rémy 1985 : no 43.
135449 : SP 22031 ; couche d’occupation ; postérieur à l’horizon 7 ; 3,42 g ; 25,9 mm ; 2,3 mm ; br. ; demi‑monnaie ; première série.
135550 : G1 21 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 3,72 g ; 3,0 mm ; br., ébréchée, demi‑monnaie, première série ; Rémy 1985 : no 39.
135651 : G1 23 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 4,10 g ; 2,3 mm ; br., demi‑monnaie, première série ; Rémy 1985 : no 36.
135752 : G1 21 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 5,00 g ; 2,8 mm ; br. Demi‑monnaie, première série, imitation (?) ; Rémy 1985 : no 44.
135853 : Aq 71 9999 ; contexte indéterminé ; 5,19 g ; 4,4 mm ; br., demi‑monnaie, première série ; Rémy 1985 : no 35.
135954 : G 99 ; contexte indéterminé ; horizon 6 ou 7 ; 5,28 g ; 2,5 mm ; br. ; demi‑monnaie, première série ; Rémy 1985 : no 41.
136055 : G1 21 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 5,63 g ; 4,0 mm ; br. ; demi‑monnaie, première série, imitation (?) ; Rémy 1985 : no 46.
136156 : G3 99 ; contexte indéterminé ; 5,78 g ; 3,4 mm ; br. demi‑monnaie, première série, imitation (?) ; Rémy 1985 : no 47.
136257 : G1 23 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 5,97 g ; 2,8 mm ; br. demi‑monnaie, première série, imitation (?) ; Rémy 1985 : no 45.
136358 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 6,25 g ; 2,8 mm ; br., demi‑monnaie, deuxième série ; Rémy 1985 : no 53.
136459 : G1 21 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 6,39 g ; 3,5 mm ; br., demi‑monnaie, deuxième série ; Rémy 1985 : no 55.
136560 : G1 22 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 6,40 g ; 4,0 mm ; br., demi‑monnaie, première série ; Rémy 1985 : no 37.
136661 : G5 16 ; contexte indéterminé ; horizon 5, 6 ou 7 ; 7,00 g ; 4,5 mm ; br., ébréchée, demi‑monnaie, deuxième série ; Rémy 1985 : no 56.
136762 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 7,08 g ; 3,2 mm ; br., demi‑monnaie, deuxième série ; Rémy 1985 : no 52.
136863 : G5 10 ; contexte indéterminé ; horizon 6 ou 7 ; 7,50 g ; 4,0 mm ; br., demi‑monnaie, série indéterminée ; Rémy 1985 : no 57.
136964 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 7,60 g ; 3,3 mm ; br., ébréchée, demi‑monnaie, deuxième série ; Rémy 1985 : no 54.
137065 : G1 23 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 7,68 g ; 4,0 mm ; br, ; demi‑monnaie, première série ; Rémy 1985 : no 40.
137166 : G1 23 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 7,84 g ; 3,2 mm ; br. ; demi‑monnaie, première série ; Rémy 1985 : no 38.
137267 : G5 10 ; contexte indéterminé ; horizon 6 ou 7 ; 8,08 g ; 3,8 mm ; br. demi‑monnaie, première série ; Rémy 1985 : no 42.
137368 : SJ 12004 ; remblai ; horizon 7 ou postérieur ; 9,60 g ; 25,5 mm ; 3,0 mm ; br., deuxième série ; Rémy 1985 : no 49.
137469 : G1 23 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 11,78 g ; 27,2 mm ; 3,0 mm ; br., première série ; Rémy 1985 : no 34.
137570 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 12,0 mm ; 26,0 mm ; 3,2 mm ; br., deuxième série ; Rémy 1985 : no 50.
137671 : G1 23 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 12,52 g ; 27,3 mm ; 3,5 mm ; br., deuxième série ; Rémy 1985 : no 48.
137772 : G1 21 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 12,72 g ; 26,5 mm ; 2,9 mm ; br., deuxième série ; Rémy 1985 : no 51.
137873 : fosse 39 ; fosse ; horizon 8 ; 13,43 g ; 26,2 mm ; 4,1 mm ; br., première série ; Rémy 1985 : no 33.
137974 : G3 99 ; contexte indéterminé ; 14,10 g ; 24,6 mm ; 3,2 mm ; br., ébréchée, première série ; Rémy 1985 : no 30.
138075 : G5 10 ; contexte indéterminé ; horizon 6 ou 7 ; 14,84 g ; 25,2 mm ; 4,0 mm ; br., première série ; Rémy 1985 : no 32.
138176 : G2 9 ; fosse ; postérieur à l’horizon 7 ; 18,88 g ; 30,0 mm ; 4,0 mm ; br., première série ; Rémy 1985 : no 31.
1382Quadrans d’Auguste (Rome, 9 av. J. C.)
D : corne d’abondance ; S et C de part et d’autre dans le champ ; LAM IASILIVS ANNIVS ;
R : autel orné d’une guirlande ; III VIR AAAFF.
Mattingly, Sydenham 1968 : no 182.
1383L’exemplaire roannais est daté d’après l’horizon 7.
138477 : G1 23 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 2,78 g ; 16,6 mm ; 1,9 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 24.
1385As d’Auguste (Rome, 7 av. J. C.)
D : tête nue d’Auguste à droite ; CAESAR AVGVST PONT MAX TRIBVNIC POT ;
R : au centre SC ; M. SALVIVS OTHO III VIR AAAFF.
Mattingly, Sydenham 1968 : no 189.
1386L’exemplaire roannais est daté d’après l’horizon 7.
138778 : G1 21 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 9,23 g ; 25,7 mm ; 2,3 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 25.
1388As d’Auguste (Lyon, 10 7 [?] av. J. C.)
D : tête laurée d’Auguste à droite ; CAESAR PONT MAX ;
R : autel de Lyon ; à l’exergue ROM ET AVG.
Mattingly, Sydenham 1968 : no 360.
1389Les 8 exemplaires roannais sont tous datés d’après l’horizon 7.
139079 : ROP 1005 ; fosse ; postérieur à l’horizon 7 ; 25,5 mm ; 1,7 mm ; br.
139180 : ROP 1082 ; postérieur à l’horizon 7 ; 27,0 mm ; 2,1 mm ; br.
139281 : G1 21 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 7,30 g ; 22,7 mm ; 3,3 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 65.
139382 : fosse 39 ; fosse ; horizon 8 ; 7,99 g ; 25,0 mm ; 2,3 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 67.
139483 : fosse 40 ; fosse ; horizon 9 ; 10,11 g ; 23,7 mm ; 3,0 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 66.
139584 : EM2 9999 ; contexte indéterminé ; 10,75 g ; 25,0 mm ; 2,5 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 64.
139685 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 11,27 g ; 24,5 mm ; 3,5 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 62.
139786 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 11,35 g ; 26,5 mm ; 3,0 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 61.
1398Quadrans d’Auguste (atelier gaulois, imprécisément daté)
D : tête nue d’Auguste à droite ; IMP CAESAR ;
R : taureau chargeant à gauche ;
AVGVSTVS DIVI F.
Mattingly, Sydenham 1968 : no 358.
1399L’exemplaire roannais est daté d’après l’horizon 7.
140087 : G1 23 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 2,69 g ; 18,6 mm ; 1,9 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 96.
1401Quadrans d’Auguste (atelier gaulois, imprécisément daté)
D : tête d’Auguste laurée à droite ; IMP CAESAR ;
R : aigle de face aux ailes déployées, regardant à gauche ; AVGVSTVS.
Mattingly, Sydenham 1968 : no 357 ; Mattingly 1976 : no 561, pl. 20, no 21.
1402Cette monnaie est représentée par 9 exemplaires à Roanne, dont 4 datés des horizons 6 ou 7 et 4 d’après l’horizon 7.
140388 : G5 6 ; fosse ; horizon 6 ou 7.
140489 : SP 13030 ; couche d’occupation ; postérieur à l’horizon 7 ; 1,73 g ; 19,0 mm ; 1,7 mm ; br. cassé.
140590 : G5 6 ; fosse ; horizon 6 ou 7 ; 1,77 g ; 20,0 mm ; 2,0 mm ; br., ébréchée ; Rémy 1985 : no 98.
140691 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; ? ; 1,88 g ; 19,0 mm ; 1,3 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 103.
140792 : fosse 33 ; fosse ; horizon 8 ; 2,58 g ; 17,0 mm ; 1,9 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 102.
140893 : G1 23 ; contexte indéterminé ; horizon 6 ou 7 ; 2,70 g ; 16,8 mm ; 2,2 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 97.
140994 : G5 6 ; fosse ; horizon 6 ou 7 ; 2,91 g ; 17,5 mm ; 2,0 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 99.
141095 : G5 10 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 2,98 g ; 18,0 mm ; 2,2 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 101.
141196 : G5 10 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 3,52 g ; 18,8 mm ; 2,3 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 100.
1412As d’Auguste (Rome, imprécisément daté)
D : ? ;
R : S C au centre ; […] III VIR AAAFF
1413Cette monnaie est représentée par 2 exemplaires à Roanne, dont un daté d’après l’horizon 7.
141497 : fosse 40 ; fosse ; horizon 9 ; 9,73 g ; 29,0 mm ; 2,8 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 27.
141598 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 9,78 g ; 25,7 mm ; 2,3 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 26.
1416Sesterce d’Auguste (atelier gaulois, 8 av. J. C.)
D : tête laurée d’Auguste à droite ; CAESAR PONT MAX ;
R : autel de Lyon ; à l’exergue ROM ET AVG.
Mattingly, Sydenham 1968 : no 359.
1417L’exemplaire roannais n’est pas daté.
141899 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 26,50 g ; 39,0 mm ; 3,1 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 95.
1419As d’Auguste (Rome, 12 ap. J. C.)
D : tête nue d’Auguste à gauche ; IMP CAESAR DIVI F AVGVSTVS IMP XX ;
R : S C au centre ; PONTIF MAXIM TRIBVN POT XXXII II.
Mattingly, Sydenham 1968 : no 219.
1420L’exemplaire roannais est daté d’après l’horizon 7.
1421100 : fosse 40 ; fosse ; horizon 9 ; 9,68 g ; 26,0 mm ; 2,1 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 28.
1422Semis d’Auguste (Lyon, 10 13 ap. J. C.)
D : tête laurée de Tibère à droite ; Tl CAESAR AVGVST F IMPERAT V [ou VII] ;
R : autel de Lyon ; à l’exergue ROM ET AVG.
Mattingly, Sydenham 1968 : nos 367, 371.
1423Cette monnaie est représentée par 15 exemplaires à Roanne, dont les seuls datés sont postérieurs à l’horizon 7.
1424101 : G 99 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 2,17 g ; 23,0 mm ; 1,8 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 99.
1425102 : EM 9999 ; contexte indéterminé ; 3,12 g ; 17,8 mm ; 2,0 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 90.
1426103 : G3 99 ; contexte indéterminé ; 3,48 g ; 19,3 mm ; 1,8 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 92.
1427104 : G1 21 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 3,50 g ; 19,4 mm ; 2,0 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 77.
1428105 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 3,51 g ; 18,0 mm ; 2,0 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 93.
1429106 : fosse 33 ; fosse ; horizon 8 ; 3,52 g ; 20,4 mm ; 2,0 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 84.
1430107 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 3,66 g ; 16,9 mm ; 2,3 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 80.
1431108 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 3,89 g ; 19,4 mm ; 2,0 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 83.
1432109 : EM2 9999 ; contexte indéterminé ; 3,91 g ; 19,1 mm ; 2,5 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 91.
1433110 : fosse 40 ; fosse ; horizon 9 ; 3,98 g ; 18,4 mm ; 2,3 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 71.
1434111 : G1 23 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 4,10 g ; 17,7 mm ; 2,0 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 79.
1435112 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 4,10 g ; 18,6 mm ; 2,4 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 81.
1436113 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 4,52 g ; 19,0 mm ; 2,1 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 89.
1437114 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 5,02 g ; 18,5 mm ; 2,4 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 70.
1438115 : G1 23 ; contexte indéterminé ; postérieur à l’horizon 7 ; 5,21 g ; 20,0 mm ; 2,4 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 82.
1439As d’Auguste (Lyon, 10 13 ap. J. C.)
D : tête laurée de Tibère à droite ; Tl CAESAR AVGVST F IMPERAT V [ou VII] ;
R : autel de Lyon ; à l’exergue ROM ET AVG.
Mattingly, Sydenham 1968 : nos 366, 370.
1440Cette monnaie est représentée par 9 exemplaires à Roanne, dont les seuls datés sont postérieurs à l’horizon 7.
1441116 : ROP 2000 ; contexte indéterminé ; 26,0 mm ; 2,4 mm ; br.
1442117 : RTR 700 ; contexte indéterminé ; 25,0‑29,5 mm ; 2,7 mm ; br.
1443118 : fosse 39 ; fosse ; horizon 8 ; 7,19 g ; 26,3 mm ; 2,1 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 87.
1444119 : fosse 39 ; fosse ; horizon 8 ; 7,44 g ; 24,9 mm ; 2,8 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 86.
1445120 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 8,50 g ; 21,3 mm ; 2,9 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 74.
1446121 : G1 99 ; contexte indéterminé ; 8,80 g ; 25,0 mm ; 2,6 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 85.
1447122 : fosse 39 ; fosse ; horizon 8 ; 9,51 g ; 27,2 mm ; 2,3 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 75.
1448123 : fosse 39 ; fosse ; horizon 8 ; 9,70 g ; 24,2 mm ; 3,0 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 88.
1449124 : SJ 15000 ; contexte indéterminé ; 11,06 g ; 25,1 mm ; 3,7 mm ; br. ; Rémy 1985 : no 72.
1450Sesterce d’Auguste (Lyon, 10 ap. J. C.)
D : tête laurée de Tibère à droite ; Tl CAESAR AVGVST F IMPERAT V ; R : autel de Lyon ; à l’exergue ROM ET AVG.
Mattingly, Sydenham 1968 : no 365.
1451L’exemplaire roannais n’est pas daté.
1452125 : SP 10003 ; contexte indéterminé ; 34,3 mm ; 4,7 mm ; br.
1453Semis d’Auguste (Lyon, 10 14 ap. J. C. [?])
D : tête laurée d’Auguste à droite ; CAESAR AVGVSTVS DIVI F PATER PATRIAE ;
R : Autel de Lyon ; à l’exergue ROM ET AVG.
Mattingly, Sydenham 1968 : no 363.
1454Cette monnaie est représentée par 7 exemplaires à Roanne, dont 1 est antérieur à la fin de l’horizon 7.
1455126 : ROP 1025 ; contexte indéterminé ; 20,0 mm ; 2,8 mm ; br.
1456127 : ROP 1026 ; contexte indéterminé ; 19,0 mm ; 1,1 mm ; br.
1457128 : ROP 1026 ; contexte indéterminé ; 20,0 mm ; 1,4 mm ; br. ; identification incertaine.
1458129 : ROP 1054 ; contexte indéterminé ; horizon 7 ou postérieur ; 18,5 mm ; 1,8 mm ; br.
1459130 : ROP 2000 ; contexte indéterminé ; 19,0 mm ; 1,6 mm ; br. ; semis d’Auguste à l’autel de Lyon.
1460131 : ROP 2000 ; contexte indéterminé ; 18,0 mm ; 2,2 mm ; br. ; identification incertaine.
1461132 : Aq 84 55 ; couche d’occupation ; horizon 5, 6 ou 7 ; 19,9 mm ; 2,2 mm ; br. ; martelée.
3.4.4 Éléments d’analyse
3.4.4.1 Statistiques générales
1462La répartition typologique des monnaies gauloises fait apparaître la prépondérance des monnaies de bronze coulé ou potin (69 %) (fig. 131). Parmi ces monnaies, le type dominant est celui à la grosse tête (83 % des potins identifiés), dont les lieux d’émission ont sans doute été multiples et probablement situés en terre ségusiave pour certains d’entre eux, ce que confirment les séries des autres sites régionaux : habitats de plaine de Feurs (Gentric 1988) et Saint‑Romain le Puy/Chézieux (Gorce 1973 : 31), oppidum de Chambles/Essalois (Preynat 1983 ; Faure 1987). Rappelons que c’est le seul monnayage raisonnablement attribuable à cette cité. Le faciès général du site s’intègre donc dans celui du « complexe » éduo séquane, autant par la répartition des espèces en métal vil –rareté du bronze frappé (12 % des monnaies gauloises) vis à vis du potin– que par la prépondérance des espèces du Centre Est parmi celles en or et argent (14 ex., soit 10 % des monnaies gauloises identifiées, contre 3 de Gaule centrale). Ces chiffres sont en effet comparables à ceux disponibles pour le territoire éduen, en premier lieu ceux du Mont Beuvray (Déchelette 1899) : le bronze frappé y correspond à 12 % des espèces gauloises identifiées et seulement 8 % si l’on considère que la quasi totalité de celles classées comme frustes sont des potins ; ceux–ci représentent, dans les deux cas de figure, 69 ou 78 % du monnayage du site, et les espèces d’or et d’argent du Centre Est (Ædui, Sequani, Helvetiî) 11 ou 8 % du total. Ce faciès, tardif, peut être complété par celui de Varennes lès Mâcon, site du val de Saône occupé principalement pendant La Tène D1, où les monnaies de potin à la grosse tête sont encore largement dominantes parmi la petite collection recueillie (Grelu 1985). La seule originalité de Roanne tient à la fréquence des monnaies méridionales (7 %, voire10 % si l’on considère que 8 monnaies frustes d’argent sont des oboles), qui s’explique par un nombre exceptionnellement élevé d’oboles.

