Noms de plantes asiatiques dans les langues européennes Essai en forme de vade-mecum
Translations of Asian plant names into European languages
p. 275-291
Résumé
Reflecting personal practice, this essay offers a Brief Vademecum for translators of Chinese and Japanese plant names. Botanists of any culture or nationality designate and recognize every known plant, from the most common to the rarest species, by a singular term consisting of two Latin or latinized words and the attached name of the botanist who coined the binomial. However, this “metaterminology”, which situates the plant in a scientific System of classification according to its genus and species, is only used in highly specialized botanical or horticultural discourse. In everyday speech and writing as well as in literary and poetic texts, plants are referred to by a variety of other denominations, differing from region to region, depending on the linguistic level and changing over time.
For the translator, these non-scientific designations generate two problems: first of all the identification of the plant, secondly, the evaluation of the term itself and the linguistic level to which it belongs. The problem of identification cannot be solved without Chinese or Japanese reference books like glossaries of vernacular terms – listing equivalents in Latin or standard terminology – or other specialized works (pharmacopoeia, horticultural treatises, etc.). Having identified the plant, the translator has to check whether it is known, or at least named, in the region of the target language. In no more than a few hundred cases do plants ubiquituous in Asia and Europe have equivalents in European languages, even fewer in the vernacular. More often, different species of the same genus will be known. Here, the translator should adapt his choice to the context in which the term occurs and avoid to incite misleading cultural connotations. In the most frequent case of names referring to plants completely unknown in Europe, he or she is possibly best advised to resort to loans from either the standard designation or the vernacular name in the Asian language of origin.
The recommendations are illustrated through a critical evaluation of existing translations and complemented by a survey of the available reference books in European as well as Asian languages and a classified selection of bibliographical materials.
Texte intégral
1La rencontre de noms de plantes dans un texte, en n’importe quelle langue, pose d’abord un problème de reconnaissance, d’évaluation du terme même, du niveau de langue auquel il intervient, la traduction ne pouvant s’effectuer sans ce préalable. Je ne prétends pas ici apporter la solution au problème de traduction de ces termes du chinois ou du japonais vers les langues européennes mais seulement présenter quelques réflexions fondées sur ma pratique et offrir une sorte de « Petit vademecum du traducteur botanisant ».
Du problème et de ses solutions
Comment les plantes sont-elles nommées ?
2La réponse à cette question dépend essentiellement du contexte dans lequel on a affaire au végétal. Dans le domaine de la science botanique stricto sensu, il existe des règles strictes, définies lors de congrès internationaux et qui peuvent être brièvement résumées :
3Toute plante est désignée à l’aide de deux mots latins ou latinisés, le premier correspondant à son genre et le second à l’espèce. Ce binôme a été créé par un botaniste qui l’a signé de son nom. Nous voyons que ce nom savant inscrit la plante dans un système classificatoire scientifique, une taxonomie. Parmi les nombreuses règles, celle de l’antériorité : en cas de nominations multiples de la part de plusieurs botanistes, c’est la plus anciennement publiée avec la diagnose – c’est-à-dire la description en latin de la plante – dans une revue scientifique qui fait autorité. La date de début de cette nomenclature savante est 1753, ce qui correspond à la publication par Linné de Species plantarum.
4L’existence de cette nomenclature savante résout donc tous les problèmes de traduction puisque toute plante connue possède un nom unique que reconnaissent et utilisent tous les botanistes de quelque culture ou nationalité que ce soit, formant par là une « métaterminologie » s’appliquant aussi bien aux plantes les plus communes qu’aux plus rares. Ainsi au lieu de parler de tomate, tomato, xihongshi (), pomodoro, etc. on pourra dire Lycopersicon esculentum Mill. ; une glycine sera Wistaria sinensis Sweet ; Papaver rhoeas L. remplacera lumeiren (
) « Belle de Lu » en chinois, Klatschmohn en allemand, poppy en anglais, et coquelicot en français. Au lieu de savonnier ou soapberry pour luanshu (
), nom d’un bel arbre de Chine, on écrira Koelreuteria paniculata Laxm. Cependant, la simple lecture de ces quelques exemples permet d’apprécier les problèmes qu’une telle nomenclature générerait dans les traductions de textes littéraires et de poèmes en particulier.
