1 Achevé en septembre 1918.
2 Projet de paix perpétuelle, Appendice I : « Du désaccord entre la morale et la politique relativement à la paix perpétuelle ».
3 En français dans le texte.
4 Allusion à l’attitude des Russes dans les négociations de Brest-Litovsk.
5 C’est particulièrement Stefan Zweig qui est ici visé (voir supra notre présentation).
6 Karl von Stürgkh (1859-1916), ministre-président du gouvernement austro-hongrois de 1911 à 1916. István Tisza (1861-1918), ministre-président de la Hongrie de 1903 à 1905 et de 1913 à 1917.
7 Bloch pense au contraste entre la New Diplomacy américaine et les velléités impérialistes de la France, de l’Angleterre et de l’Italie, dont les dirigeants accueillirent d’abord avec froideur les principes énoncés par Wilson parce qu’ils contrecarraient leurs buts de guerre (annexions et réparations). Bloch propose la distinction entre lutte et guerre afin de départager les deux attitudes. Cette distinction lui paraît susceptible de clarifier la politique de l’Entente (ou du « monde ») en ses diverses tendances (c’est le sens des deux phrases qui suivent).
8 Sur Sonnino, voir le texte suivant, note 66.
9 Ferdinand Lassalle, Reden und Schriften, t. i, éd. par Eduard Bernstein, Berlin : Vorwärts, 1892, p. 301 (voir le texte suivant, note 79).
10 Deux conférences internationales de paix eurent lieu à La Haye en 1899 et 1907.
11 Ferdinand Foch (1851-1929), général français, chef de l’État-Major des armées de l’Entente à partir de mars 1918 ; il sera fait maréchal en août 1918.
12 Allusion à un canular selon lequel un avion français aurait largué des bombes près de Nuremberg le 2 août 1914. Le lendemain, le gouvernement allemand déclara la guerre à la France en faisant mention de cette nouvelle.
13 Il s’agit de Guillaume Ier (1797-1888). Chef militaire avant d’accéder au trône de Prusse en 1861, il dut s’enfuir après avoir en vain tenté d’arrêter la révolution de 1848 dans le grand-duché de Bade, mais il revint l’année suivante pour l’écraser et imposer son autorité sur ce territoire. Bloch rapproche cette période révolutionnaire de l’attitude des royaumes de Wurtemberg et de Bavière, longtemps jaloux de leur autonomie, à laquelle ils ne renoncèrent que sous l’effet de la guerre franco-allemande de 1870-1871.
14 « Teutsche Libertät ». Il s’agit de la liberté politique et confessionnelle revendiquée par la noblesse face aux pouvoirs impériaux, du xvie au xviiie siècle.
15 La Confédération germanique [Deutscher Bund], issue du congrès de Vienne en 1815 et dissoute en 1866, avait cédé la place à la Confédération de l’Allemagne du Nord [Norddeutscher Bund], créée en 1867 et transformée en Reich allemand en 1871 ; il y avait par ailleurs la Confédération de l’Allemagne du Sud [Süddeutscher Bund] qui rassemblait la Bade, la Bavière, la Hesse et le Wurtemberg. C’est à cette situation politique que renvoie la réflexion de Bloch, qui envisage ici la recréation de la Confédération germanique, mais dans un esprit différent de celui du Congrès de Vienne – sur la base du républicanisme de 1848.
16 Comme le remarque Martin Korol, les aperçus de Bloch sur l’histoire de la Prusse reposent entièrement sur l’exposé qu’en a fait Franz Mehring dans son ouvrage de 1893 Die Lessing-Legende [La Légende de Lessing] (Franz Mehring, Gesammelte Schriften, t. ix, Berlin : Dietz, 1975 ; voir en particulier les chapitres VI à VIII de la première partie). Cf. Ernst Bloch, Kampf, nicht Krieg. Politische Schriften 1917-1919, éd. par Martin Korol, Francfort-sur-le-Main : Suhrkamp, 1985, p. 613. Mehring (1846-1919) fut cofondateur en 1917 du Parti social-démocrate indépendant d’Allemagne.
17 Mehring écrit : « Trois chevaliers de Wilmersdorf près de Berlin ont 10, 8 et 3 fermes et ne fournissent chacun que la moitié d’un quart de cheval » (Franz Mehring, Gesammelte Schriften, op. cit., p. 93).
