3. Étude du matériel céramique
p. 45‑61
Texte intégral
1Le matériel céramique se signale à Canneville par sa rareté : les carrés fouillés n’ont fourni que 471 tessons chasséens. Pour cette étude non spatiale, nous avons joint à ce corpus les tessons recueillis par A. Lesbros lors de ses sondages, et qu’il nous a confiés, et ceux trouvés dans les tranchées exploratoires ; ils ont été triés selon les critères qui avaient été vérifiés par l’AC, sauf pour les tessons à dégraissant coquille, qui ont été classés comme chasséens sur les formes qu’ils permettent de reconstituer. Le faible nombre des formes reconstituables a conduit à garder la classification selon les types de dégraissants déjà utilisée pour l’AC, mais cette fois, au lieu de définir des catégories aussi larges que possible et de classer selon le dégraissant principal lorsque plusieurs matériaux entrent dans la pâte, nous avons établi une première distinction au niveau de la complexité du dégraissant, créant deux grands groupes, celui des dégraissants simples et celui des dégraissants composites.
3.1. Conditions de l’étude
2Les 471 tessons n’ont permis de reconstituer que 57 individus, auxquels il faut ajouter une tête de statuette (9K). Ils se répartissent en 47 récipients, 1 vase‑support (9H), et 7 plats à pain (9A‑G). Le site a d’autre part fourni 2 organes de préhension (8A, 8B) et 6 éléments de décor (8C‑H). Ces deux dernières catégories font l’objet d’une présentation spéciale à l’échelle 1, alors que les récipients, vases‑supports et plats à pain sont à l’échelle 1/2. Ces 57 individus sont représentés par 1 seul tesson pour 48 d’entre eux (84 % du corpus), 2 tessons pour 4 individus, 3 tessons pour 3 autres, 4 et 6 tessons respectivement pour deux individus très privilégiés. Cela suffit à expliquer le petit nombre de reconstitutions fiables : les formes complètes sont très rares, et les diamètres calculés au conformateur restent largement hypothétiques. Il est apparu au cours de cette étude que les formes sont d’autant plus perceptibles que les récipients sont plus petits, ce qui donne naissance à plusieurs hypothèses : ou les formes sont plus repérables sur de petits récipients et nous avons affaire à un phénomène banal en archéologie, auquel cas notre corpus n’est pas plus faussé que ceux fournis par d’autres sites ; ou bien, à Canneville, les effets mécaniques dus à la double occupation (dont nous avons vu l’impact sur la répartition spatiale au chapitre précédent) ont davantage atteint les grands récipients ; ou encore les effets chimiques de l’érosion se sont ajoutés aux effets mécaniques, et c’est à cause de la composition de leur pâte que les grands récipients sont plus fragiles et ce lien fonctionnel entre pâte et taille des vases est condamné à rester un pressentiment, faute de formes à étudier. Nous estimons, sans pouvoir le prouver, que les deux derniers phénomènes ont fortement joué à Canneville, et que le corpus se trouve donc faussé par une surreprésentation des petits récipients.
3Nous avons utilisé une terminologie simplifiée qui essaie de ne pas outrepasser ce que le tesson laisse percevoir du récipient d’origine : « carène » : le mot s’applique à toute rupture de ligne entre le fond et la panse ; elle peut être « vive » ou « mousse », « haute », « médiane » ou « basse » ; « col » : le mot s’applique à tout tesson de bord présentant les traces d’une rupture de ligne entre la panse et le bord ; l’impossibilité de connaître la forme de la panse arrête souvent la description à ce niveau ; « départ de panse » : il s’agit d’un tesson de panse permettant de pressentir la présence d’un col marqué ; là aussi il est impossible d’aller plus loin ; « vase à profil sinueux » : il s’agit de tessons dont le profil permet d’établir une faible différence, sans rupture de ligne, entre le diamètre au bord et le diamètre maximum ; « écuelle » : récipient dont on peut vraisemblablement supposer que le diamètre maximum est supérieur à la profondeur ; « bol » : récipient hémisphérique dont le diamètre maximum se situe au bord et dont le diamètre est égal à la profondeur ; « vase à ouverture rétrécie » : récipient sans col, dont l’ouverture est plus étroite que le diamètre maximum.