FIG. 131 – Monnaies gauloises : répartition par type et par région d’émission. Centre Est = [Segusiavi], Ædui, Sequani, Helvetii ; Est et Nord Est = Lingones, Leuci, Treviri, Remi ; Centre = Arvemi, Bituriges, Camutes ; Ouest = Coriosolites ; Sud = Massilia, vallée du Rhône.
1463Le principal intérêt du site de Roanne par rapport aux découvertes d’oppida comme celles du Mont Beuvray est de présenter une occupation de longue durée qui permet d’observer l’évolution du monnayage gaulois depuis son apparition jusqu’à sa disparition au début de l’Empire. Cet avantage est renforcé par le nombre de monnaies possédant un contexte stratigraphique : on peut estimer qu’environ 190 d’entre elles (gauloises et romaines confondues) disposent d’un contexte stratigraphique antérieur à la fin du règne d’Auguste, ce qui autorise des observations statistiques rarement accessibles, sinon sur des sites méridionaux (pour comparaison Py 1990a : 604 607 ; Py 1990b : 377 390). Ces observations ont déjà donné lieu à un article (Guichard et al. 1993), dont on ne reprend ici que les discussions directement en rapport avec les données roannaises.
3.4.4.2 Problèmes de chronologie
1464Les données roannaises confirment et précisent celles obtenues à Feurs (Gentric 1988 : 166 167). Au rang des confirmations, deux points sont à souligner :
– l’existence d’un faciès du IIe s. largement dominé par les oboles massaliètes et des imitations (?) de ces oboles, souvent à bas titre : 7 sont en contexte stratigraphique datable des horizons 1 et 2 à Feurs (contre 3 en contexte plus récent ; plusieurs, frustes et de très bas titre, avaient été classées comme monnaies de bronze, mais leur poids et leur module ne permettent aucune ambiguité) et au moins 11 à Roanne (contre 3 en contexte plus récent) ;
– la fréquence des potins dans les horizons de La Tène D1 (horizon 3) : 12 à Feurs et 7 à Roanne si on ne considère que les fosses bien datées (fig. 132), 20 si on prend aussi en compte les couches et fosses de datation plus lâche ou moins certaine (fig. 133).

