1 Benedict Anderson, Imagined Communities. Reflections on the Origin and Spread of Nationalism, édition revue et augmentée, Londres/New York, Verso, 1992: 6. Pour une approche plus globale des nationalismes, voir Eric J. Hobsbawm, Nations and Nationalism since 1780. Programme, Myth, Reality, 2e édition revue, Cambridge, Cambridge University Press, coll. « Canto », 1992.
2 Une telle perspective fonctionnaliste conçoit les « styles nationaux » en musique comme le « résultat d’un choix par acclamation, issu d’un besoin de représentation nationale plutôt que de l’idée d’un génie national cherchant à s’exprimer » (Carl Dahlhaus, « Die Idee des Nationalismus in der Musik », in id., Zwischen Romantik und Moderne. Vier Studien zur Musikgeschichte des späteren 19. Jahrhunderts, Munich, Musikverlag Emil Katzbichler, 1974 : 74-92, ici 89) ; voir aussi Hermann Danuser, « Prolegomena zu einer vergleichenden musikalischen Nationalismusforschung. Einführung in das Round Table X “Nationalismus und Internationalismus in der südwesteuropäischen Musik im 20. Jahrhundert” », in Culturas musicales del mediterráneo y sus ramificaciones. Actas del XV congreso de la sociedad internacional de musicología, Madrid 3-10 avril 1992, vol. 1, Madrid, SIM/SEdeM, numéro spécial de la Revista de Musicología, vol. 16, n° 1, 1993 : 623-630.
3 Ernest Gellner, Nations and Nationalism, Oxford, Blackwell Publishers, 1993.
4 Philippe Pétain, déclaration devant la presse américaine, 22 août 1940, cité d’après Anne-Marie Thiesse, La création des identités nationales. Europe XVIIIe-XXe siècle, Paris, Seuil, coll. « Points. Histoire », 2001 : 275.
5 Nous utilisons ici le terme « folklore » dans son acception de l’époque, c’est-à-dire pour désigner à la fois l’objet (les traditions et formes artistiques et artisanales populaires) et l’étude scientifique de cet objet. Ce sens n’a plus cours depuis l’après-guerre.
6 Voir C. Faure, Le projet culturel de Vichy, op. cit., 1989.
7 Ce chapitre se fonde partiellement sur notre article « Musik des Volkes, Musik für das Volk. Identitätssuche und politisches Engagement im musikfolkloristischen Diskurs der Vichy-Zeit », Politisierte Musik, 34e année, fasc. 2 de Zeitgeschichte, mars-avril 2007 : 111-124.
8 Voir Eric J. Hobsbawm, « Introduction : Inventing Tradition », in Eric J. Hobsbawm et Terence Ranger dir., The Invention of Tradition, Cambridge, Cambridge University Press, coll. « Canto », 1993 : 1-14, ici 1 et 4.
9 S. Iglesias, « Musik des Volkes… », art. cité, mars-avril 2007 : 113-114.
10 Alors communément aussi appelé « les ATP », aujourd’hui musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MuCEM).
11 Voir A.-M. Thiesse, La création des identités nationales, op. cit., 2001.
12 Le folkloriste Patrice Coirault mène certes des recherches novatrices sur la chanson populaire à l’Institut général psychologique depuis 1927 dans une perspective ethno sociologique ; mais, comme il ne fait pas partie du réseau musicologique, son approche n’y trouvera un – faible – écho qu’après la publication de ses recherches en 1941 : P. Coirault, Notre chanson folklorique …, op. cit., 1941.
13 Pour un résumé de l’histoire de l’ethnomusicologie de la France, voir Claudie Marcel-Dubois et Denis Laborde, article « France, partie II. Traditional music », in Grove Music Online. Oxford Music Online, Oxford, Oxford University Press, s.d., http://0-www-oxfordmusiconline-com.catalogue.libraries.london.ac.uk/subscriber/article/grove/music/40051 (consulté le 19 août 2011) ; ainsi que Florence Gétreau, « Recherche et maintien de la tradition musicale populaire en France : positions de principe, méthodes d’observation et réalisation du MNATP », in Jacqueline Christophe, Denis-Michel Boëll et Régis Meyran dir., Du folklore à l’ethnologie, Paris, Éditions de la MSH, 2009 : 295-307.
