1 P.-M. Masson, « L’État et l’activité musicale », art. cité, avril-mai 1943 : 235.
2 « Zusammenfassend ist zu sagen, dass die durch die politischen Ereignisse der letzten Wochen hervorgerufene Zurückhaltung der Franzosen sich im persönlich-dienstlichen Verkehr auswirkt. […] Im öffentlichen Musikleben dagegen ist von dieser Haltung der Franzosen nichts zu merken : Deutschen Künstlern wird begeistert gehuldigt, deutscher Musik mit gebührender Selbstverständlichkeit ihre Vorrangstellung eingeräumt, – ein Beweis dafür, dass selbst in Kriegszeiten und in Zeiten politischer Hochspannung die deutsche Musik eines der stärksten Mittel ist, propagandistisch in aktivem Sinne zu wirken. » (Rapport mensuel de la Propaganda-Staffel Paris, 31 janvier 1943, D-BA, R 55/20519.)
3 S. Corcy, La vie culturelle sous l’Occupation, op. cit., 2005 : 241-244.
4 M. Schwartz, « Musikpolitik in den von Nazi-Deutschland besetzten Gebieten », in Das Dritte Reich und die Musik, catalogue de l’exposition, Schloss Neuhardenberg, 26 mars-25 juin 2006, Paris/Berlin, Nicolaische Verlagsbuchhandlung GmbH, 2006 : 119-127, ici 122 ; Alexandra Laederich, « Les associations symphoniques parisiennes », in M. Chimènes dir., La vie musicale sous Vichy, op. cit., 2001 : 217-233, ici 225-227 ; Sandrine Grandgambe relève par exemple 31 % d’œuvres allemandes à l’Opéra durant les saisons 1940 à 1944, contre 20 % en 1939-1940. 7,5 % des opéras joués sont de Wagner : « La Réunion des théâtres lyriques nationaux », in ibid. : 109-126, ici 119.
5 E. Buch, La Neuvième de Beethoven, op. cit., 1999 : 245-249, citation 245-246.
6 Manuela Schwartz résume la stratégie allemande dans ce domaine : « Une manifestation n’est pas entachée d’un point de vue politique ou propagandiste dans la mesure où ne peut être établi, au travers des programmes et des musiciens, aucun lien […] avec l’idéologie nazie ou avec un contexte plus large de politique culturelle. » (M. Schwartz, « La musique, outil majeur de la propagande culturelle des nazis », art. cité, 2001 : 99)
7 G. Heller, Un Allemand à Paris, op. cit., 1981 : 128.
8 Ibid. : 114, 125-128, citation 128.
9 Max d’Ollone, « Das Pariser Musikleben im Herbst 1940 », Cahiers franco-allemands/Deutsch-französische Monatshefte, 7e année, septembre-octobre 1940 : 305-307.
10 Correspondance entre l’Institut allemand Paris, et l’Auswärtiges Amt Berlin, 4-18 juillet 1941, D-PAAA, Paris 1.142Y.
11 Epting, « Mozartwoche in Paris », rapport pour l’Auswärtiges Amt Berlin, non daté, D-PAAA, Paris 1.142Y.
12 Karl-Heinz Bremer, Institut allemand Paris, à l’Auswärtiges Amt Berlin, 19 août 1941, D-PAAA, Paris 1.380. Yannick Simon indique que le groupement a été placé sous l’égide du groupe Collaboration (Composer sous Vichy, op. cit., 2009 : 103-105), fait qui n’est cependant pas entièrement établi. Les encadrés publiés dans la presse pour annoncer la fondation du Comité affirment cela, mais aucune autre source du Comité ne mentionne le groupe Collaboration. Par ailleurs, Delvincourt proteste le jour de la publication de l’encadré contre cette association au groupe (voir une lettre de Delvincourt à Boschot, 26 juillet 1941, F-AN, AJ37 409).
13 Bremer, Institut allemand Paris, lettre à l’Auswärtiges Amt Berlin, 19 août 1941, D-PAAA, Paris 1.380.
14 Erich Valentin et Alfred Orel, « Mitteilungen » [Die Wiener Mozart-Tagung 1941], Archiv für Musikforschung, 7e année, fasc. 2, 1942: 127-128.
15 Bernard, lettre à Epting, 8 décembre 1941, D-PAAA, Paris 1.142Y.
16 Epting à l’Auswärtiges Amt Berlin, Paris, 21 mars 1942, D-PAAA, Paris 1.182; « Liste für den eventuell von der Botschaft anlässlich der “Palestrina”-Aufführung vorgesehenen Empfang (mit Damen) am 31. III. oder 1. IV. 1942, 16 bis 18 Uhr », D-PAAA, Paris 1.215/Kult 12 n° 2. Nous n’avons pas pu élucider si Bernard a répondu à cette deuxième invitation.
