1 Voir la description d’Orlebar : « [...] nous rencontrons... les cases des indigènes, dispersées irrégulièrement dans la campagne par groupes de trois ou quatre, un bout de pelouse bien entretenue devant leur habitations, et des jardins de bananiers, clôturés par un réseau de roseaux attenants. » (1976 : 49.)
2 Comme le montre le nombre considérable — 350 — de femmes et d’enfants massacrés à l’intérieur d’une de ces forteresses au cours des guerres de la fin du xviiie siècle (Martin 1981 : 79-81).
3 Le témoignage de J. Cook paraît corroborer cette hypothèse : au xviiie siècle, l’île de Tongatapu était divisée en domaines soigneusement délimités par des enclos fabriqués à partir de nattes tressées (Beaglehole 1969,2 : 252).
4 ‘Uta Vava’u est une île corallienne surélevée (makatea) qui s’étage en trois terrasses distinctes, jusqu’à une hauteur de 213 m (Crane 1979 : 17). Elle manque de cours d’eau permanent (Kennedy 1958 : 165).
5 Depuis cette date, la construction d’un pont sur le Vaipua et d’une nouvelle route ont facilité grandement l’accès au village.
6 La culture de la vanille a d’ailleurs débuté à Vava’u, précisément dans le village de Taoa (van der Grijp 1993).
7 Le terme tano’a désigne le récipient, généralement en bois, qui sert à faire le kava et le mot maka veut dire « pierre ». Le titre du chef de village (pule kolo) étant celui de Maka, Makatano’a peut donc vouloir dire soit « le bol à kava en pierre », soit « le bol à kava du chef Maka ».
8 Elle aurait été brisée à la mon d’un des porteurs du titre de Maka par le chef de Pea, Takai Mofu’a, parent de Maka, venu accomplir ses derniers devoirs. Personne ne lui ayant dit où se trouvait le corps du mort, Takai Mofu’a, furieux, brandit son casse-tête et cassa la fameuse pierre.
9 Selon un des informateurs, l’endroit où se trouve aujourd’hui le village s’appelait autrefois Ha’akalua et il aurait été habité dès le xiie siècle. Le nom de kalua viendrait du bruit que fait une voile de bateau qui bat au vent.
10 Rappelons que le terme de hingoa fakanofo signifie « nom-qui demeure ».
11 Les titres de chef de village sont transmissibles en lignée généralement patrilinéaire et/ou adelphique. Cependant, le dernier Maka avait reçu son titre de son grand-père maternel, donc par l’intermédiaire de sa mère.
12 Le terme de toa sert aussi à désigner l’arbre de fer (Casuarina equisetifolia).
13 Cette histoire est beaucoup plus détaillée dans sa version initiale (Douaire-Marsaudon 1993 : 153).
14 Une remarque dans ce sens a été faite pour Tonga par S. Dekror Korn, après une recherche de terrain dans un village : « Si l’importance de l’aristocratie en Polynésie ne peut être niée, [...] les représentations de la noblesse constituent une base défectueuse pouf généraliser à propos de la société tout entière » (1974 : 12).
15 Le village comptait 472 habitants en 1983, selon mes propres calculs. Le recensement de 1986 donne le chiffre de 447 habitants.
16 Beaucoup de Tongiens pratiquent aussi la pèche sans être eux-mêmes des pêcheurs professionnels. Sur les rapports changeants entre les Tongiens et leur environnement maritime, voir M. C. Baraille-Benguigui 1994.
17 Une épouse venait de l’île de Niue, hors Tonga.
18 Selon un des fondateurs de l’église Mamafo’ou au village, celle-ci regroupait 161 villageois en 1995.
19 Chaque année, les villageois adhérents de la Free Wesleyan Church, réunissent une certaine somme d’argent qui est ensuite donnée à leur église. En 1995, la paroisse de Taoa a ainsi réuni environ 24 000 dollars tongiens.
20 Les deux autres s’appellent Makatano’a et Siakofo’a.
21 Selon D. Spennemann (1990 : 105), alors qu’à la période du contact, les femmes ne pratiquaient pas l’agriculture, réservée aux hommes, durant le premier millénaire, en revanche, une partie du travail féminin aurait consisté à travailler les jardins, les hommes s’en allant à la pêche ou participant aux expéditions à longue ou moyenne distances.
22 Lorsque les gousses de vanille commencent à être prêtes pour la récolte, beaucoup d’hommes passent des nuits sur leur plantation, pour la garder à l’abri des cochons ou d’éventuels voleurs.
23 On doit, en effet, constamment élaguer le tronc afin qu’il demeure lisse, chaque branche provoquant un trou au niveau de l’écorce interne, utilisée pour la fabrication du tapa (ngatu).
24 Cette évolution est en relation avec des changements dans le régime alimentaire. Autrefois, l’apport en protéines se faisait essentiellement par les produits de la pêche dans le lagon. Aujourd’hui, ces produits sont de plus en plus souvent remplacés par des boites de conserve, achetées à la falekoloa, soit de poisson, soit de corned beef.
25 Il faut mettre à part le phénomène que constituent les fakafefine ou encore fakaleiti (litt. « se conduire à la façon d’une dame »), autrement dit les travestis. Ces travestis ont été répertoriés dans d’autres sociétés de Polynésie — comme à Tahiti (Olivier 1974 : 369-374) — où le phénomène paraît fort ancien (cf. travaux de Niko Besnier).
26 Lorsque le dernier Maka était encore en vie, il habitait au village, contrairement à Tupouto’a qui vit sur l’île principale de Tongatapu, ou à l’étranger.
27 Les officiers de village sont élus tous les trois ans. Le ofisa kolo’ est nécessairement lui-même un habitant du village, adulte et masculin. Il reçoit du gouvernement une indemnité de fonction.
28 Pour les Tongiens un successeur possible pourrait être le fils de la sœur de Maka mais ce dernier vit pour le moment aux États-Unis et il faudrait qu’il accepte de revenir à Taoa et d’y vivre pour hériter du titre.