1 Par exemple : « […] a memorandum of advice to Charles de Gaulle written in 1945 at the end of the Second World War », dans Robert Howse, « Kojève’s Latin Empire », Policy Review, no 126, août 2004, document en ligne, consulté le 21 août 2019 : http://www.hoover.org/research/kojeves-latin-empire. On ne trouve aucune preuve permettant d’affirmer que Kojève destinait Esquisse à Charles de Gaulle, pas même dans la biographie de Dominique Auffret dans laquelle on serait en droit d’attendre une telle indication. Marco Filoni, autre biographe de Kojève, assure que l’auteur rédigea le mémorandum pour lui-même, et l’abandonna au fond d’un tiroir sans le publier ni le faire circuler entre ses amis.
2 Je me réfère ici essentiellement aux pages 40 à 48 de Alexandre Kojève, Esquisse d’une doctrine de la politique française, Stanford, Hoover Institution Archives, 1945.
3 Alexandre Kojève, Esquisse d’une doctrine de la politique française, Stanford, Hoover Institution Archives, p. 42.
4 Alexandre Kojève, Esquisse d’une doctrine de la politique française, Stanford, Hoover Institution Archives, p. 42-43.
5 Les ambitions dynastiques rappelant une monarchie peuvent se lire dans une lettre datée du 12 avril 1964 de Charles de Gaulle à son fils, le capitaine de frégate Philippe de Gaulle, où il exprimait le souhait après sa mort de voir son fils diriger la France : « J’espère que [...] c’est toi-même qui voudras et pourras assumer à ton tour la charge de conduire la France », dans Charles de Gaulle, Lettres, notes et carnets (janvier 1964-juin 1966), Paris, Plon, 1987, p. 52.
6 Alexandre Kojève, Esquisse d’une doctrine de la politique française, Stanford, Hoover Institution Archives, p. 48.
7 « Because Frenchmen were fiercely determined that a strong Germany would never rise again, some of them sympathized with the bizarre view advanced by Secretary of the Treasury Henry Morgenthau during the war that Germany should be reduced to a pastoral state », dans George W. Ball, The Past Has Another Pattern. Memoirs, New York, Norton, 1982, p. 83.
8 Je restitue ici la description faite par de Erik Willem de Vries, A Kojèvean Citizenship Model for the European Union, Ph.D. diss., Ottawa, Carleton University, 2002, document en ligne, consulté le 7 août 2019 : https://curve.carleton.ca/system/files/etd/818dd9ce-f095-4e1b-ba2c-f7b7bdce3efa/etd_pdf/5c50b9feb1505f9897795e4e2f8ea3a6/devries-akojeveancitizenshipmodelfortheeuropeanunion.pdf, p. 212-213.
9 Charles de Gaulle, « Le renouveau (1958-1962) », dans id., Mémoires d’espoir, Paris, Plon, 1999, p. 24-25.
10 Malgré son attitude déroutante et un plaisir certain pour la provocation, Kojève se considérait loyal, même si ce fonctionnaire ne s’ajustait pas à la hiérarchie de la fonction publique. Il y a quelque chose de symbolique dans le fait que Kojève, qui se moquait de la bureaucratie bruxelloise, soit décédé à Bruxelles le 4 juin 1968, juste après avoir pris la parole lors d’une séance de délibération sur le système préférentiel du Marché commun. Il repose au cimetière d’Evere à proximité d’un imposant monument de marbre érigé par la reine Victoria en mémoire des officiers anglais tombés à Waterloo. « La mort du sage », dans Dominique Auffret, Alexandre Kojève. La philosophie, l’État, la fin de l’Histoire, Paris, Grasset, 1990, p. 584-586.
11 Je reprends le chapitre « Stratégie pour le plan Schuman. 16 mai 1950 », dans Dominique Auffret, Alexandre Kojève. La philosophie, l’État, la fin de l’Histoire, Paris, Grasset, 1990, p. 448-453.