18 Cité dans Franz Mehring, Gesammelte Schriften, op. cit.
19 « Krippenreiter ». Le dictionnaire de Grimm donne comme équivalent latin nobilis vagabundus. Il s’agissait en effet de nobles ruinés qui allaient de château en château et s’y faisaient héberger sous le prétexte de leur origine noble.
20 Gustav von Schmoller (1838-1917), économiste et historien.
21 Cité dans Franz Mehring, Gesammelte Schriften, op. cit., p. 124.
22 Hugo Ball, « Preussen und Kant », Freie Zeitung, 24 avril 1918 (repris dans Hugo Ball, Der Künstler und die Zeitkrankheit – Ausgewählte Schriften, éd. par Hans Burkhard Schlichting, Francfort-sur-le-Main : Suhrkamp, 1984, p. 180).
23 Frédéric-Guillaume Ier (1688-1740), roi de Prusse à partir de 1713.
24 Cité dans Franz Mehring, Gesammelte Schriften, op. cit., p. 103.
25 Cf. ibid., p. 109 sq.
26 Frédéric II (1712-1786), dit Frédéric le Grand, roi de Prusse à partir de 1740.
27 Lessing à Friedrich Nicolai, le 25 août 1769 (Briefe von und an Lessing 1743-1770, éd. par Helmuth Kiesel en collaboration avec Georg Braungart et Klaus Fischer, Francfort-sur-le-Main : Deutscher Klassiker Verlag, 1987, p. 622).
28 Les passages suivants de l’autobiographie de Vittorio Alfieri sont cités dans Franz Mehring, Gesammelte Schriften, op. cit., p. 225.
29 Gerhard Johann David von Scharnhorst (1755-1813) réorganisa l’armée prussienne au début du xixe siècle.
30 Voir la note 31 dans le texte « L’Allemagne a-t-elle à perdre ou à gagner d’une défaite de ses militaires ? ».
31 Joachim II Hector (1505-1571), électeur de Brandebourg à partir de 1535.
32 Frédéric-Guillaume IV (1795-1861), roi de Prusse à partir de 1840.
33 Cité dans Mehring, Gesammelte Schriften, op. cit., p. 189.
34 Cité dans Franz Mehring, Gesammelte Schriften, op. cit., p. 215.
35 Ibid., p. 297.
36 Cf. ibid.
37 Joseph II (1741-1790), empereur germanique à partir de 1765.
38 Jaroslav Stransky (1884-1973), juriste.
39 Léon Trotsky, Der Krieg und die Internationale, Zurich : Borba, 1914, p. 8 sq. (« La guerre et l’Internationale », in : Léon Trotsky, La Guerre et la révolution, t. i : Le Naufrage de la IIe Internationale ; les débuts de la IIIe Internationale, trad. par A. Oak, Paris : Éd. Tête de feuilles, 1974, p. 69).
40 Léon Trotsky, Der Krieg und die Internationale, op. cit., p. 8 sq. (« La guerre et l’Internationale », op. cit., p. 69).
41 Probablement emprunté à la deuxième section (« Contre Hobbes ») du traité de Kant Il se peut que ce soit juste en théorie, mais en pratique cela ne vaut rien (1793).
42 Rodolphe Ier de Habsbourg (1218-1291), empereur germanique à partir de 1273.
43 Au château de Canossa eut lieu, en 1077, un épisode célèbre de la querelle des investitures, où le pape Grégoire VII reçut la soumission du roi des Romains Henri IV (duquel est issue la dynastie germanique des Staufen).
44 Friedrich von Schiller, Les Brigands, acte I, scène 2.
45 Voir infra, la note 18 du texte suivant.
46 La Neue Freie Presse [La Nouvelle Presse libre] était un quotidien viennois à grand tirage, d’orientation bourgeoise libérale.
47 Karl Renner (1870-1950), homme d’État autrichien, représentant de l’aile droite du Parti social-démocrate. On le considère en Autriche comme le père de la République (chancelier de 1918 à 1920 et en 1945, président de 1945 à 1950). Les idées de Renner ici discutées sont celles qu’il expose dans son ouvrage de 1917 Marxismus, Krieg und Internationale [Marxisme, guerre et Internationale] ; voir la note 61 du texte suivant.