17 Sur ces concerts franco-allemands, voir Y. Simon, Composer sous Vichy, op. cit., 2009 : 113-123.
18 « [I]l ne s’agit pas d’une unification oppressive de la pensée, mais d’une discipline spontanément consentie et qui d’ailleurs se traduit sous les aspects les plus divers selon le génie personnel de chaque artiste. » (Robert Bernard, « Un festival Honegger et un concert de musique allemande contemporaine », Les Nouveaux Temps, 16 février 1942 : 2 ; voir aussi id., « Musique allemande et musique française. À propos des concerts franco-allemands », Cahiers franco-allemands/Deutsch-französische Monatshefte, 9e année, mars-avril 1942 : 125-129.
19 Voir pour cela aussi ses propres affirmations de juin 1941, selon lesquelles ses rapports avec les Allemands dans le contexte de L’Information musicale furent emprunts de sympathie et de respect mutuels : lettre au ministère des Affaires étrangères, 28 juin 1941, citée par M. Chimènes, « L’Information musicale… », art. cité, 1997 : 99-101.
20 Gerigk, lettre à Utikal, Stabsführer des Einsatzstabes der Dienststellen des Reichsleiters Rosenberg für die besetzten Gebiete, 5 février 1942, et la note jointe, datée du 31 janvier 1942, F-CDJC, CXLI-174/D-BA, NS 30/65. La fouille des appartements de Bernard et de Prunières que Gerigk recommande fermement au Reichsleiter Rosenberg ne semble cependant pas avoir eu lieu.
21 Machabey figure ainsi sur une liste des « personnalités centrales de la vie musicale parisienne » choisies pour recevoir régulièrement le guide des concerts de Berlin afin de faire la propagande de ces derniers (Piersig, ambassade allemande, « Liste führender Persönlichkeiten des Pariser Musiklebens […], die für eine laufende Zustellung des “Berliner Konzertführers” wichtig und geeignet sind », liste adressée à l’Auswärtiges Amt Berlin, 1er octobre 1942, D-PAAA, Paris 1.216).
22 « Empfang bei Frau Abetz in der Botschaft am Montag, dem 4. Oktober [1943], im Anschluss an die Generalprobe von Peer Gynt », non signé, non daté, D-PAAA, Paris 1.142Y. Durant l’Occupation Cœuroy traduit, outre Peer Gynt, Les Souffrances du jeune Werther de Goethe (1941), La Fleur d’acier (1942), Canada-Vendée : les lys de France (1943) et De ma fenêtre (1943) de Friedrich Sieburg, ainsi que Effi Briest de Theodor Fontane (1942).
23 Émile Vuillermoz, « Avant-propos : un grand savant vous parle », in Georges Claude, Français, il faut comprendre !, texte de la conférence prononcée à Paris, Rouen, etc., [Paris], s.n., 1943 : 8-9.
24 P. Ory, Les collaborateurs, op. cit., 1980 : 146.
25 Sur l’image de l’Europe nouvelle en Allemagne, voir Otto Gerhard Oexle, « Leitbegriffe – Deutungsmuster – Paradigmenkämpfe. Über Vorstellungen vom „Neuen Europa“ in Deutschland 1944 », in Hartmut Lehmann et Otto G. Oexle dir., Nationalsozialismus in den Kulturwissenschaften, vol. 2, Leitbegriffe – Deutungsmuster – Paradigmenkämpfe. Erfahrungen und Transformationen um Exil, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 2004 : 13-40.
26 D. Rossignol, Histoire de la propagande…, op. cit., 1991 : 177-184 ; P. Ory, Les collaborateurs, op. cit., 1980 : 161-164 ; Julien Prévotaux, Un européisme nazi. Le groupe Collaboration et l’idéologie européenne dans la Seconde Guerre mondiale, Paris, F.-X. de Guibert, coll. « Histoire essentielle », 2010 ; Bernard Bruneteau, « L’Europe nouvelle de Hitler ». Une illusion des intellectuels de la France de Vichy, Monaco, Éditions du Rocher, 2003 : 337-338.
27 Sur l’européisme du groupe Collaboration, qui mêle l’opportunisme, le fascisme et une véritable vision européenne, voir J. Prévotaux, Un européisme nazi, op. cit., 2010 : 23-82.
28 P. Ory, Les collaborateurs, op. cit., 1980 : 205-207.
29 K. Le Bail, Musique, pouvoir, responsabilité…, op. cit., 2005 : 276-277.
30 [Anonyme], « Domaine français », Le Musicien d’aujourd’hui, Organe du Front national de la musique, in Les Lettres françaises, n° 18, juillet 1944 : 3.
