8 Voir P. Laborie, L’opinion française sous Vichy, op. cit., 2001 : 24.
9 Ce chapitre se fonde sur une recherche menée dans le cadre d’une conférence sur la musique durant la Grande Guerre, tenue à l’Historial de la Grande Guerre (Péronne) : S. Iglesias, « “Le devoir est partout.” Reflets de la guerre dans la fondation de la Société française de musicologie en 1917 », art. cité, 2009 : 203-214.
10 [Anonyme], « Le Cinquième Congrès de la Société internationale de musique », Revue musicale SIM, 10e année, fasc. 10, 1914 : 2-32, ici 31.
11 Julien Tiersot, « Le Congrès international de musique (suite) », Le Ménestrel, Musique et théâtre, 80e année, n° 26, 27 juin 1914 : 204-206, ici 205.
12 En témoigne sa correspondance de guerre, publiée en partie dans Le tombeau de Jules Écorcheville, suivi de lettres inédites, Paris, Dorbon aîné, 1916. Il se soucie de la reprise des activités internationales et prend contact avec ses collègues allemands et anglais de la SIM.
13 Lionel de La Laurencie, « La vie et l’œuvre », in Le tombeau de Jules Écorcheville, suivi de lettres inédites, Paris, Dorbon aîné, 1916 : 15-30, ici 21.
14 [Lionel de La Laurencie], « Aux Morts », Bulletin de la Société française de musicologie, tome 1, n° 1, 1917 : 16.
15 En cela la SFM prend part à un phénomène qui s’observe dans l’ensemble des milieux savants français, où la guerre est souvent accueillie comme l’occasion d’accomplir une émancipation intellectuelle de la culture allemande, tournée à la « barbarie ». Voir Christophe Prochasson et Anne Rasmussen, Au nom de la patrie. Les intellectuels et la Première Guerre mondiale (1910-1919), Paris, La Découverte, 1996 : 132-137 ; Brigitte Schroeder-Gudehus, Les scientifiques et la paix. La communauté scientifique internationale au cours des années 1920, Montréal, Les Presses de l’université de Montréal, 1978 : 54-55 ; Michael Jeismann, Das Vaterland der Feinde. Studien zum nationalen Feindbegriff und Selbstverständnis in Deutschland und Frankreich 1792-1918, Stuttgart, Klett-Cotta, 1992.
16 Au sujet de cet optimisme eschatologique qui s’empare de la société française de l’arrière, voir Stéphane Audoin-Rouzeau et Annette Becker, « Vers une histoire culturelle de la Première Guerre mondiale », Vingtième siècle. Revue d’histoire, n° 41, janvier-mars 1994 : 5-8, ici 7.
17 [Collectif], « À nos lecteurs », Bulletin de la Société française de musicologie, vol. 1, n° 1, 1917 : vi.
18 Georges de Saint-Foix affirme par exemple : « Si […] les Allemands, en écrivant l’histoire de la musique, se sont entendus pour ne mettre en plein relief que leurs grands maîtres et pour reléguer dans la catégorie des simples pédagogues une personnalité aussi puissante que Clementi, eh bien, c’est à nous de réparer maintenant une telle injustice. » (« Muzio Clementi », Bulletin de la Société française de musicologie, vol. 1, n° 3, décembre 1918 : 161)
19 Assemblée générale du 15 mars 1918, Rapport du secrétaire général, F-SFM, boîte Assemblées générales.
20 Julien Tiersot, « La Société française de musicologie », Bulletin de la Société française de musicologie, vol. 2, n° 7, octobre 1920 : 55-56.
21 « Assemblée générale du 19 mai 1919 », F-SFM, Registre des procès-verbaux (1917-1924).
22 B. Schroeder-Gudehus, Les scientifiques et la paix, op. cit., 1978 : 107, 132, 262-264.
23 Nous empruntons le titre de ce chapitre à la première partie de l’ouvrage de Christophe Charle, La république des universitaires (op. cit., 1994 : 19-131).