48 Journal du Parti social-démocrate autrichien.
49 Heinrich Heine, préface à Französische Zustände (1833) ; De la France, trad. par H. Julia, Paris : Lévy, 1857, p. 14.
50 Sur Siegfried Flesch, voir la note 21 du texte suivant.
51 L’expression « poing cuirassé » avait été employée par l’empereur Guillaume II pour évoquer la force militaire prusso-allemande.
52 Serge Witte (1849-1915), homme d’État russe.
53 Benjamin Constant, De l’esprit de conquête et de l’usurpation dans leurs rapports avec la civilisation européenne (1814).
54 Karl Helfferich (1872-1924), économiste allemand.
55 C’est-à-dire membre du Parti social-démocrate indépendant d’Allemagne. Ce parti fut créé en avril 1917 en se scindant du Parti social-démocrate dont il rejetait la politique de soutien à la guerre.
56 Les pays de l’Entente avaient très mal réagi au traité de Brest-Litovsk, qui soulageait les Allemands du front de l’Est et allait leur permettre de concentrer leurs efforts militaires sur le front de l’Ouest. Pendant l’été 1918, la France et l’Angleterre décidèrent d’intervenir dans la guerre civile russe alors en cours, en dépêchant des troupes en Russie septentrionale, d’une part dans le but d’éviter que du matériel militaire allié ne tombe entre les mains des Allemands ou des bolcheviques, d’autre part dans l’espoir de battre l’armée bolchevique avec l’aide des Russes blancs et de rétablir de quelque manière le front de l’Est. Le président Wilson, qui avait reconnu dans un important discours de janvier 1918 le droit des Russes à poursuivre de manière pleinement indépendante leur développement politique, n’accepta qu’avec réticence et après plusieurs mois de tergiversations de participer à l’opération de Russie septentrionale. Une autre opération envisagée par les pays de l’Entente consistait à envoyer des troupes à Vladivostok, en Sibérie orientale, encore une fois afin de protéger du matériel militaire et de soutenir l’armée blanche ; l’aide militaire du Japon était également sollicitée. Wilson accepta beaucoup plus volontiers de participer à cette opération, à partir de juillet 1918, mais principalement afin d’exercer un contrôle sur les troupes japonaises ; le Japon, en effet, dont les visées expansionnistes étaient bien connues, entendait profiter de l’invasion sibérienne pour détacher politiquement de Moscou des territoires qui formeraient un État tampon entre lui-même et la Russie. Les troupes américaines de Sibérie, à la différence de celles de Russie septentrionale, reçurent l’ordre d’adopter une position de stricte neutralité dans la guerre civile russe.
57 Theodore Roosevelt (1858-1919), membre du Parti républicain, président des États-Unis de 1901 à 1909.
58 En français dans le texte. Frédéric-Guillaume Ier, roi de Prusse, avait employé cette expression en français pour parler du caractère inébranlable de son pouvoir et justifier son attitude absolutiste.
59 Dans son influent ouvrage Mitteleuropa (Berlin : Reimer, 1915 ; traduction française : L’Europe centrale, Neuchâtel/Paris : Delachaux et Niestlé/Payot, 1916), Friedrich Naumann (1860-1919) plaidait pour une union économique en Europe centrale sous la gouverne de l’Allemagne et légitimait la politique expansionniste de cette dernière.
60 Karl Marx, Le Manifeste communiste, trad. par M. Rubel, in : Karl Marx, Œuvres, t. i : Économie, Paris : Gallimard, 1965, p. 171.
61 Probablement Carl von Tyszka (1873-1935), cité au paragraphe suivant.
62 Lorenz von Stein (1815-1890), économiste et sociologue allemand.
63 Dans le texte de Tyszka, « volkstümlichen Arbeitsstaates » est entre guillemets ; nous rétablissons ces derniers pour plus de clarté.
64 Anton Menger (1841-1906), juriste et sociologue autrichien, d’orientation socialiste. Dans son ouvrage Neue Staatslehre (Iéna : G. Fischer, 1903), il distingue entre l’État socialiste, ou État populaire ouvrier, et l’État individualiste qui est l’État libéral bourgeois.