31 En empruntant au modèle idéal-typique qu’établit Sponheuer de la conception du Deutschtum en musique, composée des notions de l’exclusif allemand et de l’inclusif universel : Bernd Sponheuer, « Über das „Deutsche“ in der Musik. Versuch einer idealtypischen Rekonstruktion », in Hermann Danuser et Herfried Münkler dir., Deutsche Meister – böse Geister? Nationale Selbstfindung in der Musik, Schliengen, Argus, 2001: 123-150, ici 128-132.
32 B. Sponheuer, « Über das “Deutsche” in der Musik », art. cité, 2001: 128-129.
33 Voir J. Fulcher, The Composer as Intellectual, op. cit., 2008: 205-206.
34 Voir par exemple Robert Bernard, à propos d’une « commune tendance réactionnaire et [d’] un éloignement pour les outrances techniques irrationnelles » dans les œuvres allemandes contemporaines : « il ne s’agit pas d’une unification oppressive de la pensée, mais d’une discipline spontanément consentie et qui d’ailleurs se traduit sous les aspects les plus divers selon le génie personnel de chaque artiste » (R. Bernard, « Un festival Honegger… », art. cité, 16 février 1942).
35 Guy Ferchault, « Die zeitgenössische deutsche Musik in Paris », Cahiers franco-allemands/Deutsch-französische Monatshefte, 10e année, septembre-décembre 1943 : 253-256.
36 Heinrich Strobel dénonce d’ailleurs, en 1942, cette distinction de réception entre la musique allemande du passé, qui serait pensée par les Français comme « internationale », et celle du présent, méprisée comme simple épigone de Wagner et jugée trop ancrée dans un esprit romantique allemand sentimentaliste (« Die französische Einstellung zur neueren deutschen Musik », art. cité, 1942 : 105-108).
37 « [S]o zeichnet sich auf diesem künstlerischen Gebiet bereits das Bild einer schöpferischen europäischen Kameradschaft ab, die im Geben und Nehmen bodenverwurzelter, ihrer natürlicher Bindungen an Volkstum und Rasse bewusster Kunstleistungen […] eine natürliche Kraftquelle erschließt. So wird die „übernationale” Sprache der Musik […] zu einer Brücke zwischen den Nationen und zu einem geistigen Band, das die Millionen Europas im Kunstschaffen und-erleben umschlingt und aneinander bindet zu einer wahren, machtvoll schöpferischen Schicksalsgemeinschaft. » (Waldemar Rosen, « Deutschland im europäischen Musikaustausch », in Hellmuth von Hase éd., Jahrbuch der deutschen Musik 1943, Leipzig/Berlin, Breitkopf und Härtel/Hesse, 1943: 64-70, ici 70).
38 R. Bernard, « Musique allemande et musique française », art. cité, mars-avril 1942 : 126 et 129.
39 R. Bernard, « Caractéristiques de la musique française », art. cité, février 1938 : 130-131.
40 Voir J. Fulcher, The Composer as Intellectual, op. cit., 2008: 86-133.
41 B. Sponheuer, « Über das „Deutsche” in der Musik », art. cité, 2001 : 129-130. Dans son article, Sponheuer établit un panorama historique du concept de la synthèse comme l’une des caractéristiques principales du Deutschtum musical.
42 « Heute erklingt hier ein Name, aber er spricht für Deutschland und bedeutet ein Glück für die ganze Welt : Wolfgang Amadeus Mozart. Zu seinem Gedächtnis haben wir uns versammelt. In seinem Zeichen rufen wir die Jugend Europas zum Krieg für ihre Kunst ! » (Baldur von Schirach, cité d’après Hubert Reitterer, « Die Mozartwoche des Deutschen Reiches in Wien 1941 », in Andreas Wehrmeyer dir., Musik im Protektorat Böhmen und Mähren, 1939-1945. Fakten, Hintergründe, historisches Umfeld, Munich, Ricordi & Co., coll. « Veröffentlichungen des Sudetendeutschen Musikinstituts », 2008: 204-227, ici 222-223).
43 Selon Pierre Leroi, « La conférence du Dr. Erich Valentin du Mozarteum de Salzburg [sic] », Comœdia, 19 juillet 1941 : 1. Voir aussi le compte rendu élogieux qu’en fait Robert Bernard dans Le Cri du peuple, 25 juillet 1941 : 2.