24 Paul-Marie Masson, « Musicologie et histoire de la musique », leçon inaugurale du cours d’histoire de la musique moderne, ms., [1931], F-BN Mus, Rés. Vma. ms. 947.
25 La république des universitaires, op. cit., 1994 : 22-23. Sur les barrières culturelles et sociopolitiques du transfert du modèle, voir ibid. : 21-59. Voir aussi, pour l’histoire des rapports franco-allemands dans le domaine des sciences humaines des années 1930 sous l’angle des transferts : L. Raphael, « Frankreichs Kulturwissenschaften im Schatten von Vichy-Regime und deutscher Besatzung », art. cité, 2004 : 629-633.
26 Yvonne Rokseth, « Voyage d’études en Autriche et en Allemagne 14-25 avril 1937 », n.d., rapport établi à l’attention de Julien Cain, F-BN, A65/9, Dossier Personnel Yvonne Rokseth. Dans un autre document non daté issu de ce séjour (donc très probablement établi avant la guerre), conservé dans les papiers de Guillaume de Van, elle exprime à plusieurs reprises son admiration pour l’excellence scientifique et l’organisation parfaite de la recherche musicologique dans les pays germaniques en tant qu’« exemple à suivre » pour la musicologie française. Elle y plaide également pour l’amélioration du niveau de l’éducation musicale populaire à travers une « organisation meilleure et une adroite orientation des loisirs » (Rokseth, document sans titre, n.d. [probablement 1937], F-BN Mus., 1942-1944, Papiers de Van).
27 Ce rapport porte la date du 31 décembre 1936, mais il s’agit là probablement d’une erreur de datation, puisqu’il se fonde clairement sur les résultats de son voyage d’études d’avril 1937 : Rokseth, « Projet de programme pour un Institut national de Musicologie », n.d. [soumis à Julien Cain le 31 décembre 1936 ?], F-BN, A 65/9.
28 Ibid.
29 Ibid.
30 Marie-Louise Pereyra, lettre à Amédée Gastoué, 11 août 1939, F-SFM, Pereyra ; Marie-Louise Pereyra souligne. L’épitome musical sera publié par François Lesure : « L’épitome musical de Philibert Jambe de Fer (1556) », Annales musicologiques, vol. VI (1958-1963) : 341-386.
31 Il s’agit de conférences couvrant tous genres de thèmes, souvent à contenu politique, de l’architecture à l’économie en passant par la philosophie, les relations franco-allemandes et la musicologie : voir par exemple les calendriers internes de l’Institut allemand, D-PAAA, Paris 1.115b et Paris 1.110a ; ainsi que Paris 1.115a Teil 1 ; Paris 1.115a Teil 2 ; Paris 1.112a ; Paris 1.205 Geheim ; Paris 1.136b ; Paris 1.367 ; Paris 1.370. Quelques conférences sont organisées en partenariat avec le groupe Collaboration, mais apparemment aucune conférence musicologique.
32 La Propaganda-Staffel et la police allemande peuvent en effet interdire des conférences à contenu suspect (D-PAAA, Paris 1.136a).
33 « Ich glaube […], dass zur Zeit nur ein kleiner Bruchteil wirklich innerlich für die Zusammenarbeit im Sinne eines gemeinschaftlichen Neuaufbaus und für die Anerkennung unseres berechtigten Anspruches gewonnen ist und dass letzthin erst der Sieg der Waffen die schöpferischen Kräfte wirklich lösen wird. Bis dahin ist man doch lieber “attentiste”. Trotzdem halte ich die Kulturverbindungen für notwendig. Die entsandten Vertreter müssen weltanschaulich gefestigte, selbständige Persönlichkeiten sein, bei denen in den Gesprächen die Vertretung unseres Denkens als echte Überzeugung erkannt wird und geistig begründet werden kann […]. » (Rapport du professeur d’université Dr. W. Hübner sur sa tournée de conférences en France, 13 avril 1943, D-PAAA, Paris 1.115a Teil 1). Les conférences portaient sur « La reconstruction du système scolaire allemand ».
