1 Le premier projet conservé émane de la SFM, qui a poursuivi son engagement tout au long des années 1930 (Jacques-Gabriel Prod’homme au nom de la SFM, lettre au président de la BN, 17 novembre 1928, F-BN, A 65/9).
2 Sauf indication contraire, l’ensemble des informations sur Guillaume de Van données par la suite proviennent des fonds très riches des archives centrales de la Bibliothèque nationale de France (F-BN, A 65/9 et Dossier de personnel Guillaume de Van), du Département de la musique (F-BN Mus, BnF 1942-1944, Papiers de Van) et de son dossier d’épuration (F-AN, F17 16942).
3 Deutsche Botschaft Paris, lettre à l’Auswärtiges Amt Berlin, 23 février 1943, non signée, D-PAAA, Paris 1.142.
4 Les premiers enregistrements conservés de Guillaume de Van avec cette chorale datent de 1936, et sont publiés en 78 tours par l’Anthologie sonore.
5 « Le manuscrit de musique du trésor d’Apt, XIVe-XVe siècle, publié avec une introduction par A. Gastoué, Paris, E. Droz, 1936… », compte rendu, Acta Musicologica, vol. 12, fasc. 1-4, 1940 : 64-69.
6 Pereyra, lettre à Gastoué, s.d. « mercredi » [avant le 7 octobre 1942], F-SFM, SFM correspondance 1939-1942.
7 Voir les dénonciations dans le dossier d’épuration de Guillaume de Van, F-AN, F17 16942 ; ainsi que la lettre de Biederbick à Herbert Gerigk, 2 avril 1943, CDJC/CXLI-194. L’hypothèse de la relation sexuelle nous semble faible au vu de la correspondance professionnelle entre Faÿ et de Van : si Faÿ écrit sur un ton familier et semble effectivement être très attaché à son subordonné, de Van garde clairement ses distances.
8 Antoine Compagnon, Le cas Bernard Faÿ. Du Collège de France à l’indignité nationale, Paris, Gallimard, 2009.
9 Gerigk, lettre au SS-Sturmbannführer Dr. Biederbick à Paris, Berlin, 30 avril 1943, F-CDJC, CXLI-194.
10 Theo Stengel et Herbert Gerigk, Lexikon der Juden in der Musik, Berlin, Bernhard Hahnefeld, 1940; fac-similé in Eva Weissweiler, Ausgemerzt! Das Lexikon der Juden in der Musik und seine mörderischen Folgen, en collaboration avec Lilli Weissweiler, Cologne, Dittrich-Verlag, 1999. Ce lexique liste tous les musiciens et musiciennes supposés juifs et juives, avec une classification de leur « degré de judaïté », une synthèse diffamante de leur carrière et leurs coordonnées personnelles.
11 Lettres de Herbert Gerigk à Guillaume de Van, 28 octobre 1941 et 15 mai 1942, et réponse de de Van, 5 juin 1942, F-CDJC, CXLI-194 ; de Van à l’Institut d’études des questions juives, 11 avril 1942, et réponse de l’Institut, 13 avril 1942, F-BN Mus, Papiers de Van, boîte 2 (ce dossier contient également l’original de la liste de Gerigk).
12 Gueydan de Roussel a laissé une quantité importante d’archives et de notes à Paris lors de sa fuite à l’approche des armées de libération en 1944. Ses notes compromettent Guillaume de Van, qui est par la suite convoqué par la police judiciaire. Le journal de Gueydan de Roussel a été édité, accompagné d’une introduction et d’annexes importantes, par Lucien Sabah en 2000 : Journal de Gueydan « de » Roussel 1940-1944. Un agent de la Bibliothèque nationale et de la Gestapo, op. cit. On trouve notamment dans l’introduction une retranscription de l’interrogatoire de Guillaume de Van par la police judiciaire (p. 64-69).
13 Marie-Louise Pereyra à propos des remaniements dans les bibliothèques musicales sous la houlette de Guillaume de Van, lettre à Gastoué, 8 juin [1942], F-SFM, Pereyra.
