La diffusion du Français hors des pays francophones et francisants
p. 421-432
Texte intégral
1En dehors des pays « francophones », c’est-à-dire entièrement ou partiellement de langue maternelle française, et des pays « francisants » – les colonies –, la place de. la langue française reste prééminente en Europe et dans les relations internationales jusqu’à la première guerre mondiale. Cependant la prééminence n’est plus aussi marquée qu’avant 1815, voire 1870. La relative stagnation de la puissance démographique, militaire, politique, économique, de la France, la défaite subie devant la Prusse, la remarquable expansion industrielle, commerciale et coloniale de l’Angleterre, puis la rapide croissance allemande, entraînent une expansion considérable de l’anglais surtout, mais aussi de l’allemand.
2Dès lors, les rivalités entre les trois principaux pays européens, auxquels se joignent progressivement les États-Unis, se portent de plus en plus sur les terrains culturel et linguistique. Ou plutôt, la France les y porte, car sa défaite exacerbe son messianisme. Déjà pendant la période dite « de recueillement », entre 1871 et 1880, puis dans les décennies suivantes, la pensée française s’attache au rôle de la France dans le monde, à celui de « fille aînée de l’Église » pour les catholiques et à celui de « nation-guide » pour les libéraux1. Victor Hugo, puis Péguy, Jaurès, Barrès et presque tous les intellectuels de cette époque assimilent la cause de la France à celle de la Civilisation et propagent le thème de la fusion entre le nationalisme français et l’universalisme. L’action culturelle de la France dans le monde et la « diffusion » – au sens actif de ce terme – de la langue française, vecteur de Civilisation, expression et voie de l’universalité française, deviennent au cours de cette période des moyens conscients d’affirmation du rang de la France dans le monde : le premier, au moins dans l’ordre spirituel et culturel.
3Action culturelle et diffusion linguistique sont le fait à la fois des acteurs privés, congrégations et autres, dont le nouvel essor entre 1815 et 1870 se poursuit et s’accentue entre 1871 et 1914, et de l’État, essentiellement alors du ministère des Affaires étrangères. Celui-ci, qui fut relativement discret dans ce domaine entre 1815 et 1870, retrouve et développe considérablement certains modes d’intervention utilisés sous Louis XIV, puis sous la Révolution et le Premier Empire. Il se situe en effet au point de convergence de toutes les querelles internes que la France projette à l’extérieur de ses frontières : entre la monarchie et la république, l’Église et l’État, l’universalisme et les formes étroites du nationalisme, entre la « Grande Nation » et ses rivales.
4Dès la fin de la première décennie qui suit la guerre franco-prussienne, l’action culturelle et linguistique de la France dans le monde se caractérise par la conduite d’une politique suivie de l’État républicain. Celle-ci se distingue progressivement de l’appui – encore dominant – aux œuvres en plein essor des congrégation d’une part et des autres acteurs privés d’autre part. Elle acquiert, ou retrouve, une autonomie croissante. Elle se fait plus spécifiquement culturelle et nationale. Elle s’oriente enfin vers la diffusion de la langue française tout en étant conçue comme une action civilisatrice, humanitaire, universaliste.
5Au demeurant, action privée et action publique concourent à la défense de la civilisation française, opposée, par ses valeurs et messages chrétiens, laïques et révolutionnaires, à la « Kultur » germanique et à l’expansionnisme allemand.
I) L’action des acteurs privés
6A) Acteurs privés autres que les congrégations. Avant de traiter des congrégations et de leur remarquable essor, qui les place toujours au premier rang, il convient de noter que l’action culturelle a aussi été menée par des responsables privés plus nombreux et plus diversifiés que dans les périodes antérieures.
7Au moins dans les domaines scientifiques, les savants et sociétés savantes ont maintenu vivantes les traditions d’échanges de correspondance et de visites, à travers des frontières encore assez perméables aux mouvements des personnes.
8Explorateurs, naturalistes, géographes se sont multipliés, dans le grand mouvement des sociétés de géographie et de l’expansion coloniale.
9Le courant déjà ancien d’expatriation de professeurs de français authentiques ou improvisés, « outchitels », précepteurs et gouvernantes, s’est accru, surtout à destination de la Russie et de l’Europe Centrale, mais aussi vers les Amériques et l’Angleterre. Il a sa large part dans le maintien du français comme langue des milieux de l’aristocratie – surtout russe – et de la riche bourgeoisie des pays cités et même de l’Allemagne.
10En outre, les progrès de l’instruction publique en France renforcent la tendance ancestrale de nos émigrants à ouvrir des écoles françaises à l’étranger. Celles-ci sont moins nombeuses, dans la catégorie des établissements non religieux, que leurs analogues allemandes en 1914. Mais elles sont plus significatives car elles accueillent beaucoup d’étrangers alors que les « Auslandsschulen » servent essentiellement aux communautés d’Allemands émigrés, incomparablement plus fortes que les françaises.
11A ces acteurs individuels s’ajoutent des acteurs institutionnels qui ont beaucoup développé leurs interventions, dans une large autonomie à l’égard de l’État.