65 Carl von Tyszka, Die Lebenshaltung der arbeitenden Klassen in den bedeutenderen Industriestaaten, Iéna : Fischer, 1912, p. 67 sq.
66 En français dans le texte. Montesquieu, De l’esprit des lois, livre V, chapitre V, avant-dernier paragraphe : « Quoique, dans la démocratie, l’égalité réelle soit l’âme de l’État… »
67 Thomas Garrigue Masaryk (1850-1937), sociologue et philosophe tchèque, premier président de la République tchécoslovaque en 1920.
68 Il s’agit ici de l’État du New Jersey, dont Wilson était originaire (voir la note suivante).
69 « To the Democrats of New Jersey, March 20th, 1918 », in : The Papers of Woodrow Wilson, vol. 47 : March 13-May 12, 1918, Princeton (NJ) : Princeton University Press, 1984, p. 83.
70 « An Address at Mount Vernon, July 4, 1918 », in : The Papers of Woodrow Wilson, vol. 48 : May 13-July 17, 1918, Princeton (NJ) : Princeton University Press, 1985, p. 517.
71 Les aperçus qui suivent sur la culture américaine sont en partie redevables au roman Hjulet [La Roue] du Danois Johannes V. Jensen, que Bloch lut dès sa parution en traduction allemande (Das Rad, Berlin : Fischer, 1908).
72 Prentice Mulford (1834-1891), écrivain américain.
73 Sous prétexte de défendre le droit des peuples à l’autodétermination, le gouvernement allemand soutenait et promouvait les mouvements indépendantistes dans des territoires rattachés à l’empire russe tels que l’Ukraine ou la Finlande. Bloch est d’avis, déjà dans un article de la Freie Zeitung de décembre 1917 (cf. Ernst Bloch, Kampf, nicht Krieg. Politische Schriften, op. cit., p. 130), que ces manœuvres allemandes avaient pour but d’annexer les territoires séparés de la Russie et, à terme, d’écraser celle-ci. Seule l’entrée en guerre des Américains, pense-t-il ici, a contraint les Allemands à s’en tenir à une paix séparée avec les Russes.
74 Ces déclarations sont faites dans le contexte de la guerre civile russe qui commence à l’été 1918, où les « Russes blancs », soutenus par la France et l’Angleterre, tentent de renverser les bolcheviques (on parle de « terreur blanche » et de « terreur rouge »). Dans son article de la Freie Zeitung du 17 août 1918, intitulé « Die letzten Tage der Bolschewiki » ([Les derniers jours des bolcheviques], in : Kampf, nicht Krieg. Politische Schriften, op. cit., p. 318 sq.), Bloch est d’avis que les bolcheviques ne conserveront pas longtemps le pouvoir et qu’à supposer que les pays de l’Entente soient aussi impérialistes que l’Allemagne (ce dont il doute à cause de Wilson), Lénine devrait quand même accorder préférence à ceux-là plutôt qu’à l’impérialisme allemand qui a annexé une grande partie du territoire russe. Or, au lieu de cela, Lénine rechercha l’aide de l’Allemagne dans sa guerre contre les contre-révolutionnaires, qui plus est dans les conditions très contraignantes imposées par le traité de Brest-Litovsk.
75 Sur Rathenau, voir la note 68 du texte suivant.
76 À la page 53 de l’édition originale figure un astérisque avant le paragraphe suivant. Dans son édition, Martin Korol remplace de tels astérisques par un espace supplémentaire, qu’il a cependant omis ici. Nous réintroduisons l’astérisque conformément à l’original.
77 Allusion au débat qui avait cours en économie politique et dont Weber se fait notamment l’écho. Weber estime que la réduction, en « dernière analyse », de « tous les moyens », à la « quantité de travail » fournie est une erreur (Max Weber, Économie et société, t. i : Les catégories de la sociologie, Paris : Plon, 1995, p. 105). Il se rallie sur ce point à l’école autrichienne de l’utilité marginale [Grenznutzenschule], dont le chef de file est Eugen von Böhm-Bawerk, mais il ne considère la loi de l’utilité marginale que comme une approximation pour la compréhension des actions humaines. Cette question joue un rôle dans le « Methodenstreit », c’est-à-dire le débat sur la différence de méthode entre les sciences exactes de la nature et les sciences de la culture.