5De fait, en dehors de botanistes ou d’horticulteurs dans un cadre scientifique très spécialisé, personne ne parle comme cela ni n’écrit ainsi et les humains ont donné des noms aux végétaux bien avant qu’apparaissent les premières nomenclatures savantes. En outre, si les botanistes se sont intéressés aux plantes en tant qu’objets biologiques, ils ont soigneusement évité celles qui avaient été domestiquées par l’homme d’une part et, pour les autres, ont très rarement noté les noms que leur donnaient les gens là où ils effectuaient leurs explorations, parce que, justement, ces termes n’étaient pas scientifiques. Aussi, partant de textes et non d’inventaires floristiques, nous voici revenus à notre point de départ. Quelles sortes de noms rencontrons-nous dans les textes ?
6Le plus souvent il s’agit de ceux qui désignent des plantes ayant, pour les humains, une utilité, symbolique, ornementale, ludique, médicinale, alimentaire, économique... Dans cet ensemble, les plantes cultivées occupent une place importante ; or, ces végétaux ont pour caractéristique d’être connus sous des formes diverses qui sont le résultat d’améliorations dans le sens d’une utilisation souhaitée : ainsi, pomme de terre est en français standard un terme spécifique désignant une espèce végétale connue seulement sous un grand nombre de ses « variétés » – qui sont en fait des clones, c’est-à-dire le résultat de la multiplication par reproduction végétative d’un même individu. Quand on fait le marché, si on demande des « pommes de terre », le vendeur répond « desquelles voulez-vous ? » et on achète de la « bintje », de la « ratte », de la « B.F. 15 », de la « Rosenval », de la « charlotte »... et certains gourmets chercheront même la ratte de Noirmoutier plutôt que celle de la région parisienne. Nous constatons que dans ce cas, recourir au nom scientifique Solarium tuberosum ou encore à son équivalent en français scientifique, morelle tubéreuse, n’apporte que la même information, avec un peu de pédantisme en plus, il est vrai, que le terme standard, mais avec en plus le risque, quasi certain, de n’être pas compris.
7Prenons maintenant une des céréales à la base de la civilisation chinoise, guzi () le millet des oiseaux, Setaria italica Beauv. Le Shuowen jiezi
(+123) y fait déjà référence sous une dizaine de noms correspondant à des formes différentes. En Chine, où le millet garde une importance alimentaire, il est encore cultivé aujourd’hui sous la forme de plusieurs centaines de variétés possédant des noms tels que baigu (
millet blanc), niumaohuang (
jaune poil de vache), longzhao (
griffe de dragon), caopi (
peau grossière), gedaqing (
) verdâtre boutonneux) ou encore, pour les variétés améliorées créées après 1949 dans des centres agronomiques, des dénominations du genre Anxi 62 (
62) où An est la première syllabe du nom du district dont la variété est originaire, Anda (
) ; xi, la première syllabe du terme xitong xuanzhong (
) « sélection systématique » qui indique la méthode de sélection pour obtenir cette variété ; enfin, où 62 correspond à 1962, année de la diffusion à grande échelle de cette variété. En France, la culture du millet des oiseaux est destinée essentiellement1 à la nourriture de ces derniers et il n’existe guère plus qu’une variété en culture sous le nom de « Bourganjou ».
8Ces deux cas permettent d’apprécier la richesse du vocabulaire bota-nico-horticole au niveau infraspécifique et de deviner les problèmes de traduction qui se posent.