12Deux d’entre eux sont confessionnels : La Société des missions évangéliques et l’Alliance israélite universelle. Celle-ci, créée en 1860 à Paris pour élever, en hébreu et surtout en français, le niveau culturel des communautés israélites sur le pourtour de la Méditerranée, en Orient et en Europe Centrale, compte près de 200 écoles en 1914, dont 90 avec 14 000 élèves dans le seul empire ottoman2.
13L’Alliance Française, créée en 1883, a dû sa naissance à la volonté de quelques personnalités, notamment de « géographes », de regrouper dans le monde les amis de la France, de sa langue et de sa culture, afin d’y constituer des foyers de rayonnement français et de faire pièce à l’influence de l’Empire allemand. Il s’agissait de « faire aller l’Alliance » là où l’État et les congrégations ne pouvaient aller du fait d’obstacles de nature politique ou confessionnelle. Un réseau très étendu s’est ainsi constitué, essentiellement hors des colonies françaises. En 1914, plusieurs centaines de comités entretiennent les amitiés franco-étrangères, organisent des conférences et des manifestations culturelles. L’enseignement du français ne s’y développera que plus tard. Mais déjà apparaît le rôle multiplicateur de l’Alliance et sa capacité de mobiliser les bonnes volontés et les ressources extérieures, puisqu’entre 1883 et 1917 les comités à l’étranger ont payé plus de 70 % de leurs dépenses (5,3 millions de francs sur 7,4) grâce à leurs moyens propres.
14La Mission laïque française a été fondée en 1902 par des universitaires et « géographes » laïques, réunis dans les locaux de l’Alliance Française, pour propager l’enseignement laïque par la création et la gestion d’écoles françaises à l’étranger et dans les colonies. Liée à certains milieux gouvernementaux et parlementaires qui semblent avoir fortement encouragé ses fondateurs, la Mission laïque n’a pu cependant bénéficier des faveurs de l’ensemble du gouvernement ni du Parlement, sans parler des agents du ministère des Affaires étrangères. Elle ne prendra un véritable essor qu’après la guerre.
15B) Les congrégations sont restées, à cette époque, les acteurs privés les plus importants. Elles ont pris un essor extraordinaire et sans équivalent ailleurs, ni en Allemagne ni en Italie, amplifiant ainsi le grand mouvement de création et d’essaimage des congrégations qui avait marqué le Second Empire. Le 28 novembre 1899, le député et abbé Gayrand, rapporteur du budget des affaires étrangères pour l’année 1900, pouvait faire état, devant la Chambre des députés, des statistiques fournies par le Quai d’Orsay :
« Il y a en ce moment dans le monde 44 sociétés principales de missionnaires. Sur ces sociétés, 28 environ fournissent des missionnaires français. En 1894 – je n’ai pas de statistiques plus récentes–, le nombre des prêtres, des frères et des sœurs de toute nationalité exerçant l’apostolat sur tous les points du globe dépasse 70 0003. Sur le nombre des prêtres, plus des deux tiers sont français, sur le nombre de frères et des sœurs, les quatre cinquièmes au moins sont nos compatriotes. Qu’il me soit permis de faire remarquer en passant que ce mouvement des missions catholiques s’est presque tout entier développé dans ce siècle, puisqu’en 1789 le chiffre de nos missionnaires était de 300 à peine. Or, aujourd’hui on peut affirmer que près de 50 000 missionnaires français sont répandus sur tous les points du globe où, en prêchant la religion catholique, ils font aimer la France.
Une société, entre toutes, mérite bien de notre patrie ; c’est la société française des missions étrangères. En cette année 1899, plus de 1 100 prêtres de cette société – dont 32 évêques–, prêchent [...] particulièrement dans les pays d’Extrême-Orient. Cette société compte trente missionnaires dans ces régions, 2 000 élèves y sont instruits ; elle a 3 000 écoles recevant plus de 90 000 enfants [...].
En Afrique, en 1899, il y avait environ 1 000 prêtres français, plus de 1 600 écoles et 230 hôpitaux.
Dans le Levant, divers ordres de religieux ou de religieuses possèdent 5 000 écoles où 80 000 élèves de toutes nationalités apprennent la langue française [...] car dans les écoles on reçoit non seulement des jeunes enfants catholiques, mais des jeunes enfants de tous cultes, de toutes religions4. »
16En Égypte, où la rivalité franco-anglaise est particulièrement intense, les congrégations contribuent puissamment à maintenir et même à développer l’influence française, au moins dans le domaine culturel et linguistique. Le nombre d’élèves de leurs écoles passe de 15 000 en 1902 à 20 000 en 1909 et à près de 25 000 en 19145. Dans l’Empire ottoman proprement dit, elles en ont plus de 100 000 au début de la guerre. Ces chiffres indiquent que, dans ces pays aux structures sociales encore très figées, la grande majorité des gens ayant reçu quelque instruction s’est trouvée alors en contact plus ou moins étroit avec la langue et la culture françaises. Par les soins, les hôpitaux et dispensaires, l’action sociale, l’évangélisation et l’énorme effort de scolarisation, les congrégations ont apporté une immense contribution à la pénétration et au renforcement de la présence culturelle et linguistique française en Orient, en Extrême-Orient et en Afrique.