4Le vocabulaire descriptif utilisé pour les pâtes nécessite lui aussi quelques définitions : « pâte tendre » : il s’agit d’une pâte d’aspect fragile, où les vacuoles laissées par l’érosion auront des bords émoussés ; sans prendre en compte les lissages éventuels, le toucher en est plus doux que pour les « pâtes dures », plus rugueuses, solides et qui seront, de surcroît, sonores ; « surface soignée » : s’applique à des surfaces qui donnent l’impression d’avoir été régularisées avec un instrument ; les « surfaces irrégulières », au contraire, ont dû avoir été mises en forme simplement à la main ; « lissage » : traces ou persistance d’un état de surface où un lissage a partiellement ou totalement recouvert le dégraissant ; le lissage est indépendant de la régularisation : certains lissages ont été effectués sur des surfaces irrégulières ; l’absence de lissage ne saurait être pertinente étant donné l’importance de l’érosion sur le site ; le « lustrage » indique un lissage prononcé qui a donné une surface luisante ; nous utilisons l’expression « fausse engobe » quand le lissage a laissé à la surface une pellicule qui s’écaille à l’érosion.
5Les dégraissants sont énumérés selon un ordre quantitativement décroissant, selon des évaluations faites sur cassures fraîches et à la loupe ; les expressions « présence de » et « inclusions » font référence à des matériaux présents dans l’argile mais qui ne semblent pas avoir été ajoutés volontairement (sable extrêmement fin, gravillons, matériaux organiques qui ont laissé des traces noires diffuses, orientées selon le feuilletage de l’argile) ; l’adjectif « régulier » et son contraire, appliqués au dégraissant, est une notion de calibrage. Les indications de couleur sont données pour la surface externe, l’épaisseur de la pâte et la surface interne ; le tiret indique la répétition du mot précédent. Les diamètres donnés, sauf mention spéciale, sont toujours des diamètres internes.
3.2. Dégraissants simples
6La fig. 33 regroupe tous les éléments de ce groupe suffisamment fiables pour permettre un commentaire, soit 27 individus (les tessons de même appartenance mais ne permettant pas une reconstitution figurent sur les planches, mais n’ont pas été orientés). Quatre dégraissants simples se retrouvent à Canneville : dégraissant coquillier blanc, composé de minuscules coquillages fossiles (N = 13), dégraissant calcaire gris, composé de petits morceaux de calcaire devenus gris à la cuisson (N = 7), dégraissant coquille, composé de fragments irréguliers de coquille ressemblant à celle des moules (N = 4), dégraissant silex, petits fragments de silex broyé (N = 2).

● Fig. 33 – Céramique : formes et dégraissants simples (les nos renvoient aux planches en fin de chapitre).
3.2.1. Dégraissant coquillier blanc
7Le groupe du dégraissant coquillier blanc est le mieux représenté, avec 10 formes, alors qu’avec 142 tessons il venait après le groupe du calcaire gris dans l’étude du chapitre précédent. Ces 10 formes se répartissent en 5 types :
8– 3 écuelles à carène médiane vive en Z (1A, 1B, 1C) ; ces formes apparaissent à la phase II du Chasséen septentrional.
9– 2 récipients à carène mousse basse et paroi rectiligne légèrement rentrante (1D, 1E) ; le deuxième est non décoré et nettement plus petit que les formes de même type connues à Jonquières ; le premier porte un décor de bord (8F) qui reste original : mentionné dans toutes les études des décors du Chasséen septentrional (Burnez 1978: 44; Martinez 1984 : 53 ; Martinez 1985 : 34, 75), il n’entre dans aucun système explicatif ; le décor suspendu à un triangle est connu dans le Chasséen de l’ouest de la France (Joussaume 1972 : 417‑429), mais il s’agit d’un décor sur rebord d’épaulement, le triangle est rempli d’incisions très symétriques, et le motif suspendu semble être une reprise de cette arborescence régulière ; ici le motif suspendu est formé de deux courbes horizontales, remplies d’incisions irrégulières, et le triangle est divisé en deux zones remplies de croisillons d’orientation différente ; cette technique de remplissage de triangle est signalée à Chassey (Thévenot 1969 : pl. 31‑7), mais sur une assiette à marli dont le reste du décor est totalement différent. On se trouve donc devant un motif à double affinité, sur une forme absente des deux ensembles de référence, et qui appartient plutôt à la phase ancienne, alors que la présence de récipients décorés est un caractère de la seconde phase (Martinez 1984, 1985).
10– 1 récipient à carène mousse basse et parois éversées (2A). Ce type de forme est trouvé à Jonquières et se situerait dans la phase ancienne.