9D’autres termes qui peuvent être formellement analogues aux noms de variétés, tels « queue-de-renard », « oreille-de-lièvre », « bourse-à-pasteur », « monnaie-du-pape », ou encore « bardane », « bouillon-blanc », désigneront une espèce, généralement sauvage, et une seule.
10Considérons maintenant un terme comme « chêne » en français, « oak » en anglais. Il recouvre diverses plantes, des arbres : il a un sens générique et selon les régions désignera implicitement plutôt une espèce : le chêne vert ou le chêne-liège en région méditerranéenne, le chêne pédonculé dans la plupart des autres régions de France ; les nombreuses espèces nord-américaines ou asiatiques introduites sont aussi toutes appelées des « chênes ». Le cas du terme tong () en chinois, pour ne prendre qu’un exemple, est même plus complexe ; cette catégorie populaire englobe en effet des arbres de familles botaniques différentes. En général, employé seul, le terme fait référence à des paulownias. Paotong [
Paulownia fortunei (Seem.) Hemsl], et gangtong [
Paulownia tomentosa (Thunb.) Stend], mais il peut aussi désigner le parasol chinois wutong (
Firmiana simplex Wight). De plus, il entre dans la composition de divers autres noms de plantes qui ne sont ni des paulownias ni des firmianas : l’abrasin youtong (
Aleurites fordii Hemsl.), une érythrine haitong (
Erythrina indica Lam.), un peuplier hutong (
Populus diversifolia Schrank), etc.
11Mettant à part la nomenclature botanique binomiale qui n’apparaît pratiquement pas dans les textes littéraires, nous nous trouvons donc confrontés à des noms de plantes désignant soit des variétés cultivées (bigarreau, golden delicious, conférence), soit des espèces (bourse-à-pasteur, grenadier), soit des genres (chêne, peuplier). D’autre part, une même plante peut avoir plusieurs noms régionaux ou encore, divers noms à différentes époques et parfois aussi selon l’utilisation qui en est faite. Par exemple, à propos du Ginkgo biloba, si l’on fait référence à l’arbre, on trouvera en chinois tantôt yinxing (), « abricotier d’argent », ou gongsunshu (
), « arbre du grand-père et du petit-fils » mais plus sûrement isshio (yajiao
), « patte de canard » en japonais ; si l’on considère la matière médicale, c’est sous baiguo (
), fruit blanc , qu’il faudra le reconnaître en chinois. Une belle plante ornementale en France, le lis-d’un-jour, l’hémérocalle (Hemerocallis sp.) est, en Chine, connue sous au moins trois appellations, xuancao (
) qui désigne la plante entière, huanghuacai (
), « légume-fleur jaune », qui fait référence à la fleur ouverte consommée en soupe comme un légume et enfin, jinzhencai (
), « légume-aiguille d’or », bourgeon floral séché formant un autre aliment recherché.
Choix possibles de traductions
12Devant un terme botanique figurant dans un texte, le premier problème qui se pose est son identification : à quelle plante fait-il référence et à quel niveau de classification ? On ne peut résoudre cette question que s’il existe en chinois ou en japonais des outils terminologiques comme des glossaires de termes vernaculaires – avec équivalence en latin ou en terminologie standard – ou encore des ouvrages spécialisés (pharmacopées, traités d’horticulture, etc.). Ce premier problème résolu, et ce n’est déjà pas une mince affaire, il reste à vérifier si la plante identifiée est aussi connue dans la région où est utilisée la langue cible ou du moins si elle est nommée dans cette langue. Le cas le plus favorable est représenté par les plantes ubiquistes poussant en Asie orientale et en Europe ; leur nombre ne doit pas dépasser quelques centaines. Ainsi jicai () a pour équivalent strict en français « bourse-à-pasteur » ou « capselle », en anglais « shepherd purse » ; mabiancao (
), « verveine officinale » en français, « vervain » en anglais ; dama (
), « chanvre » en français, « hemp » en anglais ; xing (
), « abricotier » ; shuiliao (
), « poivre d’eau » ; niupang (
), « bardane », etc. Dans certains de ces cas-là, on pourra même avoir la ressource de jouer avec les divers noms vernaculaires qui existent dans les langues européennes : pour la verveine officinale par exemple ; en français herbe sacrée, herbe aux sorciers, herbe aux enchantements, herbe de sang, herbe du foie, herbe à tous maux, etc., et en anglais, burvine, holy herb, simpler’s joy.