FIG. 132 – Monnaies gauloises de bronze coulé : répartition chronologique des exemplaires provenant d’ensembles clos (fosses) datables.

FIG. 133 – Monnaies : répartition par catégorie au sein de chaque horizon. Les surfaces sont proportionnelles au nombre de monnaies. Pour les contextes à datation lâche, étalée sur plusieurs horizons, on a réparti uniformément le « poids » de chaque monnaie sur tous les horizons en cause. Une datation formulée « horizon 2 à 4 », par exemple, conduit à comptabiliser un tiers de monnaie pour chacun des horizons 2 à 4.
1465Les principales nouveautés sont les suivantes :
– la mise en évidence d’une circulation ancienne d’oboles massaliètes –cette fois de titre élevé– avant le iie s. (5 ex. associés à l’occupation gauloise initiale) ;
– la confirmation de la circulation importante des potins à la grosse tête dès l’horizon 2, seulement suggérée à Feurs par 1 exemplaire de position stratigraphique incertaine et attestée indiscutablement à Roanne par 8 exemplaires bien placés en stratigraphie, voire même 21 si l’on fait une sélection moins restrictive des contextes.
1466Le chantier Saint‑Paul fournit aussi des indices de circulation de monnaies de potin dès le plein iie s. : un potin leuque (no 219) et un autre fruste (no 113) sont bien placés en stratigraphie dans des fosses de l’horizon 1, tandis qu’un potin à la grosse tête (no 156) semble également provenir d’une fosse de cet horizon, sans que les conditions de découverte permettent de l’affirmer catégoriquement.
1467Cette contradiction avec une datation traditionnellement admise par les numismates –mais déjà mise en cause par de nombreux archéologues– se retrouve pour deux autres types monétaires :
– un statère coriosolite de la classe II, qui provient d’une fosse dont la datation ne peut être postérieure à la fin de l’horizon 2, autant par le mobilier qu’elle contient que par sa position stratigraphique ;
– une série d’oboles massaliètes rattachées traditionnellement au ier s. mais présentes à Roanne dès l’horizon 1.
1468Par ailleurs, une série de types assez variée est représentée à Roanne dans des contextes dont la datation archéologique est proche de celle suggérée par les numismates :
– monnaie de la vallée du Rhône au cheval libre : datation proposée : vers 90 av. J. C. ; datation stratigraphique : horizon 2 ou 3 ;
– monnaie éduenne à la lyre : datation proposée : vers 80 av. J. C. ; datation stratigraphique : horizon 4 ;
– monnaie éduenne à légende DVBNOREX : datation proposée : vers 60 av. J. C. ; datation stratigraphique : horizon 3 ou 4 ;
– monnaie arverne anépigraphe : datation proposée : vers 100‑70 av. J. C. ; datation stratigraphique : horizon 2 ou 3 ;
– monnaie arverne (?) anépigraphe : datation proposée : vers 100‑70 av. J. C. ; datation stratigraphique : horizon 2 ou 3 ;
– monnaie de Marseille au taureau cornupète : datation proposée : vers 100‑50 av. J. C. ; datation stratigraphique : horizon 2 ou 3 ;
– monnaie arverne à légende VERCA : datation proposée : vers 50‑20 av. J. C. ; datation stratigraphique : horizon 5 ;
– monnaie arverne au guerrier à légende EPAD : datation proposée : vers 50‑20 av. J. C. ; datation stratigraphique : horizons 5 6 ;
– monnaie trévire (?) à légende GERMANVS INDUTILLI L : datation proposée : vers 10 av. J. C. ; datation stratigraphique : horizon 4, 5 ou 6 ;
– quinaire de M. Porcius Cato : datation proposée : 47 46 av. J. C. ; datation stratigraphique : horizon 4 ou 5 ;
– denier d’Auguste : datation proposée : vers 29‑27 av. J. C. ; datation stratigraphique : horizon 4, 5 ou 6 ;
– as d’Octavien : datation proposée : vers 30‑28 av. J. C. ; datation stratigraphique : horizon 5 ou 6 ;
– as d’Auguste : datation proposée : 18 av. J. C. – 15 ap. J. C. ; datation stratigraphique : horizon 6 ou 7 ;
– quadrans d’Auguste : datation proposée : vers 10‑1 av. J. C. (?) ; datation stratigraphique : horizon 6 ou 7 ;
– semis d’Auguste : datation proposée : 10‑14 ap. J. C. ; datation stratigraphique : horizon 5, 6 ou 7.
1469Dans cette liste, le terminus le plus contraignant concerne apparemment l’espèce éduenne à légende DUBNOREX, sans doute émise dans la décennie 60‑50 et retrouvée dans une fosse qui ne paraît pas postérieure à la fosse 16 (horizon 4 ; les éléments les plus récents sont deux tessons de céramique à parois fines à décor clouté), mais la pauvreté de son mobilier ne permet pas de trancher catégoriquement. Mis à part celles signalées plus haut, aucune incohérence flagrante ne peut donc être signalée entre les datations stratigraphiques et celles proposées par les numismates.
3.4.4.3 Évolution de la circulation monétaire
1470Les monnaies divisionnaires alignées sur la métrologie de l’obole massaliète constituent le monnayage majoritaire pendant l’horizon 1. À des monnaies massaliètes véritables, s’ajoutent des monnaies de titre très faible qui paraissent être des imitations, ce que conforte encore la typologie des rares exemplaires portant encore une effigie identifiable (no 23 à Roanne ; Gentric 1988 : fig. 135, nos 9 à 13 à Feurs ; sur ce sujet, voir aussi : Fischer 1990 : 144‑145). Dans l’état actuel des recherches, il est impossible de savoir si ces monnaies ont circulé en Gaule interne comme division de la drachme massaliète, qui est quasi absente des découvertes régionales (1 ex. est signalé sur l’oppidum d’Essalois, dans un contexte vraisemblablement plus tardif, par Preynat 1983 : 230, no 20), ou comme division d’un monnayage régional. Il est vrai que ces espèces de petit module n’ont été révélées que très récemment par des fouilles attentives. Les séries foréziennes demeurent donc pour l’instant sans comparaison en Gaule du Centre Est. Une autre série de monnaies à la croix de Gaule interne dont les divisions étaient à peu près ignorées il y a seulement vingt ans, celle des monnayages du sud‑ouest de l’Allemagne des types de Dühren et de Schönaich (Castellin 1970 ; Kellner 1990 : 23), montre du moins que de telles émissions gauloises ne sont pas complètement isolées. De récentes découvertes bâloises vont dans le même sens (Burkhardt 1994).
1471Si leur existence depuis une date plus ancienne demeure problématique, force est de reconnaître que les monnaies coulées deviennent la catégorie majoritaire dès l’horizon 2, atteignant une fréquence (environ 70 %) qui ne s’infléchira pas avant l’horizon 6. Le doublement des découvertes monétaires entre l’horizon 1 et l’horizon 2 (alors que les fouilles récentes semblent avoir exploré autant les couches d’occupation de ces deux horizons) montre aussi que leur apparition s’accompagne d’un accroissement de la circulation monétaire. Les découvertes roannaises permettent de discerner un nouvel accroissement de la circulation pendant les horizons 5 et 6. La faiblesse documentaire de cette période laisse même supposer que l’ampleur du phénomène est plus importante que celle suggérée par les statistiques disponibles. En revanche, le faible nombre de monnaies recueillies dans des contextes de l’horizon 7 ne semble pas significatif car les niveaux d’occupation de cette période semblent peu représentés parmi les découvertes récentes.
1472L’évolution des types monétaires en circulation est faible entre l’horizon 2 et l’horizon 5 : les oboles deviennent résiduelles dès l’horizon 3 (leur fréquence chute de 61 % pendant l’horizon 1 à 6 % pendant l’horizon 3, pour s’annuler ensuite), les autres monnaies d’argent et les monnaies de bronze frappé gauloises n’occupent qu’une place marginale (entre 5 et 14 %). Dans le même temps, la part des monnaies gauloises non régionales n’évolue pas de façon significative. Les monnaies romaines n’apparaissent pas du tout avant l’horizon 4 et timidement pendant les horizons 4 et 5.
1473Une rupture ne se manifeste que pendant l’horizon suivant. Elle se traduit par la circulation significative des monnaies romaines (24 %) et la chute conséquente des monnaies gauloises coulées (de 64 à 48 %) tandis que les monnaies gauloises de bronze frappé se maintiennent à un niveau égal à celui de l’horizon précédent. Ces dernières proviennent cependant pour la plupart de Gaule centrale (en premier lieu du territoire arverne) ; elles dénotent donc l’existence de frappes tardives et massives de monnayages autonomes dans ces régions, alors que le monnayage du Centre Est, encore largement utilisé, ne demeure pas moins fortement concurrencé par les émissions romaines officielles, en premier lieu desquelles celles de l’atelier de Nîmes.
1474Les potins n’occupent plus qu’une place devenue marginale pendant l’horizon 7 (19 %). On peut suggérer que les exemplaires datés de cet horizon (et à plus forte raison ceux qui proviennent de contextes plus récents) sont résiduels, le type étant devenu caduc.
1475Un type domine donc la circulation monétaire à Roanne au ier s. av. J. C. : le potin à la grosse tête, qui est prépondérant dans toutes les séries monétaires contemporaines du vaste domaine éduo‑séquane. Ce type, fabriqué pendant un siècle par des ateliers sans doute multiples, n’a pas encore fait l’objet d’étude typologique exhaustive (cf. une récente tentative en ce sens : Geiser, Gruel 1992). On remarque néanmoins des différences indubitables avec les classes les plus fréquentes des régions séquanes, classées par Furger Gunti et Von Kaenel (1976). Deux variantes principales peuvent être aisément distinguées dans la série roannaise, l’une avec double bandeau à l’avers, l’autre avec triple bandeau, mais elles ne reflètent pas une évolution du type telle que celle détectée dans le domaine séquane, puisque les deux se côtoient sur le site pendant toute la durée de la circulation des monnaies de potin.
1476On serait tenté, en dernier lieu, de comparer le volume de la circulation monétaire à Roanne au ier s. av. J. C. avec celui de la période impériale, pour prolonger des remarques déjà effectuées par Rémy (1985 : 51‑66). De fait, notre inventaire montre que les monnaies émises avant 27 av. J. C. (gauloises et romaines regroupées) sont au nombre de 273, tandis que celles datables de la période augustéenne sont seulement au nombre de 106. Le premier chiffre correspond à un apport annuel moyen légèrement supérieur à 2 (si l’on considère qu’il correspond à 125 années de circulation) et le second à un apport un peu supérieur (2,6). Les chiffres chutent ensuite : seulement 38 monnaies émises entre 14 et 68 av. J. C. sont recensées par Rémy. Ces statistiques demeurent néanmoins difficilement interprétables, tant les paramètres à prendre en compte sont nombreux, en particulier la qualité de l’échantillonnage archéologique du site pour chaque période (mais il semble à première vue satisfaisant pour la période tibéro‑claudienne, pendant laquelle le vicus connaît certainement sa plus grande vitalité) et l’effectif relatif des différentes émissions impériales. On peut du moins suggérer que la fréquence des monnayages augustéens (alors que les couches d’occupation de cette période ne paraissent pas avoir été les plus fréquentes dans les fouilles) indique le prolongement d’un mode d’utilisation de l’instrument monétaire mis en place dès l’horizon 2, c’est à dire bien avant la Conquête romaine, et caractérisé par une circulation massive d’espèces de petit module en métal vil. Le fléchissement ultérieur des émissions, déjà remarqué en d’autres lieux (par exemple Py 1990b : 387), mais qui demanderait à être précisé et confirmé par d’autres exemples analogues, témoigne sans doute surtout d’une modification de l’usage de la monnaie (qui se traduit en particulier par la disparition des espèces les plus légères).
3.5 Les restes osseux
1477Le site de Roanne, occupé pendant plusieurs siècles, offre l’occasion de suivre l’évolution sur place d’un certain nombre de paramètres relatifs à la morphologie et à la gestion des animaux domestiques. Cette étude porte sur les restes osseux antérieurs au milieu de l’époque augustéenne (fin de l’horizon 6). Parmi ceux‑ci, l’échantillon étudié systématiquement a été réduit à un ensemble de séries cohérentes provenant du remplissage de fosses bien datées. Des ensembles plus récents, répartis sur la totalité du Haut Empire, ont seulement été mis à contribution ponctuellement pour compléter les séries de mensurations (cf. infra § 3.5.2). Une trentaine d’ensembles ont été pris en compte, qui représentent un peu plus de 13 000 vestiges (13 412 restes, soit environ 180 kg), dont 8 439 ont pu être déterminés (63 % en nombre et 91 % en poids) (tabl. xiv). Les restes, généralement assez bien conservés, sont caractérisés par une fragmentation assez poussée, qui explique, entre autres, la faible proportion de ceux qui ont déterminés.