14 Le 27 mars 1944, il donne ainsi un concert consacré à « La musique à la cour des princes au XIVe siècle » ; le 17 avril aux messes sur le thème de « l’Homme armé » au XVe siècle ; le 1er mai l’émission est consacrée à Jacob Obrecht, avec la messe « Salve, diva parens » (Rapport du 30 juin 1944 [rapport administratif trimestriel des départements de la BN aux autorités allemandes], F-BN, A 40).
15 Dans le dossier d’épuration. Voir aussi par exemple Denise Launay, « Notes sur la préhistoire du Département de la musique. Lettre à Thérèse Kleindienst », in Michel Nortier dir., Études sur la Bibliothèque nationale et témoignages réunis en hommage à Thérèse Kleindienst, Paris, Bibliothèque nationale, 1985 : 97-104.
16 Dans les fonds de la BnF et du Sonderstab Musik au Bundesarchiv (D-BA, NS 30/64 et 65).
17 « Note sur la création du Département de Musique », non signée, 4 décembre 1941, F-BN, A 65/7. Les chiffres concernant les fonds graphiques de l’Opéra proviennent d’une note de Guillaume de Van à M. Labergerie, « Fonctionnement du Département de la Musique », 4 juin 1942, F-BN, A 65/7. Faisaient également partie de ce projet les Archives internationales de la musique contemporaine, préparées en collaboration avec la Reichsmusikkammer depuis 1935 et placées sous la direction de Carol-Bérard. Bien que Faÿ tente de réanimer ce projet censé regrouper des fonds de compositeurs contemporains dans les locaux de la BN, il ne se développe pas de manière significative et s’interrompt avec le décès de Carol-Bérard fin 1942.
18 Sauf indication spécifique contraire, la suite de ce chapitre constitue la synthèse des documents conservés dans les fonds du Conservatoire (F-AN, AJ37 427), du dossier d’épuration de Guillaume de Van (F-AN, F17 16942), des archives centrales de la BnF (F-BN, A 65/7 ; A 65/8 ; A 65/9 ; A 41/16) et du Département de la musique (F-BN Mus, BnF 1942-1944, Papiers de Van).
19 Il est officiellement nommé « chargé de mission dans les fonctions de Conservateur du Département de la Musique » de manière rétrospective à compter du 16 mars 1942, par arrêté du 5 août 1942.
20 Faÿ et de Van indiquent même 64 personnes embauchées dans une lettre d’apologie du travail de Guillaume de Van (« Note sur Monsieur de Van, Chef du Département de la Musique », non signée [Faÿ et de Van], s.d., jointe à une lettre du secrétaire général de la Bibliothèque nationale Labergerie à Abel Bonnard, 31 décembre 1942, F-AN, F17 13368).
21 Programme syndical datant de l’avant-guerre, permettant de rémunérer des chômeurs diplômés des universités sur des fonds institutionnels dédiés : Alain Chatriot, « La lutte contre le “chômage intellectuel” : l’action de la Confédération des travailleurs intellectuels (CTI) face à la crise des années trente », L’organisation des professions intellectuelles, n° 214 de la revue Le Mouvement social, janvier-mars 2006 : 77-91.
22 Est par exemple embauché à la fin 1943 un jeune homme noble sans diplôme universitaire ou musical, en première année d’histoire de la musique à la Sorbonne, sur simple recommandation de Faÿ qui lui trouve « un beau visage » (note de Faÿ à de Van, 8 novembre 1943, F-BN, A 65/9).
23 Guillaume de Van, rapport soumis à l’administrateur général, 2 novembre 1940, F-BN, A 65/9.
24 Par une note interne, non signée [Bernard Faÿ], 9 novembre 1940, copies envoyées à de Van, MM. Prévost, Cordey, Calot, Mlle Launay, F-BN, Dossier de personnel de Van.
25 Yvette Fédoroff et Simone Wallon, « Le Département de la Musique : naissance et premiers pas », in Michel Nortier dir., Études sur la Bibliothèque nationale et témoignages réunis en hommage à Thérèse Kleindienst, Paris, Bibliothèque nationale, 1985 : 85-95, ici 92-93.