17En fait, presque tous les acteurs privés ont consacré une large part de leurs efforts à l’enseignement scolaire et extra-scolaire et ont joint ainsi le messianisme culturel et linguistique français au messianisme religieux ou idéologique.
18D’autres pays – principalement l’Allemagne et l’Italie – ont développé à l’époque leurs écoles, mais l’ont fait surtout là où leurs nationaux émigrés formaient des communautés assez nombreuses et solides. En dehors de ces foyers d’émigrés, leurs écoles et institutions destinées aux autochtones sont restées assez rares et d’un niveau très élémentaire, sauf en Extrême-Orient où l’Allemagne a crée, à partir de 1900, des écoles techniques et professionnelles.
19La dispersion des écoles françaises dans le monde a suscité bien des critiques. Onésime Reclus, par exemple, proposait en 1904, dans « Lâchons l’Asie, prenons l’Afrique », d’en supprimer la plupart, au bénéfice de celles d’Afrique ; or, le réseau n’a cessé de s’étendre, jusqu’à nos jours. Il a dû en effet son existence et son extension continue, malgré les vicissitudes de l’histoire, à l’initiative des individus, au dévouement inlassable et à la fibre pédagogique de tant de missionnaires religieux et laïques.
20L’État a d’ailleurs contribué à amplifier le mouvement.
II) L’action de l’État
21Malgré les querelles politiques françaises, et sans doute aussi grâce à elles, la Troisième République a su à la fois aider les divers centres privés et mettre en œuvre progressivement des actions propres, dictinctes des leurs tout en s’appuyant sur elles en fonction de ses besoins.
22A) Aide aux acteurs privés. L’aide aux congrégations pour leurs œuvres de soins et d’enseignement requérait avant 1870 la quasi-totalité des crédits inscrits chaque année au budget du ministère des affaires étrangères depuis la Restauration.
23L’instauration de la République, puis l’influence croissante de l’anticléricalisme dans la politique intérieure, ne pouvaient rester sans conséquences sur l’action culturelle à l’extérieur. Les dernières années du xixe siècle et les premières années du xxe ont vu, avec l’arrivée au pouvoir de gouvernements plus radicaux et anticléricaux, le vote de la loi de juillet 1901 sur les associations et les congrégations, la création de la Mission laïque en 1902, l’expulsion des congrégations en 1904, la séparation des églises et de l’État en 1905 et la rupture des relations diplomatiques avec le Saint-Siège. Cependant, ce « tournant laïque » du début du siècle n’a amené aucune véritable rupture dans l’attitude de l’État à l’égard de l’œuvre étrangère des congrégations.
24En effet, dans deux domaines principaux, celui de la protection des chrétiens, donc de l’appui politique, diplomatique et militaire aux congrégations à l’étranger et à leurs catéchumènes, et celui du soutien et des subventions à leurs œuvres sanitaires, sociales et scolaires, l’intervention des gouvernements successifs de la IIIe République jusqu’en 1914 a été marquée par une remarquable continuité, voire par une progression, malgré toutes les contestations et attaques auxquelles elle fut presque constamment en butte.
25À l’égard de la protection des chrétiens, la IIIe République a poursuivi la politique des régimes qui l’ont précédée, tant dans l’Empire ottoman qu’en Chine. Elle a vigoureusement défendu le monopole de protection de la France dans ces régions et cherché à étendre la protection à d’autres, notamment à l’Égypte et à l’Éthiopie. Le ressort principal de cette action a été la volonté de résister à la concurrence des autres puissances ou de l’écarter. L’argument de la rivalité internationale et des menaces allemande, anglaise, italienne, a toujours permis d’obtenir le soutien du Parlement et de la majorité de l’opinion publique.
26Ainsi, lors d’une séance de la Chambre des Députés du 21-1-1902, Delcassé, ministre des affaires étrangères, invoque à la fois l’histoire des « capitulations », le succès des missions et la menace étrangère, pour justifier l’intervention de l’escadre française, à la suite de laquelle le Sultan dut confirmer et étendre la reconnaissance légale des écoles françaises et protégées françaises dans l’Empire ottoman. En 1906 encore le gouvernement français obtient du gouvernement italien l’engagement qu’aucune demande de protection ne serait examinée et accueillie par lui sans que la France en soit avisée au préalable et mise en demeure de la discuter ou de la ratifier6.
27Cette politique a été poursuivie bien après le « tournant laïque », et notre diplomatie a su résister victorieusement aux efforts des Allemands et des Italiens qui poussaient la Chine à établir des relations diplomatiques avec le Saint-Siège et à briser le monopole français de protection des chrétiens, préparé dans les siècles précédents, instauré en 1858 et confirmé depuis lors. En 1906, Mgr Veccia, Secrétaire Général de la Propagande, à Rome, et Mgr Rolleri, Secrétaire des rites orientaux, affirment que la Propagande, consciente de la prépondérance numérique et qualitative des missionnaires français en Chine, « tient à rester fidèle à sa tradition de faire appel au concours de la France et [...] constate avec satisfaction que, malgré les incidents pénibles de la politique intérieure, les représentants de la République maintiennent leur rôle traditionnel7. »
28En Égypte, la République a obtenu du gouvernement khédivial, puis en 1904 de la Grande-Bretagne elle-même, la confirmation de la protection des œuvres des congrégations.