14 Nina Gorgus, Der Zauberer der Vitrinen : zur Museologie Georges Henri Rivières, Münster, Waxmann, 1999 : 77-79, 183-200 [trad. fr. 2003] ; Catherine Velay Vallantin, « Le Congrès international de folklore de 1937 », Annales. Histoire, Sciences sociales, vol. 54, n° 2, mars-avril 1999 : 481-506 ; P. Ory, La belle illusion…, op. cit., 1994 : 499-509 ; C. Faure, Le projet culturel de Vichy, op. cit., 1989 : 27-29.
15 Par exemple, C. Faure, Le projet culturel de Vichy, 1989 : 30 ; S. Corcy, La vie culturelle sous l’Occupation, op. cit., 2005 : 310. Pour l’histoire du MATP durant l’Occupation, voir C. Faure, Le projet culturel de Vichy, 1989 ; N. Gorgus, Der Zauberer der Vitrinen…, op. cit., 1999 : 97-115 ; Daniel Fabre, « L’ethnologie française à la croisée des engagements (1940-1945) », in Jean-Yves Boursier dir., Résistants et Résistance, Paris, L’Harmattan, 1997 : 319-400 ; Isac Chiva, « Entre livre et musée. Émergence d’une ethnologie de la France », in Isac Chiva et Utz Jeggle éd., Ethnologies en miroir. La France et les pays de langue allemande, Paris, Éditions de la MSH, coll. « Ethnologie de la France », 1987 : 9-33, 11-16.
16 F-MuCEM, Dossier de personne Claudie Marcel-Dubois (trois volumes) ; F. Gétreau, « Recherche et maintien de la tradition musicale populaire… », art. cité, 2009 ; Jacques Cheyronnaud, « Une vie consacrée à l’ethnomusicologie. Claudie Marcel-Dubois (1913-1989) », Cahiers de musiques traditionnelles, n° 3, 1990 : 173-185.
17 Voir C. Faure, Le projet culturel de Vichy, op. cit., 1989 : 148-149, 276 ; G.-H. Rivière, Journal de route du voyage n° 85 à Bourges, Toulouse, Villeneuve-de-Berg, Lyon, 21 mai-2 juin 1942, F-MuCEM, Pr. 85, 1942. 21 mai-2 juin.
18 C. Marcel-Dubois, Bilan sur les activités 1942-1943, non daté, F-MuCEM, dossier de personne Claudie Marcel-Dubois.
19 « Méthodes de classement et de catalogue des collections musicales du MNATP », manuscrit daté Paris, 17 mai 1942, F-MuCEM, ATP Musée – Services : Phonothèque.
20 Reproduit in Philippe Pétain, Quatre années au pouvoir, Paris, La Couronne littéraire, 1949 : 54.
21 Georges-Henri Rivière, « La France paysanne », in Claude-Joseph Gignoux, Georges-Henri Rivière, Germain Bazin et Bernard Champigneulle, La France en guerre, Paris, Plon/Centre d’informations documentaires, 1940 (achevé d’imprimer le 19 avril 1940) : 27-84.
22 A. Cœuroy, La musique et le peuple en France, op. cit., 1941 : 18.
23 Le KdF avait mené une campagne de communication en France durant les années d’avant-guerre, invitant les responsables du folklore français à ses manifestations en Allemagne et organisant des congrès de grande envergure autour des loisirs. Ceci se reflète par exemple dans les archives du MATP (F-MuCEM) ; voir aussi N. Gorgus, Der Zauberer der Vitrinen…, op. cit., 1999 : 183-200.
24 Philippe Pétain, discours du 29 décembre 1940, reproduit in P. Pétain, La doctrine du Maréchal…, op. cit., s. d. [1943] : 59.
25 Joseph Canteloube, « Les chants populaires de la France (II) », Action française, organe du nationalisme intégral, 7-8 octobre 1940 : 1-2.