26 Gerigk, Aktennotiz, Berlin, le 16 décembre 1942, D-BA, NS 15/320.
27 Pereyra, lettre à Gastoué, 22 février [1941], F-SFM, Pereyra.
28 Pereyra, lettre à Gastoué, n.d. [mars 1941], F-SFM, Pereyra. Soulignements originaux.
29 N. Vital Toussaint, « À la Bibliothèque nationale. Musicologues au travail », Je suis partout, 12 février 1943, coupure de presse conservée dans les papiers d’Abel Bonnard, F-AN, F17 13368.
30 André Pirro, « La musique à la Bibliothèque nationale », Beaux-Arts, 71e année, nouvelle série, n° 15, 18 avril 1941 : 6-7. De Van va voir Pirro pour lui indiquer le contenu de l’article planifié en mars ou avril : de Van, lettre à Faÿ, 20 mars 1941, F-BN, A 41/16.
31 De Van, « Fonctionnement du Département de la Musique », note à M. Labergerie, 4 juin 1942, F-BN, A 65/7.
32 Voir Gerigk, Amt Musik Berlin, « Betrifft: Rückführung von deutschen Handschriften und Drucken aus Frankreich und Belgien », rapport, 15 novembre 1941, D-BA, NS 30/65.
33 « Note sur Monsieur de Van, Chef du Département de la Musique », non signée [Faÿ et deVan], s.d., jointe à une lettre du secrétaire général de la Bibliothèque nationale Labergerie à Abel Bonnard, 31 décembre 1942, F-AN, F17 13368.
34 Gerigk, lettre au SS-Sturmbannführer Dr. Biederbick, Berlin, le 30 avril 1943, F-CDJC, CXLI-194.
35 Sur les tâches de l’Amt Musik, voir P. Potter, Die deutscheste der Künste, op. cit., 2000 : 185-190.
36 Sur le Sonderstab Musik et ses activités en France, en Belgique et aux Pays-Bas – activités qui ne se concentrent pas uniquement sur les bibliothèques, les manuscrits et imprimés, mais qui comprennent aussi des spoliations d’instruments de musique, de meubles, etc. – voir l’ouvrage souvent incomplet et aux conclusions trop peu fouillées, mais riche en informations et en sources, de W. De Vries, Kunstraub im Westen 1940-1945, op. cit., 2000 ; ainsi que P. Potter, Die deutscheste der Künste, op. cit., 2000 : 190-195. Une grande partie des documents issus du Bundesarchiv que nous citons ici a été traitée par De Vries. Pour des raisons de lisibilité, et comme nous citons souvent des passages différents de ces documents, nous citons directement la référence de la source, sauf si nous ne l’avons pas consultée nous-même.
37 Gerigk voulait envoyer tout de suite ces documents uniques aux fonds dédiés au projet de la « Hohe Schule », sorte d’université d’élite national-socialiste, mais Goebbels refuse (correspondance et notes de Gerigk d’octobre à décembre 1940, D-BA, NS 30/2).
38 Par exemple, rien que pour la période courant jusqu’à février 1941, 150 malles de transport remplies entre autres d’instruments, de 30 000 disques et de 50 000 livres ; entre mai 1942 et août 1944, 34 500 foyers juifs sont spoliés (De Vries, Kunstraub im Westen 1940-1945, op. cit., 2000 : 172, 193).
39 Nous n’avons trouvé aucune trace d’une déclaration de spoliation ou d’une demande de restitution de la part de la Bibliothèque nationale ni dans les archives de la sous-commission du livre au sein de la commission de récupération artistique du ministère de l’Éducation nationale, ni dans le Répertoire des biens spoliés en France durant la guerre 1939-1945.