44 Pour une synthèse du programme musical, voir Y. Simon, Composer sous Vichy, op. cit., 2009 : 107.
45 Benoist-Méchin et Darlan, successeur de Laval, avaient rencontré Hitler le 5 mai 1941 pour préparer les « Protocoles de Paris », qui prévoyaient une large aide logistique et militaire française en Afrique du Nord, en échange de concessions de la part des Allemands. Provisoirement paraphés, ces accords – désavantageux pour les Français – sont finalement rejetés par le Conseil des ministres en juin, mais marquent néanmoins une étape importante dans le chemin vers la collaboration d’État : J. Jackson, France. The Dark Years, op. cit., 2001 : 178-181 ; P. Laborie, L’opinion française sous Vichy, op. cit., 2001 : 254. Benoist-Méchin avait par ailleurs publié en 1926 un ouvrage sur La musique et l’immortalité dans l’œuvre de Marcel Proust (Paris, Kra).
46 D-PAAA, Paris 1.142Y, voir surtout Epting, « Mozartwoche in Paris », rapport non daté adressé à l’Auswärtiges Amt.
47 Karl Epting, « Verzeichnis der dem Bericht Tgb. 7083/41 beigefügten Aufsätze und Artikel », adressé à l’Auswärtiges Amt Berlin, 8 septembre 1941, D-PAAA, Paris 1.367.
48 P. Laborie, L’opinion…, op. cit., 2001 : 253-257 ; P. Burrin, La France à l’heure allemande…, op. cit., 1995 : 85, 189.
49 Voir Y. Simon, Composer sous Vichy, op. cit., 2009 : 108-109.
50 Boschot propose de brèves notices introductives, Masson un texte plus consistant sur le Requiem (Grand Festival Mozart, Paris, 30 novembre au 7 décembre 1941, non paginé, F-BN Mus, fonds Masson).
51 De nombreuses autres personnalités des deux zones ont été invitées par l’Institut allemand. Certaines déclinent, comme Claude Delvincourt, Marcel Dupré et Germaine Lubin, d’autres n’ont probablement pas reçu l’invitation à temps, les délais d’organisation étant très courts et les échanges postaux entre les deux zones toujours fragiles. Voir la liste établie par Bremer, « Eingeladene und Teilnehmende der Mozartwoche in Wien », lettre à l’Auswärtiges Amt Berlin, 20 novembre 1941, D-PAAA, Paris 1.142Y.
52 Le secrétaire général aux Beaux-Arts Louis Hautecœur, la chanteuse Vina Bovy, les compositeurs Arthur Honegger, Marcel Delannoy, Florent Schmitt et Marcel Labey (ce dernier avec son épouse), Jacques Rouché, administrateur des Théâtres lyriques nationaux, le politicien et directeur du Comité d’organisation des industries et commerces de la musique René Dommange, Eugène Gerber à la tête de Paris-soir, Alfred Bachelet, Jean Bérard de l’édition phonographique Pathé-Marconi, Jean Marietti des éditions musicales Eschig, René Delange, directeur de Comœdia, Raphaël Génin, membre de l’Institut.
53 H. Reitterer, « Die Mozartwoche… », art. cité, 2008 : 210 ; Marie-Hélène Benoit-Otis et Cécile Quesney, « “Un pèlerinage encore plus nazi que mozartien” : French musicians at the Viennese Mozart-Woche des Deutschen Reiches (1941) », conférence inédite, 41e Congrès annuel de l’American Musicological Society, La Nouvelle-Orléans, novembre 2012. Je remercie vivement les deux auteures, qui préparent actuellement un ouvrage sur la Mozartwoche viennoise, de m’avoir communiqué le texte de cette conférence.
54 Robert Bernard, « Le Festival Mozart à Vienne », L’Information musicale, n° 50, 2e année, 19 décembre 1941 : 476-477 ; Rapport établi pour Jérôme Carcopino, 8 décembre 1941, F-AN, F21 8099. La Propaganda-Staffel fait en effet beaucoup d’efforts pour s’assurer du bien-être des hôtes français (voir le rapport Propaganda-Staffel Paris, Gruppe Kultur (Theater), « Bericht über die Reichs-Mozartwoche in Wien », 15 décembre 1941, F-AN, AJ40 1002).
55 M.-H. Benoit-Otis et C. Quesney, « “Un pèlerinage encore plus nazi que mozartien”… », communication citée, novembre 2012.
56 Lucien Rebatet, « À travers Vienne en guerre », Je suis partout, 20 décembre 1941 : 3.
57 Lucien Rebatet, Mémoires d’un fasciste, vol. II, 1941-1947, Paris, Pauvert, 1976 : 40 ; cité d’après K. Le Bail, Musique, pouvoir, responsabilité…, op. cit., 2005 : 292.