29En Éthiopie, dès avant l’élaboration en 1884 et 1885 du projet de traité d’amitié avec le Roi Jean d’Abyssinie, la France avait obtenu du Négus des mesures lui assurant une situation assez privilégiée pour « écarter les influences étrangères ou [...] les subordonner à la nôtre », et la reconnaissance de « notre protectorat sur les missions ».
30La neutralité de l’État républicain, puis sa politique anticléricale, dont on a proclamé qu’elle n’était « pas un article d’exportation », n’ont donc pas dépassé les frontières.
31Quant au soutien et aux concours accordés aux œuvres, notamment aux écoles, ils n’ont jamais cessé. Ils ont même constamment augmenté, malgré les attaques de plus en plus vigoureuses subies au Parlement. De 791 625 F en 1881 les subventions sont passées à 2 332 000 F en 1912, en francs courants mais dans une période de stabilité monétaire. Elles ont crû plus vite que le budget total du Quai d’Orsay. En outre, bien des dépenses d’action culturelle ont été couvertes par d’autres chapitres de ce budget, notamment par les fonds secrets. Il convient d’y ajouter celles du Pari Mutuel, c’est-à-dire du produit des jeux, relevant de l’Intérieur (Agriculture) mais avec la participation de plus en plus effective du Quai d’Orsay aux décisions d’attribution.
32Enfin bien des aides aux œuvres ont été prélevées sur les budgets des ministères de la marine et des colonies, au bénéfice non seulement des colonies, mais encore des pays voisins : Maroc, Chine, par exemple.
33Les ministres des affaires étrangères successifs, ainsi que ceux des rapporteurs du budget qui étaient – presque tous – très favorables à l’aide aux congrégations, ont su désarmer les principales critiques. Aux arguments déjà cités se sont de plus en plus fréquemment ajoutés ceux de l’intérêt propre du rayonnement culturel et de la modicité des sommes allouées à chaque œuvre. G. Hanotaux, Delcassé et plusieurs députés ont soutenu souvent qu’avec 200 à 900 F par école, le coût de l’élève était bien faible, grâce au bénévolat et à l’ingéniosité des religieux.
34En même temps l’État s’efforce de mieux faire prévaloir ses orientations propres de politique culturelle dans ses relations avec les congrégations auxquelles il apporte son aide. Ces orientations portent surtout sur la part et la qualité de l’enseignement du français dans les écoles, ainsi que, vers la fin de la période, sur l’introduction et le renforcement des matières scientifiques et de la formation professionnelle et technique dans les programmes.
35Elles portent aussi sur la poursuite de cet enseignement dans le secondaire, en quelques endroits choisis, ainsi qu’au niveau universitaire, pour mieux asseoir l’influence française là où elle se trouve menacée par des actions étrangères.
36Ainsi le gouvernement s’est appuyé sur les Jésuites, qui comptent parmi les plus « intellectuels » des ordres missionnaires, pour développer un enseignement supérieur français à Changhaï (université Aurore) et à Beyrouth (Saint Joseph).
37La faculté de médecine de Beyrouth, premier élément d’un ensemble universitaire qui s’est constitué par étapes, a été dès le début organisée selon des vues politiques. Il s’agissait de lier le concours que l’État lui apportait à un contrôle constant exercé par celui-ci, ainsi que Gambetta et Jules Ferry avaient eu soin de l’établir en 1882. Il s’agissait aussi et surtout de faire pièce à l’université fondée par l’église presbytérienne des États-Unis, qui contribuait fortement, avec d’importants moyens – déjà –, à répandre l’usage de l’anglais parmi les populations israélites et orthodoxes du Liban. Depuis lors les études médicales accomplies à Beyrouth ont été sanctionnées par des diplômes délivrés après délibération d’un jury français d’État8.
38L’Université franco-chinoise « Aurore » de Changhaï, créée en 1908, procédait de la volonté gouvernementale française de concurrencer l’Université de langue anglaise de Hong-Kong ainsi que le projet d’Université allemande du Chantoung.
39A l’égard des autres acteurs privés, l’État a eu des attitudes différentes selon qu’il s’agissait d’organismes confessionnels non catholiques ou d’institutions non confessionnelles. Il semble que les secondes aient été mieux traitées que les premiers. Mais les deux catégories n’ont bénéficié que modestement et tardivement des crédits gouvernementaux.
40En ce qui concerne les œuvres protestantes, assez peu développées par rapport à celles des catholiques, moins attachées aussi à la diffusion linguistique et plus complémentaires que concurrentes de leurs homologues anglo-saxonnes, voire allemandes, l’attitude du gouvernement français a été marquée surtout par la neutralité, l’indifférence, voire l’absence de soutien. Vers la fin de notre époque seulement, des subventions ont été accordées aux écoles protestantes, notamment au Liban.