40 Sur l’engagement de Boetticher au sein du Sonderstab, voir De Vries, Kunstraub im Westen…, op. cit., 2000 : 255-286.
41 De Vries, ibid., 2000 : 166-168, 173.
42 Voir les témoignages conservés dans le dossier d’épuration de Guillaume de Van, F-AN, F17 16942.
43 Gerigk, « Betrifft: Musikschätze deutscher Herkunft in Frankreich », 30 septembre 1940, D-BA, NS 30/65.
44 Voir par exemple la lettre du directeur du Beethoven-Archiv à Gerigk, Bonn, 15 juillet 1940, D-BA, NS 30/65 : « D’autres manuscrits [de Beethoven] pourraient se trouver à la bibliothèque du Grand Opéra à Paris, où sévit Monsieur Prod’homme qui n’est pas toujours enclin à soutenir notre musicologie allemande. »
45 Gerigk, « Betrifft: Sicherstellung deutscher Musikhandschriften in Frankreich », 25 juillet 1940, D-BA, NS 30/65.
46 « Die Magazine wurden in einem verwahrlosten Zustand angetroffen. Hunderte von deutschen Handschriften waren weder katalogisiert noch in ihrer Bedeutung den verwaltenden Beamten bekannt. Die französische Musikwissenschaft ist nicht einmal in der Lage, ihre eigene Vergangenheit materialmäßig zu sichten und darzustellen. Die deutschen Manuskripte liegen teilweise seit Jahrhunderten und großenteils auch ungekannt in den Magazinen. Wenn deutsche Gelehrte Einblick in wichtige Handschriften nehmen wollten, wurden ihnen im allgemeinen in den Pariser Bibliotheken große Schwierigkeiten bereitet. » (Gerigk, « Betrifft: Rückführung von deutschen Manuskripten und Drucken aus Frankreich und Belgien », Berlin, 15 novembre 1941, D-BA, NS 65/30).
47 D. Launay, « Notes sur la préhistoire du Département de la musique », art. cité, 1985 : 97-104, ici 103.
48 F-BN Mus, BnF 1942-1944, Papiers de Van ; et F-BN, A 65/9, Personnel, Guillaume de Van ; F-BN, A 40.
49 Yonnet, « C’est à la Bibliothèque nationale que les Allemands préparaient leur débarquement sur les côtes anglaises !… », entretien avec le bibliothécaire M. Mornand, Résistance, 26 septembre 1944 (F-BN, A 42). Voir aussi le témoignage de Madeleine Chabrier, « La Bibliothèque nationale, 1940-1944 », The Journal of Documentation, vol. 1, n° 3, décembre 1945 : 136-150, ici 137 : depuis le 24 juin, la bibliothécaire auxiliaire remarque la haute proportion d’Allemands dans les salles de lecture ainsi que la « visite presque quotidienne d’officiers allemands guidés par leur curiosité personnelle ou venus en service commandé pour chercher des documents d’intérêt militaire, économique, technique, historique, géographique ou “culturel” ».
50 Gerigk, « Betrifft: Musikschätze deutscher Herkunft in Frankreich », 30 septembre 1940, D-BA, NS 30/65. Gerigk prévoyait d’intégrer le nouveau matériau dans le projet de ré édition des œuvres complètes de Gluck.
51 Voir P. Potter, Die deutscheste der Künste, op. cit., 2000 : 206.
52 Les demandes des lecteurs et responsables culturels allemands se retrouvent surtout dans les fonds F-BN, A 40, A 65/9, et F-BN Mus, Papiers de Van, ainsi que dans D-BA, NS 30/65.
53 « Conversation avec le Docteur Fuchs », note non signée, 9 octobre 1942, F-BN, dossier de personnel Bernard Faÿ ; Schünemann, lettre à de Van, 7 mai 1942, F-BN Mus, Papiers de Van.
54 Orlando di Lasso und seine Zeit. Repertoire-Untersuchungen zur Musikgeschichte der Spätrenaissance I, Kassel/Bâle, Bärenreiter, 1958 : vii, cité par De Vries, Kunstraub im Westen 1940-1945, op. cit., 2000 : 287.
55 Le rôle qu’a joué de Van dans la conception politique des concerts ne ressort pas des archives et textes consultés. C’est lui en revanche qui porte la responsabilité de la programmation artistique.
56 F-BN, Dossier de personnel Bernard Faÿ. Cette lettre est conservée dans un sous-dossier sans titre qui semble avoir été constitué en vue du procès d’épuration de Faÿ, contenant exclusivement des informations concernant le public allemand des Concerts de la BN.
