1 Comme dans le théâtre sanskrit.
2 Dans certains cas toutefois, celui du Jala Pyâkhã du village d’Harasiddhi par exemple (voir infra note 76), un tissu de couleur blanche portant les peintures de plusieurs divinités en station debout est tendu par une personne entre les scènes du spectacle.
3 Du théâtre dansé est également donné ailleurs qu’à Katmandou pendant la fête de l’Indra Jâtrâ. À Harasiddhi par exemple, une danse appelée salcâ pyâkhã est représentée trois fois l’an, dont la nuit de la pleine lune de Bhâdra (enquête personnelle). Ce sont des enfants qui pour la plupart interprètent la pièce dansée. Parmi les personnages figurent : le roi Indra et sa reine, un cheval (de bois) et son cavalier, un garde avec son arc et ses flèches, une femme de la caste des presseurs d’huile. L’orchestre de musique est de type dâphâ. On allait autrefois donner une représentation au palais de Nârâyan Hiti, mais la coutume s’est perdue. Pour la ville de Bhaktapur, cf. R. Levy, 1990 : 459.
Par ailleurs, selon L. Iltis (1987 : 210), la pièce de théâtre spécifique au village d’Harasiddhi (Jala pyâkhã), une des manifestations de théâtre dansé les plus caractéristiques de la culture néwar, qui se donne aujourd’hui pendant les mois de Phâgun et de Mansir, était représentée autrefois pendant l’Indra Jâtrâ. Cette information renforce le lien entre Indra Jâtrâ et théâtre. Indra et un éléphant Kisi figurent encore aujourd’hui parmi les personnages du Jala pyâkhã.
4 L’étymologie de di n’est pas claire. Le mot est peut être dérivé de devî, « déesse », mais en néwari di veut dire aussi « stopper ».
5 J’ai mené une enquête ethnographique sur cette troupe de 1998 à 2000.
6 Le théâtre néwar comprend également des ouvrages profanes, montés tout spécialement par des jeunes lors du mois de Bhâdra (août-septembre), que conclut justement la fête d’Indra. Ces pièces sont données sur des estrades (khah) en bois et en bambou ; des rideaux sont utilisés entre les scènes. On les appelle jyâpu pyâkhã (du nom de la caste des agriculteurs Jyâpu à laquelle elles sont tout particulièrement attachées), khah pyâkhã (du nom de leur estrade), ou encore khãlâh pyâkhã, théâtre dialogué, en raison de l’importance des dialogues (en néwari) entre acteurs. En 1971, les jeunes du village de Pyângâon ont ainsi donné une pièce intitulée Si dhukumha manu, écrite et mise en scène par l’un d’eux. Elle fut représentée en fin d’après-midi pendant les fêtes locales de l’Indra Jâtrâ. Ce théâtre, en voie de disparition, est mal étudié. Dans les années 1970-1980, l’influence des films indiens s’y faisait sentir.
7 Le mot est cité dans l’ouvrage de Sylvain Lévi sur le théâtre indien (1890 : 152, 414). Des jhânki ont toujours lieu de nos jours dans le nord de l’Inde (cf. par exemple Sax, 1995 : 151).
8 Toutes ces informations ont été obtenues en 1999 auprès du maître du spectacle. On cite parfois le nom du roi Mahendra Malla (1560-1574) comme fondateur de ce spectacle.
9 L’Abbé Jean-Antoine Dubois (1906 : 400-401) mentionne une troupe de comédiens qui parcouraient le Dekhan au xixe siècle en jouant les dashâvatâr de Vishnu. Ce genre religieux se rapproche du théâtre dévotionnel Râmlîlâ ou Râslîlâ, de facture vishnouïte, courant en Inde.
10 Pour une description détaillée de cette pièce de théâtre, on consultera G. Toffin (1984 : 93-97).
11 Citons le cas du Kârtik pyâkhã de Lalitpur avec son prologue burlesque. Cette pièce, qui fut composée par un brahmane attaché à la cour royale Malla de Lalitpur, est toujours donnée tous les ans (Toffin, 2008).
12 La farce, prahasana, est un genre théâtral reconnu dans le Nâtyashâstra. Elle prend souvent pour cible le personnage du brahmane ou de l’ascète.
13 Significativement, les habitants de Pyângâon prétendent être d’ascendance royale. Ils affirment être issus d’un mariage mixte entre un souverain Malla et une concubine tamang (Toffin, 1984 : 72-73).
14 Selon mon collègue Mahesh Pant, le mot néwari lâkhay est dérivé du sanskrit râkshasa.
15 Nous avons observé un cas similaire à Buddhanilkantha dans les années 1970.
16 Majipât est prononcé Majipâ en néwari.
17 La tradition veut que le Majipât Lâkhay (appelé lâkhay âju, « le grand père lâkhay » par les Ranjitkâr de son quartier) ne rencontre pas d’autres démons lâkhay lors de ses déambulations chorégraphiques dans les rues, en particulier de gumlâ lâkhay. Une telle rencontre provoquerait la mort immédiate du gumlâ lâkhay. Il lui est également interdit de croiser le Dâgim portant le masque de la mère d’Indra (cf. chap. 5).
18 Le mot est parfois parfois orthographié jhyâlicâ. Ces marionnettes sont à distinguer des poupées en bois katâmari.
19 Selon G. S. Nepali (1965 : 364-365), ces marionnettes venaient d’Indrachowk et de Maru Tol.
20 La date peut varier à un ou deux jours près.
21 Au sujet de cette légende, cf. Locke, 1985 : 410.
22 Dans la ville voisine de Lalitpur, les membres de la caste des Âvâ, traditionnellement spécialisés dans la fabrication de tuiles pour couvrir les maisons, montent un spectacle de théâtre d’ombre, appelé jhyalcâ pyâkhã. La pièce est jouée par deux hommes dissimulés derrière un drap. Elle se limite à deux personnages, un roi et une reine, et se donne le soir du quatorzième jour de Bhâdra, quinzaine claire (soit durant l’Indra Jâtrâ), dans le quartier de Chyâsal Tol.