12 Dominique Auffret, Alexandre Kojève. La philosophie, l’État, la fin de l’Histoire, Paris, Grasset, 1990, p. 453.
13 Charles de Gaulle, « Déclaration », dans id., Lettres, notes et carnets (mai 1945-juin 1951), Paris, Plon, 1984, p. 223-224.
14 Charles de Gaulle, « Conférence de presse » (12 octobre 1945), dans id., Discours et messages. Pendant la guerre (juin 1940-janvier 1946), Paris, Plon, 1970, p. 634.
15 Charles de Gaulle, « Conférence de presse tenue à la maison de la Résistance alliée », dans id., Discours et messages. Dans l’attente (février 1946-avril 1958), Paris, Plon, 1970, p. 149.
16 Jean Monnet, Mémoires, Paris, Fayard, 1976, p. 534-535.
17 « Il existe entre nous une difficulté croissante de s’accorder. Cette difficulté semble inévitable du moment que l’Allemagne n’est plus le vaincu poli et honnête qui cherche à se gagner les bonnes grâces du vainqueur », dans Charles de Gaulle, « Exposé au Conseil des Affaires étrangères sur l’Allemagne » (4 février 1966), dans id., Lettres, notes et carnets (janvier 1964-juin 1966), Paris, Plon, 1987, p. 246.
18 Au cours d’un échange de lettres avec Paul Claudel, le 31 mars 1950, concernant la possible entente entre la France et l’Allemagne, de Gaulle précise les deux conditions qu’il considérait nécessaires : « La première est que les Allemands choisissent d’être occidentaux. La seconde est que la France soit debout avec un État digne de ce nom » [souligné par moi], dans Charles de Gaulle, Lettres, notes et carnets (mai 1945-juin 1951), Paris, Plon, 1984, p. 415. Lorsque de Gaulle parle d’« occidentaux », il pensait moins à l’Ouest incluant les Américains mal aimés, mais à l’Occident. Dans un courrier du 6 août 1958, en remerciement à Robert d’Harcourt, un membre de l’Académie française, pour l’envoi de l’ouvrage L’Allemagne d’Adenauer, de Gaulle décrit les Allemands comme « ce peuple multiple, douloureux, si mal saisissable », dans Charles de Gaulle, Lettres, notes et carnets (juin 1958-décembre 1960), Paris, Plon, 1985, p. 66.
19 Voir à ce sujet Maurice Vaïsse, La Grandeur. Politique étrangère du général de Gaulle 1958-1969, Paris, Fayard, 1998. « “Grandeur”, mot gaullien par excellence », lit-on dans De Gaulle au présent, textes choisis et présentés par Henri Guaino, Paris, Cherche midi, 2015, p. 16. Hans-Martin Gauger m’a rappelé que de Gaulle n’avait jamais parlé de la France en termes de « grande nation ».
20 Charles de Gaulle, « Exposé au Conseil des affaires étrangères sur l’Allemagne », id., Lettres, notes et carnets (mai 1945-juin 1951), Paris, Plon, 1984, p. 248.
21 « Tête-à-tête entre le général de Gaulle et l’ancien chancelier allemand Konrad Adenauer » (10 mars 1966 de 12 h 20 à 13 h 15 à l’Élysée), dans Charles de Gaulle, Lettres, notes et carnets (janvier 1964-juin 1966), Paris, Plon, 1987, p. 268. Durant cet entretien Adenauer, remplacé en 1963 dans ses fonctions de chancelier par Ludwig Erhard, se plaindra du manque de fermeté de son successeur, déplorant l’absence d’initiative de la politique extérieure allemande.
22 Charles de Gaulle, Lettres, notes et carnets (janvier 1964-juin 1966), Paris, Plon, 1987, p. 216.
23 Charles de Gaulle, « Brouillon du plan d’une allocution prononcée à Bonn, 11 ou 12 juin 1965 », dans id., Lettres, notes et carnets (janvier 1964-juin 1966), Paris, Plon, 1987, p. 169.