11– 2 bols hémisphériques à décor de mamelons (2D, 2E)/ Les bols existent durant tout le Chasséen septentrional ; le bol décoré d’une seule rangée de mamelons (8C) se retrouve au Coq Galleux (Toupet 1979), en phase récente, mais sous un bord aplati, alors qu’ici il est arrondi. A Chassey il existe sur le même type de récipient (Thévenot 1969). Ce site fournit aussi le décor de mamelons multiples (8E), qui existe aussi à Fort‑Harrouard (Bailloud 1971 : pl. 125‑3). G. Bailloud a signalé la ressemblance entre ce site et le fond du fossé de Boury (Bailloud 1982A), ce qui donne à ce décor une valeur d’indicateur de la phase II.
12– 2 récipients à ouverture rétrécie (2F, 2G). La forme est banale et ne peut servir à classer le site.
13Dans le matériel appartenant à ce groupe on trouve également un organe de préhension (8A) en oreille, forme fréquente dans tout le Chasséen septentrional (Blanchet, Petit 1972 : 400), et un petit tesson décoré (8H) dans le style de Bougon, qui constitue une référence précise à l’Ouest, caractère déjà souligné à propos du site de Jonquières (Blanchet 1975).
14Avec ce dégraissant nous avons pratiquement fait le tour des formes fiables du site. Il s’agit de petits récipients, de pâtes dures, et de formes très typées, ce qui suffit à expliquer qu’elles soient facilement reconstituables.
3.2.2. Dégraissant silex
15Ce groupe a fourni un bord ourlé, sur un récipient de petit diamètre (2I) ; les bords ourlés sont connus dans le Chasséen, présents à Chassey sous forme d’ourles peu prononcées (Thévenot 1969 :15, fig. 3), et aux Chatelliers du Vieil‑Auzay (80) (Joussaume 1981 : 162). Ils existent aussi à Noyen (Mordant, Mordant 1972 : 562), sur des récipients dont la surface présente une fausse engobe, et une forme semblable à celle du tesson 2 J, que nous avons joint à ce groupe bien que nous n’ayons pas pu voir le dégraissant, précisément à cause de cette fausse engobe. Le tesson décoré au poinçon triangulaire (8G) est lui aussi dégraissé au silex. Ce type de dégraissant est considéré comme ancien dans le Chasséen septentrional.
3.2.3. Dégraissant calcaire gris
16Ce groupe a fourni 3 plats à pain non décorés (9B‑ D) et 4 bords de récipients :
1 bord de récipient à ouverture rétrécie (3A) ;
3 cols de récipients à profil sinueux (3B‑D) ; le dernier, porteur d’un gros bouton (8D) à l’inflexion du col et de la panse correspond à un type de récipient de grande taille, qui apparaît à la phase II et se poursuit en phase récente. Le bouton très en relief et le grand diamètre font penser à un vase du Coq Galleux (Toupet 1979) qui se distingue cependant par son dégraissant (coquille et nummulite), et une ouverture ovale.
3.2.4. Dégraissant coquille
17Ce groupe a fourni 4 cols droits dont deux laissent pressentir un élargissement de la panse (4A‑D). Il s’agit de pâtes tendres, très fortement érodées et on peut craindre que ce groupe soit sous‑représenté.
3.2.5 Conclusion
18Il ressort de ce regroupement par les dégraissants simples que les formes typiques du Chasséen septentrional (carènes, décors incisés et poinçonnés) semblent utiliser le calcaire coquillier, et lui seul ; il en est de même pour les cols droits et le dégraissant à la coquille, qui paraissent également liés.
3.3. Dégraissants composites
19Ce groupe, dont les éléments fiables ont été regroupés sur la fig. 34, ne permet pas une classification aussi nette que celui des dégraissants simples. Il faut noter qu’à deux exceptions près, les récipients contiennent toujours au moins un des dégraissants simples.

● Fig. 34 – Céramique : formes et dégraissants composites.
20– La préhension en olive (8B) : sans l’existence de deux plats à pain (9A, 9E), présentant la même association de dégraissants mais avec une couleur de pâte différente (beige et non noire), on pourrait croire à une origine exogène ; si l’on se fie aux deux diamètres calculés sur le tesson 5E, il s’agit d’une préhension située à la fonction d’un col étroit et d’une panse beaucoup plus large ; c’est encore Noyen qui fournit une bouteille de ce type (Mordant, Mordant 1978 : 568), et l’emploi de la chamotte comme dégraissant est attesté sur ce site.
