5. Le témoin et l’historien

p. 191-214


Extrait

1Le témoin et l’historien ? Le problème semble réglé depuis longtemps : pratiquement et épistémologiquement. Le témoin n’est pas un historien et l’historien, s’il peut être, le cas échéant, un témoin, n’a pas à l’être, et surtout ce n’est qu’en prenant ses distances par rapport au témoin (tout témoin, y compris lui-même) qu’il peut commencer à devenir historien. Être témoin n’a ainsi jamais été ni une condition suffisante ni même une condition nécessaire pour être historien. Mais cela, Thucydide déjà, nous l’avait appris. L’autopsie elle-même devait passer par le filtre préalable de la critique. Si l’on se déplace maintenant de l’historien vers son récit, la question devient : comment raconter comme si je l’avais vu (pour le faire voir au lecteur) ce que je n’ai pas vu et ne pouvais pas voir ? Vieilles questions qui n’ont cessé d’accompagner l’histoire et son évidence.

2Puis, quand l’histoire en est finalement venue, au xixe siècle, à se définir comme science, la science du pass

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