41On observe une attitude presque analogue à l’égard de l’Alliance israélite universelle, dont l’œuvre était pourtant remarquable et tirait une partie importante de ses ressources des contributions des riches communautés juives d’Angleterre, des États-Unis, voire d’Allemagne. Ce n’est que dans les premières années du vingtième siècle que l’État – un certain climat d’antisémitisme renforce au moment de l’affaire Dreyfus n’étant pas non plus un article d’exportation – a pris mieux conscience, sur les rapports de plus en plus insistants des ambassades, de l’intérêt des écoles israélites pour la diffusion de la langue et de la culture françaises. Des subventions n’ont été allouées que quelques années avant 1914, d’abord et surtout au Maroc, ainsi qu’en Tunisie et en Perse.
42Les institutions non confessionnelles, qui ont pourtant bénéficié dès leur création du soutien gouvernemental sous toutes les formes non directement budgétaires, ont dû attendre elles aussi la fin de l’époque considérée avant de recevoir des subventions publiques réellement significatives.
43Mais il faut bien voir que le soutien administratif a été considérable. L’Alliance Française en a bénéficié dès ses débuts en 1883. A partir de cette date on trouve constamment dans les archives des preuves et des indications de l’appui souvent puissant, voire déterminant, que de nombreux comités ont reçu de nos représentants diplomatiques et surtout consulaires. Ceux-ci rendent volontiers compte au Quai d’Orsay de leurs succès en ce domaine, parfois d’ailleurs avec complaisance et présomption.
44La Mission laïque n’a guère remplacé d’écoles religieuses. Mais elle a commencé à partir de 1905 en Grèce, de 1908 en Éthiopie, de 1909 à Beyrouth, au Caire puis Alexandrie, à se voir confier des créations ou des prises en charge d’écoles non confessionnelles.
45A l’égard de quelques autres organismes privés, moins importants que précédents, le gouvernement français a adopté une attitude comparable. Ain Ligue maritime française, fondée le 31 janvier 1899 avec un don de 15 000 Commandant Marchand pour tenter d’imiter le puissant « Flottenverein » allen n’a bénéficié que de fort modestes subventions dans les quelques années qui précédé la guerre. L’appui moral et administratif du Quai d’Orsay et de ses age été plus important que le soutien financier, mais considérablement plus faible celui que le gouvernement allemand a apporté au « Flottenverein ».
46Au total, les acteurs privés, surtout catholiques, ont donc été soutenus par l’ mais plutôt modérément, le plus souvent aux moindres frais. Et leur autonomie large n’a été que faiblement et tardivement réduite par l’affirmation progressive d’une politique culturelle et des orientations propres au gouvernement. En fait, les actions gouvernementales se sont surtout exercées au-dessus et à côté des actions privées.
47B) Le développement des actions propres de l’État. Les gouvernements de la IIIe République ont su appliquer des politiques différentes selon les pays étrangers partenaires, mener des actions de coopération technique et intellectuelle adaptées à leurs interlocuteurs, étendre le champ des interventions publiques aux pays développés selon des modalités nouvelles, concevoir et mettre en œuvre un début de politique linguistique en dehors des œuvres et des établissements français, mettre en place enfin des structures administratives plus adaptées à l’ampleur de la tâche.
48En dehors des colonies et protectorats, en dehors également de la Turquie, mais dans des pays où l’influence française s’établissait solidement ou se renforçait, le gouvernement français a mené et intensifié des actions propres distinctes du soutien qu’il apportait par ailleurs aux acteurs privés institutionnels. Ainsi en Égypte, en Perse, en Grèce, en Éthiopie, en Chine, le Quai d’Orsay a mené tantôt une politique scolaire originale, tantôt une politique de développement universitaire, tantôt une œuvre de recherche archéologique, et dans presque tous ces pays une politique que nous nommerions aujourd’hui de coopération technique. Les grands travaux d’équipement : chemins de fer, routes, canaux, ports, irrigation, etc., la formation de cadres indigènes sur place et en France, ainsi que la coopération médicale, se sont considérablement développés à cette époque. Ces entreprises, subordonnées à la politique générale de la France envers chacun des pays considérés, et sujettes aux pressions exercées par les rivalités politiques et commerciales internationales, ont pourtant été, pour la plupart, largement autonomes. Les raisons en sont diverses mais tiennent surtout au fait que ces actions encouragées par l’État trouvèrent leur origine dans des initiatives non d’institutions mais d’individus. Ainsi de l’École de Droit du Caire :
« Dans le courant de l’année 1891, les agents anglais en Égypte commençaient à envahir le domaine de l’instruction publique presque exclusivement réservé jusque-là à l’élément français. Leurs efforts coïncidaient avec la mort de notre compatriote Vidal Pacha, directeur de l’école de droit khédiviale.
Notre représentant au Caire comprit l’intérêt qui s’attachait à conserver à la France la direction d’un enseignement qui permettrait de continuer à former comme par le passé, pour le service khédivial, des fonctionnaires et des administrateurs attachés à nos idées et imprégnées de culture française.