57 F-BN, Dossier de personnel Bernard Faÿ. Abetz ne pourra pas assister à ce premier concert de juin 1942 (son épouse amène Friedrich Sieburg à la place, écrivain dont le traducteur est André Cœuroy) ; nous n’avons pas d’information concernant la présence de Laval ou de sa femme.
58 F-BN, Dossier de personnel Bernard Faÿ ; F-BN, A 42 ; F-BN, Dossier de personnel Guillaume de Van ; F-AN, AJ37 410 ; F-BN Mus, Papiers de Van. La présence effective des invités n’a pour la plupart pas pu être établie.
59 Note de Jean Laran, administrateur général de la Bibliothèque nationale, adressée au ministre des Affaires étrangères (Service étrangers), 5 décembre 1944, F-BN, dossier de personnel Guillaume de Van.
60 Bernard Faÿ, Le fonctionnement et la réorganisation de la Réunion des bibliothèques nationales de Paris, 15 juin 1940-31 décembre 1942, rapport au maréchal Pétain, Paris, Bibliothèque nationale, 1943 : 61.
61 Faÿ, lettre à Bonnard, 9 septembre 1942, et la réponse positive du chef du secrétariat particulier, 12 septembre 1942, F-AN, F17 13368. Fin mars 1943, le président de la Société est Gabriel Cognacq-Jay, le trésorier Pierre Vernes, le vice-président le marquis de Fraguier, et le président d’honneur André Pirro (F-BN, A 65/9). Une source plus tardive indique comme vice-président Guillaume de Van, comme trésorier M. Kerner et comme secrétaire M. Lallemant (Jean Laran, « Renseignements fournis oralement par M. De Van le 13 novembre 1944 », 13 novembre 1944, dossier d’épuration de Van, F-AN, F17 16942).
62 B. Faÿ, Le fonctionnement et la réorganisation…, rapport cité, 1943 : 61.
63 Chailley, lettre à Faÿ, 27 octobre 1942, F-AN, AJ37 410.
64 [Anonyme], « Documents, Nouvelles musicologiques », Rapports et Communications, vol. 21, n° 2, juillet 1942 : 21-25, ici 24. Pirro proteste par la suite en demandant une rectification dans le prochain numéro de la revue afin de réattribuer les transcriptions à leur auteur de Van (Pirro, lettre à Gastoué, 16 novembre 1942, F-SFM, Lettres reçues).
65 Conservés en partie au Département de la musique de la Bibliothèque nationale.
66 Dans le programme du 1er juin 1942, l’auteur parle de ses choix de programme en utilisant la première personne. Par ailleurs, les textes contiennent quelques fautes grammaticales de français, indiquant une rédaction par Guillaume de Van, d’origine américaine.
67 4e centenaire de St. Jean de la Croix à la Bibliothèque nationale, sous la présidence de Son Excellence M. de Lequerica, ambassadeur d’Espagne, programme d’exposition et du concert du 23 juin 1943 : « L’Espagne et la polyphonie, œuvres françaises et espagnoles exécutées par les Paraphonistes de Saint-Jean-des-Matines, sous la direction de Guillaume de Van », n.p.
68 Voir F. Nicolodi, « Nationalistische Aspekte im Mythos von der „ alten Musik “in Italien und Frankreich », art. cité, 1991; F. Körndle, « Das „germanische Tonsystem“ », art. cité, 2001.
69 Malgré la fragilité de sa position, Faÿ réussira à conserver son poste, moyennant un soutien inconditionnel à la collaboration jusqu’à la fin (A. Compagnon, Le cas Bernard Faÿ, op. cit., 2009 : 169-175, citation 175). Faÿ, qui a des sympathies fascistes depuis le milieu des années 1930 déjà, se montre un collaborateur convaincu, prêtant main-forte à la politique répressive de l’État français et aux persécutions des autorités occupantes par conviction, restant fermement réactionnaire jusqu’à la fin de sa vie. Comme l’écrit Compagnon, « rien n’indique que ses actes n’aient pas été […] conformes à sa pensée, et il manqua jusqu’au bout de l’instinct qui sauva nombre de ses pareils au bord de la trahison » (p. 194). Faÿ sera condamné aux travaux forcés à perpétuité lors de l’épuration, puis gracié par René Coty.
