1 Jacobsen (1968 : 105) note l’importance numérique des Allemands installés à l’étranger. En effet, en 1937, une commission d’enquête évalue à près de 100 millions les Allemands hors du Reich, alors que la population du Reich s’élève à environ 80 millions d’habitants. Sont considérés comme Allemands tous ceux qui ont la nationalité allemande, ainsi que ceux qui sont d’origine allemande.
2 Il semblerait que dès le mois de février 1931, une enseignante de l’école allemande de Hankou ait constitué une cellule du parti nazi dans cette ville.
3 acp, md, n° 3495, fol. 142-158.
4 Voir le rapport secret de Trautmann au ministère des Affaires étrangères à Berlin, du 18 mai 1934, acp, md, n° 3495, fol. 167-170 ; ainsi que la circulaire confidentielle du ministère allemand des Affaires étrangères à toutes les représentations du Reich à l’étranger, du 27 juin 1939, leur enjoignant de constituer régulièrement un rapport sur les activités des enseignants juifs et émigrés allemands dans les établissements scolaires, acp, md, n° 3419, fol. 11.
5 Les fêtes commémoratives sont mentionnées en détail dans toute la presse allemande de Chine de l’époque, mais également dans la presse anglo-saxonne. Voir par exemple : « Nazis parade in Shanghai », « German National Holiday », « German National Day kept : Elaborate Ceremonies by local Community », « German Harvest Festival », nch 22 mars et 3 mai 1933 ; 9 mai et 3 oct. 1934.
6 Citons ici quelques titres de films : « Lettres d’amour de la vallée de l’Engadin » (« Liebesbriefe aus dem Engadin »), « Une enivrante nuit de bal » (« Es war eine rauschende Ballnacht »), « À travers le Cameroun avec le Dr Lutz » (« Mit Dr. Lutz durch Kamerun »), « Le paradis des chevaux » (« Das Paradies der Pferde »), « Un mari modèle » (« Der Mustergatte »), « Un cœur immortel » (« Das unsterbliche Herz »), « La vie amoureuse des plantes » (« Liebesleben der Pflanzen »), « Anna la serveuse » (« Die Kellnerin Anna »), film interdit aux moins de 18 ans, « Hourra, je suis papa » (« Hurra, ich bin Papa »), etc.
7 Rapport sur les films allemands à Shanghai du début de l’année 1940 au ministère des Affaires étrangères à Berlin, acp, md, n° 423 5, fol. 109-112 ; voir aussi le rapport sur la propagande par le film du 6 janv. 1942, acp, md, n° 4237, fol. 407 sq.
8 Chiffre qu’indique le American Jewish Year Book 1944-1945 : 306, cité par Sauer 1969 : 244 ; voir aussi Tartakower 1942 : 311-348.
9 Le conseil municipal de Shanghai et le consul général de France emboîtent le pas aux Japonais et interdisent respectivement l’accès de la concession internationale et de la concession française aux réfugiés juifs (nch 16 août 1939).
10 « Jewish Refugees in Shanghai », Oriental Affairs, juin 1940.
11 The « Chosen People » have invaded Shanghai ! : 2.
12 Ibid. : 5.
13 Il existe à Shanghai plusieurs organisations d’entraide, la première, le Hilfsfonds, est créée dès 1934 par les premiers réfugiés allemands. À partir de 1938, avec la deuxième vague de réfugiés, d’autres organisations voient le jour : l’International Committee for Granting Relief to European Refugees (ic) fondé en août 1938, le Committee for the Assistance of European Jewish Refugees in Shanghai (cfa) en octobre 1938. Différentes organisations américaines d’entraide ont également une annexe à Shanghai, notamment le Joint Distribution Committee (Joint) [Rosenfeld b : 18 sq. et « Jewish Refugees in Shanghai », Oriental Affairs : juin 1940].
14 Genia et Günter Nobel parlent même de la formation d’un Lumpenproletariat (Nobel 1979 : 882-894).
15 En 1939, les dirigeants de l’Allemagne nazie avaient rendu public un décret dit d’expatriation (Ausbürgerungserlaß) qui privait la plupart des émigrés de leur nationalité allemande et les mettait dorénavant au rang de réfugiés apatrides.
16 D’après le témoignage, datant de 1951, de Fritz Wiedemann qui fut consul allemand à Tianjin de 1941 à 1945, le « ghetto » aurait été mis en place par les Japonais à l’instigation du consulat général allemand à Shanghai (Kranzler 1976 : 488).
17 L’organisation ort, créée en Russie à la fin du xixe siècle, s’attachait à promouvoir parmi les Juifs l’artisanat, l’industrie et l’agriculture. À ses débuts, l’ort concentrait ses activités surtout sur l’Europe, mais avec la guerre elle créa des annexes de son organisation dans le monde entier. Le groupe ort de Shanghai est fondé en 1941 (se 1er janv. 1948a).
18 Le consulat général allemand à Shanghai s’intéresse bien évidemment aux réfugiés, mais s’abstient en général de s’immiscer dans leurs affaires. Par contre, il n’est pas aisé d’évaluer le rôle joué par la Gestapo, et son éventuelle intervention auprès des Japonais pour leur suggérer d’appliquer la solution finale aux réfugiés de Shanghai.