La société des voisins
Partager un habitat collectif
Rassemblés bien souvent sans l’avoir souhaité, les habitants des ensembles résidentiels urbains doivent partager des lieux intermédiaires entre l’espace privé du logement et l’espace public de la rue. Si ce partage se réduisait à des rencontres épisodiques, la cohabitation entre voisins serait sans histoires. Mais tel n’est pas le cas. Les parties communes ont pour vocation d’être partagées sans pour autant qu’un accord préalable sur la manière de s’y comporter ou sur leur utilisation ait été ...
Éditeur : Éditions de la Maison des sciences de l’homme, Ministère de la culture
Lieu d’édition : Paris
Publication sur OpenEdition Books : 22 octobre 2015
ISBN numérique : 978-2-7351-1931-8
DOI : 10.4000/books.editionsmsh.3347
Collection : Ethnologie de la France | 21
Année d’édition : 2005
ISBN (Édition imprimée) : 978-2-7351-1061-2
Nombre de pages : XXXIII-334
Ann-José Arlot
Avant-proposI. « Espaces intermédiaires », de « transition », semi-publics ou « prolongement du logement » : histoire et critique des concepts
Claudio Secci et Estelle Thibault
Espace intermédiaire. Formation de cette notion chez les architectesChristian Moley
« Espace intermédiaire » : généalogie d’un discoursII. Les incertitudes de la résidentialisation
Christine Lelévrier et Brigitte Guigou
Les incertitudes de la résidentialisationTransformation des espaces et régulation des usages
Claire Lévy-Vroelant, Brigitte Dussart et Jean-Pierre Frey
Entre paradoxale transparence et impossible entre-soi. Les espaces collectifs de la cité Beaumarchais (Montreuil)Anne-Marie Giffo-Levasseur et Élisabeth Pasquier
Négocier l’espace partagéLes Bourderies : un quartier populaire de Nantes
III. La vie en résidence : ordre, calme et urbanité
Valérie Feschet
Grands principes et petits arrangementsLes espaces communs dans les copropriétés « normales » du sud de la France
Nicolas Golovtchenko et Fabienne Souchet
Des gated communities à la française ?Les résidences fermées toulousaines
Constance de Gourcy et Daniel Pinson
Construire la civilitéDeux copropriétés résidentielles aixoises
IV. Les pratiques de cohabitation à l’épreuve de la civilité
V. L’appropriation des espaces communs : transgressions, conflits et négociation
Marc Breviglieri et Luca Pattaroni
Le souci de propriétéVie privée et déclin du militantisme dans un squat genevois
Noria Boukhobza
Jeux et enjeux d’appropriation des espaces collectifs par une population d’origine maghrébineDominique Lefrançois
Au centre des sociabilités dans le logement social : la voiture
Rassemblés bien souvent sans l’avoir souhaité, les habitants des ensembles résidentiels urbains doivent partager des lieux intermédiaires entre l’espace privé du logement et l’espace public de la rue. Si ce partage se réduisait à des rencontres épisodiques, la cohabitation entre voisins serait sans histoires. Mais tel n’est pas le cas. Les parties communes ont pour vocation d’être partagées sans pour autant qu’un accord préalable sur la manière de s’y comporter ou sur leur utilisation ait été établi. Aussi sont-elles le lieu privilégié de confrontations entre différentes conceptions de la civilité, de la propreté, de la sociabilité, du savoir-vivre… C’est ici notamment que se déroulent les luttes destinées à faire prévaloir son identité ou à éviter de se voir imposer une image stigmatisée.
Attentifs à ce qui se passe dans ces espaces entre-deux - à la fois lieux de passage et scène où se confrontent différentes cultures de l’habiter -, les ethnologues et sociologues réunis dans cet ouvrage analysent les mécanismes récurrents, les codes sociaux et les normes culturelles mis en oeuvre par les habitants pour produire des règles de vie communes possibles et les inscrire dans des contextes aussi divers qu’imbriqués : individuel et familial, collectif et social. Au-delà des variations et des différences qu’ils décrivent, les auteurs montrent comment l’établissement d’un ordre, souvent provisoire, résulte de confrontations et de négociations quotidiennes où se jouent les rapports à soi et aux autres - de quoi interpeller les concepteurs (architectes, urbanistes, aménageurs) ainsi que les gestionnaires de nos cadres bâtis (bailleurs, syndics, élus), surtout lorsqu’ils se lancent dans des politiques dites de « résidentialisation ».
Bernard Haumont, sociologue, est professeur honoraire des Écoles nationales supérieures d’architecture. Il est associé au laboratoire Architecture, Ville, Urbanisme, Environnement (UMR CNRS 7218) et professeur associé à la School of Architecture and Urban Planning (Huazhong University, Wuhan, Chine). Il mène des recherches sur les dimensions matérielles et les manifestations sociales des identités collectives. Il s’intéresse ainsi aux doctrines architecturales et urbanistiques contemporaines.
Alain Morel a élaboré et suivi, au sein du ministère de la Culture, le programme de recherche dont les résultats sont publiés dans ce volume. Il est l’auteur d’articles sur des questions urbaines, notamment sur le thème de la culture architecturale des habitants.
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Le triangle du XIVe
Des nouveaux habitants dans un vieux quartier de Paris
Sabine Chalvon-Demersay
1984
Les fruits de la vigne
Représentations de l’environnement naturel en Languedoc
Christiane Amiel
1985
La foi des charbonniers
Les mineurs dans la Bataille du charbon 1945-1947
Evelyne Desbois, Yves Jeanneau et Bruno Mattéi
1986
L’herbe qui renouvelle
Un aspect de la médecine traditionnelle en Haute-Provence
Pierre Lieutaghi
1986
Ethnologies en miroir
La France et les pays de langue allemande
Isac Chiva et Utz Jeggle (dir.)
1987
Des sauvages en Occident
Les cultures tauromachiques en Camargue et en Andalousie
Frédéric Saumade
1994