1 Nous ne prétendons pas ici nous montrer exhaustif sur les éléments qui fondent cette bonne gouvernance. Nous sommes conscient qu’elle sous-entend des dimensions larges à l’image des rapports que le préfet entretient avec l’administration centrale ou plus généralement de la responsabilité toute particulière des autorités dans ces situations.
2 Le plan Orsec a été réformé par le décret n° 2005-1157 du 13 septembre 2005, pris en application de l’article 14 de la loi n° 2004-811 du 13 août 2004 de modernisation de la sécurité civile.
3 Remplacé aujourd’hui dans les nouvelles dispositions par le COD : centre opérationnel départemental.
4 Ces dispositions sont fixées par l’article 9 de la loi n° 87-565 du 22 juillet 1987 relative à l’organisation de la sécurité civile, à la protection de la forêt contre l’incendie et à la prévention des risques majeurs. L’article 9 dispose : « Le représentant de l’État dans le département prépare les mesures de sauvegarde et coordonne les moyens de secours publics dans le département ».
5 L’article précise : « pour l’accomplissement des missions qui leur sont confiées par l’article 4 et les articles 6 à 9, les autorités compétentes de l’État, chacune en ce qui la concerne, peuvent procéder à la réquisition des moyens privés de secours nécessaires ».
6 « Les zones pourtant ne se sont que médiocrement insérées dans ce mouvement. Certaines ne disposaient pas, en tout état de cause, de structures adéquates pour apporter une valeur ajoutée opérationnelle quelconque aux dispositifs départementaux » (Sanson et al., 2000, p. 15).
7 Le rapport fait notamment référence aux entretiens effectués par les membres de la commission : « Analysant la crise six mois après [...], un préfet de zone estime, pour sa part, que compétent pour la seule allocation des moyens, il n’a pas à “impulser les actions prioritaires qui relèvent des préfets de département” ce qui est réglementairement peut-être exact mais met bien en évidence toutes les ambiguïtés de la fonction » (ibid., p. 60).
8 Le bassin de Marennes-Oléron constitue la production ostréicole la plus importante de France. Sa superficie d’exploitation est d’environ 3 000 hectares de parcs en mer et de plus de 3 200 hectares de claires.
9 Le territoire peut accueillir durant la période estivale jusqu’à 800 000 touristes.
10 Sud Ouest, « La grosse colère des maires », 4 janvier 2000.
11 Ibid.
12 La mesure est particulièrement appréciée des maires mais donne lieu à des situations cocasses : un élu a chargé les unités d’instruction et d’intervention de la sécurité civile – les unités d’élite de la sécurité civile – de retrouver les escargots échappés d’une exploitation d’élevage balayée par la tempête !
13 Le département compte six circonscriptions législatives. Au moment des faits, il y a trois députés PS (1er, 2e et 3e) et trois députés RPR (4e, 5e et 6e).
14 Service du ministère de l’Équipement et de l’aménagement du territoire et qui a pour mission la construction et l’entretien du réseau routier appartenant à l’État (routes et autoroutes).
15 Il a fallu deux jours pour maîtriser l’incendie qui a fait 39 victimes. Gérard Roncoli, responsable français de la sécurité du tunnel, a été jugé coupable d’homicide involontaire et condamné à 30 mois de prison, dont 6 fermes. Il a été jugé responsable des dysfonctionnements en France et en Italie touchant les équipements de sécurité du tunnel, les pannes et le manque de formation du personnel de premiers secours.
16 Nous n’avons pas été en mesure d’obtenir les données chiffrées du COAD qui nous auraient permis d’attester plus précisément ce point. Cependant cela rejoint, selon nous, les « égoïsmes » relevés dans le rapport Sanson à propos des déséquilibres dans l’attribution des moyens. Il précise : « Quelques préfets aussi se sont montrés si soucieux de gérer au mieux la situation dramatique de leur département qu’ils n’ont pas toujours prêté toute l’attention convenable au fait de faire partie d’un dispositif global avec, lui aussi, ses propres contraintes et des nécessités de solidarité interdépartementale. Ces “égoïsmes” départementaux ont pu se traduire : par des prélèvements inconsidérés, ou en tout cas intempestifs avant tout arbitrage de l’instance supérieure centrale (c’est-à-dire le COAD), de matériels de la réserve nationale de la sécurité civile à partir des établissements de soutien logistique (ESOL) implantés sur leur territoire ; ou par des réquisitions sur place de moyens militaires destinés à d’autres départements où ils auraient été plus utiles ; ou, encore, par des refus de concours de moyens propres locaux à des départements voisins pourtant plus touchés » (Sanson et al., 2000, p. 40).
