1 Marc Pincherle, « La propagande allemande et la musique », Contrepoints, n° 1, 1946 : 82-97, ici 83.
2 Voir Fabrice Virgili, La France « virile ». Des femmes tondues à la Libération, Paris, Payot, 2000 ; Philippe Bourdrel, L’épuration sauvage. 1944-1945, Paris, Perrin, coll. « Tempus », 2008.
3 Marc-Olivier Baruch, « Conclusion », in Marc-Olivier Baruch dir., Une poignée de misérables. L’épuration de la société française après la Seconde Guerre mondiale, Paris, Fayard, coll. « Pour une histoire du XXe siècle », 2003 : 531-547, ici 534, 537.
4 M.-O. Baruch, « Conclusion », art. cité, 2003 ; F. Rouquet, « L’épuration des universitaires… », art. cité, 2003 : 233 ; G. Sapiro, « L’épuration du monde des lettres », art. cité, 2003 ; S. Corcy, La vie culturelle sous l’Occupation, op. cit., 2005 : 334-335.
5 M. Chimènes, « Alfred Cortot et la politique musicale du gouvernement de Vichy », art. cité, 2001 : 47-48 ; S. Corcy, La vie culturelle…, op. cit., 2005 : 342 ; Y. Simon, Composer sous Vichy, op. cit., 2009 : 356-364 ; K. Le Bail, Musique, pouvoir, responsabilité…, op. cit., 2005 : 530-539.
6 Rapport non daté, F-MdH, Fonds Yvonne Oddon, 6. Archives de l’Association nationale des résistants de 1940.
7 Sur le rôle du Front national des musiciens, ou de la musique, dans l’épuration, voir Y. Simon, Composer sous Vichy, op. cit., 2009 : 356-357.
8 [Anonyme], « Malaise chez les musiciens », Les Lettres françaises, 30 septembre 1944 : 7.
9 F. Rouquet, « L’épuration des universitaires… », art. cité, 2003 : 231.
10 Marc Bergère souligne, à la suite d’Henry Rousso, l’importance de cette masse de personnes « épurables », souvent soupçonnées durablement, dont l’enquête et le procès, s’ils eurent lieu, finirent par se solder par un non-lieu (« La justice à l’épreuve de la Libération. L’exemple du district judiciaire d’Angers », Usages politiques du droit et de la justice, n° 80 du Bulletin de l’IHTP, 2002, accessible en ligne, http://www.ihtp.cnrs.fr/spip.php%3Farticle352&lang=fr.html [consulté le 9 juin 2011]). Par ailleurs, comme le remarque Baruch, de nombreuses personnes se sentent menacées par l’épuration sans au final faire l’objet d’une accusation (« Conclusion », art. cité, 2003 : 543).
11 K. Le Bail, Musique, pouvoir, responsabilité…, op. cit., 2005 : 557.
12 Je remercie vivement Karine Le Bail de m’avoir signalé cette absence des musicologues dans les dossiers des deux instances.
13 F-AN, F17 16942, dossier d’épuration Guillaume de Van.
14 Interrogatoire de Guillaume de Van par la police judiciaire, 1946, cité par L. Sabah, « Introduction », in W. Gueydan de Roussel, Journal, op. cit., 2000 : 64-69 ; A. Compagnon, Le cas Bernard Faÿ, op. cit., 2009 : 197.
15 F-AN, F21 8126, dossier d’épuration Jacques Prod’homme.
16 G. Sapiro, « L’épuration du monde des lettres », art. cité, 2003 : 261-262.
17 Le fonds Prod’homme conservé au Département de la musique de la BnF témoigne de multiples affinités et centres d’intérêt liés à l’Allemagne. Par ailleurs il contient des coupures de presse datant de l’Occupation de journaux comme Das Reich, Berliner Börsenzeitung, Deutsche Allgemeine Zeitung, Deutsche Reichszeitung, Pariser Zeitung, Frankfurter Zeitung, Les Nouveaux Temps, ou encore Deutschland-Frankreich.
18 Sur l’histoire du questionnaire et de la campagne d’enquêtes du Comité d’épuration des gens de lettres, qui a ouvert en tout 172 dossiers, voir S. Sapiro, « L’épuration du monde des lettres », art. cité, 2003 (le questionnaire y est reproduit en annexe). Sur la campagne correspondante menée par la SACEM, voir Y. Simon, Composer sous Vichy, op. cit., 2009 : 360-363.
19 G. Sapiro, « L’épuration du monde des lettres », art. cité, 2003. Pour le cas de Paul Fort, voir ibid. : 274.
20 M.-O. Baruch, « Conclusion », art. cité, 2003 : 532, 541 ; G. Sapiro, « L’épuration du monde des lettres », art. cité, 2003 : 244-255, 269-272.