58 Gustave Samazeuilh, « La Semaine Mozart à Vienne », L’Illustration, n° 5154, 20 décembre 1941 : 392. Sur le détail du voyage Mozart, voir K. Le Bail, Musique, pouvoir, responsabilité…, op. cit., 2005 : 289-293 ; M.-H. Benoit-Otis et C. Quesney, « “Un pèlerinage encore plus nazi que mozartien”… », communication citée, novembre 2012 ; ainsi que, pour une perspective sur les compositeurs présents, Y. Simon, Composer sous Vichy, op. cit., 2009 : 109-113.
59 Propaganda-Staffel Paris, Gruppe Kultur (Theater), « Bericht über die Reichs-Mozartwoche in Wien », 15 décembre 1941, F-AN, AJ40 1002.
60 Sur les modes d’appropriation de la musique et de la figure de Mozart par les national-socialistes en Allemagne, qui s’apparentent aux stratégies mises en œuvre en France, voir l’étude d’Erik Levi, Mozart and the Nazis. How the Third Reich Abused a Cultural Icon, New Haven, Yale University Press, 2010.
61 P. Burrin, La France à l’heure allemande…, op. cit., 1995 : 85, 188-191 ; P. Laborie, L’opinion française…, op. cit., 2001 : 254-265. Si l’année 1942, avec le retour de Laval, est considérée comme un tournant dans l’histoire politique des quatre années d’Occupation, Laborie a établi l’importance primordiale de l’année 1941 dans le domaine de l’opinion publique (ibid. : 262-265).
62 Le programme détaillé de la Semaine Mozart à Vienne est reproduit en fac-similé par H. Reitterer, « Die Mozartwoche… », art. cité, 2008.
63 Il est possible que Boschot se soit retrouvé dans cette position favorisée car il était cofondateur d’une première Société Mozart (avec les autres principaux mozartiens français Saint-Foix et Wyzewa) en 1901, et parce qu’il est président de la nouvelle Société Mozart franco-allemande. Cette exception confirme par ailleurs l’impression de Hautecœur d’un traitement privilégié, lequel semble préfigurer le changement de stratégie propagandiste dans les rapports franco-allemands, concédant plus d’autorité et d’autonomie à la culture française dans le projet européen allemand (voir E. Michels, Das Deutsche Institut…, op. cit., 1993 : 145-159).
64 A. Boschot, « Mozart et Berlioz », 1941, publiée en allemand : « Mozart und Berlioz », art. cité, décembre 1941 : 13-15. Cette conférence semble être le seul texte d’un auteur français publié dans un périodique allemand durant toute l’Occupation (voir chap. 3).
65 Peut-être est-ce là la raison, en plus de la nationalité étrangère de son auteur, pour laquelle le texte n’est pas intégré dans les actes du colloque qui inaugurent la série du Neues Mozart-Jahrbuch.
66 Paul-Marie Masson à propos des festivités Mozart viennoises : « L’État et l’activité musicale… », art. cité, avril-mai 1943 : 236.
67 [Anonyme], « Le Festival Mozart », Le Matin, 27 novembre 1941 : 2. Il s’agit d’un article anonyme qui cite Piersig, mais c’est probablement Piersig lui-même qui l’a écrit et en tous les cas il en est le commanditaire : Karl Epting, Institut allemand, « Verzeichnis der dem Bericht Tgb. 7083/41 beigefügten Aufsätze und Artikel », envoyé à l’Auswärtiges Amt, 8 septembre 1941, D-PAAA Paris 1.367.
68 J. Müller-Blattau, Histoire de la musique allemande, op. cit., 1943 : 214.
69 Ce topos, issu du XIXe siècle, survivra longtemps après la Seconde Guerre mondiale, comme par exemple chez Adorno dans son Einleitung in die Musiksoziologie en 1962. Voir B. Sponheuer, « Über das „Deutsche“ in der Musik », art. cité, 2001.
70 Guy Ferchault, « La Semaine Mozart (Paris 13-20 juillet 1941) », Cahiers franco-allemands/Deutsch-französische Monatshefte, 8e année, juillet-août 1941 : 242-243, ici 243.
71 Lucien Rebatet, « Mozart à Paris », Je suis partout, 21 juillet 1941 : 9.
72 Heinrich Strobel, « Jubel um Mozart. Kammerorchester und Wilhelm Kempff im Conservatoire », Pariser Zeitung, 18 juillet 1941 : 7.