17 Le secteur de Jonzac ne compte que deux routes nationales et douze routes départementales tandis que le secteur de La Rochelle a en charge quatre routes nationales et dix-huit routes départementales.
18 La tempête de 1999 en Charente-Maritime, rapport d’activité du SDIS 17.
19 Tempête de 1999, rapport d’activité du CSP Jonzac.
20 Main courante préfectorale, état du 20 janvier 2000.
21 Nous touchons ici à une des limites de notre analyse centrée sur les dispositifs de sécurité civile. On pourrait en effet s’interroger sur le rôle joué par les acteurs périphériques du plan Orsec : la population ou les associations, ce que nous n’avons pas pu faire. On peut en effet penser comme le montrent les travaux de Julien Langumier (2007) sur les inondations du Gard que des associations de sinistrés peuvent influer sur le cours du processus de secours.
22 La circonscription bénéficie de 82 groupes électrogènes dès le 28 décembre (main courante de la sous-préfecture de Jonzac, note manuscrite du 28 décembre 1999).
23 Au cours de l’enquête, nous avons appris qu’un reportage du « Vrai Journal », émission de Canal +, avait pointé les carences des dispositifs d’organisation des secours dans les territoires du sud. Mais nous n’avons malheureusement pas pu vérifier ce point.
24 Sud Ouest, « Groupes électrogènes : les secours arrivent », 14 janvier 2000.
25 Sud Ouest, 30 décembre 1999.
26 Sud Ouest, 8 janvier 1999.
27 Sud Ouest, 3 janvier 1999.
28 Cette hypothèse demanderait à être vérifiée plus précisément. Nos données empiriques s’avèrent trop limitées pour saisir précisément quelles sont, parmi les informations, celles jugées non diffusables et celles que les journalistes prennent le risque de rendre publiques. Il faudrait, du reste, comprendre dans quelle mesure cela s’applique aux différentes catégories de journalistes locaux (télévision, presse écrite, radio) puisque l’exemple sur lequel nous nous appuyons porte sur les journalistes de télévision.
29 Cela nous a été rapporté pour le naufrage de l’Erika. Peu après le naufrage, les journalistes de France 3 ont su qu’ils avaient été manipulés par la cellule de crise qui avait organisé une mise en scène des secours : accompagnés par les autorités en hélicoptère, les journalistes ont filmé en vue aérienne les bénévoles du dispositif Polmar. En fait, il ne s’agissait pas vraiment de bénévoles mais des habitants de la commune à proximité qui avaient été rassemblés afin de faire du nombre.
30 La main courante corrobore ce fait puisque l’état du 5 janvier stipule que 50 militaires sont affectés à la circonscription de Jonzac.
31 Ce sont souvent les mêmes centres de secours principaux qui se prêtent assistance dans ces situations. Souvenons-nous que, lors de la tempête, c’est le Codis de la région qui affecte et déploie les renforts des sapeurs-pompiers dans la limite des effectifs disponibles dans sa région d’appartenance.
32 Chiffres fournis par les centres d’exploitation d’EDF.
33 Document interne de l’unité territoriale DDE « tempête 1999 ».
34 Main courante préfectorale, état du 3 janvier.
35 Le procédé de reconstruction des digues est relativement simple : les digues sont construites à partir de matériaux-terre, rocher, maçonnée ou mixte qu’il faut amasser selon la hauteur souhaitée. Il est nécessaire de creuser, au pied des digues, un fossé afin que l’eau puisse s’y déverser en cas de marée exceptionnelle.
36 Prenons le cas du plan élaboré par la subdivision de Mirambeau. Pour des digues à moitié détruites, les équipes disposent d’une tractopelle pour effectuer 2 000 m par jour. Le 6 janvier, il restait 4 500 m à reconstruire soit 2,5 jours de travail sur ces chantiers. Un chantier dévasté aux trois quarts nécessite l’emploi d’une tractopelle et d’un camion de transport « Caterpillar », toujours à raison de 2 000 m par jour. Enfin, deux tractopelles sont affectées dans les secteurs où les digues sont totalement détruites. Ici, les agents DDE comptent 1 500 m par jour. Source : notes manuscrites fournies par la DDE, subdivision de Jonzac.
37 Main courante préfectorale, état du 4 février 2000.