26 La musique et le peuple en France, op. cit., 1941 : 62-65.
27 Décrire le compositeur comme une personnalité paysanne dans ce sens du terme constitue d’ailleurs un procédé stylistique récurrent des études biographiques du domaine de la musique classique. Dans une tentative de le rendre humain et de l’ériger en modèle, le compositeur est ainsi souvent à la fois montré comme génie recevant le transcendant et comparé à l’artisan-paysan qui « laboure » sa matière et qui endure vaillamment les souffrances de la vie (par exemple le Beethoven de Rolland, le Bach de Pitrou ou le Mozart de nombreux articles de presse).
28 Voir par exemple les questionnaires types pour les enquêtes musicales, février 1941 et février 1943 (mission Alpes-maritimes), conservés aux archives du MATP (F-MuCEM, Ms 44-333 et Ms 89.59) ; ainsi que les réponses au questionnaire préliminaire de la mission Basse-Bretagne de 1939 (F-MuCEM, Département d’ethnomusicologie, dossier 1 C. M. D. Basse-Bretagne 1939).
29 « Les chants populaires de la France (I) », Action française, 4 octobre 1940 : 1.
30 La musique et le peuple en France, op. cit., 1941 : 76.
31 Ibid. : 68-72, 164. Voir sur les topoï antisémites du discours sur la musique sous l’Occupation : Sara Iglesias, « Penser la musique, penser la race ? L’antisémitisme chez les musicologues et critiques musicaux sous l’Occupation », L’antisémitisme français sous l’Occupation, n° 198 de la Revue d’histoire de la Shoah, mars 2013 : 347-362.
32 Jacques-Gabriel Prod’homme, « La musique populaire », Pariser Zeitung, 18 août 1942 : 5.
33 J. Chailley, Petite histoire de la chanson populaire française, op. cit., 1942 : 46.
34 « Le snobisme s’en mêla, et le type de la chanson française devint Tea for two ou Yes, we have no bananas. Nous étions littéralement colonisés. » (Ibid. : 46-47)
35 Ibid.
36 J. Canteloube, « Les chants populaires de la France (II) », art. cité, 7-8 octobre 1940 : 1.
37 Il nomme comme caractéristiques le langage modal, des structures rythmiques « échapp[a]nt à la carrure, à la symétrie, voire à la simple régularité de la mesure », la « liberté d’allure et une variété d’expression » (Petite histoire…, op. cit., 1942 : 60-61).
38 Ibid. : 63.
39 Joseph Canteloube, « La Chanson populaire reconstituant de l’âme française », in Demain, la France…, introduction de Henri Mignoton, Verneuil-sur-Igneraie, La Maintenance, coll. « Bibliothèque du terroir », 1941 : 22-24, ici 22.
40 J. Chailley, Petite histoire de la chanson populaire française, op. cit., 1942 : 64.
41 Chailley ne ménage pas la Révolution française : « Brutalement, la Révolution vient balayer tous les usages, saints ou charmants. On chante beaucoup sous la Révolution. Mais sous la crainte du couperet il faut chanter officiellement, et chanter la Liberté, ce qui est assez paradoxal. » (Ibid. : 37)
42 Voir par exemple A. Cœuroy, La musique et le peuple en France, op. cit., 1941 : 10-15, 60.
43 Petite histoire de la chanson populaire française, op. cit., 1942 : 52.
44 A. Cœuroy, La musique et le peuple en France, op. cit., 1941 : 152-156. Cœuroy avait déjà défendu ces positions dans sa rubrique dans Gringoire, le grand hebdomadaire parisien, politique, littéraire en 1938 (je remercie vivement Philippe Gumplowicz de m’avoir indiqué l’existence de ces articles). Pour Guy Ferchault aussi, les meilleures tendances de la jeune musique française, qui s’exprimeraient aux concerts franco-allemands organisés par le groupe Collaboration en début 1942, sont celles du retour au populaire, « à une conception saine, directement expressive de la musique ; conception qui tourne délibérément le dos aux conceptions métaphysiques antérieures de cet art » (« Quatre concerts de musique contemporaine française et allemande », Cahiers franco-allemands/Deutsch-französische Monatshefte, 9e année, mars-avril 1942 : 130-131, ici 131, cité par Y. Simon, Composer sous Vichy, op. cit., 2009 : 115).