21 M.-O. Baruch, « Conclusion », art. cité, 2003: 539.
22 Voir pour l’épuration des compositeurs : Y. Simon, Composer sous Vichy, op. cit., 2009 : 356-364.
23 Complément non daté au questionnaire de la SACD, rempli le 2 novembre 1945, F-AN, F21 8126, dossier d’épuration Jacques Prod’homme.
24 Thérive emploie la même stratégie de défense que Prod’homme, invoquant la teneur purement littéraire de ses articles, et revendiquant le droit d’exercer son métier. Son dossier pénal est d’abord classé, ses actes n’étant pas jugés « pénalement répréhensibles », mais le Comité d’épuration des gens de lettres le déclare ensuite coupable d’avoir soutenu la propagande de l’ennemi (G. Sapiro, « L’épuration du monde des lettres », art. cité, 2003 : 272).
25 Cité d’après M.-O. Baruch, « Conclusion », art. cité, 2003 : 540.
26 « Avis de l’Administrateur Général sur M. Guillaume de Van », 15 novembre 1944, F-AN, F17 16942, dossier d’épuration Guillaume de Van.
27 K. Le Bail, Musique, pouvoir, responsabilité…, op. cit., 2005 : 551.
28 Robert Bernard, lettre à Jacques Jaujard, directeur des Beaux-Arts, 30 mai 1945, reproduite intégralement par M. Chimènes, « L’Information musicale… », art. cité, 1997 : 104-108.
29 Cité d’après M. Chimènes, ibid. : 99.
30 De Van, réponse à une lettre du président du conseil d’enquête des Archives et Bibliothèques en date du 21 décembre 1944, s.d., F-AN, F17 16942, dossier d’épuration Guillaume de Van.
31 Interrogatoire de Guillaume de Van par la police judiciaire, 1946, cité par L. Sabah, « Introduction », in W. Gueydan de Roussel, Journal, op. cit., 2000 : 68.
32 Les sources citées par la suite proviennent de son dossier d’épuration (F-AN, F17 16756). Sa thèse sera publiée en 1949 aux PUF sous le titre Le temps musical : essai d’une esthétique nouvelle de la musique. Après la guerre, Brelet travaille comme philosophe de la musique et pianiste et dirige la collection « Bibliothèque internationale de musicologie » aux PUF. Son cas est évoqué par F. Rouquet, « L’épuration des universitaires… », art. cité, 2003 : 235-236.
33 Simone de Beauvoir, « Œil pour œil », Les Temps modernes, février 1946, cité d’après G. Sapiro, « L’épuration du monde des lettres », art. cité, 2003 : 254.
34 Cité d’après G. Sapiro, La guerre des écrivains…, op. cit., 1999 : 588 ; voir aussi id., « L’épuration du monde des lettres », art. cité, 2003 : 250-255.
35 Jurisclasseur périodique, II, 1947, n° 3490, cité d’après K. Le Bail, Musique, pouvoir, responsabilité…, op. cit., 2005 : 528, qui cite elle-même un article inédit d’Anne Simonin. Karine Le Bail consacre une grande partie de sa thèse à l’épuration des musiciens (ibid. : 522-653), et prépare actuellement un ouvrage sur l’épuration musicale.
36 Brouillon manuscrit non daté, F-AP, V 611 Société française de musicologie.
37 Ibid.
38 M.-O. Baruch, « Conclusion », art. cité, 2003: 542-546.
39 Jacques-Gabriel Prod’homme, lettre à Eugène Borrel, 17 décembre 1945, F-SFM, Lettres reçues.
40 Pincherle est fait prisonnier dès 1940 et interné, en 1941, à l’Oflag XVII A (Geneviève Thibault, « Marc Pincherle », nécrologie, Revue de musicologie, vol. 61, n° 2, 1975 : 169-177, ici 174). La SFM correspond avec lui à partir de février 1942, lorsqu’il semble résider en zone Sud (Marc Pincherle, lettre au président la SFM, 16 février 1942, F-SFM, Lettres reçues).
41 Rapport sur la Réunion des bibliothèques nationales pendant les années 1943 et 1944 présenté à M. le ministre de l’Éducation nationale par M. Jean Laran, administrateur général honoraire chargé des fonctions d’administrateur général, Paris, Imprimerie des Journaux officiels, 1946 (extrait du Journal officiel de la République française du 25 juillet 1946) : 7.
42 Voir notamment J. Laran, Rapport sur la Réunion des bibliothèques nationales pendant les années 1943 et 1944, op. cit., 1946.
43 Selon les archives de la Sorbonne (F-AP, fonds Masson).
44 Voir les témoignages émouvants livrés lors de l’ouverture de l’année scolaire 1945, de retour à Strasbourg : Université de Strasbourg 1945, Rentrée des Facultés (novembre 1945) – Rapport des Doyens (Année scolaire 1944-1945) – Travaux de l’Université (Année scolaire 1944-1945), Strasbourg, université de Strasbourg, 1945.
45 Sur l’organisation institutionnelle de la discipline après la guerre, voir : F. Lesure et J. Gribenski, « La recherche musicologique en France depuis 1958 », art. cité, avril-décembre 1991.