TABL. XIV – Restes osseux : répartition des espèces dans les ensembles étudiés. 1 nombre de restes ; 2 poids de restes (en g).
1478Les échantillons ont été regroupés en trois groupes chronologiques afin de disposer de données statistiques homogènes :
– horizons 1 et 2 : 9 ensembles, soit 4 620 restes, dont 2 783 déterminés ;
– horizons 3 et 4 : 8 ensembles, soit 5 293 restes, dont 3 483 déterminés ;
– horizons 5 et 6 : 11 ensembles, soit 4 628 restes, dont 2 894 déterminés.
1479On doit souligner que tous les ensembles assignés à l’horizon 4 se rapportent en fait au début de celui‑ci. Il existe donc sûrement une solution de continuité de plusieurs décennies entre les deuxième et troisième groupes.
1480La liste des espèces identifiées est composée des animaux domestiques classiques (porc, bœuf, mouton, chèvre, cheval, chien, coq et oie), de quelques espèces sauvages (lièvre et sanglier) et de l’homme.
3.5.1 Les restes humains
1481Des restes humains figurent habituellement dans les dépotoirs d’habitats. Ici, il s’agit de 11 restes d’adultes, dont 6 fragments de diaphyses de tibias et de fémurs, et d’1 diaphyse de fémur d’un nouveau né.
1482● Horizons 1‑2
– fosse 8 : fragment de diaphyse (distal) d’un fémur droit adulte ;– fosse 5 : fragment de diaphyse (distal) d’un humérus adulte ;
– SP 16149 : fragment de diaphyse d’un tibia gauche adulte.
1483● Horizons 3‑4
– SP 22096 : fragment de scapula (vers le col) ;
– fosse 12 : fragment de thoracique, fragment de coxal, fragment de diaphyse de tibia adulte et fragment de diaphyse d’un fémur adulte (ce dernier porte des traces de découpe) ;
– fosse 13 : diaphyse de tibia gauche adulte ;
– G1 12 : partie proximale (articulation et diaphyse) d’un fémur droit adulte et fragment de diaphyse (proximal) d’un tibia gauche adulte.
1484● Horizons 5‑6
– fosse 30 : diaphyse de fémur de nouveau‑né.
1485Cette collection ne comprend aucun élément de la tête (mais il faudrait la compléter par une mandibule complète issue de la fosse SP 22010, horizon 2 ou 3, non prise en compte ici). Cela va à l’encontre de ce que l’on observe en Gaule belgique, où. l’on a généralement affaire à des fragments de calottes crâniennes qui témoignent d’une sélection bien particulière (Méniel 1989). Si la plupart de ces restes sont seulement fracturés, l’un d’entre eux porte des traces de découpe. Il s’agit de la partie proximale de la diaphyse d’un fémur adulte (fig. 134), qui montre une entaille, du type de celles observées sur certains os des sanctuaires de Picardie (à Gournay, par exemple ; Brunaux et al. 1985 : 157) et une découpe minutieuse de l’extrémité distale, un peu comme si l’on avait voulu atténuer les aspérités d’une cassure.

FIG. 134 – Restes osseux : fémur humain découpé.
cl. CDAL
1486Ces restes ne sont pas assez nombreux pour que l’on puisse en étudier la distribution dans le temps. On remarquera simplement qu’aucun des restes d’adultes ne provient du groupe de fosses le plus récent. Le fragment de fémur de nouveau‑né s’explique sans doute par la fréquence des sépultures de très jeunes enfants dans, ou à proximité, de l’espace domestique (cf. supra § 2.3.2.4).
1487La prédominance des fragments de diaphyses d’os longs pourrait faire penser à des remaniements de sépultures, au cours desquels seules les parties les plus résistantes auraient échappé à la destruction. Toutefois il faut garder à l’esprit que les pratiques funéraires des Gaulois ne sont peut‑être pas toutes connues ; en témoigne le petit nombre de sépultures des cimetières associés aux sites d’habitat de la fin de l’âge du Fer, à Acy Romance, par exemple (Lambot et al. 1994).
3.5.2 Les animaux : approche morphologique
1488Malgré un nombre de restes très important, les os entiers sont rares. Aucun crâne n’a été dégagé et il faut se contenter d’indications basées sur les dimensions d’os de membres. Pour la plupart des espèces, l’évolution de la morphologie peut être suivie à partir des estimations de hauteur au garrot qui permettent de rassembler, dans un même schéma, des données issues de plusieurs séries de mesures (consignées infra Annexe).
3.5.2.1 Le bœuf
1489Le bœuf est le seul animal pour lequel on peut suivre l’évolution sur l’ensemble de la séquence. Pour compléter cette approche, nous avons également pris en compte des os d’ensembles gallo romains non étudiés par ailleurs.
1490Les phalanges I, au nombre de 95, constituent la série de données la plus riche, ce qui, au vu de la durée d’occupation du site, représente fort peu de choses. Compte tenu de la faiblesse de ces effectifs, nous n’avons considéré que trois grandes phases : gauloise, augustéenne et gallo‑romaine. Les diagrammes (fig. 135) laissent apparaître deux phénomènes : l’apparition des grands bœufs à partir de la phase augustéenne et l’accroissement de la taille des sujets indigènes qui se traduisent par une augmentation de 6 mm de la longueur moyenne des phalanges I en l’espace d’un siècle (fig. 136). Il ne s’agit pas seulement d’un écart entre les deux extrêmes, mais bien d’une évolution graduelle, entre les horizons 1 4 (m. = 52,3 mm), les horizons 5 6 (m. = 56,6 mm) et l’horizon 7 (m. = 58,2 mm). Cette évolution des moyennes (fig. 136) s’accompagne d’un glissement des domaines de variation qui témoigne bien de l’accroissement général de la stature des bovins.

FIG. 135 – Restes osseux : diagrammes de dispersion des dimensions des phalanges I de bœufs aux trois grandes phases d’occupation du site. Lt longueur totale ; PDt diamètre transverse du proximum. En blanc bœufs indigènes ; en noir grands bœufs importés.