13On rencontre plus fréquemment le cas où il existe, dans les deux contextes, des plantes d’espèces différentes mais appartenant au même genre botanique. Le genre Vitex est représenté en Chine par divers arbustes ornementaux qui sont tous des jing : () tels que shanmujing [
Vitex quinata (Lour.) Will.], manjing (
V. trifolia L.), huangjing (
V. negundo L.), mujing [
V. negundo L. var. cannabifolia (Sieb. et Zucc.) Hand.-Mazz.], jingtiao [
V. negundo L. var. heterophylla (Franch.) Rehd.]. En Europe, on ne rencontre qu’une seule espèce indigène, Vitex agnus-castus L. qui ne pousse pas en Asie. L’espèce, mujing (
), a été introduite de Chine comme arbuste ornemental. Quelle solution pour traduire ?
14Dans un contexte technique, une publication horticole par exemple, on donnera le binôme latin complet ou on utilisera simplement Vitex.
15Dans un contexte littéraire, on choisira le nom français du genre qui est « gattilier » et on parlera d’» un gattilier » sauf pour mujing qui est nommé en français « gattilier en arbre ». Dans ce cas, recourir aux noms vernaculaires de Vitex agnus-castus, européen, pour traduire les noms d’autres espèces chinoises entraînerait une inexactitude car le terme « agneau chaste » ou « poivre des moines » désigne bien cette seule espèce, n’a pas de sens générique et fait référence à un contexte culturel bien particulier : son emploi supposé jadis dans les monastères pour les propriétés sédatives de ses graines.
16Prenons maintenant le cas le plus courant où la plante est tout à fait étrangère à la végétation de la culture correspondant à la langue cible et n’est pas nommée dans cette langue. Quelques exemples historiques bien attestés serviront à montrer comment le problème a été résolu.
17Yinxing (), « abricotier d’argent » : c’est Engelbert Kaempfer, médecin allemand à la factorerie hollandaise de Deshima au Japon, qui l’a nommé et décrit, pour la première fois en latin, dans son livre sur le Japon Amoenitates exoticarum (1712). On peut lire dans la traduction française de la partie botanique du livre, reprise dans l’Histoire du Japon du père de Charlevoix (1754) : « Ginkgo, ou Gin an, vulgairement Itsjo. C’est un noyer à feuilles de capillaire... » et l’illustration qui accompagne le texte porte les noms « ginkgo » et « noyer ».
18C’est finalement le terme « ginkgo » qui est resté, malgré une orthographe bizarre. En effet, Linné, en créant le nom botanique de cette espèce Ginkgo biloba, a recopié la coquille qui avait transformé la transcription sino-japonaise ginkyo en ginkgo. Dès lors, les lois de nomenclature botanique empêchaient toute correction. Il existe d’autres noms, en français « arbre aux quarante écus », en anglais « maiden hair tree » mais ils sont d’un emploi rare. C’est donc un emprunt phonétique approximatif.
19Pour l’ailante, huaishu (), qui a été introduit à la fin du siècle dernier pour permettre l’élevage d’un bombyx sérifère, les missionnaires français du xviiie siècle avaient créé « frêne puant », terme depuis longtemps tombé en désuétude.
20Dès le xviie siècle, le kaki attira l’attention des étrangers en Chine et divers textes le mentionnent sous des noms très voisins qui ne sont tous que des emprunts au chinois shizi () ; ce n’est qu’au xviiie siècle que l’emprunt phonétique au japonais kaki va s’imposer après des termes comme « caque » ou « figue-caque ».