Sous sa direction, un groupe de Français du Caire [purent] ressaisir les étudiants égyptiens qui allaient peut-être nous échapper et fonder une série de cours [... avec des] professeurs payés sur les fonds spéciaux du ministère des affaires étrangères9. »
49Plus tard, après la fondation de l’université égyptienne en 1908, le gouvernement français lui a fourni aussi des professeurs de littérature française, d’économie politique, de beaux-arts, voire d’instruction des femmes musulmanes. Ce recrutement, auquel le Quai d’Orsay procédait sans passer par des institutions relais, en demandant à des savants connus de lui de jouer le rôle d’intermédiaires, s’ajoutait à celui auquel il procédait pour Beyrouth, dont les professeurs étaient loin d’être tous jésuites.
50À cette formation sur place s’est ajoutée une action de formation en France développée, avec l’aide de bourses, surtout à partir de 1890-1900 et au bénéfice de l’Égypte et de l’Éthiopie.
51En outre, l’époque voit le développement d’une coopération technique dans le domaine de la médecine et de la formation de cadres, menée de plus en plus indépendamment des interventions des acteurs privés, surtout religieux.
52C’est le cas en Chine. Citons, à titre d’exemple, l’action médicale au Szetchouan. Un médecin français, le Dr. Legendre, avait été mis à la disposition du Consul de France à Tchentou par le gouverneur général de l’Indochine, à la fin de 1901, afin d’organiser le service médical de l’armée vice-royale, des grandes administrations de cette capitale de province, de l’école des arts et métiers et d’un vaste hôpital municipal, à créer avec l’aide française.
53Installé d’abord par nécessité dans les locaux de la Mission catholique française à Tchentou, le Dr. Legendre, soutenu fortement par le consul Bons d’Anty, tient à se dégager très vite de cette sujétion qu’il supporte mal et juge peu propice au bon accomplissement de ses tâches. L’école de médecine – avec un enseignement donné en chinois par le Dr. Legendre, puis en français par lui-même et les collaborateurs venus le renforcer –, l’hôpital, un institut Pasteur (en 1908) sont ouverts avec une aide sans cesse accrue du gouvernement vice-royal. Très entreprenant, fort de la puissance du corps médical français avec lequel il entretient d’utiles relations, le Dr. Legendre obtient lors de ses voyages à Paris et par ses correspondances directes avec le Quai d’Orsay, des moyens accrus en personnel, en crédits et en matériel.
54Le soutien administratif et financier du Quai d’Orsay, fort modeste dans les débuts de l’expérience, a crû sensiblement à partir de 1907-1908. Il n’a jamais atteint une très grande ampleur, l’essentiel des moyens provenant des autorités chinoises. Mais la coopération médicale dont l’importance a été progressivement reconnue, s’est étendue à d’autres villes, par exemple à Kharbine avec le Dr. Mesny, à Tientsin avec le Dr. Segalen.
55L’influence française s’est établie dans d’autres pays par des voies analogues. Les docteurs Vitalien en Éthiopie et Mauchamp à Jérusalem, puis à Marrakech, ont illustré ce type de coopération médicale publique.
56A partir de 1905-1906, l’action culturelle gouvernementale s’étend hors des colonies, des protectorats et des pays de « capitulations ». Une aide prudente est accordée aux écoles françaises du Japon. Une intervention plus massive, mais encore réticente faute d’accord intergouvernemental, concerne le Maroc. Jean Jaurès soutient en 1903, contre Delcassé qui invoque l’absence de traités, que la France doit affecter des crédits « à gagner par des oeuvres publiques l’amitié des tribus dissidentes, « en bled siba »10. »
57On tâtonne alors vers les futurs accords culturels. A peu près simultanément, en 1906, de nouveaux chapitres du budget apparaissent, concernant les interventions en faveur des écoles françaises non confessionnelles d’Occident, c’est-à-dire surtout d’Europe et d’Amérique latine.
58Les communautés d’émigrés français commencent à intéresser le gouvernement, bien après l’Allemagne et l’Italie. On voit apparaître aussi, à partir de 1907-1908, une allocation à une école française de la Nouvelle-Orléans, première manifestation d’un intérêt pour la Louisiane encore bien ténu, mais que le Quai d’Orsay déclare vouloir renforcer.
59L’extension se manifeste encore par la charge confiée aux ambassades de suivre de près la situation de la langue française dans l’enseignement des principaux pays, notamment de l’Allemagne.
60De même, le Quai d’Orsay réagit favorablement, en saisissant nos postes, à une proposition du Comité de patronage des étudiants étrangers, appuyée par le ministre de l’Instruction publique et des beaux-arts. Paul Melon, professeur à la Sorbonne, animateur de ce comité, avait insisté dans un rapport du 24 mai 1901 sur « l’utilité qu’il y aurait à remplacer par de jeunes professeurs français dans les chaires de langue et littérature françaises des universités et des écoles du dehors les étrangers qui sont à l’heure actuelle si souvent chargés de cet enseignement. » Il s’agissait, selon lui, et le Quai d’Orsay en fut assez aisément convaincu, de suivre l’exemple des Allemands, déjà très introduits alors dans les universités d’Amérique latine et septentrionale, surtout dans les disciplines scientifiques :
« Nous avons tout ce qu’il faut. Depuis la réorganisation de nos universités, le nombre de nos diplômes, agrégés et licenciés allant chaque année croissant, il y a aujourd’hui pléthore11. »
61L’État se met aussi, au même moment, à encourager les relations universitaires internationales. Il le fait sous deux formes voisines appelées ensuite à se développer séparément.