34 D-PAAA, Paris 1.115b ; Paris 1.115a Teil 1 ; Paris 1.370.
35 La seule conférence musicale organisée en collaboration avec l’ambassade (sur l’initiative de la Société d’études germaniques) qui n’est pas donnée par un Allemand, est présentée par une musicienne, non pas par un/e musicologue. Lucienne Delforge – pianiste et femme du monde ultracollaborationniste qui vit la fin de la guerre au château de Sigmaringen – donne une conférence sur « Wagner et la France » à l’occasion du 130e anniversaire du compositeur, le 21 mai 1943. Devant une salle comble et un public enthousiaste, selon un rapport de l’ambassade, elle prouve non seulement que Wagner fut un grand francophile, mais elle démontre aussi son « rôle de sauveteur et de guide » de la musique européenne de la fin du XIXe siècle et soutient qu’« il était indispensable que le génie de Wagner soit l’expression même du génie musical allemand, pour qu’il possède le caractère européen », aboutissant sur le résumé : « Wagner, musicien de l’Allemagne et de l’Europe » (Generalkonsul Knothe, lettre à l’Auswärtiges Amt Berlin, 3 juin 1943, D-PAAA, Paris 1.115a Teil 1. Soulignements originaux).
36 M. Schwartz, « „Eine versunkene Welt“… », art. cité, 2001: 301.
37 L. Rebatet, « Debussy vu par un Allemand », art. cité, 1944.
38 Voir Fabian R. Lovisa, Musikkritik im Nationalsozialismus. Die Rolle deutschsprachiger Musikzeitschriften 1920-1945, Laaber, Laaber-Verlag, 1993 : 47-51.
39 M. Schwartz, « „Eine versunkene Welt“… », art. cité, 2001: 300-301.
40 « Lieber Herr Doktor, kann man denn solche, zumindest geistig vollständig jüdisch-kommunistisch verseuchten Elemente nicht durch das Amt Musik unschädlich machen? Es geht doch nicht an, dass soetwas hier als deutscher Musikkritiker herumläuft und gross angibt! » (Franzi Berten, lettre à Gerigk, 18 janvier 1943, D-BA, NS 30/65). Gerigk dénonce ensuite l’« inaptitude pour une activité à Paris de ce musicographe [Musikbetrachters] enjuivé qui faisait jadis partie de nos pires adversaires » au ministère de la Propagande (lettre au Staatssekretär Gutterer, Reichsministerium für Volksaufklärung und Propaganda, 16 octobre 1943, D-BA, NS 15/99).
41 Strobel figure dans un document allemand avec la mention « AO » pour Auslandsorganisation, mais cela constitue pour l’instant le seul indice et doit donc être considéré avec précaution : « Liste für den eventuell von der Botschaft anlässlich der „Palestrina“-Aufführung vorgesehenen Empfang (mit Damen) am 31. III. oder 1. IV. 1942, 16 bis 18 Uhr », D-PAAA, Paris 1.215/Kult 12 n° 2. Sur l’AO qui manque toujours d’une étude systématique, voir Rainer F. Schmidt, Die Außenpolitik des Dritten Reiches 1933-1939, Stuttgart, Klett-Cotta, 2002 : 67-68.
42 Sur la trajectoire mouvementée de Strobel de 1938 à 1945, voir M. Schwartz, « „Eine versunkene Welt“… », art. cit., 2001 : 300-317.