45 Voir Y. Simon, Composer sous Vichy, 2009 : notamment 244-245.
46 André Cœuroy, Panorama de la musique contemporaine, Paris, Kra éditeur, 1928 : 9-14.
47 Voir par exemple Georges-Henri Rivière, « Les Groupes folkloriques en France, avant et depuis la guerre. Note sommaire », 28 juillet 1942, F-MuCEM, Ms. 74.53 B. 249.
48 J. Canteloube, « Les chants populaires de la France (II) », art. cité, 7-8 octobre 1940 : 2.
49 Voir pour ces aspects S. Iglesias, « Musik des Volkes… », art. cité, mars-avril 2007 : 118-120.
50 N. Dufourcq, Petite histoire de la musique en Europe, op. cit., 1942 : 20.
51 Georges-Henri Rivière explicite bien cette position dans « Le folklore paysan. Note de doctrine et d’action », Études agricoles d’économie corporative, vol. II, 1942 : 291-316.
52 C. Marcel-Dubois, « Qu’est-ce que le folklore », art. cité, 15 octobre 1942 : 53.
53 G.-H. Rivière, « Les Groupes folkloriques en France, avant et depuis la guerre. Note sommaire », 28 juillet 1942, F-MuCEM, Ms. 74.53 B. 249.
54 G.-H. Rivière, « Le folklore paysan… », art. cité, 1942 : 294.
55 Joseph Canteloube, « L’utilisation des chants populaires », Action française, organe du nationalisme intégral, 9-10 mars 1941 : 3.
56 A. Cœuroy, La musique et le peuple en France, op. cit., 1941 : 9.
57 C. Dahlhaus, « Die Idee des Nationalismus in der Musik », art. cité, 1974 : 76.
58 Pour l’usage allemand du terme Klassik, notamment dans sa dichotomie avec celui de Romantik, voir Ernst Lichtenhahn, « „ Klassisch “und „ Romantisch “ : Ein Denkmodell des frühen 19. Jahrhunderts zur Bestimmung „ Alter “Musik », Alte Musik im 19. Jahrhundert, vol. XXI de Basler Jahrbuch für historische Musikpraxis, 1997 : 9-19.
59 Hermann Danuser, « Nationaler und universaler Klassizismus. Zum Verhältnis zweier musikhistorischer Paradigmen », in Hermann Danuser dir., Die klassizistische Moderne in der Musik des 20. Jahrhunderts. Internationales Symposion der Paul-Sacher-Stiftung, Basel 1996, Winterthur, Amadeus Verlag, coll. « Veröffentlichungen der Paul-Sacher-Stiftung », 1997: 245-260, ici 258-259.
60 J. J. L. Whiteley, « The origin and the concept of “classique” in French art criticism », Journal of the Warburg and Courtauld Institutes, vol. 39, 1976: 268-275; Sigrid Gaiser, Einstellungen zum Begriff klassische Musik. Eine Studie zur historischen Entwicklung des Begriffs und dessen Interpretation in der Gegenwart, Essen, Die Blaue Eule, 2008: 23-27; Martin Zenck, « Zum Begriff des Klassischen in der Musik », Archiv für Musikwissenschaft, 39e année, fasc. 4, 1982 : 271-292. Concernant la période de la Grande Guerre en France, Jane Fulcher adopte, à notre sens, un point de vue parfois pas assez nuancé, lorsqu’elle semble associer l’idéal classique exclusivement à l’idéologie nationaliste et conservatrice de l’Action française (J. Fulcher, The Composer as Intellectual …, op. cit., 2008 : 19-23).
61 Paul Landormy à propos de Camille Saint-Saëns, La musique française, vol. 3, Après Debussy, op. cit., 1943 : 174.
62 N. Dufourcq, Petite histoire de la musique en Europe, op. cit., 1942 : 136.
63 Robert Bernard, « Caractéristiques de la musique française », Revue musicale, 19e année, n° 181, février 1938 : 120-131, ici 130.