62La première est la création d’instituts français parrainés par des universités françaises. Celui d’Espagne, à Madrid, a été construit en 1909 grâce à une subvention de 150 000 F. donnée par le ministre français de l’Intérieur sur le produit des jeux. Celui de Saint-Pétersbourg a eu comme promoteurs Paul Doumer et Ernest Lavisse. L’institut de Madrid est chargé de la même mission de rapprochement intellectuel que celui de Florence. Il est place sous le patronage d’un comité composé des universités de Bordeaux, Toulouse et Montpellier, et présidé par l’ambassadeur de France en Espagne. A Florence comme à Madrid ou à Saint-Pétersbourg il s’agit plus encore de faciliter aux étudiants, savants et chercheurs français l’étude des pays hôtes que de diffuser la culture et la langue françaises. L’idée si importante de réciprocité culturelle apparaît.
63La seconde forme a consisté à encourager les universitaires français à se rendre, pour des tournées de conférences, dans les universités et institutions culturelles des pays développés, notamment américaines, anglaises et allemandes. Entreprises surtout à l’invitation des riches universités étrangères12, ces tournées de conférences ont parfois été soutenues financièrement par le Quai d’Orsay, dès avant 1914.
64Les autres éléments de politique culturelle gouvernementale qui apparaissent dans les débats et en partie aussi dans les réalisations à partir de 1905-1906 relèvent presque tous du souci d’atteindre à une plus grande efficacité par une meilleure réciprocité et aussi par une action exercée en France même, tant à l’égard des Français que des étrangers qui y vivent. Dès cette époque se dessinent donc, de façon modeste mais assez nette, quelques-unes des lignes directrices de l’action culturelle ultérieure.
65Les échanges scolaires apparaissent, avec les voisins immédiats, à côté des échanges universitaires. Les ministères des Affaires étrangères et de l’Instruction publique suscitent alors la création, en 1910, de l’Office National des universités et écoles françaises, association selon la loi de 1901, chargé de promouvoir les échanges scolaires et universitaires à tous les niveaux. Les premiers assistants français sont affectés dans quelques écoles anglaises et allemandes, et leurs premiers homologues allemands et anglais viennent en France. On s’interroge alors sur les moyens de renforcer l’accueil en France de jeunes étrangers, d’adapter la formation à leurs besoins, de choisir les plus talentueux et d’en faire « non des subalternes mais des meneurs d’hommes13. »
66C’est aussi l’époque du premier grand débat au Parlement entre l’assimilation et l’association, à travers l’enseignement dispensé dans les écoles françaises à l’étranger, plus particulièrement dans les pays musulmans, sans doute plus réfractaires que d’autres à l’assimilation. C’est l’époque où l’on commence à recommander que les petits Français apprennent l’arabe et que les petits Musulmans apprennent le français et s’imprègnent de culture française de manière beaucoup moins aliénante qu’auparavant et beaucoup plus conforme à leurs besoins.
67C’est enfin à cette époque que le gouvernement français a mené, avec succès, sa première grande bataille pour la confirmation du rôle du français comme langue diplomatique internationale. Il s’agissait de constituer un tribunal d’arbitrage entre les États-Unis du Nord de l’Amérique et les États-Unis du Mexique, appelé à statuer sur le différend qui opposait ces deux pays à propos du « Pious Fund of the California ». Le gouvernement de Washington entendait imposer l’anglais comme langue du tribunal.
68Selon toutes apparences, ce fut Jules Cambon, notre ambassadeur à Washington qui, dans une dépêche du 16 juin 1902, prit l’initiative d’alerter le Quai d’Orsay et de le presser d’agir. La suite fournit un bel exemple de réactions rapides et de mobilisation concertée des représentants au Mexique, à La Haye, et de leurs amis belges, roumains, danois... Le 15 septembre suivant M. de Monbel télégraphie de La Haye que M. Matzen, président danois, a prononcé en français un discours d’ouverture et « a proclamé la langue française la langue officielle du tribunal qui tient séance aujourd’hui même14. »
69La grande diversification des actions culturelles soutenues par la direction des affaires politiques, et de celles qu’elle a été progressivement amenée à conduire elle-même, la nécessité de procéder à une réorganisation interne, à une réévaluation des interventions et à un renforcement des agents et des services, ont conduit à la création en 1909 du Bureau des écoles et des œuvres françaises à l’étranger. Deux notes du 22 juin et du 16 juillet contiennent les précisions relatives aux raisons de sa création, à ses compétences. Celles-ci restent encore limitées, puisque la Tunisie, le Maroc, l’Abyssinie et l’Asie y échappent encore.