21Un autre arbre fruitier important d’Asie orientale est nommé pipa () en chinois ou biwa en japonais. En 1656, le père jésuite polonais Michael Boym citait dans sa Flora sinensis un pipa xu aux fruits suaves. Un autre botaniste, anglais celui-ci, Leonard Plukenet, donna dans son Amaltheum botanicum (1703-1704) une description et une illustration d’un « arbre chinois pipa ». Kaempfer, pour sa part, décrivait ainsi le biwa en 1712 : « C’est un arbre dont la feuille est comme celle de la noix muscade, la fleur comme celle du néflier, ramassée en épi et en grappe. Son fruit ressemble au coing... » Il signalait, à côté de biwa, « nom commun aux lettrés et au vulgaire », un synonyme populaire kuskube et il ajoutait : « Il paraît que c’est le Mangas tangas de la grande Jave. » En 1784, Cari Peter Thunberg, autre médecin au service de la concession hollandaise de Deshima, publiait une Flora japonica. Reprenant les informations de Kaempfer il y décrit une plante nommée biwa ou kuskube et lui donne le nom botanique de Mespilus japonicus du fait de la ressemblance de sa fleur avec celle du néflier. De là viennent les noms français « néflier du Japon » et anglais « Japanese medlar ». Le père jésuite portugais Loureiro dans la Flora cochinchinensis (1790) décrit un pipa xu qu’il assimile à un alisier pour le fruit et nomme en conséquence Crataegus bibas ; finalement, c’est en 1849 que le botaniste anglais John Lindley, estimant que cet arbuste n’était ni un néflier, ni un alisier, créa un genre particulier Eryobotria pour l’y classer et, gardant le nom d’espèce de Thunberg, proposa le nom scientifique encore utilisé aujourd’hui, Eryobotria japonica. Lors de son introduction en France, l’arbuste fut appelé bibassier, néflier du Japon2. En Angleterre, par contre, importé directement de Canton en 1787, il prit le nom cantonais de loquat, à côté de Japanese medlar.
22Ces exemples ont permis de passer en revue les différentes possibilités généralement utilisées pour traduire le nom d’une plante étrangère. On peut emprunter un nom standard ou vernaculaire d’une langue d’Asie orientale : pour le bibassier, partant de biwa et kuskube en japonais, et pipa et loquat en chinois, ce sont les noms chinois qui ont été adoptés en français ou en anglais, même si le calque de l’ancien nom savant latin de Thunberg en fait un fruit du Japon. Par contre pour le kaki c’est le nom japonais qui a été retenu.
23L’existence en français, et dans une moindre mesure en anglais et en allemand, à côté de la nomenclature latine, d’une part, et populaire d’autre part, d’une nomenclature savante calquée sur les binômes latins permet de disposer d’un vocabulaire botanique correct mais souvent très peu connu sinon assez pédant. Par ce moyen on peut désigner le shiso () comme Pérille de Nankin, le kudzu (
) sous le nom de puéraire comestible mais ne vaut-il pas mieux introduire ces deux termes japonais en français, comme ont choisi de le faire les anglophones ?
A propos de quelques traductions
24Le traducteur du roman de Zhang Xinxin, Fengkuang de junzilan , a choisi un titre heureux en français, Une folie d’orchidées, le choix de la traduction étant même précisé au lecteur dans une note, p. 20 : « Cette plante, à vrai dire, n’a pas de parenté avec les orchidées communes. Elle figure dans les dictionnaires botaniques de diverses editions, sous la dénomination de Lycoris radiata ou de Lilium lancifolium. » Malheureusement les outils en la possession du traducteur (ou de la traductrice) l’ont conduit(e) à donner une information partiellement juste. Le nom chinois junzilan, effectivement, fait de ces plantes des « orchidées » (plus exactement des cymbidium), « du gentilhomme » ou « du prince » de surcroît. Ce nom s’applique à un genre botanique et ne désigne pas une espèce particulière ; il ne s’agit pas d’une réglisse mais de plantes de la même famille des Amaryllidacées, originaires d’Afrique du Sud, les Clivia, dont trois espèces sont cultivées en Chine aujourd’hui. Également appréciées en Europe, elles sont nommées en anglais kaffir lilies et clivias en français.