64 N. Dufourcq, Petite histoire de la musique en Europe, op. cit., 1942 : 119.
65 Ibid. : 135-138, citation 137. Si Dufourcq mentionne dans le même trait l’horreur de Debussy pour les « développements classiques », c’est fort probablement en référence aux œuvres du classicisme viennois.
66 Jacques Chailley discerne dans les certains rondeaux du compositeur du XIIIe siècle « quelque peu un debussysme ou un ravélisme en avance de sept siècles […]. […] C’est ainsi que le passé le plus lointain, même oublié, est souvent plus proche du présent que les heures défuntes d’hier au soir » (« Introduction », in Adam de la Halle, Rondeaux à trois voix égales, Paris, Rouart, Lerolle et Cie, 1942 : iv-vi, ici vi).
67 Robert Bernard, « Une conférence de Louis Beydts sur Gounod et sur Messager », Les Nouveaux Temps, 18 mai 1941 : 2.
68 André Schaeffner, Concerts de la Pléiade (Musique française) organisés par la N.R.F, avec le concours de la Galerie Charpentier, 76 Fg Saint-Honoré, programme de concert, 8 février 1943, n.p., F-BN, Département de la Musique, fonds Concerts de la Pléiade, Rés. Vm. Dos. 70 (2).
69 Le terme de « francisme » est anachronique, les auteurs de l’époque ne s’en servent pas en effet. La seule occurrence trouvée est placée entre guillemets (dans la préface de Cœuroy à sa traduction de l’ouvrage de Heinrich Strobel, Claude Debussy, Paris, Éditions Balzac, 1943 : ii).
70 L. Sprout, « Les commandes de Vichy… », art. cité, 2001 : 166-167.
71 Voir Y. Simon, « Claude de France, notre Wagner. Le culte de Debussy sous l’Occupation », art. cité, 2006 : 5-26.
72 Jean Seignette, maire de Saint-Germain-en-Laye, à Guillaume de Van, 22 octobre 1942, F-BN, A 65/9.
73 N. Dufourcq, Petite histoire de la musique en Europe, op. cit., 1942 : 137-138.
74 B. Kelly, « Debussy and the making of a musicien français », art. cité, 2008: 58-76. Voir aussi Jane F. Fulcher, « Debussy as national icon. From vehicle of Vichy’s compromise to French resistance classic », The Musical Quarterly, n° 94/4, hiver 2011: 454-480.
75 Cité d’après B. Kelly, « Debussy and the making of a musicien français », art. cité., 2008: 61.
76 Louis Laloy, « Souvenirs sur Claude de France », Comœdia, 27 mars 1943 : 1 et 3.
77 Yves Florenne, « La musique. Printemps musical », rubrique Chroniques, France, Revue de l’État nouveau, n° 10, juin 1943 : 777-780, ici 778.
78 Y. Simon, « Claude de France… », art. cité, 2006 : 18-19.
79 André Gauthier, « Lettres de Debussy », France, Revue de l’État nouveau, n° 15, novembre 1943 : 37-44, ici 38.
80 P. Landormy, La musique française, vol. 2, De Franck à Debussy, op. cit., 1943 : 237.
81 Le projet existe depuis novembre 1941 au moins, comme l’indique la correspondance sur le thème entre Vallas et les PUF conservée dans le fonds Léon Vallas, F-BML, Ms Vallas 188, pièces 1-50. Vallas semble également préparer depuis juillet 1942, pour le compte des éditions Albin Michel, la monographie sur d’Indy qui sortira en 1946.