70L’action menée par les acteurs privés et publics entre la guerre franco-prussienne et la première guerre mondiale n’a pas été entièrement novatrice. Dans plusieurs domaines elle n’a fait que poursuivre ou retrouver des méthodes, des thèmes et des champs d’application géographiques et sectoriels déjà explorés au cours des deux siècles antérieurs.
71Mais elle se distingue aussi, nettement. D’abord par une sorte d’exacerbation, défensive et offensive à la fois, du messianisme civilisateur et de l’universalisme français. Ceux-ci, pour la première fois, s’appuient de manière plus équilibrée tant sur l’aspect religieux – catholique surtout, mais aussi protestant et israélite – que sur les rapports révolutionnaires et laïques de la pensée et de la civilisation françaises.
72Elle se distingue ensuite par une autonomie croissante du « culturel » autre que religieux et idéologique, par un intérêt propre porté par l’État au rayonnement en soi, quels que soient les contenus du « message » – ou les aliments du « foyer » – ainsi qu’à la place et à l’expansion de la langue française dans le monde, à la fois moyen d’influence et témoin du rang et de la grandeur de la France.
73Elle se distingue encore par son intensité, son foisonnement, et par la diversité de ses acteurs et de leurs modalités d’intervention, par la démocratisation et la popularisation de l’ensemble de ses thèmes principaux. Elle découvre la « coopération technique » intergouvernementale, les échanges universitaires internationaux organisés, et l’intérêt des encouragements officiels à la réciprocité culturelle, au moins à l’égard des autres grandes civilisations.
74Elle se distingue enfin par sa considérable extension géographique, hors des champs traditionnellement labourés de l’Europe « utile », de l’Empire ottoman et de la Chine, et par un labour plus profond de ces derniers, spécialement au Levant, en Grèce, en Turquie, en Égypte.
75Par le nombre et l’activité des agents culturels français à l’étranger, par l’importance et la solidité du réseau d’établissements de soins, de recherche, et surtout d’enseignement, tissé et renforcé au cours de ces quelque quarante années, la IIIe République a beaucoup fait pour la diffusion de la langue française dans le monde. En 1914 celle-ci dispose à l’étranger d’un beau domaine qui complète et renforce celui des pays francophones et celui des pays francisants de l’empire colonial.
76L’action culturelle menée pendant ces quatre décennies a largement contribué à donner à la langue française, à la veille de la grande guerre, la base nécessaire à l’affirmation de son rôle de langue internationale dans tous les continents et de sa place au tout premier rang des grandes langues mondiales.
Notes de bas de page
1 Voir les analyses de J. B. Duroselle, de R. Girardet, et particulièrement celle de C. Digeon : « La crise allemande de la pensée française (1870-1914) », Paris, 1959.
2 Ces chiffres, ainsi que la plupart de ceux qui sont fournis dans cette étude, sont tirés des Archives du ministère des Affaires étrangères. Séries : Des Œuvres ; Correspondance administrative C 19 à C 35 ; Affaires politiques diverses ; Mémoires et documents : Secours religieux.
3 D’autres sources font état de chiffres sensiblement inférieurs. Mais toutes les sources concordent en ce qui concerne la proportion de Français dans le total.
4 Journal Officiel du 29-11-1899, p. 1978, et archives du Quai d’Orsay. C 23 budget 23. 16. 1899-1903.
5 Archives du M.A.E. C. 23. D2 budget ; et Mémoires et documents, Egypte.
6 Archives du M.A.E. C 23 budget 1906, chemise 67 ; note de la direction des affaires politiques du 24-9-1906 pour le rapporteur du budget à la Chambre.
7 Archives du M.A.E. Affaires politiques diverses. Volume 312 bis. Chine. Protectorat religieux de la France. Dossier général. V. 1907-1917.
8 Archives du M.A.E. Notes de la direction des affaires politiques du 24-9-1906 et du 5-11-1906 pour P. Deschanel, rapporteur du budget à la Chambre. C 23, D2, 1906, 67 et 68.
9 Archives du M.A.E. C 23. D2 budget. 1906, chemise 67. Note de la direction politique du 23-9-1906 sur l’école de droit du Caire, adressée à Paul Deschanel, rapporteur du budget à la Chambre.
10 J.O. du 24-11-1904, p. 2844 sqq. Discussion à la Chambre, le 23-11, du budget de 1904.
11 Archives du M.A.E. Série C. adm. 1876-1907. C 29 Instruction publique. Affaires diverses 1893-1904. Rapport de Paul Melon du 24-5-1901.
12 Ainsi F. Brunetière, E. Boutroux, G. Lanson (« Trois mois d’enseignement aux États-Unis, 1912 »). Voir à ce propos l’ouvrage de J. -B. Duroselle sur « la France et les États-Unis des origines à nos jours », Paris, Éd. du Seuil, « l’Univers historique », 1976, 285 p., p. 80 sqq.
13 Cf. le rapport du député Gervais à la Chambre, document n° 2661 annexe au procès-verbal de la séance consacrée le 21-1-1906 au budget du M.A.E. pour 1906, p. 37, J.O. du 22-1-1906.
14 Archives du M.A.E. série C administrative, C 19, arbitrage international.
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