25Dans sa traduction de l’œuvre de Shichiro Fukazawa, Narayama-bushikô, « Étude à propos des chansons de Narayama », le traducteur, Bernard Franck, a gardé les noms japonais transcrits, en italique, et a fourni pour chacun, en note, des explications ethnobotaniques permettant de se faire une idée de l’arbre dont il est question.
26La traduction du titre du roman de Tanizaki, Tade kû mushi, pose un problème intéressant. Il y est question d’une plante, tade, qui, ubiquiste, possède un nom français que nous avons déjà rencontré : « poivre d’eau » (Polygonum hydropiper L.). La traduction littérale du titre serait donc « L’insecte qui mange le poivre d’eau », expression sibylline si elle n’est pas replacée dans son contexte linguistique qui est « tade kû mushi mo sukuzuki », expression utilisée pour faire référence à une personne au(x) goût(s) très bizarre(s)3. Le choix des traducteurs pour « Le goût des orties » n’évoque en rien cela mais plutôt quelque chose d’agréable pour ceux qui ont mangé des orties et sans doute quelque chose de très désagréable pour ceux qui n’ont fait que s’y frotter. Cependant ce titre est beau, même si finalement il ne veut pas dire grand-chose et en tout cas ne traduit pas du tout le titre japonais.
27Dans la description du jardin de Ximen Qing, protagoniste du Jinpingmei, telle que la restitue André Lévy (1985 : 369-370) apparaissent divers noms de plantes qui fournissent une série d’exemples intéressants de choix possibles de traduction. D’une part, des plantes couramment nommées en français : bambous, pins, genévriers, lotus, chrysanthemes, peupliers, saules, daphnés, genêts, jasmins, thuyas, bananiers, palmiers, jasmins et tournesols. Même si ces termes sont génériques et ne font pas forcément référence aux mêmes plantes en chinois et en français, ils évoquent pour le lecteur francophone des plantes connues, dont on peut se faire une idée ; aucune note n’accompagne ces traductions. Un autre cas est fourni par des termes français également courants mais dont le traducteur précise le sens par des notes. Plusieurs dizaines d’espèces botaniques de rosiers existent en Chine ; aussi, « rosier » est-il précisé en note par « muxiang : () mot à mot “parfum ligneux”, Rosa banksiae Ait. » (p. 1148), et « roses jaunes » par « huang cimei (
), Rosa xanthina, d’un jaune brillant, répandu dans le nord de la Chine » (ibid.). Enfin, le traducteur crée des termes par calque, comme ces « lampes d’or » qu’une note éclaire heureusement [« sorte de liliacée, Tulipa edulis (Miq.) Baker » (ibid.)] tandis que le ginkgo se dissimule sous un « abricotier argenté » sans aucune explication.
28La démarche qui m’apparaît la plus rigoureuse est celle adoptée par Yves Hervouet (1972) dans le cadre d’un travail scientifique, il est vrai, et non plus dans le cadre d’un texte strictement littéraire, la traduction du chapitre 117 du Shiji. La plupart des termes monosyllabiques désignant les végétaux cités dans la description d’un parc impérial posent de difficiles problèmes d’identification ; le traducteur cite des termes français dans son texte et indique, systématiquement en note, les raisons de ses choix, ainsi que les identifications botaniques binomiales, faisant référence aux documents qu’il avait à sa disposition au moment de sa traduction. Par là, le lecteur bénéficie d’un texte lisible en français ainsi que d’un appareil critique permettant de comprendre les choix de traduction et donc de la modifier éventuellement en fonction de l’existence de nouveaux outils terminologiques.