82 Léon Vallas, Claude-Achille Debussy, Paris, PUF, 1944: 205.
83 Ibid.: 51-52.
84 L. Vallas, Claude-Achille Debussy, op. cit., 1944: 38-40.
85 Ibid.: 46-47. Voir aussi S. Iglesias, « Penser la musique, penser la race ? », mars 2013 : 347-362.
86 K. Le Bail, Musique, pouvoir, responsabilité…, op. cit., 2005 : 400.
87 Voir L. Laloy, « Souvenirs sur Claude de France », 27 mars 1943 : 3.
88 N. Dufourcq, Petite histoire de la musique en Europe, op. cit., 1942 : 139.
89 P. Landormy, La musique française, vol. 2, De Franck à Debussy, op. cit., 1943 : 207.
90 N. Dufourcq, Petite histoire de la musique en Europe, 1942 : 136-137.
91 P. Landormy, La musique française, vol. 2, De Franck à Debussy, 1943 : 208-211.
92 L. Vallas, Claude-Achille Debussy, op. cit., 1944: 63.
93 Ibid. : 26-27.
94 La musique française, vol. 2, De Franck à Debussy, op. cit., 1943 : 231.
95 Jacques Chailley, « Le symbolisme des thèmes dans Pelléas et Mélisande », L’Information musicale, 3 avril 1942 : 1, cité par Y. Simon, « Claude de France… », art. cité, 2006 : 15.
96 L. Vallas, Claude-Achille Debussy, op. cit., 1944: 222.
97 B. Kelly, « Debussy and the making of a musicien français », art. cité, 2008: 62.
98 L’article de Hans-Heinz Stuckenschmidt – critique et musicologue interdit de publication en Allemagne à cause de ses soutiens à des compositeurs juifs et avant-gardistes – qui paraît dans le cadre de la vague debussyste de 1942 (« Romantisme et impressionnisme », L’Information musicale, 12 juin 1942 : 969-970) n’est pas représentatif du discours allemand présent en France. L’auteur défend ici l’hypothèse que Debussy trouve ses racines directes non pas chez Wagner ou Berlioz, représentants d’une expressivité exagérée, mais dans ce qu’il décrit comme le romantisme impressionniste de Weber.
99 M. Schwartz, « „Eine versunkene Welt“. Heinrich Strobel als Kritiker, Musikpolitiker, Essayist und Redner in Frankreich (1939-1944) », art. cité, 2001: 291-317.
100 Après son retour en Allemagne en 1944, Strobel établit un rapport sur ses activités à Paris pour se défendre de toute collaboration avec les autorités national-socialistes. Sur son ouvrage sur Debussy, il écrit : « Après les premières critiques favorables dans des grands journaux allemands, interdiction du Debussy en Allemagne. 1943 édition française du Debussy malgré l’interdiction de Berlin. Grand succès. » (Rapport non daté, archives du SWR Baden-Baden, fonds Heinrich Strobel, enveloppe non inventoriée ; je souhaite vivement remercier Manuela Schwartz de m’avoir permis de consulter à Berlin les photocopies qu’elle avait faites de ce fonds.) Vu l’édition par la maison Balzac et la forte promotion de l’ouvrage, cette interdiction semble cependant peu crédible. Par ailleurs, l’ouvrage ne figure par sur les listes d’interdiction allemandes.
101 M. Schwartz, « „ Eine versunkene Welt “… », art. cité, 2001: 303.
102 Il est possible que Strobel ait placé son ouvrage dans le contexte d’une demande d’accueil en France comme réfugié politique qu’il avait entamée parallèlement à son départ : Strobel était non seulement un défenseur de l’avant-garde musicale mais aussi marié à une Juive et avait donc des perspectives professionnelles très restreintes en Allemagne (voir ibid. : 303). Sa francophilie manifeste, qui semble parfois aller jusqu’à une critique implicite de la politique musicale en Allemagne (la mention positive de compositeurs français juifs, ou encore la mention de Schoenberg comme cherchant une « nouvelle véracité de l’expression » et « qui passe bientôt pour un démolisseur anarchiste » [Claude Debussy, op. cit., 1943 : 205]), pourrait alors provenir aussi d’une volonté d’afficher son attachement au pays d’accueil. L’original fut publié à Zurich.
103 H. Strobel, Claude Debussy, op. cit., 1943: 52.
104 Ibid. : 99.
105 Ibid. : 169-170.
106 Ibid. : 258. Pour une analyse alternative de l’ouvrage de Strobel, voir Y. Simon, « Claude de France… », art. cité., 2006 : 21-24.
107 André Cœuroy, « Heinrich Strobel : Claude Debussy », compte rendu, Deutschland-Frankreich. Vierteljahresschrift des Deutschen Instituts/Paris, 1re année, n° 2, 1942 : 159-160.