43 « Natürlich gibt es auch in Frankreich eine Musikwissenschaft. Natürlich gibt es auch in Frankreich einige Neuausgaben alter Werke. Aber die Wissenschaft kam, ausser dem einen Fall von Vincent d’Indy und seiner Schola cantorum, niemals in fruchtbare Beziehung zum Musikleben. Und die Neuausgaben stehen unberührt im Lesesaal der Bibliothek des Conservatoire. » (Heinrich Strobel, « Eigenrecht alter Kunst. Über die Wiedergabe alter Musik in Frankreich », Pariser Zeitung, 1er juillet 1941: 6)
44 En moyenne, les conférences enregistrent entre 300 et 400 auditeurs en 1940/1941, et environ 200 à 250 de l’automne 1942 à la Libération (E. Michels, Das Deutsche Institut in Paris 1940-1944, 1993 : 252). La conférence d’Erich Valentin dans le cadre des festivités Mozart aurait atteint un millier d’auditeurs en juillet 1941 (Schleier, rapport envoyé à l’Auswärtiges Amt, 18 juillet 1941, D-PAAA, Paris 1.142Y).
45 Rapport envoyé par Gerlach, Institut allemand, à l’Auswärtiges Amt, 24 mai 1943, D-PAAA, Paris 1.115a Teil 1.
46 Von Kutzschenbach, Institut allemand, à l’Auswärtiges Amt, 10 mars 1944, D-PAAA Paris 1.115b.
47 Voir les différents rapports conservés dans les archives de l’Auswärtiges Amt Berlin, D-PAAA Paris 1.115b ; Paris 1.112a ; Paris 1.115a Teil 1.
48 Karl Rauch, « Échanges intellectuels et collaboration dans l’édition », Cahiers franco-allemands, juillet/août 1941 : 230-233, ici 233.
49 Selon un relevé de l’Institut allemand, cité par E. Michels, Das Deutsche Institut…, op. cit., 1993 : 229-230. Cependant le chiffre devrait probablement être plus élevé, car il manque par exemple deux ouvrages musicaux dans cette bibliographie.
50 E. Michels, ibid. : 219-239 ; P. Fouché, L’édition française sous l’Occupation…, op. cit., 1987 : 154-159.
51 Y. Simon, Composer sous Vichy, op. cit., 2009 : 99. Nous n’avons pas pu consulter nous-même la Liste Matthias : Michels indiquait en 1993 qu’aucun exemplaire de la liste n’était conservé, mais il n’avait pas eu accès à toutes les archives françaises. Aucun ouvrage ne mentionne une source exacte de la liste, et elle n’est pas reproduite par Fouché en 1987.
52 Yannick Simon (« Les écrits sur la musique publiés sous l’Occupation… », art. cité, 2003 : 100) suggère que les Allemands interviennent dans au moins un projet de traduction dans le domaine musical – la correspondance Wagner-Liszt parue chez Gallimard en 1943 –, mais le document auquel il semble se référer est une simple commande par la Propaganda-Staffel de l’original allemand de la correspondance, sans autre indication concernant un éventuel projet de traduction (F-AN, AJ40 1002). Trois traductions de 1941 (Lettres de grands musiciens [Corrêa], Wagner, Mes Œuvres [Corrêa] et Quatre poèmes d’opéras [Mercure de France]) figurent sur des listes non spécifiées de traductions, établies par le groupe Schrifttum (AJ40 1005). Nous n’avons trouvé aucune autre trace des traductions dans le domaine musical dans les archives de l’Institut allemand et du groupe Schrifttum de la Propaganda-Staffel.
53 Prod’homme et Cœuroy établissent ou préfacent chacun les traductions de deux ouvrages allemands, Gaudefroy-Demombynes en traduit un, et Samazeuilh préface et/ou édite quatre textes allemands, notamment de et sur Wagner. Pour le détail des traductions parues, voir en annexe la bibliographie chronologique des ouvrages parus entre 1940 et 1944.
54 Le fonds Jacques-Gabriel Prod’homme conservé au Département de la musique de la BnF, pour lequel nous avons établi un inventaire sommaire en 2006, contient plusieurs numéros de journaux allemands dont Das Reich, la Nationale Zeitung et la Deutsche Allgemeine Zeitung.
55 Correspondance entre Kuhlmann, Epting et Piersig, 12 janvier 1941-27 novembre 1943, D-PAAA, Paris 1.216 et Paris 1.142Y.
