Une vision humanitaire de la guerre

1Le chercheur qui travaille sur les conflits armés n’est pas seulement confronté à des problèmes de choix théoriques, de conceptualisation des paradigmes, de qualification des événements et de dénomination des acteurs. Il doit aussi recouper ses entretiens avec des sources secondaires qui vont confirmer ou infirmer les résultats de ses enquêtes de terrain. Pour cela, il lui faut apprécier la qualité et la pertinence des informations qu’il peut recueillir, généralement auprès des gouvernements, des groupes insurrectionnels, des médias, des réseaux sociaux et des organisations humanitaires présentes dans les zones de conflit. Toutes ces sources présentent en l’occurrence des limites qui relèvent parfois de la propagande, de la tentative d’intoxication, du parti pris idéologique, du biais personnel… ou de l’ignorance. Muselé par le secret défense, le militaire communique en général assez peu. Quant aux médias occidentaux, ils peuvent céder à la tentation de l’exotisme et enfermer