70 A. Pirro, « La musique à la Bibliothèque nationale », art. cité, 18 avril 1941.
71 Marie-Louise Pereyra sent un danger direct pour la Société et propose de « remettre [Pirro] à sa place ». Pereyra, Launay et Schaeffner pensent en effet que Pirro a prêté sa signature au véritable auteur de l’article qui serait « qui vous savez », dénomination méprisante de Pereyra pour Guillaume de Van. « Ce qui a trait à la Bibl. du Cons », écrit-elle à Gastoué, « n’occupe pas beaucoup de place mais les mots y ont été placés pour nous nuire […] » (Pereyra, lettre à Gastoué, 25 avril [1941], F-SFM, Pereyra).
72 Correspondance Faÿ-Pirro, 20-21 avril 1942, F-BN, A 65/9 ; Pirro, lettre à Monsieur le Ministre Carcopino, 24 mars 1942, F-BN, F17 13368.
73 L’Information musicale, n° 133, 4e année, 19 novembre 1943. Après ce premier hommage spontané, le périodique lui consacre un numéro spécial le 3 décembre 1943 (n° 135) avec des textes de Masson, Chailley, Machabey, Dufourcq, Raugel, de Van et autres. La SFM, malgré les différends, lui consacre une longue nécrologie par Yvonne Rokseth, dans les pages des Rapports et Communications, 1944 : 25-42.
74 L’Information musicale, n° 111, 3e année, 9 avril 1943. Le fils de Prunières a en effet mis près d’un an à obtenir ce certificat : voir les témoignages conservés à ce sujet dans le dossier d’épuration de Guillaume de Van, F-AN, F17 16942.
75 Nécrologie dans la Kölner Zeitung, 15 décembre 1943, coupure de presse issue du fonds Jacques-Gabriel Prod’homme, F-BN Mus. Les autorités allemandes autorisent également une nécrologie dans l’Archiv für Musikforschung (télégramme du Generalkonsul Knothe, Paris, au Generalkonsul Gerlach, Auswärtiges Amt Berlin, 21 janvier 1944, D-PAAA, Paris 1.113X).
76 Sauf indication contraire, les sources ayant servi à l’élaboration de ce chapitre proviennent des fonds de la BnF (F-BN, A 65/9, dossiers de personnel Bernard Faÿ et Guillaume de Van), des papiers d’Abel Bonnard (F-AN, F17 13368) et du Sonderstab Musik (F-CDJC, CXLI-194), ainsi que du dossier d’épuration de Guillaume de Van (F-AN, F17 16942).
77 Voir Pereyra, lettre à Gastoué, « mardi » [entre le 17 mars et le 25 avril 1941], F-SFM, Pereyra.
78 Pereyra, lettre à Gastoué, 20 avril 1942, F-SFM, Pereyra.
79 [Anonyme], « Documents et nouvelles musicologiques », art. cité, juillet 1942 : 23.
80 Correspondance de Guillaume de Van et Jacques Chailley, 31 mars et 3 avril 1943 (F-SFM, Lettres reçues).
81 [Anonyme], « Nouvelles musicologiques », Rapports et Communications, n° 1, janvier 1943 : 21-22, ici 22.
82 Faÿ, lettre à Bousquet, chef de cabinet de M. le ministre de l’Éducation nationale, 3 juillet 1942, F-BN, dossier de personnel Bernard Faÿ.