FIG. 136 – Restes osseux : longueur totale des phalanges I de bœufs (en mm) : moyenne et domaines de variation.
1491Les grands bœufs importés, qui constituent l’essentiel des troupeaux gallo romains dès le ier s. ap. J. C. dans le nord de la France (Lepetz 1995), apparaissent dès La Tène D1 sur plusieurs sites, comme à Besançon (Méniel 1992b : 175) ou à Variscourt (Méniel 1984). Mais la distinction entre les deux formes n’est pas assurée systématiquement lorsque l’on ne dispose que de phalanges, celles des plus grands bœufs de la forme indigène ayant des dimensions voisines de celles des vaches de la forme importée (Méniel 1996) : la mise en évidence des importations précoces repose alors sur la présence de restes de grands mâles adultes, comme c’est le cas ici à la période augustéenne.
1492Les métapodes, qui permettent de distinguer les sexes et d’estimer les statures, ne sont qu’au nombre de 26, ce qui, compte tenu de leur distribution chronologique, est nettement insuffisant. Les résultats (tabl. xv), donnés à titre indicatif, témoignent également d’un accroissement de la stature des bovins, et, s’ils ne permettent pas de calculer des moyennes par sexe et par phase, confirment, dans l’horizon 6 (Augustéen), la présence de sujets dépassant 130 cm beaucoup plus grands que les plus grands bœufs indigènes, dont la taille n’excède pas 125 cm.

TABL. XV – Restes osseux : estimation de la hauteur au garrot des bovins (en cm).
1493Malgré le petit nombre de données disponibles au regard de l’étendue de la séquence chronologique, l’étude biométrique des restes de bovins permet de mettre en évidence un accroissement de la taille des bœufs indigènes au cours du temps, et une apparition des grands bœufs assez tardive par rapport à d’autres sites contemporains, mais plus riches en vestiges, ce qui n’est pas négligeable.
3.5.2.2 Le porc
1494La plus grande partie des porcs ont été abattus avant que leurs os ne soient épiphysés, ce qui réduit beaucoup les possibilités de l’étude biométrique. Seule une trentaine d’os entiers d’adultes, surtout des métapodes, ont été mesurés. Ces os sont de taille trop modeste pour avoir appartenu à des sangliers. Les estimations de hauteur au garrot (à partir des coefficients de Teichert) permettent de rassembler, en vue de les comparer, ces mesures éparses (fig. 137).

FIG. 137 – Restes osseux : estimation de la hauteur au garrot des porcs (en cm) : moyenne et dispersion des valeurs.
1495Une légère diminution de la taille semble discernable entre les horizons 1 2 et 3 4, mais elle ne repose pas sur une base statistique fiable. Si les données manquent pour les horizons 5 et 6, on assiste en revanche à un accroissement assez net de la taille des porcs à la période suivante.
1496Le nombre de données disponibles ne permet donc pas de suivre avec précision l’évolution de la taille du porc. Toutefois les quelques indications dont on dispose semblent s’intégrer à un schéma analogue à celui du bœuf : les animaux, petits à La Tène finale, voient leur taille s’accroître au début de notre ère.
3.5.2.3 Le mouton
1497Les restes de moutons sont encore moins nombreux que ceux de porc. Les quelques données dont on dispose (fig. 138) ne permettent pas de discerner une évolution. Elles indiquent du moins qu’on trouve encore des animaux de faible taille au début du ier s. ap. J. C. Il semble donc que l’évolution du mouton suive une autre voie que celle du bœuf et du porc.

FIG. 138 – Restes osseux : estimation de la hauteur au garrot des moutons (en cm).
3.5.2.4 Le cheval
1498Trois os entiers de chevaux ont été découverts. L’étude de la stature, singulièrement limitée, n’est cependant pas dépourvue d’intérêt. En effet, ces quelques os proviennent de sujets de tailles très diverses (estimées à l’aide des coefficients de Kiesewalter) : 116 cm (humérus, horizon 4), 133 cm (métacarpe, horizons 5‑6) et 152 cm (métatarse, horizon 4). Si les deux premiers trouvent bien leur place dans le groupe des petits chevaux indigènes (fig. 139), le dernier ne peut leur être associé : il s’agit d’un grand cheval (pour l’époque), dont on rencontre quelques sujets ici et là, dès le début de La Tène finale, comme à Beauvais (Méniel 1990) ou à Montmartin (Brunaux, Méniel à paraître). Ces grands chevaux, vis à vis d’un fonds indigène uniquement composé de poneys, ont sans doute été importés en Gaule de façon précoce en raison de la demande des Gaulois pour ces animaux prestigieux (César, BG, IV, 2).

FIG. 139 – Restes osseux : estimation de la hauteur au garrot des chevaux du Ier s. av. J. C. : données de comparaison.
3.5.2.5 Synthèse
1499Le petit nombre d’observations disponibles est compensé par la possibilité de suivre l’évolution des animaux sur un même site lors du passage de l’âge du Fer à la période romaine. Le bœuf et le porc de l’âge du Fer (abattus avant la fin de l’horizon 4) paraissent un peu plus grands que leurs homologues de Gaule belgique, où les moyennes se situent vers 105‑110 cm pour les vaches et 70 cm pour les porcs (Méniel 1988). Malgré cette différence, les deux espèces voient leur taille augmenter dans la seconde moitié du ier s. av. J. C. (horizons 5‑6). Les moutons, eux aussi plus grands que leurs correspondants septentrionaux (65 cm contre 60), ne semblent en revanche pas évoluer de manière aussi nette, mais les données dont on dispose pour cette espèce sont assez médiocres. Les restes de chevaux ne se prêtent pas à une approche de l’évolution. Toutefois un sujet de grande taille (vers 150 cm) témoigne, une nouvelle fois, des importations précoces de cet animal en Gaule (Méniel 1996). Les autres espèces, et en particulier le chien, ne peuvent pas faire l’objet de telles approches, tant leurs restes sont rares et fragmentés.
1500La présence d’animaux déjà assez grands dans les phases les plus anciennes de notre séquence pourrait résulter d’une amélioration des races plus précoce que dans les régions septentrionales de la Gaule. Mais il faudrait, pour vérifier cette hypothèse, disposer de séries un peu plus anciennes et de données plus nombreuses.
3.5.3 La représentation des différentes espèces
1501Les échantillons dont on dispose ne permettent de reconstituer ni la composition du troupeau, ni celle de l’alimentation carnée. En fait, les biais introduits par la taphonomie ne permettent pas d’accéder directement à ces données, les os des différents animaux (selon leur taille et selon leur âge) n’ayant pas les mêmes chances d’être préservés. En revanche, pour peu que les conditions taphonomiques soient restées assez constantes, on a la possibilité d’étudier l’évolution de l’alimentation en s’appuyant sur les différences entre échantillons. Habituellement, cette confrontation est réalisée entre des dépotoirs de sites différents et l’homogénéité des échantillons n’est pas aussi bien assurée que dans le cas d’une séquence chronologique continue sur un même lieu. Si ces derniers sont rares, on peut tout de même en citer plusieurs où une approche diachronique a pu être réalisée : Hornaing (Pas de Calais, Méniel 1992a), oppidum du Titelberg (Luxembourg, Méniel 1993).
1502Plusieurs critères de dénombrement peuvent être mis en œuvre. Nous avons utilisé le nombre (NR) et le poids des restes (PR). Le nombre d’ensembles étudiés nous amène à utiliser des représentations graphiques des fréquences relatives des nombres de restes pour chacune des cinq espèces principales (fig. 140).

FIG. 140 – Restes osseux : représentation relative des espèces les plus fréquentes au sein de chaque ensemble, en nombre de restes.
1503Malgré quelques échantillons originaux, il se dégage des tendances que les moyennes par phase mettent en évidence (fig. 141, no 1). La part du bœuf, stable jusqu’à l’horizon 4 (47 %), s’accroît au cours des horizons 5 et 6 (55 %). Le porc est en constante diminution (de 42 % à 32 %), alors que les caprinés, faiblement représentés dans les ensembles des horizons 1 et 2 (6 %), voient leur part s’accroître ensuite (de 10 à 13 %).

FIG. 141 – Restes osseux : évolution de la représentation relative moyenne des espèces les plus fréquentes. 1 nombre de restes ; 2 poids de restes (en kg).
1504Bien qu’elle apparaisse de façon moins nette, l’évolution des effectifs des autres espèces n’est pas dépourvue d’intérêt. Le chien, dont la part varie de 2 à 5 % jusqu’à l’horizon 4, voit ses effectifs chuter pendant les horizons 5 et 6 (0,5 %). Le cheval est extrêmement rare sur l’ensemble de la séquence (moins de 1 %).
1505Le nombre de restes par espèce est un critère de dénombrement qui peut être utilement complété par le poids de ces restes (fig. 141, no 2). En effet, cette valeur, facile à mesurer, est corrélée avec le poids de viande ; comparée au nombre de restes, elle permet aussi d’estimer la fragmentation. Il s’avère que les restes de bœuf sont mieux adaptés à cette approche de la fragmentation car, de taille importante, ils peuvent présenter des états de morcellement plus variés que ceux de porc, par exemple.
1506Le poids moyen des restes de bœuf s’accroît de manière continue tout au long de la séquence : il passe de 21 g (horizons 1‑2), à 26 g (horizons 3‑4), pour atteindre 30 g (horizons 5‑6). Cette augmentation, bien supérieure à celle due à l’accroissement de la taille des animaux, traduit une décroissance de la fragmentation, puisque les échantillons ont des compositions analogues (voir la distribution anatomique des restes).
1507La part des différentes espèces, évaluée à partir du poids des restes, donne un avantage très net au bœuf (66 % au lieu de 47 % du nombre de restes pour les horizons 1 2) mais ne modifie pas les tendances évolutives évoquées à partir des nombres de restes (augmentation du bœuf, diminution du porc...).
1508Comparés à ceux d’autres sites de la même période (fig. 142), les échantillons de Roanne se distinguent par la forte proportion des restes de bœuf, qui dépasse celle de la plupart des sites de comparaison (Beauvais, Epiais Rhus, Variscourt, Levroux, Amboise…), y compris celui, très proche, de Feurs (Vila 1988). Seul l’oppidum de Villeneuve Saint‑Germain présente (dans les quartiers artisanaux) un taux analogue (50,4 %). De tous les sites examinés, c’est d’ailleurs globalement le plus proche (porc : 35 % ; caprines : 10 % ; chien : 4,4 % ; cheval : 0,3 %).