21– Les récipients à panse globulaire (5C, 5D) : l’infléchissement au niveau du départ du col laisse pressentir un col légèrement éversé, ce qui correspond à des formes banales dans le Chasséen septentrional ; il faut noter que l’aspect de la pâte, fine, dure et lissée, rappelle encore Noyen. Le col droit (5B) est banal.
22– Le vase‑support (9H) est complètement original par ses dégraissants ; un petit vase‑support, cylindrique et quadripode du Coq Galleux (Toupet 1979) présente le même chanfrein ; la disparition du décor sur les vases‑supports est un caractère récent. Le col éversé (5A) est lui aussi très original, tant par son dégraissant que par sa forme (extrême amincissement à la jonction panse‑col).
23– Les cols droits de grands récipients (6A‑C) qui présentent des associations de dégraissants variées mais semblent représenter des cols assez courts font penser à la phase récente du Chasséen septentrional.
24– Les cols éversés (6E, 7A, 7B) apparaissent en phase moyenne et se poursuivent en phase récente, à quoi feraient songer les grands diamètres de ces récipients.
25Il faut mentionner hors de ce classement par dégraissant la tête de statuette (9K), dont le lissage ne permet pas d’apprécier la pâte ; elle est sans aucun trait distinctif ; seule la perforation de la base, destinée à la fixer sur un corps, permet de la reconnaître ; elle se distingue donc de celle trouvée au Coq Galleux (Toupet 1979), qui portait quelques marques et n’avait pas de perforation.
3.4. Conclusion
26La présence des carènes vives en Z, de récipients de petite et grande taille avec peu de tailles moyennes, celle de décors sur récipients, accompagnée de l’absence de décor sur le vase‑support, font placer Canneville à la charnière de la phase II et de la phase III du Chasséen septentrional. La persistance de quelques critères anciens (carènes basses, dégraissant silex) ne contredit pas cette position puisque cette évolution joue sur des rapports quantitatifs tout autant que sur la présence ou l’absence des critères.
3.5. Catalogue de la céramique (pl. 1 à 9)
27N’ont été dessinés et catalogués que les tessons remarquables, sur lesquels est fondée l’étude céramique ; l’identificateur du tesson, en caractères gras, est suivi de l’indication de sa provenance, lettre et numéro de carré (ex : L101 ), numéro de code de la structure (ex : P106 pour la fosse chasséenne), ou de l’abréviation TR pour le matériel provenant des tranchées exploratoires, ou LES pour celui des sondages de A. Lesbros.
281A – (L101) – écuelle à carène vive en Z : pâte dure, grise/‑/beige rosé ; surface soignée, rugueuse, érodée ; dég. coquillier blanc, abondant ; rares inclusions grises ; Ep. au col : 6 mm, à carène : 11 mm ; diam, extérieur à carène : 190 mm.
291B – (K101) – écuelle à carène vive en Z : pâte dure, noire/‑/‑ ; surface extérieure soignée, rugueuse ; rainure sous le col ; lissage intérieur perceptible ; dég, coquillier blanc, très fin, abondant; Ep. au col : 4,5 mm, à carène :6,5 mm : diam. extérieur à carène ; 190 mm.
301C – (TR) – écuelle à carène vive en Z : pâte dure, grise/noire /‑; surface soignée, rugueuse, lissage interne visible ; double rainure soulignant le col surface externe ; raccord du fond et de la panse lisible sur cassure ; dég. coquillier blanc, très fin, abondant ; présence de sable très fin ; Ep. au col : 4,5 mm, à carène : 9 mm ; diam. extérieur à carène : 182 mm.
311D – (TR) – récipient à carène mousse, basse et paroi rectiligne : pâte dure, grise/noire/grise ; surface soignée, rugueuse, érodée ; bord aplati ; dég. coquillier blanc, fin, très abondant ; Ep. au bord : 4 mm, au centre : 7,5 mm ; diam. au col : 194 mm (cf. 8F).
321E – (P108) – récipient à carène mousse, basse, et paroi rectiligne : pâte dure, noire/‑/beige ; surface soignée, rugueuse, érodée ; bord aplati en biseau ; dég. coquillier blanc, fin, très abondant ; Ep. au bord : 4 mm, à carène : 7,5 mm ; diam. extérieur au bord : 120 mm, à carène : 130 mm.
