Avant-propos
p. 5-6
Texte intégral
1Depuis qu’elle a inauguré sa nouvelle formule, dont elle livre ici le quatrième numéro, la revue Mètis a choisi de partager ses volumes en deux parties : un dossier sur un thème à chaque fois différent et un ensemble de varia, qui, bien que divers, n’en sont pas disparates pour autant et se laissent regrouper sous plusieurs grandes rubriques.
2Le présent numéro est donc composé suivant ce principe.
3Le dossier qui porte de titre Avez-vous vu les Érinyes ? s’inscrit dans le cadre d’une réflexion collective menée autour de la phantasia (voir aussi un dossier sur ce thème dans Mètis N. S. 2, 2004). Le regard qu’on porte sur ces puissances divines, celui que réciproquement celles-ci portent sur leurs proies, les images qu’elles suscitent, tout cela participe en effet d’une réflexion sur la représentation. Le cas d’Oreste a servi ici de point de convergence pour des études qui envisagent la représentation, comme activité psychique saine ou altérée, comme ressort de la production poétique et comme objet textuel ou iconique.
4Les articles rassemblés dans la seconde partie, se donnent des objets divers. Ce sont des rites (les anakaluptêria, l’incubation, le marquage corporel, les cultes de Zeus Mélichios), des institutions (le mariage, l’évergétisme), des motifs narratifs (celui de la rame fichée en terre, de la matrone romaine tissant en attendant son époux) et des lexiques (les noms de la vérité, les zoonymes).
5Plusieurs questions communes traversent toutefois cette diversité. Il s’agit d’abord de cerner comment se constituent des identités sociales. Le dévoilement de la mariée est un marqueur identitaire. Il en va de même pour les échanges qui s’opèrent dans le cadre de l’évergétisme. Au fil du temps, en impliquant une population de plus en plus large, l’évergétisme contribue à l’identification sociale de groupes aussi divers que ceux des étrangers, des athlètes, des militaires, des hommes politiques ou des riches.
6La question de la représentation du divin et de sa présentification traverse aussi plusieurs articles. On se demande comment les Anciens concevaient l’expérience de « voir la divinité » et comment ils se mettaient en mesure de la dire ; on examine encore comment ils jouaient sur l’anthropomorphisme, l’écart par rapport à la forme humaine ou les objets « aniconiques » ; on étudie, enfin, dans la littérature pythagoricienne, la figure de l’homme divin.
7Les lexiques et les thèmes narratifs qu’on compose et qu’on articule à partir de la présence de certains termes (le mot (a) blechrós, le couple alêthea/etuma, les noms des espèces animales, par exemple) permettent tour à tour d’entrer dans les représentations grecques de la mort, de la vérité et du règne animal.
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Des femmes en action
L'individu et la fonction en Grèce antique
Sandra Boehringer et Violaine Sebillotte Cuchet (dir.)
2013