83 Archiviste-paléographe et organiste professionnel, ce chartiste apporte en effet toutes les compétences requises pour réussir dans le milieu de l’époque. Ancien élève du lycée Henri IV, du Collège Stanislas – collège catholique privé où il enseigne également l’histoire de 1935 à 1945 –, de l’École des chartes, de la Sorbonne, de l’école spéciale militaire de Saint-Cyr, il est intégré dans les cercles les plus élitaires de la France catholique et conservatrice. Sa spécialisation sur l’histoire de l’orgue, dont le premier jalon est une thèse soutenue en 1935 à la Sorbonne, l’inscrit également dans les réseaux musicologiques (après la guerre, il collaborera par exemple régulièrement aux éditions de la Schola cantorum), et il se lie notamment à Gastoué, son ancien professeur au Collège Stanislas.
84 André Pirro à Bernard Faÿ, 21 avril 1942, F-BN, A 65/9, dossier Personnel, dossier Professeur Pirro.
85 Selon des notes de Gueydan de Roussel ; de Van prétend que l’information proviendrait probablement de Faÿ et non de lui-même. Interrogatoire de Guillaume de Van par la police judiciaire, 1946, cité par L. Sabah, « Introduction », in W. Gueydan de Roussel, Journal…, op. cit., 2000 : 67-68.
86 Abel Bonnard, ministre secrétaire d’État à l’Éducation nationale, lettre à Joseph Barthélémy, ministre secrétaire d’État à la Justice, 26 novembre 1942, F-AN, F17 13368.
87 Louis Marie Michon, président de l’Association professionnelle des bibliothécaires de l’enseignement supérieur, lettre au ministre secrétaire d’État à l’Éducation nationale, 6 décembre 1942, F-AN, F17 13368.
88 Faÿ, lettre au ministre secrétaire d’État à l’Éducation nationale, 28 décembre 1942, F-AN, F17 13368.
89 Note lue lors de l’interrogatoire de Guillaume de Van par la police judiciaire, 1946, citée par L. Sabah, « Introduction », in W. Gueydan de Roussel, Journal…, op. cit., 2000 : 65-66.
90 Robert Danger [pseudonyme d’un auteur non identifié], « Les grandes réformes à la “Nationale” », L’Œuvre, 21 janvier 1943 : 1.
91 N. Vital Toussaint, « À la Bibliothèque nationale… », art. cité, 1943.
92 Interrogatoire de Guillaume de Van par la police judiciaire, 1946, cité par L. Sabah, « Introduction », in W. Gueydan de Roussel, Journal…, op. cit., 2000 : 66-67.
93 « Aufzeichnung für Herrn VLR Dr. Krüger, betr. Uk-Stellung des Referenten Dr. Georg Rabuse am Deutschen Institut Paris », non signé, 23 juin 1942, D-PAAA, Paris 1.136a ; sur le rôle de Comœdia dans la propagande européiste allemande, voir P. Ory, Les collaborateurs, op. cit., 1980 : 205-207 ; O. Gouranton, « Comœdia… », art. cité, 1997 : 111-119.
94 Guillaume de Van, « À quoi sert la musicologie », Comœdia, n° 146/147, 29 avril 1944 : 5.
95 Tout le personnel n’est en effet pas opposé à de Van : Yvette Fédoroff, alors Mlle Yvette Langer, et Simone Wallon, faisant partie de l’équipe, dépeignent au contraire une ambiance amicale, marquée par les « descentes collectives » au café et par le chant en chœur des manuscrits trouvés dans les fonds, et affirment que « les jeunes de l’équipe s’entendaient fort bien » (Y. Fédoroff et S. Wallon, « Le Département de la musique… », art. cité, 1985 : 94), ce dont témoignent aussi des indices comme un poème humoristique chanté pour l’anniversaire de Guillaume de Van et des accusations de l’épuration reprochant à de Van la corruption des jeunes travailleurs pour instaurer « une sorte de clan auquel il accordait sa confiance et sa protection », voire une « école de mouchardage » (F-AN, dossier d’épuration Guillaume de Van, F17 16942).
96 Sur 440 personnes en tout, voir les listes du Stalag 122, communiquées au Comité international de la Croix-Rouge, les 5 et 31 mai et le 2 juillet 1944 (F-PAAA, Paris 2.343).
97 Gerigk, lettre au responsable de la Hauptarbeitsgruppe Frankreich de l’Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg, Langenau, le 22 mai 1944, D-BA, NS 30/65.