29Il est sans doute aussi instructif de comparer diverses traductions de mêmes textes chinois citant des plantes :
30Ainsi les mûriers4 , sang (), mentionnés dans le poème de Zhu Guangxi5, « tianjia za xing », sont des « silk trees » pour W.J.B. Fletcher et des « mulberry trees » pour Charles Budd ; dans le même poème ces deux traducteurs choisissent d’emprunter « ku-mi » en anglais pour traduire gumi (
), terme qui désigne les grains de la zizanie6 , aujourd’hui couramment commercialisés sous le nom de « riz sauvage » ou encore « riz indien ». Enfin, pour rendre en anglais juhua (
), le premier choisit « chrysantheme » et le second « aster », ce qui est critiquable dans la mesure où, même si les deux plantes appartiennent bien à la famille des Composées – ou aujourd’hui, Asteracées –, en chinois juke (
), le genre Aster est désigné en chinois par malan (
) et aucun aster n’est appelé ju. Dans le même recueil, figurent trois traductions de « Sheng sheng man » de Li Qingzhao ; John Turner évoque le wutong (
) du texte chinois par une synecdoque « les larges feuilles », broad leaves, tandis que Kenneth Rexroth et Xu Yuanzhong qui identifient correctement tous deux ce terme au même arbre Firmiana simplex, le « parasol chinois », choisissent de traduire l’un par le terme chinois « wutung » et l’autre par sa traduction anglaise « parasol-tree ». Pour terminer, il faut évoquer un problème fréquemment rencontré dans des textes de divers domaines, celui de la traduction de mei (
) en chinois, umei en japonais. La plante à laquelle ces termes font référence est sans ambiguïté un arbre, « l’abricotier du Japon », « Japanese apricot », Prunus mume Sieb. et Zucc. Or, ce terme est systématiquement traduit par « prunier », « plum », ce qui est erroné ; ou encore « prunus » qui n’est exact qu’au niveau du genre.
Des outils disponibles
31Pour la première étape consistant à identifier le terme chinois ou sino-japonais que l’on rencontre dans un texte, je suggère, à côté des dictionnaires de langue indispensables, l’usage des travaux pionniers de Bret-schneider (1893) pour les textes chinois et d’Hoffmann et Schultes (1852) pour les textes sino-japonais. Dans ces deux cas, les identifications botaniques devront nécessairement être vérifiées ; pour le chinois, on utilisera en particulier comme référence le Zhongyao da cidian (Anon. 1977) qui permettra de contrôler les identifications botaniques dans Read (1936) et Jia & Jia (1955). Pour le japonais, la flore de Makino (1970) et le dictionnaire de Honda, Sato et Matsuda (1972) sont indispensables ; le livre de Claude Péronny (1993) est aussi un outil précieux pour la nomenclature archaïque. Par contre, la nomenclature chinoise de la flore Zhongguo gaodeng zhiwu tujian (Anon. 1972) est sujette à caution, la situation au moment de la période de publication ayant conduit les auteurs à des choix « néologisants » souvent contestables : afin de purifier le vocabulaire de tous les relents dus à la société féodale, les auteurs ont résolument choisi d’introduire des noms reflétant la norme « ouvrier-paysan-soldat », ce qui a fait disparaître un certain nombre de noms bien attestés depuis longtemps dans la langue au profit d’autres nouveaux ou rares jusqu’alors. Dans le cas où les termes désignent des arbres fruitiers, on utilisera, pour la Chine, le manuel de Yu Dejun (1979).