73 Robert Bernard, « Autour de Mozart », Les Nouveaux Temps, 17 août 1941 : 2.
74 Karl Epting confirme que cette réinterprétation du classicisme mozartien est un but officiel de la Semaine Mozart à Paris : « [L]’image de Mozart est toujours soumise à de nombreuses fausses interprétations en France. Mozart […] passait comme l’incarnation même de la grâce du rococo, qui constitue une création de l’Occident plutôt que de l’esprit germanique. La Semaine Mozart […] devait démontrer que le génie allemand a brisé les formes de la cour et du rationalisme [höfisch-rationale] et qu’il a – avec toute sa mesure dans la volonté expressive, toute sa beauté apollinienne, toute la perfection de son œuvre – empli sa musique d’une profondeur émotionnelle et d’une passion particulièrement germaniques. » (Epting, « Mozartwoche in Paris », rapport non daté pour l’Auswärtiges Amt, D-PAAA Paris 1.142Y)
75 Heinrich Strobel, « Mozart et l’Allemagne » et Arthur Hoérée, « Mozart et la France », Comœdia, 19 juillet 1941 : 4. Les deux articles sont imprimés l’un à côté de l’autre et de manière symétrique. Epting nomme les deux articles dans sa liste des articles commandés par l’Institut (« Verzeichnis der dem Bericht Tgb. 7083/41 beigefügten Aufsätze und Artikel », 8 septembre 1941, D-PAAA, Paris 1.367).
76 « Mozart et le génie allemand », Deutschland-Frankreich. Vierteljahresschrift des Deutschen Instituts/Paris, 1re année, n° 2, 1942 : 141-145, ici 144-145.
77 Nous soulignons. Robert Bernard, « Mozart et la France », L’Information musicale, 25 juillet 1941 : 792 ; cité d’après Y. Simon, Composer sous Vichy, op. cit., 2009 : 107.
78 N. Dufourcq, Petite histoire de la musique en Europe, op. cit., 1942 : 95-97, citation 97.
79 Adolphe Boschot, La lumière de Mozart, Paris, Plon, coll. « Florilège », 1941. Bien que le livre soit sorti des presses en novembre 1941 (dépôt légal en mai 1942), Boschot a daté sa préface de décembre 1941.
80 Mozart méconnu, Institut de France, Académie des beaux-arts, séance annuelle du samedi 22 novembre 1941, Paris, Typographie de Firmin-Didot et Cie, coll. « Institut », 1941 : 17-18.
81 G. Ferchault, « La Semaine Mozart (Paris 13-20 juillet 1941) », art. cité, juillet-août 1941 : 243.
82 R. Bernard, « Autour de Mozart », art. cité, 17 août 1941 : 2.
83 N. Dufourcq, Petite histoire de la musique en Europe, op. cit., 1942 : 96.
84 Voir A. Laederich, « Les associations symphoniques parisiennes », art. cité, 2001 : 226 ; K. Le Bail, Musique, pouvoir, responsabilité…, op. cit., 2005, notamment les statistiques des œuvres jouées par le Grand Orchestre de Radio-Paris et par l’Orchestre national de la Radiodiffusion nationale : 299, 302, 333-335.
85 Hermann Danuser et Herfried Münkler, « Einleitung », in Hermann Danuser et Herfried Münkler dir., Deutsche Meister – böse Geister? Nationale Selbstfindung in der Musik, Schliengen, Argus, 2001 : 7-11.
86 E. Buch, La Neuvième de Beethoven, op. cit., 1999 : 135-140 ; sur cette dimension éthique articulant l’individuel et l’universel, voir aussi S. Burnham, Beethoven Hero, op. cit., 2000 : notamment 149-153.
87 Dans sa réflexion qui se positionne à l’encontre de l’ouvrage du philosophe Carl Schmitt Politische Romantik, Münkler soutient que le romantisme, qui place l’individu créateur et son expression esthétique à la base et au centre du système de valeurs morales, établit une idéologie dépassant largement le cadre des arts et la période du « romantisme » artistique. L’individu romantique n’est ainsi pas apolitique, enfermé dans un hermétisme individualiste, mais s’engage au contraire dans une radicalisation couvrant l’ensemble du spectre politique : Herfried Münkler, « Politische Romantik. Der Fall Wagner », in Hermann Danuser et Herfried Münkler dir., Zukunftsbilder. Richard Wagners Revolution und ihre Folgen in Kunst und Politik, Schliengen, Argus, 2002: 47-60.
88 Ibid. : 50.
89 Elsa Rieu, « Musique, idéologie et romantisme », in Gérard Raulet dir., Les romantismes politiques en Europe, Paris, Éditions de la MSH, 2009 : 563-587 ; Éric Michaud, « 1933 : le triomphe de Richard Wagner. La destruction de la politique », in Pascal Huynh dir., Le Troisième Reich et la musique, catalogue d’exposition, Paris, Musée de la musique/Fayard, 2004 : 59-66 ; Michael Kater, The Twisted Muse…, op. cit., 1997 ; Herfried Münkler, « Richard Wagner », in Étienne François et Hagen Schulze dir., Deutsche Erinnerungsorte, vol. III, Munich, C. H. Beck, 2001 : 549-566.