331F – (P106) – tesson de carène mousse, basse : pâte dure, noire/ ‑/‑ ; érosion sévère à vacuoles multiples ; surface inétudiable ; dég. coquillier blanc, très fin, visible seulement sur cassure fraîche, très abondant ; Ep. à carène : 7,5 mm, sur paroi : 4 mm.
341G – (TR) – bord de récipient à paroi rectiligne : pâte dure, rose/ ‑/‑ ; surface soignée, rugueuse ; dég. coquillier blanc, fin, très abondant ; Ep. au bord : 4,5 mm, sur paroi : 5,5 mm.

● PL. 1 – Dégraissants simples : calcaire coquillier blanc.
352A – (M101) – récipient à carène mousse, basse, et paroi éversée : pâte dure, beige/‑/‑ ; érosion à petites vacuoles ; surface externe soignée, lissage interne perceptible ; dég. coquillier blanc, très fin, abondant ; Ep. : 5,5 mm ; diam. externe à carène : 180 mm.
362B – (L110) – tesson de carène mousse : pâte dure, noire/‑/‑ ; forte érosion, nombreuses vacuoles ; surface externe non étudiable, lissage interne (vacuoles moins nombreuses) : dég. coquillier blanc, fin, visible seulement sur cassure fraîche, abondant ; Ep. : 5 mm,
372C – (J108) – tesson de carène mousse : pâte dure, beige/‑/‑ ; très forte érosion à nombreuses vacuoles ; surface externe non étudiable ; lissage interne probable (vacuoles moins nombreuses) ; dég. coquillier blanc, très fin, abondant ; Ep. : 5 mm.
382D – (L111‑N110) – bol hémisphérique : pâte dure, grise/‑/‑ ; surface soignée, rugueuse, avec traces de fausse engobe ; lissage interne perceptible ; bord arrondi ; dég. coquillier blanc, irrégulier, très abondant ; rares inclusions grises plus grosses ; Ep. au bord : 6 mm, sur mamelon : 13 mm ; diam. au bord : 116 mm (cf. 8C).
392E – (LES) – bol hémisphérique : pâte dure, beige rosé/‑/‑ ; surface soignée avec traces de fausse engobe ; lissage interne visible ; bord aminci ; dég. coquillier blanc, très fin, très abondant, avec rares inclusions grises plus grosses ; Ep. à paroi : 6,5 mm, sur mamelon : 13 mm ; diam. au bord : 113 mm (cf. 8E).
402F – (TR) – bord de récipient à ouverture rétrécie : pâte dure, rouge/‑/‑ ; énormes vacuoles ; surface soignée ; bord arrondi ; dég. coquillier blanc, gros, abondant ; présence de sable ; Ep. : 10 mm, diam. au col : 197 mm.
412G – (TR) – bord de récipient à ouverture rétrécie ; pâte dure, rouge/‑/‑ ; énormes vacuoles ; surface soignée ; bord arrondi ; dég, coquillier blanc, gros, abondant, présence de sable ; Ep. :12 mm ; diam. au col : 198 mm.
422H – (J108) – tesson de bord : pâte dure, rouge/‑/‑ ; énormes vacuoles ; surface soignée ; bord arrondi ; dég. coquillier blanc, gros, abondant ; présence de sable ; Ep. au bord : 9 mm.
432I – (J108) – tesson de bord : pâte dure, beige/‑/‑ ; surface soignée, lissage interne et externe ; bord replié sur l’extérieur en ourle irrégulière ; dég. silex pilé, de taille moyenne, abondant ; Ep. sous ourle : 6 mm ; diam. au col : 136 mm.
442J – (TR) – bord d’écuelle : pâte dure, brun rouge/brune/‑ ; surface soignée, lissage interne et externe avec fausse engobe ; bord à ourle régulière soulignée d’une rainure mousse ; dég. invisible ; Ep. : 5,5 mm ; diam. : 314 mm.
452K – tesson de bord : pâte dure, brune/‑/‑ ; surface soignée, rugueuse ; bord aminci ; dég. silex pilé, de taille moyenne, abondant ; Ep. au bord : 3,5 mm.

● PI. 2 – Dégraissants simples : calcaire coquillier blanc (suite) ; silex.
463A – (G112) – bord de récipient à ouverture rétrécie : pâte dure, grise/rose/grise ; surface soignée, lissage interne et externe ; bord arrondi ; dég. calcaire gris, fin, abondant ; Ep. au bord : 5 mm, sur paroi : 7,5 mm ; diam. au bord : 134 mm.