FIG. 142 – Restes osseux : composition relative moyenne des échantillons (en nombre de restes), données comparatives de quelques sites d’habitat.
1509La composition des échantillons roannais présente une évolution continue qui semble engagée dès la fin du IIe s. Les modifications généralement mises en rapport avec la romanisation semblent donc déjà amorcées sur ce site plusieurs décennies avant la Conquête.
1510L’examen des échantillons pris individuellement (cf. supra, fig. 140) montre, qu’à côté de ceux qui s’intègrent bien à cette évolution, il s’en trouve de plus originaux, et pas seulement parmi les plus pauvres (pour lesquels l’adéquation à la moyenne est moins bien assurée). C’est surtout le cas de quelques ensembles des horizons 1 et 2, notamment la fosse 3, riche en restes de chien, les fosses 4 et SP 50, riches en restes de porc, et la fosse SP 15353, riche en restes de bœuf. Pour l’horizon 3, on peut citer la fosse SP 22097, riche en restes de bœuf. La composition des ensembles plus récents est plus homogène. Les anomalies de composition sont à considérer lors de l’étude de la distribution anatomique des ossements en vue de discerner ce qui peut être dû à des rejets particuliers au sein d’échantillons essentiellement composés de déchets culinaires.
3.5.4 La sélection des animaux
1511En dehors des modalités de choix des espèces, abordées à partir du décompte des restes, il est possible d’estimer certaines modalités de choix des sujets consommés. L’âge et, dans une moindre mesure, le sexe, sont les deux données auxquelles l’analyse ostéologique donne accès. Les âges d’abattage ont été estimés à partir des dents, d’après la méthode de Ducos (1968) pour les bœufs et de Grant (1982) pour les moutons.
1512Pour le bœuf, nous avons montré (Méniel 1984) que la distribution de l’âge d’abattage pouvait être scindée en deux avec, d’un côté les sujets abattus assez jeunes, pour la boucherie, de l’autre des sujets plus âgés, ou animaux réformés. Nous avons fixé la limite entre ces deux groupes vers six ou sept ans. Les distributions de l’âge d’abattage (fig. 143) semblent (dans la limite des données peu nombreuses dont, on dispose) assez stables. Le groupe des animaux jeunes est légèrement plus fourni que celui des animaux de réforme. En rassemblant les observations relatives aux horizons 1 à 4, on obtient un équilibre (51‑49 %) entre ces deux groupes. Cet équilibre est loin d’être respecté sur les autres sites de cette période, où l’avantage va aux animaux de boucherie (vers 70 % sur la plupart des sites), avec l’exception de l’oppidum de Condé sur Suippe/Variscourt (52 %). La part des animaux de réforme dans l’alimentation est donc assez importante.

FIG. 143 – Restes osseux : distributions des âges d’abattage des bœufs, estimés d’après la méthode de Ducos (1968). A moins de deux ans ; B de deux à quatre ans ; C de 4 à 6,5 ans ; D de 6,5 à 9 ans ; E de 9 à 11,5 ans ; F plus de 11,5 ans.
1513Pour le mouton, les distributions sont également stables (fig. 144). Aucune évolution de la gestion du troupeau ne peut donc être décelée à partir de ces observations. Si les animaux séniles sont assez rares, les jeunes le sont également, et on peut être frappé par le petit nombre d’agneaux. La majorité des sujets sont abattus entre trois et sept ans. Là encore, il s’agit essentiellement d’animaux réformés.

FIG. 144 – Restes osseux : distribution des âges d’abattage des moutons. Chaque unité représente une série de trois molaires.
1514Les estimations d’âge d’abattage des porcs sont peu nombreuses (ce qui résulte en partie de la section des mâchoires lors de la découpe). Elles ne permettent donc pas d’étudier la gestion de cette espèce animale, habituellement soumise à un mode de gestion très uniforme, qui consiste à abattre beaucoup de sujets vers un ou deux ans, à la fin de leur période de croissance, puis les reproducteurs au fur et à mesure de leur réforme (Méniel 1988).
3.5.5 La distribution anatomique des restes animaux
1515La distribution anatomique des ossements montre, pour chaque espèce, des pertes considérables par rapport au nombre total d’animaux dénombrés. Nous avons déjà attiré l’attention sur les biais introduits par ces destructions, notamment celles dues aux carnivores. Là encore, la comparaison entre les ensembles issus d’un même site permet de contourner cette difficulté pour cerner, en partie, les modalités d’une éventuelle sélection anthropique.
1516L’étude de la distribution anatomique des restes se heurte à la difficulté de gérer les observations, à savoir les inventaires de restes osseux issus de très nombreuses couches. Un regroupement par région anatomique permet de visualiser la composition des échantillons les plus riches, à savoir, ceux des bœufs et des porcs.
1517Pour le bœuf (fig. 145), l’impression d’ensemble est celle d’une relative monotonie, dont se détachent quelques ensembles originaux. La tête est la région qui enregistre les plus fortes variations (de 9 à 57 % des restes) ; les proportions d’os de membres sont, à l’opposé, plus stables (de 7 à 25 %). En première analyse, ces données permettent d’isoler deux structures, le puits SP 11 (fosse 12), riche en fragments osseux de têtes, et la fosse 3, riche en vertèbres et en côtes. Les autres différences sont moins marquées, bien que quelques ensembles puissent être rapprochés des deux précédents.

FIG. 145 – Restes osseux : distribution anatomique relative des restes de bœuf au sein des ensembles les plus riches, en nombre des restes.
1518La forte proportion de têtes dans le puits résulte de la présence d’un amas d’une dizaine de crânes découpés (couche SP 15142), d’abord fendus en deux dans le plan sagittal, puis recoupés transversalement à ce plan, au milieu du frontal, devant l’orbite ou au niveau du maxillaire (à l’aplomb de la dernière prémolaire ou de la première molaire, fig. 146) ; tous les occipitaux manquent. Le reste de l’échantillon ne présente guère de différence avec les autres. Cet amas de crânes découpés, ayant bénéficié d’un rejet rapide lui assurant de très bonnes conditions de préservation, paraît bien singulier par rapport aux autres dépôts et il n’est pas facile d’expliquer, ni les modalités particulières de dépôt dont il a bénéficié, ni les circonstances de la préparation, en vue de leur consommation, d’une dizaine de têtes de bœufs.

FIG. 146 – Restes osseux : localisation des plans de découpe des têtes de bœuf du puits fosse 12 et décompte du nombre de restes retrouvés pour chaque partie.
1519Pour le porc (fig. 147), la différence essentielle entre les divers ensembles réside dans la proportion d’os de pieds (10 à 50 % des restes), notamment dans la fosse 4 (couche SP 15220), où ce sont des restes de 15 pieds antérieurs et 8 postérieurs qui ont été trouvés. Cette anomalie vaut aussi pour les autres couches riches de cette fosse et, dans une moindre mesure, d’autres fosses (fosses 3 et 5) ; tous ces échantillons proviennent de l’horizon le plus ancien de l’occupation, mais un ensemble plus récent présente la même anomalie (fosse 21, horizon 6). Les proportions relatives à la tête et aux membres sont plus uniformes ; celles relatives au rachis, plus fluctuantes, reposent sur des os plus sensibles aux destructions, notamment par les chiens.

FIG. 147 – Restes osseux : distribution anatomique relative des restes de porc au sein des ensembles les plus riches, en nombre des restes.
1520En fait, l’approche de la composition des échantillons est limitée par la nature même des dépôts, constitués essentiellement de rejets secondaires, uniformisés par les diverses destructions auxquelles ne peuvent échapper que des dépôts primaires. De tels dépôts, qui deviennent plus habituels en milieu urbain à partir de la période romaine, permettent d’accéder à des données plus détaillées des activités où l’animal est impliqué. Ils se présentent sous des formes très diverses : dépôts spécialisés (boucherie, tannerie, tabletterie...), dépotoirs domestiques et zones de rejet de cadavres (puits, par exemple). Les échantillons sont alors beaucoup plus faciles à caractériser, notamment par la distribution anatomique des restes, mais ils ne peuvent être confrontés directement avec ceux, beaucoup plus uniformes, des époques précédentes.
3.5.6 Le traitement des carcasses animales
1521Les études de la découpe à partir de restes osseux tiennent souvent de la gageure, même lorsque les conditions sont favorables (dépôts primaires de restes de boucherie). Les vestiges dont on dispose ici étant loin de présenter de telles caractéristiques favorables, cette présentation est limitée à quelques faits marquants, qui complètent ceux déjà exposés à propos des têtes de bœufs.
1522Une préparation des porcs préalable à la découpe peut être décelée à partir des traces de brûlure que portent les pointes des canines (fig. 148). Ce sont les seules traces de feu systématiques qui peuvent être relevées sur ce mobilier. Elles ne peuvent résulter de la cuisson d’une pièce de viande, ou d’un fragment de tête, qui aurait conduit à des brûlures sur d’autres parties osseuses (zygomatique, par exemple), mais bien du grillage de l’animal juste après sa mise à mort. Le rôtissage de pièces de viande sur le gril laisse d’autres traces caractéristiques, comme celles relevées sur des scapulas de porc ou de chien (fig. 149).