78 Adolf Stoecker (1835-1909), théologien et aumônier de l’empereur de Prusse. Il fonda en 1878 le Parti social-chrétien, d’orientation conservatrice et antilibérale, influent notamment chez la noblesse terrienne de Prusse.
79 Ferdinand Lassalle (1825-1864), fondateur de l’Association générale des travailleurs allemands (qui deviendra en 1875 le Parti social-démocrate d’Allemagne), s’efforçait de réaliser une synthèse de socialisme et de nationalisme. Favorable aux menées de Bismarck pour unifier l’Allemagne sous l’égide de la Prusse, il souhaitait que les particularismes nationaux allemands y soient subsumés. À ses yeux, l’État prussien pouvait promouvoir un socialisme (il eut des entretiens secrets avec Bismarck à ce sujet) et être le garant de la grandeur de la culture allemande.
80 Karl Marx, Le Manifeste communiste, trad. par M. Rubel, in : Karl Marx, Œuvres, t. i : Économie, Paris : Gallimard, 1965, p. 194 (« lorsque » est souligné par Bloch).
81 En français dans le texte.
82 Karl Marx, Le Manifeste communiste, op. cit., p. 182.
83 Georgi Valentinovich Plekhanov (1856-1918) était d’avis que le Mir, ou commune paysanne russe, n’offrait pas de base pour l’érection du socialisme, qui ne pouvait venir que du prolétariat.
84 Léon Trotsky, Der Krieg und die Internationale, p. III. Bloch transcrit à tort « ayant engendré le socialisme ». Ce passage, tiré de la première phrase du texte, ne se retrouve pas tel quel dans la traduction française, apparemment établie à partir d’une version remaniée (« La guerre et l’Internationale », op. cit., p. 59).
85 Au tome I de ses Principes de sociologie (2e partie, chap. X, § 258, trad. par E. Cazelles et J. Gerschel, Paris : Baillière, 1879), le philosophe anglais Herbert Spencer (1820-1903) pose que toute société est en rivalité avec d’autres et doit mener des actions offensives et défensives tournées vers l’extérieur, mais qu’elle doit en même temps subvenir aux besoins de ses membres et donc mener des actions tournées vers l’intérieur. Selon que prédomine le premier ou le second type d’action, ou aura des militant societies ou des industrial societies (Principes de sociologie, t. ii, trad. par E. Cazelles et J. Gerschel, Paris : Baillière, 1879, p. 143 sq.).
86 Emil Lederer (1882-1939), sociologue, ami de Bloch. Déjà dans Geist der Utopie (Munich/Leipzig : Duncker & Humblot, 1918, p. 395), Bloch discute son article « Zur Soziologie des Weltkriegs » ([ « Contribution à la sociologie de la guerre mondiale »], Archiv für Sozialwissenschaft und Sozialpolitik, vol. 39, 1914-1915, p. 347-384). Il en est encore beaucoup question dans le texte suivant (voir les notes 5, 27 et 65).
87 « La plus grande guerre de l’histoire mondiale serait par suite la plus inessentielle de toutes » (Emil Lederer, « Zur Soziologie des Weltkriegs », Archiv für Sozialwissenschaft und Sozialpolitik, vol. 39, 1914-1915, p. 383).
88 Sur cet auteur, voir la note 47 du texte suivant.
89 Dans les deux phrases qui précèdent, tous les mots entre guillemets sont repris de l’article de Lederer. Voir à ce sujet les notes 27 et 65 du texte suivant.
90 C’est ainsi que les Grecs appelaient le roi des Perses, aux ve et ive siècles avant notre ère.
91 Les Grecs désignaient par ce mot la prosternation rituelle des Perses devant les personnes de rang supérieur.
92 Karl Liebknecht (1871-1919) était emprisonné au moment de la rédaction de ce texte. La remarque de Bloch trahit l’agacement exprimé dans ses textes de la Freie Zeitung face aux efforts de la Russie pour influer sur le cours de la révolution allemande ; Bloch était d’avis, à l’époque, que la révolution russe était destinée à échouer faute d’une base socioculturelle et économique suffisante, et qu’il revenait aux Allemands de faire une révolution fondée sur des principes justes, à plusieurs égards opposés aux vues économistes de Zimmerwald.