473B – (LES) – bord de récipient à profil sinueux : pâte dure, noire/ ‑/‑ ; vacuoles ; surface soignée, lissage interne et externe ; bord aplati ; dég, calcaire gris, fin .abondant ; Ep. : 4mm;diam.au col : 174 mm, sur paroi : 172 mm.
483C – (TR) – bord de récipient à ouverture rétrécie : pâte dure, noire/‑/‑ ; nombreuses et grandes vacuoles ; surface non étudiable ; bord arrondi ; dég. calcaire gris, fin, abondant, visible seulement sur cassure fraîche ; Ep, : 7 mm ; diam. au col ; 234 mm.
493D – (TR) – bord de récipient à ouverture rétrécie : pâte dure, noire/‑/‑ ; lissage interne et externe ; bord aplati ; dég. calcaire gris, détaillé moyenne, abondant ; Ep.au bord : 5 mm, sur paroi : 7 mm ; diam. au col : 285 mm, sur paroi : 290 mm (cf. 8D).
503E – (L101) – tesson de panse : pâte dure, noire/‑/‑ ; lissage interne et externe ; dég. calcaire gris, fin, abondant ; Ep. : 7,5 mm.
513F – (P106) – tesson de bord : pâte très érodée, à nombreuses vacuoles, rose/grise/‑ ; bord arrondi ; surface non étudiable ; dég. calcaire gris, fin, abondant ; Ep. : 7,5 mm.
523G – (C112) – tesson de bord : pâte dure, grise/‑/‑ ; surface soignée, rugueuse ; bord arrondi ; dég. calcaire gris, fin, abondant ; Ep. au bord : 6 mm.
533H – (G112) – tesson de bord : pâte dure, noire/‑/‑ ; surface soignée, rugueuse ; bord aminci ; dég. calcaire gris, fin, abondant ; Ep. au bord : 6 mm.

● PI. 3 – Dégraissants simples : calcaire gris.
544A – (LES) – tesson de col droit : pâte tendre, à grosses vacuoles, brun rouge/noire/brun rouge ; surface irrégulière avec empreintes anarchiques en creux (fibres végétales ?) ; bord aminci ; dég. irrégulier, de fragments de coquille feuilletée, abondant ; Ep. au bord : 4,5 mm, au col : 8,5 mm ; diam. au col : 220 mm.
554B – (J 108) – tesson de col droit : pâte tendre, à nombreuses grosses vacuoles, beige/‑/‑ ; surface irrégulière, avec empreintes ; bord aminci ; dég. coquille feuilletée, de taille moyenne, abondant ; Ep. au bord : 5 mm, au col : 8 mm ; diam. au bord : 270 mm.
564C – (K102) – tesson de bord : pâte tendre, à vacuoles, rouge/ noire/rouge ; surface irrégulière avec empreintes ; bord aminci ; dég. coquille feuilletée, abondant, très irrégulier ; Ep. au bord : 4,5 mm, au col : 8 mm ; diam. au bord : 208 mm.
574D – (K100) – tesson de bord : pâte dure, à nombreuses vacuoles, noire/‑/‑ ; surface irrégulière ; bord arrondi ; dég. coquille feuilletée, très irrégulier ; présence de sable très fin ; Ep. : 4,5 mm ; diam. au bord : 183 mm.
584E – (LES) – tesson de carène mousse basse : pâte dure, brun rouge/noire/‑ ; surface externe soignée, lissage interne ; dég. coquille feuilletée, de taille moyenne, abondant ; Ep. : 5,5 mm ; diam. à carène : 214 mm, sur fond : 160 mm.

● PL. 4 – Dégraissants simples : coquille.
595A – (L127) – col légèrement éversé : pâte dure, beige/noire/ beige ; surface soignée, rugueuse ; bord arrondi ; dég. chamotte et sable, fin, abondant ; présence de traces noires organiques ; Ep. au bord : 6,5 mm, au col : 4,5 mm.
605B – (F112) – col très légèrement éversé : pâte dure, gris rosé/ grise/gris rosé ; surface soignée, lissage interne et externe ; bord aminci ; dég. chamotte et silex pilé, fin, abondant ; présence de sable fin et traces noires organiques ; Ep. : 5 mm ; diam. au bord : 124 mm.
615C – (M102) – panse de récipient globulaire à col éversé : pâte très dure, à grandes vacuoles, rose/noire/‑ ; surface irrégulière, lissage interne et externe ; dég. chamotte et silex pilé, fin, abondant ; présence de sable fin ; Ep. au col : 3 mm, sur panse : 6 mm ; diam. : 156 mm.