56 E. Buchet, « Avant-propos », in Richard Wagner, Mes Œuvres, première édition de ces textes sur ses œuvres réunis, introduction et traduction de J.-G. Prod’homme, Paris, Corrêa, 1941 : 7-10, ici 10 ; J.-G. Prod’homme, « Introduction », ibid. : 11-20, ici 13-14.
57 Voir Y. Simon, Composer sous Vichy, op. cit., 2009 : 99.
58 Richard Wagner, Vues sur la France, suivies d’hommages à Richard Wagner et de deux conférences sur Wagner et la France par H. S. Chamberlain (Vienne 1892), traduit par Robert Pitrou, avant-propos et commentaires de Gustave Samazeuilh, Paris, Mercure de France, 1943.
59 Les jugements allemands sur la musique française au XVIIIe siècle, Paris, G.-P. Maisonneuve, 1941. Thèse complémentaire : Un oratorio inédit d’Eybler : Die vier letzten Dinge (1810) (Les quatre phases du jugement dernier), Paris, G.-P. Maisonneuve, 1941.
60 « Avertissement des éditeurs », in Adolf Hitler, Mon combat, traduit de l’allemand par Jean Gaudefroy-Demombynes et Alain Calmettes, Paris, Nouvelles éditions latines/Sorlot, 1934 : 9-11. Sorlot a été condamné pour la publication (P. Fouché, L’édition française…, op. cit., 1987, vol. 1 : 222).
61 Gaudefroy-Demombynes n’a aucune notoriété dans le milieu musicologique et ne bénéficie d’aucun soutien de la part des musicologues établis. Le fait que sa candidature au poste de professeur d’histoire de la musique au Conservatoire en 1941 soit sérieusement envisagée par Louis Hautecœur, alors même que son directeur de thèse Masson avait refusé de le recommander pour la liste d’aptitude à l’Enseignement supérieur, soulève de l’étonnement (voir F-AN, AJ37 410 et 488, F21 8093 ; F-AP, fonds Masson, boîte 3, Dossiers individuels).
62 Cet engagement en faveur des échanges franco-allemands est d’autant plus surprenant que Gaudefroy-Demombynes a été témoin en été 1914, donc à l’âge de 16 ans, d’un massacre de Français commis par des soldats allemands dans la ville frontalière allemande de Lörrach. Son témoignage a fait le tour de la presse française et fut même publié dans le New York Times du 11 août 1914.
63 Lors de sa parution en Allemagne, l’ouvrage de Müller-Blattau fut néanmoins critiqué comme trop hésitant sur la « question juive ». P. Potter, Die deutscheste der Künste, op. cit., 2000 : 263-265 ; voir aussi la lecture de Y. Simon, « Les écrits sur la musique… », art. cité, 2003 : 102-103.
64 Miroir des livres nouveaux, 1941-1942, publié par les éditeurs Albin Michel, Gallimard, Grasset, Payot, Plon, Stock, fac-similé reproduit par P. Fouché, L’édition française…, op. cit., 1987, vol. 1 : 390-406. Sont également annoncés, dans le domaine de la musique, La musique et le peuple en France de Cœuroy et les Lettres de grands musiciens. Voir aussi Gisèle Sapiro, « L’épuration du monde des lettres », in Marc Olivier Baruch dir., Une poignée de misérables. L’épuration de la société française après la Seconde Guerre mondiale, Paris, Fayard, coll. « Pour une histoire du XXe siècle », 2003 : 243-285, ici 273.
65 « Nationalisme musical », Les Nouveaux Temps, 15 août 1943 : 2.
66 E. Michels, Das Deutsche Institut in Paris 1940-1944, op. cit., 1993 : 225.
67 G. de Pourtalès, Berlioz et l’Europe romantique, op. cit., 1939 ; Phantastische Symphonie. Hector Berlioz und das romantische Europa, traduit du français par Helene Chaudoir, Munich, Verlag Paul Hugendubel, 1940.