32Lorsque le terme chinois ou japonais a été identifié botaniquement, il s’agit de trouver dans la langue cible, de préférence, un terme vernaculaire. Pour le français, l’ouvrage le plus précieux dû à Duchesne (1836) est certes un peu ancien mais pas encore remplacé, aussi cette quête de noms français doit être complétée en consultant divers autres ouvrages. Le dictionnaire de Lanessan (1886) indique le vocabulaire ayant cours au xixe siècle dans les colonies françaises. Les quatre volumes de l’œuvre de Bois (1927-1937) sur les plantes d’intérêt alimentaire dans le monde fournissent également une abondante nomenclature, de même que les trois volumes de Fournier (1947-1948) consacrés aux plantes médicinales et toxiques de France ; enfin le travail monumental, mais pas toujours facile d’usage, de Rolland (1967) indique un nombre considérable de termes vernaculaires pour les plantes de la flore de France en usage à la fin du siècle dernier, tandis que l’encyclopédie Le bon jardinier (Burte 1993) fournit aussi des termes français actuels pour les plantes d’intérêt horticole.
33Pour l’anglais, de nombreux noms figurent dans l’ouvrage de Hu Shiu-ying (1980) mais il convient aussi d’être vigilant, l’auteur ayant systématiquement créé ce qui n’existait pas déjà en anglais. Cependant la somme incontournable dans cette langue est le Loudon’s Hortus Britannicus (1843), fantastique mine de renseignements sur toutes les plantes introduites en Grande-Bretagne. De nombreux noms vernaculaires anglais se trouvent aussi chez Grigson (1975) mais seulement pour des plantes indigènes et naturalisées en Grande-Bretagne. La similitude des flores de Chine et d’Amérique du Nord offre aux traducteurs du chinois la possibilité de jouer avec les noms créés ou empruntés par les anglophones et francophones de ce continent : ils permettent souvent une bonne traduction au niveau du genre. Ainsi, flores canadiennes et américaines peuvent être d’intéressants gisements de mots pour les traductions du chinois. Pour le français, on peut citer par exemple Louis-Marie (s.d.) et pour l’anglais les divers volumes de la série The Audubon Society Field Guides publiés par Alfred A. Knopf à New York qui ne se limitent d’ailleurs pas aux végétaux. La somme de Tanaka (1976) pour les plantes d’intérêt alimentaire est aussi un outil qu’il faut connaître mais dont les termes français ou anglais doivent être toujours vérifiés. Enfin, le glossaire de Feng (1983) contient un riche vocabulaire mais en général de termes savants, tant en chinois qu’en anglais.
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Outils lexicographiques
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Traductions et autres références citées
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Autres ouvrages cités
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Boym, Michael. (Père). 1656. Flora sinensis. Viennae.
Brabant et al. 1981. « Données préliminaires pour la réintroduction et la culture du millet Setaria en France », JATBA, 38 (3-4) : 309-328.
Kaempfer, Engelbert. 1712. Amoenitates exoticarum. Lemgoviae.
Lindley, John. 1849. Medical and œconomical botany. Londres.
Notes de bas de page
1 . Depuis quelques années on assiste à un renouveau d’intérêt qui se manifeste par des colloques et des manifestations sous l’égide de la municipalité d’Azenay et des cultures biologiques de variétés destinées à la consommation humaine en Alsace. Voir Brabant et al., “Données préliminaires pour la réintroduction et la culture du millet Setaria en France”, JATBA. 1981, 38 (3-4) : 309-328.
2 . Aujourd’hui, d’ailleurs, le néflier indigène, Mespilus germanica L., n’étant guère plus exploité pour ses fruits que dans le contexte militant de conservation de la biodiversité et des variétés traditionnelles, « néflier » a simplement remplacé « bibassier » tant pour ceux qui cultivent dans le Midi de la France cet arbre exotique désormais perçu comme indigène, que pour ceux qui vendent les fruits.
3 . Je remercie Sumi Fukui pour son aide amicale.
4 . Morus alba L.
5 . Cité dans Lu Shu-xiang, Xu Yuanzhong (1988).
6 . Zizania caduciflora (Turcz.) Hand.-Mazz.
Auteur
Centre national de la recherche scientifique, Paris.
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