93 La remarque sur Saint-Simon, souvent reprise par Bloch, remonte à Thomas Huxley : dans une conférence de 1868, il avait qualifié la philosophie d’Auguste Comte de « Catholicism minus Christianity ». Ce reproche de superficialité sur le plan religieux est étendu par Bloch au système social imaginé par Saint-Simon (dont Comte fut le disciple) dans son Nouveau Christianisme (voir aussi infra, p. [556]).
94 Hermann Bahr (1863-1934), écrivain autrichien.
95 Le 19 juillet 1917, le Reichstag avait voté une résolution non contraignante enjoignant le gouvernement d’entreprendre des négociations de paix avec les pays de l’Entente sans exiger d’annexions ou d’indemnités. Les militaires allemands, qui n’acceptaient comme éventualité qu’une paix victorieuse, ignorèrent la résolution et se virent confirmés dans leur position par les importantes concessions arrachées à la Russie dans le traité de Brest-Litovsk.
96 Manifeste publié le 14 octobre 1914, dans lequel quatre-vingt-treize intellectuels allemands de renom justifiaient l’entrée en guerre de leur pays et réfutaient les accusations de cruauté de leur armée, contre la Belgique en particulier.
97 Die deutsche Freiheit ; fünf Vorträge [La liberté allemande ; cinq conférences], Gotha : Perthes, 1917. Les cinq auteurs sont Adolf von Harnack, Friedrich Meinecke, Max Sering, Ernst Troeltsch et Otto Hintze.
98 Voir La tombe, conte des frères Grimm.
99 Friedrich von Schiller, Die Verschwörung des Fiesco zu Genua, acte III, scène 2 (La Conjuration de Fiesco à Gênes, trad. par G. Darras, Paris : L’Arche, 2001, p. 89, traduction modifiée).
100 Wilhelm Muehlon, « Die versöhnende Kraft ehrlicher Selbstanklage » [ « La force réconciliante d’une honorable auto-accusation »], Wissen und Leben, 11/21 (1er août 1918), p. 268 sq.
101 Formules reprises de Max Scheler, « Zur Apologetik der Reue » in : Summa, janvier 1917 ; repris sous le titre « Reue und Wiedergeburt » in : Max Scheler, Vom Ewigen im Menschen (1921), maintenant dans Gesammelte Werke, t. v, Berne : Franke, 1954, p. 36 (« Repentir et renaissance », in : Max Scheler, Le Sens de la souffrance, suivi de deux autres essais, trad. par P. Klossowski, Paris : Aubier Montaigne, 1936, p. 89).
102 Max Scheler, « Vom Ewigen im Menschen », op. cit., p. 39 sq. et 42 (« Repentir et renaissance », p. 97 et 102).
103 Trait de séparation conforme à l’édition originale ; remplacé par un espace dans l’édition Korol.
104 « Une école de pensée qui justifie l’infamie d’aujourd’hui par l’infamie d’hier, une école qui qualifie de rébellion le moindre cri du serf contre le knout, dès l’instant que ce knout est un knout chargé d’années, héréditaire et historique… » (Karl Marx, « Pour une critique de la philosophie du droit de Hegel », in : Karl Marx, Œuvres, t. III : Philosophie, trad. par M. Rubel, Paris : Gallimard, 1982, p. 384).
105 Johann Gottlieb Fichte, Le caractère de l’époque actuelle, trad. par Y. Radrizzani, Paris : J. Vrin, 1990, p. 216 (conclusion de la 14e leçon).
106 Ferdinand Lassalle, Reden und Schriften, vol. 1, Berlin : Verlag der Expedition des Vorwärts Berliner Volksblatt, 1892, p. 404 (discours sur Lessing).
107 Le jeune Bloch est sous l’influence de Martin Buber et de son cercle, qui s’efforcent de réintégrer au judaïsme la figure de Jésus (cf. Ernst Bloch, « Symbole : les Juifs ». Un chapitre « oublié » de L’esprit de l’utopie, trad. par R. Lellouche, Paris/Tel-Aviv : Éd. de l’Éclat, 2009).