FIG. 148 – Restes osseux : mâchoires et canines de porcs présentant des traces de brûlure ; en gros plan les traces de brûlure.
cl. CDAL

FIG. 149 – Restes osseux : localisation des traces de brûlure sur une scapula de chien (fosse 12, à gauche) et une scapula de porc (fosse 11, à droite).
cl. CDAL
1523La consommation de viande de chien est en effet courante à l’âge du Fer (Yvinec 1987), alors qu’elle semble disparaître par la suite. L’ensemble des restes de chiens de la fosse 3 permet aussi de décrire quelques‑unes des phases de la découpe de cet animal. Les condyles occipitaux ont été entaillés lors du prélèvement de la tête. Les mandibules ont été sectionnées au niveau des prémolaires (P2 ou P3), après que la tête ait été fendue en deux (fig. 150). Cette découpe est tout à fait analogue à celle opérée sur les têtes de porc, de bœuf et de mouton. Sur une dizaine de vertèbres, deux portent des traces de coups : 1 axis (sur la dent) et 1 lombaire (sur le corps). Des traces de coups de couteau ont été relevées sur 7 côtes (sur un total de 18). Une phase particulière de la découpe consiste à sectionner la scapula en son milieu (fig. 151), dans un plan transversal à l’épine. Des demi‑scapulas ont en effet été trouvées dans plusieurs fosses. La plupart des os longs ont également été sectionnés en deux par des coups portés au milieu des diaphyses (fig. 152) et certains portent des traces de couteau (ulna, fémur). Les métapodes, seuls os de pieds présents, ne portent pas de trace de découpe. Ce traitement de la carcasse du chien, caractérisé par la découpe en deux des os, est assez original ; il reçoit ici un éclairage particulier, parce que les os de chiens de la fosse 3 semblent correspondre à un dépôt primaire (qui entraîne une anomalie de composition du spectre de la fosse [fig. 140]), alors que dans les autres fosses il n’est révélé que par des scapulas tranchées en deux.

FIG. 150 – Restes osseux : tête de chien fendue en deux (fosse 3).
cl. CDAL

FIG. 151 – Restes osseux : coxal et scapula de chien découpés (fosse 3) (cl. CDAL).
1524Mis à part l’ensemble de fragments de têtes de bœufs déjà cité, il n’y a guère de possibilités de décrire la découpe des autres espèces dont les restes sont trop fragmentés, ou trop altérés, pour que les traces puissent être observées dans de bonnes conditions.
1525Quelques os de chevaux ont également été découpés, mais cette espèce est très rare et n’a manifestement pas joué un rôle important dans l’alimentation.

FIG. 152 – Restes osseux : os de chien découpés (fosse 3).
cl. CDAL
3.5.7 L’organisation des dépôts
3.5.7.1 Les fosses
1526Dans certaines fosses, les ossements animaux ont été prélevés par couches ou par niveaux d’épaisseur arbitraire. Si dans la plupart, la majorité des ossements est concentrée dans une seule couche, dans cinq d’entre elles ils sont répartis en plusieurs sous ensembles qui se prêtent à une comparaison (fig. 153). Alors que la composition globale des ensembles présente une certaine variété, les fluctuations que l’on peut observer au sein de chaque ensemble sont trop modestes pour donner prise à une interprétation.

FIG. 153 – Restes osseux : composition relative des différentes séquences de comblement de quelques fosses, en poids de restes.
3.5.7.2 Les vases
1527Deux vases retrouvés calés dans le sol de maisons de la phase 1 contenaient des ossements (SP 13213 et SP 14144). Tous ces restes proviennent de porcs. Leur inventaire est le suivant : dans le premier, 4 fragments de 2 mandibules, 2 éclats de dents, 1 vertèbre thoracique, 1 vertèbre lombaire, 12 fragments de 2 humérus, 2 fragments d’un tibia, et, dans le second, 16 fragments de 3 mandibules, 1 fragment de sacrum, 2 côtes, 5 fragments de 2 humérus, 2 pubis, 6 restes de 2 fémurs et 1 talus.
1528La présence exclusive du porc inciterait à identifier le contenu des vases à des restes de salaisons, par analogie avec une découverte analogue signalée à Bâle (Kaenel 1985), mais la présence de mâchoires, morceaux de peu de valeur alimentaire, paraît en désaccord avec cette hypothèse. En fait, cette opposition est peut être plus apparente que réelle, puisque la tête de porc (fendue en deux) apparaît aussi fréquemment que le jambon et l’épaule parmi les offrandes alimentaires déposées dans les tombes à la même époque. L’inventaire du contenu de ces deux vases reproduit en fait la même liste de quartiers.
3.5.8 Comparaisons
3.5.8.1 Stature des animaux domestiques
1529Du fait de leur nombre réduit et de leur distribution chronologique, les données relatives à la morphologie des animaux ne peuvent pas être comparées de manière satisfaisante à celles des autres sites de la fin de l’âge du Fer en France septentrionale. Toutefois, la même tendance générale se dégage pour les vaches, les porcs et les moutons (fig. 154) : ces animaux sont plus grands qu’ailleurs, sans que cela soit dû à la présence de sujets importés au sein d’un cheptel composé de petits animaux. En effet, les valeurs inférieures de chacune des séries sont systématiquement plus élevées que celles des sites de référence. Ce phénomène, qu’on ne peut malheureusement pas saisir avec tout le détail souhaitable pour chacune des espèces, c’est à dire par phase, résulte de l’amélioration des races à la fin de l’âge du Fer, ce dont les phalanges de bœufs témoignent à leur manière (cf. supra fig. 135).

FIG. 154 – Restes osseux : la stature des animaux domestiques sur quelques sites de la fin de l’âge du Fer. Feurs (Vila 1988) ; Manching (Boessneck et al. 1971) ; Levroux (Krauzs 1985) ; Villeneuve Saint‑Germain (Auxiette 1994), Amboise, Beauvais et Variscourt (Méniel 1984 ; 1988 ; 1990).
3.5.8.2 Fréquence des animaux domestiques
1530Du fait de sa proximité, c’est évidemment avec le site de Feurs que les comparaisons s’imposent, ce qui n’enlève rien à une approche plus générale, où d’autres sites plus lointains seront mis à contribution.
1531Les fréquences des espèces domestiques présentent de fortes variations entre les sites de la fin de l’âge du Fer, représentées de manière schématique par des moyennes globales, en négligeant les phases chronologiques, cela afin de dégager les grandes tendances ; cette approche met à profit le fait que l’amplitude de l’évolution sur les sites occupés sur de longues périodes n’est pas aussi marquée que les différences entre sites.
1532Roanne fait partie des sites où le cheval est très peu représenté (moins de I % des restes déterminés), comme au Titelberg, à Amboise ou à Villeneuve Saint‑Germain. Cette discrétion des restes équins dans les dépotoirs (0,5 %) montre que l’hippophagie n’était pas pratique courante, alors qu’à Feurs, sa fréquence, même si elle reste faible (1,2 %), est deux fois plus élevée. Le chien est également une espèce secondaire lorsque l’on raisonne en termes de fréquence, et sa présence dans les dépotoirs tend à se réduire, aussi bien à Roanne qu’à Feurs, ainsi que sur d’autres sites, ce qui traduit un autre effet de l’influence romaine, la cynophagie n’ayant plus cours après la période gauloise.
1533Ce sont les autres espèces domestiques qui représentent l’essentiel des vestiges (au moins 90 % des restes). Leurs fréquences respectives (fig. 155) permettent de distinguer les établissements ruraux isolés (fermes), où les caprines dominent largement (Méniel 1994), des habitats denses (villages et oppida), où les porcs peuvent tirer profit de l’abondance des détritus. Les fréquences observées à Feurs et à Roanne placent ces sites dans la catégorie des habitats denses, mais assez hétérogènes pour permettre d’en affiner l’analyse. En effet, on remarque que le caractère rural du site d’Acy Romance (Lambot, Méniel 1992) se traduit par une fréquence élevée des caprinés, alors que Roanne s’en éloigne pour la raison inverse, les caprinés y étant remplacés par les bovins.