108 Ibid. : 160.
109 Voir aussi Louise Humbert, « Pelléas et Mélisande à l’Opéra-Comique », La Gerbe, 19 décembre 1940 : 9 : « De même que Wagner était magnifiquement adapté à sa tâche prédestinée, Debussy était exactement le musicien rêvé pour interpréter la subtilité latine, le complexe sentimental de ces personnages, irréels eux aussi, comme tous ceux de la légende [wagnérienne], mais sans muscles, sans chair, tout à l’opposé de ceux qui animent de leur vaillance et de leur ardeur belliqueuse l’épopée wagnérienne. Les uns et les autres ont leur raison d’être, impérieuse, et ceux qui choisissent ont tort. »
110 Lucien Rebatet, « Debussy vu par un Allemand », Deutschland-Frankreich. Vierteljahresschrift des Deutschen Instituts/Paris, 2e année, n° 8, 1944 : 106-109.
111 Ibid. : 109.
112 H. Strobel, « Die französische Einstellung zur neueren deutschen Musik », Deutschland-Frankreich. Vierteljahresschrift des Deutschen Instituts/Paris, 1re année, n° 2, 1942 : 98-108, ici 102.
113 « „ Der Gott Richard Wagner “. Über Wagners Einfluss auf das französische Geistesleben », coupure de presse non datée conservée dans le fonds Heinrich Strobel du SWR (Baden-Baden), VI : Correspondance.
114 C’est probablement pour ces mêmes raisons que Herbert Gerigk s’intéresse à Debussy dans le cadre d’une diffusion en Allemagne. Il se « procure » ainsi une mallette pleine d’autographes de Debussy, confisquée à un possesseur juif, en juin 1942, pour le fonds de la Hohe Schule, et tente de faire autoriser la publication d’un ouvrage de Werner Danckert sur Debussy en avril 1944, alors que l’interdiction de publier sur des compositeurs français et de jouer leur musique en Allemagne vient d’être levée. Ce projet est refusé par le Hauptamt Schrifttum (Gerigk, lettre au directeur du Sonderstab Louvre, Paris, reçue le 16 juin 1942, D-BA, NS 30/64 ; Gerigk, lettre au Oberbereichsleiter Dr Bernhard Payr, Hauptamt Schrifttum, Langenau, 11 avril 1944, et la réponse négative de Payr du 20 avril 1944, D-BA, NS 15/73).
115 [Anonyme], « Debussy, musicien français », Le Musicien d’aujourd’hui, in Les Lettres françaises, n° 19, août 1944 : 3 et 5.
116 Claude Debussy, « Pourquoi j’ai écrit Pelléas » [avril 1902], in Claude Debussy, Monsieur Croche et autres écrits, édité par François Lesure, édition revue, Paris, Gallimard, coll. « L’Imaginaire », 1987: 62-64.
117 B. Kelly, « Debussy and the making of a musicien français », art. cité, 2008: 59-60; Jann Pasler, « Pelléas and power. Forces behind the reception of Debussy’s Opera », in Jann Pasler, Writing through Music. Essays on Music, Culture, and Politics, New York, Oxford University Press, 2008: 181-212, ici 205-211.
118 [Anonyme], « Debussy, musicien français », Musiciens d’aujourd’hui, n° 4, octobre 1942 : 3-4.
119 Claude Debussy, « Enfin, seuls ! » [11 mars 1915], in Monsieur Croche…, op. cit., 1987 : 265-266.
120 Voir H. Danuser, « Prolegomena… », art. cité, 1993 : 630.
121 [Anonyme], « Debussy le libérateur », Musiciens d’aujourd’hui, n° 6, juin 1943 : 4.
122 [Anonyme], « Debussy, musicien français », Le Musicien d’aujourd’hui, in Les Lettres françaises, n° 19, août 1944 : 3 et 5.
123 « Pelléas et Pénélope » [1945], in Vladimir Jankélévitch, Premières et dernières pages, Paris, Seuil, 1994 : 259-265, ici 265.
124 Y. Simon, « Claude de France… », art. cité, 2006 : 9 et 26.