1 Pour les exemples britanniques, nous pensons aux programmes de recherche appliqués suivants : The Changing Character of War (CCW), programme de l’université d’Oxford. Transformation of War Economies Project de Bradford University ainsi que l’Overseas Development Institute de Londres. Pour les Etats-Unis, nous pouvons mentionner le Humanitarianism and War Project de Tufts University, ainsi que les productions de la National Defense University de Washington D. C.

2 Notamment les nouvelles technologies de l'information et de la communication permettant la gestion des opérations d’envergure globale en temps réel, mais aussi les technologies sophistiquées de détection et de frappe de précision correspondant à la Révolution dans les affaires militaires des années 1990.

3 Outre un travail bibliographique, cette contribution s’appuie sur un travail de terrain, dans le cadre d’une thèse de sociologie politique menée à l’EHESS sous la direction d’Alain Joxe intitulée Métamorphoses de la puissance américaine à l’aube du xxi^e siècle, soutenue en mai 2008, et dans le cadre de recherches postdoctorales financées par l’ANR à travers le programme Transguerres, ayant permis de mener une centaine d’entretiens, la plupart informels, aux États-Unis et en Europe (Londres, Bruxelles, Paris, Genève, Varsovie).

4 Pour une introduction au débat sur le complexe militaro-industriel américain, voir Makki, 2007 : 28-45.

5 Voir Weinberger, 1991 : 453-454. Parmi ces conditions d’engagement, il y a notamment 1) la nécessité d’un objectif clair et pouvant être atteint par des moyens militaires, 2) le soutien de l’opinion publique et du Congrès, 3) le recours à une force écrasante (overwhelming force). Voir également Haass, 1999.

6 Pour Samuel Huntington, la subordination du militaire aux institutions politiques est la garantie d’un contrôle civil des forces armées et d’une sauvegarde des principes démocratiques. Le militaire doit limiter son rôle au conseil et à l’exécution de la décision politique. Ce sont les signes d’un réel professionnalisme des officiers.

7 Voir l’introduction « Securité nationale et relations civilo-militaires » dans Huntington, 1957 : 1.

8 Cette peur des infiltrations terroristes a favorisé la constitution de milices armées de citoyens américains patrouillant la zone frontière entre le Mexique et les États-Unis pour compléter le dispositif fédéral plus sophistiqué et militarisé. Voir l’article de Martin Lamotte sur le vigilantism dans cet ouvrage

9 Ou, en d’autres termes, « un ennemi c’est une provision d’avenir », formule de Pascal Bruckner dans La mélancolie démocratique, Paris, Le Seuil, 1990, cité par Bigo, 1991a : 42.

10 Lors d’une intervention devant le Congrès des États-Unis en 2001, Bruce Hoffman a proposé la mise en place d’une agence dédiée au contre-terrorisme répliquant le modèle de la Drug Enforcement Agency (DEA) (Hoffman, 2001 : 8).

11 Sur le recul des libertés publiques et des droits de l’homme dans le cadre de la guerre globale contre le terrorisme, voir Chalk et Rosenau, 2004 ; Connell, 2002 ; Lyon, 2003 ; Schulhofer, 2002.

12 NATO, 2000. La lutte contre le terrorisme fut à l’ordre du jour de l’édition 2002 de la rencontre transatlantique et multisectorielle (forces armées, diplomates, ONG, universitaires) appelée « Open Road » (Saclant, 2002).

13 L’auteur parle notamment de la mise en place d’un système de maintien de l’ordre global visant à lutter contre des menaces transnationales.

14 Entretiens informels réalisés à Washington D. C. à l'automne 2005 auprès de responsables et experts militaires du NORTHCOM lors de séminaires et colloques publics et privés.

15 Voir à ce sujet Makki, 2004.

16 Site internet du bureau de liaison avec le secteur privé au sein du DHS (http ://dhs.gov)

17 Au forum annuel des ONG américaines d’octobre 2001.1e secrétaire d’État Colin Powell présenta ainsi les ONG pour évoquer leur contribution à la campagne bombs-and-bread de la « coalition militaro-humanitaire » en Afghanistan (De Torrenté, 2003).

18 De nombreuses participations à des colloques européens et transatlantiques sur ou avec les ONG ont été l’occasion d’observer de l’intérieur le fonctionnement des espaces de rencontre des élites administratives, militaires et non gouvernementales, les forums et les réseaux transnationaux de pouvoir et d’influence globale qu’elles mettent en place dans les lieux où ces élites sont actives. L'accès à ces cercles de réflexion et réseaux d’experts comme le Security et Defense Agenda à Bruxelles, l’Institut royal de défense (RUSI, Royal United Services Institute) à Londres ou l’Association de l’armée de terre américaine (AUSA, Association of the United States Army) à Washington D. C., facilite la mise en place du dispositif d’observation car ce sont des espaces essentiels de dialogue entre industriels, praticiens, experts et décideurs. L'une des particularités du travail sociologique dans ces milieux sensibles porte sur le respect de certains dispositifs spécifiques comme la « règle de Chatham House » créée pour encourager le partage d’informations tout en garantissant l’anonymat des participants et de leur affiliation institutionnelle. C’est donc pour « encourager l’ouverture et le partage » de l’expertise dans une atmosphère de « dialogue franc et ouvert » favorable à la formation du consensus qu’est traditionnellement évoquée The Chatham House Rule of Confidentiality établie par le Royal Institute for International Affairs (RIIA) de Londres en 1927.

19 Le Monde, 8 mai 2002.

20 Cité par Lepesant, 2004 : 767-805.

21 Le Monde, 9 mai 2002. Sur ces changements institutionnels, voir Berthelet, 2009.

22 Michael Dogherty est Director of Immigration Control au sein de Raytheon Homeland Security.