68 E. Michels, Das Deutsche Institut in Paris 1940-1944, op. cit., 1993 : 145-159, 262-264.
69 Ibid.: 157; M. Schwartz, « Musikpolitik und Musikpropaganda im besetzten Frankreich », 1998: 77.
70 La conférence d’Adolphe Boschot au Congrès Mozart à Vienne en 1941 est reproduite dans l’organe de la Mozartgemeinde : « Mozart und Berlioz », Wiener Figaro, Mitteilungen der Mozartgemeinde, 11e année, décembre 1941 : 13-15 (j’exprime ma plus vive gratitude à Manuela Schwartz qui m’a ramené cet article d’un voyage d’études à Vienne). Guillaume de Van projeta par ailleurs de publier un article dans l’Archiv für Musikforschung ou Die Musik im Kriege de Gerigk, mais ce projet ne s’est pas réalisé (correspondance entre de Van et Gerigk, octobre 1941, F-CDJC, CXLI-194). Par ailleurs, l’Allgemeine Musikzeitung demande en 1941 la permission de publier des auteurs français, mais là encore, la collaboration semble être restée à l’état de projet (Bökenkamp, Institut allemand Paris, lettre à l’Auswärtiges Amt Berlin, Paris le 6 octobre 1941, D-PAAA, Paris 1.382).
71 Auswärtiges Amt Berlin, lettre à l’ambassade allemande Paris, 5 février 1943, D-PAAA, Paris 1.142. Voir aussi la suite de la correspondance en février et mars 1943 ainsi que la demande de Blume à de Van de diriger la section française (24 juin 1943, F-BN, A 65/9).
72 E. Bücken, « Paul Landormy : Gluck », art. cité, 1943 ; Willibald Witwitzki, « Joseph Wörschin : Der Orgelbauer Karl Riepp (1710-1775)…, Rheingoldverlag, Mainz, 1940/Jacques Gardien : L’orgue et les organistes en Bourgogne et en Franche-Comté au XVIIIe siècle, Librairie E. Droz, Paris, 1943 », compte rendu, Deutschland-Frankreich. Vierteljahresschrift des Deutschen Instituts/Paris, 2e année, n° 7, 1944 : 109-111.
73 En 1941, la situation est en effet similaire dans les domaines de la littérature et des arts plastiques : peu avant le voyage Mozart, un groupe d’écrivains et d’artistes français participe à des voyages organisés en Allemagne, servant de « décor pour la propagande européenne du Troisième Reich qui visait à réunir des acteurs culturels venant d’un maximum de pays afin de manifester l’unité (culturelle) du continent ancien contre les supposées menaces de l’extérieur » (E. Michels, Das Deutsche Institut…, op. cit., 1993 : 156).
74 Voir par exemple la lettre d’un Dr. Schmidt adressée le 17 mars 1942 à l’ambassade allemande de Paris, demandant l’invitation en Allemagne de deux critiques français fiables pour assister à un concert dirigé par Furtwängler. Schmidt demande explicitement deux personnes ayant réagi favorablement aux festivités Mozart (D-PAAA, Paris 1.182). Les Allemands s’intéressent à l’ensemble de la presse culturelle française, ce que montrent bien par exemple les traductions d’articles français conservées dans les papiers du ministre de la Propagande (Reichsminister für Volksaufklärung und Propaganda) : D-BA, R 55/20519.
75 « Aufzeichnung für Herrn VLR Dr. Krüger, betr. Uk-Stellung des Referenten Dr. Georg Rabuse am Deutschen Institut Paris », non signé, 23 juin 1942, D-PAAA, Paris 1.136a. Voir aussi la « Liste führender Persönlichkeiten des Pariser Musiklebens […], die für eine laufende Zustellung des „Berliner Konzertführers“ wichtig und geeignet sind » (liste adressée à l’Auswärtiges Amt Berlin, 1er octobre 1942, D-PAAA, Paris 1.216).