90 Voir Annegret Fauser sur l’exemple de la réception du Freischütz de Weber, œuvre emblématique du romantisme allemand : « Phantasmagorie im deutschen Wald ? Zur „Freischütz“-Rezeption in London und Paris 1824 », in Hermann Danuser et Herfried Münkler dir., Deutsche Meister – böse Geister ? Nationale Selbstfindung in der Musik, Schliengen, Argus, 2001 : 245-273.
91 Sur les débuts de la réception romantique de Beethoven qui marqueront l’image romantique du compositeur en France, voir E. Buch, La Neuvième de Beethoven, op. cit., 1999 : 135-153.
92 Ibid. : 13-16, 206-235 ; Esteban Buch, « Beethoven et le Troisième Reich : profil d’un Titan conservateur », in Pascal Huynh dir., Le Troisième Reich et la musique, catalogue d’exposition, Paris, Musée de la musique/Fayard, 2004 : 44-58, 50.
93 Voir Esteban Buch, « “Les Allemands et les Boches” : la musique allemande à Paris pendant la Première Guerre mondiale », Le Mouvement social, n° 208, juillet-septembre 2004 : 45-69, ici 48-49.
94 Voir notamment l’introduction synthétique ainsi que les articles du recueil édité par Annegret Fauser et Manuela Schwartz, Von Wagner zum Wagnérisme : Musik, Literatur, Kunst, Politik, actes du colloque « Der „Wagnérisme“ in der Französischen Musik und Musikkultur (1861-1914) », Berlin, juin 1995, Leipzig, Leipziger Universitäts-Verlag, coll. « Deutsch-französische Kulturbibliothek », 1999 ; Rémy Campos et Nicolas Donin, « Wagnérisme et analyse musicale. L’émergence de nouvelles pratiques savantes de lecture et d’écoute en France à la fin du XIXe siècle », in Rémy Campos et Nicolas Donin dir., L’analyse musicale, une pratique et son histoire, Genève, Droz-HEM, 2009 : 35-80.
95 N. Dufourcq, Petite histoire de la musique en Europe, op. cit., 1942 : 102.
96 Voir K. Le Bail, Musique, pouvoir, responsabilité…, op. cit., 2005 : 279-282.
97 Petite histoire de la musique en Europe, op. cit., 1942 : 104.
98 « Festival Beethoven », Les Nouveaux Temps, 4 juillet 1943 : 2.
99 Hector Berlioz, Beethoven, avant-propos de Jacques-Gabriel Prod’homme, Paris, Corrêa, 1941, achevé d’imprimer 28 mars 1941, dépôt légal 17 juin 1941.
100 Robert Bernard, « Beethoven vu par Berlioz », Les Nouveaux Temps, 20 avril 1941 : 2.
101 Jacques-Gabriel Prod’homme, « Avant-propos », in H. Berlioz, Beethoven, op. cit., 1941 : 7-12. En 1946, Prod’homme revient sur cette vision d’un Berlioz « successeur immédiat » de Beethoven dans l’important recueil dont Norbert Dufourcq assure la publication depuis le milieu de l’Occupation, La musique des origines à nos jours, Paris, Larousse, 1946, chapitre « Classicisme ou romantisme ? Beethoven » : 272.
102 Traduit par Helene Chaudoir, Munich, Paul Hugendubel, 1940.
103 [Anonyme], « Guy de Pourtalès : Phantastische Symphonie. Hector Berlioz und das romantische Europa… », art. cité, janvier-février 1941 : 60-61.
104 Jacques-Gabriel Prod’homme, « Guy de Pourtalès, Berlioz et l’Europe romantique … », compte rendu, Rapports et Communications, vol. 21, n° 1, janvier 1942 : 11-12.
105 G. de Pourtalès, Berlioz et l’Europe romantique, op. cit., 1939 : 303.
106 La dernière réédition lancée par Gallimard date de 1980.
107 « [L]a grâce [de Mendelssohn] opposée à la violence [de Berlioz], la mesure en face du démesuré, la discipline des grands classiques allemands donnant une leçon de civilisé au sauvage qui arrivait du pays des révolutions » (G. de Pourtalès, Berlioz…, op. cit., 1939 : 201).
108 Ibid. : 208, 213.
109 La Continental d’Alfred Greven, proche de Goering, produit une trentaine de films sur les deux cent vingt produits sous l’Occupation, toujours avec des artistes et techniciens français de haute qualité, rémunérés par des cachets très attractifs (S. Corcy, La vie culturelle sous l’Occupation, op. cit., 2005 : 245-246).
110 Louise Humbert, La Gerbe, septembre 1941, cité d’après K. Le Bail, Musique, pouvoir, responsabilité…, op. cit., 2005 : 114. Pour les enregistrements, ibid. : 301.