46 F. Gétreau, « Le patrimoine musical de deux musées parisiens », art. cité, 2001 : 199.
47 Les traces de ces stations de l’exil se trouvent dans le fonds d’archives Yvonne Lefébure/Fred Goldbeck à la médiathèque musicale Mahler.
48 Voir aussi R. Campos, « L’analyse musicale en France au XXe siècle… », art. cité, 2009 ; id., « Philologie et sociologie de la musique au début du XXe siècle », art. cité, 2006 : 43.
49 P. Potter, « Musikwissenschaft und Nationalsozialismus. Der Stand der Debatte », in Hartmut Lehmann et Otto G. Oexle dir., Nationalsozialismus in den Kulturwissenschaften, vol. 1, Fächer – Milieus – Karrieren, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 2004: 129-141, ici 135-136. Pour différents points de vue sur le débat autour du devoir de mémoire de la musicologie allemande, voir par exemple les articles de Ludwig Finscher, Thomas Phleps et Eckhard John dans l’ouvrage dirigé par Isolde von Foerster, Christoph Hust et Christoph-Hellmut Mahling, Musikforschung, Faschismus, Nationalsozialismus, actes du colloque, Schloss Engers, 8-11 mars 2000, Mayence, Are-Edition, 2001.
50 Manfred F. Bukofzer, « The Fourth Congress of the International Musicological Society », Acta Musicologica, vol. 21, 1949: 1-7, ici 1.
51 « [S]ome persons, none of them American, with very questionable pasts (and even presents) joined the Institute, thereby causing wonderment abroad and embarrassment at home. M. de Van is now dead and there is no need for further recrimination, but the latest number of Musica Disciplina shows that the Institute afforded refuge to people with whom even the Germans will have no truck. » (Anonyme [Lang et al.], « Communications », Journal of the American Musicological Society, vol. 2, n° 3, automne 1949: 202-205, ici 203, nous traduisons). La réponse de Carapetyan: « In Reply to an Incorrect Statement », Musica Disciplina, vol. 3, fasc. 2/4, 1949 : 45-54.
52 Friedrich Blume, lettre à Guillaume de Van, Kiel, 24 juin 1943, F-BN, A 65/9.
53 « Les Allemands », Esprit, n° 15, 1947 : 1074, cité d’après Martin Strickmann, « Französische Intellektuelle als deutsch-französische Mittlerfiguren 1944-1950 », in Patricia Oster et Hans-Jürgen Lüsebrink, Am Wendepunkt. Deutschland und Frankreich um 1945 – zur Dynamik eines „transnationalen“ kulturellen Feldes, Bielefeld, transcript-Verlag, coll. « Frankreich-Forum », 2008: 17-47, ici 21.
54 L. Raphael, « Frankreichs Kulturwissenschaften im Schatten von Vichy-Regime und deutscher Besatzung », art. cité, 2004: 622.
55 Henri-Irénée Marrou, « Ideas in France: 1939 to 1945 », The Review of Politics, vol. 8, n° 1, janvier 1946: 95-114, ici 97.
56 M. Pincherle, « La propagande allemande et la musique », art. cité, janvier 1946 : 83.
57 Ibid.: 84.
58 Ibid.: 96.
59 Yvonne Rokseth, « Musical scholarship in France during the war », Journal of Renaissance and Baroque Music, vol. I, n° 1, mars 1946 : 81-84, citation 81.
60 Voir Marc-Olivier Baruch, « Introduction. Une histoire sociale de l’épuration en France », in Marc-Olivier Baruch dir., Une poignée de misérables. L’épuration de la société française après la Seconde Guerre mondiale, Paris, Fayard, coll. « Pour une histoire du XXe siècle », 2003 : 7-15.
61 H.-I. Marrou, « Ideas in France… », art. cité, janvier 1946 : 98.
62 Daniel Mornet, « La Sorbonne pendant l’occupation allemande », The French Review, vol. 19, n° 1, octobre 1945 : 7-10, ici 8.
63 Robert Bernard cité par R. C., « Review of Periodicals », Music & Letters, vol. 28, n° 2, avril 1947 : 201-205.
64 La culture française sous l’occupation, la résistance des intellectuels, New York, French Press and Information Service, Section de documentation, s.d. [1944 ou 1945] : 116.
65 Rudolph Dunbar et Felix Aprahamian, « The news from Paris », Tempo, n° 9, décembre 1944 : 15-17, citation 15.
66 J. Jackson, France. The Dark Years, op. cit., 2001 : 1. Pour une synthèse de l’histoire de l’historiographie voir ibid. : 1-16 ; sur la mémoire de l’Occupation par les différents groupes politiques après la Libération voir ibid. : 601-612. Pierre Laborie a publié une étude exhaustive sur le phénomène des mythes et des idées reçues sur l’Occupation : Le chagrin et le venin, Montrouge, Bayard, 2011.