FIG. 155 – Restes osseux : fréquence des principaux animaux domestiques sur divers sites d’habitat de La Tène finale en Gaule septentrionale (pour les références des sites, voir fig. 154, les autres ont été étudiés par l’auteur).
1534La faune de Feurs paraît plus proche de celles des autres habitats denses et se distingue de celle de Roanne surtout par la fréquence des bovins (20 contre 50 % à Roanne) et des caprinés (20 contre 10 %), plus que par celle des porcs (50 contre 38 %). Une telle préférence pour le bœuf ne trouve d’analogie que dans les fossés du quartier artisanal de Villeneuve Saint‑Germain (Auxiette 1994), alors que les dépotoirs domestiques de ce même site livrent des ensembles assez conformes à la moyenne.
1535À Roanne, tout laisse supposer que les dépotoirs ont été en relation avec des unités domestiques, et l’abondance du bœuf traduit bien une alimentation particulière. Dans quelle mesure cette abondance reflète un élevage bovin bien développé, dont un autre avatar serait la sélection de grands animaux, est une question qui ne trouve pas de réponse immédiate, faute de précédents, mais qui mérite de retenir l’attention.
3.5.8.3 Sélection des animaux et données économiques
1536La composition des échantillons est d’abord le reflet des habitudes alimentaires, mais les bœufs et les caprinés ont d’abord été utilisés de leur vivant, ce dont témoignent leurs âges ; les distributions d’âge d’abattage des porcs, plus monotones car cet animal est élevé pour sa viande, n’apportent pas grand chose à cette approche.
1537Les trois quarts des bœufs abattus à Feurs ont dépassé sept ans, alors qu’à Roanne ces animaux âgés ne représentent que la moitié des effectifs. En fait, à Roanne, comme à Variscourt, ces chiffres traduisent une situation peu privilégiée où la viande d’animaux réformés est prédominante. Par contre, sur d’autres sites, Amboise et Villeneuve, par exemple, les sujets de plus de sept ans ne représentent qu’un quart des effectifs. À Feurs, si la viande de bœuf paraît de moindre qualité, car provenant d’animaux plus âgés, il faut rappeler que cet animal occupe une place moindre qu’à Roanne, où cette espèce, prédominante dans les décomptes en nombre de restes, le serait encore plus si l’apport en viande pouvait être estimé de manière réaliste.
1538Quant aux caprinés, dont nous avons vu qu’ils sont plus abondants à Feurs, ils y sont abattus plus jeunes (entre deux et trois ans) qu’à Roanne (entre trois et cinq ans), ce qui témoigne d’une moindre pression de la production de laine ou de lait, au profit de la viande.
1539Ces quelques observations montrent que la gestion des troupeaux et la production de viande répondent à des règles bien différentes sur ces deux sites proches, Roanne se distinguant assez nettement des autres par l’importance de son élevage bovin.
3.5.9 Synthèse
1540L’étude des restes animaux de l’habitat gaulois de Roanne a buté à plusieurs reprises sur des limites dues à l’état du matériel. En effet, ce dernier est composé de fragments d’os, sans relation anatomique, et la plupart des dépôts, très uniformes, sont constitués de vestiges en position secondaire. Les dépôts primaires, qui, dans ce contexte, constituent des ensembles originaux, sont l’exception. Cette situation nous prive de détails sur l’organisation des activités et sur la fonction des fosses dans lesquelles les os ont été recueillis, mais donne des ensembles comparables à ceux d’autres habitats protohistoriques. Par ailleurs, ces ensembles de rejets secondaires, où les os de petite taille sont le plus souvent absents, ne permettent pas d’estimer, même grossièrement, le rôle dans l’alimentation de certains animaux comme les poissons ou les oiseaux. Ces derniers figurent en plus grand nombre dans certains dépotoirs plus récents, notamment ceux des milieux urbains, qui offrent des conditions de préservation, et donc des remplissages, beaucoup plus hétérogènes, ce qui n’est pas sans conséquence pour les comparaisons.
1541Les os de porcs découverts dans deux vases témoignent peut‑être de salaisons. Ce mode de conservation, attesté dans les textes, et justifiant sans doute les exploitations de sel marin ou de sel gemme, n’est pas facile à mettre en évidence à partir des vestiges osseux. L’inventaire établi ici prend donc une valeur particulière, pour autant que cette hypothèse puisse effectivement être retenue.
1542Les échantillons, issus d’une trentaine de fosses, présentent des fluctuations de composition, qui indiquent un accroissement de la part du bœuf, notamment à partir des horizons 5 et 6, et du mouton aux dépens du porc, en constante régression. Le chien, et surtout le cheval, occupent une place extrêmement réduite dans ces ensembles, et donc dans l’alimentation. Comparées aux chiffres disponibles sur les sites de Gaule Belgique, la fréquence du bœuf et la part réduite du cheval permettent de rapprocher les données roannaises de celles des fossés de Villeneuve Saint‑Germain (fig. 155), mais nous avons vu que cette analogie ne peut pas être poussée au‑delà de ces fréquences entre espèces.
1543Malgré le petit nombre d’os mesurables, il apparaît que les animaux sont plus grands que ceux des régions septentrionales de la Gaule, et ce dès le iie s. av. J. C. Des données un peu plus anciennes seraient nécessaires pour compléter ce schéma. Si les quelques restes de moutons n’indiquent pas de modifications de la stature des animaux jusqu’à la période romaine, ceux des bœufs et des porcs montrent un accroissement continu de taille, alors qu’un apport précoce (avant la période augustéenne) de grands animaux n’est pas décelable dans cet échantillon qui, rappelons‑le, est quand même fort modeste. Par contre l’importation précoce de grands chevaux est attestée.
1544La sélection des espèces a favorisé le bœuf. Pour cette espèce, les sujets réformés à un âge avancé sont aussi nombreux que les bêtes de boucherie, abattues plus jeunes, et occupent donc une place importante dans l’alimentation. Le même schéma de sélection s’applique aux moutons, ce qui, avec la faible représentation du porc, animal de boucherie par excellence, donne l’image d’une alimentation carnée assez médiocre. L’importance du bœuf, qui s’accroît au cours du temps, va de pair avec une sélection dont les petits sujets indigènes, présents sur tous les sites contemporains, ont été éliminés. II s’agit là de faits qui témoignent de l’intérêt porté aux bovins, et qui résulte probablement d’une utilisation privilégiée, sans que rien ne nous permette d’en déterminer la nature.
Annexe
Annexe. Mensurations des os animaux
Le bœuf






Le porc




Le mouton




Abréviations
Lt | Longueur totale |
PDt | Diamètre proximal transverse |
PDp | Diamètre proximal antéro postérieur |
DiaDt | Diamètre transverse de la diaphyse |
DDt | Diamètre distal transverse |
DDp | Diamètre distal antéro postérieur |
PoDt | Diamètre transverse de la poulie |
PoDp | Diamètre antéro postérieur de la poulie |
Hm | Hauteur médiale |
Les dimensions sont exprimées en mm.
Les astérisques correspondent aux fosses plus récentes étudiées dans la publication sur l’habitat gallo romain de Roanne (Genin, Lavendhomme à paraître).
Notes de bas de page
1 Le nombre de tessons a été calculé avant collage, ceux de surface inférieure à 2 cm2 n’ayant pas été pris en compte. Le nombre minimum de vases est calculé à partir du nombre de lèvres, augmenté parfois d’autres éléments représentatifs.
2 Les logiciels utilisés ont été développés par J. Thioulouse (Laboratoire de biométrie, génétique et biologie des populations de l’université Lyon I, URA 243 du CNRS) sur matériel Macintosh (Thioulouse 1990).
3 Tchernia (1986 : 313) note l’existence d’amphores de hauteur pouvant atteindre 106 cm dans deux épaves (Spargi et Sant’Andrea B) contenant par ailleurs d’autres exemplaires entrant plus strictement dans la définition du type Dressel 1A. Le seul profil complet publié ici (pl. 108, no 1) est également intermédiaire par sa hauteur entre les types Dressel 1A et Dressel 1B.
4 Il n’y a donc pas lieu à notre avis de tirer un bilan aussi pessimiste que celui proposé à l’issue de l’étude de la série lyonnaise du Clos du Verbe Incarné (Genin, Picon 1989 : 55) : « Il devient dès lors évident que l’évolution des formes que l’on peut observer sur un site a peu de chance de se retrouver sur un autre, dans la mesure où les arrivages d’amphores Dressel 1 ne sont pas les mêmes, à plus forte raison lorsque les sites sont de nature différente. » Si les formes d’amphores fabriquées à une date donnée sont effectivement très variables suivant les ateliers, une série suffisamment nombreuse, collectée sur un site d’habitat approvisionné régulièrement, peut donner une image statistiquement représentative de l’amplitude de ces variations. La possibilité d’établir une sériation de tels lots d’amphores le montre clairement.
5 Nous devons remercier Bernard Mandy et Martine Genin d’avoir mis à notre disposition les fiches d’étude des amphores du Clos du Verbe Incarné. La publication (Genin, Picon 1989) ne porte en effet que sur un échantillonnage de lèvres (93 sur 270).
6 Le mobilier indigène –céramique et éléments de parure– du fossé de Lyon (Sandoz 1989) présente de fortes affinités avec celui des horizons 3 et 4 roannais et plus précisément avec l’horizon 3, si du moins on considère comme significative l’absence au sein de cet ensemble modeste de traits caractéristiques de l’horizon suivant. Par ailleurs, la collection de monnaies associée est censée contenir un bronze frappé des Arvernes à légende EPAD (Muret. Chabouillet 1889 : 3900 3920), qui serait l’élément de datation le plus bas disponible, mais son contexte stratigraphique est incertain. Comme il est certain que cette monnaie a été frappée dans la seconde moitié du Ier s. (Guichard et al. 1993), on doit en conclure qu’elle n’appartient pas au comblement primaire du fossé. En revanche, la présence d’un bronze frappé anépigraphe des Carnutes ou des Sénons apparemment bien placé en stratigraphie semble exclure un scellement définitif avant la fin de l’horizon 3.
7 Le catalogue reprend donc en totalité celui publié dans le recueil des inscriptions gallo grecques (Lejeune 1985 : 342‑347), dont les notices ont été seulement résumées. Celles des quelques documents exhumés depuis la parution de cette étude sont dues à Pierre Yves Lambert, que nous remercions chaleureusement.
Auteurs
Professeur d’histoire, lycée de Rive‑de‑Gier, Loire (G.G.)
Directeur de la recherche, Centre archéologique européen du Mont Beuvray (V.G.)
Chargée d’études, Afan ; Centre de documentation archéologique de la Loire (Roanne) (M.‑O.L.)
Chargé de recherche, CNRS, UMR‑126‑6 (ENS, Paris) ; Cravo (Compiègne) (P.M.)
Professeur, université Aix Marseille I, Centre Camille Jullian, Aix en Provence (J.‑P.M.)
Conservateur régional de l’Archéologie de Bretagne, ministère de la Culture (M.V.)
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