111 Ernst Bücken, Die Musik der Nationen, Leipzig, Kröner, 1937, cité d’après P. Potter, Die deutscheste der Künste, op. cit., 2000 : 284.
112 Gerigk, note de service, 1er juillet 1941, F-CDJC, CXLI-179 ; Georg Schünemann, lettre à Guillaume de Van, 7 mai 1942, F-BN Mus, Papiers de Van. Sur l’annexion achevée de « Cäsar » Franck, voir par exemple le numéro spécial de la Zeitschrift für Musik, 107e année, fasc. 9, septembre 1940 : Caesar Franck – ein Deutscher ! Zum 50. Todestag des Meisters am 9. November 1940 ; ainsi que Reinhold Zimmermann, Cäsar Franck : Ein deutscher Musiker in Paris, Aix-la-Chapelle, Heimat-Verlag, 1942 ; et Wilhelm Mohr, Cäsar Franck, ein deutscher Musiker, Stuttgart, Cotta, 1942. Je remercie vivement Burkhard Meischein de m’avoir fait connaître ces deux ouvrages. Voir aussi M. Schwartz, « Musikpolitik und Musikpropaganda im besetzten Frankreich », art. cité, 1998 : 64-65.
113 Landormy semble par ailleurs être le seul à faire de Berlioz non pas l’acolyte de Beethoven, mais « l’héritier direct » des musiciens républicains de la Révolution (Gossec, Méhul, Dalayrac, etc.). Pour cet auteur arrivé à la fin de sa vie (et à la fin de l’Occupation) et devenu marginal dans le champ musicologique, Berlioz est un phénomène isolé, libre d’influence allemande : « ce pauvre grand génie incomparable, d’une espèce, d’une sorte que ne connut jamais aucun autre peuple et dont la lumière éclatante, mais insolite, ne pouvait resplendir que sur la terre de France » (P. Landormy, La musique française, vol. 1, De la Marseillaise à la mort de Berlioz, ouvr. cité, 1944 : 296).
114 Voir par exemple chez P. Landormy, La musique française, vol. 1, De la Marseillaise à la mort de Berlioz, op. cit., 1944 ; N. Dufourcq, Petite histoire de la musique en Europe, op. cit., 1942 ; A. Boschot, Hector Berlioz, une vie romantique, nouvelle édition revue et augmentée avec une préface inédite, Paris, Plon, 1943 ; id., Maîtres d’hier et de jadis, Paris, Plon, coll. « Les Maîtres de l’histoire », 1944 : 81-89 ; André Cœuroy, « La musique », La Chronique de Paris, n° 3, janvier 1944 : 72-74.
115 [Anonyme], « Domaine français », art. cité, juillet 1944.
116 N. Dufourcq, Petite histoire de la musique en Europe, op. cit., 1942 : 117 ; Gustave Samazeuilh, « Avant-propos », in Richard Wagner, Vues sur la France…, op. cit., 1943 : 7-22, ici 7.
117 Voir K. Le Bail, Musique, pouvoir, responsabilité…, op. cit., 2005 : 329-334.
118 Gustave Samazeuilh, « Avant-propos », in R. Wagner et F. Liszt, Correspondance, op. cit., 1943 : 7-13, ici 12.
119 Émile Vuillermoz, « La Musique : “Vues sur la France” », compte-rendu, Je suis partout, 3 mars 1944 : 4.
120 Voir par exemple: Jacques-Gabriel Prod’homme, « Music and Musicians in Paris during the First Two Seasons of the War », The Musical Quarterly, vol. 4, n° 1, janvier 1918: 135-160.
121 Jacques-Gabriel Prod’homme, « Introduction », in R. Wagner, Mes Œuvres, op. cit., 1941 : 11-20, ici 13-14.
122 Jacques-Gabriel Prod’homme, « Une source française de l’Anneau des Nibelung de Wagner ? », Mercure de France, 15 octobre 1937 : 439-444 ; id., « Une source française de l’Anneau des Nibelung de Wagner », Rapports et Communications, vol. 21, n° 1, janvier 1942 : 2-7.
123 Strobel exprime très clairement ces visées dans : « Die französische Einstellung zur neueren deutschen Musik », art. cité, 1942 : 102-103.
124 Sur l’utilisation de Beethoven dans la propagande national-socialiste, relevant « de la politique culturelle du régime, et non pas de son ordre symbolique interne », voir E. Buch, « Beethoven et le Troisième Reich : profil d’un Titan conservateur », art. cité, 2004 : 44.
125 [Anonyme], « Roland Manuel nous dit l’action de quatre ans des Musiciens français », Les Lettres françaises, 16 septembre 1944 : 7.