625D – (L102) – panse de vase globulaire : pâte très dure, à petites vacuoles, rose/noire/rose ; surface soignée, irrégulière, lissage interne et externe ; dég. chamotte et silex pilé, fin, abondant ; présence de sable fin ; Ep. au col : 3 mm, sur panse : 5,5 mm ; diam. : 134 mm.
635E – (L100) – départ de panse à préhension horizontale : pâte tendre, à nombreuses vacuoles, noire/‑/‑ ; surface externe soignée, interne irrégulière ; dég. chamotte et coquillier blanc ; inclusions noires et traces noires organiques ; Ep. sur panse : 3 mm, sur col : 8,5 mm ; diam. au col : 94 mm, sur panse : 152 mm (cf. 8B).
645F – (L101) – tesson de panse : pâte dure, rouge/noire/rouge ; lissage externe, surface interne très érodée ; trace d’une perforation sous‑cutanée horizontale ; dég. coquillier blanc, nummulite et chamotte ; grosses inclusions et traces noires organiques ; présence de sable très fin ; Ep. à panse : 5 mm.

● PI. 5 – Dégraissants composites comportant de la chamotte.
656A – (L 102) – tesson de bord droit : pâte dure, beige/‑/‑ ; surface soignée ; bord arrondi ; dég. coquillier blanc et silex pilé, très fin, rare ; Ep. : 5 mm ; diam. au bord : 240 mm.
666B – (LES) – bord de récipient à profil sinueux : pâte dure, noire/ grise/noire ; lustrage externe, lissage interne ; bord aplati ; dég. calcaire gris, coquillier blanc et nummulite, fin, abondant ; traces noires organiques et présence de sable très fin ; Ep. au bord : 6 mm, sur paroi : 4 mm ; diam. au bord : 266 mm.
676C – (LES) – tesson de bord : pâte dure, rouge/grise/rouge ; surface soignée ; bord aminci en biseau ; dég. calcaire gris et silex, fin, rare ; présence de sable très fin ; Ep. au bord : 5 mm, à panse : 6,5 mm.
686D – (M110) – tesson de bord : pâte dure, noire/grise/rouge ; surface soignée, rugueuse ; dég. calcaire gris, coquillier blanc, nummulite ; présence de sable très fin ; Ep. au bord : 4,5 mm.
696E – (K103‑J101) – col éversé : pâte dure, rouge/‑/‑ ; surface soignée ; bord légèrement aplati ; dég. calcaire gris et nummulite, de taille moyenne, abondant ; présence de sable fin ; Ep. au bord : 5 mm, au col : 9 mm ; diam. au bord : 194 mm, au col : 162 mm.
706F – (LES) – tesson de col très éversé : pâte dure, rouge/noire/ rouge ; rainure probable soulignant le col ; dég. chamotte et nummulite, de taille moyenne, rare ; présence de sable fin ; Ep. au bord : 5 mm, au col ; 7 mm ; diam. au col : 102 mm.
716G – (K107) – tessons de col éversé et de panse : pâte dure, rouge/noire/rouge ; lissage interne et externe, fausse engobe ; bord aminci ; traces de perforations sous‑cutanées horizontales ; dég. calcaire gris et nummulite ; présence de sable fin et de traces noires organiques ; Ep. au col : 9 mm ; diam. sur tesson de panse au niveau préhension : 220 mm, au bord : 154 mm.

● PI. 6 – Dégraissants composites comportant de la nummulite.
727A – (L102‑K103) – col éversé : pâte dure, rugueuse, grise/‑/rose et grise ; surface soignée, bord arrondi ; dég. chamotte, coquillier blanc et nummulite, taille moyenne ; présence de silice roulée et de fragments de silex ; Ep. au bord : 5 mm, au col : 9 mm ; diam. au bord : 291 mm, au col : 252 mm.
737B – (TR) – tesson de col : pâte dure, rouge/noire/rouge ; lissage interne et externe, fausse engobe ; dég. coquillier blanc et nummulite, taille moyenne ; Ep. au col : 8 mm ; diam. au col : 308 mm.
747C – (LES) – départ de panse : pâte dure, rouge/noire/rouge ; lissage interne et externe avec fausse engobe ; dég. coquillier blanc et nummulite, de taille moyenne ; présence d’inclusions grises ; Ep. au col : 11 mm, sur panse : 6 mm ; diam. au col : 340 mm.

● PI. 7 – Dégraissants composites : grands récipients.
758A – (L108) – préhension verticale, à perforation horizontale hors panse : pâte tendre, grise/noire/‑ ; petites vacuoles très nombreuses ; surface externe inétudiable, lissage interne sur surface irrégulière ; dég. coquillier blanc, très fin, très abondant.
768B – préhension horizontale en olive : perforation hors panse, de gauche à droite (cf. 5E).
778C – mamelons arrondis appliqués sous le bord ; raccord invisible (cf. 2D).
788D – mamelon légèrement aplati appliqué à l’inflexion de la panse ; raccord invisible (cf. 3D).
798E – mamelons appliqués sur la panse ; cinq sont entiers, avec raccord invisible ; la cicatrice d’arrachement d’un sixième se voit sur la cassure (cf. 2E).
808F – décor incisé sous bord ; incisions irrégulières, imprécises, avec repentirs, sans doute réalisées sur pâte sèche (cf. 1D).
818G – (L101) – décor poinçonné, réalisé avec un poinçon mousse de section triangulaire ; pâte dure, beige/grise/rouge ; très forte érosion ; surface irrégulière ; dég. silex pilé, fin, abondant.
828H – (K102) – décor en damier incisé, avec un poinçon extrêmement fin, en incisions légères et irrégulières ; les pointillés ont été réalisés avec le même outil, pénétrant de biais dans la pâte fraîche ; pâte dure, beige/noire/beige ; surface soignée ; dég. coquillier blanc, très fin et très abondant.

● PI. 8 – Eléments de préhension et décors.
E et F, dessins de B. Lambot
839A – (LES) – fragment de plat à pain : pâte tendre, beige/‑/‑ ; surface irrégulière ; bord arrondi ; dég, chamotte et coquillier blanc, irrégulier, abondant ; Ep. de 11 à 12 mm.
849B – (LES) – fragment de plat à pain : pâte dure, rose/‑/‑ ; surface irrégulière ; bord aminci ; dég. calcaire gris, irrégulier, abondant ; présence de sable fin ; Ep, de 11 à 13 mm.
859C – (F113) – fragment de plat à pain : pâte dure, grise/‑/‑ ; dég. calcaire gris, de taille moyenne, très abondant ; Ep. de 10 à 11 mm.
869D – (M109) – fragment de plat à pain : pâte dure, gris rosé/‑/‑ ; surface irrégulière ; amincissement prononcé du bord ; dég. calcaire gris, de taille moyenne, très abondant ; présence de sable fin ; Ep. de 12 à 16 mm.
879E – (K100) – fragment de plat à pain : pâte tendre, beige/‑/‑ ; surface irrégulière ; bord en biseau mousse ; dég. chamotte et coquillier blanc, irrégulier, abondant ; présence de sable fin ; Ep. : 12 mm.
889F – (M110) – fragment de plat à pain : pâte dure, rose/‑/‑ ; surface irrégulière, amincissement du bord ; dég. calcaire gris, taille moyenne, abondant ; Ep. de 4 à 8 mm.
899G – (LES) – fragment de plat à pain : pâte dure, rose/‑/‑; surface irrégulière ; amincissement très prononcé du bord ; dég. calcaire gris, taille moyenne, très abondant ; Ep. de 8 à 10,5 mm.
909H – (L103) – fragment de vase‑support cylindrique : pâte dure, rouge/noire/‑ ; surface soignée, rugueuse, chanfrein effectué avec un instrument plat ; dég. nummulite et sable ; présence de quartz roulé ; Ep. : 8 mm.
9191 – (TR) – poignée de cuiller (?) : pâte dure, beige rosé/grise ; surface modelée à la main ; dég. calcaire gris, irrégulier, très abondant ; diam. à l’extrémité : 24 mm.
929J – (J108) – fragment de cuiller: pâte tendre, très érodée, beige/ ‑/‑ ; surface rugueuse ; bord aminci ; dég. coquillier blanc, irrégulier ; présence de quartz roulé ; Ep. : 8 mm.
939K – (N107) – tête de statuette : pâte dure, très fine, grise, flammée noir ; surface lissée avec fausse engobe ; dég. invisible ; 30 x 16 x 7,5 mm ; profondeur de la perforation : 31 mm.

● PI. 9 – Plats à pain (A à G), vase‑support (H), cuillers (I et J), statuette (K).
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